Article 1/8
|
ABOI, subst. masc. |
[ ] |
| - | Il n'est aboi que de vieux chien. "Seuls les vieux chiens aboient à bon escient ; rien ne remplace l'expérience" : Il n'est habay que de vieulx chien. ([MIÉLOT, Prov. U., 1456, 195]). [Le prov. s'applique ici aux anciens du Conseil dans la Rome antique à qui on peut faire confiance, comme on fait confiance à un vieux chien expérimenté] Les eages du monde. (...) Le monde part du siege oriental, En son natal eult piteux accident, Et vint poser son resgne capital, Son bruit total, son siege imperial, Son dart roial ou climat d'occident ; Romaine gent luy print roy et regent Du conseil gent des anchïens : Il n'est abay que de vieux chiens. ([MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 592]). [La Fille refuse les avances du Gendarme, trop vieux à son goût ; aux proverbes de la jeune fille, qui vantent les mérites de la jeunesse, le gendarme répond par un proverbe qui vante les mérites de l'expérience et de l'âge] LE GENDARME. (...) Vieil escu vault toujours son pois. LA FILLE. Il n'est feu que de jeune bois. LE GENDARME. Il n'est aboy que de viel chien, Si me prenez a vostre chois, Ma mignongne, vous ferés bien. ([P. moyne, a.1500, 50]). |
| Rem. Morawski 991 : L'abay du viel chien doibt on croire ; Hassell 74, C176. |
Lexique de proverbes |
Pierre Cromer |
|
|
Article 2/8
|
ABOI, subst. masc. |
[AND : abai1 ] |
"Aboiement" : Plus que la voix et l'abay des chiens doivent estre escheuz les detraieurs desquelz dit Macrobe : Les mocqueurs et detraieurs sont pugnis par leur meismes vices ([CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 171]). |
Pizan |
Joël Blanchard / Michel Quereuil |
|
|
Article 3/8
|
ABOI, subst. masc. |
[T-L : abai ; GDC : aboi ; AND : abai1 ; FEW I, 299b : bau2] |
[Dans un cont. allég.] "Aboiement" : ...abaier, c'est confesser, qe doit venir d'un bone estroite conscience, et le soun del abay doit issir a la bouche, ou le confessour doit mettre son oraille pur savoir si ma consciencie ad tant chacee le pecché ([HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 112]). |
REM. AND, s.v. abai. |
Littérature didactique |
Hiltrud Gerner |
|
|
Article 4/8
|
ABOI, subst. masc. |
[AND : abai1 ] |
[Dans des loc. empr. à la vénerie] |
| - | Estre en abois. "Être à toute extrémité" : Chanter peuent et non mye parler Et en maisons aulcuns sont en abboys ([LA VIGNE, S.M., 1496, 332]). |
| - | Soi mettre en abois. "Se mettre à l'affût" : Le vendredi, pour nous mettre en abboys, Pres le Chasteau Saint Jehan, lieu bel et bon, Nous nous parquasmes au beau milieu d'un bois. ([LA VIGNE, V.N., p.1495, 281]). |
| Rem. Le sens proposé par G. Roques, R. Ling. rom. 47, 1983, 261 me paraît préférable à celui de l'éd. qui donne : «mettre dans une situation désespérée». |
| - | Tenir aux abois. "Tenir à distance (?)" : Car le dit duc l'avoit fortifïé (...) Pour bien tenir les François aux aboys. ([LA VIGNE, V.N., p.1495, 247]). |
| Rem. Cf. G. Roques, R. Ling. rom. 47, 1983, 261. |
|
|
Article 5/8
|
ABAI, subst. masc. |
[AND : abai1 ] |
"Aboiement" : On n'i oit coc ne geline qui glouche N'abay de chien ([MACH., F. am., c.1361, 165]). |
Guillaume de Machaut |
Noël Musso |
|
|
Article 6/8
|
ABOIS, subst. masc. plur. |
[AND : abai1 ] |
"Situation sans issue" |
A. - | Au propre. [À propos d'un animal] : ...comme ung sanglier mis au abaiz de tous costez ([C.N.N., c.1456-1467, 200]). |
B. - | Au fig. [À propos d'un homme] : ...il y eut grand risée de ceulx qui la estoient, et le menerent terriblement aux abaiz. ([C.N.N., c.1456-1467, 371]). |
Cent Nouvelles Nouvelles |
Roger Dubuis |
|
|
Article 7/8
|
ABOI, subst. masc. |
[T-L : abai ; AND : abai1] |
Tenir qqn en aboi. "Tenir qqn dans une situation difficile" : ...encore ton survivant humble parent, que tu as tenu en abbay, en vexation et manesce frequente, t'a ploré failli ([CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 305]). |
Chastellain |
Martine Moulin |
|
|
Article 8/8
|
ABOI, subst. masc. |
[T-L : abai ; GDC : aboi ; AND : abai1 ; FEW I, 299b : bau2] |
"Aboi" : Remondin, ou est monseigneur ? Comment, dist il, n'est il pas venuz ? Et cilz respondirent que non. Et Remondin respond : Je ne le vy depuis que le fort de la chace commenca et que le porc se mist a l'abbay des chiens. ([ARRAS, c.1392-1393, 27]). |
Arras |
Jocelyne Bernardoff / Jean-Loup Ringenbach |
|
|
|