C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

http://www.atilf.fr/dmf/definition/servir 
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 Article 1/16 
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     SERVIR     
FEW XI servire
SERVIR, verbe
[T-L : servir ; GD : servant1/servant2 ; GDC : servir ; DÉCT : servir ; FEW XI, 536,537,538 : servire ; TLF XV, 416b : servir]

Empl. intrans. "Être esclave" : ...les Carthagiens, contrains par derniere desesperance, se rendirent, requerans que ceulx qui estoient eschappéz de la destruction de la guerre peussent au moins servir, c'est vivre soubz servitute ["servir... servitute" trad. lat. servire] (MAMEROT, Romuleon, 1466, I.10, 90).
 

Civilisation romaine Frédéric Duval

 Article 2/16 
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     SERVIR     
FEW XI servire
SERVIR, verbe
[]

A. -

[Idée de soumission et de dépendance (lat. servus)]

 

-

Celui qui a appris à mourir n'a pas appris à servir V. apprendre

 

-

Celui servira pardurablement qui ne sait user de petite chose : C'est chose communement sceue et proverbe general que "celui servira pardurablement qui ne scet user de petite chose." (FOUL., Policrat. B., V, 1372, 362).

 

-

Nul n'est en paix qui sert Amours V. paix

 

-

On ne doit jamais servir son maître oultre son gré V. maître

 

-

Par servir devient on maître V. maître

 

-

Qui sert à commun nul ne sert V. commun

 

-

Tel commande qui sert et tel sert qui maîtrie : [Vertu répond à Fortune qui lui propose comme thème : Serf et esclave] Tel commande qui sert et tel sert qui maistrie. Cil soeul est serf qui a le courage abastu, qui n'a puissance sur vices, qui ne scet user de loys et termes de rayson. Mengier le pain d'aultruy ne fait pas servitude. Ne pour estre lié en galee ou griefment emprisonné, homme ne poeut estre esclave reputé. (MARTIN LE FRANC, Estrif D., 1447-1448, 269).

B. -

[Idée d'obligation dont on s'acquitte (par soumission, par dépendance...)]

 

-

[Service et salaire/récompense/profit]

 

.

Bon fait servir un maître dont on peut amender

 

.

Celui qui sert et ne parsert son loyer perd "Celui qui sert, mais qui ne va pas jusqu'au bout, il ne doit rien tirer de son service" : Car bien et deshonneur ansamble Ne puelent estre, ce me samble. Aussi dit-on que cils qui sert, S'il ne parsert, son louier pert. (MACH., P. Alex., p.1369, 107). Et pour ce dit le proverbe commun que "cely qui sert et ne parsert, son loier pert", maiz cely qui persevere et jusques en la fin constanment continue, cely est digne de actaindre la victoire et la fin qu'il desire, et sy est digne d'avoir le loier et le honneur qui s'en doit enssuir, car en la fin se moustre la proesce. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 731). Alors damp Abbés si tres humblement qu'il peust l'en remercia, puis se pensa d'un commun proverbe qui dit: "Cellui qui sert et ne parsert son loyer pert," lors a Madame donna l'absolucion et par charité la baisa tres doulcement et print congié, et au passer qu'il fait par la chambre tout saigement dist aux dames et damoiselles : "Jusques a ce qu'elle appelle, nul n'entre leans." (LA SALE, J.S., 1456, 256). Moy, considerant le commun proverbe qui se dit que qui sert et ne parsert, son loyer pert, leur ottroiay leur requeste liberalement. (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 111).

 

Rem. Morawski 2138 : Qui sert et ne parsert son loier pert ; Hassell 229, S82 ; DI STEF. 499c, servir.

 

.

De servir félon, ne peut nul amender : Chieus qui seurent mestier, s'en alèrent labourer. Ensi par leur segneur eurent ces fais à porter. ¨pir che dist uns proverbes, que j'ai oï conter : Que qui siert à bon mestre, il doit bien proufiter ; Mais de siervir félon, ne puet nus amender. (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 464).

 

.

De servir les bons doit on être amendé V. amender

 

.

[Sentence] Donne si tu veux estre riche et sers si tu veux estre sire V. donner

 

.

Il n'est servir que roi souverain V. roi

 

.

Jamais bien ne servira celui qui n'aura bon loyer : "Gentilz rois, dist Bertran, par le mien essiant ! Ne voy cy pas argent pour faire un fait vaillant ; De mille et .V. cens hommes que vous m'alés paiant Combatre ne peut on .XXM. Englois vaillant. Alés rompre ces coffres ou il a argent tant : Escars princes n'yra ja honneur conquerant." "Sire rois, dist Bertran, je vous dis sans cuidier, Ja bien ne servira qui n'ara bon louier." (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 373).

 

.

Il fait bon servir un homme riche, on en amende : Ensy fu cevaliers Richars coy que nuz die Et en l'onneur de lui .IIC. a une fie Que menez ot o lui d'Escoche le garnie. Pour chou fait bon servir le rice homme a le fie, Souvent on en amende. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 762).

 

.

Par bien servir acquiert-on bénéfice : Quel los, quel bruit, quel honneur, quel renom (...) Appartient il a ton precieux nom, Cesar Auguste ! Or ne sçay je sinon Toy saluer comme de Dieu l'image : Car pere et filz sont de sy cher plumage Que bien y duit ung petit sacrifice : Par bien servir acquiert on benefice. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 225).

 

Rem. Morawski 631 : En biau servir covient eür avoir ; Hassell 49, B43.

 

.

Qui sert à commun nul ne sert V. commun

 

-

Qui bon maître sert, il a bonne saudée V. maître

 

.

Qui bien sert dessert loyer et honneur : Pour bien apprendre est on savant Et par servir vient on avant : Servir, ce dit l'Escripture, Est regner qui met sa cure En bien servir, par droit dessert Loyer et honneur qui bien sert (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 10). Vostre pere servit une partie, Puis vous après, sans faire departie. Tres humblement si vous requiert pourtant Qu'il vous plaise, de vostre courtoisie, Luy aÿder doulcement vous en prie, Car qui bien sert bon loyer en attend. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 176).

 

Rem. Hassell 229, S80.

 

.

Qui bon seigneur sert en vaut mieux à la fie ("parfois") : "...quant il fut concquis a l'espee fourbie Oncques de raenchon n'en fut parolle ouÿe." "Par foy,se dit le roy, dont ne l'ara il mie, Et pour tant qu'il cuida destruire ma maisnie, Mal acointa Galadre, se y tenra compaignie. Car qui bon seigneur sert mieulz en vault a le fie." (Cip. Vignevaux W., p.1400, 34).

 

.

Celui qui sert son maître sans faire vilainie on le doit mieux aimer qu'amant ne fait amie V. maître

 

.

Qui sert bon maître il attend bon loyer V. loyer

 

.

Qui sert la guerre il en reçoit tels gages V. guerre

 

-

Donne si tu veux estre riche et sers si tu veux estre sire V. donner

 

-

Servir Dieu fait longuement régner V. Dieu

 

.

Tel y sert qui n'y aura pas de grands biens : Tel y sert et fait son devoir Qui n'y aira pas de grans biens. (ALECIS, Faintes monde P.P., c.1460, 87).

 

.

Toujours est bien servi qui a de quoi payer : ...et y furent faittes joustez et tournois en grans pompes et deduis. Et quide que, qui tous les estas d'icelle feste vous volroit raconter, il y fauroit mettre treslonghement ; mais nous nous en passerons en brief, car toudis est bien servis qui a de quoy paiier (WAUQUELIN, Manequine C.T., a.1448, 160).

 

Rem. Cf. aussi Morawski 1524 : Len ne puet servir ensamble Dieu et lou dyable, 1544 : Len sert pire de soy pour mieulx avoir.

 

-

On doit bien servir et mal croire : Mais pluseurs sont, c'est chose voire, Qu'on doit bien servir et mau croire : Servir, pour faire son devoir, Croire, qu'il vuelent decevoir. (MACH., F. am., c.1361, 149).

 

Rem. Hassell 229, S87.

 

-

[Sentence évangélique] On ne peut servir à deux maîtres/seigneurs : ...Car, qui fais de siecle procure, A peine peut il desservir Benefice et Dieu bien servir, Auquel service sont voüez [les prélats d'Église] ; Et dire a l'Escripture ouez Que "l'en ne peut bien a .II. maistres Servir, ne tenir divers estres." (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 66). On ne puet servir a deux maistres. (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 197). ...quant au regart d'avoir deux cordes [deux cordes en son arc], c'est a entendre deux dames, il n'est point possible que celluy qui ce fait soit constant en fait n'en pensee ; car nulz ne poeut a deux maistres servir. Par ainsy, l'une corrompt l'autre. (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 159). Tu ne peux, comme dit Nostre Rédempteur Jésus, servir bien à gré deux seigneurs de contraires natures, que tu ne haies l'un, et l'autre tu aimeras ; ou que l'un tu ne soustiennes, et l'autre tu contempneras. (CHASTELL., Vérité mal prise K., c.1460, 353). A deux maistres ne peulx servir Se tous ne sont d'une substance, Vertus et vices ensuyvir Tu ne pourroyes sans doubtance Que a l'ung ne faictes grevance ; Le mal au bien si est contraire : Des deux choisir as la puissance, Vers le meilleur te vueilles retraire ! (GARIN, Compl., 1460, 75).

 

Rem. Morawski 1523 : On ne puet servir a deux maistres ; Hassell 156, M34.

 

-

Servir Dieu est (vivre et) régner : Princes, qui veult faire son sauvement Rende s'a Dieu, saint Poul ce nous descript ; Le monde laist ; car, a mon jugement, Servir a Dieu est regner, si c'om dit. (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 176). LE RELIGIEUX. Le conseil en est desja prins, Et ayme mieulx cy souffrir peine Que d'estre perdu et surprins Es deliz de vie mondaine. L'on n'a pas joye souveraine Pour estre aise ne sans pener ; Il n'est tel que vie certaine : Servir Dieu est vivre et regner. (ALECIS, Déb. omme mond. P.P., c.1500, 139).

 

Rem. Hassell 229, S89.

 

-

Servir à femme, à enfans et au peuple est grand péril : Servir a femme et a enfans Et a peuple est moult grant peril. Seneque en mourut avant temps, Boece en mourut en exil ; Et quant d'exemples y a mil, Servir a femme et a enfans Et a peuple est moult grant peril A tout homme, tant soit soutil, Car en ces trois a pou de sens. (DESCH., Oeuvres R., t.7, c.1370-1407, 11).

 

-

[Dans une tournure impers.] Il ne sert à rien de gratter qqn au talon quand la tête lui démange V. gratter

 

Rem. Cf. aussi Morawski 1831 : Ki aver sert son loier pert1987, : Qui mauvés sert son loier pert.
 

Lexique de proverbes Pierre Cromer

 Article 3/16 
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     SERVIR     
FEW XI servire
SERVIR, verbe
[DÉCT : servir ]

I. -

Empl. trans. dir.

A. -

"S'acquitter de ses obligations envers, servir" : ...qui peche ne le sert pas [Dieu] (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 167).

B. -

"Servir (à table)" : ...Fabricius, qui n'ot point de honte d'estre veu des embassadeurs notables de ses ennemis mengier à table seant sus une petite fourme, servi en escuelles de bois (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 102).

C. -

Servir qqn de qqc. "Présenter qqc. à qqn" : Au dieu Mars, qu'il de fiere offrande Servoyent, rendent mercy grande (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 247).

II. -

Empl. trans. indir.

A. -

Servir de qqc. "Servir à qqc." : De ceste Discrecion, de quoy elle sert ou puet servir, dist l'Ecclesiaste que c'est une vertu par laquelle se puet congnoistre ce que est bon et ce que est mauvais (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 66). ...son office sert de partir esgalment toutes choses (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 66).

 

-

En partic. Servir de son metier. "Remplir son office, faire son métier" : Mais la deese de discorde N'y fu semonce, et pour ce y vint Sanz mander, et bien son lieu tint ; Car y servi de son mestier, Tout n'y eust elle ja mestier. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 261).

B. -

Servir à qqc. "Être utile à qqc." : Ceste Prudence sert tant aux biens espirituelz comme aux corporelz (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 66).

III. -

Empl. abs. "Être utile, servir" : Tout ainsi l'avoir que l'en restraint de superflu estat pour donner aux povres et bien faire est le tresor qui est mis a part en saincte huche, qui sert aprés la mort et garde de l'exil d'enfer. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 40).
 

Pizan Joël Blanchard / Michel Quereuil

 Article 4/16 
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     SERVIR     
FEW XI servire
SERVIR, verbe
[DÉCT : servir ]

A. -

Servir (à) qqn/qqc.

 

1.

Servir (à) qqn

 

a)

"Se dévouer au service de qqn (par gratitude pour un bienfait)" : Pour toy servir et honnorer, Abandonner Tout ce que j'ay, Jhesus, vouldroye. Je ne me sçaroye souler, Toy adourer, Ne gracïer si que devoye. (Pass. Auv., 1477, 131). Mon seigneur, je suis son ancelle Et sa servante [de Jésus] a le servir (Pass. Auv., 1477, 237).

 

b)

Servir (une dame). "Être son cavalier servant (pour une danse)" : Doulcete, je vous servirey. Sus, menestriers ; accop touchés ! (Pass. Auv., 1477, 91).

 

c)

Servir à Dieu. "Se vouer au culte de Dieu"

 

-

Part. prés. : O mes amis, Anges polis - a Dieu servans, Quant Guabriel vis, Et concepvis, - joyeux, risans Estions en seans. Tout ce revire ! (Pass. Auv., 1477, 246).

 

2.

Servir à qqc. "Se soumettre à, se conformer aux exigences de" : Plus n'accomplirey vostre veul, Palharde cher pugnaise et orde, Puis que Dieu m'a pris en sa corde. Je veulx servir a l'esperit, Lequel, mon Dieu, estoit perit, Si ne m'eussiés ad vous tiree. Las, mon Dieu, j'estoye dampnee, Si ne fust vostre bonne grace. (Pass. Auv., 1477, 150).

B. -

Servir de qqc. "Servir, présenter (des aliments)" : Au moings, dy nous premierement De quoy tu serviras en court. (Pass. Auv., 1477, 146).
 

Passion d'Auvergne Jean-Loup Ringenbach

 Article 5/16 
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     SERVIR     
FEW XI servire
SERVIR, verbe
[DÉCT : servir ]

A. -

Empl. trans. dir. [Suj. animé] "Être au service de qqn" : Mais toutesvoies, celui qui les sert [les dieux et noz parens] et honeure selon sa puissance, il est vertueus. (ORESME, E.A., c.1370, 451).

 

-

Servir qqn de qqc. "Rendre service à qqn par qqc." : ...donques le laboureur le servira [le medicin] de son mestier ou li baillera de son blé ou de son vin tant que il souffira selon raison et justice. (ORESME, E.A.C., c.1370, 294).

 

-

Au fig. : Car, si come Socrates cuidoit et disoit, ce seroit dure chose et fort a faire, tant comme tele science est en .I. homme, que un autre chose eüst commandement et dominacion sus ceste science et traisist cest homme contre sa science, aussi comme se il feüst serf ou sa science serve. (ORESME, E.A., c.1370, 366).

 

-

P. métaph. Servir qqn de qqc. "Servir qqc. à qqn" : Et les gens dessus dis que les princes font leurs amis ne sont pas vertueus. Et pour ce, ilz aiment un pour une chose et autre pour autre. Et ainsi voion nous communelment que ceuls qui les servent de delectacions ne scevent trouver les proffis, ne ceuls qui scevent trouver les proffis ne sont pas esbatans. (ORESME, E.A.C., c.1370, 425).

B. -

Empl. trans. indir.

 

1.

[Idée d'utilité ; suj. inanimé]

 

a)

Servir de qqc. à qqn. "Servir à qqc. pour qqn" : Et encore appert autrement, quar selonc les philosophes et meisme selonc Aristote ou secont livre de Phisique, totes choses corporelez qui sont en l'espere des elemens sont pour honme, et les generacions et corrupcions qui seroient faites vers le centre de la terre, l'en ne pourroit dire de quoy elles serviroient ne a honme ne as bestes ne [a] autre chose. (ORESME, C.M., c.1377, 258).

 

b)

Servir afin de + inf. "Servir à" : Mais celle terre qui est vers le centre sert et est a fin de sostenir l'autre [terre] (ORESME, C.M., c.1377, 258).

 

c)

Servir à qqc. "Être utile à qqc." : Mais telz sens sont donnéz a homme pour celle cause meïsme et avecques ce pour ministrer et servir a la cognoissance de l'ame intellective, a laquelle cognoissance tous les .V. sens dessus diz sont neccessaires. (ORESME, E.A.C., c.1370, 221).

 

2.

Au fig. [Idée de service dû et de dépendance ; suj. animé] Servir à qqc. "Être l'esclave de qqc." : Car nous veon que le plus des gens sont trop enclins a delectacion et servent as delectacions. (ORESME, E.A., c.1370, 497).

 

-

P. métaph. [Suj. inanimé] "Dépendre de qqc." : Et met encore Averroïz une autre similitude de pluseurs artifices qui sont souz un principal auquel il servent. (ORESME, C.M., c.1377, 464).

 

.

"Être subordonné à qqc." : Et selon ceste maniere sont les arts et doctrines et offices ordenees les unes pour servir as autres. (ORESME, E.A., c.1370, 104).

 

3.

[Idée de prestation ; suj. inanimé] Servir de qqc. "Offrir, apporter qqc." : Premierement nous dison que, posé que sapience et prudence ne aucune d'elles ne feïssent ou servissent d'autre chose, neent moins il est de neccessité que toutes deux selon elles soient eslisibles (ORESME, E.A., c.1370, 355).
 

Oresme Charles Brucker

 Article 6/16 
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     SERVIR     
FEW XI servire
SERVIR, verbe
[T-L : servir ; GDC : servir ; DÉCT : servir ; FEW XI, 536a : servire]

A. -

Servir qqn

 

1.

Servir qqn de qqc. "Fournir quelque chose à quelqu'un"

 

-

Servir qqn de lobe. V. lobe

 

-

Servir qqn de merdes frites. V. merde

 

-

Servir qqn d'un mès. V. mès

 

2.

Servir qqn en gré. V. gré

B. -

Servir qqc. à qqn. "Fournir quelque chose à quelqu'un"

 

-

Servir de la muse à qqn. V. muse
 

Mystères Jean-Loup Ringenbach

 Article 7/16 
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     SERVIR     
FEW XI servire
SERVIR, verbe
[DÉCT : servir ]

"Servir"

A. -

Empl. trans. dir.

 

1.

[L'obj. désigne une pers.] "S'acquitter de certains devoirs ou de certaines tâches envers qqn"

 

a)

[Envers Dieu, la Vierge ou les saints] : NOSTRE DAME. Chiére amie, a ma voulenté M'as lonc temps amée et servie (Mir. enf. diable, c.1339, 3). LE SEIGNEUR. (...) Servons Dieu et n'en parlons plus. S'il lui plaist, cest veu bien tenrons. (Mir. enf. diable, c.1339, 5). SAINT PRIST. (...) Dame, jadis soloie avoir Un sergent qui moult m'honnora, Moult me servy et moult m'ama (Mir. prev., 1352, 254).

 

-

[Suivi d'un compl. introd. par de] : Pierre, malement ouvré a Le pape (...), Car je voy que par avarice Il a perdu com fol et nice Le basme dont l'en te servoit Et qui en ta chappelle ardoit (Mir. pape, 1346, 364). ...conment elle garanti de mort un marchant, qui lonc temps l'avoit servie de chapiaux (Mir. march. larr., c.1349, 94). Et pour ce me vueil octrier, Dame, a vous servir de chapiaux, Chascun samedi, touz nouviaux (Mir. march. larr., c.1349, 94).

 

.

Empl. abs. : Si vueil que n'i ait plus tardé C'on ne me voit le bourgois querre, Qui du basme servoit. (Mir. pape, 1346, 387).

 

-

Part. prés. en empl. subst. "Fidèle, dévot" : Princes, servons de cuer et de pensée L'arche en qui fu la sainte char fourmée De Jhesu Crist, car bien li ramentoit Son vray servant, afin que sauvé soit. (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 245). Femme loée u ciel dont saint Jehans Jadis vous vit pour voz servans deffendre Ainsi qu'une sainte cité descendre (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 247). Dame, donnez moy desservir L'amour vostre filz vous servant Si qu'il me vueille pour servant Recongnoistre (Mir. parr., 1356, 51). DIEU. (...) En cel angle la voy assis Un nostre servant, Alexis (Mir. st Alexis, 1382, 337).

 

b)

[Envers un autre maître] : MAISTRE MORIN. (...) Sire, voulentiers le prendray [vostre filz] Et le mestier li apprendray (...) Mais je vous di bien qu'i convient Qu'il me serve set ans entiers (Mir. st Panth., 1364, 313). Je servoie conme meschine, On me servira con royne. (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 87). En Saine une nef prenderons Ou il [vos filz] seront touz deux mis ens ; Et avec eulx ara dedanz Un vallet qui les servira. (Mir. ste Bauth., c.1376, 157).

 

-

Empl. abs. : Car je soloie estre servie, Et il me fault devenir serve, Se je vueil vivre, et que je serve, Ce qu'apris n'ay. (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 67). Je servoie conme meschine, On me servira con royne. (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 87). L'OSTELLIER. (...) Ariez vous point le cuer engrant De servir, dame ? OSANNE. S'il vous plaist, sire, oil, par m'ame, Voulentiers (...) Serviray pour gaingnier ma vie (Mir. roy Thierry, c.1374, 291).

 

-

[Suivi d'un compl. introd. par de] : LE SENATEUR. M'amie, je vous retenray Voulentiers, se (...) vous pensez a servir. (...) LA FILLE. Grant merciz. De quoy, sire doulx, Vous serviray je ? LE SENATEUR. (...) Vous arez office ligiére ; Vous serez, sanz plus, claceliére De ceens (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 67). Sire, celi (...) Qui ceens d'escurer servoit Les vaissiaux et les draps lavoit S'en va du tout. (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 292).

 

.

Empl. abs. : CONNESTABLE. (...) Avant : a la table ! elle est bien. Or vas viande et puis pain querre (...) ROUSSELET. Trop bien de pain et de cuisine Saray servir, n'en doubtes pas. (Mir. st Alexis, 1382, 283).

 

-

En partic. "Donner à manger à qqn" : LE ROY. (...) si mengerons, Car bon appetit en avons. Cis varlez ci nous servira (Mir. femme roy Port., c.1342, 159). L'ESCUIER. Or tost a table alez, ma dame, Et vous, mon seigneur : temps en est. Je vous serviray ; tout est prest (Mir. nonne, 1345, 338).

 

.

[Suivi d'un compl. introd. par de] : L'ESCUIER A L'EMPERIÉRE. (...) Or vous seez un petit ci : Je vous serviray (...) De bonne viande et assez (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 51).

 

.

Au fig. p. iron. "Donner, offrir qqc. à qqn" : ...tant a fait de grans pechiez Qu'il n'est riens qu'il ait desservi Qu'estre du feu d'enfer servi Sanz finement. (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 244).

 

-

Part. prés. en empl. subst. [Avec prédéterminant] "Serviteur" : Rois, donc hors d'entour ton filz mett Touz ses servans ; (...) Et pour li servir ne li bailles Mais que femmes bien acesmées Et pucelles gentes parées (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 288).

 

.

En partic. "Goujat, valet d'armée" : Pour vous faire aide et secours Vien j'a vostre mant (...) Et s'amaine, ce vous puis dire, Quinze cens de bons bacheliers Et trois mille tresbons archiers Et mil servans. (Mir. Oton, c.1370, 369).

 

2.

[L'obj. désigne une chose]

 

a)

P. iron. "Donner, administrer (des coups)" : DEUXIESME SERGENT. Faites ci voie, ou, sanz doubter, Je vous serviray sur les dos De ceste mace ci grans cops. (Mir. roy Thierry, c.1374, 297).

 

b)

"Assurer le service, le fonctionnement de qqc."

 

-

[En parlant de l'alimentation de lampes] : ...un pape qui, par sa convoitise, vendi le basme dont on servoit deux lampes en la chappelle de saint Pierre (Mir. pape, 1346, 355). Et servez, si com vous souliez, Les deux lampes de l'oratoire Saint Pierre (Mir. pape, 1346, 388).

 

-

Empl. abs. [En parlant du service de table] : PILLE AVAINE. (...) Avant, seigneurs, entrez touz ens, S'alez a table. PREMIER SERGENT. Pour estre au roy plus agreable Voulray servir. DEUXIESME SERGENT. Aussi feray j'et desservir, Quant temps sera. (Mir. roy Thierry, c.1374, 332).

B. -

Empl. trans. indir. [Suivi d'un compl. introd. par à]

 

1.

[Le suj. désigne une pers.] "S'acquitter de certains devoirs (envers Dieu, un dieu ou une idole)" : A ce devroient penser voire Les folz qui aux ydoles servent, Qui rien fors enfer ne desservent. Folz sont il voir et plain de rage, Qui aourent leur propre ouvrage (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 268). Se tu desires pour le miex Qu'aux ydoles ne serve point, Ottroies moy donques ce point Que prendre me vueilles a femme. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 291). Et pour ç'a li [à ton Dieu] servir m'ottroy : Si fera mon seigneur le roy (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 297). Sire, les biens que desservir Poons de servir a noz diex Sont moult grans (Mir. st Panth., 1364, 315).

 

-

Part. prés. : L'EMPEREUR. Vas me querre, vas sanz demour Les prestres a noz dieux servans. (Mir. st Panth., 1364, 345). Sept hermittes, sire, ay tué, Que trouvay en un hermittage, Servans a Dieu de bon courage. (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 39).

 

2.

[Le suj. désigne une chose] "Être utilisé à qqc."

 

-

[Suivi d'une prop. introd. par que] : ROBERT. (...) Dy me voir ; qu'a il en ce coffre ? (...) L'ABBÉ. Il sert que nous y mettons, sire, Les choses estranges, sanz faille, Qu'a garder souvent on nous baille (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 12).
 

Miracles Pierre Kunstmann

 Article 8/16 
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     SERVIR     
FEW XI servire
SERVIR, verbe
[DÉCT : servir ]

I. -

Empl. trans.

A. -

Empl. trans. dir.

 

1.

Servir qqn

 

a)

"Être à son service, lui être soumis" : EMPEREUR. (...) Aussi gardez des estatus enfraindre Qui appartiennent a ce noble degré Et vostre cueur poinct ne veillez reffraindre De m'obeÿr et servir a mon gré. (LA VIGNE, S.M., 1496, 175).

 

-

Empl. abs. "Faire preuve d'une activité zélée" : ...Monsieur de Bresse, monsieur de Montpensier, Monsieur de Foys, monsieur de Lucembourg Qui bien servirent tant en ville qu'en bourg, Helas, helas ! et monsieur de Vendosme, En qui estoit toute parfection d'omme. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 151).

 

b)

"Lui apporter les plats lors d'un repas" : On embrochoit gras moutons, francs veaux Parmy les rues, affin qu'on eust du rost, Poulles, chappons et foisons de chevreaux Pour soulager les gendarmes de l'ost. (Comment les dames servoyent les gendarmes.) Les belles dames en leur acoustremens Fort sumptüeux, noz gendarmes servoient ; Seigneurs vestuz de riches vestemens Parmy Souysses, Toudesques, Alemens A tout vïandes et fors vins se trouvoient. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 203).

 

2.

Servir qqc. "Apporter qqc. comme nourriture"

 

-

Loc. fig.

 

.

Servir de plaisants lardons à qqn. "Se moquer de lui par des paroles trompeuses, lui raconter des fariboles" : BERITH [l'un des diables]. (...) Quant une foys les ay mys [les rois, les ducs, les empereurs] hors des gons, Je les endors si bien dessoubz mes chants Qu'en nostre enffer, trop mieulx que chiens couchans, Je les festoye de lisars et dragons. LUCIFFER. Vous me servez de moult plaisans lardons ; Que vault il tant babiller ne debatre Quant vous voyez que Martin nous perdons ? (LA VIGNE, S.M., 1496, 479).

 

Rem. Cf. DI STEF., 475a-b : bailler un lardon, donner des lardons, ruer ses lardons à qqn.

 

.

Servir d'autres mets. "Faire autre chose" : Brief, pour planter des grans gorres la bonne, C'estoit se croy, suffisant parement. (La bende des cent gentilz hommes du roy.) Ces gens passez en si pompeux arroy Incontinent sans servir d'autres metz, Vindrent les cent gentilz hommes du roy Les mieulx en point que l'on les vit jamais, Ayans habitz de divers entremetz Tant de drap d'or comme de cramoisy, Le plus exquis qui fut oncques choisy (LA VIGNE, V.N., p.1495, 214).

 

Rem. Cf. DI STEF., 541c.

B. -

Empl. trans. indir.

 

1.

Servir à + inf. "Être utilisé pour, servir à" : Au grenyer, aux noix sont noz lances Et perches font noz javelines ; Noz grans sallades d'excellences Servent a pondre les gelines. (LA VIGNE, S.M., 1496, 181).

 

2.

[En prop. interr.] Servir de qqc. "Être utile à qqc., servir à qqc."

 

a)

[Le suj. désigne une pers. (ici, un être diabolique)] : LUCIFFER. Ha, orde lisse, pugnais poiltron fendu, Se coste toy j'estoye dessendu, Tu congnoistroie ta follie parfaicte ! De quoy sers tu, orde ribaulde infecte ? (LA VIGNE, S.M., 1496, 351).

 

b)

[Le suj. désigne une chose] : SAINCT MARTIN. De quoy sert si grant pavillon A une chose de nyant ? (LA VIGNE, S.M., 1496, 434).

 

3.

Servir à + subst. "Servir, être utilisé dans un certain domaine" : Aussy a leur partement il leur fist grans dons, semblablement a leurs tabourins, trompettes et clerons et autres joueurs d'instrumens servans au mestier de la guerre. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 318).

II. -

Empl. pronom. Se servir de qqc.

A. -

"L'utiliser" : Lors toute chose de quoy l'on se servoit Comme sont coffres, gros bahuz et pacquetz, Beaulx litz de camp, ustencille, aparquetz (...), Pallefrenyers et autres perruquetz Dedens Florence entrerent a la foulle. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 219).

B. -

"S'en emparer, le prendre" : VALET. D'argent n'y a ne peu ne poinct, Mais bien nous servirons du gaige. (LA VIGNE, S.M., 1496, 323).
 

La Vigne Annie Bertin

 Article 9/16 
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     SERVIR     
FEW XI servire
SERVIR, verbe
[DÉCT : servir ]

I. -

Empl. trans.

A. -

Servir qqn

 

1.

"Apporter son aide à qqn" : ...servir chascun a vostre pouoir sans desservir et sans nul service reprouchier (LA SALE, J.S., 1456, 46).

 

2.

"Vouer un culte à qqn" : Encores veul et vous commande que aprés Dieu vous amez et servez la benoite Vierge Marie (LA SALE, J.S., 1456, 36).

 

3.

"Accomplir à l'égard de qqn les actes qui lui sont dus" : Dont j'en cognois aucuns qui, pour estre vrays amoreux et de bien loialment servir leurs dames, sont venus en si hault honneur que a tousjours en sera nouvelles (LA SALE, J.S., 1456, 9).

 

4.

"Présenter à qqn les aliments à table" : Lors ly dirent comment il servoit toutes les dames fors que elles (LA SALE, J.S., 1456, 11).

 

-

Empl. abs. : ...[le roi] le ordonna a estre son paige, seullement aprés lui chevauchier, et le surplus servir en sale comme ses autres paiges enfens d'onneur. (LA SALE, J.S., 1456, 2).

B. -

Servir qqn de qqc. "Procurer à qqn l'usage de qqc." : ...Jehan de Busse, qui de chausses servoit le roy (LA SALE, J.S., 1456, 52). Seez vous toutes, et la plus courtoise le servira de la queue de sa robe. (LA SALE, J.S., 1456, 140).

 

-

Au fig. : Ha ! frere, frere, vostre dame vous a elle commandé que vous servez de tieulz viandes les compaignons ? (LA SALE, J.S., 1456, 133).

C. -

Au fig. Servir à. "Se soumettre aux exigences de" : ...sy ne fust il [César] oncques si espouvris qu'il ne lui souvenist de honnesteté et qu'il ne servist a vergongne (LA SALE, Sale D., 1451, 198).

D. -

Servir qqc. à qqn. "Mériter d'obtenir qqc. de qqn" : ...mais je ne l'ay pas a Dieu servy [le diamant], et ce qui en est me vient de lui par voz bonnes prieres. (LA SALE, J.S. E., 1456, 254).

II. -

Part. prés. en empl. adj. ou subst.

A. -

Empl. adj. "Qui occupe une fonction sous l'autorité d'autrui" : Laquelle nouvelle oÿe, incontinent les fadrins, qui sont les paiges servans de la nave, saillirent au palescarme (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 154).

B. -

Empl. subst. "Serviteur" : Tu, seigneur, dois vivre justement (...) pour ce que tu puisses desprisier et ne craindre les langues de tes servans ; car la langue est la plus mauvaise partie du malvais servant. (LA SALE, Sale D., 1451, 192).

 

-

Au fig. "Celui qui se déclare prêt à obéir en tout à une femme" : Madame, qui de avancer son treshumble servant jour et nuyt ne cessoit (LA SALE, J.S., 1456, 66).
 

La Sale Pierre Demarolle

 Article 10/16 
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     SERVIR     
FEW XI servire
SERVIR, verbe
[DÉCT : servir ]

"Servir"

 

1. -

[A1 humain] sert [A2 humain] . : Geronnet ... dist à ceulx qui les nouvelles luy avoient apportées : Seigneurs compaignons, retournez devers nostre cappitaines et si luy dittes, de par moy, que ... je l'ay, à mon povoir, tousjours, tant que j'ay esté delez luy, servi bien et loyaulment et serviray encoires, si luy plaist ; mais, se je me tourne Franchois, il ne gaingnera riens (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 203). La contesse de Montfort, qui avoit coer d'onme et de lion, estoit armee et montee sus .I. coursier, et amonestoit ses honmes de bien faire. Et cevauçoit de rue en rue, et faisoit par les fenmes et les enfans desfaire les cauchies, et porter la piere et les cailliaus sus les murs, et servir ceuls qui se desfendoient. (FROISS., Chron. D., p.1400, 514).

 

-

[A1 humain] sert devant [A2, un personnage important] : Apriés tous ces congiés, la jone roine Phelippe d'Engleterre, en l'eage entre trese et quatorse ans, se departi de Valenchiennes en la compagnie de messire Jehan de Hainnau son oncle, ... et plus de quarante chevaliers et esquiers de Hainnau. Et servoit devant lui adont uns jons esquiers qui se nonmoit Watelés de Manni, qui puis fu messires Watiers, vaillans homs et preus as armes, (FROISS., Chron. D., p.1400, 158).

 

-

[A1 humain] sert [A2 humain] à [A3, une certaine condition] : Li contes de Hainnau, li dus de Braibant et li dus de Gerles servoient le roi d'Engleterre a leurs coustages, et messires Jehans de Hainnau aussi ; (FROISS., Chron. D., p.1400, 449). Et la ot pluisseurs consauls et trettiés, et tant fu pronmis et donné a euls que tout s'obligierent a desfiier le roi de France, sitos que il saveroient que li rois d'Engleterre l'averoit desfiiet, ou au plus tart .I. mois apriés. Et le serviroient casquns a une qantité de hiaumes couronnés, (FROISS., Chron. D., p.1400, 259).

 

-

[A1 humain] sert [A2 humain] de [A3 concret] : Et tout chil qui le voloient aler veoir, estoient liement requelliet et festiiet de li et de ses honmes, et servis de deus ou trois manieres de vins, et casquns selonch son estat. (FROISS., Chron. D., p.1400, 167). ...et de ce bestail il en avoient assés tant que il voloient, et en envoioient encores grant fuisson en l'oost le roi, dont il estoient servi. (FROISS., Chron. D., p.1400, 681).

 

-

[A1 humain] sert [A2 humain] de [A3 abstrait] : ...le duc d'Irlande se tenoit delez le roy d'Angleterre en la marche de Galles, et n'entendoit à aultre chose, nuit et jour, fors que de venir à ses ententes en pluseurs manieres, et de servir le roy de belles parolles et de grandes huiseuses et la royne aussi, pour eulx complaire (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 48). ...messires Carles de Blois, ... estoit servis et respondus de douces paroles et de belles en disant : Biaus cousins, ne vous sousiiés de riens : laissiés ce conte de Montfort aler et venir et espardre cel argent que il a trouvé dou duch son frere. (FROISS., Chron. D., p.1400, 475).

 

2. -

[Le service de Dieu] : Li papes Clemens vei que li rois de France le requeroit de raison. Si jeta sentense generale et puble sus les Flamens et sus toute Flandres, et envoia ses bulles d'esqumenication as diocesains, ... Et n'osa, uns lonch temps, nuls prestres par tout le pais de Flandres chanter messe, sus privation de benefice et estre encourus en sentense de esqumenication. Qant Jaquemés d'Artevelle et li pais de Flandres veirent ce, il escrisirent deviers le roi d'Engleterre ... et li priierent que, qant il retourneroit deça la mer, que il vosist amener en sa compagnie des prestres d'Engleterre, par quoi Diex fust servis en Flandres, maugré le pape d'Avignon et le roi Phelippe. (FROISS., Chron. D., p.1400, 367).

 

3. -

[Le service de table] : Et eut bien seans a table soissante dames, lesquelles estoient priies et mandees la environ et ou pais de Northombrelant, pour mieuls festoiier messire Jehan de Hainnau et les Hainnuiers. La peut on veoir de l'estat grant noblece de bien servir de grant fuisson de més et d'entremés, si estragnes et si bien ordonnés que on ne les saveroit deviser, fors cheuls qui sont mestre dou faire. (FROISS., Chron. D., p.1400, 116). Si s'asist li rois et fist seoir d'encoste li et a sa table tous les chevaliers prisonniers. Si furent servi bien et a paix et a grant loisir. (FROISS., Chron. D., p.1400, 873).

 

-

[A1 humain] sert du vin, le diner : On servoit du vin en une chambre où le prince estoit, et avecques li grant foison de seigneurs d'Angleterre. (FROISS., Chron. D., p.1400, 20). Le disner fut grant et bel et bien servis. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 16).
 

Froissart Jacqueline Picoche

 Article 11/16 
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     SERVIR     
FEW XI servire
SERVIR, verbe
[DÉCT : servir ]

I. -

Empl. trans.

A. -

Empl. trans. dir.

 

1.

Servir qqn

 

a)

"Lui apporter aide, assistance (ponctuellement)" : ...si la chose fust venue jusques aux horions, celuy du grenier et l'aultre de la ruelle l'eussent servy et secouru. (C.N.N., c.1456-1467, 244). La bonne dame (...) appella ceste damoiselle et luy dist : "M'amye, c'est force ennuyt que tu me serves, et que tu m'aydes a achever une des choses au monde qui plus au cueur me touche..." (C.N.N., c.1456-1467, 248).

 

b)

"Être à son service"

 

-

[D'un serviteur] : ...ung jeune compaignon picard (...) servit tresbien et loyaument son maistre assez longue espace. (C.N.N., c.1456-1467, 68). ...je vous requier que vous soyez mon moyen vers ce cardinal que je le serve (C.N.N., c.1456-1467, 284).

 

-

[Dans un cont. relig.] : ...il disoit a sa dame qu'il vouloit doresenavant servir Dieu et vivre de ses benefices et soy du tout rendre a l'eglise. (C.N.N., c.1456-1467, 416).

 

.

En partic. [En priant] : ...puis que madame est accoustumée de servir Dieu, qu'elle parface. [La femme est en oraison] (C.N.N., c.1456-1467, 271).

 

-

[Dans un cont. social (féodal)] : ...s'en ala devers son maistre, et luy compta la venue d'un jeune gentilhomme de Brabant, qui le vouldroit bien servir. (C.N.N., c.1456-1467, 173). ...monseigneur fut mandé pour servir son prince en la guerre (C.N.N., c.1456-1467, 279).

 

-

[Dans un cont. amoureux]

 

.

Servir Amour : Ce bon compaignon, jasoit ce qu'il eust bonne et preude femme, neantmains toutesfoiz il s'employoit de jour et de nuyt de servir Amour partout ou il povoit (C.N.N., c.1456-1467, 365).

 

.

Servir (une femme) : ...difficile luy estoit de servir sa dame sans estre sceu ou a tout le mains suspicionné (C.N.N., c.1456-1467, 439).

 

.

Aimer et servir qqn : ...ne luy suffisit pas de l'amer et servir en cueur seullement, mais d'oroison, comme il a fait cy devant, la veult arriere reservir. (C.N.N., c.1456-1467, 116).

 

c)

Servir qqn en/à qqc. : ...laquelle chose [être généreuse] je feray bien voluntiers, quand a moy sera, si vous me voulez servir en une mienne queste que j'ay emprise (C.N.N., c.1456-1467, 172). ...nostre ville n'est pas encores si desgarnye de gens qu'on n'y trouvast ung gentil compaignon pour vous servir a ce besoing. (C.N.N., c.1456-1467, 348). ...s'adviserent de faire ung piege tresbeau, a l'aide d'aucuns paisans qui les servirent a ce besoing. (C.N.N., c.1456-1467, 354).

 

2.

Servir qqc.

 

-

Servir (un repas) : ...le beau soupper fut en haste couvert et servy. (C.N.N., c.1456-1467, 25).

 

.

[Constr. ambiguës] : Trop bien voyons nous servir en sale et ailleurs d'aultres viandes (C.N.N., c.1456-1467, 82). Si demanda [ledit mignon] a ses gens si on ne servoit leans que de pastez. (C.N.N., c.1456-1467, 82).

 

3.

Servir qqn de qqc. "Lui procurer cette chose" : ...se partit de son royaulme assez et bien fourny d'argent content et de tres grande abundance de marchandises dont le païs d'Angleterre peut les autres servir, comme d'estains, de riz, et foison d'aultres choses (C.N.N., c.1456-1467, 126). ...devant ces devises elle n'oblya pas de le servir de laudes (C.N.N., c.1456-1467, 150). ...pour honesteté et pitié de ce cas, il servit la mere et l'enfant de ce qu'il savoit faire. (C.N.N., c.1456-1467, 198).

 

-

[D'une nouvelle] : La nouvelle de ce cas ne fut pas mains tost sceue que celle precedente ; et entre aultres l'ermite en fut des premiers servy et adverty (C.N.N., c.1456-1467, 104).

 

-

P. antiphr. : ...a l'entrée qu'il fist, Dieu scet s'il fut servy d'une chere bien rechignée, et d'un agu et bien enflambé visage. (C.N.N., c.1456-1467, 28).

 

-

[Avec jeu de mots sur servir] : ...monseigneur retourna de la guerre, dont madame ne fut pas trop joyeuse en son pardedans, quelque semblant qu'elle montrast au pardehors. Et a l'heure de disner, et car el savoit sa venue, il fut servy, Dieu scet comment. (C.N.N., c.1456-1467, 281).

 

-

[À table] : ...les maistres d'ostel (...) le firent servir comme paravant de pastez d'anguilles. (C.N.N., c.1456-1467, 82). ...en lieu qu'on le souloit servir de pain blanc, il fist mectre du pain bis. (C.N.N., c.1456-1467, 331).

B. -

Empl. trans. indir.

 

-

Servir à qqn. "Lui être utile" : ...je suis tellement née soubz telle estoille pour estre preste et servant aux hommes ! (C.N.N., c.1456-1467, 519).

 

-

Servir à qqc. "Être utile à cette chose" : Or ne vous fault il pas celer ce qui sert a l'ystoire. (C.N.N., c.1456-1467, 88). ...je fourniray une petite nouvelle, sans y descroistre ne adjouster aultre chose que servant au propos. (C.N.N., c.1456-1467, 454). ...au marché on les vendoit [les palmes et les verdures] pour servir a la procession pour lendemain. (C.N.N., c.1456-1467, 513).

 

-

Servir de qqc. "Être utile en cette chose" : ...au monde ne puis je de rien servir. (C.N.N., c.1456-1467, 95). ...[il] demanda de quoy servoit ce bahu en la chambre (C.N.N., c.1456-1467, 184).

II. -

Empl. pronom. Soi servir

 

-

Soi servir de qqc. "Utiliser cette chose dans l'intérêt du sujet" : ...[elle était] courroucée d'oyr la perte du meilleur membre de son corps, et dont elle se servoit le mieulx (C.N.N., c.1456-1467, 39). ...si d'adventure le mary se servoit aucunesfoiz des aultres membres, ce n'estoit que par maniere d'emprunt, car ilz estoient a son amy (C.N.N., c.1456-1467, 318).

III. -

Empl. abs. : ...avoit ung gentil chevalier logé en ung bel et bon hostel ou il y avoit une tresbelle jeune chambriere servant de laquelle tresamoureux estoit (C.N.N., c.1456-1467, 502). ...[les robes] les mieulx fourrées et empanées, qui ne servoient qu'en yver, vindrent servir au lieu des sangles et tendres qu'elle portoit (C.N.N., c.1456-1467, 577).

 

-

[À table] : ...ainsi qu'il eut beu a sa mere, la chambriere, qui servoit, survint a la table. (C.N.N., c.1456-1467, 370). ...le varlet et la chambriere se misrent a servir, et de prinsault apporterent la belle porée (C.N.N., c.1456-1467, 486).

 

-

[En amour] : ...durant le temps que Gerard servoit et estoit present [les autres], ne se monstroient, n'apparoient, saichant de vray qu'il alloit devant eulx a l'offerende. (C.N.N., c.1456-1467, 169).

 

-

[À la cour] : ...ses voisins (...) comme a court pluseurs servent par temps et termes, eurent leur audience. (C.N.N., c.1456-1467, 461).

IV. -

[L'empl. conjoint avec d'autres verbes empêche souvent de pouvoir préciser le type de constr. de servir] : Vous devez savoir que l'accoinctance et alliance que le clerc eut a sa maistresse a laquelle diligemment servoit et complaisoit, qu'il n'estoit pas mains diligent de servir et complaire a son maistre (C.N.N., c.1456-1467, 92). ...au regard de monseigneur le conte, elle estoit celle, son honneur saulve, qui luy vouldroit obeir, craindre et servir en toutes choses. (C.N.N., c.1456-1467, 155). ...les desirons complaire, servir, et obeyr, qui est, sur ma foy, une haulte folye. (C.N.N., c.1456-1467, 363). ...se delibera d'amer, servir et obeir tant que possible luy seroit celle qui tant de bien luy vouloit (C.N.N., c.1456-1467, 477).

V. -

Part. prés. en empl. subst. : Amours bannist souvent de ses servans et sens et raison. (C.N.N., c.1456-1467, 176). ...Amour, qui veult tousjours secourir a ses vraiz servans, inspira tellement l'entendement du bon et loyal servant qu'il trouva moien d'accomplir son jeu. (C.N.N., c.1456-1467, 365).
 

Cent Nouvelles Nouvelles Roger Dubuis

 Article 12/16 
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     SERVIR     
FEW XI servire
SERVIR, verbe
[T-L : servir ; GDC : servir ; DÉCT : servir ; FEW XI, 536a : servire ; TLF XV, 416b : servir]

I. -

Empl. trans.

A. -

"Être aux ordres de (qqn), fournir son travail à (qqn)" : ...[il] ne vouloit plus servir son maistre, pour cause des injures qui avoient esté dites par entre eulx. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 25). Auquel lieu de Salucet il servi icellui capitaine, par la maniere que dit est, trois mois ou environ (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 124). ...il estoit allez en la ville de Cosne sur Loire, pour trouver maistre à servir (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 228).

 

-

Servir qqn de + inf. : ...lequel prisonnier, pour ce, si comme il disoit, qu'il estoit du païs de Caux, sondit seigneur et mary avoit bien en voulenté et plaisir qu'il conversast environ eulx, les servisist de fourrer leurs garnemens, et y gaignast sa vie comme un autre varlet fourreur feroit (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 362).

B. -

"Donner à manger à (qqn), être au service de la table pour (qqn)" : Et aussy hier, quant je estoie à Noyon, et portoye un plat de viande après ceulx qui servoient au disner le roy à sa table, messire Regnaut de Trye estoit derriere le roy, près de son espaule (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 543). ...comme l'en estoit assiz à table, mal print de la vaisselle d'argent dont ilz avoient esté serviz à table et en les desservant une cuillier d'argent, laquele il emporta avec soy (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 454).

II. -

Empl. abs. "Être serviteur, domestique" : ...elle estoit en la ville de Nogent-le-Retrou pour querir sa vie pour Dieu, en laquelle avoit esté par plusieurs fois paravant le temps dessus dit, et y avoit servi comme chamberiere (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 476). ...par environ un an et demi a, il a servi en l'ostel dudit mons. le connestable comme varlet et serviteur d'un nommé Jehannin Guespin, familier d'icellui mons. le connestable (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 516).

III. -

Part. prés. en empl. adj. "Qui est au service de qqn" : ...oncques il ne aprint mestier ne marchandise, mais a tousjours esté varlet servant et homme vacabond (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 185). Item, cogneust que, un an a ou environ, elle lors servante une sienne maistresse chasubliere nommée Gilete La Lingiere (...) mal print et embla en icellui hostel deux aulnes de toille, desquelles elle qui parle fist faire des chemises pour elle (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 198).

 

Rem. Servant, servante n'ont pas encore le caractère de subst.

IV. -

Inf. subst. "Action de servir" : ...un Engleiz nommé Le Biernois, capitaine dudit fort, lui fist promettre et jurer qu'il le serviroit bien et loyaument contre toutes personnes. Auquel servir, pour eschaper qu'il ne païast aucune rençon, pource qu'il estoit povres homs, il se accorda. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 123).
 

Registre criminel du Châtelet Bernadette Suty / Monique Haas

 Article 13/16 
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     SERVIR     
FEW XI servire
SERVIR, verbe
[T-L : servir ; DÉCT : servir]

Empl. trans. indir.

A. -

Servir qq. part. "Être militairement au service d'un territoire, entité politique" : ...il [le dauphin] a aveuc ly le bastard d'Ermignac, qui a esté premierement anglois, depuis a servy en Armignac (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 57).

 

Rem. Ph. Contamine, Guerre, État et société à la fin du Moy. Âge, 1972, 401 parle du bâtard d'Armagnac en 1445 comme d'un élément indocile qui préfère dévaster le Languedoc plutôt que de repasser la Loire. D'apr. F. Lot, R. Fawtier, Hist. des instit. fr. au Moy. Âge, t.1, 1957, 190-196, le comté d'Armagnac est une seigneurie très indépendante à l'égard du roi de France ou des grands feudataires et le comte d'Armagnac ne prête pas toujours hommage au même suzerain.

B. -

Servir à + inf. "Mettre son soin à" (Éd.) : ...de ly mesmes il [le duc de Clèves] estoit fier et puissant et de nature bobansier et pompeux, et estoit personne belle et elegante, dont entre mille aultres on n'eust trouvé pareil qui moult servoit bien a faire le grant. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 235).
 

Chastellain Martine Moulin

 Article 14/16 
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     SERVIR     
FEW XI servire
SERVIR, verbe
[T-L : servir ; GD : servant1/servant2 ; GDC : servir ; DÉCT : servir ; FEW XI, 536, 537, 538 : servire ; TLF XV, 416b : servir]

I. -

Empl. intrans.

A. -

"Assurer une fonction" : ...à trois enffans de ladicte chappelle, c'est assavoir Jehannin Poussart, Michelet des Peaulx et Hanotin Le Fevre, pour semblablement avoir servy par lesdiz 3 mois 10 jours entiers, aux gaiges chascun de 5 solz et 4 deniers parisis par jour (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1419, 161).

B. -

"Être soldat" : ...lesquielx hommes darmes et servans avoient servi par divers temps ou fait des Bretons estanz à Champeaulx et à Genez pour resister à yceulz, et prenoit chascun homme darmes et chascun archier XV fr. par mois (Compte Navarre I.P., 1367-1371, 276).

II. -

Empl. trans. DR. FÉOD. Servir qqn de son devoir. "S'acquitter du service féodal envers qqn" : Mais le seigneur pourra bien prendre les choses dessusdictes sans le faire assavoir à son homme selon aucun cas, comme si le seigneur prenoit et saisissoit lesdictes choses sur son homme pour ce qu'il cuidast qu'il ne l'eust pas poié ne servy de son devoir, combien qu'il eust esté poié et servy de son devoir, ainsi le pourroit faire le seigneur pour quoy il jurast qu'il cuidast que l'omme ne l'eust pas suffisaument servy ne poié. (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.2, 1437, 539).

III. -

Part. prés. en empl. adj. "Qui est au service de qqn" : ...Jaquet du Chastenay, povre jeune homme servant, clerc non marié du pays de Poictou, (...) estant sur son partement pour venir en nostre ville de Paris pour les besongnes d'un appellé Jehan Brichou, seigneur de Puissec, son maistre, demanda à Françoise Gauvaigne, damoiselle, sa parente de bas, se elle vouloit riens mander à Paris (Doc. Poitou G., t.7, 1408, 156). ...Perrin Paumier, varlet cordouennier, demourant en l'ostel d'un autre cordouennier d'icelle ville de Caen come varlet gangnant loier ou servant. (Chancell. Henri VI, L., t.2, 1435, 307).
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

 Article 15/16 
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     SERVIR     
FEW XI servire
SERVIR, verbe
[DÉCT : servir ]

I. -

Empl. trans. dir.

A. -

"Être au service de qqn ; s'acquitter envers (une personne, une collectivité) de certains devoirs, de certains offices" : ...attendu ledit temps que j'avoie servi ledit Seigneur et sa Court en la dicte Grant Chambre, moins mal le deveroie servir en icelle Chambre que en ladicte Chambre des Enquestes. (BAYE, II, 1411-1417, 273). Et semblablement monseigneur de Bourgongne fist serement pareil de servir loyaument le Roy et obeir à lui (FAUQ., I, 1417-1420, 157).

B. -

"S'acquitter de, exercer, remplir (une fonction, un office)" : Et a juré maistre Clement de Fauquanbergue dessusdit, qui par avant visitoit les lettres à la Chancellerie, qu'il servira et desservira ceans son office continuelment, car autrement n'eust esté esleu (BAYE, I, 1400-1410, 349).

 

-

Empl. abs. Servir. "Être en fonction, exercer son office" : Cedit jour (...) l'en a trouvé que de VJ huissiers de ceans qui à leur tour estoient de servir pour ce moiz (...) n'en avoit presens que IJ qui servissent (BAYE, II, 1411-1417, 20). ...combien que ledit Gencien eust premierement perceu en ladicte Chambre des Enquestes gages de lay et servi comme lay, toutevoie estoit-il plus ancien conseiller en icelle Chambre, car il avoit primo servi comme clerc et après comme lay. (BAYE, II, 1411-1417, 25). ...comme par la grace de Dieu, du Roy et de sa Court, eusse servi ceans et exercé l'office de graphier par l'espace de seze ans (BAYE, II, 1411-1417, 273).

C. -

RELIG. "Rendre à (Dieu) le culte, les honneurs qui lui sont dus" : ...et sur ce ont baillé requeste, et ancor requierent, attendu le temps d'aoust et vendenges, que puissent revenir en leur couvent servir Dieu. (BAYE, I, 1400-1410, 200). ...nous nous emploierons à bouter la guerre hors d'icellui royaume et le mettre en paix et transquillité, afin que Dieu y soit servy et honnoré (FAUQ., II, 1421-1430, 96).

II. -

Empl. trans. indir.

A. -

Servir à qqc.

 

1.

[Le suj. désigne une pers.] "S'acquitter de" : ...combien que je me sentoie ancores sain et entier, et n'estoie ne rompu ne froissié, mais seulement ploié, si povoie ancores bien servir oudit office (BAYE, II, 1411-1417, 273).

 

2.

[Le suj. désigne une chose] "Être destiné à, être utilisé pour qqc." : Item, six pieces pour servir à chappes, dont en y a deux d'or à perles et les quatre d'argent doré. Item, deux pieces d'or pour servir à l'une desdictes mittres, en l'une desquelles a deux petites perles et en l'autre a certaines autres petites pierres. (FAUQ., II, 1421-1430, 118). Item, XXIIJ petites pieces d'argent doré servans aux mittres et autres joyaulx dessus declairez. (FAUQ., II, 1421-1430, 118).

B. -

Servir à + inf. "Être utilisé pour" : Item, six lyons d'argent doré qui servoient à soubstenir le tableau du chief saint Denis. (FAUQ., II, 1421-1430, 117).
 

Baye-Fauquembergue Denis Lalande

 Article 16/16 
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     SERVIR     
FEW XI servire
SERVIR, verbe
[T-L : servir ; GDC : servir ; DÉCT : servir ; FEW XI, 536a : servire]

A. -

"S'acquitter de certaines obligations, de certains devoirs envers qqn" : Mais ilz ne vouldrent partir, et se rendy le chappellain hermite ou lieu de son maistre et le clerc le demoura servant comme devant. (ARRAS, c.1392-1393, 293). Et sachiez qu'il amoit tant Remondin que plus ne povoit, et l'enfant luy, et se penoit moult de servir le conte, son oncle, et de lui faire plaisir. (ARRAS, c.1392-1393, 17).

 

-

Servir qqn contre ses ennemis : Et aprez, les faictes jurer, se vous les eussiez mandez au siege, se ilz vous feussent venuz servir contre voz ennemis. (ARRAS, c.1392-1393, 211).

 

-

P. iron. "Maltraiter, malmener" : ... et fu moult defroissiez de coupz orbes, et puis fu tirez moult vilainement hors de la forteresse, et traynez tout hors de la barriere, et la fu laissiez. Et sachiez qu'il ne pot oncques veoir pié de ceulx qui ainsi le servoient. (ARRAS, c.1392-1393, 306).

 

-

En partic. Servir Dieu : Premierement amez et doubtez et servez Dieu vostre Createur, continuelment. Tenez les commandemens de nostre mere Saincte Eglise et tous les degrez et commandemens de nostre foy catholique. (ARRAS, c.1392-1393, 152).

B. -

"Servir à table, apporter le repas"

 

-

Servir qqc. : Et la fu la feste grant, et y ot de moult nobles mès servis cellui jour... (ARRAS, c.1392-1393, 32). Après ce que ilz orent disné et que les tables furent levees et graces dictes et que ot servi d'espices, pluseurs s'en alerent armer et monter. (ARRAS, c.1392-1393, 40).

 

-

Servir qqn : Le disner fu prest ; ilz laverent et puis s'assistrent et furent bien serviz. (ARRAS, c.1392-1393, 187).

 

-

Servir devant qqn : La messe fu dicte, et s'assistrent au disner, et sist l'espousee a une table emprès le lit de son pere, et Uriien d'encoste elle, et Guyon servoit devant Hermine moult liement ; et furent moult richement serviz partout. (ARRAS, c.1392-1393, 121).

 

-

Absol. : ... et fu le disner grant et noble. Le roy et la royne d'Arragon regardoient moult Bernardon, le nepveu Gieffroy et Thierry et moult leur plot, car il servoit si gracieusement que merveille (ARRAS, c.1392-1393, 292).
 

Arras Jocelyne Bernardoff / Jean-Loup Ringenbach

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