C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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 Article 1/17 
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     ENFANT     
FEW IV infans
ENFANT, subst. masc.
[ ]

A. -

[Enfant par l'âge]

 

1.

[Dans la filiation]

 

-

Nous sommes (tous) enfants d'Adam (et d'Eve) V. Adam

 

-

Tel père, tel enfant V. père

 

2.

[Éducation de l'enfant]

 

a)

[Bonne ou mauvaise éducation]

 

-

De sage mère sage enfant V. mère

 

-

[Sentence] Les enfants se combattent plus entre eux que les grands, parce qu'ils sont mal doctrinés : Le bouvel qui cornez n'ara Plus de hustin esmouvera Que le grant, fort, rude et robuste, Qui de grans cornez frape et hurte ; Plus tost se combatent enfans Par les ruez que les gens grans, Pour ce qu'il sont mal doctriné Et ont coer mal moriginé. (THOMAS MAILLET, Prov. Alain H., c.1375-1400, 66).

 

-

[Il n'est pas bon de gâter les enfants] Qui ses enfants trop aime, il aime son tourment : "Sire, dist la roÿne, c'est amé follement. Vo fille n'amoit point vo corps parfaictement, Quant pour ung estrange homme vous laissa ensement. Qui ses enffans trop aime, il aime son tourment." (Theseus Cologne I, 2 B., c.1361-1374, 203).

 

-

Qui veut enfants bien doctriner doit leur donner tôt le bon pli : Se tu veulx la verge ploiier Aisievlement ou redrechier, Quant jone elle est, a bon loisir Ploiier le puels a ton plaisir ; Quant vielle est, grose, secque et dure, Adont le ploiier pas n'endure (...). Qui voelt enfans bien doctriner, Tempre leur doibt bon ploy donner, Quant en rudesse trop sejournent, Adiés a rudesse retournent. (THOMAS MAILLET, Prov. Alain H., c.1375-1400, 88).

 

-

Un maître doit traiter par douceur un jeune enfant un peu rude V. maître

 

-

Une (même) doctrine ("enseignement") n'est pas recevable par deux enfants V. doctrine

 

b)

[Les châtiments]

 

-

À l'enfant on fait miséricorde quand on le châtie V. châtier

 

-

Chasti de pere doit être doucement reçu d'enfant et fermement retenu V. chasti

 

-

Enfant peu battu pleure trop longuement : [Le jeune Renaut se plaint au roi de ce que Bertoulet (neveu du roi) l'ait battu] Et quant le roy l'oÿ s'en ot grant maltalent, Il a dist a Regnaut : "Garson, alés vous ent ! Maudist soit Bertoulet de Dieu omnipotent Quant si pou vous en fist a ce commenchement, Car enfans peu batus pleure trop longuement !" (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 206).

 

-

Il vaudrait mieux cent fois battre ses enfants que de les maudire une seule fois : ...pour nulle faulte ne riote que ilz feissent, ilz ne maudissoient nullement leurs enffans, ainçois les blasmoient par autre manière ou les batoient ; car il vauldrait mieulx cent foiz batre ses enffans que les mauldire une seule foiz, tant y a grant peril. (LA TOUR LANDRY, Livre pour l'enseign. de ses filles, éd. A. de Montaiglon, 1371, 166).

 

-

La verge poignante et rude fait l'enfant vaquer à l'étude V. verge

 

-

Le mauvais enfant, pour débattre ou tancer, ne craint jusqu'au battre : Nagaires lui fu bien noté Qu'il faisoit tres grant foleté D'amer de Florentin l'amie ; Mais tant est Amours arramie En son coer que croire n'y vault, Dont assés mains vaurra et vault. Le malvais enfant, pour debatre Ou tencier, ne craint jusqu'au batre ; Et Tristifer plus qu'enfanchon Ne craint reprise ne tenchon (Pastor. B., c.1422-1425, 5).

 

Rem. DI STEF. 294a, enfant.

 

-

Mal endoctrine qui l'enfant defaillant ne châtie : Mal endoctrine qui l'enfant defaillant ne chastoye. Doncques, Dieu pour luy donner meilleur advis [au peuple juif] raysonnablement luy appresta la verge la quelle veist et doubtast toutes les foys que mal feroit et la loy relenquiroit. Qui fust celle verge ? Sans faulte, Pharaon et les aultres par les quelx batus furent et punis. (MARTIN LE FRANC, Estrif D., 1447-1448, 121).

 

c)

[Les gens se souviennent de ce qu'on leur a fait enfants] Enfants deviennent gens V. gens

 

3.

[L'enfant comme héritier]

 

-

[Héritage idéal] Grand avoir donne à son enfant qui lui donne science, marchandise ou métier : ...aprés, soient mis a aucun mestier par quoy leur vie puissent avoir - car grant avoir donne a son enfant qui lui donne science, marchandise ou metier -, et les garde de mignotises et de friandises sur toutes riens (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 207).

 

.

L'enfant vient à grand état et honneur quand du père la doctrine retient V. doctrine

 

-

[Sentence] Il faudrait battre celui qui donne tout à son enfant et par la suite vient lui demander de l'aide : [C'est le roi Lear qui parle] "Hellas ! j'entendi mal ma fille Cordeille ["Cordelia"], laquelle je chassay pour ceste cause hors de ma terre sans lui rien donner du mien et sy le me fault aler requerre, puisque les aultres qui tout ont eu me sont faillies. Hellas ! que j'ay mal entendu le proverbe qui dist en ceste maniere : - De ce baston ou d'un plus grant soit il feru au front devant, qui donne tout a son enffant que puis lui en va demandant. -" (WAVRIN, Chron. H., t.1, p.1471, 90).

 

-

Il n'est pas bon de prendre le bien de ses enfans pour le vouloir donner aux chiens : LA KANANEE ["La femme de Canaan"]. Haa, sire, mon cas est cruel ; Aidez moy pour Dieu et son nom. JHESUS. Femme, tu sces qu'il n'est pas bon Prendre le bien des enfans sciens [sic] Pour le vouloir donner aux chiens.[Jésus veut dire par là qu'il doit réserver ses miracles à ceux qui pratiquent la même loi] (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 166).

 

-

On fait souvent son hoir d'un enfant qui n'est pas le sien : Dont Margalie dist a lui, tout sans gabois : "Sire, trop le prisiés, dont che n'est mie drois, Que che soit li vos fielx, ne savés se ch'est voirs, Cat espoir que sa mere, qui tant a les crins bloys, Ot devant vous afaire a prinche ou a bourgois." "Dame", dist Bauduins, "de ce me tairai cois ; Qui en femme se fie, petit est ses savoirs ; On fait bien a le fie ["souvent"] d'estrainge enfans ses hoirs". (Bât. Bouillon C., c.1350, 144).

 

4.

[L'enfant mal-aimé, l'enfant victime d'abus, l'enfant considéré comme une charge]

 

-

Aise sont ceux qui n'ont pas d'enfants V. aise

 

-

D'un enfant haï il n'y a beau jeu ni beau ris. "Un enfant détesté ne connaît pas la joie" : ...Gaufrois ne l'aimme pas [Baudouin], li traitres falis : Et j'ay bien oï dire, .XIIJ. ans a acomplis, Que d'un enfant haï n'a biau jeu ne biau ris. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 35).

 

Rem. Morawski 652 : Enfant haÿ ne joera ja bel ; Hassell 102, E33.

 

-

L'usage des beaux enfants est abusion : Et certes adonques la trompe de l'apostre crioit es oreilles des Romains quant le faux cruel empereour Noiron, plain de ardent luxure et tout forsené, si s'esforça de transformer .I. filz masle en nature de femme quant il li fist trenchier les .II. genitaires. De celi temps vint le proverbe que l'usage des biaus enfans est abusion (FOUL., Policrat. B., III, 1372, 240).

 

-

Qui enfant a ne lui faut autre étrille V. étrille

 

5.

[L'enfant comme une bénédiction] Heureux celui qui bons enfants a, c'est noble richesse : Depuis a ce portier sy biau don presenta Que de nuit et de jour a se mere parla, Voire tout ausy nue que mere le porta ; Ensement a se mere le vie respita. Eüreux est o monde cieux qui bons enfans a, Chou est noble riquesche. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 65).

 

Rem. Hassell 197, P124.

B. -

[Enfant de sens, de raison...]

 

-

Maudite est la terre dont le prince est un enfant : Si n'est pas petit meschief quant le seigneur n'est sage et bien morigené. Dont l'Escripture fist mention quant elle dist : "Mal viengne à la terre dont le seigneur est enfant." Et si ne veult mie dire l'Escripture enfant tant seulement par eage mais aussi veult dire de sens. (BOUVET, Arbre bat. N., c.1386-1389, 252). Il est escript que mauldite soit la terre de laquelle le roy est un enfant (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 183). ...c'est comme le poulain sanz lien habandonné à toutes voyes, si n'est mie sanz grant peril, et plus es princes et es poissans que es moyens ne es mendres ; la cause si est pour l'assemblement de jeunece, oisiveté et poissance ensemble, qui est comme feu, souffre et esche en un vaissel, ce que ne peut mie estre es plus bas, lesquelz neccessité chace à aucun exercite, qui les tient occupez et tolt oyseuse. Si ne fu mie dit sanz cause : "Mauditte est la terre dont le prince est enfent" (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 27). O malheurée et très infortunée France (...), Dieu, ou pour ton propre chastoy, ou pour le péchié de ton peuple ou pour l'orgueil de tes enfans, t'a fait naistre aujourd'huy en ce souillement que il t'a commise en gouverne d'un enfant en la garde d'un tuteur pervers (...). Sy te recorde, misérable dame, recorde cestui proverbe qui dit : "Malheurée la terre dont le roy est enfant !" (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 37).

 

Rem. Morawski 589 : Dolente la terre que enfe governe ; Hassell 237, T35.

 

-

Nature fait vieilles gens d'enfants et enfants vieilles gens deviennent V. nature

 

-

Tel est vieux qui n'est qu'un enfant ; Tel est enfant qui a cent ans : Tel est vieil qui n'est que .I. enfant ; Tel est enfant qui a cent ans (ALECIS, Faintes monde P.P., c.1460, 119).

C. -

[L'enfant reste un mystère] Qui voit enfant ne voit néant. "En voyant un enfant on ne peut pas présumer de ce qu'il deviendra" : [Dans la moralité de la fable De l'Enfant qui conchia le Lerron] Tieus porte de enfant le visaige Qui est malicieus et saige. Qui voit enfant ne voit neant ; Ce qui pou vaut puis est seant. (Ysopet I-Avionnet B., c.1339-1348, 373). ...mais pluseurs sont deceupz pource qu'ilz les prennent en l'aage de .XII. ans ou entour : et queles elles seront lors nul ne le puet savoir, car comme dit le proverbe commun «qui voit enfant ne voit neant». (LEGRAND, Bonnes meurs B., 1410, 371).

 

-

[Fou et enfance]

 

-

De fou et d'enfant se fait bon garder V. fou

 

-

Les fous, les gens ivres et les enfants ont de coutume de vrai dire V. fou

 

-

La vérité sort de la bouche des enfants, des fous et des gens ivres V. vérité

 

Rem. DI STEF. 294a, enfant. Cf. aussi Morawski 59 : A l'enfant le pain ou poing, le pet ou cul, 538 : De petit enfant petit dueil, 651 : Enfant ame moult qui beau l'appelle, 653 : Enfes envoisiez longuement n'est liez, 883 : Il fait mal nourrir autruy enfant, car il s'en va quant il est grant, 1392 : Ne viel n'enfent, femme ne fol ne servir ja, je le te lo.
 

Lexique de proverbes Pierre Cromer

 Article 2/17 
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     ENFANT     
FEW IV infans
ENFANT, subst. masc.
[AND : enfant ; DÉCT : enfant ]

"Enfant" : Les beaulx enfens frais comme rose En la riviere les commande Jaicter (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 177).
 

Pizan Joël Blanchard / Michel Quereuil

 Article 3/17 
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     ENFANT     
FEW IV infans
ENFANT, subst. masc.
[AND : enfant ; DÉCT : enfant ]

A. -

"Enfant"

 

-

Jeune enfant : Hé, mon filz, il a des ans trente. Quant jeune enfant vous norrissoye, Que j'estoys bien en aultre joye. Que maintenant Dieu soit loué ! (Pass. Auv., 1477, 200).

 

-

P. ext. "Serviteur" : Ayons des viandes les melheurs Et vins rouges, blans et clarés. Enfans, accop ; tout preparés Et guardés qu'il n'y aye deffault. (Pass. Auv., 1477, 88).

B. -

Au plur. "Fils et filles (par rapport à la mère)" : Grant punicion, las, vous espie, Si que l'escripture dit a ; Lors la femme heureuse sera Que ne norrira nulz enfans, Si terrible sera ce temps ! [Réf. à Luc 23, 29] (Pass. Auv., 1477, 191).

 

-

En appellatif. [Terme d'affection] Mes enfants. "Mes amis" : Sus, mes enfans, je vous advise Que les deux nefz en seront plaines. (Pass. Auv., 1477, 126).

C. -

"Descendant" : Son sang sur nous et noz enfans, Mes qu'il en passe pour le peage A mon soet. [Réf. à Matth. 27, 25] (Pass. Auv., 1477, 171).

D. -

"Tenant, adepte" : En vostre sang estes maulditz ! Enfans estes de Belïal ! Vous vous en chaulfarés aval, Et je serey punit pour vous. (Pass. Auv., 1477, 276).
 

Passion d'Auvergne Jean-Loup Ringenbach

 Article 4/17 
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     ENFANT     
FEW IV infans
ENFANT, subst. masc.
[AND : enfant ; DÉCT : enfant ]

"Enfant"

A. -

[Par rapport à l'âge] : Aussi comme se l'en disoit que d'un enfant est fait .I. honme et apres que cel honme redevenist enfant, et que l'en cuidast que pour ce il fust aucune fois corrompu et aucune fois fust en estre, mais nientmoins ce seroit touzjours un meisme. (ORESME, C.M., c.1377, 184).

 

-

Petit enfant : Et pour ce, Constantin l'Emperiere ne se voulut baingnier en sanc de petis enfans pour guerir de sa maladie, et si li estoit conseillié par ses medicins. (ORESME, E.A.C., c.1370, 503).

B. -

[Par rapport aux parents] : D'autre partie, toutes genz aimment plus leur propres oeuvres, si comme les parens aimment leur enfans et les poëtes leur ditez. (ORESME, E.A., c.1370, 234).
 

Oresme Charles Brucker

 Article 5/17 
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     ENFANT     
FEW IV infans
ENFANT, subst. masc.
[T-L : enfant ; GD : enfant ; GDC : enfant ; AND : enfant ; DÉCT : enfant ; FEW IV, 658b : infans]

A. -

"Enfant"

 

-

[Dans une énumération exprimant la totalité d'une population] Hommes, femmes et enfants : Quant Orleans leur habandonneroye Pour le mectre a feu et a sang, Et du tout [je] le destruiroye, Hommes, femmes et les enffans, Qu'i n'y auroit petit ne grant De leur ville que j'espargnasse, Que nul ne fust plus si engrant De vouloir faire telle fallasse. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 249). Sachez, sire, que ceulx d'Orleans Y ont fait grandement devoir ; Tant hommes, femmes et enffans, Vous ont servy de bon voloir. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 510).

B. -

"Membre d'une communauté"

 

-

Les enfants de l'Eglise. "Les chrétiens" : Vous estes enfans de l'eglise. En Dieu doit estre voustre plesir, Car sachés qu'il vous a choesir Pour estre ses bons chivalliers (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 109). Mes enfans, tous les jours de l'an Vous convient voz matines dire, Et si pouez l'epistre lire Comme vrays enfans de l'Eglise. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 175).

C. -

THÉÂTRE "Enfant figurant l'âme d'un martyr lors de la représentation d'un mystère" : Adonc s'en vont [les anges] chantant en Paradis: "Sanctorum meritis", et mainent quatre petis enfans en espece d'ames tous nudz. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 270).
 

Mystères Jean-Loup Ringenbach

 Article 6/17 
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     ENFANT     
FEW IV infans
ENFANT, subst. masc. et fém.
[AND : enfant ; DÉCT : enfant ]

"Enfant"

A. -

"Être humain dans l'âge de l'enfance"

 

-

[En parlant d'un enfant dans le sein de sa mère] Enfant sentant : Sire, nous prenons sur noz testes Qu'elle est grosse d'enfant sentant. (Mir. abbeesse, 1340, 79).

 

-

Enfant nouveau-né : Car aussi est ce mon mestier D'enfans noviaux nez recevoir. (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 213).

 

-

Jeune enfant : ...selon ce que ceulx m'en dirent Qui jonne enfant la me vendirent (...) en Soissongne (...) Fu née la pucelle (Mir. ste Bauth., c.1376, 86).

B. -

"Être humain à l'égard de sa filiation" : ...avec vous ne me puis rendre, Pour ce que femme et enfans ay. (Mir. ev. arced., c.1341, 141).

 

-

[En apostrophe] : ...enfans, alez touz deux A genouz devant vostre pére (Mir. nonne, 1345, 341). C'est assez, mes enfans, or suz. (Mir. nonne, 1345, 341).

 

-

[Avec expression du lien de parenté] : Et conment le font noz enfans ? (Mir. nonne, 1345, 341). LE ROY. (...) Dites moy de celle pucelle Qu'ay ramenée, qui est elle, Se Dieu vous gart ? CONSTANCE. C'est une enfant de bonne part : Nostre niepce est, en verité (Mir. Berthe, c.1373, 236). ...nous deux jounes hommes Enfans du roy de France sommes (Mir. ste Bauth., c.1376, 163).

 

.

[En parlant du fils de Marie] : NOSTRE DAME. (...) je m'en revoys es cieulx Vers mon enfant celestiel. (Mir. parr., 1356, 39).

C. -

P. ext.

 

-

Au plur. [En insistant sur l'origine de la pers.] Enfants d'Israël. "Peuple d'Israël" : ...li enfant d'Israel (...) savoient de certain que Diex estoit avec eulz. (Mir. emp. Julien, 1351, 188).

 

-

[Par familiarité, en s'adressant à un adulte] : LA MAQUERELLE. E ! mon enfant, Dieu le vous mire. (Mir. Theod., 1357, 75).

 

-

[Comme membre d'un groupe] "Enfant de choeur" : Je vous feray estre (...) Enfant de la chappelle au roy (Mir. st J. Cris., c.1344, 265).
 

Miracles Pierre Kunstmann

 Article 7/17 
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     ENFANT     
FEW IV infans
ENFANT, subst. masc.
[AND : enfant ; DÉCT : enfant ; FEW IV, 660b : infans]

A. -

"Enfant, dans l'âge d'enfance" : Les hommes en l'aage de villece jeunent tres legierement, secondement les consistens ; mais les enffans en adolescence le seuffrent plus a paine ; les enffans dessoubz VII ans pevent encore plus a paine jeusner, et de tous ceulx ycy, especialment ceulx qui sont de chaude complexion (soient vieux consistens ou enffans). (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 56).

B. -

"Bébé" : L'enfant yst naturellement sus la teste, la face tournee ou enversee vers la terre car toute aultre yssue est non naturelle et de difficille enfantement. (PANIS, Guidon, 1478, tr.VI, doct.2, chap.7).
 

Lexique de la langue scientifique Danièle Jacquart / Claude Thomasset

 Article 8/17 
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     ENFANT     
FEW IV infans
ENFANT, subst. masc.
[T-L : enfant ; AND : enfant ; DÉCT : enfant ; FEW IV, 660b : infans]

A. -

[P. oppos. à enfant spirituel] Enfant charnel. "Enfant par filiation naturelle" : La tierce est dicte fraternité qui est attendue entre ton filz espirituel et tes enfans charnelz. (Sacr. mar., c.1477-1481, 56).

B. -

Enfant de + nom de lieu. "Originaire de"

 

-

Au plur. Enfants d'Israel. "Le peuple juif" : Monstra et fist semblablement graver et sculper aux enfans d'Israël en certaines constellacions aucunes pierres precieuses, certains ymages et figures de diverses natures et proprietez (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 25 r°).
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner

 Article 9/17 
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     ENFANT     
FEW IV infans
ENFANT, subst. masc.
[AND : enfant ; DÉCT : enfant ]

A. -

"Être humain masculin dont l'âge va de la naissance à l'adolescence, garçon" : Auquel lieu vindrent les gens des paroisses tant hommes comme femmes, filles et enfans pour luy faire honneur et reverence. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 322).

 

-

LITURG. Enfant de choeur. "Garçon qui assiste le prêtre au cours d'un office" : Item vindrent file a file et en moult belle ordre les croix de toutes les parroisses du dit Versay et des environs, aprés lesquelles s'ensuyvoient et estoient premierement plusieurs petiz enfans de cueur, tous revestuz de sourpeliz, les chappellains, prestres, vicaires et curez d'icelles en moult grant nombre. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 310).

 

-

Enfant d'honneur. "Jeune serviteur d'un grand personnage, page" : Je n'escriptz point ung grant tas de galiers Comme escuyers, panetiers, eschançons, Enfans d'onneur, huissiers, paiges, garçons (LA VIGNE, V.N., p.1495, 152).

B. -

"Jeune homme" : Pas n'y faillirent les enfans de Quïers, Montez, bardez sur gros chevaulx carrez ; Avecques eulx facteurs, jeunes bancquiers Acompaignez de laquais et picquiers (LA VIGNE, V.N., p.1495, 165).

 

-

[Empl. en terme d'adresse] "Jeune homme" : SECOND [SERGENT]. Quoy c'un petit soit eslongné, Nous l'aurons. PREVOST. Entrez par les prés, Enffans, suyvez le moy de prés. A, paillart, vous vous deffendez ! TIERS [SERGENT]. Force sera par motz exprés Que maintenant vous vous rendez. (LA VIGNE, S.M., 1496, 311).
 

La Vigne Annie Bertin

 Article 10/17 
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     ENFANT     
FEW IV infans
ENFANT, subst.
[AND : enfant ; DÉCT : enfant ]

I. -

"Être humain vivant les premières années de son existence" : Mais quoy que soit, le nouvel chevalier qui telle charge prend, se il vuelt faire son devoir, ainssy que sa tresnoble ordre la porte, il y doit entrer en vray estat de grace, confez et repentans de ses pechiez (...) et a tout pooir garder et sous tenir le droit des nobles et honnestes femmes vesves et des enffans orphelins. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 234).

 

-

P. ext. "Jeune homme qui sort de l'adolescence" : Et ce josne homme qui n'est encor que un enfant, comment a il eu cuer d'entreprendre telles armes ? (LA SALE, J.S., 1456, 87).

II. -

"Fantassin" : ...et entour mil et Vc enffans a piet de guerre (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 192).

III. -

"Adolescent de condition noble, attaché au service d'un roi ou d'un grand seigneur" : Et quant il [Saintré] eust les autres enfens ses compaignons trouvez, Dies sceit se il leur compta de ses aventureuses nouvelles ! (LA SALE, J.S., 1456, 10).

 

-

Enfant d'honneur. "Page" : Lequel jouvencel par sa debonnaireté vint en grace au roy, et tellement qu'il le voult avoir, et, car il estoit encore bien josne, le ordonna a estre son paige, seullement aprés lui chevauchier, et le surplus servir en sale comme ses autres paiges enfens d'onneur. (LA SALE, J.S., 1456, 2).
 

La Sale Pierre Demarolle

 Article 11/17 
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     ENFANT     
FEW IV infans
ENFANT, subst. masc. et adj.
[AND : enfant ; DÉCT : enfant ]

I. -

Subst. masc. "Enfant"

A. -

"Être humain dans l'âge de l'enfance" : Et sa maniere asseürée, De tous et de toutes loée, Son biau port, son gentil maintieng Qui pareil n'ont, si com je tieng, Tout aussi com l'enfant le mestre Aprent, m'aprenoient a estre. (MACH., R. Fort., c.1341, 8). Uns enfes estoit li soudans D'environ XIIJ. ou XIIIJ. ans, Qui n'avoit pas bien congnoissance De leur mauvaise decevance. (MACH., P. Alex., p.1369, 186). Mors est li bons roys, c'est damages. Plourez, honneurs et vasselages, Plourez enfans, plourez pucelles, Plourez dames et damoiselles, Plourez aussi toutes gens d'armes, Plourez sa mort à chaudes larmes. (MACH., P. Alex., p.1369, 273).

B. -

"Être humain à l'égard de sa filiation, fils ou fille" : Et ou darrein point contenoient Que s'amie estoit mariée Au plus vaillant de la contrée, Et estoit ja grosse d'enfant. (MACH., J. R. Nav., 1349, 215). Quant Mathathias dut fenir Ses jours, ses enfans fist venir Devant lui pour euls conforter Et aussi pour euls enorter Que bien gardassent les misteres De la loy et que leurs sains peres Ensuïssent... (MACH., C. ami, 1357, 58). Moult fist roys Prians a prisier ; Moult fu fiers et de grant corage. Douze enfans ot de mariage... (MACH., F. am., c.1361, 212).

C. -

"Être humain considéré dans des liens qui l'unissent à une communauté, à un pays" : Il respont : "Fols et arrudis Estes, li enfant d'Israhel, Qui la fille de Helchiel, Sans congnoistre la verité, Raison, justice n'equité, Avez a la mort condampné..." (MACH., C. ami, 1357, 12). Daniel vint devant le roi Qui li dist par moult bel arroy : "Daniel, enten ma pensee : Tu es des enfans de Judee Que mes peres amena ça, Quant il les prist et menassa De mort, se ses dieus n'aouroient Et se leur Dieu ne renioient..." (MACH., C. ami, 1357, 28).

II. -

Adj. "Puéril, niais, sot" : J'estoie juenes et petis, Nices, enfes et enfantis, Nus de scens et pleins d'innocence, D'assez petite congnoissance, D'estre en oiseuse coustumiers (MACH., R. Fort., c.1341, 131).
 

Guillaume de Machaut Noël Musso

 Article 12/17 
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     ENFANT     
FEW IV infans
ENFANT, subst. masc.
[AND : enfant ; DÉCT : enfant ]

Au cas régime ; le cas suj. est enfes : Je vous reconmande David, mon fil. Li enfes est jones et avera mestier d'avoir bon consel. (FROISS., Chron. D., p.1400, 164). Cel enffant fut trouvé en la tour et fut apporté au roy Charlemainne, qui en ot grant joye et volt qu'il fut baptisiez ; et il le fu et le tindrent sur les fons Rolant et Olivier et ot nom cel enfant Olivier (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 11). Li haros et li cris s'esleva. Tantos, gens, honmes, fenmes et enfans s'esfreerent (FROISS., Chron. D., p.1400, 352). "Je voel et commande sus la teste, que nuls ne prende prisonnier, se ce n'est pas le roi. Mais le roi voel je deporter, car c'est uns enffes." (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 40).

A1, une femme, est enceinte d'enfant : ...la roine Issabiel d'Engleterre (...) estoit enchainte d'enfant (FROISS., Chron. D., p.1400, 185).

A1 homme a des enfants de A2 femme et vice versa : ...nul enfant il n'ot onques eu de sa fenme. (FROISS., Chron. D., p.1400, 462). ...elle lor monstroit deus biaus fils que elle avoit de messire Carle de Blois son mari, Jehan et Gui, et disoit : "Vechi mes enfans et hiretiers. Se lors peres vous a bien fait, je et li enfant vous ferons encores mieuls." (FROISS., Chron. D., p.1400, 818).

A1 humain a des enfants : ...le conte de Guerles ot troix enfans, deux filz et une fille (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 152). ...le duc de Guerles (...) morut sans avoir enfans (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 153).

Les enfants de A1 humain : ...convint ce roy Acquin fuir et avoit sa navie toutte preste au piet de la tour du Glay. Il entra dedens, sa femme et ses enfans (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 10).

Des enfants sont issus de A1 : Ces enfans qui seront de grant et puissant lignaige de par leur mere, ne feront nul compte des enfans qui seront yssus de ma fille, mais les desheriteront (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 147).

Les enfants de + nom de fief. Les héritiers de ce fief : ...les soixante mille frans qu'il avoit recheu pour la redemption des enfans de Bretaingne et especialment pour Jehan, car Guy estoit mort, il les trouva tous appareilliez (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 73). ...le roy d'Angleterre (...) oncle estoit des enffans de Guerles (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 152). ...si envoia son fil ainné qui s'appelloit Jehan, et le quel on nommoit pour le temps l'enfant de Castille (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 49). "L'enfant de Foeis s'en vint par Pampelune, pour prendre congié au roy de Navarre son oncle." (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 81).

On est encore un enfant à 16 ans, et même jusqu'à 21 ans, quand on est fait chevalier et qu'on participe pour la première fois à une bataille : ...le cappitaine (...) n'yssi oncques hors celle nuit de son hostel, mais y envoia son filz, ung joenne enfant de XVI. ans (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 208). Et se disoit li dus, qui lors estoit uns jones enfes : "Ha ! monsigneur, pour Dieu merci, vous me deshonnourés..." (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 179). ...li troi oncle, Ango, Berri et Bourgongne (...) euissent le gouvrenement dou roiaulme tant et si longuement que li enffes aroit son eage, c'est à entendre vint et un ans. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 288). Li enfés se engenoulla devant son pere : li rois le prist par la main et le baisa et le fist chevalier, et puis le renvoia en l'ordenance de sa bataille (FROISS., Chron. D., p.1400, 719). "...il est heure que li enfés gagne ses esporons, et ne me venés plus querre, tant que il ait poissance de tenir en main glave ne espee ; car se il plaist a Dieu et a monsigneur saint Gorge, la journee sera pour li." (FROISS., Chron. D., p.1400, 736). Et oï che samedi li rois les vespres en l'eglise Nostre Dame de Rains, et villa en l'eglise, enssi que usages est, la grigneur partie de la nuit, et tout li enffant qui chevalier voloient estre avoecques lui. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 10).

On peut marier des enfants : ...quant toutes ces parties furent les ungs venues devant l'autre, le mariaige de ces deux joennes enffans se confrema, et furent conjoint par mariaige ensamble, en l'eglise cathedrale de Saint-Estienne, à Bourghes, par ung vaillant homme prelat, le cardinal de Tury (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 227). Si demanda bien le roy à sa fille, lequel elle avoit plus chier pour son mary ; elle avoit respondu qu'elle avoit plus chier Jehan d'Engleterre que Jehan de Castille. Le pere lui avoit demandé pour quoy ; elle avoit dit pour tant que Jehan estoit bel enfant et de son aage. (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 246).

Mes enfants ! Appellatif affectueux adressé à des adultes : Li rois leur dist : "Mi enffant, je vous commande que point vous ne chevauchiés sus les ennemis sans men sceu, car, se vous le faissiés, je vous en saroie mauvais gré." (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 158). "Mi enfant et bonnes gens de Flandres, par la grace de Dieu, j'ai ja esté vos sires un mout lonc tamps et vous ai menés et gouvernés en paix à mon pooir." (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 133).
 

Froissart Jacqueline Picoche

 Article 13/17 
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     ENFANT     
FEW IV infans
ENFANT, subst. masc.
[T-L : enfant ; GD : enfant ; GDC : enfant ; AND : enfant ; DÉCT : enfant ; FEW IV, 658b : infans ; TLF VII, 1084a : enfant]

A. -

"Enfant à naître, fils ou fille" : ...veu l'esmouvance d'elle qui se debat en la visitant et regardant son ventre, tiennent et croient en leurs consciences que elle ne soit aucunement grosse ou enchargée d'efant. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 430).

 

-

Avoir enfant : ...ledit prisonnier confessoit estre agiez d'une sienne suer qu'il a ou pays de sa nativité, et laquele a jà eu enfans en mariage, et qui est de l'aage de XVIJ ans et plus (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 237). ...il se acointa d'une fille nommée Marion, pour lors demourant à Vittry, avec laquelle il a continuelment esté, n'est record combien de temps, laquelle a eu de lui plusieurs enfans. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 315).

 

-

Estre grosse d'enfant. V. gros

 

-

Gesir d'enfant. V. gesir

B. -

"Garçon ou fille en bas-âge" : ...un petit ceuvrechié de soye, que elle donna aus petis enfans pour faire des poupines (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 200). ...paravant ce que il aprenist au mestier de maçon, il avoit esté, avec plusieurs enfans d'icelle ville de Chasteau-Regnaut, à l'escole en ladite ville (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 103).
 

Registre criminel du Châtelet Bernadette Suty / Monique Haas

 Article 14/17 
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     ENFANT     
FEW IV infans
ENFANT, subst. masc.
[T-L : enfant ; AND : enfant ; DÉCT : enfant]

Les enfants d'Israël. "Les Juifs, le peuple juif, le peuple de Dieu (de l'Ancien Testament)" : ...nostre Saint Pere prist la parolle (...). Si allegua pluseurs exemples touchant ceste matiere [l'aide de Dieu contre des ennemis], tant des enfans d'Ysraël comme d'aultres. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 252).
 

Chastellain Martine Moulin

 Article 15/17 
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     ENFANT     
FEW IV infans
ENFANT, subst. masc.
[T-L : enfant ; GD : enfant ; GDC : enfant ; AND : enfant ; DÉCT : enfant ; FEW IV, 658b, 659a : infans ; TLF VII, 1084a : enfant]

A. -

"Être humain dans les premières années de la vie" : II f. VI g. derrenièrement que monseigneur estoit à Notre-Dame de la Garde pour son offerte audit lieu, et autres II f. VI g. que monseigneur donna à un jeune enffant à Martigue, qui se gectoit de dessus le pont en l'eau (Comptes roi René A., t.3, 1479, 56).

B. -

[Être humain à l'égard de sa filiation] "Fils ou fille" : ...six cannes de gris estrange, et rouge et noir, pour faire robbes à la devise du roy, au faulconnier et à ses troys enfans (Comptes roi René A., t.2, 1478, 71).

 

-

Enfant naturel : A Gilles Lebreton, la somme de soixante six florins huit gros, pour draps de soye, prins de lui, pour les enfants naturels du roy, c'est assavoir veloux satin et camelot, comme s'ensuit (Comptes roi René A., t.2, 1479, 109).

C. -

[Enfant du point de vue de sa fonction]

 

-

Enfant à/de pied. "Fantassin" : A Artault, enfant de pié, le XVIIIe jour d'octobre, pour dix paulmes de drap de Bourges, rouge et noir, pour faire la robbe à la devise du roy (Comptes roi René A., t.2, 1477, 51). À Pierre, enfant à pié, ledit jour, pour reste de son veaige qu'il a fait à Fréjus, pour le fait de l'argent de Honnoradon Clémens (Comptes roi René A., t.3, 1479, 148).

 

-

Enfant de la chapelle. "Enfant qui sert à la chapelle" : ...à trois enffans de ladicte chappelle, c'est assavoir Jehannin Poussart, Michelet des Peaulx et Hanotin Le Fevre, pour semblablement avoir servy par lesdiz 3 mois 10 jours entiers, aux gaiges chascun de 5 solz et 4 deniers parisis par jour (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1419, 161).

 

-

Enfant de choeur. "Enfant qui se tient dans le choeur de l'église pendant les offices pour servir le prêtre" : Les enfans de cueur de Nostre-Dame de Sanliz, lesquelx avoient apporté eaue benoiste devers le Roy, pour aumosne faicte à eulx (Comptes hôtel rois Fr. D.-A., 1380-1381, 117). Aux enfans de cueur, qui ont demandé le vin des esperons au roy (Comptes roi René A., t.2, 1476, 422).

 

-

Enfant de (la) cuisine. "Aide de cuisine" : ...le Patriarche, Raoulet le Goulu, Richardin Crieuvre et Frère Pierre, touz potagers et enffenz de la cuisine du Roy nostre sire (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 167). ...Petit Richart, enfant de cuisine de MdS (Comptes Lille L., t.1, 1411-1412, 27).

 

-

Enfant d'honneur. "Jeune page" : ...le petit Anthoine Raoullin et pour Grant Jehan, enffens d'onneur de la feue royne (Comptes roi René A., t.3, 1453, 64). ...j'ay retenu son aisné fils enffant d'onneur de monsieur l'Escuyer. (Lettres Ch. VIII, P., t.4, 1495, 278).

 

-

Enfant de salle. "Jeune aide de l'huissier de salle" : Naudin Grimbonal, enffent de sale. (Ch. VI, D., t.1, 1398, 151).
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

 Article 16/17 
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     ENFANT     
FEW IV infans
ENFANT, subst. masc.
[AND : enfant ; DÉCT : enfant ]

I. -

"Celui qui est dans la première partie de la vie humaine" : Venredi, XJe jour de juing, feste de saint Barnabé, vindrent en procession à l'eglise de Paris les povres laboureurs et habitans, femmes et petis enfans de Villejuifve (FAUQ., II, 1421-1430, 279).

 

-

Enfant de choeur. "Enfant employé au chant des offices et au service du choeur" : ...et la somme de quarante solz qui estoient deubz aux enfans de choeur de ladicte eglise à cause de l'enterrement et trespas dudit deffunct (FAUQ., III, 1431-1435, 161).

 

-

Enfant d'un couvent. "Enfant logé et élevé dans un couvent" : ...en oultre de par ledit convent a esté enjoint à chascun des prestres d'icellui de dire pour la Court deux oroisons en leurs messes votives, et à ung chascun des enfans dudit convent de dire une fois les sept pseaulmes et une fois le service des mors pour le salut desdis conseilliers (FAUQ., II, 1421-1430, 268).

 

-

Enfant d'école. "Écolier" : ...par quoy l'en devoit avoir et tenir lesdiz conseillers en grant reverence et honneur, et non pas les mannier ou demener, comme enfans d'escole, sers ou serviteurs (BAYE, I, 1400-1410, 152).

II. -

"Être humain à l'égard de sa filiation, fils ou fille de qqn" : ...le Roy revoquoit tous dons de terres ou revenues (...) faiz par ledit Seigneur à quelque personne, fors à la Royne, ses enfans, frere, oncles, et à messire Pierre de Navarre, son cousin germain (BAYE, I, 1400-1410, 33). Ce jour, Jaquin Le Marquant, tuteur des enfans mineurs d'ans de feu Jehan de Billy, dit le Charron, fist le serement acoustumé comme tuteur desdiz enfans. (FAUQ., I, 1417-1420, 284).
 

Baye-Fauquembergue Denis Lalande

 Article 17/17 
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     ENFANT     
FEW IV infans
ENFANT, subst. masc.
[T-L : enfant ; GD : enfant ; GDC : enfant ; AND : enfant ; DÉCT : enfant ; FEW IV, 658b : infans]

A. -

[En rapport avec ses parents]

 

1.

"Enfant (dans les premières années de sa vie)" : ...les luitons vont de nuit et entrent dedens les maisons sans les huys rompre ne ouvrir, et ostent les enfans des berceulx et bestournent les membres ou les ardent. (ARRAS, c.1392-1393, 3). L'ystoire dit que cilz contes Aimery fu un tres vaillans homs, et qui ama toutes noblesces et fu ly plus saiges d'astronomie qui feust a son temps ne depuis Aristote. Car, si comme dit l'ystoire, par ce temps nulz n'osoit faire apprendre ses enfans nul des VIJ. ars qui sont apris par le noble art de rethorique, tant grammaire comme musique, phisique, philosophie, geometrie, theologie, ne les autres nobles sciences, s'ilz n'estoient nobles. (ARRAS, c.1392-1393, 16). Melusigne avoit si tres bonnes nourrices, et estoit si tres soingneuse de ses enfans, qu'ilz croissoient et amendoient si fort que chascun qui les veoit s'en donnoit merveille. (ARRAS, c.1392-1393, 79). Et sachiez que Melusigne venoit tous les soirs visiter ses enfans, et les tenoit au feu, et les aisoit de tout son povoir ; et la veoient bien les nourices, qui mot n'osoient dire. Et admendoient et croissoient les deux enfans si fort que chascun s'en donnoit merveille. (ARRAS, c.1392-1393, 262).

 

-

Porter un enfant. V. porter

 

-

Accoucher d'un enfant : Et estoit pour lors la dame enceinte, et porta son terme, et acoucha a son jour de son second enfant, et fu un filz, et fu baptisiez, et ot a nom Eudes (ARRAS, c.1392-1393, 78).

 

-

Avoir enfants : ...les dictes faees se mettoient en forme de tres belles femmes, et en ont pluseurs hommes prinses pour moilliers, par my aucunes convenances qu'elles leur faisoient jurer, les uns qu'ilz ne les verroient jamais nues, les autres que le samedy n'enquerroient qu'elles seroient devenues, aucunes, se elles avoient enfans, que leurs maris ne les verroient jamais en leur gesine. (ARRAS, c.1392-1393, 4).

 

.

Avoir des enfants d'une femme : Et dit l'ystoire qu'il ot de sa premiere femme pluseurs enfans, dont l'ystoire dit que Mataquas, qui fu pere Florimont, fu ses premiers filz. (ARRAS, c.1392-1393, 5).

 

.

Avoir enfants ensemble : Se vous me voulez prendre a femme et jurer que, se nous avons enfans ensemble, que vous ne mettrez ja peine de moy veoir en ma gesine, ne ne ferez par voye quelconques tant que vous me voiez, je suiz celle qui obeiray a vous comme loyal moillier doit obeir a son espoux. (ARRAS, c.1392-1393, 9).

 

-

Nourrir ses enfants. "Les élever" : Or nous dit la vraye histoire que tant nourry Melusigne ses enfans que Uriiens, premier, ot XVIJ. ans, et fu grant et fort a merveilles, et faisoit moult de forces et d'appertises. (ARRAS, c.1392-1393, 80).

 

2.

"Adolescent" : Et pour ce vous chastie je que vous ne deportez vostre ennemy la ou vous le povez mettre en subgection par honneur. (...) Tout ensement que vous ouez chastia Melusigne ses enfans, lesquelz l'en mercierent moult. (ARRAS, c.1392-1393, 88).

 

-

[En apostrophe] : ...Hervy et Alain (...) vindrent a leur pere, et lui compterent toute l'aventure du chastellain, et comment ilz s'estoient partiz de leur cousin, et comment il leur ot enjoint de faire la prieuré. Par foy, dist Alain, or est bien le pays de Bretaigne essarpez de la lignie Jossellin. Dieux en ait mercy des ames, combien que ilz ne nous amassent onques. Beaulx enfans, je vous diray que vous ferez. Vous yrez au roy, et lui requerrez qu'il vous doint une place pour ediffier la prieuré, et lui dictes comment vostre cousin le vous a enjoint (ARRAS, c.1392-1393, 74). Et Melusigne et Remondin convoierent leurs enfans jusques a la mer. Et quant ilz furent la venus, Melusigne les trait a part en disant : Enfans, entendez ce que je vous vueil dire et commander. Enfans, dist Melusigne, veez cy deux anneaulx que je vous donne, dont les pierres ont une mesme vertu. (ARRAS, c.1392-1393, 84).

 

-

Enfant masle : Par ma foy, beau frere, ce seroit grant aumosne de secourir cellui roy contre les Sarrasins. Nous sommes ja VIIJ. enfans masles, la terre de nostre pere ne demourra pas sans hoir, posé que de nous ne feust rien. Dont, pour celle cause, nous devons tant plus penner de voyagier pour acquerre honneur. (ARRAS, c.1392-1393, 81).

 

3.

[Sans indication d'âge, uniquement vu par rapport aux parents] : Tant fist Melusigne qu'elle ot tout prest. Et ot quatre barons, que de Poictou que de Guienne, a qui elle bailla ses enfans en gouvernance. (ARRAS, c.1392-1393, 84). ...puis s'en partirent et errerent tant qu'ilz vindrent a Lusignen, ou il trouverent Remondin et Melusigne et leurs enfans (ARRAS, c.1392-1393, 145). Et nous dit l'ystoire que puis se trouverent les VIIJ. freres ensemble a Montferrat, et tindrent grant feste et firent tant que Remond, leur pere, vint aval, qui moult fu liez de veoir tous ses enfans ensemble. (ARRAS, c.1392-1393, 288).

B. -

[Sans rapport avec les parents]

 

1.

"Jeune enfant" : Et, au second an aprez, ot un filz qui fu nommez Guyon, et fu moult bel enfant ; mais il ot un oeil plus hault que l'autre. (ARRAS, c.1392-1393, 78).

 

2.

"Adolescent" : Le roy et la royne d'Arragon regardoient moult Bernardon, le nepveu Gieffroy et Thierry et moult leur plot, car il servoit si gracieusement que merveille ; et tant qu'aprez graces, la royne pria au roy qu'il demandast a Gieffroy qui l'enfant estoit et que il lui demandast. Par mon chief, dist le roy, dame, je l'avoye en propos de demander, car il me plaist moult, et tant vault mieulx quant il vous plaist aussi. Et lors appella Gieffroy et Thierry, et leur demanda de quel lignaige cel enfant estoit, qui tant estoit bien endottrinez. (ARRAS, c.1392-1393, 292).

 

3.

Enfant du pays. "Jeune seigneur du pays" : Et Eudes, ses freres, avoit XVJ. ans, et Guyon XV. ans. Moult amoient ly uns l'autre Uriiens et Guyon. Et estoit Guion si viste, si mouvant et si appert que chascun s'en donnoit merveilles. Et tousjours s'entretenoient compaignie Uriiens et Guyon. Et les amoient tant les nobles enfans du pays, et eulx aussi les nobles et les enfans, qu'ilz ne povoient plus, et fesoient armes bien souvent en joustes, en tournois et en bouhours. (ARRAS, c.1392-1393, 81).

 

-

Enfant de : ...le cappitaine se party des deux freres, avec lui XXX. chevaliers de noble affaire, et vint en la cité, ou on lui ouvry les portes liement, et il entra ens, et lors trouva les gens par la rue dont aucuns faisoient grant joye pour ce que ilz se veoient delivrez des Sarrasins, et beneissoient l'eure que les enfans de Lusignen furent oncques nez, et l'eure que ilz estoient arrivez ou pays (ARRAS, c.1392-1393, 114).
 

Arras Jocelyne Bernardoff / Jean-Loup Ringenbach

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