C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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 Article 1/15 
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     CHOSE     
FEW II-1 causa
CHOSE, subst. fém.
[ ]
 

-

À quelque chose malheurté est bonne V. malheurté

 

-

Aucune chose n'est bien dite ou faite si le pauvre la dit ou la fait V. pauvre

 

-

Belle chose est tantôt parée : Belle chose est tantost paree. Le pere et le fils joïssoient De moy, qui m'en suis separee, Et de moy se resjoïssoient. Dieu ait mercy d'eulx , ou qu'ils soient ! Leur trespas m'a descoulouree (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 200).

 

Rem. Hassell 75, C182 ; DI STEF. 168c, chose.

 

-

Bonne chose est d'avoir mémoire de sa fin V. fin1

 

-

Bonne est la chose qui amende : ...Et si me ferez grant leesse, Douce dame, douce maistresse, A vous mille foiz me recommende : Bonne est la chose qui amende. (DESCH., Oeuvres R., t.8, c.1370-1407, 53).

 

Rem. Hassell 75, C183.

 

-

Ce serait chose merveilleuse de prendre lièvres au tambour V. lièvre

 

-

C'est à la fin qu'on peut voir quelle est la chose bonne ou male selon son effet V. fin

 

-

C'est folie de crémir chose que tu ne peux esquiver V. folie

 

-

Chaque chose tend à sa fin : Mon amy sot, bien vous advient De y danser [à la danse macabre] comme plus sage. Tout homme danser y convient. L'escripture, si m'en souvient, Dit en ung pas, qui bien l'entend, Comme s'en va, point ne revient : Chacune chose a sa fin tend. (Danse macabre C., 1485, 43).

 

-

Chose celée en coeur n'est pas profitable V. celer

 

-

Chose commune n'est pas prisée : [À ses serviteurs qui lui demandent pourquoi elle ne s'habille pas de façon plus recherchée, la baronnesse répond] "Se je me tenoie chascun jour cointe et parée, de combien pourroye je amender ès festes, et aussi quant les grans seigneurs me vendroient veoir ? car quant je me vouldroye bien cointier, je vous semble plus belle qu'à chascun jour." Sy ne prise riens celle qui ne se scet amender quant il en est lieu et temps ; car chose commune n'est point prisée. (LA TOUR LANDRY, Livre pour l'enseign. de ses filles, éd. A. de Montaiglon, 1371, 206).

 

Rem. DI STEF. 168c, chose.

 

-

Chose désirée est plus reçue en grande saveur que celle que l'on a à volonté : ...je n'ay voulenté doresenavant de moy amonstrer ne faire congnoistre en appert fors que entre vous, a qui ne me vueil celer, et a aucuns chevaliers dont nous ne nous porrons passer, pour ce que ceulx du royaulme et du paÿs voisin, qui ma venue desirent et ne m'aront veu, en seront plus liez et plus gayz et plus esmeuz en joye a ma venue, car plus est receue en grant saveur la chose desiree que celle que l'en a a voulenté. (Percef. II, R., t.1, c.1450 [c.1340], 270).

 

-

Chose désirée vaut mieux que celle que l'on a abandonnéement : Et se maintenant vous estes ung petit attaint par desir a cause que vous estes long de la personne, tant vous sera le fruit plus doulx a l'aprochier, car vous sçavez que chose desiree vault sans comparoison mieulx que celle que l'en a habandonneement. (Percef. III, R., t.3, c.1450 [c.1340], 103).

 

-

Chose qui est chère est toujours aimée V. cher

 

-

Chose qui plaît est à moitié vendue : Chose qui plaist est a demi vendue, Quelque cherté qui coure par païs ; Jamais ne sont bons marchans esbayz, Tousjours gaignent a l'alee ou venue. (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 361). Beant en hault, vis l'Escut de Bretaine, Maison ducalle au siecle renommee ; Mais moy qui n'ay vaillant une castaine, N'y puis avoir, sans monter la montaine, Logis ouvert ne chandeille allumee ; Et touteffois quand j'en vois la fumee, Ce m'est solas et joieuse attendue : Chose qui plait est a moictié vendue. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 164).

 

Rem. Morawski 392 : Chose qui plaist est demy vendue ; Hassell 75, C187 ; DI STEF. 168c, chose.

 

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Chose semblable aime/quière son semblable : Et pour ce dient il un proverbe, que chose semblable aime son semblable et que .I. oysel va a son semblable si comme un estourneau va a un estourneau (ORESME, E.A., c.1370, 414). Toute chose quiert son semblable. Qui fossés et palis feroit Et les vaches enfermeroit, Chacune vouldroit reparier Et retourner à son arrier. (LE FÈVRE, Lament. Math. V.H., c.1380, 90).

 

-

Deux choses valent mieux qu'une : Deulz choses valent miex quë une, C'est une parollle commune ; Deduit de chiens voit on et o[i]t, Quant a ouïr n'i a nulz biens, Un avugle ne saroit riens, Et si prendroit il grant plesir En la chasse des chiens ouïr. (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 252).

 

-

En chose faite par commandement n'a nul mal : Si vueil que mes filles se gardent que elles ne baisent nullui, se il n'est de leur linaige ou que leur seigneur ou leurs propres parens le leur commandent ; car en chose faicte par commandement n'a nul mal. (LA TOUR LANDRY, Livre pour l'enseign. de ses filles, éd. A. de Montaiglon, 1371, 264).

 

-

En la fin on peut connaître la perfection de la chose V. fin1

 

-

En toute chose il doit y avoir mesure V. mesure

 

-

En toute chose il y a un mais V. mais1

 

-

Folie éprouvée est en tout homme qui se deult de chose qu'il ne peut amender. V. folie

 

-

Folle chose est douter ce qui ne peut estre esquivé V. esquiver

 

-

Il n'est chose qui ne vienne à sa fin : ...Et puis convient tout aler a declin, Arbres, bestes, gens mourir par viellesce : Il n'est chose qui ne viegne a sa fin. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 378). Pour chou dist on : n'est cose, quant Dieu l'a establie, Que bien a point ne viengne. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 589).

 

Rem. Hassell 75, C190.

 

-

La chose trop hâtée n'est pas suffisante V. hâter

 

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Les choses de ce monde sont peu estables V. estable

 

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Mainte chose en peu d'heure advient : Mainte chose en peu d'heure advient : Quelque grand bien nous advenra, A peu que croire me convient Que le duc Charles revenra. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 200).

 

Rem. Hassell 75, C191 ; DI STEF. 168c, chose.

 

-

Que les choses aillent comme elles peuvent aller V. aller

 

-

Toute chose a sa saison V. saison

 

-

Toutes choses font leur devoir, fors l'homme : Le cheval naturellement A faiz porter se distribue, Le beuf aussi, pareillement, Are la terre la charue, La brebis de laine est vestue, Le chien de l'ouäillier prent cure ; Bref, toutes chose a nature Rendent leur deu, fors seulement Celui qui plus d'entendemet En soy par raison doit avoir - Fors l'omme generalement, Toutes choses font leur devoir. (Paraboles Maistre Alain H., 1493, 68).

 

-

Toutes choses ont leurs raisons : La guerre tu as commenchee A ton grant tort et vitupere Et se n'es pas bien recordee Celle qui fut par ton grant pere ; Et pour ce fault que le compere. C'est finale concusïon : Toutes choses ont leurs raisons. (Compl. Dinant T., 1466, 32).

 

-

Toutes choses passent : LEVY. Pour Dieu, ne vous courroussez mye, Père, tant qu'il vous en empire. JACOB. Courrousser, Dieux ? ISACAR. Hellas ! non, sire. Toutes choses il fault passer. JACOB. Hellas ! je m'ay beau courrousser, Car jamais je n'auray lyesse (Myst. Viel test. R., t.3, c.1450, 30).

 

-

Toutes choses viennent à connaissance : ...le duc de Bretagne fit monter en mer un sien vice-chancelier, nommé maistre Pierre de Roville, et celuy, afin que la chose en demorast celée, fit-on habiller en habit de jacopin, et ainsy arriva au port ; mais comme toutes choses viennent à cognoissance tost ou tard, le roy en fut averti temprement. (CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 8).

 

Rem. Hassell 76, C199.

 

-

[Sentence biblique] Trois chose boutent l'homme hors de sa maison, la fumée, la gouttière et la mauvaise femme : Au contraire dist aultre part l'Escripture : «Trois choses boutent hors l'omme de sa maison : la fumee, la goutiere et la mauvaise fenme». (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 309). ...et vous souviengne du prouverbe rural que dit que: Troiz choses sont qui chassent le preudomme hors de sa maison, c'estassavoir : maison descouverte, cheminee fumeuse et femme rioteuse. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 99). Troys choses gardent homme d'estre Paisiblement dedans son aistre, C'est assavoir : pluye, fumee, Et femme de noise allumee. (ALECIS, Passe temps P.P., 1480, 137).

 

Rem. Hassell 76, C201. Cf. aussi Morawski 388 : Chose devee est la plus desiree.; 390 : Chose non conneüe n'est haïe ne desirree, 996 : La chose qui est bien amee est souvent reclamee, 997 : La chose qui estre doit ne peut estre qu'elle ne soit, 1617 : Petite chose est tost alee, 1663 : Por affermer ne por noier n'est muee la chose, 2303 : Tant vault la chose comme elle peut estre vendue, 2313 : Tel chose ait on en despit que puis est moult regretee.
 

Lexique de proverbes Pierre Cromer

 Article 2/15 
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     CHOSE     
FEW II-1 causa
CHOSE, subst. fém.
[AND : chose ; DÉCT : chose ]

I. -

"Chose, objet" : Tout soit elle vaine et inmonde, Soubz sa main gist l'univers monde, Quant est des choses transitoires. (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 10).

II. -

Chose publique. "État, communauté, société" : ...exercitacion, Science et bonne entencion, Desir de la chose publique Deffendre contre force oblique Fist aumes mains. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 190).
 

Pizan Joël Blanchard / Michel Quereuil

 Article 3/15 
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     CHOSE     
FEW II-1 causa
CHOSE, subst. fém.
[AND : chose ; DÉCT : chose ]

A. -

"Ce qui existe, objet" : Tu ne quarras pas chose grande, Affin que tu soyes honneste. (Pass. Auv., 1477, 96).

 

-

[En anaphore] Autre chose : Oultre plus diras que j'ay dit Qu'aultre chose n'escriprey pas. (Pass. Auv., 1477, 214).

B. -

"Action, action remarquable"

 

-

Faire une/des chose(s) à qqn/qqc. "Accomplir une ou des actions à l'égard de" : Bien a fait chose plus tarrible A la filhe de nostre prince. (Pass. Auv., 1477, 123). Car si en vert boix virtüeux, Comme je suis, teulx choses font, En boix sec, helas, que faront ? (Pass. Auv., 1477, 191).

 

-

Au plur. [Dans un sens plus large] "Actions ; événements" : Toutes choses sont trespossibles A celluy que croit. (Pass. Auv., 1477, 162).

C. -

"Fait, événement"

 

-

Empl. exclam. C'est grand chose de + verbe. "C'est un fait exceptionnel, un événement remarquable de" : C'est grant chose, Jehan, mon amy, De veoir plourer la Magdaleine. (Pass. Auv., 1477, 155).
 

Passion d'Auvergne Jean-Loup Ringenbach

 Article 4/15 
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     CHOSE     
FEW II-1 causa
CHOSE, subst. fém.
[AND : chose ; DÉCT : chose ]

A. -

"Objet" : Si comme sont les pierres et teles choses qui sont sanz ame. (ORESME, C.M., c.1377, 44).

B. -

"Être vivant" : Et ne pourroit estre que le telier, le corroier, selonc leurs arts, fussent ordenéz a aucunes oeuvres et homme, en tant comme homme, ne fust pour aucune oeuvre mais fust chose oysive et pour neent. (ORESME, E.A., c.1370, 120).

C. -

[Dans le domaine de la parole] "Ce qui existe et qu'on ne précise pas" : Il convient premierement deviser comment nous disons aucunes choses estre ingenerables et generables et corruptibles et incorruptibles (ORESME, C.M., c.1377, 186).

 

-

[Dans le domaine de la morale] : Car tels deliz sont communs a nous et aus bestes, et doit estre nostre felicité en la plus noble chose qui soit en nous et en laquelle nous passons les bestes. (ORESME, E.A.C., c.1370, 111).

D. -

Chose + rel. "Ce qui, ce que" : Et nous metons et posons que la chose est par soy souffisante laquelle souffist toute seule et par quoy l'en a vie eslisible qui n'a plus besoing de rien. (ORESME, E.A., c.1370, 119).
 

Oresme Charles Brucker

 Article 5/15 
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     CHOSE     
FEW II-1 causa
CHOSE, subst. fém.
[T-L : chose ; GD : chose ; GDC : chose ; AND : chose ; DÉCT : chose ; FEW II-1, 541a : causa]

A. -

"Ce qui existe, objet"

 

-

Plus que chose qui soit au monde. "Plus que tout" : Jamais je ne seray lassant De la loy Dieu, car je voy bien Que Dieu ayme tout crestien Plus que chose qui soit au monde. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 252).

B. -

"Fait, événement"

 

-

C'est grand chose quand + complét. "C'est un fait exceptionnel, un événement remarquable que" : ...c'est grant chose Quant filz de Dieu nommer se ose. (Myst. Pass. Amb. R., c.1474-1500, 47).

C. -

"Être vivant"

 

-

Chose terrienne. V. terrien "Être mortel"
 

Mystères Jean-Loup Ringenbach

 Article 6/15 
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     CHOSE     
FEW II-1 causa
CHOSE, subst. fém.
[AND : chose ; DÉCT : chose ]

"Chose"

A. -

"Ce qui existe"

 

1.

[P. oppos. à ce qui n'existe pas]

 

-

[Comme obj. de la parole] : Or n'en faisons cy plus de plait, Mais parlons d'autre chose a point. (Mir. abbeesse, 1340, 63).

 

-

[Comme obj. de l'action] : LE CHEVALIER. (...) helaz ! Qu'ay je veu ? vray Dieu, mercy. Onques mais chose je ne vy Si tresorrible. (Mir. ev. arced., c.1341, 136).

 

2.

[P. oppos. aux pers. visibles]

 

-

[Il s'agit d'un ange] : O tu, chose parlant a moy, Di a ma dame que je vueil Tresvoulentiers perdre un mien oeil Pour li veoir. (Mir. emp. Julien, 1351, 218).

 

-

[Il s'agit d'une âme du Purgatoire revenant sur terre] : De Dieu (...) Te conjur, chose, se tu es Esperit d'annemi mauvès Que t'en voises sanz nous meffaire (Mir. prev., 1352, 269).

 

3.

[P. oppos. aux êtres vivants] "Objet concret"

 

-

[En parlant d'aumône] : Mais que me voulrez vous donner S'au jour d'ui par mon sermonner Puis de lui quelque chose avoir ? (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 234).

 

-

[En parlant d'un anneau dont joue un enfant] : L'ENFANT. Egar coment ma chose va ! Ho ! je la voy. (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 78).

B. -

"Ce qui se passe" : L'ONCLE. (...) emmenez la Appertement. PREMIER CHEVALIER. Voulentiers : ça, dame, alons ment, Puisqu'il le veult. SECOND CHEVALIER. Grant chose a en "faire l'esteut" ; Avant passez. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 139).

C. -

[Empl. cataphorique] : ...Se chose avient qu'ilz puissent estre Pris, soit en champ ou soit en bois. (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 22).
 

Miracles Pierre Kunstmann

 Article 7/15 
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     CHOSE     
FEW II-1 causa
CHOSE, subst. fém.
[AND : chose ; DÉCT : chose ; FEW II-1, 541 : causa]

A. -

"Cause" : La premiere chose de effimere est par choses extrinseques et foraines eschauffans ou estoupans actuellement ou potentiallement les porres sicomme est chaleur de soleil ou de feu ou de baing... (GORDON, Prat., c.1450-1500, I, 2).

B. -

MÉD. Choses naturelles. "Les sept objets d'étude de la physiologie, à savoir les éléments, les humeurs, les complexions, les membres ou parties solides du corps, les vertus, les esprits et les opérations" : Premierement convient que il [le chirurgien] congnoisse les choses naturelles et especialment l'anathomie (PANIS, Guidon, 1478, chap. sing.). En la [philosophie] theorique, convient que il [le chirurgien] congnoisse les choses naturelles et non naturelles et contre nature. (PANIS, Guidon, 1478, chap. sing.).

 

-

Choses non naturelles. "Les six facteurs assurant la santé ou la maladie, à savoir l'air, la nourriture et la boisson, le sommeil et la veille, le travail et le repos, l'inanition et la réplétion, les accidents de l'âme ou passions" : ...les choses non naturellez comme sont l'aer, boire, manger, dormir, veiller, traveiller, reposser, inanition et replection et les accidens de l'ame car icelles sont causes de toutes maladies et de santé. (PANIS, Guidon, 1478, chap. sing.). En la [philosophie] theorique, convient que il [le chirurgien] congnoisse les choses naturelles et non naturelles et contre nature. (PANIS, Guidon, 1478, chap. sing.).

 

-

Choses contre nature, de dehors nature. "Facteurs pathologiques" : ...les choses contre nature et la maladie car de cella est prinse l'intencion curative. (PANIS, Guidon, 1478, chap. sing.). En la [philosophie] theorique, convient que il [le chirurgien] congnoisse les choses naturelles et non naturelles et contre nature. (PANIS, Guidon, 1478, chap. sing.). ...choses de dehors nature (PANIS, Guidon, 1478, chap. sing.).

C. -

"Caractéristique" : ...l'on voit en chascun membre neuf choses, c'est assavoir la posicion ou mise, la substance, la complexion, la quantité, la figure, le nombre, la colligance, les faitz et utilités et quelles sont les maladies que en celluy membre peut estre, desquelles par l'anathomie en congnoissant, en pronosticant et aussi en curant le meige peut estre aydié. (PANIS, Guidon, 1478, tr.I, doct.1, chap.1). ...les neuf choses (...) lesquelles sont enquises en chascun membre, c'est assavoir l'aidement, la posicion, la colligance, la quantité, la figure, la substance, la complexion, le nombre des parties et les maladies. (PANIS, Guidon, 1478, tr.I, doct.2, chap.1).

D. -

ALG. "Inconnue de premier degré, x" : Les anciens ont appellé choses ce que je nomme premiers dont la figure est telle * (NIC. CHUQUET, Triparty M., 1484, II, 737).
 

Lexique de la langue scientifique Danièle Jacquart / Claude Thomasset

 Article 8/15 
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     CHOSE     
FEW II-1 causa
CHOSE, subst. fém.
[T-L : chose ; AND : chose ; DÉCT : chose ; FEW II-1, 541 : causa]

[Compl. à l'art. chose du DMF déjà rédigé]

A. -

"Ce qui a une réalité"

 

1.

[Précédé d'un poss.] "Ce qui appartient à qqn" : Et tout ce que il fait de sa chose, soit bien, soit mal, en donant ou en vendent, ou par aultre alienacion, vault et tient, ja soit ce que il peche se il abuse de sa propre chose (Songe verg. S., t.1, 1378, 207).

 

2.

[Déterminé par un adj., un compl. de nom,...]

 

a)

[Par un adj. épithète]

 

-

Chose lacticine. "Laitage" : Et faict grant mal qui lors n'abstine De toute chose lacticine (LA HAYE, P. peste, 1426, 95).

 

-

Choses naturelles : De cestui est recité qu'il fut grant investigateur de sciences et choses naturelles, et, entre autres merveilles, vit une dent maxillante, tant grosse que l'on en pourroit fere cent des communes des hommes de present. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 75 r°).

 

b)

[Par un compl. de nom]

 

-

Choses de mémoire. "Faits mémorables" : ...il devint le plus puissant et riche de la terre d'Egipte et, entre ses choses de memoire, fonda cent grandes cités, dont les plusieurs sont encore en estre. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 22 v°).

B. -

"Tout ce qui se produit ou constitue un état de fait"

 

1.

"État de fait qu'il convient de faire observer"

 

-

Grande chose. "Fait important qu'il faut noter, qui risque de faire difficulté" : Cestui Halaon prenostica en ce temps que quel grande chose adviendroit en bref jours en icelle terre, ce qui fut, car, tantost après, se apparut le chevalier blanc (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 103 r°).

 

2.

"Ce qui concerne qqn (ou un groupe), qui l'intéresse ; affaire" : ...mais, d'avoir raison de telz gens ignorans, je ne voy moyen que le vostre, mesmement sur leur fumier, qui veullent estre juges et parties en chose qui riens ne leur touche, et juges de la science dont ilz sont ignorans (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 6 v°). C'est bien dit en bestes, car il sont des gens qui ont plus de regard ès choses d'aultrui que ès leurs propres et ont plus de peur de faillir ès besongnes d'autre, que ès leurs. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 60 r°).

 

-

Les choses temporelles : Or est ainsi que, en la monarchie celeste, nous trovons double ordre. Car il y a un ordre dez choses temporeles celestes, et si a ordre dez intelligences, ou dez angres. (Songe verg. S., t.1, 1378, 67).

 

-

La chose publique : Tres doulce Vierge Marie, je vous recommande tous nos grans seigneurs royaulx et tous les aultres et par especial telz et telz et tous les gouverneux et officiers du royaume de France [et de la chose publique de la Crestienté]. (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 396).

C. -

"Ce dont il s'agit"

 

-

[Avec valeur anaphorique] : Et aussi je fuz esméu à ce faire, Dieu soit créu, Par très fervent et grant désir, à faire proffit et plaisir Plus à autres qu'a moy-méisme. Pour tant j'ay mis la chose en rime Et en petiz vers fleurissans, à celle fin que les lisans Puissent avoir quelque plaisance En lisant, pour la consonance Et mesure du plaisant mètre (LA HAYE, P. peste, 1426, 163).
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner

 Article 9/15 
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     CHOSE     
FEW II-1 causa
CHOSE, subst. fém.
[AND : chose ; DÉCT : chose ]

I. -

"Réalité ainsi désignée de manière volontairement imprécise" : C'est a dire, mon filz et ami : quel chose est meilleur que l'or ? Jaspe. (LA SALE, J.S., 1456, 20).

 

-

Ses choses. "Ses affaires, la conduite de sa propre vie" : C'est a dire, mon ami, que reveoir ses choses, quelles et comment sont, est souveraine prudence. (LA SALE, J.S., 1456, 24).

 

-

Chose publique

 

.

"République" : Et non obstant que ce fust celuy qui rendy la chose publicque de Romme dame de Cartaige... (LA SALE, Sale D., 1451, 252).

 

.

"Intérêt général" : Car marchandise et tous ars sont au bien et prouffit des seigneurs et au bien de la chose publicque, que chascun, commun et peuple, desire fort. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 14).

II. -

"Cause, motif" : Laquelle ordonnance et example je, translateur, ay voulentiers mis en cest livre pour deux choses souveraines... (LA SALE, Sale D., 1451, 186).

III. -

DR. "Cause" : Mais quant le prince escoute et respond benignement, il a ja le requerant a moicité sactiffait, et supposé que sa requeste fust ja du tout desraisonnable, sy s'en va il a moittié contens, et lui doulcement remonstrant que sa requeste seroit au prejudice de partie (...) ou que il commettera sa chose en justice (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 13).

 

-

Chose de fait : Et sur ce ordonnerent chose de fait. De celle ordonnance Licius Sipion appella ès deux aultres tribuns (LA SALE, Sale D., 1451, 256).

IV. -

"Être humain" : ...mais la vaillance (...) de Claudius Nero, d'une part, et la prudence de Livius Salinator, de l'autre part, ne souffrirent assembler les deux ducz de Cartaige, pour contraindre noz choses [nos soldats] qui moult estoient affoiblies et lassez (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 46). Et se l'avair (...) est amoureux, n'est point a croire que ce ne soit de meschant et vile chose, pour ne avoir cause de riens despendre. (LA SALE, J.S., 1456, 22).
 

La Sale Pierre Demarolle

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     CHOSE     
FEW II-1 causa
CHOSE, subst. fém.
[AND : chose ; DÉCT : chose ]

I. -

Concr. : ...Joffroy Teste-Noire (...) sentoit sa garnison pourveue de touttes choses (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 191). Ilz cherchierent partout et firent trourser et enfardeler draps, toilles, robes et pennes et touttes choses dont ilz pensoient à avoir prouffit (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 219). Assez près de là il y avoit une petite maison, en descendant des murs, et celle maison estoit toutte asseullée hors des aultres, et ung povre homme perementier y demouroit dedens, qui avoit veilliet jusques à celle heure et s'en devoit aler couchier. Ainsi comme le vent emporte le son des choses, il avoit oy parler sus les murs, car de nuit on oit moult cler. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 213). ...[Edouard III fut] enoins et sacrés le jour de la Nativité Nostre Signeur. (...) Et furent toutes ordenances aministrees, qui apertenoient a estre et a avoir, tant d'abis que d'autres coses, pour le dit jone roi, et li eglise de Wesmoustier apparillie tres reveranment. (FROISS., Chron. D., p.1400, 102). ...la se rafresqirent de tout ce que il lor besongnoit, de chevaus, de sellerie, d'armeures et de toutes aultres coses qui apertiennent a gens d'armes. (FROISS., Chron. D., p.1400, 113).

Appliqué à un être humain : ...ce duc Winchelant fut largues, doulx, courtois et amiables, et grant chose eust esté de luy, s'il euist longuement vescu, mais il morut en la fleur de sa joennesse (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 159).

II. -

Abstr. : ...quant ung homme est en sa force et en son venir, et il est bien de touttes parties (...) il puet sus le terme aprendre et concepvoir moult de choses. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 4). ...là, sus ce chemin, il me compta moult de choses, lesquelles je mis bien en ramenbrance et par especial des avenues de Bretaingne. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 5). "Se je ne cuidoye que vous ne me deuissiez grandement aidier (...) je me departiroie hors d'Angleterre et m'en yroie en Alemaigne delez le roy de Boesme ; je y seroie le bien venus et laisseroie les choses courrir ung temps tant qu'elles seroient appaisiés." (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 34). Arcevesque, les choses tourneront temprement aultrement que le roy, mon biau cousin, ne vueille ne que le duc d'Irlande ne ses facteurs ne cuident ; mais il fault tout faire par point et par raison, et tant attendre que les choses viennent à leur tour. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 44).

L'ensemble d'une situation : ...[le] duc de Bretaingne (...) avoit brisiet si grant fait que le voyaige de mer et pris celuy qui en devoit estre chief, le connestable de France, et raenchonné à cent mille frans et à quattre chastiaulx ; laquelle chose estoit grandement ou prejudice du roy, car on n'y povoit veoir nul tiltre de raison. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 1). Quant les cappitaines de ces pillars veirent que la chose alloit mal pour eulx, si monterent sus leurs chevaulx (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 7). ...ilz luy ostoient ses hommes et ses chevaliers qui loyaulement l'avoient servi et son pere le prince aussi, et monstroient que ilz le vouloient mettre hors de la couronne d'Angleterre. Si demanda conseil à ceulx qui delez luy estoient, comment il s'en pourroit sevir et que la chose luy touchoit de trop près. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 58). ...papes Jehans (...) descendi tantos a la dispensation faire dou mariage d'Engleterre et de Hainnau. Et li fu avis et a tout le colege que c'estoit une cose bien prise. (FROISS., Chron. D., p.1400, 157).

Chose à. "Matière à..." : ...nous avons veu celle barge, passet a sept jours, estriver contre le vent, et se voelt bouter en la mer et se ne puet. Il fault que ce soit cose a soupeçon, car chil qui sont dedens, ne voellent point venir a Bristo, mais l'esqievent et fuient ce que il pueent. (FROISS., Chron. D., p.1400, 88). Li consauls ne fu pas lons, la matere estoit toute clere a savoir que li rois en feroit ; ce n'estoit pas cose ne requeste a refuser. (FROISS., Chron. D., p.1400, 480).

Anaphorique, reprend la phrase précédente : ...on devroit dire messire Bertran du Glay-Aquin, et je vous diray dont ce sournom anciennement luy vint, selonc ce que j'ay oy recorder les anciens ; et c'est une chose toutte veritable, car on le treuve en escript en es anchiennes croniques de Bretaingne (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 8). Nouvelles vindrent en Galisse que le duc de Bourbon estoit venus en Espaigne et avoit amené grande chevalerie de France, et faisoit-on, en parlant, la chose plus grosse la moittié qu'elle n'estoit. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 122). ...on ne le tient pas en estat et fourme de roy, car il ne peut faire du sien sa voulenté. On l'a mis à pension et la royne aussy. Ce sont dures choses pour ung roy et une dame aussy. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 61).

Cataphorique, annonce une information suivante : ...c'est cose legiere a croire, que de toutes ces besongnes (...) li rois Phelippes estoit enfourmés. (FROISS., Chron. D., p.1400, 260). ...pesant cose li estoit de prendre les armes et le nom de ce dont il n'avoit encores riens (FROISS., Chron. D., p.1400, 341). Mais vous ferés une cose : vous vos (...) conforterés grandement, se vous alés en Engleterre et relevés la ducee de Bretagne en foi et en honmage dou roi d'Engleterre (FROISS., Chron. D., p.1400, 477). Vous avés deus ou trois coses qui grandement vous i pueent aidier et valoir avoecques le droit. Vous avés mise et cavance assés, et peuple de bonne volenté, qui desirent les armes, et qui point ne voellent estre wiseus. Si avés tres grant conmencement de requerir et calengier ce qui est vostre. (FROISS., Chron. D., p.1400, 229).

Valeur pronom. : Ceulx furent chargiet quel chose ilz devoient faire et dire (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 3). Arestés les (...) et leur priiés que il ne facent pas cose par quoi vostres voiages soit rompus. (FROISS., Chron. D., p.1400, 119). ...chils d'Artevelle fu si cremeus que nuls ne l'osoit courouchier ne contredire de cose que il vosist dire et faire. (FROISS., Chron. D., p.1400, 270). ...mesire Agoth, lor chapitainne (...) point ne s'esfreoit de cose que il veist (FROISS., Chron. D., p.1400, 626).

Ne ... chose. "Ne ... rien" : On dist, et voirs est, que il n'est chose si certaine que la mort, et chose si pou certaine que l'eure de la mort. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 185). ...je n'ay fait chose de messire Olivier de Clichon, dont j'en m'en repente, fors tant qu'il a eu si bon marchié que il s'en est partis en vie (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 16).

Ne ... autre chose. "Rien d'autre" : ...chevaulchoient sus le pays pour trouver aulcuns bons prisonniers. Aultre chose ne ramenoient-ilz en leur fort (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 191).

Autre chose : Depuis y ot aultres parolles retournées pour amener le duc à raison, mais touttes les responces de luy tournoient tousjours à celle conclusion. Quant ilz veirent que ilz n'en aroient aultre chose, ilz prindrent congié pour leur departement (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 17). ...le duc d'Irlande se tenoit delez le roy d'Angleterre en la marche de Galles, et n'entendoit à aultre chose, nuit et jour, fors que de venir à ses ententes (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 48).

Quelque chose : ...il vous respondera quelque chose. Se il dist : "Nous en arrons conseil", si prendez ce conseil brief (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 27).

Aucune chose : ...s'en vuelt trop bien enfourmer pour savoir en toutte la substance, et demanda à ceulx qui l'en enfourmoient, et qui aulcune chose savoir en quidoient, quel chose le conte d'Armignac mettoit avant (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 139). Aymerigot, vous estes bien tenu que vous fachiez aucune chose pour la dame, car vous eustes, n'a pas encoires troix ans, de son argent, V. mille frans pour le rachat du chastel de Merquel. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 210). ...pour venir a la verité et apaisier ma imagination, je ai lu tant ens es livres anciiens que je en quide savoir auqune cose (FROISS., Chron. D., p.1400, 37).

Nulle chose : Chils Messires Hues et messires Hues ses peres avoient le roi (...) atrait a lor volenté (...) Et li fils se tenoit tousjours dalés le roi. Et ne faisoit li rois nulle cose fors par son consel (FROISS., Chron. D., p.1400, 47).

Quel chose ? : "Et quel cose porons nous faire ?" (FROISS., Chron. D., p.1400, 56). ...li rois demanda a tous quel cose en estoit bonne a faire. Il respondirent que il s'en conselleroient. (FROISS., Chron. D., p.1400, 185).

Explétif : ...s'il avenoit chose que le conte Regnault de Guerles alast de vie à trespas devant ma fille, sans hoir de sa char, que ma fille paisieublement tenist et possessast comme son bon heritaige la conté de Guerles tout son vivant (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 150). Vous avez oy la substance ycy ung petit en sus. Si n'en ay que faire de parler aultreffois, ce seroit chose redicte. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 29). Trimilien, quelle chose estes-vous vous venus querre en ce pays ? Que fait monseigneur ? Ou se tient-il ? (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 56).

Laquelle chose : Des bestes avoient il assés, si en pooient mengier en seve et en roost, sans pain et sans seel, a laquelle cose, qant il lor touche, ils n'acomptent point granment (FROISS., Chron. D., p.1400, 146).

Toutes choses : ...auquns clers escripsent et registrent lors oevres et baceleries, par quoi elles soient mises et couchies en memores perpetueles. Car par les escriptures puet on avoir la congnissance de toutes coses (FROISS., Chron. D., p.1400, 37).
 

Froissart Jacqueline Picoche

 Article 11/15 
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     CHOSE     
FEW II-1 causa
CHOSE, subst. fém.
[T-L : chose ; GD : chose ; GDC : chose ; AND : chose ; DÉCT : chose ; FEW II-1, 541 : causa ; TLF V, 755a : chose1]

A. -

"Objet nombrable, susceptible d'appropriation" : ...on lui osta et embla à son hostel, à Chambly, les choses qui s'ensuivent, c'est assavoir : un chapperon double mi-parti de brunette d'un costé, et de l'autre rouge et brunette. Item, une houppelande de vert d'Engleterre fourrée d'escureux, longue jusques aus piez. Item, une espée du pris de trois frans. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 15). ...d'ilec vindrent à Rouen, en laquelle ville ledit d'Estain embla de la mercerie, comme cousteaux, bourse de cuir et autres menues choses, lesquelles il apporterent à Paris, et ycelles vendirent (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 70).

B. -

"Fait ou action" : Et dit que tele est la verité, et que autre chose ne sera jà contre lui trouvé, mais est homme de bonne vie et renommée. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 77).

 

-

Connoistre/confesser (une) chose. "Avancer qqc., reconnaître un fait" : ...et icelle bourse de cuir, pour ce qu'elle ne valoit riens, il avoit despecée et jettée aval lesdiz champs du Lendit. Et autre chose ne voult cognoistre. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 279). ...paravant ce, il n'avoit oncques eu tonsure ne porté ycelle, non obstant chose qu'il ait, paravant ce, dit, confessé ou proposé. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 90).

 

-

Enseigner chose. "Enseigner une manière, un tour" : Laquelle qui parle (...) li dist que elle se appaisast, et que elle li enseigneroit bien tel chose que par le moyen d'icelle sondit ami Hainsselin l'ameroit autant et plus que oncques n'avoit fait (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 354).

C. -

Au fig.

 

1.

Aucune chose. "Quelque chose"

 

-

(Ne) dire aucune chose. "Ne rien dire" : ...il qui parle vit bien et apperçut qu'il estoit mouche des Englois contre les François, et que aucune fois il passoit au plus prez des embusches faites par les François, et les advisoit sanz eulx dire aucune chose, et chevauchoit tout oultre au devant d'eulx (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 57).

 

-

Ne gagner aucune chose. "Ne rien gagner" : En laquelle ville de Rouen ilz ne gaignerent aucune chose (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 64).

 

2.

Ne...autre chose

 

-

Sans faire autre chose. "Sans rien faire d'autre" : ...et cuidoit entrer et monter ès chambres de leans, maiz il n'y pot ne osa monter, pour les chens de leans qui l'abayerent, etc., et s'en ala sanz autre chose faire. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 21).

 

-

Ne savoir autre chose. "Ne savoir rien d'autre" : Et autre chose ne plus ne scet de ce que dit est (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 84).

 

3.

"Objet d'un discours ou d'un jugement" : Margot la fist jurer, comme dit est dessus, que elle ne le accuseroit aucunement, pour chose qui li peust advenir. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 339). Ne scet elle qui parle quelle chose lesdiz compaignons respondirent à icelle prisonniere (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 264). Et dist, sur ce requis, que, XX ans sont passez et plus, par l'evesque de Troyes lui fu donnée premierement le signe de tonsure en sa chappelle de Troyes, lui donna une buffe, et le fist lire n'est record en quoy, ne quel chose il dist lors, pour le lonc temps qu'il a que ce fu. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 400).

 

-

Chose quelconque. "Quoi que ce soit" : Et autre chose ne li dirent ; et ne sera jà sceu ou prouvé contre elle que elle leur deist chose quelconques (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 266). ...mais, que se elle lui savoit donner, enseigner ou bailler conseil ne chose quelconques (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 305).

 

-

À quelque chose que ce feust. "À quoi que ce soit" : ...icellui Robinet dist à lui qui parle que de leur mestier d'orfaverie ilz ne faisoient ne ne gangnoient denier aucun en icelle ville de Harfleu ; et, pour ce, leur estoit besoing qu'ilz gangnassent leurs vies à quelque chose que ce feust. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 488).
 

Registre criminel du Châtelet Bernadette Suty / Monique Haas

 Article 12/15 
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     CHOSE     
FEW II-1 causa
CHOSE, subst. fém.
[T-L : chose ; AND : chose ; DÉCT : chose]

A. -

[Qualifié par un adj.]

 

-

La chose publique. "Le bien commun, qui concerne le peuple, les sujets d'un souverain" : Et meismement plus y est le roy tenu de mettre en bonne voye et morigener messieurs ses enfans, qui aprés luy doivent avoir le gouvernement de la chose publique, que ung pere de famille (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 46). [Le roi Charles VII défunt] Avoit peu de jours vagues, peu de heures sans fruit, moult de cures en la chose publique, laquelle tant plus la gouvernoit par soing, ce disoit, tant plus lui estoit joyeuse (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 321).

 

-

Entre autres choses. "Parmi divers éléments" : ...a dit entre aultres choses comme il avoit envoié devers le roy et luy avoit fait pluseurs offres et requestes (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 63).

B. -

[Avec valeur indéf.] (Il) n'est chose au monde que. V. monde
 

Chastellain Martine Moulin

 Article 13/15 
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     CHOSE     
FEW II-1 causa
CHOSE, subst. fém.
[T-L : chose ; GD : chose ; GDC : chose ; AND : chose ; DÉCT : chose ; FEW II-1, 541 : causa ; TLF V, 755a : chose1]

A. -

"Objet concret désigné d'une manière indéterminée" : ...trois choses rondes d'os à faire marques de marchans, vendues 1 escu. (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 58).

 

-

Au plur. "Objets concrets susceptibles d'appropriation, biens, possessions, propriétés" : Item deux homages que devont Phelippon de Mons et le dit Symon de Puyveaus, escuiers, de leurs choses des Oulmeaus, qui sont estimés et baillés pour dis souls de rente. (Doc. Poitou G., t.1, 1332, 404). ...un quartier de saulaye, qui jadis fut en vigne, siis en la parroisse de Saint Sonnin, entre les vignes dou dit sires, d'une part, et aux chouses Yvonnet Herbert, d'aultre (Cartul. Laval B., t.2, 1375, 281).

B. -

[Calque du lat. res publica] La chose publique. "Ce qui concerne l'ensemble des habitants d'un pays" : ...il [nostre bailli] se informast du prouffit ou dommage qui à nous, à la chose publique, aux diz habitans et au pais leur pourroit estre, se ladicte place estoit fortiffiée et emparée (Ch. VI, D., t.2, 1388, 32). ...ledict Jacques Cuer fust trouvé chargé que dès l'an CCCCXXIX, luy estant compagnon de la ferme de nostre monnoye de Bourges, il auroit fait forgier escus à moindre poix et loy (...) et par ce moien y avoit eu prouffit de vingt ou de trente escus pour marc, où il n'en devoit avoir que deux escus, en deffraudant et dérobant nous et la chose publique de nostre royaume, et commectant, en ce faisant, crime de faulse monnoye. (Doc. 1453. In : Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 6). ...en enfreignant nostredite ordonnance (...) au contempt, mespris de nous et a nostre très grant dommaige et de la chose publicque de nostredit royaume (Pol. Louis XI, G., Pièces justif., 1462, 417). ...pour le bien et entretenement de justice et de la chose publique de nostredit pays d'Anjou, soit neccessaire pourveoir et donner ordre à l'expédicion des causes d'appel ressortissans de noz juges à noz grans jours d'Anjou (Roi René vie L., 1467, 323). Et à ceste cause ledit suppliant nous a humblement fait suplier et requerir que, attendu ce que dit est et que pour le bien de la chose publicque d'environ ledit lieu de Saint Cassien est besoing et neccessité y avoir foires et marchés (Doc. Poitou G., t.12, 1483, 579).

C. -

Loc. Peu de chose. "Qqc. d'insignifiant" : Lesquelz marchans ont offert desdits sept balaiz 4 escus du carat et non plus et du gros balay six escus du carat et des deux gros saphirs 60 escus et des parles, diamens et autres petiz balaiz, rubiz et saphirs en offroient très peu de chose (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 104).
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

 Article 14/15 
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     CHOSE     
FEW II-1 causa
CHOSE, subst. fém.
[AND : chose ; DÉCT : chose ]

I. -

"Domaine, propriété" : ...lesdiz conseilliers s'informeront se par le stile il souffist de faire les criées en Chastellet ou regard des choses assises ou situées en la banlieue, ou s'il les convient signifier sur les lieux où ycelles choses sont assises (FAUQ., III, 1431-1435, 5).

II. -

[Avec valeur neutre] "Ce dont il s'agit"

 

-

Entre autres choses : ...et disoit en effect, entre autres choses, que le Roy est empereur en son royaume (FAUQ., I, 1417-1420, 63).

 

-

[Pour résumer un antécédent] Laquelle chose : Nous avons entendu depuiz nostre partement de nostre ville d'Arras que on met suz une taille en ce royaume, et que on a publié à Paris (...) que c'est de nostre consentement (...) laquelle chose, en tant comme touche ce que dit est, nous en avoir esté consentans, est bourde (BAYE, I, 1400-1410, 35).

III. -

Ne ... aucune chose. "Rien" : ...ycely maistre Loiz ne lui doit aucunne chose, ne n'est aucunement obligiez ledit Loiz envers lui d'ycelle somme dessus dicte. (BAYE, I, 1400-1410, 1).
 

Baye-Fauquembergue Denis Lalande

 Article 15/15 
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     CHOSE     
FEW II-1 causa
CHOSE, subst. fém.
[T-L : chose ; GD : chose ; GDC : chose ; AND : chose ; DÉCT : chose ; FEW II-1, 541a : causa]

"Chose"

I. -

[Qqc. de concr.] : Et trouvoient pain, vin, char et toutes choses propices que il leur failloit, par grant habondance. (ARRAS, c.1392-1393, 46). Lors vindrent ceulx de la ville en l'ost marchander et vendre de leurs marchandises. Et ceulx de l'ost leur vendoient des choses qu'ilz avoient conquises. (ARRAS, c.1392-1393, 236).

 

-

Au plur. Ses choses. "Sa fortune" : ...la faee bouta sa teste dedens l'eaue et devint serpente, n'oncques puis ne fu veue, et le dit chevalier declina petit a petit de toutes ses prosperitez et de toutes ses choses. (ARRAS, c.1392-1393, 4).

 

-

Avoir grand chose. "Posséder de grandes terres" : Il est vray que vostre pere, depar ses ancesseurs, doit avoir grant chose en la Brute Bretaigne, laquelle vous sera declaree ou pays. (ARRAS, c.1392-1393, 48).

 

-

Choses (terriennes). "Biens terrestres" : Et la tout chevalier de noble lignie qui y vouldront venir veillier la sourveille et la veille et le jour XXVe de juing, sans sommeillier, auront un don de toy des choses que on puet avoir temporelment des terriennes choses, sans demander ton corps, ne t'amour, en estat de mariage ou d'autre conjunction naturelle. (ARRAS, c.1392-1393, 13).

 

-

Chose qui y feust. "Quoi que ce soit" : Et noz gens passent tout par my leurs tentes sans y arrester ne prendre ne pillier chose qui y feust, car ainsi fu crié sur la hart. (ARRAS, c.1392-1393, 235).

 

-

Quelque chose : Et cilz s'en vont qui bien apperceurent que ly roys avoit trouvé quelque chose. (ARRAS, c.1392-1393, 8). Et quant vous donnez quelque chose, ne le faictes pas attendre longuement. (ARRAS, c.1392-1393, 85).

 

-

Chose qui guere vaille. "Chose de petite valeur" : Tres chiers sires, je vous requier, en remuneracion de tous les services que je fiz oncques a monseigneur vostre pere, dont Dieux ait l'ame, qu'il vous plaise a moy donner un don, lyquelx ne vous coustera ne forteresse, ne chastel, ne chose nulle qui guerres vaille. Lors respondy ly contes : S'il plaist a mes barons, il me plaist bien. Et cilz dirent : Sire, puis que c'est chose de si petite value, vous ne lui devez pas reffuser. (ARRAS, c.1392-1393, 32).

 

-

"Quelque chose" : Par foy, dist le conte, ce nom lui affiert tres bien pour deux cas, car vous estes nommee Melusigne d'Albanie, et Albanie en gregois vault autant a dire comme chose qui ne fault, et Melusigne vault autant a dire comme merveilles ou merveilleuse. (ARRAS, c.1392-1393, 47). Gardez vous que vous n'acroiez ja chose que vous puissiez bonnement paier. Et se par neccessité vous fault accroire, tantost que vous avez l'aisement, faictes en satisfaction. (ARRAS, c.1392-1393, 85).

II. -

[Qqc. d'abstr.]

A. -

"Action" : En toutes choses commencier on doit appeller le Createur des creatures, qui est maistre de toutes les choses faictes et a faire, qui doivent tendre a perfection de bien et les autres pervenir selon les vices des creatures. (ARRAS, c.1392-1393, 1). Dame, dist Remondin, j'ay trouvé si bonne verité es commencemens de voz paroles que vous ne me saurez chose commander que nulz corps humains puisse raisonnablement emprendre, que je n'emprengne a vostre plesir. (ARRAS, c.1392-1393, 30). ..sachiez que qui jamais rien n'encommenceroit, jamais ne seroit nulle chose achevee. Il fault avoir a la chose commencement et moyen ains que la fin. (ARRAS, c.1392-1393, 247). ...car chose hardiement entreprise et ensuye est a moitié faicte. (ARRAS, c.1392-1393, 283).

 

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Entreprendre/ faire une chose : Or vueillez savoir qu'il ne demourra pas pour peine ne pour travail que je n'assouisse vostre plaisir a mon povoir, se c'est chose que bons crestiens puist par honneur entreprendre. (ARRAS, c.1392-1393, 26). Et je vous jure, par le peril de l'ame de moy, que jamais cellui jour je ne feray ja chose qui vous puist estre atournee fors a toute honneur. (ARRAS, c.1392-1393, 26). Remondin, dist la dame, par moy n'emprendrez vous chose de quoy vous ne doiez venir a bon chief. (ARRAS, c.1392-1393, 30). Ma belle niepce, grant chose a ou faire l'estuet, et de deux maulx on doit prendre le plus petit, quant l'un en fault avoir. (ARRAS, c.1392-1393, 189). Et je vous jure par ma foy que je ne feray chose que je ne face pour le mieulx. (ARRAS, c.1392-1393, 189).

 

-

Venir pour autre chose : ...et ne suiz venus pour autre chose que pour en averer et savoir la verité. (ARRAS, c.1392-1393, 53).

 

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Chose accoustumee de longue main. "L'acte qu'on a l'habitude de faire souvent" : Et comment, sire chevalier, dist Anthoine, ne vous semble il pas que la chose acoustumee de longue main ne soit mieulx congneue de ceulx qui l'exercitent que celle qui est nouvellement emprise, et grieve moins ? (ARRAS, c.1392-1393, 155).

 

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Chose deue. "Devoir" : Sire, dit le nouvel chevalier, je n'ay fait chose dont vous me doyez point de guerredon. Car tout preudomme se doit prendre garde de l'onneur et du prouffit de son maistre ou de son seigneur ; et dont, puis que c'est chose deue, il n'y chiet point de guerredon. (ARRAS, c.1392-1393, 233).

 

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Conseiller chose a qqn : Et je ne vous conseilleray chose dont bien et honneur ne vous doye venir. (ARRAS, c.1392-1393, 26).

 

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Les choses secretes de qqn : Et que plus sera la personne grossiere, et plus a enviz le croira ; et plus sera deliee de engin et de science naturelle, et plus tost y aura affection que ce soit chose faisable, combien que les choses secretes de Dieu ne puet nulz savoir au cler. (ARRAS, c.1392-1393, 311).

B. -

"Événement, fait passé, présent ou à venir" : Et voit on que, quant uns homs n'aura oncques yssu de sa contree, qu'il a des choses veritables assez prez de sa contree et region, que jamais ne vouldroit croire par l'ouïr dire, s'il ne le voit. (ARRAS, c.1392-1393, 4). Haa, folz, ce dist ly contes, se tu savoies la grant et riche et merveilleuse adventure que je voy, tu en seroies tous esbahiz. Resmondin, qui n'y pensoit a nul mal, lui respondy : Mon tres redoubté seigneur, plaise vous a moy dire que c'est, s'il se puet faire, et aussi se c'est chose que je doye savoir. Par Dieu, dist ly contes, tu le sauras. (ARRAS, c.1392-1393, 20). Lors respondy Remondin que jamais ne le pourroit croire que tel chose feust veritable, car ce seroit contre raison que nulz homs peust avoir bien ne honneur pour faire mortelle trahison. Par moy, dist ly contes, Remondin, croy qu'il est tout vray, tout aussi vray comme je le t'ay dit. Par foy, dist ly enfes, ce ne croiray je ja, car ce n'est mie chose qui face a croire. (ARRAS, c.1392-1393, 21). Beaulx seigneurs, admenez Remondin, car les dames le demandent. Sa partie est toute preste. De ce se rirent tuit, et dirent que il ne lui en failloit ja tesmoing, car c'estoit bien chose creable. (ARRAS, c.1392-1393, 41). Monseigneur, c'est grant folie a vous, qu'on tient au plus saige prince que on saiche vivant, de mener telle douleur pour chose qui autrement ne puet estre, ne la ou on ne puet remedier. (ARRAS, c.1392-1393, 255). Se Gieffroy, vostre filz, a fait son oultraige par son courage merveilleux et fort, sachiez que de certain c'est pour le pechié des moines, qui estoient de mauvaise vie et desordonnee ; et en a Nostre Seigneur voulu avoir la punicion, combien que ceste chose soit incongnoissable quant a humaine creature, car les jugemens de Dieu sont si secrez que nul cuer mondain ne les puet comprendre en son entendement. (ARRAS, c.1392-1393, 255). ...car par hanter les diverses contrees et pays et nacions, et par lire les anciens livres et les entendre, congnoist on le vif et le vray des choses semblans increables. (ARRAS, c.1392-1393, 311).

 

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Amender une chose. "La changer" : Ma fille, laissiez ester ce dueil, car, en chose qu'on ne puet amender, c'est folie de s'en donner trop grant courroux (ARRAS, c.1392-1393, 120).

 

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Une chose advient à qqn. "Qqc. lui arrive" : Quant de ce je vous lerray ester le parler, et retourneray au conte Emery et Remondin, quel chose il leur advint cy après. (ARRAS, c.1392-1393, 17).

 

-

Comment la chose est allee de qqn. V. aller

 

-

Faire faire les choses ainsi qu'il lui plaist. "Arranger les choses à sa guise" : Monseigneur, dist Remondin, ne vous en vueille desplaire, car amours a tant de puissance que il fait faire les choses ainsi qu'il lui plaist, et je suis si avant alé en ce marchié que je n'en puis reculer (ARRAS, c.1392-1393, 36).

 

-

En toutes choses : Et sachiez que je pensoye moult fort a un mien affaire qui moult me touche au cuer, et je prye a Dieu qu'il m'en aide a yssir. Par ma foy, sire, dist la dame, c'est bien dit, car en toutes choses doit on appeller Dieu en son aide. (ARRAS, c.1392-1393, 25).

 

-

Les choses passees. "Le passé" : Je ne scay ne ne vueil enquester des choses passees ; puis que mes ancesseurs en ont eu l'onneur et en sont venus a leur dessus, il me souffist. (ARRAS, c.1392-1393, 239).

 

-

Choses feees. "Événements surnaturels" : Et croy que les merveilles qui sont par universel terre et monde sont les plus vrayes, comme les choses dictes faees, comme de pluseurs autres. (ARRAS, c.1392-1393, 2).

 

-

Choses invisibles : La creature de Dieu raisonnable doit entendre, selon que dit Aristote, que des choses invisibles, selon la distinction des choses qu'il a faictes ça jus, et que par leur presence de leur estre et nature le certifie, si comme saint Pol le dit en l'epistre aux Rommains, que les choses qu'il a faictes seront veues et sceues par la creature du monde. (ARRAS, c.1392-1393, 2).

 

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Merveilleuses choses. "Prodiges" : Or est ainsi, se tu veulz faire fonder un hospital et amortir une chappellerie pour l'ame de ton pere, ta tour demourra paisible, combien que jamais ne sera heure qu'il n'y avieingne plus de merveilleuses choses que en lieu de tout le chastel. (ARRAS, c.1392-1393, 300).

C. -

[Choses que l'on se dit, que l'on voit]

 

1.

[Ce que l'on se dit]

 

-

Dire autre chose de qqc. : Et ne m'en enquerez plus, car autre chose ne vous en sauroie dire. (ARRAS, c.1392-1393, 35).

 

-

Deviser de plusieurs choses : Et lors fu couchiee, et attendirent entour le lit, en devisant de pluseurs choses (ARRAS, c.1392-1393, 41).

 

-

Dire moult d'unes choses et d'autres. "Se raconter toutes sortes de choses" : La compte Gieffroy a son pere comment il vint a Romme, et comment il se confessa au pape, et comment il lui dist qu'il le trouveroit a Montferrat ; et dirent moult d'unes choses et d'autres l'un a l'autre ; et pria moult Gieffroy a son pere comment il voulzist retourner a son heritaige. (ARRAS, c.1392-1393, 278).

 

-

Parler d'unes choses et d'autres. "Parler de choses et d'autres" : Et quant ilz orent une piece parlé d'unes choses et d'autres (ARRAS, c.1392-1393, 36).

 

-

N'avoir oncques mais ouï la pareille chose. "N'avoir jamais rien entendu de pareil" : Et ceulx commencent a rire, et dirent que oncques mais n'avoient ouy la pareille chose. Mais quant ilz virent que Gieffroy avoit le bacinet embarré par force de coups, et son harnoiz desrompu, si ne ont talent de rire, car ilz voient bien que ce n'estoit mie a gas. (ARRAS, c.1392-1393, 299).

 

-

[Formule narrative]

 

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La chose serait moult longue. "Ce serait trop long" : Et ces preuves et autres en a on eues, dont qui en vouldroit deviser, la chose seroit moult longue. (ARRAS, c.1392-1393, 310).

 

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Prolonger la chose. "En dire plus" : Que vous en vouldroit [l. vauldroit] la chose proloingnier ? La bataille fu forte et horrible et l'occision moult hideuse (ARRAS, c.1392-1393, 218).

 

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Demener longuement une chose. "Parler longuement de qqc." : ...vous (...) estes mes hommes, qui veez plus cler en mes besoingnes que je ne fais, ne me conseilleriez chose qui ne feust mon prouffit et mon honneur ; si ne vous doy ne ne vueil desdire, mais suis preste d'obeir a vostre plaisir. Par Dieu, damoiselle, distrent les barons, vous dictes bien. A quoy vous seroit la chose longuement demenée ? Ilz furent fiancez a grant joye, et le landemain furent espousez. Et fu la feste grant et noble. (ARRAS, c.1392-1393, 170).

 

-

En partic. [Chose que l'on dit par écrit] : ...selon la juste cronique et la vraye histoire, sans y appliquier chose qui ne soit veritable et juste de la propre matiere. (ARRAS, c.1392-1393, 5). Et atant se taist l'ystoire des choses dessus dictes, et commence a parler et a traictier comment la dame commenca a fonder la noble forteresse de Lisignen (ARRAS, c.1392-1393, 45). Et se j'ay adjousté chose en ceste hystoire qui semble a aucuns increable, si le me veullent pardonner, car, selon ce que j'ay trouvé et peu sentir des anciens autteurs, tant de Gervaise comme d'autres anciens autteurs et philosophes, je repute ceste histoire et la cronique a estre vraye, et les choses faees. (ARRAS, c.1392-1393, 310).

 

2.

[Chose que l'on voit] : ...je cuide qu'onques homme, se Adam non, n'ot parfaicte congnoissance des euvres invisibles de Dieu, pour quoy il ne puist de jour en jour prouffiter en science et oïr ou veoir chose qu'il ne puist croire estre veritables, lesquelles le sont. (ARRAS, c.1392-1393, 3). Et moult ont grant merveille de la joe Anthoine. Et en verité ce estoit une estrange chose a veoir, mais la grant beauté qui estoit ou remenant de lui faisoit oublier cela, et aussi il ne lui messeoit pas granment. (ARRAS, c.1392-1393, 165).

D. -

[Objet d'une demande, d'un désir, d'une pensée...]

 

-

Desirer une chose : Hermine, belle fille, vous monstrez que vous ne m'amez gueires, quant la chose que je desiroye plus a veoir en ce monde devant ma fin, vous ne voulez acomplir ; or voye je bien que vous desirez ma mort. (ARRAS, c.1392-1393, 121).

 

-

Finer d'une chose : Par foy, sire, dist Uriiens, demandez hardiement, car se c'est chose de quoy je puisse finer, je le vous acompliray. (ARRAS, c.1392-1393, 120).

 

-

Promettre/ tenir chose : Gardez que vous ne promettez chose que vous ne puissiez tenir ; et, se vous promettez aucune chose, ne la faictes pas trop attendre, car longue attente estaint moult la vertu de don. (ARRAS, c.1392-1393, 85).

 

-

Demander chose : Or demandez chose raisonnable, et vous l'aurez, car moy ne povez vous avoir. (ARRAS, c.1392-1393, 305).

 

-

Vouloir/ desirer/ querir autre chose : Dont, respondy la dame, roy Elinas, je vous en tien bien pour excusé, et vous pry, se vous ne voulez autre chose, que vous ne laissiez ja a retourner pour ceste querele. Lors respondy ly roys : Tres chiere dame, autre chose quier je bien. Et quoy ? dist elle. Dittez hardiement. Ma chiere dame, puisqu'il vous plaist, je le vous diray. Je desire tant que nulle autre chose plus, d'avoir vostre bonne amour et vostre bonne grace. (ARRAS, c.1392-1393, 8).

 

-

Avoir bien autre chose à penser : Beaulx seigneurs, ne le rigoulez pas, car sachiez qu'il a bien autre chose a penser. (ARRAS, c.1392-1393, 41).

E. -

Ne... chose. "Ne ... rien" : Et sachiez que il ne doubtoit ne cremoit chose que nulz homs esprins et plain de feu de jeunesse et de hardement deust doubter ne cremir en regardant honneur. (ARRAS, c.1392-1393, 48).

 

-

Il n'y avait chose par quoi : Et furent ses plaies tentees, mais les mires dirent qu'il n'y avoit chose par quoy il se laissast aarmer, dont ilz louerent Dieu. (ARRAS, c.1392-1393, 233).

 

-

Il n'est chose au monde que : Mon tres redoubté seigneur et pere, il n'est chose ou monde que je vous refusasse jusques au mourir. (ARRAS, c.1392-1393, 121).

 

-

Ne se souvenir de nulle chose fors de : Elinas en fu tous abusez et si oubliez que il ne lui souvint de nulle chose fors de ce qu'il voit et oit, et demoura la en cel estat moult grant temps. (ARRAS, c.1392-1393, 6).

F. -

Loc.

 

-

Sur toutes choses. "Par-dessus tout" : Sur toutes choses je vous deffend orgueil. (ARRAS, c.1392-1393, 86).

 

-

Pour chose que. "Même si" : ...tant suivy Gieffroy au grant dent le roy et l'admiral que ilz approucherent fort du port de Japhe et se ferirent dedens, et Gieffroy et son navire après, que oncques n'y voult laissier a entrer, pour chose que on lui monstrast la multitude du peuple sarrasin qui estoit ja entré ou navire sur le port. (ARRAS, c.1392-1393, 220).

 

-

C'est petit de chose. "C'est peu de chose" : A cestuy parler estes vous venu Remondin, qui s'enclina devant le conte et le remercia de l'onneur et de la courtoisie qu'il lui avoit faicte. Par foy, Remondin, dist le conte, c'est petit de chose ; mais, se Dieu plaist, je vous feray mieulx. (ARRAS, c.1392-1393, 34).

 

-

C'est petite chose de... envers qqc. "C'est peu de chose en comparaison de" : Par foy, sire chevalier, dist Gieffroy, c'est petite chose de mon fait envers la puissance de mes deux seigneurs et freres, mais je vous mercie de ce que si liberaument m'avez accordé de venir avec moy, et je le vous meriray bien, se Dieu plaist. (ARRAS, c.1392-1393, 212).

 

-

Nulle chose du monde. "Rien" : Remond et Melusigne estoient a Mervent, et vint a un samedy que Melusigne se esconsoit de Remond cellui jour, comme il lui avoit promis que jamais le samedy ne mettroit peine d'elle veoir, et si n'avoit il fait jusques a ce jour, et n'y pensoit a nulle chose du monde fors ques a bien. Un pou devant disner lui vindrent nouvelles que son frere le conte de Forez le venoit veoir, dont il fu moult joyeux. Mais depuis en fut il moult courrouciez, ainsi comme vous orrez en l'ystoire cy près ensuivant. (ARRAS, c.1392-1393, 240).
 

Arras Jocelyne Bernardoff / Jean-Loup Ringenbach

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