C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

http://www.atilf.fr/dmf/definition/pain 
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 25 articles
 
 Article 1/25 
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     GAGNE-PAIN1          GAGNE-PAIN2     
FEW XVII *waiðanjan
GAGNE-PAIN, subst. masc.
[T-L : gäaignepain ; GD : gaaignepain ; DEAF, G1 gaaignepain ; AND : [gainpain]2 ; FEW XVII, 467a : *waiðanjan ; TLF IX, 13b : gagne-pain]

ARM. "Gantelet du chevalier muni de crispin" : D'un gantelet bien enganté Ne seroit nul ne bien armé, Si ques sans envïer .II. vaut, Quar fait et vouloir avoir faut. Bons sont touz les .II. ensemble Et convenables, ce me semble. Tel Continence ainsi doublee D'aucuns Gaaignepains est nommee, Quar par li est gaaingnié le pain Par qui rempli est cuer humain ; Et ce fu figuré pieça U pain que David demanda, Quar Achimelech ottroier Ne li vout onques ne baillier, Devant qu'il sceut quë engantez Des Gaaignepains fu et armez. Ceci se veus estudïer, U Livre des Rois puez trouver. Ces Gaaingnepains jadis avoit Saint Bernart, quant la fame estoit Delez li en son lit couchiee Toute nue et despoulliee, Quar comment qu'elle le tastast Et semonsist et excitast, Onques ne s'en tourna vers li Ne de son tast ne se senti. Ses mains si armees trouva Quë homme de fer le cuida ; Pour quoi confuse s'en parti Et sans li blecier s'en issi. Et ce firent les Gaaingnepains Dont il avoit armé ses mains. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 4214, 4222, 4225 et 4237). [Réf. à Sam. XXI, 3-5] Quant vestu l'o, tanstost je pris La double gorgiere et la mis Entour mon col et puis boutai Ma teste u hiaume et l'i muçai, Aprez je pris les gaaignepains Et l'espee dont je me çains (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331,4738). [Correspond à la citation de GAY I, 752b où il faut, après vérification sur ms., corriger la foliotation 54 en 34 ; autres ex. vers 10270, 10292]

REM. À la première citation correspond celle de GD IV, 193b (sans référence). Voir, à propos de la première attestation, le commentaire descriptif que fait le DEAF de l'objet. Selon K. Baldinger (DEAF, G 1), il s'agirait d'une déformation par étymologie populaire de canepin "peau de mouton chamoisée servant à faire des bourses et surtout des gants" d'étymologie incertaine.
 

Pèlerinages de Guillaume de Digulleville Béatrice Stumpf

 Article 2/25 
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     GAGNE-PAIN1          GAGNE-PAIN2     
FEW XVII *waiðanjan
GAGNE-PAIN, subst. masc.
[T-L : gäaignepain ; GD : gaaignepain ; DEAF, G1 gaaignepain ; FEW XVII, 467a : *waiðanjan ; TLF IX, 13b : gagne-pain]

MÉTIER. "Celui qui perçoit un salaire minime pour un travail occasionnel" : Cogneut aussi que, durant le temps qu'il a porté continuelment, puis sept ans ença, le pennier à la porte de Paris, et esté gaigne-pain illec et ès halles de Paris, il a aucune fois et par plusieurs, du nombre n'est record, quant il portoit herans en l'ostel d'aucuns habitans là il où il estoit envoyez, pour gaignier sa vie, a prins et appliqué à une fois un herent pour soy gouverner (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 278).

 

-

En appos. : Après lesqueles choses ainsi faites, et que Jehan Le Queux et Jehan Maumonté, varlez de la geole du Chastellet, orent tesmoignié et affermé par leurs seremens que, puis huit jours ença, ilz ont veu ledit prisonnier, qui est un très-povre varlet gaigne-pain, querant sa vie pour Dieu à Paris (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 276).
 

Registre criminel du Châtelet Bernadette Suty / Monique Haas

 Article 3/25 
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     GAGNE-PAIN1          GAGNE-PAIN2     
FEW XVII *waiðanjan
GAGNE-PAIN, subst. masc.
[T-L : gäaignepain ; GD : gaaignepain ; DEAF, G1 gaaignepain ; FEW XVII, 467a : *waiðanjan]

ARM. "Gantelet" : Item, un gantelet appelé gagne pain. (Ch. VI, D., t.2, 1422, 399).
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

 Article 4/25 
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     MANGE-PAIN     
FEW VI-1 manducare
MANGE-PAIN, subst. masc.
[T-L : manjüepain ; GD : manguepain ; FEW VI-1, 170b : manducare]

"Celui qui ne mange que du pain, c'est-à-dire pauvre qui n'a rien d'autre à manger que du pain" : Ceste main ci Coquinerie Nommee est et Truanderie. Hoguinenlo par non la claim Et qui apelle Mengu pain. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 9728). LE PÈLERIN. En ta hautaine contree Vois sens faire demouree Criant a l'uis : qui appelle ? Mangu pain par fain desvee Pour ma povre destinee Qui contre moi se revele. (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 778).

REM. Déjà ds GD V, 145c, d'où la date de c.1350 du FEW : la première citation est tirée de DU CANGE (Amsterdam Bibl. Philos. Herm. 108 : mengue pain), la seconde, de l'Impr. de c.1500 (manjue pain).
 

Pèlerinages de Guillaume de Digulleville Béatrice Stumpf

 Article 5/25 
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     PAIN     
FEW VII panis
PAIN, subst. masc.
 
 

-

À l'enfourner fait-on les pains + adj. V. enfourner

 

-

De tel pain soupe : Après ce fait Devers Amours Loiauté se retrait, Et dist einsi, que riens n'eüst meffait, Se d'autel pain li eüst soupe fait. "N'il n'est raisons Pour ce, s'il est vrais, loiaus et preudons, Qu'il soit de ceuls qui batent les buissons Dont li autre prennent les oisillons..." (MACH., J. R. Beh., c.1340, 125). Mais aux maris en est la coulpe, Et s'elles leur faisoient souppe D'autel pain, cause y averoient, Mais a nul fuer ne le feroient (DESCH., M.M., c.1385-1403, 291). A trompeur trompeur et demi ; Tel qu'on seme couvient cuillir ; Se mestier voy partout courir, Chascun y joue et moy aussi. Dy je bien de ce que je dy ? De tel pain souppe fault servir, A trompeur trompeur et demi ; Tel qu'on seme couvient cueillir. (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 383). Souvent tu as fait ton effort A moy abbatre ma maison, Pillé mes biens, moy mettre a mort Par engin et pâr traïson ; Car est venue la saison Quë a ton tort et par ta coulpe Tu as eü de tel pain souppe. (Compl. Dinant T., 1466, 32).

 

Rem. Morawski 869 : Il estuet avoir du pain a qui veult faire souppes ; Hassell 188, P7 ; DI STEF. 627c, pain.

 

-

De tout s'avise à qui pain manque. "Celui qui a faim réfléchit à tous les moyens de se procurer de la nourriture" : Je suis tresbien assis a table, Mais j'ay tresgrant faulte de pain, Qui n'est pas chose proffitable, Principalment quant on a faim ; Mais que j'aye le ventre plain De fruite ou d'herbes ne m'en chault ; Mengier couvient, il est certain : De tout s'avise a qui pain fault. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 7).

 

Rem. Hassell 188, P8.

 

-

Faim fait sembler bon le pain V. faim

 

-

[Sentence évangélique] L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui procede de Dieu : Et le temptateur vint et dit : si tu es filz de Dieu di que ces pierres soient faictes pain. Lequel respondit et dit : il est escript : L'omme ne vit pas seulement de seul pain mais de toute parole qui procede de la bouche de Dieu. (GERS., 1403, Oeuvres complètes G., 917).

 

-

Fou est qui quiert meilleur pain que de froment V. fou

 

Rem. Morawski 773 : Fous est qui queurt a meillor pain que de forment,

 

-

Il doit bien mourir de faim celui qui n'ose demander du pain à celui qui peut en donner V. faim

 

-

Il vaut mieux vivre sans pain que sans justice : Il devroit souvenir aux patrons du proverbe des vieilles des Sarrazins qui dient ainsi communement, Il vault mieulx vivre sans pain que sans justice. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 589).

 

Rem. Hassell 251, V130.

 

-

Le pain au fou est le premier mangé : M'a dessaisi du miex de ma chevance Par doulz regart qui va maint cuer emblant Où fausseté s'embat par decevance Avec biauté qui est de s'aliance Dont povreté m'a fait donner congé. Le pain au fol est le premier meingé. (MACH., App., 1377, 644).

 

Rem. Morawski 1044 : Le pain au fol mengue on avant ; Hassell 189, P16.

 

-

Maint par follement donner sont venus au pain demander V. donner

 

-

Mieux vaut noir pain fraindre et manger qu'étrange blanc querre à danger. "Il vaut mieux rompre et manger du pain noir que de chercher à avoir du pain blanc à volonté (ou en courant des risques) ; il vaut mieux vivre de privations en amour que de satisfaire ses désirs librement (ou en courant des risques de perdre son amour") : Long demourer amy changier Fait plusieurs fois et estrangier Mais le bon cuer envis l'estrange : Mieulx vault noir pain frandre et mengier Qu'estrange blancq querre a dangier. (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 275). [Pour la compréhension du contexte, pour la traduction, cf. M. Plouzeau, R. Lang. rom. 94, 1990, 148-149]

 

-

[Sentence] Mieux vaut le petit morceau de pain sec dans la joie et la paix que la maison pleine de richesses dans les querelles et les disputes : Au propos dessus dit de ce qui s'ensuit du fait de convoitise, dist Salemon en ses Proverbes cy dessus allegué, que mieulx vault la petite piece de pain seiche à joye et paix que la maison plaine de richesses à noise et contens. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 152).

 

-

N'avoir qu'un pain au four. "N'avoir plus longtemps à vivre" : ...que pourray je dire de ceulx (...) qui sont viés et anciens, plains d'ans et de jours mauvais, qui sont ja sur leur fosse, qui n'ont comme on seult dire que ung pain au four, et neantmoins ilz ne veullent penser ne considerer a leut fin qui tant approche, a la mort qui les tient et suit de sy pres (GERS., Cendres G., c.1402, 583).

 

-

On s'ennuie d'un pain manger. "On se lasse de toujours faire la même chose, de toujours voir la même personne..." : Ou soit au champs ou en chambre ou en lit, Estrange femme veult chascun à li traire, Soit vielle ou jeune, d'estat grant ou petit : Estrange dame ne puet à nulz desplaire ; Mais de privée se veult chascun retraire : D'un pain mangier se puet l'en ennuier, Ce dient ceulz qui femme ont en grenier. (MACH., App., 1377, 643). Les dames qui es hours estoyent les unes estoyent joyeuses et les autres courroucees tant pour leurs mariz freres et amis qu'elles y avoyent. Telle y vey son mary, qui bien eust voulu que jamais de la ne feust parti afin de renouveler. Car on dist communement que tousjours manger dun [l. d'un] pain ennuye. (Gil. Tras. W., c.1450, 92). Car on dit communement que on s'ennuye d'un pain mangier. (BUEIL, I, 1461-1466, 48). ...ung Foullon de Angleterre fust marié à une assez belle femme ; toute foys on se ennuye de ung pain manger. (TARDIF, Facéties Pogge D.H.-P., c.1490, 284).

 

Rem. Hassell 188, P9 ; DI STEF. 630a, pain.

 

-

On se tanne bien de pain blanc. "On finit par se lasser même des bonnes choses" : On se tenne bien de blanc pain (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 197). L'HOMME MONDAIN. ...Parlons du temps passé joyeux Et des faitz d'amours, je t'en prie [le religieux], sans tant souvent parler des cieulx : De menger pain blanc l'on s'ennuye. (ALECIS, Déb. omme mond. P.P., c.1500, 153).

 

Rem. Morawski 620 : D'un pain mengier se tenne len.

 

-

Pain sec, en paix, a grant saveur : Le povre menguë sa torte, Ses aux, [ses] oingnons sans cremeur. Paix sec, en paix, a grant saveur. (GAGUIN, Passe temps oisiv. T., 1489, 198).

 

Rem. DI STEF. 630a, pain.

 

-

Qui se veut de tout venger, son pain ne peut en paix manger V. venger

 

Rem. Hassell 244, V22.

 

-

Si on n'avait pas la pâte on ne feroit jamais le pain. "Pour fabriquer qqc. il faut des matériaux ; ici, pour raconter une histoire il faut la matière complète" : Chius qui l'istoire fist Godefroi le baron, I oublia à mètre tout le mellieur coron ; Mais chascuns si n'a mie chens et avision. Des matères enquère ne tien pais à fachon : Jamais qui n'aroit la paste le pain ne feroit-on ; Né tarte sans estoffe ne vaut mie .I. bouton. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 305).

 

-

Tel a peu de blé qui a assez pain cuit V. blé

 

-

Tel pain mange-t-on qu'on enfourna. "On récolte ce qu'on a semé" : Povre temps passé pleure et plaint, Pleure sepmaines et pleure ans Qu'il a gasté et se complaint Que Mort ne clot ses yeux plourans Et het les jours mal coullourans Esquelz fait mollin ne four n'a : Tel pain menge on qu'on enfourna. (TAILLEV., Passe temps D., c.1440, 144).

 

Rem. DI STEF. 628b, pain; Cf. aussi Morawski 322 : Ce n'est mengier qie pain prendre, 517 : De maintes se pourpense qui pain n'a, 618 : Dou pain à mon compere grant piece à mon filluel, 732 : Femme deshontee met son pain ou four, 773 : Fous est qui queurt a meillor pain que de forment, 869 : Il estuet avoir du pain a qui veult faire souppes, 896 : Il n'aura ja pou pain qui le brise, 1025 : Là où le pain fault tout est en vente, 1101 : Le pain est bon pour la faim, 1231 : Met pain à dent, si te vendra tallent, 1276 : Meauz vaut peins en met que escuz en paroi, 1391 : Ne vieigne demain s'il n'aporte son pain1576 : Pains chauz n'a que trois quartiers et li durs en a quatre, 1577 : Pains criez ne crieve ventre, 1578 : Pain et vin est la viande au pelertin, 1770 : Quelque pain, nule fain, 1813 : Qui a pain et bourras s'i trouve assez soulaz, 2060 : Qui pain a et santé riches est si nel set, 2082 : Qui plus beiche mains a du pain, 2109 : Qui quiert son pain ne leist mie, 2457 : Use de ton pain, tu seras frans, 2492 : Vistes piez et vistes mains ferent le pain des averes mains.
 

Lexique de proverbes Pierre Cromer

 Article 6/25 
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     PAIN     
FEW VII panis
PAIN, subst. masc.
[DÉCT : pain ]

"Pain" : Car par ainsi faire entre vous, femmes, trouveriez assez de gens sans pitié qui le pain vous osteroient de la main (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 192).
 

Pizan Joël Blanchard / Michel Quereuil

 Article 7/25 
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     PAIN     
FEW VII panis
PAIN, subst. masc.
[DÉCT : pain ]

"Pain"

 

-

P. métaph. [La corrélation de pain et chair, désignant métaphoriquement des pers., symbolise l'intensité des liens d'affection unissant deux êtres qui ont autant besoin l'un de l'autre pour subsister que d'une nourriture matérielle] : Aultre plaisance n'ay voulu Si n'est Jesus toute ma vie. Jhesus en grant joye receu, Jhesus, vous donnés ad moy vie, Jhesus m'amour et moy s'amie, Jhesus mon filz et moy sa mere, Jhesus ma tour et moy sa crie, Jhesus mon ris et moy sa chere, Jhesus mon pris, moy son salaire, Jhesus mon pain et moy sa cher (Pass. Auv., 1477, 166).

 

-

Au fig. "Méchanceté, coup tordu, sale tour" : Je n'en voulroye [l. vouldroye] pas manger, Mon seigneur, s'il estoit possible. Tieulx pains font les gens estranglier ; Maulvaistié est tousjours nuysible. (Pass. Auv., 1477, 112).

 

Rem. V. gasteau.
 

Passion d'Auvergne Jean-Loup Ringenbach

 Article 8/25 
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     PAIN     
FEW VII panis
PAIN, subst. masc.
[DÉCT : pain ]

"Pain" : ...si comme du pain, l'en ne fait pas conseil a savoir se il est bien a point cuit ou bien fait. (ORESME, E.A., c.1370, 192).
 

Oresme Charles Brucker

 Article 9/25 
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     PAIN     
FEW VII panis
PAIN, subst. masc.
[T-L : pain ; GD : pain ; GDC : pain ; DÉCT : pain ; FEW VII, 543b : panis]

"Pain"

 

-

Pain de froment. V. froment

 

-

Pain brun. V. brun

 

-

Gagner son pain. "Gagner sa subsistance" : Helas, chetifz, je suis Longin, Gaignier ne seroye pain ne vin, Pouvre creature que ne voit goute, Despreveuz suis de force toute. (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 111). BRIET, aveugle. (...) Viengne la mort qui me confonde, Quant je ne puis gaigner mon pain ! (Myst. st Laur. S.W., 1499, 199).

 

-

[Références bibliques]

 

.

Le pain du ciel. "La manne" : Ou desert, ou vous habitastes Par .XL. ans (...) La, Dieu vous fasoit tel service Car du pain du ciel vous vivéz (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 43).

 

.

[Institution de l'Eucharistie] : DEUS. (...) Ce pain que tenir me veéz, C'est mon corpz, ainsin le croiéz (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 171).

 

.

Pain des anges. "Pain eucharistique (en parlant de Jésus-Christ)" : GABRÏEL. O enfant de noble nature, Pain des anges bien eüreux, Tu rendras les humains joyeux En leurs donnant saincte paisture ! (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 216).

 

.

La fraction du pain. V. fraction

 

.

L'homme ne vit pas seulement de pain : SATHAN. (...) Se fils es de la majesté (...) Convertis ces pierres en pain (...) JHESUS. (...) Li homs ne vit point seulement Du pain qui est fait de froument, Mais de la parole anoncie De la bouche Dieu (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 80).
 

Mystères Jean-Loup Ringenbach

 Article 10/25 
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     PAIN     
FEW VII panis
PAIN, subst. masc.
[DÉCT : pain ]

"Pain"

A. -

"Aliment fait de farine cuite" : Pain et vin et chapons arez A vo plaisir. (Mir. femme roy Port., c.1342, 155). Vezci de pain deux piéces grosses. Tien : or menjue. (Mir. Theod., 1357, 113).

 

-

Blanc pain : Je vous donrray a grant foison Rost et pastez, poisson, blanc pain (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 242). ...je vous pri qu'au retourner Un chantiau me faciez donner De bon blanc pain. (Mir. st J. Paulu, c.1372, 131).

 

-

Noir pain : Jamais ne vivray fors de fruiz Et de noir pain. (Mir. st Guill., c.1347, 43).

 

-

Pain sacré. "Pain eucharistique" : Dame plaisant, (...) vous apportastes benignement L'encens c'on peut en pain sacré gouster. (Mir. st Val., c.1367, 172).

 

-

En partic. [Régime de pénitence] : L'EVESQUE. (...) Jamais de lui [l'abbesse] ne mesdirez, Car toutes deux mises serez Maintenant (...) au pain de doleur Et a l'iaue aussi de tristesce. (Mir. abbeesse, 1340, 95). Ne quier (...), Ne menger delicieux mès, Fors pain et yaue, si j'en ay, N'en lit de plume ne gerray. (Mir. parr., 1356, 11).

 

-

Au fig.

 

.

[À propos du corps d'un martyr livré aux lions] : Froment de Dieu sui qui attens A estre molu par les dens De ces lions, c'est de certain, A ce que je soie fait pain (Mir. st Ign., 1366, 111).

 

.

[À propos du Christ, panis angelicus] : ...car ainsi ceste amie Nous vint du pain des anges recreer. (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 247).

B. -

P. ext. "Nourriture"

 

-

Gagner du pain à qqn : UN VILAIN. (...) De vostre fille a vous me plain : N'avoie pour gangner du pain A mes enfans et a ma fame Q'un povre cheval, chiére dame, Que tolir m'a fait par ses gens (Mir. Berthe, c.1373, 206).
 

Miracles Pierre Kunstmann

 Article 11/25 
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     PAIN     
FEW VII panis
PAIN, subst. masc.
[DÉCT : pain ; FEW VII, 543b : panis]

Pain alis. "Pain sans levain" : ...doit il fuyr pain alis, vin trouble et expesses, lentilles faves et tous léguns fromage vieulx, char de beuf et toutes choses melancoliques et qui sont moult accetouzes (GORDON, Prat., c.1450-1500, II, 18).

REM. V. aussi opire.
 

Lexique de la langue scientifique Danièle Jacquart / Claude Thomasset

 Article 12/25 
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     PAIN     
FEW VII panis
PAIN, subst. masc.
[T-L : pain ; DÉCT : pain ; FEW VII, 543b-545 : panis]

A. -

Au propre. "Pain" : ...À quoy proffite et vault forment Pain composé de bon forment, Pur, convenable et esléu Et en bonne terre créu, Et soit le pain levé et cuit Moyennement, autrement nuist, Nompas trop vielx, n'aussi trop froiz ; Mais cuit d'un jour, ou deux ou troiz, Contenant un pou par manière De bren ou orge en sa matière (LA HAYE, P. peste, 1426, 89). Car tout pain moult délicatif Est par nature opilatif (LA HAYE, P. peste, 1426, 90). Cestui predist sur la revolucion de l'an la longue famine et la calamité de plusieurs ans et les grans maulx qui par icelle viendroient, car les plus fors tolloient le pain aux febles et se firent grandes incensions et les riches furent fort vexés par les pouvres. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 113 v°).

 

-

Miette de pain : Vous avez l'example du riche qui refusa une miette de pain, et on lui reffusa une goutte de eaue. (GERS., Annonc., a.1400, 238).

 

-

Estre du pain et de la table de qqn. "Faire partie de la domesticité de qqn" : Item, ont pasnage en ladicte forest pour leurs pors pour leurs garnissemens et de leurs servans qui sont du pain et de la table des moynes. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 90).

 

-

Estre mis au pain querre. "Être réduit à mendier" : Et suppose qu'il [le pauvre plaignant] ait sentence pour lui les commissaires pour eulx et pour les notayres en emporteront cent francs, et conviendra que cellui qui a eu la victoyre en parlement de son plaint soit desert et aucunesfoiz mis au pain querre. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 502).

 

-

Prov. Il vaut mieux vivre sans pain que sans justice : Il devroit souvenir aux patrons du proverbe des vieilles des Sarrazins qui dient ainsi communement, Il vault mieulx vivre sans pain que sans justice. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 589).

 

-

[Différents pains]

 

.

[P. oppos. à pain blanc] Pain bis. "Pain courant de qualité inférieure" : ...mais que la personne se garde des contraires, comme il fu dit dessus en l'art de medecine, et souverainement au prendre le Gastelet alis ["l'hostie"] qui donne vraye santé plus que ne fait le pain bis. (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 302). ...et toutesfoiz il sembla que le monde et par espicial les crestiens catholiques, facent la sourde oreille et soyent ennuyez de blanc pain. Et pource est il expedient que le pain bis qui est lassatif, c'est assavoir cestui foible dicte, de nouvel leur soit presente (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 97).

 

.

[Dans un cont. fig.] Pain blanc : ...et toutesfoiz il sembla que le monde et par espicial les crestiens catholiques, facent la sourde oreille et soyent ennuyez de blanc pain. Et pource est il expedient que le pain bis qui est lassatif, c'est assavoir cestui foible dicte, de nouvel leur soit presente (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 97).

 

-

Pain aux chiens. "Pain grossier pour les chiens" : ...item, les autres doivent porter le blé au moulin pour fere le pain aux chiens, et les autres doivent fourner le pain (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 98).

 

-

Pain de couvent. "Pain de qualité supérieure semblable au pain de chapitre (?)" : Item, sont tenus païer un septier d'avoine à l'ancienne mesure, cinquante harens, cinquante chandelles de cire de demi pié de long, XXV pains de couvent, un septier de vin de couvent, et ne les doivent fors une fois l'an (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 4).

 

-

Pain faitis. "Pain un peu moins fin que le pain blanc" : ...ung pain festierz [l. faitis] à Noël, quatre ouefs à Pasques, un froumage en may, et une geline à la my aoust, tout à celui qui tendra le ramage de ladicte forest. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 221). Et pour ce sont tenuz païer chacun an iceulx paroissiens au terme de la saint Remi un boessel de blé, un pain fetiz à Noël, IIII eufz à Pasques. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 223).

 

Rem. V. aussi faitis.

 

-

Pain tosté : Ilz doivent prendre et boire, au main, Un peu de vin, plaisant et sain, Qui de bonne oudeur soit doté O un petit de pain tosté. (LA HAYE, P. peste, 1426, 100).

 

Rem. Cf. F. Lecoy, Mél. A. Lombard, 1969, 101-107.

B. -

RELIG. "Hostie" : Aucune fois signifie une maniere de mutation et treschangement d'une substance en l'aultre, comme quant on dist que le corps de Jhesu Crist est fait du pain de l'ostie. (Somme abr., c.1477-1481, 110).

 

-

Pain à chanter. "Hostie non consacrée" : Et avecquez ce doivent [les religieux] avoir deux foux par an à Noël en l'office du secretain du lieu pour le pain à chanter en ycelle église. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 298).

 

Rem. Ce synt. se trouve ds FEW II-1, 220b : cantare, il manque ds FEW VII, 545a : panis.

 

-

Pain sacré : ...et par leur grant charité prenderont garde [le prieur et les frères], quant il sera tamps qu'il soit repeus du pain sacré celestial qui donne vie as angeles (MÉZIÈRES, Test. G., 1392, 315).

 

-

Pain de vie : ...car le Createur de toutes creatures singulierement avoit creé cestui noble vaissiau pour recevoir et herbergier en lui le Pain de Vie qui donne vie aux angres et aux hommes, c'estoit son propre corps, en cestui vaissiau precieux. (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 128). ...Beau Filz, tu doys recevoir le saint sacrement de l'autier, le pain de vie qui donne vie aux anges et aux hommes et a toutes les creatures, pour le remede de ta fragilite et de tes pechiez quotidiens (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 263). ...especiaument a l'eure que par grace il devera recevoir le pain de vie, le Saint Sacrement de l'autel (MÉZIÈRES, Test. G., 1392, 311).

 

-

Pain de sapience : Lors li metras la table de sobresse, la chandelle de vray[e] foy, le pain de sapience, le vin de compunccion, le sel de discrecion, le fruit de bonnes oeuvres. (GERS., Pent., p.1389, 84).
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner

 Article 13/25 
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     PAIN     
FEW VII panis
PAIN, subst. masc.
[DÉCT : pain ]

"Aliment cuit fait de céréales"

 

-

Pain blanc. "Pain de froment" : Et lendemain qui fut vint et deuziesme Fut a Rivole, puis a Suze logé, Tres bien receu, doulcement hebergé, Ses gens traictez de tres bonne façon Tant de gibier, de chair que de poisson, De vins, vïandes, de pain blanc et pain brun. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 321).

 

-

Pain brun. "Pain de seigle" : Et lendemain qui fut vint et deuziesme Fut a Rivole, puis a Suze logé, Tres bien receu, doulcement hebergé, Ses gens traictez de tres bonne façon Tant de gibier, de chair que de poisson, De vins, vïandes, de pain blanc et pain brun. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 321).

 

-

Pain de mai. "Pain de ménage". v. mai

 

-

[Formule jur. condamnant à un régime de subsistance rudimentaire] Au pain et à l'eau : Puisque la chose est approuvee A ta villayne mesprison Et qu'au vray la chose est trouvee, Je te condempne a la prison Pour y demeurer la saison, Au pain et a l'eau, de trois moys (LA VIGNE, S.M., 1496, 531).
 

La Vigne Annie Bertin

 Article 14/25 
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     PAIN     
FEW VII panis
PAIN, subst. masc.
[DÉCT : pain ]

"Pain" : Alors par la destresse des vivres, les patrons envoyerent le escripvain de la nave dedens le palescarme et escript audit messire Nicolle (...) soy merveillant que par l'omme qu'il avoit envoyé n'avoit de lui plus nulles nouvelles, et que seurement mandast largement de pain, de vin et d'aultres vivres (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 157).

 

-

Pain quérant. "Mendiant" : Et aprez [Sénèque] met ung aultre example de l'avarice de Anthiogus roy auquel un pain querant demanda aumosne d'un besant (LA SALE, Sale D., 1451, 215).
 

La Sale Pierre Demarolle

 Article 15/25 
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     PAIN     
FEW VII panis
PAIN, subst. masc.
[DÉCT : pain ]

A. -

"Pain" : Qui d'autre part veïst pingnier, Polir, cointoier, alignier Vallès tranchans et eaus parer Et pour leur maistre pain parer, Faire tailloirs, demander napes Et de leurs mains oster les rapes, L'un sëoir jus, l'autre troter, Et l'autre ses crotes froter, Laver et nettoier leurs mains, (...) C'estoit merveilles a vëoir. (MACH., R. Fort., c.1341, 144). Un prophete avoit en Judee, Abacuc, qui, une journee, Avoit fait viande en un pot D'orve et de lait au mieus qu'il pot, S'avoit dou pain en sa louvette Et de l'iaue en une cruchette, Pour porter ceaus qui labouroient Aus champs pour moissons qui estoient. (MACH., C. ami, 1357, 41). Messe oïsmes entierement, Bien et bel et devotement, Et puis nous alames mengier Ou nous heümes sans dangier Quanque solas et cuers demande De pain, de vin et de viande. (MACH., F. am., c.1361, 241). De la en Cracoe arriverent, Où les roys dessus dis trouverent, Qui à l'encontre leur venirent, Et moult grant joie leur feïrent. Comment il furent reçeü Honnouré, servi et peü De pain, de vin et de vitaille, De toute volille et d'aumaille, De poissons et d'autre viande, Il est moult fols qui le demande, Qu'on ne le doit pas demander, Pour ce qu'on n'i puet amender, Tant furent servi grandement. (MACH., P. Alex., p.1369, 40). Amenez selles et estriers, Roncins, courciers et bons destriers ; Pain, vin et planté de vitaille, Et gardez que becuit ne faille, Et ouvriers de toutes manieres, Fers, clos, panonciaus et banieres, Et toute chose necessaire Pour faire le chemin dou Quaire (MACH., P. Alex., p.1369, 53).

 

-

Pain de soile. "Pain de seigle" : Il n'avoit pas tous ses aviaus, Car souvent mangoit des naviaus, Des feves et dou pain de soile, D'un haran, d'une soupe a l'oile, Par deffaut de bonne viande. (MACH., C. ami, 1357, 104).

 

-

[Le pain utilisé pour célébrer la messe] : Mais il n'est nul esbatement Qui se puist penre nullement A celui qui son heritage Garde et s'onneur par vasselage, Après l'esbatement divin Qu'on fait de pain, d'eaue et de vin. (MACH., C. ami, 1357, 134). Elle fait toutes les karoles Par bours, par citez, par escoles, Ou on fait l'office divin Qui est fais de pain et de vin. (MACH., Prol., c.1377, 9).

B. -

Loc.

 

-

Faire d'autel pain soupe à qqn. "Lui rendre la pareille" : Après ce fait Devers Amours Loiauté se retrait, Et dist einsi, que riens n'eüst meffait, Se d'autel pain li eüst soupe fait. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 125).

 

-

Pain querir/querir son pain. "Mendier" : Quant j'ay mestier d'aucun conseil, A moy meïsmes me conseil ; Ne jamais n'iray pain querant, Quant je sui fils au Roy Priant, Einsois aray toudis assez (MACH., F. am., c.1361, 219). Douceur, charité ne confort Ne truis en homme de l'eglise ; N'i a celui qui me confort, Ne que se j'estoie de Frise Venus tous nus en ma chemise, Querans mon pain de jour en jour. (MACH., L. dames, 1377, 234).

 

-

Pain prier. "Mendier" : Tous ceus qu'il voloit eslever, Nuls homs ne leur pooit grever ; Ceaus qu'il voloit humelier, Il les metoit au pain prier, Et ceaus qu'il haoit jusqu'a mort, Il estoient en l'eure mort. (MACH., C. ami, 1357, 29).

 

-

Savoir plus que son pain mangier. "Être très habile, vaillant" : La fu li princes et ses freres, Li sires d'Absur, et li peres À la dame, et le tricoplier, Qui scet plus que son pain mengier ; Et si estoit li amiraus, Qui veoit faire tous ces maus, Et puis le conte de Rohais, Et maint autre, dont je me tais, Car trop embesongniés seroie (MACH., P. Alex., p.1369, 262).

 

-

Mangier son pain en son sachet : Car j'estoie tous arrudis Et d'oÿr leesce assourdis ; Et, perdu mon entendement Et mon amoureus sentement, En ma bouche n'avoit loenges De dames privees n'estranges (...). Mon pain en mon sachet menjoie Sans avoir leesce ne joie ; Et aussi(s) moult me desplaisoit Tout ce qui aus autres plaisoit. Et tout ce vint par une perte Qui fu pour moy trop mal aperte, Car depuis que je la perdi Leesce a moy ne s'aherdi, N'onques puis ne fis chiere lie (MACH., Voir, 1364, 104).

C. -

Loc. prov.

 

-

Le pain au fol est le premier mangié : Folle largesse pour croire faux semblant M'a dessaisi du miex de ma chevance Par doulz regart qui va maint cuer emblant Où fausseté s'embat par decevance Avec biauté qui est de s'aliance Dont povreté m'a fait donner congé. Le pain au fol est le premier meingé. (MACH., App., 1377, 644).

 

-

On s'ennuie d'un pain mangier : Ou soit au champs ou en chambre ou en lit, Estrange femme veult chascun à li traire, Soit vielle ou jeune, d'estat grant ou petit : Estrange dame ne puet à nulz desplaire ; Mais de privée se veult chascun retraire : D'un pain mangier se puet l'en ennuier, Ce dient ceulz qui femme ont en grenier. (MACH., App., 1377, 643).

 

-

Qui se vuet de tout vangier, son pain ne puet en pais mangier : : Saches souvent la vois dou pueple Quel parole de toy il pueple. S'elle est bonne, ren Dieu loange ; S'elle est mauvaise, ne t'en vange, Car qui se vuet de tout vangier, Son pain ne puet en pais mengier, Mais t'amende, eins que on te somme, Si feras ouevre de preudomme. (MACH., C. ami, 1357, 127).
 

Guillaume de Machaut Noël Musso

 Article 16/25 
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     PAIN     
FEW VII panis
PAIN, subst. masc.
[DÉCT : pain ]

"Pain"

 

-

un pain : Et fu ordonné que on laisseroit la tous harnois et tous charois, et que casquns ne presist q'un pain et le toursast derriere lui. (FROISS., Chron. D., p.1400, 131).

 

-

du pain : A l'endemain dedens heure de tierce, fu li hoos assés avitaillie. Et quisierent celle nuit toute nuit li four et s'i hasterent a faire dou pain. A painnes estoit la paste escaufee, qant il le traioient hors dou four et le metoient en sas et en paniers ; (FROISS., Chron. D., p.1400, 135).

 

-

ôter le pain de la main : : Et dura chils affaires bien .I. an, dont grans murmurations estoient parmi les bonnes villes de Flandres, et disoient toutes gens : "Chil de Gagant nous ostent le pain de la main." (FROISS., Chron. D., p.1400, 271).

 

-

au pain et à l'eau : A ce jour i tenoit li contes de Flandres ostagiers, et estoient au pain et à l'aighe en diverses prisons (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 251).
 

Froissart Jacqueline Picoche

 Article 17/25 
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     PAIN     
FEW VII panis
PAIN, subst. masc.
[T-L : pain ; GD : pain ; GDC : pain ; DÉCT : pain ; FEW VII, 543b : panis ; TLF XII, 790a : pain]

A. -

Au propre "Pain" : La table alerent aprester, Quar bien estoit temps de disner, Les uns les napes estendirent, Li autre dessur le pain mirent, Li autre du vin aporterent, Et en la coupe le verserent (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 970). Apres la grant refection, Qui par tout est de grant renon, Fist [Jésus] de .II. poissons et .V. pains A .Vm. hommes, dont remains Fu si grant, quant säouz furent Que touz plains en requellurent Ses deciples .XII. cophins A son commandement enclins. (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 7177). [Réf. au miracle de la multiplication des pains : Jean V, 9-13]

 

-

Pain blanc. "Pain de froment" : Mont de besoignes je ferai Et ja ne vous y apelerai, Et muërai le vin en sanc Et en char vive le pain blanc, Le bis aussi se je vouloie (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 1806).

 

-

[P. oppos. à pain blanc] Pain bis. "Pain courant de qualité inférieure, de couleur gris-brun, à cause du son qu'il contient" : « Saches, dist elle, en verité Quë aussi bien acoustumé Ai gros et bis pain ensachier Comme grans vïandes mengier » (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 10373).

 

-

Gros pain. V. gros

 

-

P. ext. "Toute espèce de nourriture indispensable à la vie" : Touz furent nés pour labourer Et pour leur pain painne endurer. (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 1912). JÉSUS À SATAN. "De pain seulement pas ne vit Homme, si com il est escrit, Mez de toutes les paroles Que Dieu dit en ses escoles..." (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 5087). [Réf. à Deut. VIII, 3, Matth. IV, 4 ; cf. Thesaurus proverbiorum Medii Aevi, t. 2, 1996, 112]

 

Rem. Cf. TL VII, 47-48 pour pain / peine.

B. -

RELIG.

 

1.

"Le pain eucharistique qui contient substantiellement le corps du Christ" : Que viande son cors estoit Et sanc boire, dont falloit User qui garder sa vie Vouloit que ne fust perie. Le pain qui sus la table estoit Dont chascun d'euz mengier devoit Apres unes graces qu'il dist... (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 7755). [Réf. à l'institution de l'Eucharistie chrétienne, Luc XXII, 19]

 

-

[En association avec vin] : Ce relief ci qui est donnez, Une heure est char et sanc nommez, Une autrë est dit et pain et vin (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 2735).

 

2.

[Désignation que se donne le Christ] Pain de vie. "Pain qui donne la vie éternelle" : Et se cestui pain veus nommer Bien dignement et apeler, Si di que, c'est le pain de vie Dont tout li mondes a sa vie (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 2795). JÉSUS. ...Il est certain, Qui croit en moi, il a vie, Quar je sui le pain de vie. De manne u desert vescurent Vos peres, mez touz moururent ; Mez de ce pain qui mengera, C'est de moi, jamaiz ne mourra. Ce pain pour certain ma char est, Pour la vie du monde prest. (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 7223). [Réf. à Jean VI, 48-51]
 

Pèlerinages de Guillaume de Digulleville Béatrice Stumpf

 Article 18/25 
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     PAIN     
FEW VII panis
PAIN, subst. masc.
[DÉCT : pain ]

"Pain" : ...en lieu qu'on le souloit servir de pain blanc, il fist mectre du pain bis. (C.N.N., c.1456-1467, 331).

 

-

Avoir son pain. "Être nourri, hébergé" : ...vous requier (...) que me facez avoir mon pain en quelque monastere devot (C.N.N., c.1456-1467, 94).

 

-

Manger le pain de qqn. "Être nourri par lui (en tant que serviteur)" : Mon maistre, je vous sers (...) pour gaigner vostre argent, menger vostre pain, faire bien et garder vostre honneur et vostre dommage empescher (C.N.N., c.1456-1467, 494).

 

-

Tenir une femme à pain et à pot. "L'entretenir (en tant que maîtresse)" : Entre les aultres chevaliers de Bourgoigne ung en y avoit nagueres, lequel, contre la coustume et usage du païs, tenoit a pain et a pot une donzelle belle et gente (C.N.N., c.1456-1467, 454).
 

Cent Nouvelles Nouvelles Roger Dubuis

 Article 19/25 
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     PAIN     
FEW VII panis
PAIN, subst. masc.
[T-L : pain ; GD : pain ; GDC : pain ; DÉCT : pain ; FEW VII, 543b : panis ; TLF XII, 790a : pain]

A. -

"Aliment composé de farine et d'eau" : ...laquelle qui parle leur bailla du fromaige et du pain et du vin, et fist ledit prisonnier fondre ledit fromaige, et firent des souppes dedens, lesqueles ledit prisonnier menga à la pointe de son coustel (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 559).

 

-

Pain benit : Dit encores que maistre Jehan Truquan a emporté du pain benoit, trois fueilles de pervenche, un charbon et deux brins de senevé, qui ont esté trouvé dedens sa couste (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 340). ...quant aus eschaudez et pain que l'en dit benoit, iceulx eschaudez sont de la Cesne de deux ou trois jeudiz absolus que elle a gardé, ainsi comme femmes ont acoustumé de faire, et samblablement dudit pain benoit est de celui qui leur fu donné à leurs noces (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 341).

 

-

Pain blanc : ...illec les garda et nourrit tant de mie de pain blanc comme de lait de femme (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 335).

 

-

Gagne-pain. V. gagne

 

-

Chercher/demander/querir son pain (pour Dieu). "Mendier" : ...depuis lequel temps, il est alez et venuz parmi Paris, despendu son argent, quis et serchié son pain pour Dieu parmi la ville de Paris (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 313). Ausquelx il qui parle respondi qu'il feroit voulentiers ce qu'ilz vouldroient, et que l'en ne lui donnoit riens, ne aux autres mendiens et querans leur pain et vie comme lui qui parle. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 453). ...[il] vit et apperceut l'uys d'un hostel qui estoit ouvert, ouquel hostel il entra, faignant qu'il demandast du pain pour Dieu. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 278).

 

-

Manger du pain de qqn. "Être en bon rapport avec qqn" : ...leur fu dist par ledit Simonnet, frere dudit Thiebaut, (...) que lui qui parle et les autres varlés de sondit frere ne mengeroyent d'ores en avant de son pain, se lui qui parle ou les autres varlés de sondit frere ne le vengoyent dudit sergent qui avoit injurié et villené très-grandement sondit frere. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 183).

 

-

Tenir qqn prisonnier au pain et à l'eau : ...[ils] conseillerent que elle feust tournée ou pillory, et, en oultre, tenue prisonniere au pain et à l'eaue un mois oudit Chastellet (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 201). ...[ils] furent d'oppinion, c'est assavoir : ledit maistre Robert, que elle feust tournée ou pilory, et tenue demi-an prisonniere au pain et à l'eaue, et li deffendu ne s'en entremettre d'ores en avant, à peine du feu (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 335).

B. -

"Masse déterminée de cet aliment de forme et de poids variables" : ...et dit qu'il lui semble que le sac où il le print estoit aussy gros, pour cause de ce qui estoit dedens, comme un pain de deux deniers ou environ. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 445). ...[ils] demanderent une choppine de vin, laquelle choppine ledit homme prisonnier ala traire, et elle leur bailla un pain de deux deniers. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 558).

C. -

"Masse de certaine substance"

 

-

Pain de cire : ...fu fait venir Jehannin de Soubz le Mur, dit Rousseau, prisonnier oudit Chastellet, pour souspeçon d'avoir mal prins et emblé, en l'ostel Gaultier de Ressons, espicier, demourant à Paris, en la grant rue Saint-Denis, un pain de cire pesant environ livre et demie (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 50).

REM. Le plur. n'a pas été relevé.
 

Registre criminel du Châtelet Bernadette Suty / Monique Haas

 Article 20/25 
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     PAIN     
FEW VII panis
PAIN, subst. masc.
[T-L : pain ; GD : pain ; GDC : pain ; DÉCT : pain ; FEW VII, 543b, 544 : panis ; TLF XII, 790a : pain]

A. -

"Aliment fait de farine pétrie et cuite" : ...avons ordené et accordé que (...) ne deverons ne porrons (...) donner ou assigner à quelcunque personne que ce soit, pain, prouvende ou mansion en quelcunquez maison, maladrerie ou hospital ne ensement donner ou assigner quelcunquez office dont le ville ait ou puest avoir le donnison, gouvrenance ou administration (Hist. dr. munic. E., t.1, 1356, 361). Audit de Mante, ledit jour, cinq solz, pour petit pain que on a fait toucher au chief de saint Jehan, pour l'envoier à la royne (Comptes roi René A., t.2, 1451, 389).

 

-

Pain biscuit. "Pain passé deux fois au four" : ...avoir fait molre, petrir, cuire et convertir en pain bescuit pour le bescuit du passage de la mer, six neuf muis de blé. (Clos galées Rouen M.-C., t.1, 1386, 304).

 

-

Pain de bouche. "Pain servant de plat de résistance" : ...LXXII aulnes de treillis (...) 2 s. 8 d. p. l'aulne, à faire XXIIII sacs, pour mettre pain de bouche et de commun (Comptes hôtel rois Fr. D.-A., 1383, 225).

 

-

Pain brun : Du dit Philippot, 1000 pains bruns, 3 d. le pain (Clos galées Rouen M.-C., t.2, 1347, 86).

 

-

Pain faitis. "Pain de ménage bis" : ...lesquelz dirent audit suppliant qu'ilz vouloient aller ou pays d'Aulnis gaigner argent à labourer ès vignes, et il leur respondit qu'il iroit volentiers avec eulx. Et alors il print son fessouer et deux pains fetiz en ung sac pour sa provision de la sepmaine ensuivante (Doc. Poitou G., t.11, 1469, 177).

 

-

Demeurer ensemble à pain et à pot. "Demeurer avec qqn en ayant tout en commun" : Si plusieurs personnes coustumiers estrangiers mectent indivisement leurs biens meubles avecques personne noble, et semblablement y ait ses biens, et demeurent ensemble par an et par jour et plus à pain et à pot à une despence commune, ceste compaignie n'acquiert point de communicté es biens l'un de l'autre pour raison de la noble personne qui auroit esté estrange, laquielle n'acquiert point de communicté (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.2, 1437, 231).

 

-

[À propos du régime imposé à un prisonnier]

 

.

Demeurer au pain et à l'eau : ...nous voulons et ordenons (...) qu'il soit et demeure en ycelle prison à un moys au pain et à l'eau. (Ch. VI, D., t.2, 1382, 231).

 

.

Estre et mourir au pain de douleur et à l'eau de tristesse : Si fu condempné (...) à courre la ville de Paris par les rues et quarrefours sus I tumerel, liez en sa teste une coronne de parchemin où la cause de sa condempnation estoit escripte de grosses lettres roiges (...) ; et puis [fu condempné] à estre perpetuelment et morir en chartre perpetuele au pain de douleur et à l'aye de tristece (Conf. Jug. Parlem. Paris L.L., 1344, 156).

 

Rem. 1. Expr. faisant réf. au passage de la bible, Is. XXX, 20 : «Le Seigneur vous donnera du pain dans l'angoisse Et de l'eau dans la détresse». 2. Cf. J. Trénel, L'Anc. Testament et la lang. fr. du Moy. Âge, 1904, 444.

 

-

Estre hors du pain du pere ou de la mere. "Être hors du toit familial" : Encore est-il ordenet que nuls ne nulle n'ait que 2 estaus dou plus en le ditte halle, et l'un d'ales l'autre. Et plus n'en puet-on acquerre pour nul de ses enfans, se anscois n'est li enfes hors dou pain dou pere u de le mere. (Drap. Valenc. E., 1344, 267).

 

-

Querir son pain. "Mendier" : ...par vertu des quels dons tous les biens meubles et heritaiges de la dicte exposante ont esté pris, occupés, donnez et distribuez, aussi bien ceulx de son chief comme autres et telement que il ne li est rien demouré dont elle et son dit [filz] puissent vivre, et pour ce soit en aventure de querir son pain (Doc. Poitou G., t.4, 1372, 161).

 

.

Mettre qqn au pain querre. "Réduire qqn à la mendicité" : Lequel Servier et ledit suppliant burent ensemble avant de partir et dirent adieu l'un à l'autre, et après le departement dudit Servier, ladite femme dudit suppliant dist à icellui suppliant que ledit Servier le menaçoit de le mettre au pain querre et de vendre ladite boucherie (Doc. Poitou G., t.10, 1457, 24).

B. -

En partic.

 

1.

LITURG.

 

-

Pain à chanter. "Hostie" : Raoulet le Gay, sommelier de chappelle le Roy, pour pain à chanter achatté par lui pour les messes dudit Seigneur ou voyage de Languedoc (Comptes hôtel rois Fr. D.-A., 1389, 255). Deux boittes d'argent à mectre pain à chanter (Comptes Lille L., t.2, a.1467, 15).

 

-

Pain benit. "Pain distribué aux fidèles au cours de la messe, pour symboliser l'union qui doit régner entre eux" : Jehan Huitasse, pour le pain benoit de la parroiche en la maison, où il et les autres genz du Roy demorent à Londres, 5 d. ob. (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1359-1360, 233). ...laquele femme avoit cedit jour de dimenche fait le pain benoit en l'eglise de ladicte ville (Chancell. Henri VI, L., t.2, 1432, 228).

 

2.

Pain d'espices. "Gâteau fait avec de la farine, du miel et des épices" : ...Jehan Regnart, faiseur de pain d'espices (Comptes Paris V.L.D., t.1, 1451-1453, 783).

C. -

P. anal. "Masse comparée à un pain"

 

1.

Sucre en pain : ...16 livres de sucre en pain, 17d. livre, valent 22s. 8d. (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1359-1360, 206).

 

2.

Pain de fusil. "Métal précieux moulé en forme de fusil et mis en relief sur un tissu" : Item IJm de penoncheaux pour lances, de bouquerran, moittié noir et moittié bleu, pains de fusilz et flambes dorées d'or party et les pierres d'argent et le champ emply de flambettes vermeilles faites à manière de feu (Comptes Lille L., t.1, 1421-1422, 184).
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

 Article 21/25 
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     PAIN     
FEW VII panis
PAIN, subst. masc.
[DÉCT : pain ]

I. -

"Pain, aliment fait de farine pétrie et cuite" : Or povez sentir en quel estat estoient povres gens qui n'avoient ne pain, ne vin, n'argent, ne busche, et qui avoient povre mestier et foison d'enfans. (BAYE, I, 1400-1410, 213). ...pour conferer sur les advis qui avoient esté fais pour mettre pris raisonnable au pain et au harenc que on vendoit à Paris. (FAUQ., I, 1417-1420, 347).

 

-

Pain de douleur. "Pain que l'on distribue journellement aux prisonniers" : Puiz a esté declaré estre attaint et conveincu de crime de lese magesté (...) et condempné en chartre perpetuel à pain de doleur et eaue d'angoisse (BAYE, II, 1411-1417, 249).

II. -

"Masse déterminée de cet aliment (ayant une certaine forme, un certain poids, etc.)" : ...Jehan Bard, sergent et boulengier, prisonnier en la Conciergerie pour occasion de certaines faultes par lui faictes en son mestier de boulengerie en faisant trop petit pain (FAUQ., I, 1417-1420, 285). Il sera dit que la Court a moderé et modere les arrerages du temps passé desdiz IIJc grans pains blans, dont chascun pain doit peser XXXXIIJ onces cuyt (FAUQ., III, 1431-1435, 51).
 

Baye-Fauquembergue Denis Lalande

 Article 22/25 
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     PAIN     
FEW VII panis
PAIN, subst. masc.
[T-L : pain ; GD : pain ; GDC : pain ; DÉCT : pain ; FEW VII, 543b : panis]

"Pain" : Et [les ouvriers] trouvoient pain, vin, char et toutes choses propices que il leur failloit, par grant habondance. (ARRAS, c.1392-1393, 46). Et lors [la dame] fist chargier pain et vin, poulaille, foings, avoines, et envoier a Gieffroy, qui oncques n'en retint rien, mais bien souffry que qui en voult avoir pour son argent, en eust. (ARRAS, c.1392-1393, 210).
 

Arras Jocelyne Bernardoff / Jean-Loup Ringenbach

 Article 23/25 
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     TAILLE-PAIN     
FEW XIII-1 taliare
TAILLE-PAIN, adj.
[GD : taillepain ; FEW XIII-1, 49b : taliare ; TLF XV, 1320a : taille- (taille-pain)]

"Qui sert à couper le pain" : ...icellui Jamet (...) sacha un petit coustel taillepain qu'il avoit à sa saincture (Doc. Poitou G., t.7, 1417, 322).
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

 Article 24/25 
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     TRANCHE-PAIN     
*FEW XIII-2 *trinicare
TRANCHEPAIN, adj.
[GD : tranchepain]

"Qui sert à couper le pain" : ...tempté de l'ennemi, comme dit est, mal print sur ledit estal un coustel tranchepain à femme, sanz gueine, et garny à deux viroles d'argent, duquel coustel il a esté trouvé saisy (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 72).

Rem. À rattacher à FEW XIII-2, 283b : *trinicare.
 

Registre criminel du Châtelet Bernadette Suty / Monique Haas

 Article 25/25 
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     TRANCHE-PAIN     
*FEW XIII-2 *trinicare
TRANCHE-PAIN, adj.
[GD : tranchepain]

"Qui sert à couper le pain" : ...un petit coustel trenche pain (Doc. Poitou G., t.5, 1384, 218). ... [il] tira ung petit coustel tranchepain, qu'il avoit, et en fery ledit feu Colin par la poictrine. (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1426, 314).

REM. À rattacher à FEW XIII-2, 283b : *trinicare.
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

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