C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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PAIN
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20 exemples
 1 Après ce fait Devers Amours Loiauté se retrait, Et dist einsi, que riens n'eüst meffait, Se d'autel pain li eüst soupe fait. "N'il n'est raisons Pour ce, s'il est vrais, loiaus et preudons, Qu'il soit de ceuls qui batent les buissons Dont li autre prennent les oisillons..." (MACH., J. R. Beh., c.1340, 125).
 2 Mais aux maris en est la coulpe, Et s'elles leur faisoient souppe D'autel pain, cause y averoient, Mais a nul fuer ne le feroient (DESCH., M.M., c.1385-1403, 291).
 3 ...que pourray je dire de ceulx (...) qui sont viés et anciens, plains d'ans et de jours mauvais, qui sont ja sur leur fosse, qui n'ont comme on seult dire que ung pain au four, et neantmoins ilz ne veullent penser ne considerer a leut fin qui tant approche, a la mort qui les tient et suit de sy pres (GERS., Cendres G., c.1402, 583).
 4 Ou soit au champs ou en chambre ou en lit, Estrange femme veult chascun à li traire, Soit vielle ou jeune, d'estat grant ou petit : Estrange dame ne puet à nulz desplaire ; Mais de privée se veult chascun retraire : D'un pain mangier se puet l'en ennuier, Ce dient ceulz qui femme ont en grenier. (MACH., App., 1377, 643).
 5 Les dames qui es hours estoyent les unes estoyent joyeuses et les autres courroucees tant pour leurs mariz freres et amis qu'elles y avoyent. Telle y vey son mary, qui bien eust voulu que jamais de la ne feust parti afin de renouveler. Car on dist communement que tousjours manger dun [l. d'un] pain ennuye. (Gil. Tras. W., c.1450, 92).
 6 Car on dit communement que on s'ennuye d'un pain mangier. (BUEIL, I, 1461-1466, 48).
 7 ...ung Foullon de Angleterre fust marié à une assez belle femme ; toute foys on se ennuye de ung pain manger. (TARDIF, Facéties Pogge D.H.-P., c.1490, 284).
 8 On se tenne bien de blanc pain (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 197).
 9 L'HOMME MONDAIN. ...Parlons du temps passé joyeux Et des faitz d'amours, je t'en prie [le religieux], sans tant souvent parler des cieulx : De menger pain blanc l'on s'ennuye. (ALECIS, Déb. omme mond. P.P., c.1500, 153).
 10 Le povre menguë sa torte, Ses aux, [ses] oingnons sans cremeur. Paix sec, en paix, a grant saveur. (GAGUIN, Passe temps oisiv. T., 1489, 198).
 11 Chius qui l'istoire fist Godefroi le baron, I oublia à mètre tout le mellieur coron ; Mais chascuns si n'a mie chens et avision. Des matères enquère ne tien pais à fachon : Jamais qui n'aroit la paste le pain ne feroit-on ; Né tarte sans estoffe ne vaut mie .I. bouton. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 305).
 12 Povre temps passé pleure et plaint, Pleure sepmaines et pleure ans Qu'il a gasté et se complaint Que Mort ne clot ses yeux plourans Et het les jours mal coullourans Esquelz fait mollin ne four n'a : Tel pain menge on qu'on enfourna. (TAILLEV., Passe temps D., c.1440, 144).
 13 A trompeur trompeur et demi ; Tel qu'on seme couvient cuillir ; Se mestier voy partout courir, Chascun y joue et moy aussi. Dy je bien de ce que je dy ? De tel pain souppe fault servir, A trompeur trompeur et demi ; Tel qu'on seme couvient cueillir. (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 383).
 14 Souvent tu as fait ton effort A moy abbatre ma maison, Pillé mes biens, moy mettre a mort Par engin et pâr traïson ; Car est venue la saison Quë a ton tort et par ta coulpe Tu as eü de tel pain souppe. (Compl. Dinant T., 1466, 32).
 15 Je suis tresbien assis a table, Mais j'ay tresgrant faulte de pain, Qui n'est pas chose proffitable, Principalment quant on a faim ; Mais que j'aye le ventre plain De fruite ou d'herbes ne m'en chault ; Mengier couvient, il est certain : De tout s'avise a qui pain fault. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 7).
 16 Et le temptateur vint et dit : si tu es filz de Dieu di que ces pierres soient faictes pain. Lequel respondit et dit : il est escript : L'omme ne vit pas seulement de seul pain mais de toute parole qui procede de la bouche de Dieu. (GERS., 1403, Oeuvres complètes G., 917).
 17 Il devroit souvenir aux patrons du proverbe des vieilles des Sarrazins qui dient ainsi communement, Il vault mieulx vivre sans pain que sans justice. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 589).
 18 M'a dessaisi du miex de ma chevance Par doulz regart qui va maint cuer emblant Où fausseté s'embat par decevance Avec biauté qui est de s'aliance Dont povreté m'a fait donner congé. Le pain au fol est le premier meingé. (MACH., App., 1377, 644).
 19 Long demourer amy changier Fait plusieurs fois et estrangier Mais le bon cuer envis l'estrange : Mieulx vault noir pain frandre et mengier Qu'estrange blancq querre a dangier. (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 275).
 20 Au propos dessus dit de ce qui s'ensuit du fait de convoitise, dist Salemon en ses Proverbes cy dessus allegué, que mieulx vault la petite piece de pain seiche à joye et paix que la maison plaine de richesses à noise et contens. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 152).
Lexique de proverbesPierre Cromer
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