C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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     CHIEN     
FEW II-1 canis
CHIEN, subst. masc.
[ ]
 

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À chair de chien sauce de loup V. chair

 

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À mauvais chien queue lui vient : A malvais chien queue luy vient. (E. LEGRIS, Anc. prov. fr., p.1400. In : Bibl. Éc. Chartes 60, 1899, 573).

 

Rem. Morawski 76 : A mauvés chien coe li vient.

 

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Amour de cour est amour de chien V. amour1

 

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À tel chien tel os : Et puiz vient au cas: que, le lundi que fu XIIIJe de juillet, l'Université ala, assemblée de toutes ses facultez et nations, en pelerinage solonelment pour la paix de l'Eglise, santé du Roy et biens de terre à Saincte Katerine, où furent premierement petis enfans estudians assailizin primo ordine et puiz autres indifferaument par les gens de messire Charles de Savoisy, en l'ostel duquel se retournerent et d'où estoient issus, et là furent par lui receptez, aidez, confortez, montez et armez pour faire lesdiz cruelx crimez, quel merveille, à tel pot, tel cuiller, à tel chien, tel os. (BAYE, I, 1400-1410, 100).

 

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Charrue de chiens vaut peu V. charrue

 

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Celui-là a langue de chien, qui aboye le bon et le mauvais : Et Thulles nous revault compter : La voix des chiens devons doubter, C'est a dire, se l'entens bien, Ceulx qui abayent comme chien : Car chiens abaye tout a fais, Ainsi le bon com le malvais. Doncquez a cil langue de chien Qui abaye a mal et en bien, Qui dist vilenye et laideur, Aussi du bon, com du pieur. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 101).

 

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Chien battu ressaillit le passage : Lëonet, pour quoy attens tant ? Encor t'en iras repentant. L'en voit par trop dissimuler Aulcuns de lor bien reculer, Car ly felons par fiereté Fait au trop souffrant malvaiseté, Mais rebellion vainc oultrage : Chiens batus resault le passage. (Pastor. B., c.1422-1425, 178).

 

Rem. DI STEF. 166a, chien.

 

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Chien dangereux sans marande se couche : Chien dangereux sans marande se couche. (E. LEGRIS, Anc. prov. fr., p.1400. In : Bibl. Éc. Chartes 60, 1899, 578).

 

Rem. Morawski 381 : Chien dangereus sans marande se couche.

 

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Chien en cuisine ne demande pas son pareil "Chacun défend ce qui est à lui, ou qu'il croit être à lui" : ...celi ne vouloit ne convoitoit avec li nul comaingnon son pareil, maiz mettoit continuelment a descort le dit monseigneur l'empereur avec sez autres barons et ses sugiez - si come il est dit communement : "Chien en cuisine son pareil ne desire" - et si faisoit tant que touz les autres le vouloient deposer (VIGNAY, Théod. Paléol. K., c.1333-1350, 109). ...car l'en dist communement que chien en cuisine ne demande point son compaignon. (Percef. III, R., t.3, c.1450 [c.1340], 71). Chascun d'entente fine Du sien veult estre sire : Jamais chien en cuisine Son pareil ne desire. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 59).

 

Rem. Morawski : Chiens en cuisine son per n'i desirre. Hassell 72, C150 ; DI STEF. 166b, chien.

 

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Chien qu'on nage "qu'on met à l'eau" en lieu de paie, quand il est passé il aboye : Si ne say que tu li demandes ; Qu'elle a acompli tes demandes Et fait plus que tu ne voloies De ce que tu li requeroies. Mais chien qu'on nage, en lieu de paie, Quant il est passez, il abaie. Biaus dous amis, einsi fais tu, Et tout ce ne vaut un festu, Car il n'est chose si perdue Com bonté qui n'est congneüe. (MACH., R. Fort., c.1341, 62).

 

Rem. Morawski 2282 : Tant a qui chien nage ; Hassell 73, C153 ; DI STEF. 165b, chien.

 

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Chien retourne à son vomi pour manger ce qu'il a vomi V. vomir

 

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Chuigne ("cigogne"), heron et chien ce que vomit résume ("reprend") V. vomir

 

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De chien rabi il n'y a point longue chasse : Une aultre estoille estrange et fort barbee, Felle, enflambee et par trop venimeuse, Qui contre ung ray aprés qui chascun bee Se est rebarbee et qui Liege a robbee, Paix destourbee et troublé Rin et Meuse, Par sa fumeuse influence orguilleuse, Fort perilleuse, est chute en terre basse : De chien raby n'y a point longue chasse (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 221).

 

Rem. Hassell 73, C157 ; DI STEF. 166c, chien.

 

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De chien rabi mauvaise est la morsure : (LA CHAIR répondant au POISSON) De chiens rabis mauvaise est la morsure. Se le poisson a l'ennemy vaincu, Qui murdrisoit humaine creature, Il doibt avoir honneste sepulture ; Sy fay je moy, qui sans lance ou escu Ay triumphé sus le deable locu, Disciplinant mon corps dru et souvent. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 638).

 

Rem. Hassell 74, C174 ; DI STEF. 166c, chien.

 

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Deux chiens sont mauvais devant un seul os : N'a gaires que je m'en aloie Pour querir mon esbatement O deux levriers que moult amoye, Nourriz d'un let ; mais en alant, Treuvent ung os qu'ilz vont rungant, Dont entr'eulx mut trop grans rios, Et se combatent durement : Deux chiens sont mauvais a un os. (DESCH., Oeuvres R., t.7, c.1370-1407, 133).

 

Rem. Morawski 609 : Dui chiens [ne peuent] a ung os ; Hassell 74, C175 ; DI STEF. 165b, chien.

 

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(D'oiseaux, de chiens, d'armes et d'amours), pour un plaisir/une joie, cent/ mille douleurs V. douleur

 

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En lit de chien ne quiers point d'oing : En lit de chien ne querés oint. (E. LEGRIS, Anc. prov. fr., p.1400. In : Bibl. Éc. Chartes 60, 1899, 581). En lit de chien ne quiers point d'oint. (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 194).

 

Rem. Morawski 666 : En lit a chien ne quer(e) ja sayn.

 

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Folie fait envahir le chien sur son fumier V. fumier

 

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Homme, oiseau, cheval et chien, s'il ne travaille, ne vaut rien V. travailler

 

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Joie de vieux chien est en cor V. joie

 

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Il faut avoir doute ("peur") de réveiller le chien qui dort : Quiconques aime vivre en paix, Garde soy de ramentevoir Murmuracions ou forfais Par quoy se puist noise esmouvoir, Car nul ne doit jamais vouloir Division mettre ou discort, Mais a toute heure doubte avoir De resveillier le chien qui dort. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 71).

 

Rem. Morawski 879 : Il fait mal esveillier le chien qui dort et 1387 : N'esveilliez pas lou chien qui dort ; DI STEF.165c, chien.

 

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Il n'est aboi que de vieux chien. V. aboi

 

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Il n'est pas bon de prendre le bien de ses enfans pour le vouloir donner aux chiens V. enfant

 

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Il ne faut pas se fier en chien affaité si on désire demeurer en cour : Ne se fye en chien affaitié Qui en court demourer desire ; Ung chascun y est enhettié A espier, veoir et dire ; Car sy soubtillement escrire Ne porras, q'ung plus soubtil oeul En blanc papier ne face lire Ce que tu cuides savoir seul. (MARTIN LE FRANC, Champion dames III, F., 1440-1442, 39).

 

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Le chien couard aboie toujours : [Le duc au roitelet] Si tu as le coeur aussy bault Que tu as la langue legiere, Prens ton rohart et ton corbault Et fiers comme ung fort locquebault Sus ceux qui rompent ta lisiere ; Tu saulx de faviere en cossiere Et vas muchant de haye en haye : Le couart chien tousjours abaye. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 651).

 

Rem. Hassell 73, C156 ; DI STEF. 166c, chien.

 

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Le chien entre au moulin sous l'ombre de l'âne : Soubz l'ombre d'asne entre chien en molin. (E. LEGRIS, Anc. prov. fr., p.1400. In : Bibl. Éc. Chartes 60, 1899, 598).

 

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Les chiens prennent mouche ("s'irritent"), quand on châtie les chats : Or ay mestier de vous, dame sainte Marie, Moult tost seray vaincus, se n'ay de vous aye. Se j'ai vo fil et vous, j'ai boine compagnie, Car mi kien prendent mouskes, quant mes cas je castie. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 196).

 

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Mauvais chien ne trouve où mordre : Mal chien ne trouve ou mordre. (E. LEGRIS, Anc. prov. fr., p.1400. In : Bibl. Éc. Chartes 60, 1899, 587).

 

Rem. Morawski 1204 : Mauvés chiens ne trueve ou mordre.

 

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Nature fait le chien tracer V. nature

 

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Nul ne jette son lard aux chiens V. lard

 

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On n'apprivoise pas le chien en lui faisant mal : Faire despit, dommaige et desplaisir, Injure, annuy et toute moquerie, En lieu commun, sanz cause, et ce desir Continuer en toute seignourie A personne qui a esté nourrie En franc vouloir, et sanz li faire bien, Fait estrangier ["fait quitter"] le lieu qui le detrie : Par faire mal n'aprivois'on pas chien ! (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 281). ...mais l'en dit que pour estre compere à chien l'en n'en doit point porter maindre baston. (Lettres Ch. VIII, P., t.2, 1488, 125).

 

Rem. Hassell 73, 165.

 

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On ne vit onques chiens enragés aboyer : Je leur doi, quoy ? Voir dire ; se leur vorrai payer. Une clike poet-on, che dist-on, assayer. On ne vit onques kiens esragés abayer : En tous temps se fait boin de mentir délayer. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 31).

 

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Pour être compère à chien, on ne doit pas porter le moindre bâton : ...mais l'en dit que pour estre compere à chien l'en n'en doit point porter maindre baston. (Lettres Ch. VIII, P., t.2, 1488, 125).

 

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Pour huer les chiens on ne prend pas les loups : Sire, dist Berfuné qui moult estoit viseux ["habile, rusé"], Pour cose que donnés, ne meubles ne cateux, Q'a l'escolle n'alés ja n'en sarez deux neux, Car pour huer les kiens ne prent on point les leux ! Qui veult che jeu aprendre il fault estre songneux (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 289).

 

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Quand le chien chie/pisse, le loup s'en va au bois : Entrementres que le chien chie le lou va au boys (E. LEGRIS, Anc. prov. fr., p.1400. In : Bibl. Éc. Chartes 60, 1899, 581). ...il n'est tel, quant gens vont courre en pays, que de frapper sur les enseignes, car tout va au gaing et ne demeurre que peu de gens à l'escalle. Mais je n'en ay peu estre creu ; et failloit attendre Gaultier et Guillaume à venir, et, tandiz que le chien chye, le loup s'en va au boys. (BUEIL, II, 1461-1466, 93). Qui bien se veult vengier D'ung tresgrant maliffice, Tout a coup sans targier Doit excercer l'office. S'il est pesant et nice, Tout ne vault ung tournoix, Car tendis que chien pisse, Le loup s'enfuit au bois. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 42).

 

Rem. Morawski 2286 : Tant come le chin chie, s'en vet le leu a bois ; Hassell 74, C169 ; DI STEF. 167a, chien.

 

-

Qui aime son chien, connaît son bien : La .XLVIIJe. euvangille La dist une autre vielle : Quoy que devant soit dit, qui aime son chien, congnoist son bien. Qui tue son chat, il tue son mal. (Ev. Quen., II, c.1466-1474, 129).

 

.

Qui m'aime, aussi mon chien. "Quand on aime une personne, on aime tout ce qui lui appartient" : Qui m'aime, aussi mon chien. (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 197).

 

Rem. Morawski : Qui m'aime et mon chien ; Hassell 34, A67 ; DI STEF. 12c, aimer.

 

-

Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage : Qui le chien voeilt ocirre, tuer, et méhaignier, Le rage le met seure (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 326). Qui le kien voelt honnir Le rage lui met seure, pour lui faire morir. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 340). Qui son chien veult tuer lui met la rage Assus (CHR. PIZ., Cent ball. amant dame C., c.1409-1410, 125). ...des ce qu'il meschiet aux chetiz, on leur met sus que c'est par leurs dessertes, comme cellui qui son chien veult tuer et pour couleur de son fait lui met sus la rage. (CHART., Q. inv., 1422, 37). Puis sa mort [de Madame d'Autriche] sont povres gens hutinés, Tauxés, tanés, pourjectés (...) : Qui hait son chien luy met le raige sus. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 175).

 

Rem. Morawski 2146 : Qui son chien viaut tuer la rage li met sus ; Hassell 74, C168 ; DI STEF. 166b, chien.

 

-

[P. réf. à la Bible, Prov. XXVI, 11] Le chien retourne à son vomissement. "Retomber dans son ancien péché" : ...ceulx qui se retournent ainsy legierement a leur malvaise vie come "les chiens a leur vomissement" (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 729-730). Assez fait ceste parolle a noter, mais plus a doubter, pour ce que vexacion et travail doit l'entendement esclarcir et le sentement accroistre, et, ou le rebours est, c'est signifiance de cuers endurcis et de voulenté obstinee, quant après l'adversité ne vient aux hommes cognoissance des ochoisons et des offenses qui les ont a telz meschiefs asserviz, ains retournent des qu'ilz se sentent quelque peu deschargiez a leurs premieres acoustumances comme le chien a son vomissement. (CHART., Q. inv., 1422, 50).

 

Rem. Hassell 73, C155 ; DI STEF. 166b, chien.

 

-

Chien retourne à son vomi pour manger ce qu'il a vomi : ...chien, certes, bien dire l'ose, Quant il puet trouver la charoigne, Tellement s'en enffle la loigne Et en boute tant en son corps que par la gueule le met hors, Maiz il retourne a son vomit Pour mengier ce qu'il a vomit, Ne n'est pueur, si cum je cuide, Comm'est de chien quant il se vuide. (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 310).

 

Rem. DI STEF. 166b, chien.

 

-

Tel en jouant son chien entice, qui fera tant qu'il le mordra : Tel en jouant son chien entince Qui fera tant qu'il le mordra. (ALECIS, Faintes monde P.P., c.1460, 99).

 

Rem. Cf. aussi Morawski 348 : Chascuns chiens qui abaie ne mort pas, 624 : Du sourfeit paist len les chiens ("On nourrit les chiens avec du surplus"), 711 : Es chiens tuer congnoist len les foulx, 1532 : On ne vi vieill chien mener en landon ("avec entrave"), 1698 : Pour soy garde le chien la loge, 1888 : Qui de chien fait son compere n'emporte ja maindre baston, 1786 : Qui a chien done son pain tost l'a mors en la main, 2237 : Se chien fout, si l'achate il, 2252 : Se l'os est dur, le chien est ennoyeux, 2292 : Tant doit len blandir le chin que len soit passé, 2358 : Tel huche le chien es brebis qui ne le peut retraire, 2365 : Tel paist le chien de son pain qui le mort à la main, 2374 : Teus s'enbat comme chiens qui vit come hon, 2472 : Vieill chien est mal à metre en lien.

V. aussi aboi, aboyer
 

Lexique de proverbes Pierre Cromer

 Article 2/19 
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     CHIEN     
FEW II-1 canis
CHIEN, subst. masc.
[AND : chen1 ; DÉCT : chien ]

"Chien" : Ilz n'i gardent ne lonc, ne lé (...) Ne paour d'encourir meschiefs, Neant plus que chiens enragiez. (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 147).
 

Pizan Joël Blanchard / Michel Quereuil

 Article 3/19 
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     CHIEN     
FEW II-1 canis
CHIEN, subst. masc.
[AND : chen1 ; DÉCT : chien ]

"Chien" : En songe je veyes liompars, Chiens, chatz, loups et renars, Ouls, lions, colevres, sanglers, Noirs hommes et fort estrangiers (Pass. Auv., 1477, 167).
 

Passion d'Auvergne Jean-Loup Ringenbach

 Article 4/19 
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     CHIEN     
FEW II-1 canis
CHIEN, subst. masc.
[AND : chen1 ; DÉCT : chien ]

"Chien" : ...et ainsi de pluseurs autres plantes, herbes, arbres ou fruiz et ausi de pluseurs bestes qui sont de .II. ou pluseurs especes prochainnes et pou differentes et sont d'un gerre ["genre"], si comme sont, par aventure, aucuns chiens. (ORESME, C.M., c.1377, 460).
 

Oresme Charles Brucker

 Article 5/19 
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     CHIEN     
FEW II-1 canis
CHIEN, subst. et adj.
[T-L : chien ; GDC : chien ; AND : chen1 ; DÉCT : chien ; FEW II-1, 191a : canis]

I. -

Subst. masc. "Chien"

A. -

[Par réf. au sort du chien]

 

1.

Battre qqn comme un chien : Tu en seras plus batu qu'un chien, Car tu l'as tres bien deservi. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 28). Je vous batray come ung vieil chien (Myst. st Laur. S.W., 1499, 196).

 

-

[Formule variante] : Or sus, varlés, prouvés vous bien, Ne l'espargnéz ne que ung chien. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 196).

 

2.

Vivre comme un chien : J'ay tousiours vescu comme ung chien En ordure et en pechié (OUDIN, St Genis M.S., c.1490, 65).

 

-

Mourir comme un chien : Puys l'empereur dyoclecien Morust pouvremant comme ung chien (OUDIN, St Genis M.S., c.1490, 53).

B. -

[Par réf. au caractère du chien]

 

1.

Adj. + chien

 

-

Pire que chien. "Extrêmement cruel" : Englois sont pires que chiens ; Y n'ont pitié de creature. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 430). Le diable d'Enfer vous sequeure Au lieu ou est mort maint payen. Chascun d'eulz vault pire q'ung chien. Allés les moy bien tost querir Sans plus de terme ne loysir, Et ceans me soient apportés. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 160).

 

-

Plus aspre que chien. "Extrêmement cruel" : Ilz ont tresmal ouvré, Dont batus seront bien. En moy ilz ont trouvé Plus aspre que chien. (Mart. st Pierre st Paul, fragm. Anholt R., c.1480-1500, 197).

 

-

Plus despit que chiens. "Extrêmement furieux" : Sur les murs nous fault mectre gens Et faire garder les Tourelles, Que plus depiz sont [les Anglais] que chiens Dont leurs besoignes sont ytelles, Qui leur sont rudes et cruelles A leur voir souffrir ceste chose, Que de leur chappeau et querelle Il ont perdu leur belle rose. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 478).

 

-

Chien enragé. V. enragé

 

2.

Verbe + chien

 

-

Enrager comme un chien. "Être dans une grande colère" : I'enragerois tout comme vn chien Faire luy fault grant deplaisir (Myst. st Martin K., a.1500, 303).

 

-

Estre mangé aux chiens. "Être dévoré par les chiens"

 

.

[Dans une formule d'imprécation] : J'ay esté tousjours en la presse, Mes gens et moy, par tel(le) facon Que j'ay le corps plain d'uille et gresse Aussi puante que poison. Et en ont gecté a foison, La faulse chenaille d'Orleans, Si en feray tel(le) pugnicion Que mengiez en seront aux chiens. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 163).

 

-

Endormir qqn comme un chien. V. endormir

 

3.

[Insulte] Fils de chien. V. fils

II. -

Adj. "Ingrat" : C'est tres grande prodicion A ses Juïfz de faulx aloy, Qui ont fait sy noble convoy A nostre maistre [Jésus] en cestuy jour ; Mais, quant est venu au sejour, Il n'a eu amy sy certain Qui ung tout seul morceau de pain Luy ait donné. Sont il bien chiens ! (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 577).
 

Mystères Jean-Loup Ringenbach

 Article 6/19 
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     CHIEN     
FEW II-1 canis
CHIEN, subst. masc.
[AND : chen1 ; DÉCT : chien ]

A. -

"Chien" : Nous vous faisons conmandement, Seigneurs, que voz roiz, voz levriers Voz chiens de trace et voz lemiers Menez au bois tost sanz laissier (Mir. st J. Paulu, c.1372, 100). Je tien que se vous le querez Avec Louvet le trouverez, Le chien mon pére. (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 74).

B. -

[Comme terme de comparaison]

 

1.

[Idée de soumission] Mener qqn comme chien en laisse : LE BOURRIAU. (...) Je vous menray com chien en laisse A ceste hart. (Mir. femme, 1368, 211).

 

2.

[Idée de mépris]

 

-

Valoir pis qu'un chien : ...je me repute et scé bien, Sire, que je vail pis q'un chien, Tant sui a Dieu abhominable (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 38).

 

-

Vivre comme un chien : L'EMPEREUR. Donques a ce que puis veoir Tu es crestien ? L'AVUGLE. C'est voirs ; autrement conme un chien, Sire, vivroie. (Mir. st Panth., 1364, 340).

 

-

Tenir qqn plus vil qu'un chien : Ceulx me tiennent plus vilz q'un chien (Mir. march. juif, c.1377, 189).
 

Miracles Pierre Kunstmann

 Article 7/19 
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     CHIEN     
FEW II-1 canis
CHIEN, subst. masc.
[T-L : chien ; AND : chen1 ; DÉCT : chien ; FEW II-1, 191b, 193b : canis]

A. -

Au propre. "Chien" : ...on y voit [en aucunes des bestes] les V sens du corps aussi parfaictement ou plus : les chiens ont plus parfait odorement a merveille et les voultours aussy, le singe nous passe en gouster, le porc sauvaige en escouter, l'aigle et le lins en regarder (GERS., Trin., 1402, 152).

 

-

Chien de sang. "Chien qui retrouve le gibier blessé" : Les trois chiens courans dessusdiz sont proprement les troys chiens de sang du grant veneur d'enfer (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 86).

 

-

Chien courant. "Chien qui poursuit le gibier (en donnant de la voix)" : Item, que ilz ont la chasse à toute beste à pié clos et la prendre à chiens courans, levriers et terriers, et fouir les goupils et autres bestes en terre. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 10).

 

Rem. FEW II-2, 1569b, s.v. currere : «chien courant "qu'on emploie à la chasse à courre"».

B. -

Au fig.

 

1.

[À propos d'une pers., p. réf. au chien gardien de troupeau] Chien le roi : Item, doit avoir quatre masurez es lieux tenus de son dit tenement en la ville de Baieux, où il doit demourer quatre gens qui sont tenus estre au dit pasnage ou envoier chacun de soy homme pour prendre les pors de porcage qui viennent au dit pasnage, et pour ce faire ont chacun un denier de livreson sur la reveue du dit pasnage, et sont nommés les chiens le roy. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R.B., 1398-1402, 71).

 

2.

RELIG. [Le chien comme symbole de l'envie, symbole nég.] : Amour de court c'est amour de chien : c'est toute envie et flaterie. (GERS., Annonc., a.1400, 236). Pour ceste cause les passions et desordonnez mouvemens sont lais et coulpables es hommes, qui point ne le sont es bestes, comme orgueil n'est point pechié, ou laydure en cheval, cruaulté en lyon, malice en renart, envie es chiens, avarice es cornailles, et ainsy des autres. (GERS., Concept., 1401, 399).

 

-

Prov. [P. réf. à la Bible, Prov. XXVI, 11] Le chien retourne à son vomissement. "Retomber dans son ancien péché" : ...ceulx qui se retournent ainsy legierement a leur malvaise vie come "les chiens a leur vomissement" (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 729-730).

 

Rem. Cf. DI STEF., 166b, s.v. chien ; FEW XIV, 629a, s.v. vomere.

 

3.

HIST. ROMAINE. [Le chien comme symbole positif] : ...homme singullier et admirable en philozophie et en astrologie, et, à ceste cause, les sages Romains le faisoient paindre tout nud, lui bailloient deux serpens ès mains et lui faisoient la teste comme teste de chien, qui estoit signifficacion de louenge parfonde et reminisence. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 23 r°).

 

4.

Chien et loup. "À la tombée du jour" : ...et leur sembloit que l'eure de midy fust transmuee en un instant quant a clarte a l'eure qui est appellee chien et loup. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 494).

 

Rem. DI STEF., 165c, s.v. chien ; C. Caws, Trav. Ling. Philol. 33-34, 1995-1996, 67-80.

 

5.

Loc.

 

-

Battre le chien devant le lion. "Châtier un petit devant un plus puissant qui a commis la même faute" : "...Pour abregier doncques l'escripture," dist la chambriere, "j'ay assez batu le chien devant le lyon..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 576).

 

Rem. FEW II-1, 193b, s.v. canis : «(Cotgr 1611 - Ac 1878)» ; cf. DI STEF., 165a, s.v. chien

 

-

Esveiller le chien qui dort. "Faire allusion à une question épineuse ; raviver une querelle" : Le Chevalier dit que le Clerc eveille le chien qui dort. (Songe verg. S., t.1, 1378, 33).

 

Rem. Absent de FEW, s.v. chien ; cf. DI STEF., 165c, s.v. chien.

C. -

ASTR. Estoile en la bouche du Chien méridional. "Sirius dans la constellation australe du Grand Chien" : Car il en y avoit .XV. [estoiles] qui estoient les plus grandes de toutes les aultres et sont appellees de la premier gra[n]deur, comme est l'estoille du cueur du Lion, comme Alhaber, qui est en la bouche du Chien meridionelle, comme Aldebaram, qui est ou signe de Thaurus, etcetera. (FUSORIS, Traité cosmogr. G., 1432, 34).

 

Rem. Cf. A. Le Boeuffle, Astr., 1987, 81, s.v. canicula.
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner

 Article 8/19 
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     CHIEN     
FEW II-1 canis
CHIEN, subst. masc.
[AND : chen1 ; DÉCT : chien ]

"Chien" : Ou est ce chien, Cerberus le briffault ? (LA VIGNE, S.M., 1496, 219).

 

-

[Terme d'injure] : Le Barbarin, Sarrazin, mauldit chien (LA VIGNE, S.M., 1496, 236).

 

-

Chien couchant. "Chien obéissant, servile" : Je les endors si bien dessoubz mes chants Qu'en nostre enffer, trop mieulx que chiens couchans, Je les festoye de lisars et dragons. (LA VIGNE, S.M., 1496, 479).

 

-

Mettre qqn en chien courtaud. "Châtrer" ; d'où "mettre qqn en piteux état" : PRINCE. S'il fust entre mes mains tumbé, Je l'eusse mys en chien courtault. (LA VIGNE, S.M., 1496, 435).

 

Rem. Cf. DI STEF., 166a : «Mettre qqn en chien courtault, le traiter avec rigueur».
 

La Vigne Annie Bertin

 Article 9/19 
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     CHIEN     
FEW II-1 canis
CHIEN, subst. masc.
[AND : chen1 ; DÉCT : chien ]

"Chien" : "Et ! monseigneur l'abbé," dist maistre Julien, "estes vous garny de bons chiens et levriers ?" (LA SALE, J.S., 1456, 259).
 

La Sale Pierre Demarolle

 Article 10/19 
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     CHIEN     
FEW II-1 canis
CHIEN, subst. masc.
[AND : chen1 ; DÉCT : chien ]

"Chien" : Et s'il faut que tu contremandes, Garde toy bien qu'a Dieu commandes, Et mercie tres humblement Ceuls que tu porras bonnement, Et leur offre chiens et oiseaus A chevaliers, a damoiseaus. (MACH., C. ami, 1357, 111). Pour quoy me tollez vous mes chiens, Que j'ay norri et qui sont miens ? (MACH., P. Alex., p.1369, 256).

 

-

Chien de chasse : C'est ce qui a la mort me chace Et fait penser Qu'ensement comme uns chiens de chace Après sa beste fuit et chace Et la sieut partout a la trace Pour li tuer, Einsi Desirs de saouler Mes fols yeus d'assez remirer... (MACH., R. Fort., c.1341, 51).

 

-

Chien d'oiseaux. "Chien de chasse pour les oiseaux" : Et si avoit .I. chien d'oisiaus Qui prist si fort a abaier Qu'il m'esveilla sans delaier. (MACH., Voir, 1364, 502).

 

-

[Terme d'injure] : Li Caramans logier se vint Droitement devant ses engiens, Et ses gens, que j'apelle chiens, Au bout de la cité deserte (MACH., P. Alex., p.1369, 161).

 

-

Loc. fig. [Les chiens et les oiseaux représentent la chasse] : Or est roy nostres damoiseaus, Qui ne met n'en chiens, n'en oiseaus Sa pensee, ne s'estudie ; Einsois jour et nuit estudie à destruire les annemis De la foy ; là son cuer a mis, Et ses delis et sa plaisence (MACH., P. Alex., p.1369, 19). Si ne metoit mie s'entente En chiens, n'oisiaus, n'en dame gente, Fors en ses anemis grever. (MACH., P. Alex., p.1369, 132).
 

Guillaume de Machaut Noël Musso

 Article 11/19 
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     CHIEN     
FEW II-1 canis
CHIEN, subst. masc.
[AND : chen1 ; DÉCT : chien ]

xxx : ...quant ilz estoient là venus, ilz ne trouvoient (...) ne chien, ne chat, ne kock, ne gueline, ne homme, ne femme. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 93). On luy fist biaulx dons et biaux presens avant son departement, et encoires en eust-il plus eu, se il vousist ; mais il en refusa assez, se ce ne furent mullez et chevaulx, et chiens nommez alans d'Espaingne. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 124). Et avoit la li rois d'Engleterre ses chiens et ses oiziaus ou il prendoit ses deduis (FROISS., Chron. D., p.1400, 220).

Terme d'injure : Et appeloient li François les Urbanistres, tant qu'en foi, chiens. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 86).
 

Froissart Jacqueline Picoche

 Article 12/19 
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     CHIEN     
FEW II-1 canis
CHIEN, subst. masc.
[T-L : chien ; GDC : chien ; AND : chen1 ; DÉCT : chien ; FEW II-1, 191a : canis ; TLF V, 703a : chien]

"Chien"

A. -

[D'une pers.] Valoir moins de chiens. "Être moins estimable que des chiens, être méprisable" :  ...de chienz vales mainz [dit Digulleville aux Juifs qui ont persécuté le Christ], Du venin de häine plains. (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 8691).

B. -

[Dans une compar. explicite] Ne ... (prendre une chose en considération) neant plus que chien. "Ne pas tenir compte du tout de (qqc.)" :  LE PÈLERIN À SAINT MICHEL. A tant s'estent l'entencion De moi que ta discrection Voie qui [éd. que] nïent plus que chien Ne doit en ma discucion Estre ouis pour l'execucion [éd. excepcion] Que par droit contre li [Satan] maintien (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 951).
 

Pèlerinages de Guillaume de Digulleville Béatrice Stumpf

 Article 13/19 
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     CHIEN     
FEW II-1 canis
CHIEN, subst. masc.
[AND : chen1 ; DÉCT : chien ]

"Chien"

 

-

Avoir plus d'argent qu'un chien de puces : Elle estoit fort amoureuse d'un gros chanoine qui avoit plus d'argent que ung vieil chien n'a de puces (C.N.N., c.1456-1467, 521).

 

-

Présenter chiens et oiseaux. "Faire sa cour" : ...Amour envoya nostre marchant devers sa patiente, et luy presenta comme aultrefoiz chiens et oyseaux, son corps et ses biens (C.N.N., c.1456-1467, 146).

 

-

Prov. : ...a ce propos peut on dire "De chiens d'oiseaulx, d'armes, d'amours : Pour ung plaisir mille doleurs." (C.N.N., c.1456-1467, 372).
 

Cent Nouvelles Nouvelles Roger Dubuis

 Article 14/19 
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     CHIEN     
FEW II-1 canis
CHIEN, subst. masc.
[T-L : chien ; GDC : chien ; AND : chen1 ; DÉCT : chien ; FEW II-1, 191 : canis ; TLF V, 703a : chien1]

"Animal domestique" : ...et à un autre jour [il] retourna par nuit oudit hostel, et monta par dessus les murs comme dit a dessus, maiz n'y pot et ne osa riens faire, pour les chens de leans qui l'abayerent trop fort. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 20).

 

-

Chien espagneul : ...environ le temps dessus dit, à l'entrée dudit bois, duquel il ne scet le nom, lui estant à pié, et ayant deux petiz chiens espaigneulx pour soy esbatre, survint d'aventure au chemin par où lesdiz escoliers aloient (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 140).

 

-

[Dans le supplice réservé aux juifs] : ...l'en le feroit excecuter comme juif, c'est assavoir qu'il seroit dempné perpetuelment, pour la mauvaise foy et creance qu'il avoit, et aussy qu'il seroit penduz par les piez, et à ses deux costez à chascun un grant chien pendu par les piez samblablement comme lui. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 52).

 

-

Entre chien et loup. "Au crépuscule" : ...il estoit lors ainsi comme heure d'entre chien et leu, c'est assavoir que l'en alume chandeilles, un pou devant Noël. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 181).
 

Registre criminel du Châtelet Bernadette Suty / Monique Haas

 Article 15/19 
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     CHIEN     
FEW II-1 canis
CHIEN, subst. masc.
[T-L : chien ; AND : chen1 ; DÉCT : chien]

A. -

"Chien"

 

-

Chien rabi. V. rabi

 

-

[D'une condamnation] Estre une batture d'un chael du chien devant le lion grand. "Être un avertissement, comme on dresse un lion en frappant un chiot devant lui" (cf. note de l'éd., 152) : [Les ambassadeurs du duc de Bourgogne auprès du roi de France] Luy racompterent aussy [au duc de Bourgogne] la tresconfuse et doloreuse sentence du duc d'Alenchon et la maniere de son condempner, dont l'effect leur sambloit estre une batture d'un cayeau du chien devant le lyon grant (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 152).

B. -

Au fig. [Sert à désigner une pers. de façon injurieuse] : [Meriadec au duc de Bourgogne :] Et par Dieu, il y a dés chiens aussy fol que luy, et en y a une grant quantité pour respondre a homme de plus grant sorte qu'il n'est. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 134).
 

Chastellain Martine Moulin

 Article 16/19 
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     CHIEN     
FEW II-1 canis
CHIEN, subst. masc.
[T-L : chien ; GDC : chien ; AND : chen1 ; DÉCT : chien ; FEW II-1, 191 : canis ; TLF V, 703a : chien1]

A. -

"Animal domestique dressé à la garde et à la chasse"

 

-

Chien de chasse : ...iceulx chiens de chasse ensemble autres semblables chiens qu'il avoit ou pais de Flandres, mener et faire mener et conduire par propres varlez ou pais de Bourgoigne (Comptes Lille L., t.1, 1425-1426, 232).

 

-

Chien couchant. "Chien qui arrête le gibier et le ramène quand il est abattu" : À Régnault qui maine le chien couchant, pour une trasse qu'il a baillée au roy, deux escuz (Comptes roi René A., t.3, 1476, 272). ...ung homme de Tharascon, qui fait ung chien couchant pour le roy (Comptes roi René A., t.3, 1476, 278).

 

-

Chien terrier : À celui qui garde les petits chiens terriers de MS qu'il a à Hesdin. (Comptes Lille L., t.1, 1425-1426, 227).

 

-

REDEV. La part des chiens. "Fraction d'un revenu dû par un tenancier à son seigneur (pour nourrir les chiens de chasse)" : ...la tierce partie du quarente huitieme dudit four que l'on appelle la part des chiens. (Trés. Reth. L., t.3, 1441, 199).

 

Rem. Past de chiens. "Charge que les seigneurs imposaient à leurs tenanciers de nourrir leurs chiens de chasse" (d'apr. Fr. Ragueau, E. de Laurière, Gloss. du dr. fr., 1969 [1704], 128).

B. -

P. méton. PEAUSS. "Peau tannée du chien" : À la gantiere, pour VI paire de gans de chien tennez et broudez (Compte Navarre I.P., 1367-1371, 193). ...douze bonnetz à grans oreilles, et quatre paires de mitaines de chien, baillez es mains du roy qui les a donnez à ses gentishommes (Comptes roi René A., t.2, 1478, 98).

C. -

[Terme d'injure]

 

-

Chien mastin : ...appellant ledit Billart, "villain, treistre jaques, chien mastin, filz de putain" (Ch. VI, D., t.2, 1403, 49).

 

-

[Injure adressée aux tenants du parti bourguignon] Chien bourguignon : Rendez vous, faulx traitres, chiens Bourguignons. (Ch. VI, D., t.2, 1418, 105).

D. -

Loc. Entre chien et loup. "À la tombée du jour" : ...le dit Bery Andiau aidoit à monter sur une jument en la dicte ville de Triou, entre chien et lou (Doc. Poitou G., t.5, 1385, 256).

E. -

Prov. Pour estre compere à chien, on ne doit pas porter le moindre baston : ...mais l'en dit que pour estre compere à chien l'en n'en doit point porter maindre baston. (Lettres Ch. VIII, P., t.2, 1488, 125).
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

 Article 17/19 
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     CHIEN     
FEW II-1 canis
CHIEN, subst. masc.
[AND : chen1 ; DÉCT : chien ]

"Chien" : Il y a un moiz qu'elle ne cesse de crier, de latrer comme le chien, à qui souvant sont comparez les clers selon les docteurs de l'Eglise (BAYE, I, 1400-1410, 103).
 

Baye-Fauquembergue Denis Lalande

 Article 18/19 
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     CHIEN     
FEW II-1 canis
CHIEN, subst. masc.
[T-L : chien ; GDC : chien ; AND : chen1 ; DÉCT : chien ; FEW II-1, 191a : canis]

"Chien de chasse" : Ly pors fu fiers et orguilleux, et devoura pluseurs levriers et alans, et prinst son cours par la forest qui estoit haulte et droicte, et commenca grant la huee. Mais ly porcs ne doubtoit riens, mais rendoit estal tel qu'il n'y ot si hardy chien qui l'osast actendre, ne sy hardy veneur qui l'osast enferrer. (ARRAS, c.1392-1393, 18). Mais le porc tourne et se met au cours par telle maniere qu'il n'y ot chien ne chevalier ne homme qui n'en perdist la trace et veue (ARRAS, c.1392-1393, 19). ...les deux freres vont après, et treuvent le roy dessoubz un arbre, sus un estang, ou il attendoit le cerf que ly chien achassoient. (ARRAS, c.1392-1393, 75). ...ilz ne vouloient pas destourber le roy a veoir son deduit, lequel le perceut bien et leur en scot moult bon gré. Atant esvous venu le cerf, qui s'en vint ferir en l'estang. Et la fu prins par force de chiens et trait hors de l'eaue ; et en fu faicte la cuirie et donné le droit aux chiens. (ARRAS, c.1392-1393, 75).

 

-

Chien chasserez/ chien courant : Ly contes si amoit moult les chiens et les oysiaux, et avoit foison de braques, levriers, chiens courans et liemiers, braconniers, faulconniers, oysiaux de proye et chiens chacerez de toutes manieres. (ARRAS, c.1392-1393, 17).

 

-

Subst. + des chiens

 

.

Rassemblee des chiens : Et je croy qu'en pou de temps vendront aucunes gens qui nous diront toutes nouvelles, car je croy que la venoison soit prinse, car j'ay ouy courner, ce me semble, la rassemblee des chiens. (ARRAS, c.1392-1393, 20).

 

.

Aboi des chiens : Je ne le vy depuis que le fort de la chace commenca et que le porc se mist a l'abbay des chiens. (ARRAS, c.1392-1393, 27).
 

Arras Jocelyne Bernardoff / Jean-Loup Ringenbach

 Article 19/19 
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     CHIEN DE MER     
FEW II-1 canis
CHIEN DE MER, subst. masc.
[T-L : chien (chiendemer) ; AND : chen1 ; FEW II-1, 194a : canis]

"Poisson du genre squale ; chien de mer" : ...et ordennez que nous aions de bon poisson assés, comme des anguilles, lampreons, lampraes (...), rasours et chien du mer, porpeis avec la puree, oistrez, muscles (...) et d'autre poisson du mer et du ryvere assés. (Man. lang. G., 1396, 68). Et appert par les choses declarees suffisamment lesquelz poissons [sont] mauvais et lesquelz sont a eslire et louables, car les poissons grans comme bestes - comme est le porc marin et le chien de mer et aussi le poisson nommé daulphin - ne sont guaires convenables au regime de santé, car ilz sont difficiles a digerer et engendrent gros nourrissement (Rég. santé corps C., 1480, 74).

REM. FEW : «Fr. chien de mer (seit 13. jh.)» ; Rég. santé corps C., 1480, 194 : «sea-dog» (Éd.).
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner

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