C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

http://www.atilf.fr/dmf/definition/venger 
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 Article 1/13 
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     VENGER     
FEW XIV vindicare
VENGER, verbe
[]
 

-

Celui ne se venge pas qui occit son ennemi et puis est mis à mort : ...qui pourroit par sens et advis faire qu'il perdist ceulx par qui il vault plus que ung autre et qu'il demourast seul, nous en venrrions lors prendre vengance plus legierement et seurement. Car celui ne se venge pas qui occist son ennemy et puis est mis a mort. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 4).

 

-

Qui se veut de tout venger ne peut son pain manger en paix : Saches souvent la vois dou pueple Quel parole de toy il pueple. S'elle est bonne, ren Dieu loange, S'elle est mauvaise, ne t'en vange, Car qui se vuet de tout vangier, Son pain ne puet en pais mengier, Mais t'amende, eins que on te somme, Si feras ouevre de preudomme. (MACH., C. ami, 1357, 127).

 

Rem. Hassell 244, V22.

 

-

Tel a pardonné son outrage, qui s'en vengera près ou loin V. outrage

 

-

Tel croit son deuil venger qui ne fait que l'engranger ("l'agrandir, l'augmenter") V. deuil

 

-

Tel cuide venger son outrage (...) que sur lui tourne la folie : Tel cuide vengier son outraige Pour autruy faire grant dommaige Que sur luy torne la folie. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 118).

 

-

Tel cuide venger sa honte qui l'accroît : La quarte, se bien m'en recorde, Estoit Pais qui tenoit Concorde Par le doy, amiablement, Et li disoit moult doucement, De cuer riant, a chiere lie : "Ma douce suer, ma chiere amie, Se nous volons vivre en leësse, En pais, en repos, en richesse, De tout ce qu'on puet faire et dire, N'en mettons a nos cuers point d'ire, Et ne nous chaille dou dangier Qu'on appelle contrevangier, Car tels cuide vangier sa honte Qui l'acroist et qui plus s'ahonte." (MACH., J. R. Nav., 1349, 178). Cy povons a un seul coup avoir tout le lignaige, et cellui qui telle honte nous a faicte. Et cilz lui respondent que ja pié n'en eschappera que tout ne soit mort. Mais, si comme le proverbe dit : Tel cuide vengier sa honte qui l'accroist. Ainsi fut il du chastellain et de ses parens. (ARRAS, c.1392-1393, 70). Moult desire cil conte a revengier ses drois Encontre Ciperis qui ot sept fis a roix. Mais tel cuide se honte vengier aulcune fois Que plus le multeplie, se lui croit ses anois. (Cip. Vignevaux W., p.1400, 163). - Benoite soit la dame, dist Zephyr, qui Passelyon te nomma, car oncquez plus fier homme je n'acquointay, combien que cause n'ay de m'en plaindre, car ce me vient par mon pourchas. Mais se ne m'en vengoie en tamps et en lieu, tenu seroie pour nice. - Par ma foy, dist Passelion, tel cuide bien vengier sa blasme qui l'accroit. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 740). Mais Passelion, qui aucunement se cuida vengier, ressambla cellui qui cuide vengier sa honte, mais il l'acroist. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 790). Là en y eut plusieurs des jousteurs attendans à leur tour, qui pensèrent bien d'eux mettre en peine de venger leurs compagnons ; mais on dit communément : "Tel cuide venger sa honte qui l'accroist," laquelle chose advint ainsi à aucuns, comme ci-après pourrez oyr. (Faits Lalaing K., c.1470, 57).

 

Rem. Morawski 1185 : Mal venge sa honte qui la croist, 2351 : Teus cuide venchier sa honte qui la croist ; Hassell 137, H68 ; DI STEF. 869a, vengeance.

 

-

Tel cuide son honneur venger qui quiert sa douleur et sa honte : Ains que tu vueilles commencer D'un oultraige toy revengier, Premierement bien dois penser A l'advenir et au dangier ; Tel cuide son honneur vangier Qui quiert sa douleur et sa honte ; La fin par rayson fault jugier, En tous fais bien faire son compte. (GARIN, Compl., 1460, 81).

 

-

Tel se cuide venger qui enforcit son deuil : ...et quant il [Doolin] vit son frere [de Lambert], il le frappadu baston sur les reins et le debrisa tout et le fit tresbucher à terre tout mort que oncques ne dist mot, et puis Doolin le getta aval les degrez du pié. Et quant Doolin l'eut getté, Lambert, qui avoit brisé le bras, se leva et pour lui et pour son frere il demena grant dueil et puis il dist : "Pour neant va on deçà et delà, car tel se cuide venger qui enforcist son dueil ; las ! je le ditz pour moy, car il y pert bien et perra." (Doolin de Mayence V, P., a.1500, 122-123).

 

-

Tel demande miséricorde, qui a bien coeur pour se venger V. miséricorde

 

Rem. Cf. aussi Morawski 150 : A tart est vengé qui Deus venge.
 

Lexique de proverbes Pierre Cromer

 Article 2/13 
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     VENGER     
FEW XIV vindicare
VENGER, verbe
[DÉCT : vengier ]

Empl. pronom. "Se venger" : ...Dieu ne veult pas qu'on se venge (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 139). Car adont ne fauldront mie yceulx à lui dire et admonnester comment jamais ne sera drois sires s'il ne persecute fort toute maniere de gent, face copper testes, mourir de malle mort, les autres emprisonné ou exillé, se venche de tous desplaisirs afin qu'il ci soit cremus et que nul n'ose se jouer à lui n'espargne personne. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 80).
 

Pizan Joël Blanchard / Michel Quereuil

 Article 3/13 
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     VENGER     
FEW XIV vindicare
VENGER, verbe
[DÉCT : vengier ]

Empl. pronom. Se venger à qqn. "Se venger de qqn" : Tant plus tost plorer les varrés, Quant ne sçaront ou se venger. (Pass. Auv., 1477, 261).

REM. "à qui" (cf. R. Martin, M. Wilmet, Synt. du m. fr., 1980, § 428).
 

Passion d'Auvergne Jean-Loup Ringenbach

 Article 4/13 
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     VENGER     
FEW XIV vindicare
VENGER, verbe
[DÉCT : vengier ]

"Venger qqc." : Car as princes appartient vengier les injures et pugnir les maulz. (ORESME, E.A.C., c.1370, 263).
 

Oresme Charles Brucker

 Article 5/13 
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     VENGER     
FEW XIV vindicare
VENGER, verbe
[T-L : vengier ; GDC : vengier ; DÉCT : vengier ; FEW XIV, 467a : vindicare]

Venger qqc. "Réparer un affront en punissant celui qui l'a commis" : Par Mahon, trop myeulx ameroye Estre destruit et enraugé Que si je leysoye avangier [l. a vangier] La grant injure qu'il m'on[t] fet. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 178).
 

Mystères Jean-Loup Ringenbach

 Article 6/13 
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     VENGER     
FEW XIV vindicare
VENGER, verbe
[DÉCT : vengier ]

A. -

Empl. trans. "Venger"

 

1.

[L'obj. désigne une pers.]

 

-

Venger qqn de qqn. "Dédommager qqn en punissant son offenseur" : De cuer te pri en souspirant De ce faulx renié tirant Par ta sainte pitié nous venge (Mir. emp. Julien, 1351, 193). Tant la maudiray [vostre fille] soir et main Que Dieu m'en vengera a plain (Mir. Berthe, c.1373, 207).

 

-

Venger qqn de qqc. "Venger qqn (d'un affront, d'une perte)" : Et Diex vueille que l'eure voie Que de leur mort vengée soie (Mir. Clov., c.1381, 231).

 

-

P. ext. Venger le sang de qqn : ...le sanc de ceulx vengeray Qui par li ont esté occis. (Mir. Clov., c.1381, 216).

 

2.

[L'obj. désigne une chose] "Tirer réparation de qqc." : A Dieu, a Dieu, mon seigneur chier ! Au jour d'ui vueille Dieu venchier La vostre mort ! (Mir. ev. arced., c.1341, 121).

 

-

[Suivi d'un second compl. introd. par sur] : La vilenie que j'aray En l'eure sur toy vengeray, Car la langue te trairay hors De la gueule (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 282).

B. -

Empl. pronom. "Se venger"

 

-

Soi venger de qqn. "Se faire justice en punissant qqn" : Il n'est pas en escript trouvé Que nul qui ait discorde mis En l'eglise tant ait d'amis Que Dieu ne l'ait puni griefment Et s'en soit venchiez cruelment. (Mir. st Guill., c.1347, 18). Et si de toy me vengeray, Que toute abatre la feray [cetse ville] (Mir. emp. Julien, 1351, 179).

 

-

Soi venger de qqc. "Se dédommager, trouver une compensation pour qqc. qu'on a subi" : Ce mès vault bien eufs, par saint Cire ; Puisqu'il est ci, j'en vueil mengier ; De la jeune me vueil vengier Que j'ay hui fait. (Mir. Theod., 1357, 96). L'ESCUIER. (...) Remettre me vueil au chemin, Puis que j'ay beu et mangié : D'estre lassé me suis vengié (Mir. Berthe, c.1373, 244).
 

Miracles Pierre Kunstmann

 Article 7/13 
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     VENGER     
FEW XIV vindicare
VENGER, verbe
[T-L : vengier ; DÉCT : vengier]

Empl. pronom. Soi venger de qqn. "Nuire volontairement à qqn, à cause d'un crime, d'une offense ou d'un préjudice imputable à cette personne" : Hanibal, par semblable maniere, se venga de pluiseurs transfuges qui estoient partis de son ost pour aller aux Rommains. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 61).
 

La Sale Pierre Demarolle

 Article 8/13 
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     VENGER     
FEW XIV vindicare
VENGIER, verbe
[DÉCT : vengier ]

I. -

Empl. trans. "Venger" : Et se j'estoie tel personne Que j'en deüsse vengement Prendre ou faire d'eaus jugement, Les dames bien en vangeroie. (MACH., D. Lyon, 1342, 201). ...N'en mettons a nos cuers point d'ire, Et ne nous chaille dou dangier Qu'on appelle contrevangier, Car tels cuide vangier sa honte Qui l'acroist et qui plus s'ahonte. Tenons les bons en amitié, Et des mauvais aions pitié, Car onques homs ne fu parfais Qui volt vangier tous ses tors fais. (MACH., J. R. Nav., 1349, 178).

 

-

Au fig. : Or vous ay dit la maniere comment Amours me fist estre loial amant (...) Comment pris fui, comment on me retint, Comment de moy ma dame ne souvint, Les biens, les maus qu'endurer me couvint Jusqu'au jour d'ui, Comment je n'ay aïe de nelui, Comment vengier ne puis mon grief anui, Dont a par mi me mourdri et destrui ; Si que je di, Se bien m'avez entendu et oy, Que la doleur dont en morant langui, Qui mon viaire a desteint et pali Par sa rigour, Est de vos maus cent mille fois gringnour (MACH., J. R. Beh., c.1340, 90).

II. -

Empl. pronom. "Se venger" : ...Et comment elles ne le puelent, Comment mettre a la mort le vuelent, Com le diffament, com l'abaient, Poingnent, espient et detraient, Comment il ne s'ose vangier, Comment il vit en tel dangier Qu'il li couvient feindre estre amis A ses plus mortels anemis, Comment humblement les endure (MACH., D. Lyon, 1342, 178). Or escoute chose notable : Nous trois seiens a une table Pour nossoier et pour mengier. Mais Discorde se vint vangier, Car par despit, c'en est la somme, Getta devant nous ceste pomme, Et pour la court troubler dist qu'elle Fust donneë a la plus belle. (MACH., F. am., c.1361, 216).

 

-

Soi vengier de qqn : Fols est qui a tels dons s'arrange, Ne tent sa main. Car par tel change elle [Fortune] se vange De ceaus qu'elle flate et losange, Et leur oste honneur et loange D'ui a demain. (MACH., R. Fort., c.1341, 39). ...il les fist geter Dedens le lac sans arrester, Et leurs femmes, leurs fils, leurs filles. Mais a ce n'acontent deus billes Li lion, qu'il ont a mengier Assez. Einsi se volt vengier Li rois d'eaus, car il furent mort Tout ensemble de male mort. (MACH., C. ami, 1357, 45). Il ne pooient recouvrer, Pour penser ne pour labourer, Le grant damage et la grant perte Qui à tous estoit toute aperte, Comment Alixandre fu prise, Et la menue gent occise ; Si ne se pooient vangier Dou roy tant com li estrangier Et les gens d'armes le servissent ; Et s'il avenoit qu'il partissent, Quant li roys bonne pais verroit, Nulles gens d'armes ne tenroit, Dont il porroit estre honnis (MACH., P. Alex., p.1369, 183). J'ay esleü le roy de France À juge, si que brief et court Combatre me vueil en sa court. Là, se Dieux plaist, me vengeray De Florimont, et tant feray Que jamais en jour de sa vie À roy ne dira villenie. (MACH., P. Alex., p.1369, 234).

 

-

Soi vengier de qqc. : Je te di que Typhoeüs Fu uns jaians trop deceüs, Que dechacier volt par sa guerre Les dieus dou ciel et de la terre. Mais li dieu si fort se courcierent Que crueusement s'en vengierent : Ne fu adjournez ne semons, Eins fu mis entre quatre mons Trop pesans et trop mervilleus. (MACH., C. ami, 1357, 84). Y te vaurroit mieus estre a Trieves Ou a Romme, sans revenir. Laisse Fortune couvenir, Qu'après seur eaus chevaucheras Plus fort : einsi t'en vengeras. Mais l'onneur seroit trop blecie Et doublee ta villenie, Se tu estoies en traitié Avec eaus d'aucune amitié, Puis qu'il yroient mal traitant Toy et ton païs traitant. (MACH., C. ami, 1357, 115). Saches souvent la vois dou pueple Quel parole de toy il pueple. S'elle est bonne, ren Dieu loange ; S'elle est mauvaise, ne t'en vange, Car qui se vuet de tout vangier, Son pain ne puet en pais mengier, Mais t'amende, eins que on te somme, Si feras ouevre de preudomme. (MACH., C. ami, 1357, 127). Li roys dist qu'il s'en vengeroit Et qu'en Surie envoieroit, Car les nav ies et les galées Sont au port toutes aprestées. (MACH., P. Alex., p.1369, 119).

 

.

Loc. : Saches souvent la vois dou pueple Quel parole de toy il pueple. S'elle est bonne, ren Dieu loange ; S'elle est mauvaise, ne t'en vange, Car qui se vuet de tout vangier, Son pain ne puet en pais mengier, Mais t'amende, eins que on te somme, Si feras ouevre de preudomme. (MACH., C. ami, 1357, 127).
 

Guillaume de Machaut Noël Musso

 Article 9/13 
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     VENGER     
FEW XIV vindicare
VENGER, verbe
[DÉCT : vengier ]

"Venger" : Et li mandèrent que il volsist ouvrir les pas et les destrois de son royaume... as pelerins de Dieu qui avoient empris, et par devotion d'entrer et aller ens ou royaume de Grenade, pour vengier la souffrance Nostre Signeur (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 189).
 

Froissart Jacqueline Picoche

 Article 10/13 
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     VENGER     
FEW XIV vindicare
VENGER, verbe
[T-L : vengier ; DÉCT : vengier]

I. -

Empl. trans.

 

-

Venger qqn de qqc. : Ne vous chaille, dit il, ma mere, je vous en vengeray bien. (C.N.N., c.1456-1467, 325).

II. -

Empl. pronom. Soi venger. "Prendre sa vengeance" : Or, bien, bien, je suis en vostre dangier, sire, et ne me puis encores venger. (C.N.N., c.1456-1467, 505).

 

-

Soi venger de qqn : ...[il] n'avoit ailleurs son cueur, son estude, ne tous ses pensers, que a se venger de luy, s'il savoit (C.N.N., c.1456-1467, 43).

 

-

Soi venger de qqc.

 

.

"Tirer vengeance de cette chose" : Par Dieu, madamoiselle, vous m'avez fait cheoir ; mais creez que je m'en vengeray bien (C.N.N., c.1456-1467, 344).

 

.

P. ext. "S'en libérer par la vengeance" : ...son mary retourna de la ville comme sanchié de son courroux, pource qu'il s'en estoit vengé (C.N.N., c.1456-1467, 265).
 

Cent Nouvelles Nouvelles Roger Dubuis

 Article 11/13 
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     VENGER     
FEW XIV vindicare
VENGER, verbe
[T-L : vengier ; GDC : vengier ; DÉCT : vengier ; FEW XIV, 467a : vindicare ; TLF XVI, 982a : venger]

I. -

Empl. trans. Venger qqn de qqc. "Dédommager qqn d'une offense en punissant l'offenseur" : ...elle voudroit bien qu'il feust très-bien batus de batons, sanz cousteaux, et que, sur l'amour que il [Jaquotin] avoit à elle, il le vengast desdiz Rotisseur et sa femme, qui ainsi les avoient injurié. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 266).

 

-

Estre vengé de qqn : ...s'il estoit ainsi que aucune femme eust espousé aucun homme qui batist icelle et menast mauvaise vie, et que icelle femme voulsist bien estre vengée de sondit mary sans le faire mourir (...) convenoit prendre et avoir environ demi-livre de cire blanche (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 324).

 

-

Estre vengé de qqc. : ...lesdiz Hennequin et sa femme lui avoient fait très-grant desplaisir, et (...) elle ne recevroit jamais son Creatour jusques ad ce que elle en feust venchiée. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 259). ...desdites injures à li faites et dites par iceux Rotisseur et sa femme elle en vouldroit bien estre vengiée. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 265).

II. -

Empl. pron. "Prendre sa revanche" : ...et que elle ne mengeroit ne recevroit jamais Nostre Seigneur jusques à tant que ilz lui eussent admendé, et elle s'en feust vanchée ou fait vancher. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 259).
 

Registre criminel du Châtelet Bernadette Suty / Monique Haas

 Article 12/13 
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     VENGER     
FEW XIV vindicare
VENGER, verbe
[DÉCT : vengier ]

"Punir, condamner (un méfait)" : ...resveillez-vous, juges, levez-vous, procureur et advocas royaulx et toutes cours de justice à venger tel crime, autrement il redundera sur vous (BAYE, II, 1411-1417, 261). ...et posé que ladicte escripture ne fust pas erronée en la foy, si est-elle injurieuse et scandaleuse à bonnes meurs et à toute police, et par ce doit estre vengée par la Court, combien que virtualiter elle mesme se condempne en sa mauvaise doctrine (BAYE, II, 1411-1417, 262).
 

Baye-Fauquembergue Denis Lalande

 Article 13/13 
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     VENGER     
FEW XIV vindicare
VENGER, verbe
[T-L : vengier ; GDC : vengier ; DÉCT : vengier ; FEW XIV, 467a : vindicare]

I. -

Empl. trans. "Venger"

A. -

Venger qqc. : Ne desirez pas a vengier tous voz tors faiz, mais prendre amende. (ARRAS, c.1392-1393, 86).

 

-

Venger la mort de qqn. V. mort

 

-

Prov. : Mais, si comme le proverbe dit : Tel cuide vengier sa honte qui l'accroist. (ARRAS, c.1392-1393, 70).

B. -

Venger qqn

 

-

Venger qqn de qqc. : Ma suer, dist lors chascune, or nous en delivrons, car nous avons grant desir que nostre mere soit vengie de la desloyauté que nostre pere lui a faitte. Lors firent les trois sereurs tant que par leur faee condicion, que elles prindrent leur pere et l'enclouirent en la dicte montaigne. (ARRAS, c.1392-1393, 12).

 

-

Venger qqn de qqn par qqn : Faulx roys, tu m'as failli de convenant, dont il te mesavenra, et m'as perdue a tousjours mais. Et scay bien que c'est par ton filz Mataquas. Et me fault partir soubdainement, mais encore seray je vengié de ton filz, ou de ses hoirs, par ma seur et compaigne la dame de l'Ille Perdue. (ARRAS, c.1392-1393, 9).

II. -

Empl. pronom. "Se venger"

A. -

Se venger de qqc. : Se vous avez tant de hardement que vous vous osez vengier de ce tort qu'on vous fait, nous vous aiderons trestuit. (ARRAS, c.1392-1393, 57).

B. -

Se venger de qqn : Mes chieres seurs, or regardez la grant griefté et misere ou nostre pere a mis nous et nostre mere, qui eussiemes esté en si grant aise et en si grant honnour. Or n'en est il bon a faire ? Quant a moy, de ma partie, je m'en pense a vengier, car aussi pou de soulaz qu'il a empetré a nostre mere par sa faulseté, je lui pense a faire. (ARRAS, c.1392-1393, 11).

C. -

Absol. : Lors dist Jossellins : Or vous alez donques armer et vous mettez en tel estat que nul ne vous puist congnoistre, et nous vous actendrons au dehors de la ville, et si vous menrons en tel lieu ou vous vous pourrez bien vengier a vostre aise. (ARRAS, c.1392-1393, 57).
 

Arras Jocelyne Bernardoff / Jean-Loup Ringenbach

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