C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

http://www.atilf.fr/dmf/definition/commun 
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 Article 1/22 
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     COMMUN     
FEW II-2 communis
COMMUN, adj. et subst.
[ ]

A. -

Subst.

 

-

C'est dure chose de commun rapaiser, quand il est ému ("excité") : Vous avés pluiseurs fois oï recorder que c'est dure cose de commun rapaisier, quant il est esmeus ; je le di pour ceulx de Gaind. Quant il furent che jour retrait à Courtrai, li desconfit seurent que Jehans Boulle estoit en la ville ; si se missent plus de mille ensamble, et dissent : "Alons au faulx et très mauvais trahiteur Jehan Boulle, qui nous a trahi, car par lui, et non par autrui, fumes nous mené ou chemin dont nous entrasmes en l'embusque..." (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 56).

 

Rem. Hassell 81, C259.

 

-

Commun toujours ensuit fortune et aventure : N'as tu pas leu es histoires quelz loyers ont rapporté ceulx qui ont voulu corrigier ou endoctriner grans seigneurs en la faveur du bien commun ? Zeno, Socrates, Tulle, Boece et aultres l'ont sentu par leur mort. Seigneurs, mon amy, demourent toujours seigneurs. Et que fait le commun ? Il se muet et tourne plus que fueille de popelier. Toujours ensuyt fortune et aventure, comme dit Juvenal. Maintenant louera l'ung et le portera jusques au ciel ; tournez vostre main, aussi tost se lelaissera aux fiens et ou danger. (GERS., Réf. roy. G., 1405, 1152).

 

-

Joie ou deuil, tout est à commun V. joie

 

-

[Être au service de la communauté rapporte peu] Qui sert (à) commun nul ne sert : Qui commun sert, nul ne l'en paie ; et s'il fait mal, chascun l'abaie. (GERS., Réf. roy. G., 1405, 1152). Lorsque ceste chose encouru [la défaite de Scipion face aux Liguriens], Scipion l' l'Affriquant ,ouru Le vaillant, qui tant ot empris, mais en un chastel comme pris Mouru, je ne sçay l'achoison, (Car debat et haulte raison Il ot eu au Senat) par quoy Fu la envoyé a requoy ; Et y manoit comme exillié, Tout eust il pour eulx traveillié ; Et pour ce nous fait asçavoir Le proverbe (croy qu'il dit voir) "Qui sert a commun nul ne sert, Pou guerdon a et moult s'assert." (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 244).

 

Rem. Hassell 81, C260.

B. -

Empl. adj.

 

-

Chose commune n'est pas prisée V. chose

 

-

Commun péril fait paix V. péril

 

-

La mort est commune à tout humain V. mort1

 

-

Plus un bien est commun , meilleur est-il : A tous est un commun deduis [le lièvre], Qui est profitable et honneste, Combien que soit petite beste. Il est escript, je le say bien, Que, quant est plus commun le bien, Tant est meilleur, que que nul die, Ne pour ce le soleil n'est mie Reputé plus vil, ce puis dire, Que celi qui du mont est sire Le fait raier pour bien de paiz Sur les bons et sur les mauvaiz. (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 397).

 

-

Tous morts sont d'un état commun V. mort2
 

Lexique de proverbes Pierre Cromer

 Article 2/22 
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     COMMUN     
FEW II-2 communis
COMMUN, adj. et subst. masc. plur.
[AND : commun1 ; DÉCT : comun ]

I. -

Adj.

A. -

"Commun, qui appartient à tous" : La est l'ediffice commun Pour gens moyens et pour commun. (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 123).

B. -

"Su de tous, appris par tout le monde" : ...ce dictié vueil que l'en nomme, Quant l'istoire sera commune : "La mutacion de Fortune." (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 12). ...et lors failli le royaume de Inda, qui avoit esté en estat .CCCLXIX. ans, ce dient les communes histoires (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 166).

C. -

À commun. "En commun, collectivement" : Autant y ont droit tous comme un, Et si se gouverne a commun Par les plus anciens lignages (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 20).

D. -

[En parlant des corps célestes] En commune. "Dans leur mouvement commun" : Astronomie Est dicte (...) contient (...) Le cours et de souleil et lune Et des estoilles en commune (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 121).

II. -

Subst. masc. plur. "Assemblée communale, habitants d'une ville" : ...dueil hot que tel homme (...) Heust sur tous si grant avantage Que li commun et li gregneur L'eslisoyent pour leur signeur (CHR. PIZ., M.F., IV, 1400-1403, 41).
 

Pizan Joël Blanchard / Michel Quereuil

 Article 3/22 
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     COMMUN     
FEW II-2 communis
COMMUN, subst. masc.
[AND : commun1 ; DÉCT : comun ]

"Peuple" : Ces gens cy se doivent entremettre des faitz et besoingnes des cités dont ilz sont que toutes choses qui apertiennent a la marchandise et au fait du commun soient bien gouvernees. (CHR. PIZ., Corps policie L., 1406-1407, 184).
 

Pizan Joël Blanchard / Michel Quereuil

 Article 4/22 
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     COMMUN     
FEW II-2 communis
COMMUN, adj.
[AND : commun1 ; DÉCT : comun ]

"Ordinaire, usuel, familier" : Du Messias la comune voix Est qu'il nous doit tous rachapter. (Pass. Auv., 1477, 155).
 

Passion d'Auvergne Jean-Loup Ringenbach

 Article 5/22 
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     COMMUN     
FEW II-2 communis
COMMUN, adj.
[AND : commun1 ; DÉCT : comun ]

A. -

"Qui appartient à tous les membres d'une même communauté" : Mais pour ce que les livres morals de Aristote furent faiz en grec, et nous les avons en latin moult fort a entendre, le Roy a voulu, pour le bien commun, faire les translater en françois, afin que il et ses conseilliers et autres les puissent mieulx entendre, mesmement Ethiques et Politiques, desquels, comme dit est, le premier aprent estre bon homme et l'autre estre bon prince. (ORESME, E.A., c.1370, 99).

 

-

Empl. subst. masc. "Ce qui appartient à tous, les biens communs" : Afin que du commun soient nourris touz, et femmes et enfans. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 106).

B. -

Commun à. "Qui est partagé avec" : ...car c'est un langage noble et commun a genz de grant engin et de bonne prudence. (ORESME, E.A., c.1370, 101).

C. -

Commun à qqn/qqc. "Qui se rapporte à qqn ou à qqc." : Car tels deliz sont communs a nous et aus bestes, et doit estre nostre felicité en la plus noble chose qui soit en nous et en laquelle nous passons les bestes. (ORESME, E.A.C., c.1370, 111). Et donques ne est ce pas pour ce que elle [la terre] resgarde semblablement et equalment les parties du ciel, car ce est commun a toute chose qui seroit mise ou milieu ; mais estre meu au milieu est propre a la terre. (ORESME, C.M., c.1377, 548).

D. -

"Courant, ordinaire" : Mais selonc le commun usage de parler, la ou elles sont inequales, la plus grande est appellee longitude, et l'autre apres latitude, et la plus petite est dicte spissitude. (ORESME, C.M., c.1377, 48).

 

-

Commun langage : Aristote tenoit que il n'estoit que un dieu, mais il parle selon le comun langage qui estoit lors. (ORESME, E.A.C., c.1370, 128).

 

-

Empl. subst. masc. plur. "Les gens ordinaires" : ...affin de monstrer le grant default et mesus que aujourduy se faict en icelle par les marchans et communs (ORESME, Monnoies W., c.1365, I).

 

-

"Connu, tombé dans le domaine public" : Car aussi comme l'entendement qui se occupe en pluseurs choses est mendre en chascune de elles que se occupast en peu si comme dit un vers commun : "Pluribus intentus minor est ad singula sensus", semblablement est il de la volenté ou affeccion qui est partie en pluseurs. (ORESME, E.A.C., c.1370, 490).

E. -

"Général" : Car les sciences sont et sont dites d'aucun principe commun. (ORESME, E.A., c.1370, 535).

 

-

En commun. "En général" : Or avon donques ainsi dit en commun et generalment des vertus et avon mis leur gerre grossement et avon dit comment il sont moiennes ou en moien ou moienneresses et que elles sont habis. (ORESME, E.A., c.1370, 202).

 

-

Droit commun : Mais aucune foiz appelle l'en droit commun celui qui est propre pour un royalme et commun a toutes les cités et parties d'icelui royalme. (ORESME, E.A.C., c.1370, 304).

F. -

"Public"

 

-

Homme commun. "Homme public" : Se un homme commun despendoit plus que tout le sien en donner un disner a une communité ou en aucune autre chose de soy honeste, il feroit que sot. (ORESME, E.A.C., c.1370, 245).
 

Oresme Charles Brucker

 Article 6/22 
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     COMMUN     
FEW II-2 communis
COMMUN, subst. masc.
[T-L : comun ; GD : commun ; GDC : commun ; AND : commun1 ; DÉCT : comun ; FEW II-2, 961a : communis]

"Le peuple" : Empeschier veulz ad ce que voy Le bien des prestres de no loy, Du temple et de tout le commun. Se pooir de ce faire aulcun As, fay nous ent ostention Par signe et demonstration Que ce faire tu peux et dois, Nesunement je ne congnois Qu'a ce faire soies tailliés. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 125). L'EMPEREUR. Chevaliers, sans longue distance, Ostez ce larron traïteur De l'estule, par grant fureur, Et le rebaillez au tribun, Nostre juge, qui le commun A de tout en gouvernement, Pour le remener seurement, Comm'il estoit, en la prison, Bien enferré sans ficcion (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 129).

 

-

Le petit commun. "Le bas peuple" : Nous sçavons qu'en raison prouvable Qu'en ton fait n'a que verité, Et que, par tres bonne equitté, La voye de Dieu nous enseignes Sans ce que la personne preignes Plus que l'autre : tu faiz tout ung Du roy et du petit commun. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 611).

 

-

Gens de commun. V. gens "Gens du peuple"
 

Mystères Jean-Loup Ringenbach

 Article 7/22 
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     COMMUN     
FEW II-2 communis
COMMUN, adj.
[T-L : comun ; GDC : commun ; AND : commun1 ; DÉCT : comun ; FEW II-2, 961a : communis]

A. -

"Qui appartient au plus grand nombre, général, universel"

 

-

Le bien commun. V. bien2 "L'intérêt de tous, l'utilité générale"

B. -

"Qui est à la disposition du public" : L'anesse qu' est commungne Avec l'anon, sans fere a nul rancune, La m'amenéz (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 154).

C. -

"Qui se fait ensemble, à plusieurs"

 

-

Loc.

 

.

D'un commun accord. V. accord "Tous ensemble, unaniment"

 

.

En commun. "Ensemble" : François estoient X contre ung, Et pensions entre nous Anglois Morir tous ensemble en commeung Par les mains des tristres François. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 572).

D. -

"Connu d'un grand nombre de personnes, largement répandu"

 

-

Commune renommee. V. renommee

 

-

Voix commune. V. voix
 

Mystères Jean-Loup Ringenbach

 Article 8/22 
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     COMMUN     
FEW II-2 communis
COMMUN, adj. et subst.
[AND : commun1 ; DÉCT : comun ]

"Commun"

I. -

Empl. adj.

A. -

"Qui est propre à toutes les personnes d'un ensemble donné"

 

-

Profit commun : Car je croy c'est pour le prouffit De nous conmun. (Mir. abbeesse, 1340, 67).

 

-

[En parlant d'une sorte de caravansérail] Lieu commun : ...enseignier en verité Ne vous saroie lieu nesun, Se ce n'estoit un lieu conmun, Liquelz n'est pas pour vous honnestes : Car la foraine gent leurs bestes, Quant il sont venuz au marchié, Sitost qu'il les ont decharchié, Y mettent, sire. (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 210).

 

-

Chemin commun : En la terre sui de Sennar Ou l'en me dit que d'ermitages A plus qu'ailleurs sur les boucages Et sur le grant chemin conmun. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 251).

 

-

Loc. adv. En commun

 

.

"Tous, ensemble" : Chier sire, ce fait ce qu'ilz ont, Lui et touz autres (non pas un) Qui crestien sont en conmun, Une paroles si traittables... (Mir. st Ign., 1366, 88). Or escoutez vous en conmun : A touz ensemble et a chascun, Par foy, fas ce conmandement Qu'a la justice ysnellement Venez que le baillif veult faire (Mir. femme, 1368, 210).

 

.

"Communément" : ...en la cité m'as amené Dite de Magines a Romme Et ens ou pais on la nomme Et est ditte en conmun Edesse (Mir. st Alexis, 1382, 316).

B. -

"Qui concerne un grand nombre de personnes"

 

-

"Répandu" : C'est un proverbe tout conmun Qu'il en fait conme de sa femme (Mir. femme, 1368, 178). ...on dit qu'en Lorraine en a une Qui, par renommée conmune, Est belle damoiselle et sage (Mir. ste Bauth., c.1376, 83).

 

-

"Habituel"

 

.

De commun cours. "Habituellement" : Or savez vous de conmun cours Nous n'avons que quarante jours A faire nostre eleccion (Mir. ev. arced., c.1341, 122). ...il est de conmun cours que celles qui pour l'amour de Dieu vivent en estat de virginité, a ce que elle soient dites vraies vierges, que touzjours sont paoureuses et doubteuses... (Mir. nonne, 1345, 314).

 

-

"Ordinaire" p. oppos. à singulier : NOSTRE DAME. Chier filz (...) Qui de grace tant me donnas, Que de moy ta mére ordenas, Non pas conme mére conmune, Mais mére et vierge fui par une Voie qui fu dessus nature (Mir. ev. arced., c.1341, 132). Il n'est pas personne conmune En tant conme il est roy, c'est une ; Ains est un homme singulier (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 9).

II. -

Empl. subst.

A. -

"Population" : SAINT BASILLE. Mes amis, pour tout le conmun De ceste cité assembler, Faites le saint un cop sonner (Mir. emp. Julien, 1351, 184).

B. -

En partic. "Petit peuple" : Estes vous marchant ou bourgoys Ou du conmun ? (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 76).

C. -

[En syntagme]

 

-

Gent de commun. "Suite d'un haut personnage" : ROY FLOIRES. Assez avez gent de conmun ; Mais pour estre voz conseillers Vous arez ces deux chevaliers Et ces deux massiers (Mir. Berthe, c.1373, 200).

 

-

Ville de commun. "Ville ouverte, place commerciale" : ...il n'est chastiau nesun, Cité, ne ville de conmun, Par ou pensent que venir doie, Qu'il n'aient estouppé la voie (Mir. ste Bauth., c.1376, 127).
 

Miracles Pierre Kunstmann

 Article 9/22 
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     COMMUN     
FEW II-2 communis
COMMUN, adj.
[AND : commun1 ; DÉCT : comun ; FEW II-2, 961 : communis]

"Courant" : ...les [instruments] communs [des chirurgiens] : les aulcuns sont medicinaulx et les aultres sont de fer. (PANIS, Guidon, 1478, chap. sing.).

 

-

Sens commun. "Sens commun, l'un des sens internes, rassemblant les impressions sensibles" : Donc c'est le service dequoy sert le nerf obtique, car il porte l'espece visible et raporte la semblance jusques au sens commun (GORDON, Prat., c.1450-1500, III, 1).

 

-

MÉD. Maladie commune. "Maladie affectant à la fois les parties homogènes du corps (os, chair, etc.) et les parties composées ou organiques" : Tu dois entendre que maladie officiale n'est pas cause de douleur, se ce n'est par accident, car il n'y a que deux causes, c'est assavoir maladie consimile et commune (GORDON, Prat., c.1450-1500, VI, 9). Et [Galien] dit universellement que toutes maladies, les unes sont complexionables qui sont es parties semblables, les aultres composicionales qui sont es parties organicques et les aultres communes qui sont faictes en une et en aultre partie. (PANIS, Guidon, 1478, tr.VI, doct.2, chap.2).

 

-

Veine commune. "Veine médiane du bras" : ...une vene qui est en la curvature du bras on milieu qui se appelle purpurea ou la vene noyre eu la vene commune (PREVOST, Cir. Guill. Salicet, 1492, IV, 2).
 

Lexique de la langue scientifique Danièle Jacquart / Claude Thomasset

 Article 10/22 
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     COMMUN     
FEW II-2 communis
COMMUN, adj.
[T-L : comun ; AND : commun1 ; DÉCT : comun ; FEW II-2, 961 : communis]

A. -

"Qui appartient à plusieurs personnes ou choses"

 

1.

[D'une pers.] : Mais croire a Dieu est croire a ses paroles, doctrines et enseignemens. Le premier, croire Dieu estre, et le tiers, croire a Dieu et a ses paroles, apartient et est commun aux bons et aux mauvais, mais le second, croire en Dieu en le amant et tendant en lui par amour, apartient seulement aux bons. (Somme abr., c.1477-1481, 100).

 

2.

MÉD. Veine commune. "Veine médiane commune de l'avant-bras" : Par certain temps ou certains moiz, Le doit doubler ou itérer, Se la vertu peut tolérer, Et est le conseil de Phisique Minuer lors de l'épatique, Ou d'une autre commune vaine Qui est dicte la médiaine (LA HAYE, P. peste, 1426, 116).

B. -

"Qui se fait ensemble, à plusieurs" : En l'unité de la nature divine sont trois personnes, entre lesquelles la premiere est de nulle aultre. La seconde par generation est seulement de la premiere personne. La tierce par commun soufflement et par spiration commune est de la premiere et seconde. (Somme abr., c.1477-1481, 123). Pareillement commune spiration ou spirement est une notion et cognissement faisant congnoistre qui est une unité ou Pere et ou Filz, et est distincte et separee de toute aultre notion, qui fait congnoistre les personnes. (Somme abr., c.1477-1481, 150).

 

-

D'un commun accord/commun assentement : Lors sans demeure et tout d'un commun assentement s'agenoillerent devant le trone de la majesté divine toutes les Vertuz (GERS., Concept., 1401, 396). Nous ottroyons tout au premier de grace especiale l'umble supplicacion que Oroison a faicte pour noz bonnes gens de nostre bonne ville de Nazareth, Joachim et Anne, attendue la bonne et veritable relacion que vous de commun accort avez faicte d'eulx. (GERS., Concept., 1401, 405).

 

-

En commun : ..fut le premier qui mist les loix en Archadie et mariage, car lors vivoient encore hommes et femmes en commun (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 19 r°).

C. -

"Qui est répandu chez le plus grand nombre de personnes, dans le plus grand nombre de lieux"

 

1.

[D'un ouvrage de l'esprit] "Qui est répandu, largement diffusé, usuel" : Cestui Abraham monstra bien comme il estoit erudit en la science des estoilles, par ung livre qu'il en a composé, lequel est partout commun et imprimé. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 29 v°). Cestui composa plusieurs beaux instrumens, servans à la science de astrologie et plusieurs belles tables, qui sont assez communes et en usage. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 118 v°).

 

2.

[D'une manière d'expression] "Qui est dit par tout le monde" : Ceulz yci sont bieneureux Qui les cuers ont doloreux. Mais tantost par aventure on me dira le proverbe commun : "Bien aise plaidoye qui parle sans partie !", car il semble que nulz ne parle ou doye parler contre moy. (GERS., Déf., 1400, 221). De la boce qui lors régnoit, Et aussi pour y obvier à si grant mal, mortel et fier, Laquele quiers soigneusement Translater véritablement De Latin en commun Françoiz (LA HAYE, P. peste, 1426, 12). ...telz espousailles qui n'ont esté d'aucune valeur prestent, donnent et baillent empeschement a ceulz de la consanguinité afin qu'ilz ne peuent contraire avec telz espoux, comme dist la commune opinion d'aucuns docteurs juristes. (Sacr. mar., c.1477-1481, 72).

 

3.

[D'une plante ou d'un produit dérivé] "Qui est répandu, qui se trouve partout" : En oultre terre seellée O compétens liqueurs meslée, Comme est le juz en l'eaue nète De bon trinchon ou de vinète, Ou de mellisse ou de bugloxe, Ou bourroche commune et grosse, Est de grant vertu et effect En temps venimeux et infect (LA HAYE, P. peste, 1426, 132). Preigne l'abre, d'umble stature, Qui porte le fruit, par Nature, Duquel on fait la commune huile, Qui est à vivre moult utile (LA HAYE, P. peste, 1426, 167). Mais la seconde noix, c'est assavoir l'aveleine ou la noix commune, nuyt, car elle est inflative et engendre ventiosités au ventre et fait douleur de teste et est difficile a digerer (Rég. santé corps C., 1480, 86).

D. -

"Qui s'applique à toutes les personnes d'un ensemble donné" : Face chascun ce qu'il doit envers Dieu et son amour, sans resister a sa grace et a son mouvement secret, et il perfera le demourant. Car de loy commune l'un sans l'autre ne se fait point en la justificacion du pecheur par penitence : ne grace sans voulenté, ne voulenté sans grace. (GERS., P. Paul, a.1394, 498). Pourquoy ledit excellent Roy, Considérant forment en soy, Comme Prince trez crestien, Le salut commun et le bien, Fist compiler (...) Une certaine et vraie doctrine (LA HAYE, P. peste, 1426, 12). ...car par icelle [la partie irascible de l'âme], l'homme courrouchié par bonne jalousie enflammee d'une fervente amour d'aucune chose juste, honneste, grande, prouffitable et salutaire se expose pour l'apprehender en pugnissant et en deboutant ce qui est injuste et deffendant virilement ce qui appartient a justice et au bien commun piteusement, non furieusement. (Somme abr., c.1477-1481, 138).

E. -

"Qui est dans l'ordre normal des choses, qui correspond à ce qui est observé chez la plupart des êtres vivants de la même espèce"

 

1.

"Qui est dans l'ordre normal des choses" : ...il [Dieu] mue et change le commun et acoustumé cours tant de nature comme de l'Escripture et faisant miracles souvent, graces, pardons et privileges. (...) Et mesmement a nostre propos contre le commun cours il sainctifia Jheremie avant sa nativité (GERS., Concept., 1401, 403). ...[les nobles cieux] Gouvernent nécessairement, Se le Philosophe ne ment, Par Loy commune et naturèle, Toute la masse corporèle Des Elémens et autres choses, Qui soubz la Lune sont encloses (LA HAYE, P. peste, 1426, 3). Aussi le Ciel notoirement Par soy mouvoir diversement, Fait tourner avant et arrière, Sans cesser en quelque manière, Le beau Soleil avec la Lune, Comme veult Nature commune (LA HAYE, P. peste, 1426, 5).

 

2.

"Qui correspond à ce qui est observé chez la plupart des êtres vivants de la même espèce" : ...car lui seul porta un boeuf tout vif sur ses espaulles l'espace d'une stade, qui contient cent XXV pas et chacun pas V piez et chacun pié IIII palmes et chacune palme IIII doiz de main commune (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 41 r°). Cestui predist sur aucune revolucion et grande conjunction que les bestes plus domestiques comme chevaulx, beufz, vaches, chievres, brebis et pourceaulx laysseroient leurs communes habitacions et fuyroient ès lieux sauvages (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 64 v°). ...et, entre autres merveilles, vit une dent maxillante, tant grosse que l'on en pourroit fere cent des communes des hommes de present. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 75 r°).
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner

 Article 11/22 
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     COMMUN     
FEW II-2 communis
COMMUN, subst. masc.
[T-L : comun ; AND : commun1 ; DÉCT : comun ; FEW II-2, 961a : communis]

A. -

Le commun. "L'ensemble des hommes d'un même fief ; communauté" : Le commun et habitans de Bohuon ont acoustumé de prendre en la forest de Lions III chesnes par livrée du verdier (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 28).

 

Rem. Cf. aussi l'introd. de l'éd. p. XLVIII.

B. -

"Le peuple (sans la noblesse)" : Candoris de Babilonie fut en ce temps moult aprecié du commun pour les prenosticacions et predicions qu'il faisoit par la science de astrologie. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 17 v°). ...predist la destruction de Babillone (...), la discension des nobles, la elevacion du commun et la grande secheresse, qui fut quasi universalle. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 39 r°). ...se mist à la pratique et experience de jugemens et en fist choses moult estimées du commun et aussi des grans. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 42 v°).
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner

 Article 12/22 
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     COMMUN     
FEW II-2 communis
COMMUN, adj.
[AND : commun1 ; DÉCT : comun ]

A. -

"Qui concerne plusieurs personnes ou choses" : ...et telle est la commune et certaine renommee par tout (LA VIGNE, V.N., p.1495, 297).

 

-

En commun et particulier. "Collectivement et individuellement" : L'empereur me fit chevalier Pour avoir gloire terrïenne Partout sur le bras seculier En commun et particulier. (LA VIGNE, S.M., 1496, 259).

B. -

"Qui appartient à la masse du peuple" : Par grans monceaulx le commun populaire Deça, dela, s'estoit voulu assire (LA VIGNE, V.N., p.1495, 201).

C. -

"Sans raffinement, ordinaire" : Vendu n'ay pour denyer ne maille, J'ay robe de façon commune. (LA VIGNE, S.M., 1496, 549).

 

-

Cuisine de commun et de bouche. "Cuisine ordinaire et raffinée" : Grosse cuysine de commun et de bouche (LA VIGNE, V.N., p.1495, 147).
 

La Vigne Annie Bertin

 Article 13/22 
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     COMMUN     
FEW II-2 communis
COMMUN, adj.
[AND : commun1 ; DÉCT : comun ]

I. -

"Qui appartient à tous, qui a rapport avec le plus grand nombre" et en partic.

A. -

"Qui concerne un grand nombre de personnes, voire toute la société" : Et aussi la sentence de Titus Largius estoit trop commune et s'estendoit trop (LA SALE, Sale D., 1451, 183).

B. -

"Qui est le fait de beaucoup de gens" : Mais la transquilité de la paix benoite est commun desirer de toutes bonnes gens (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 11).

C. -

"Connu de tous" : ...ainsin que dit le proverbe commun : Qui bien ne mal ne puet souffrir, a grant honneur ne puet venir. (LA SALE, J.S., 1456, 67).

D. -

Au fém. "Qui a des relations sexuelles avec beaucoup d'hommes, qui se prostitue" : ...on appelloit celle Lorence louve pour ce qu'elle estoit une louere en luxure et moult commune a chascun (LA SALE, Sale D., 1451, 171).

 

-

Au fig. "Infidèle" : Scipio, tu voys et sces que la Fortune est commune (...) en laquelle nul se doit fier, car elle ne regarde fors a ses apetis. (LA SALE, Sale D., 1451, 70).

II. -

"Qui est de condition sociale médiocre ou inférieure" : ...les gens du païs l'appellent pollibastro ; et en mettent les communes gens de la contree en leurs viandes et es coffres de leurs linges, et en font sechier et pouldre pour mettre en leurs viandes en lieu d'espices. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 73).

III. -

"Libre, libéré du pouvoir féodal" : ...saulve la grace de sa dignité comme homme mortel, ainssi que je suis, se la place estoit commune, ou devant juge compettant, je lui respons que (...) il a menty. (LA SALE, Reconf. De Fresne H., 1457, 15).

 

Rem. Il s'agit d'une place forte le tresfort chastel et ville de Breth, mentionné plus haut dans le même texte.
 

La Sale Pierre Demarolle

 Article 14/22 
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     COMMUN     
FEW II-2 communis
COMMUN, subst. masc.
[AND : commun1 ; DÉCT : comun ]

I. -

"Peuple" : ...et quant il le sceust, et aussi la royne, n'est point a demander se Saintré fut du roy, de la royne, des seigneurs, des dames, des chevaliers, des damoiselles, des escuiers et de tout le commun tresgrandement loé. (LA SALE, J.S., 1456, 121).

II. -

"Collectivité que constitue la population d'une ville libre" : ...le prince de Pimont (...) le marquis de Ferrare, le commun de Pise (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 227).
 

La Sale Pierre Demarolle

 Article 15/22 
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     COMMUN     
FEW II-2 communis
COMMUN, adj. et subst. masc.
[AND : commun1 ; DÉCT : comun ]

I. -

Adj. "Commun"

A. -

"Propre à deux ou plusieurs personnes" : Mes chiers amis, Puis qu'Amours ad ce nous a mis Que nos deus cuers ensamble joindre Vuet sans partir et sans desjoindre, Et que faire vuet un de deus, Pour Dieu, ne faisons paire d'euls. Car il sont perdu et honni, Se si pareil et si onni Ne sont qu'en bien et mal commun Soient, et en tous cas comme un, Sans pensée avoir de maistrie, De haussage ou de signourie. (MACH., R. Fort., c.1341, 148).

B. -

"Qui se fait ensemble, à plusieurs" : Lors de commun acort recordent Qu'elle est digne d'estre loée. (MACH., D. Aler., a.1349, 351). Juges sui par commun acort Especiaument d'un descort Qui est ci entre deus parties, Pour atendre droit de parties. (MACH., J. R. Nav., 1349, 192). Si s'avisierent d'un malice Pour li oster de son office Et pour sa mort, que sans deloy Il le penroient en sa loy, Si que d'assentement commun Tuit furent en acort comme un (...) D'un edit faire et un decret, Tout en appert, non en secret (MACH., C. ami, 1357, 36). Lors d'un commun assentement Respondirent moult liement, Qu'il le feroient ; et le firent Mieus encore qu'il ne leur deirent. (MACH., P. Alex., p.1369, 54). N'autre chose n'i va querir Fors au Saint Pere requerir Qu'il ottrie un commun passage, Car faire vuet le saint voiage. (MACH., P. Alex., p.1369, 219).

C. -

"Relatif, propre à tous, au plus grand nombre" : Je te pri que tu te conseilles A bonnes gens et que tu veilles A faire le commun pourfit, Einsi com Boësses le fit Et com maint philosophe firent Qui mainte doleur en souffrirent Et furent chacié en essil. (MACH., C. ami, 1357, 133). ...Et que c'est grant confusion, Et que Dieu courresce et offent Quant son service li deffent, Car à saoul et à geun Son digne service est commun, En tous cas, à tous et à toutes (MACH., P. Alex., p.1369, 226). Et vous leur avez respondu que vous ne voliés que je y alasse, et que eu cas que je yroie, vous me feriés faire damage et deshonnour ; de la quele chose certes vous me faisiés grant tort, car le service de Dieu est commun et vous ne le deussiez mie deffendre à nul crestien, especiaument à moy, considéré le service que je vous ay fait. (MACH., P. Alex., p.1369, 229).

D. -

"Ordinaire, courant, habituel ; fréquent, répandu" : Et de ce la vient la tempeste Qui destruit le monde et tempeste, Les merveilles et les fortunes Qui au jour d'ui sont si communes Qu'on n'oit de nulle part nouvelle Qui soit aggreable ne belle (MACH., J. R. Nav., 1349, 140). Car ce fu chose assez commune Qu'on vit le soleil et la lune, Les estoiles, le ciel, la terre, En signefiance de guerre, De doleurs et de pestilences, Faire signes et demoustrances. (MACH., J. R. Nav., 1349, 142). ...Et au temple donna preu dons ; Le ciel, le soleil et la lune Cultiva - c'est chose commune - Et toute la chevalerie Dou ciel, et pour l'idolatrie Plus essaucier, en certein lieu Les fist mettre eu temple de Dieu. (MACH., C. ami, 1357, 50).

 

-

Estre commun de. "Avoir pour habitude de" : ...Fortune, Qui de mentir a tous est trop commune. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 68). Ay ! Fortune, Qui es forte une, Preste et commune De baillier prune Verte ou meüre, quant tu veulz (MACH., Lays, 1377, 476).

 

-

Chose est commune. "C'est bien connu" : Chose est commune, Car quant la personne est plus pleinne D'onneur, de richesse mondeinne, De son tour a niant la meinne. (MACH., R. Fort., c.1341, 35). Car on voit - et chose est commune - Que qui plus en a, plus en pert. (MACH., R. Fort., c.1341, 90).

 

-

Selonc la maniere commune. "Selon l'usage, d'une manière conforme aux usages" : Pour ce penre congié convint ; Si le prist chascuns et chascune Selonc la maniere commune. (MACH., R. Fort., c.1341, 147).

E. -

La gent commune. "Le peuple, le vulgaire" : Quant il furent tuit arrivé, N'i ot estrange ne privé Qui en son cuer ne se resjoie, Et qui ne meinne feste et joie, Quant il ont passé tel fortune ; Aussi toute la gent commune Dou païs grant feste en feïrent. De leurs galées descendirent Et aus hostelx se hesbergierent ; à grant joie se desarmerent. (MACH., P. Alex., p.1369, 110).

II. -

Subst. masc.

A. -

"Peuple, population" : Ce fist li roys à leur priere, Car d'amour certeinne et entiere Le commun de Venise amoit Et ses bons amis les clamoit. (MACH., P. Alex., p.1369, 119).

 

-

[P. oppos. à gens d'armes] : Et s'estoient XXX. contre un De gens d'armes et de commun, Li Sarrazin, que Dieus confonde ! De pierre d'engin ou de fonde. (MACH., P. Alex., p.1369, 157).

B. -

Le commun. "L'ensemble des gens, tout le monde" : "...Se le roy laissons couvenir, Il nous menra à tel pertuis Que nous en serons tous destruis, Car il sont bien mille contre un." Einsi murmuroit le commun. (MACH., P. Alex., p.1369, 80). Encor y avoit autre cause Dont leur joie vient et se cause. Li communs la pais desiroit Tant que nuls ne le vous diroit, Et on disoit communement Par tout et veritablement Que la pais estoit confermée Dou roy de Chypre et acordée... (MACH., P. Alex., p.1369, 189).

C. -

"Petit peuple" : Las ! or seray en l'Empire en essil, Car je voy bien qu'estre convient comme un Prestres et lais, et en main de commun. (MACH., Compl., 1340-1377, 252).
 

Guillaume de Machaut Noël Musso

 Article 16/22 
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     COMMUN     
FEW II-2 communis
COMMUN, adj. et subst. masc.
[AND : commun1 ; DÉCT : comun ]

A. -

Adj. qualificatif. "Propre à plusieurs, indistinctement"

Qualifie un support humain. "Non noble" : Ce le condempna trop grandement, voire en la bouce du commun peuple (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 41). ...trop fort se disferent en Engleterre les natures et conditions des nobles aux honmes mestis et vilains, car li gentilhonme sont de noble et loiale condition, et li conmuns peuples est de fele, perilleuse, orguilleuse et desloiale condition. (FROISS., Chron. D., p.1400, 42).

Qualifie un support concr. "Auquel tous ont droit" : Les vanitez et superfluitez et le pompe de ce monde il fuyoit et eschievoit, et tant que Dieux, en sa jonnesse, l'appella en sa compaignie, et tantost aprez son trespas il fist grans miracles et appers ; et ordonna à estre ensevelis ou sepulcre commun des povres gens. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 184).

Qualifie un support abstr. "De tout le monde, général" : Vous savez, c'est ung commun usaige, que nul ne paie voulentiers ne sacque argent hors de sa bourse, tant comme il le puist amender. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 24). ...et y estoit mise hors une commune fame parmy Angleterre que on feroit une taille et que cascun feu paieroit un noble ; si porteroit le fors le foible. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 23). ...quant les nouvelles vindrent premierement en Auvergne et en Lymosin pour celle taille lever et recueillier, commune renommée courroit que ceulx de Ventadour se departiroient de leur fort et renderoient la garnison au duc de Berry, et en seroit le pays quitte et delivré. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 190). Qant il vei et senti que morir le convenoit, il manda tous les barons de son roiaulme (...) Qant il furent devant li, si leur dist : Biau signeur, je voi bien que il m'en convient aler la voie conmune : a cela n'i a nul remede. Je vous reconmande David, mon fil. (FROISS., Chron. D., p.1400, 164). Conmune renonmee qeurt par toutes vos signouries d'Engleterre que vous devés estre rois de France (FROISS., Chron. D., p.1400, 231).

Plusieurs sujets chevauchent le commun pas : Et chevauçoient tout le commun pas, rengiés et serrés ensi que pour tantost combatre (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 196).

D'un commun accord : Tant parlerent et murmurerent secretement entre euls chil de Rennes que de un conmun acord une nuit il prissent lor chapitainne messire Guillaume de Quadudal (FROISS., Chron. D., p.1400, 511).

Le commun pays : "Plaise vous savoir que li rois, nostres sires, nous a envoiiés en ces parties en espèce de bien, pour paix et acord faire, comme souverain signeur, entre noble prinche, son cousin, monsigneur de Flandres, et le commun païs de Flandres." (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 274). ...li dis coens de Montfort (...) avoit si constraint tous chiaus del commun pays, fors de forterèces, que cescuns le sievoit (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 90).

En un commun proverbe : On dist en un commun proverbe, et voirs est, que onques envie ne morut. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 85).

Loc. adv. Aller tout de commun. "Etre mis en commun" : [Discours révolutionnaire de Jean Ball] "Bonnes gens, les coses ne poent bien aler en Engletière ne iront jusques à tant que li bien iront tout de commun." (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 96).

B. -

Subst. masc. "Le peuple, à l'exclusion des nobles" : ...nuls sires ne se doit trop comfiier en conmun estragne. De trop petit on piert lor grasce et lor amour. (FROISS., Chron. D., p.1400, 451). Et partout estoient bien venut, especialment dou commun d'Engletière, quant il dissoient que il estoient de Gaind (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 264). Bien savoit que de che que il avoient esté gantois, che avoit esté par force et par le commun, foulons et tisserans et tels mesceans gens de la ville de Ippre. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 58).

Communs, au plur. Même sens : ...en ceste ville et entre communs, qui ne s'i fait cremir, il n'i a riens (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 149). Sitos que li rois fu partis de Paris, li commun s'esmurent et s'armèrent, et ochirent tous ceulx qui avoient censi ces gabelles et ces debites. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 152).

Les autres communs. Opposés aux grands bourgeois : Li grant bourgois, qui estoient tout d'un linage, se traisent d'une part et disent tout hault que tout cil qui estoient de leur accord se traisissent d'une part et devers yaus. Il s'en traii tant de chiaus qui estoient de leur linage, qu'il furent bien doi mille, tout d'un acord. Quant li aultre commun veirent che, il se commencièrent à esmouvoir et à criier durement sus les grans bourgois. (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 95).

Qualifié de "noble", par flatterie : ...[des insurgés] cheminèrent tant qu'il vinrent à quatre lieues de Londres (...) et dissoient en venant que il estoient au roi et au noble commun d'Engletière. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 102).
 

Froissart Jacqueline Picoche

 Article 17/22 
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     COMMUN     
FEW II-2 communis
COMMUN, adj.
[AND : commun1 ; DÉCT : comun ]

A. -

"Qui concerne plusieurs personnes" : ...je vous prie que soiez contente que la divorce et separacion soit faicte de nous deux, et que amoureusement partissons noz biens communs par egale porcion. (C.N.N., c.1456-1467, 445).

B. -

"Public, qui s'adresse à tout le monde" : ...ses vertuz ne doivent estre celées n'estainctes, mais en commune audience publiquement blasonnées (C.N.N., c.1456-1467, 241). ...encores n'estoit pas descouverte l'encloueure de son infortune si avant que d'estre commune comme elle fut depuis (C.N.N., c.1456-1467, 246). Si (...) vous ne povez garder chasteté, au mains mettez peine de la garder tant qu'il touche fame et commune renommée. (C.N.N., c.1456-1467, 563).

 

-

Le commun peuple

 

.

"La foule" : ...encusé de ce crime fut en l'heure prins et saisi ; et, au dict du commun peuple, ne valoit gueres mieulx que pendu au gibet (C.N.N., c.1456-1467, 159).

 

.

"Le peuple" : ...ne fut oncques Aristote ne Gallien ainsi autorisé, par especial du commun peuple, que ce bon maistre dessus dit. [L'interprétation restrictive est, sans doute, justifiée par la formule "par especial"] (C.N.N., c.1456-1467, 467).

C. -

[Sans nuance péj.] "Courant, habituel" : ...meschine estoit, faisant le mesnage commun comme les litz, le pain et aultres telz affaires. (C.N.N., c.1456-1467, 115). Ce village estoit assez estrange de la voye commune des chevaucheurs et chemineurs. (C.N.N., c.1456-1467, 547).
 

Cent Nouvelles Nouvelles Roger Dubuis

 Article 18/22 
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     COMMUN     
FEW II-2 communis
COMMUN, adj. et subst.
[T-L : comun ; GD : commun ; GDC : commun ; AND : commun1 ; DÉCT : comun ; FEW II-2, 961a : communis ; TLF V, 1134a : commun]

I. -

Adj.

A. -

"Général, public"

 

-

Bien commun. V. bien$

 

-

Commune renommee. V. renommee

 

-

(Femme) commune. "(Femme) publique" : ...fu attainte et fait venir Katherine, femme Henryet du Roquier, prisonniere oudit Chastellet, pour ce que l'en dit que elle est maquerelle publique et commune (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 42).

 

-

Il est commun que. "Il est répandu, notoire que" : ...pour ce qu'il estoit tout commun et nottoire que ledit mons. l'evesque de Poitiers estoit fait arcevesque de Sens. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 522). Et ne scet, sur ce requis, nommer les personnes qui le lui ont dit, mais il est tout commun oudit pays. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 197).

B. -

"Qui concerne plusieurs personnes, qui s'applique à un grand nombre" : ...dès environ la Saint-Jehan-Baptiste derrenierement passée, il qui parle et ledit Jehan Le Camus, qui est son serourge, se acompaignerent à demourer ensamble et à estre à uns despens communs, et y ont tousjours depuis esté et demouré (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 510). ...il, à l'aide d'aucum de ses gens et serviteurs, tendi le drap entier de XVIIJ aulnes, duquel icelles quatre aulnes et demie sont yssues, et ont esté coppées, ès poulies communes estans à lui et autres drappiers, en la ville de Saint-Marcel (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 113).

 

-

D'un commun assentement. V. assentement

II. -

Subst. masc. Gens de commun. V. gens
 

Registre criminel du Châtelet Bernadette Suty / Monique Haas

 Article 19/22 
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     COMMUN     
FEW II-2 communis
COMMUN, adj.
[T-L : comun ; AND : commun1 ; DÉCT : comun]

D'un commun accord. V. accord
 

Chastellain Martine Moulin

 Article 20/22 
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     COMMUN     
FEW II-2 communis
COMMUN, adj. et subst. masc.
[T-L : comun ; GD : commun ; GDC : commun ; AND : commun1 ; DÉCT : comun ; FEW II-2, 961 : communis ; TLF V, 1134a : commun]

I. -

Adj.

A. -

"Qui appartient à plusieurs personnes"

 

1.

Robe commune. "Robe qui est utilisée par plusieurs personnes" : ...une canne et demye de drap gris, de quoy avons fait faire une robe commune, pour nos paiges, à quant ils sont malades (Comptes roi René A., t.2, 1471, 15).

 

2.

Commun pays de Flandres. "Groupement de toutes les villes de Flandres ainsi que le plat pays" : ...le paiement de 60000 escuz doubles lors derrainement accordez à icellui seigneur par son commun pays de Flandres (Comptes Etat bourg. M.F., t.3, 1416-1418, 235). ...l'ayde qui lors prouchainement seroit acordee à mondit seigneur par les bonnes gens, manans et habitans de son commun pays de Flandres (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1420, 237).

 

3.

DR.

 

-

Biens communs. "Biens qui sont dans la communauté du mariage et qui appartiennent aux deux époux" : Son mari contredisoit la dite marchandise et disoit que l'en ne preist nulz de ses biens, ne des biens de sa femme. Dit fut et à droit que le marchié seroit tenu et seroient contrains elle et son mari, par prinse de leurs biens communs, à paier les deniers, pour ce qu'elle est marchande commune. (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 134).

 

-

[D'une femme] "Qui est en communauté de biens avec son mari" : ...se une femme est marchande commune, son mari ne pourra despecier le marchié qu'elle aura fait, ne retarder le paiement aux crediteurs (...). Son mari contredisoit la dite marchandise et disoit que l'en ne preist nulz de ses biens, ne des biens de sa femme. Dit fut et à droit que le marchié seroit tenu et seroient contrains elle et son mari, par prinse de leurs biens communs, à paier les deniers, pour ce qu'elle est marchande commune. (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 133-134).

 

4.

[D'une femme] "Qui a des relations avec plusieurs hommes ; qui se prostitue" : ...Je suis trop courouciés et aussi est ma femme de ce que nous povons durer à Henry, mon pere, pour une garsse appellée Jehannete, la plus diffamée et la plus mauvaise ribaude que l'en sache, car elle est toute commune (Trés. Reth. S.L., t.2, 1388, 350). ...Girot et Vilain et Boutevillain distrent a ladicte femme qu'il faloit qu'ilz eussent sa compaignie charnele, dont elle fut refusant, combien qu'elle feust femme toute commune, disant qu'elle estoit affiée audit Boschier. (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1426, 383).

 

-

Femme de vie et commune. "Femme publique" : ...Jaques Ferré, frere du dit Jehan Ferré, avoit leans mené une jeune femme de vie et commune (Doc. Poitou G., t.7, 1415, 288).

B. -

"Qui est pratiqué, observé par le plus grand nombre, accoutumé" : ...je demandoie le dit Village par réquisitoire et non par commandement, à laquelle requeste, selon la disposicion de droit commun et ex precepto legis, le dit seigneur de Secille devoit et estoit tenu de optempérer (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 203). ...il lui paieroit le louage d'un selier où il les fist mectre, au pris commun (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 611). ...lesquelz estoient embastonnez, c'est assavoir ledit Jehan Launay d'une fourche ferrée à deux beusailz et ledit feu Martin d'une sarpe enmanchée, appellée en comun langaige volant. (Doc. Poitou G., t.12, 1476, 137).

C. -

"Qui ne s'élève pas au-dessus de l'ordinaire, que l'on trouve partout" : Item, est ordonné que (...) chaponneau, oultre II. s. VI. d. (...) Item, poulet commun, oultre XV. d. Item, cochon de lait commun, oultre IIII. s. II. d. (...) Item, perdris retille, oultre II. s. Item, une assée, oultre XII. d. (Doc. Poitou G., t.7, 1422, 385).

D. -

Bourgeois/bourgeoise commun(e). "Qui a juré la commune" : ...autres bourgeois que bourgeoises que j'ay en lad. ville appellez communs, qui me doivent chacun an deux s. par. (Trés. Reth. L., t.4, 1479, 370).

II. -

Subst. masc.

A. -

[À propos de pers.]

 

1.

"Corps des bourgeois d'une ville" : À touz ceulx qui orront et verront ces presentes lettres, le maire et le commun de Poitiers, salut en Dieu nostre Seigneur pardurable. (Doc. Poitou G., t.3, 1354, 144). ...lesquelles XLV quehues de vin madame la duchesse, par l'avis d'aucuns des gens du conseil de mondit seigneur et d'elle a fait donner et presenter de par elle et de par mondit seigneur aux personnes apres escriptes pour consideracion des bons et agreables services, afin qu'ilz soient plus enclin es affaires de mondit seigneur et mesmement à entretenir le commun de ladicte ville de Troyes à la bonne amour et adhesion de mondit seigneur (Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 1420, 836). ...ilz garderont et entretiendront ces presentes ordonnances au bien publique d'icelle nostre ville, en excerceant leurs dis offices bien, justement et loialement au bien de la justice et à l'onneur et prouffit de nostre dite ville et du Commun d'icelle (Hist. dr. munic. E., t.1, 1466, 107).

 

2.

"Ensemble des membres d'un métier" : Item l'an mil CCCXLV, le Xe jour de decembre furent esleuz pour estre gardes du mestier de l'orfaverie de Paris, par l'assentement et accort de tout le commun dudit mestier, c'est assavoir Richart de Villers, Pierre Fucillet, Martin Le Fevre, Guillaume de Montpellier, Pierre Mangars et Pierre de la Chappelle (Industr. Paris F., 1345-1412, 299). ...pour obviier à toutes fraudes et priieres, nous avons ordené et accordé que, puis hore en avant, li wyt preudomme, qui seront pris et esleu de le Vintainne et des mestiers de le drapperie, et li wyt aussi, qui seront pris et esleu des mayeurs des gheudes pour estre en l'office et du nombre des Vint et quatre de le ville, seront tenu et astraint de dire et jurer publiquement et solennelment, par leurs foys et sermens, est assavoir li wyt de le Vintainne, par devant le Vintainne, les dis mestiers de le drapperie et leur commun et chil des gheudes, cascuns par devant son mayeur et sen commun (Hist. dr. munic. E., t.1, 1356, 356).

 

3.

"Ensemble des personnes qui forment le service des grandes maisons" : ..8 aunes d'un autre royé de Gant traiant sur fleur de peescher, délivrées en ladicte chambre pour le burel du commun (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 84). ...trois tapiz vers contenans 18 aunes quarrés, armoiez aus quatre cornes aus armes dudit monsgr le Dauphin, pour les sommiers de son commun (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 114). Godefroy le cellier, pour plusieurs chevestres, cengles, longes, trousses, neccessaires pour escuirie, 10s. 6d. Pour un roucin, acheté à Londres par Jehan de Dainville pour le commun de l'ostel du Roy, 28s. 6d. (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1359-1360, 222). ...la despense du commun de Monseigneur qui estoit à Gavray, qui se compte par un item pour les mois de janvier, fevrier (Compte Navarre I.P., 1367-1371, 65). Frère Pierre de Cloye et frère Guillaume, son compaignon, confesseurs du commun (Comptes hôtel rois Fr. D.-A., 1380-1381, 112). ...pour vuider et netoyer la chambre coie du commun, qui est en la petite cour pres du ruis desdis moulins, laquelle estoit toute remplie jusques au tros (Trés. Reth. S.L., t.2, 1409-1410, 634). ...une autre pièce d'autres doubliers gros, sans garniture, contenant LVI aulnes, dont on a fait XX nappes pour le commun (Comptes hôtel rois Fr. D.-A., 1450-1451, 332). ...en la karolle du dit cloestre a l'en a mis en point de tables, tréteaulx et bancs pour y asseoir les serviteurs et commun (Comptes Lille L., t.2, 1468, 311). ...Regnault, barbier du commun dudit seigneur (Comptes roi René A., t.3, 1469-1470, 340).

B. -

Commun de la paix. "Droit appartenant au roi, qui se lève dans le Rouergue, sur les hommes, les bêtes et les moulins" : ...la valeur des dis chasteaux, chastellenies, terres et seigneuries et de leurs dites appartenances et appendances, et pareillement des dis commun de la paix, passade, tail de canal et autres droiz (Archives servit. Louis XI, T., 1470, 35). ...maistre Bremond de Saint Felix, s'est efforcé (...) nous dessaisir du droit du commun de la paix es lieux de Conques, de Sauveterre et ailleurs (Lettres Ch. VIII, P., t.1, 1488, 274).

 

Rem. Cf. Fr. Ragueau, E. de Laurière, Gloss. du dr. fr., 1969 [1704], 134b-135.

C. -

Loc. adv. En commun. "Ensemble" : ...les masures, jardin, vignes, prez, saulceiz et terres arrables, qui de present sont en totalle ruyne et boccage, qui sont six vingts jours ; et quand un autre les tenoit, devoient en commun au seigneur dud. Vonc, chacun an, de menus cens (Trés. Reth. L., t.4, 1479, 371).
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

 Article 21/22 
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     COMMUN     
FEW II-2 communis
COMMUN, adj. et subst. masc.
[AND : commun1 ; DÉCT : comun ]

I. -

Adj.

A. -

"Qui appartient, qui s'applique à plusieurs personnes ou choses" : ...ycellui de Bedford de son povoir se vouloit emploier, comme amy commun des parties, à l'apaisement des procès et debas (FAUQ., II, 1421-1430, 155).

B. -

"Qui appartient au plus grand nombre ou le concerne, général, public" : ...et dit qu'il estoient icy venus pour tout le bien commun et par especial de ce royaume (BAYE, II, 1411-1417, 260).

 

-

Le droit commun. "Les règles générales instituées dans un Etat, l'usage général" : ...touz ceulz qui, par affection ou prouffit particulier, pourchassent tel dommage contre la chose publique (...) contre droit commun et contre bonnes meurs, sont indignes de demourer et d'estre beneficiez en ce royaume (FAUQ., I, 1417-1420, 267).

C. -

"Qui se fait ensemble, à plusieurs"

 

-

D'un commun accord. "De concert, ensemble, sans opposition aucune" : ...et tous d'un commun accord avez advisié qu(il) est neccessité et expedient que pour les causes dessusdictes nostredit Chancellier demeure pardelà. (BAYE, I, 1400-1410, 250).

 

-

De commun assentiment. "De concert, ensemble, sans opposition aucune" : ...et pour pourveoir de commun assentement au gouvernement, à la garde et conservacion de ce royaume (FAUQ., I, 1417-1420, 317).

 

-

En commun. "De concert, tous ensemble" : ...pour pourveoir audit paiement on devoit, concorditer unanimi consensu, poursuir en commun le paiement desdis gaiges pour tous eulz ensemble, sans querir paiemens et provisions à part separeement (FAUQ., II, 1421-1430, 181).

D. -

"Habituel, ordinaire, courant, usuel" : ...et se pranront lesdiz gages sur les revenues communes de la terre de Coucy. (BAYE, I, 1400-1410, 280). ...en quoy lesdis greffiers ont fait nouvelleté et entreprise contre l'usage, stile et commune observance de la Court (FAUQ., III, 1431-1435, 2).

 

-

Délit commun. "Délit commis par un ecclésiastique et justiciable du juge ecclésiastique, par opposition à cas privilégié" : La Court a baillié la detention de frere Guillaume Alaiz, religieux de Clugny (...) à l'abbé de Clugny, pourveu que ledit abbé ne procedera à la sentence diffinitive du delict commun jusques à ce que la Court ait cogneu du cas previlegié. (BAYE, II, 1411-1417, 191).

 

-

Grâce commune. "Faveur ordinaire, opposée à grâce expectative" : ...quant aux benefices electifz et non cheans en graces communes et expectatives. (BAYE, II, 1411-1417, 157).

II. -

Subst. masc.

A. -

"Le peuple des villes, par opposition aux nobles et au clergé" : Mais le commun se assembla et se combatirent contre le conte et ses gens et le desconfirent. (Chron. norm. 14e M., c.1369-1372, 34). Noblesse fuit encontre sa nature, Le clergié craint et cele verité, L'umble commun obeit et endure Fains protecteurs lui faire adversité (BAYE, II, 1411-1417, 220).

B. -

"Assemblée communale" : ...Olivier Delebeque, procureur des advoé, eschevins, conseil, hoosmans, capitaines, et des XXVIJ personnes ordonnées pour le commun de la ville d'Ypre (FAUQ., II, 1421-1430, 171).
 

Baye-Fauquembergue Denis Lalande

 Article 22/22 
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     COMMUN     
FEW II-2 communis
COMMUN, adj.
[T-L : comun ; GDC : commun ; AND : commun1 ; DÉCT : comun ; FEW II-2, 961a : communis]

A. -

"Partagé par l'ensemble, unanime"

 

-

Commune renommee. V. renommee

 

-

D'un commun accord. V. accord

 

-

D'une commune voix. V. voix

 

-

Selon commune estimation. V. estimation

 

-

Dire tout de commun. "Dire de l'avis général" : Mais il n'y ot cellui qui fort ne pensast aux merveilles et aux richesses que ilz avoient veues aux nopces, et aux trancheiz des fallisses, et au ruisseau qui soubdainement s'estoit comparus et fait ou dit lieu. Et disoient bien tout de commun que d'autres plus grans merveilles vendroient et apparroient de cest commencement. (ARRAS, c.1392-1393, 45).

B. -

"Habituel dans un groupe, fréquent" : ...il seroit bien temps que nous alissons voyagier pour congnoistre les terres et les pays, et aussi pour acquerre honneur et bon nom en estranges marches et contrees, par quoy nous feussions introduit de savoir parler avecques les bons des choses qui sont par estranges marches et pays, qui ne sont pas communes par deca. (ARRAS, c.1392-1393, 82).

C. -

"Qui appartient aux gens du peuple"

 

-

Gens de commun. V. gens

D. -

Commun (à qqn). "Égal (à qqn)" : Et gardez, tant que vous aurez a estre conquerant, que entre vous compaignons ne vous maintenez comme sire, mais commun au grant et au petit, et parler et tenir compaignie a chascun selon sa qualité, car ce fait les cuers enflammez d'amour a ceulx qui ainsi sont humain en seignourie. (ARRAS, c.1392-1393, 86). N'aiez ja nul de voz ennemis en despit, tant soient petiz, mais soiez tousjours sur vostre garde. Ne soiez pas entre voz compaignons comme sires, mais communs, et les honnourez chascun selon son degré, et leur donnez du vostre selon vostre aisement et selon ce que la personne le vauldra. (ARRAS, c.1392-1393, 153).
 

Arras Jocelyne Bernardoff / Jean-Loup Ringenbach

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