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À goupil endormi ne chiet rien en la gueule V. goupil

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Celui qui veut se garder des faux ne s'endorme jamais entr'eux V. faux

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L'engin blessé par longue rouillure s'endort V. engin

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Quand langue doucement parole, elle endort les gens comme citole... V. langue
 

I. -

Empl. pronom. "S'endormir" : En petit d'eure s'endormi, Com cil qui fu las (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 298).

II. -

Part. passé en empl. adj. au fig. "Endormi" : ...un Anglois appellé Robert Canole, qui ou temps d'adonc moult domagia ce royaume, jusques devant Paris vint, ou temps de l'endormie chevalerie de France, comme dit est, dont l'avisié roy Charles, qui riens ne faisoit par soubdaineté, n'à voulenté, fors selon le regart de discrecion et raison, ne voult souffrir que le peuple de Paris yssist contre eulz à bataille (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 184-185).
 

Part. passé en empl. adj. "Endormi" : ...mais il est comme endormi ou comme celui qui a trop beü de vin. (ORESME, E.A., c.1370, 398).
 

I. -

Empl. trans.

A. -

"Endormir, provoquer artificiellement le sommeil de (qqn.)" : Considerez que les passages Des chemins, eaues et boscages Ne sçavons et sy a cremeur Car Jhesus est ung enchanteur, Il nous porroit tous endormir (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 132).

B. -

Au fig. "Asservir, émousser la capacité de résistance de (qqn)"

-

[Avec un terme de compar.] Endormir qqn comme un chien : Aussi te pry par grant devocion, Que en tout temps de persecucion Ne me vueille point mettre a non chaloir, Et mesmement de ce dont bien douloir Me dois souvent, c'est du bon Adrien, Mon doulz espoulx, endormir comm'un chien Ou service d'ung empereur payen ! (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 90).

II. -

Part. passé en empl. adj. "Apathique, indolent, inerte" : Que justice est bien a son ayse A estre en ce point endormye. Qui ne joue de l'arquemye On y a bien peu d'audïence. (Myst. jeune fille L., c.1413-1445 [c.1530], 44). Vous dictes toute verité : Le sejour ne prouffite mye, Durant la prosperité N'ayons point la chiere endormye ; Allons devers la seigneurie Qu'elle nous attend des pieça. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 118).
 

A. -

Empl. trans. "Endormir qqn" : LE FOL. (...) Querre me convient dame Osanne Qui m'endort par nuit a filer. (Mir. parr., 1356, 28).

B. -

Empl. pronom. "S'endormir" : Plus tost n'a pas eu le chief Sur le lit qu'il s'est endormy. (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 43). Si vous couchiez d'elle au plus loing Que pourrez, et clinez les yex Et vous endormez (Mir. st J. Paulu, c.1372, 114).

-

Part. passé : Chascuns est endormiz tout coy (Mir. st Val., c.1367, 158).
 

I. -

Part. passé en empl. adj. "Indolent, apathique" : Elle fait la sourde oreille a la vois du Saint Esperit, ou elle est si endormie qu'elle n'oït goute, ou elle tient ses portes fermees par les serrures et verrous de divers pechiez, ou honteusement le renvoie. (GERS., Pent., p.1389, 76).

II. -

Empl. pronom. : Plusieurs racontent qu'il fut très speculatif ès corps celestes et tellement que par le vouloir Dieu se y endormit L ans et ne cuidoit avoir fait que sommeiller (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 42 v°).
 

I. -

Empl. trans. "Faire dormir"

-

Au fig. "Tromper la vigilance de" : BERITH. (...) Quant une foys les ay mys hors des gons, Je les endors [les roys, les ducs, les empereurs] si bien dessoubz mes chants Qu'en nostre enffer, trop mieulx que chiens couchans, Je les festoye de lisars et dragons. (LA VIGNE, S.M., 1496, 479).

II. -

Empl. pronom.

A. -

"Glisser dans le sommeil" : ...En s'endormant joyeusement aux champs Des doulx oyseaulx sur branche seiche ou verte. (LA VIGNE, S.M., 1496, 331).

B. -

Au fig. "Se laisser tromper" : S'ainsy est, je feray dorer Les os hors de terre desmys, Car plusieurs se sont endormys Soubz luy, par inde(h)ue esperance, Voire, actendu que ses commys De ses faiz n'ont nulle apparance. (LA VIGNE, S.M., 1496, 428).
 

"Faire dormir"

-

Au fig.

.

"Assommer" : A la IJ^e course le seigneur de Loisselench actainct Saintré a la buffe tellement que a bien peu ne l'endormist (LA SALE, J.S., 1456, 156).

.

"Engourdir, paralyser" : ...si entra le fer entre la main et le gantelet, lequel lui emporta sans prendre a la char, dont la main fut endormie tellement que jusques au IIIJ^e jour aprés ne peurent leurs armes parfaire (LA SALE, J.S., 1456, 116).
 

I. -

Empl. trans.

A. -

"Endormir" : Or vous diray la maniere comment : Dieus de sommeil le fist par son commant Et l'endormy. (MACH., F. am., c.1361, 163).

-

P. métaph. : ...et si estes si sage que vous endormirés Argus si que il ne verra nes que une taulpe ; et par ce Male Bouche se taira (MACH., Voir, 1364, 570). Et sachiés que quant il vous plaira a venir, vous y trouverés tele joie et tele douceur que vous porriés penser et souhaidier ; car j'ai emprisonné Dangier et Male Bouche, et si ay endormi Argus, en tele maniere qu'il n'i ha celli qui ja vous puisse grever de riens. (MACH., Voir, 1364, 604). Mon tresdoulz cuer, je savoie bien que vous aviés pooir d'endormir Argus et de emprisonner Dangier et Malebouche, et, par m'ame, j'ai grant joie de ce qu'il sont en ce point. (MACH., Voir, 1364, 680).

B. -

Au fig.

1.

"Rendre moins vif, apaiser" : Et se Pitez endort Mon desir qui ne dort, Joie ert pour moy meüre. (MACH., Ch. bal., 1377, 620).

2.

"Charmer, fasciner" : Plus douce que voix de seraine, De toute melodie plaine Est sa voix ; car quant elle chante Mon cuer endort, mon corps enchante, Ainsi com Fortune enchantoit Ses subgés quant elle chantoit... (MACH., Voir, 1364, 720).

3.

"Tromper la vigilance de, leurrer" : Aussi diray je de Jason Qui conquist par l'art de Medée En Colcos la toison dorée, Et sormonta, li bourderiaus, L'ardant soufflement des toriaus, S'endormi le serpent veillable, Seur toute beste espouentable, Et desconfist les chevaliers Armez, a cens et a milliers. (MACH., J. R. Nav., 1349, 232).

II. -

Empl. pronom. réfl.

A. -

"S'endormir" : Si les escoutai longuement Moult volentiers, et vraiement, J'y prenoie moult grant delit, Car leur chanter tant m'abelit Qu'endormir depuis ne me pos, Dont j'entroubliay mon repos. (MACH., D. Lyon, 1342, 162). Et la ma dame s'endormi, Tousdis l'un de ses bras sur mi. (MACH., Voir, 1364, 338).

B. -

Au fig. "Devenir inactif, inefficace" : Helas ! je sui de si male heure nez Qu'Amours me het et ma dame m'oblie, Tous biens me fuit, tous maulz m'est destinez. Nulz ne saroit comparer ma hachie ; Car Pitez s'est pour ma mort endormie, Grace et Eür m'ont guerpi Et Fortune m'est contraire. (MACH., L. dames, 1377, 71). ...Et quant tuit li bien endormi Se sont pour mi, Mes cuers par mi Part presques, douce dame chiere. (MACH., Lays, 1377, 285). Car Fortune m'est anemie, Amours me het, Pitez m'oublie, Esperence s'est endormie Et ma dame ne me vuet mie, Quant nès dou quart De son resgart, Nompas de la centisme part, Ne vuet souffrir qu'enrichis soie. (MACH., Lays, 1377, 434).

III. -

Part. passé

A. -

"Endormi"

-

Estre endormi : Si pris tantost a sommillier. Et si tost com je m'i fu mis, Einsois que bien fusse endormis, J'oy dessus un arbrissel Maintes branches et maint rainsel Au son d'un oiselet debatre Et la rousée jus abatre, Dont je fu en l'eure esvilliés... (MACH., D. Aler., a.1349, 257). Et quant je fu bien endormis Et de mon penser tous hors mis, En mon dormant songay un songe... (MACH., F. am., c.1361, 199). Et se devoit estre si main Qu'encor fust la gent endormie, Car se la cité estourmie Estoit, ce seroit uns peris Si grans comme d'estre peris. (MACH., P. Alex., p.1369, 266). En un vert jardin joli Endormi estoie Dessouz un rosier flouri. (MACH., App., 1377, 647).

-

P. métaph. : N'i ressongniez peril ne peinne, Qu'envoier vous vueil en Surie. Ce sont une gent endormie, Si vueil que vous les resvilliez, Et que tantost vous abilliez. (MACH., P. Alex., p.1369, 112).

B. -

Au fig. "Endormi, sans réaction, inactif" : Yris n'a pas atendut qu'il adjourne, Eins se depart et sans congié s'en tourne, Car volentiers ilec pas ne sejourne. Ce fist li lieus Qui la tenoit mate, endormie et mourne. Volenté n'a que vers le dieu retourne, Einsois le fuit et de lui se destourne. (MACH., F. am., c.1361, 165). Ainsi le font li vrai ami, Qui n'ont cuer lent ni endormi, Mais champions et advocas Sont pour leur ami en tous cas. (MACH., Voir, 1364, 650). ...et que les gardes Ne soient lentes ne couardes, N'endormies, et que bon gait Face chascuns, car en agait Sont Sarrazins pour eaus destruire, S'il veoient leur queue luire. (MACH., P. Alex., p.1369, 96). Ceste cité est de grant garde, à gent qui est lent et couarde, Ou paresseuse, ou endormie, Qui deffendre ne s'ose mie. (MACH., P. Alex., p.1369, 103). Et Souvenirs me fait toudis penser Pour mon las cuer faire desesperer, Car Grace, Amour, Franchise, Loyauté, Pité, Doctrine et Debonnaireté Sont pour moy seul si forment endormi Que Dangiers est souvereins de Merci Et que ma dame, à qui je sui rendus, Croit à Durté et orguilleus Refus, Pour ce, sans plus, que m'amour ne mon cuer N'en vueil ne puis departir à nul fuer. (MACH., Motés, 1377, 489).
 

A1 humain s'endort

Sens propre. A1 commence à dormir : ...de nuit ilz ne povoient souffrir couverture sus eulx et s'endormoient tout nus en celle chaleur (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 98).

Sens fig. A1 ne réagit pas : ...je ne me ne vueil pas endormir en ce blasme, ne que on die que, par lasqueté ou par faintise de cuer, je sueffre sus ma sauvegarde robeours (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 162). Adont la bonne dame sus son avis et imaginacion ne se volt mies endormir, mais elle mist clers en oevre et mesagiers, et fist tant par ses traitiés envers le duc de Bourgongne et le duc Aubert, que uns parlemens fu asignés à estre en la cité de Cambrai. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 187).

A1 humain est endormi. Sens fig. "Il est inactif" : Et s'il fait le contraire, et qu'il fuie et hee les armes et soit precheus et endormis et quiere et demande ses deduis, il ne le poront amer, mais le disfameront et querront sur lui voies et adreces obliques, ja soit il preudons en consience, par quoi il le destruiront. (FROISS., Chron. D., p.1400, 221). ...nous n'avons que faire d'un roi endormit ne pesant, qui trop demande ses aises et ses deduis. (FROISS., Chron. D., p.1400, 94).
 

I. -

Empl. trans.

-

Au fig. Endormir qqn. "Mettre son attention en sommeil (pour le tromper)" : ...elle (...) endormoit nostre prestre et l'assommoit, et en son amour tant fort le boutoit qu'il eust pour elle ung Ogier combatu. (C.N.N., c.1456-1467, 455).

II. -

Empl. pronom. Soi endormir. "S'endormir" : Il ne respondit mot, mais s'endormit comme ung pourceau. (C.N.N., c.1456-1467, 175).

III. -

Part. passé en empl. adj. ou subst.

A. -

Empl. adj. "Plongé dans le sommeil" : Madame (...) fainct d'estre encores toute endormie et non recognoistre monseigneur (C.N.N., c.1456-1467, 112).

B. -

Empl. subst. : Saincte Marie ! que dictes vous ? dit Montbleru, contrefaisant l'endormy (C.N.N., c.1456-1467, 398).
 

I. -

Empl. pronom. "Tomber dans le sommeil" : ...et lui estant aussi couchié, vint gesir assez près de lui et couchier le dessus dit prisonnier Henriet Testart, et illec s'endormi il qui parle ; et au resveillier qu'il fist, trova ledit prisonnier qui avoit une de ses mains à sa tasse. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 364).

II. -

Part. passé en empl. adj. "Qui dort, qui est assoupi" : ...son fiancé, vint coucher avec elle qui parle, et celle nuyt mesmes, eulx couchiez ensamble, et aussi par deux ou trois autres nuyz ensuïans, que elle apperceut que sondit fiancé estoit endormi, elle par trois fois, et à chascune nuyt, appella en son aide, par la maniere que dit est dessus, ledit Luciafer (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 327).
 

"Endormi" : Je ne vous puis plus tenir compaignie. Je vous commande au vray Roy de gloire qui vous octroit paix ensemble et bonne vie et longue par admendement, et vous octroit bonne vertu et puissante victoire contre les ennemis de Dieu. Et a ce mot clouy les yeulx et s'en ala si doulcement qu'il leur sembla qu'il feust endormis. Mais quant ils se apperceurent qu'il fu mort, lors commenca grant la douleur. (ARRAS, c.1392-1393, 123).