-

Il faut battre le bon froment afin que hors de l'épi saille V. frment

-

Il fait bon faire la reculée d'un seul pied pour saillir une grande enjambée V. reculer

-

Il fait bon reculer un peu pour saillir plus loin V. reculer

-

La faim fait saillir le loup du bois V. faim

-

Qui en courant chiet, mal a sailli V. choir

-

Tel cuide saillir qui recule. "Tel pense avancer qui recule" : Dont qui est bien, si ne bouge, Ne me faictes grevance nulle : Tel cuide sallir qui reculle. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 654).

Rem. Morawski 2370 : Tel se cuide avancier qui reüle ; Hassell 455, A211 ; DI STEF. 44a, avancer.

-

Tel souloit saillir et danser, qui a la goutte maintenant : Tel souloit saillir et dancer Qui a la goutte maintenant. (ALECIS, Faintes monde P.P., c.1460, 116).

Rem. Cf. aussi Morawski 1798 : Qui ains saut qu'il ne doit, ains chiet qu'il ne vorroit.
 

I. -

Empl. intrans. "Sauter, sortir vivement"

A. -

"Sortir, s'élancer" : De la ville saillirent fors. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 306).

B. -

"Bondir, s'élancer" : Le roy et tous saillent avant, Pour esgarder celle merveille. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 44).

C. -

"Sortir, jaillir" : ...mais ja verité De leur bouche on n'ouïst saillir (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 48). Car oncques mais guespes de ruche Plus dru n'issirent, ne flamesches De feu ne sillirent (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 206). ...des yeulx leur saillent les lermes (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 81).

II. -

Empl. trans.

A. -

"Franchir un obstacle, sauter" : Une foiz, pour soy avancier, Ou par moquerie, sailli Remus les murs (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 181).

B. -

"S'emparer de" : ...et par ainsi toute la duchée de Bretaigne demoura au roy, excepté Brest, où il avoit bastides, qu'ilz ne povoient saillir. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 231).

C. -

[Le suj. désigne un mâle] "Couvrir une femelle" : Une jument, pour mieulx henir, Fist la mener ; si la sailli En ce lieu (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 235).
 

I. -

Empl. intrans. Saillir de + compl. de lieu. "Sortir de" : Galans, vous estes mal lougés. Salhés de leans ; venés parler Au prevost que vous fait hucher. (Pass. Auv., 1477, 172). Pour tes maulx palhars tu es nostre ; Jamaiz tu ne sauldras du feu [de l'enfer] ! (Pass. Auv., 1477, 251).

-

[Avec effacement du compl. de lieu] : Or salhés, tous diables d'enfer ; Faictes moy venir trois foiz six [aux dés] ! (Pass. Auv., 1477, 203). Entre ! Tu ne sauldras jamaiz. (Pass. Auv., 1477, 252).

II. -

Empl. trans. "Faire sortir, montrer, mettre en avant" : Mon amy, salhés vostre teste ! Je suis venu pour la coper. (Pass. Auv., 1477, 99).

Rem. Prob. occitanisme dans cet empl.
 

A. -

[Suj. animé] "Sauter" : ...car ilz [les autres mouvemenz] different en espece selon les termes dont ilz sont et es quelz ilz tendent et selon diverses especes et manieres de mouvoir, comme sont voler, aler, saillir et teles choses. (ORESME, E.A., c.1370, 505).

B. -

[Suj. inanimé] "Jaillir" : En soy combatant Hetor se aïroit et le cuer li eschauffoit si fort que le sanc li sailloit par les narines. (ORESME, E.A.C., c.1370, 214).
 

A. -

"Sauter" : LE FOL. (...) Et say bien saillir et troter Tost et menu. (Mir. parr., 1356, 47).

B. -

[Le suj. désigne un liquide] "Jaillir" : ...Si que la char li destranchiez Tellement que le sanc en saille (Mir. st Ign., 1366, 83).

C. -

[Le suj. désigne une bête qui s'élance hors du bois] "Sortir" : ...soiez engrés De corner, nous sommes au bois, Et de huer a haulte vois Pour les bestes faire saillir (Mir. st J. Paulu, c.1372, 102). Au mains, se je veisse aucune Grosse beste par ci saillir... (Mir. roy Thierry, c.1374, 299).
 

I. -

Empl. intrans.

A. -

[D'un élément] Saillir de. "Jaillir de" : Aucuns dient qu'il prenoit aucun advis aux fumosités qu'il veoit saillir des eaues, en certains temps et jours de la Lune. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 22 r°). Cestui predist, comme aucuns dient, la signifficacion des portens qui signiffierent les terribles domages à Hanibal et aussi l'orribleté des eaues et combustion du feu qui saillit de terre et le terrible mouvement de terre, par lequel corrua le grant Colosus de Romme. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 63 r°).

B. -

[D'une pers.]

1.

[D'un enfant] "Sortir (du ventre de sa mère)" : ...Dont un enfant, quant est sailli Du corps sa mère, est si failli Qu'il n'a puissance, à dire voir, À soy drecier ne soy mouvoir (LA HAYE, P. peste, 1426, 66).

2.

[D'un homme] "Échapper (?)" : Predist aussi à messire Pierre des Essars son affere s'il sailloit de la Bastille, ce qui advint, car depuis il perdit corps et vie par le duc de Bourgongne. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 151 v°).

II. -

Empl. pronom. Soi en saillir. "Échapper" : Cestui estoit dedans Melun quant il fut pris, à faulte de vivres, et s'en saillit avecques icellui Barbazan et depuis fut à la desconfiture du duc de Clerence et de sa suite, jouxte Baugenci (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 153 v°).
 

A. -

"S'élever" : En icelle vallee est ung trou merveilleux, car d'icelluy trou sault ung merveilleux vent, lequel est si fort et si puissant au sortir du dict trou qu'il soustient pierres, boys et tout ce qu'on luy gecte dedens le dit trou (LA VIGNE, V.N., p.1495, 264). Car il est chose bien notoire : Qui veult es haulx saincts cieulx faillir, La voye est si tresperentoire Qu'a grant payne y peult on saillir. (LA VIGNE, S.M., 1496, 152).

B. -

Saillir sur. "Se précipiter sur, fondre sur" : TIERS BRIGANT. (...) Prince, je suis desnué d'esperance, Espoir n'ay plus, car justice en sursault Sault dessus moy pour finalle sentence, Puisque mourir a deshonneur me fault. (LA VIGNE, S.M., 1496, 324).

C. -

[Le suj. désigne le coeur] "Bondir, battre fortement" : TIERS BRIGANT. (...) Mal sault mon cueur, j'en voy l'esperïence, Puisque mourir a deshonneur me fault. (LA VIGNE, S.M., 1496, 324).
 

I. -

Empl. intrans.

A. -

Au propre

1.

"Sauter" : ...et aprés sa reverence faite, riseement fist un tour en saillant en l'air, monstrant ses grosses cuisses pelues et velues comme un ours. (LA SALE, J.S., 1456, 281).

2.

"Sortir, partir" : Lors dist qu'il se partist, et par la maniere qu'il estoit entrez s'en revint hors. Et oncques depuis, de ces deux hommes ne seust nouvelles, se ilz estoient demourez ou se ilz estoient sailliz. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 84). Et quant ilz furent a cheval montez, lors fut la grant priere entr'eulz, qui pour l'onneur l'un de l'autre sauldroit le darrain. Le roy, qui entendoit que l'onneur fust a Saintré, incontinant manda que tous deux saillissent per a per (LA SALE, J.S., 1456, 133).

-

Part. prés. : Seigneur, je saillant de ce vostre palais, par bonne aventure trouvay le roy d'armes d'Anjou, qui est cy present (LA SALE, J.S., 1456, 102).

B. -

Au fig.

1.

"Couler à partir de sa source" : ...et la est le mont de Libano dont sault le flune de Jourdain (LA SALE, J.S., 1456, 214).

2.

"Sortir d'une condition sociale donnée" : Saintré, les services et gracieusetez que avez faiz a tous, especialment aux dames, ont avancez voz jours a vous faire saillir de paige et devenir escuier de Monseigneur et de nous. (LA SALE, J.S., 1456, 68).

3.

"Aboutir, en venir (à)" : Dame Jehanne, esmeue de toute pitié, ne prenant pas garde (...) la ou Madame vouloit saillir, ly dist... (LA SALE, J.S., 1456, 13).

II. -

Part. prés. en empl. adj. "Vif, apte à sauter" : ...un gent, frisque et fringant cheval de compaignon qui soit bien vif et saillant (LA SALE, J.S., 1456, 69).

III. -

Inf. subst. Au saillir de. "À la sortie de, en sortant de" : ...l'empereur veult, juge et ordonne (...) que au saillir des lices soiez deux, per a per (LA SALE, J.S., 1456, 268).
 

"Sauter" : "Perrot, retournez devers les compaingnons et, se vous oez la premiere porte ouvrir, si saillez avant et, de vostres haches ou espées, detailliez et decopez celle devers vous, car nous alons à la porte." (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 214). ...le coursier l'emporta, voulsist ou non, parmy haies, parmy buissons. En la fin il le rua jus au saillir ung fosset et rompy messire Thomas Trives le col et là morut ; (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 36).

"Sortir rapidement" : Catelain, baille nous les clefs de la porte dou castel, et je t'ai en convenant que nous saulrons hors dou chastel, sans faire nul damage (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 142).
 

"Sauter"

1. -

[A1 animé] saut [A2, un obstacle]. : Li dis mesires Phelippes de Bourgongne ... broça coursier des esporons, liquels estoit grans et fors, et qui se esquella au cours et enporta le chevalier tout maugré lui : siques, en traversant et sallant un fosset, li coursiers tresbuça et cei et jetta le dit mesire Phelippe desous lui. (FROISS., Chron. D., p.1400, 749).

2. -

[A1 animé] saut sur/ dans etc... [A2 spatial] : ...li prinches salli en sa nef, et aussi fissent tout si chevalier, (FROISS., Chron. D., p.1400, 888). ...qant il vei que lor nef estoit acroqie et que li aultre nef l'enmenoit aval, l'espee toute nue en sa main, il salli de sa nef en la nef espagnolle et vint coper les mestres cordes qui gouvrenoient le single (FROISS., Chron. D., p.1400, 889). ... toutes gens issoient de lors vassiaus et saloient sus le sabelon, car la mer estoit retraite, (FROISS., Chron. D., p.1400, 677).

3. -

[A1 animé] saut hors "il sort" : …li contes de Pennebruq et mesires Jehans de Lille et li compagnon qui ou chastiel estoient, les veirent. Si salirent hors et vinrent tout a temps a la meslee. (FROISS., Chron. D., p.1400, 664).

-

saillir sus. "Il se lève" : Qant les nouvelles furent venues jusques au conte, il estoit tantos couchiés : il salli sus et s'arma legierement et envoia par ses varlés resvillier cevaliers et esquiers parmi la ville. (FROISS., Chron. D., p.1400, 353).

-

saillir avant. "Il avance" : ...mais il alerent trop avant, car li enbusque, laquelle messire Lois d'Espagne gouvrenoit, salli avant, et la furent rebouté chil de Hainbon moult durement. (FROISS., Chron. D., p.1400, 556). Signeur, nous trouverons la proie ja sus l'eure de prime, que chil de la ville bouteront hors ens es praiories ; et qant nous saudrons avant, il n'est riens si vrai que les Englois, qui sont chaut et hastieu, se bouteront hors pour le rescourre. (FROISS., Chron. D., p.1400, 653).

-

saillir oultre. "Il franchit un seuil" : ...li rois qui estoit de grant volenté, mist son piet sus le bort de la nef et salli oultre sus la terre ; et a ce que il fist son sault, li piés li gliça et chei si roit sus le sabelon (FROISS., Chron. D., p.1400, 677).
 

I. -

Empl. intrans.

A. -

"Sauter" : J'ai non Jennece la legiere (...). Je vois, je vieng, je vois, je vole, Je espringale, je carole, Je trepe et queur et dance et bale En alant à la huitefale, Je luite et sail fossez piez joins (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 11811).

B. -

[D'un liquide] Saillir hors de (un lieu) "Jaillir avec force de" : Mez [le fils de Dieu] se monsterra en tel [éd. (tel)] guise Champion que sa cuiriee Y sera par tout perciée. Et n'i a [éd. a[ra]] percëure Quel que soit ne desroupture Par où ne saille le sanc hors De son digne et precieus cors. (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 3459).

Rem. Cf. FEW XI, 93b.

C. -

[Des yeux ; avec effacement du compl. de lieu] "Faire saillie, avoir l'air de sortir de leurs orbites" : SATAN. Or dirai quiex gens c'estoient Et quiex figures avoient. Li uns si estoient cornus, Les autres com sengliers dentus, Aus autres les yeux sailloient Et [éd. Dont] les pruneles issoient (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 2909).

Rem. Cf. FEW XI, 93b : « afr. seillir "sortir, s'avancer au dehors (d'une chose)" (hap. 13. jh.), mfr. sallir (1409, Runk), mfr. nfr. saillir (15. jh. - Oud 1660 ; Diderot) ».

II. -

Part. prés. en empl. subst. fém. "Celle qui saute, qui est vive et pleine d'entrain" : J'ai non Jennece la legiere, La giberresse, la coursiere, La sauterelle, la saillant Qui tout dangier ne prise .I. gant. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 11805).
 

I. -

Empl. intrans.

A. -

"Sauter, bondir" : ...tantost que vous orrez venir moy et ma compaignie, vous sauldrez sur l'assemblée, et en prendrez et tiendrez a vostre volunté, et me delivrerez de leurs mains. (C.N.N., c.1456-1467, 450). Il sault sur le lit, et besoigna le mieulx qu'il peut (C.N.N., c.1456-1467, 517).

-

En partic. [En partant d'une position assise] : A peine qu'il ne saillit de son siege hors du sens, quand il regardoit son curé estre habillé en guise de mommeur. (C.N.N., c.1456-1467, 532).

.

Saillir en pieds : ...nostre clerc (...) saillit en piez, assault sa maistresse et la reboute en sus de luy (C.N.N., c.1456-1467, 151).

.

Saillir au col de qqn. "Lui sauter au cou" : ...la jeune fille (...) luy saillit au col et le baisa plus de vingt foiz. (C.N.N., c.1456-1467, 348).

B. -

"Faire un mouvement"

-

Saillir avant. "S'avancer" : Et bon hoste de saillir avant, et de recevoir la compaignie comme il luy estoit enjoinct (C.N.N., c.1456-1467, 409). Sa femme, l'oyant en ce point, saillit avant, monstrant plus de semblant d'effroy qu'elle ne sentoit beaucop (C.N.N., c.1456-1467, 438).

-

Saillir à la fenestre. "Aller jusqu'à la fenêtre" : ...la bonne gentil femme, qui enrageoit toute vive, saillit a la fenestre en sa chemise (C.N.N., c.1456-1467, 211).

-

Saillir sus. "Se lever" : ...il s'esveilla, et regarda que son compagnon estoit levé ; si pensa qu'il estoit tard, si sault sus tout en haste et saisit son pourpoint. (C.N.N., c.1456-1467, 180). ...comme toute desesperée, saillit sus. [Elle vient de constater l'absence dans le lit de son mari, malade] (C.N.N., c.1456-1467, 367).

Rem. La réf., implicite, à la rapidité de l'action découle du seul cont.

C. -

"Sortir" : Nostre Dame, dist il, s'il ne sailloit tant que je l'en feisse oster, il aroit bel actendre. [Réflexion de l'amant sur le mari enfermé dans un coffre] (C.N.N., c.1456-1467, 186). ...la gaitte ordonnée pour faire saillir ceulx qui rescourre le devoient [un prisonnier] estoit sur cest arbre endormye (C.N.N., c.1456-1467, 452).

-

Saillir hors : ...[je] prie, avant qu'il saille hors, qu'il soit tué. [Le coupable est prisonnier dans un coffre] (C.N.N., c.1456-1467, 382).

-

Saillir dehors : Varlez et [meschines] saillirent dehors, qui s'en vouloient aller coucher (C.N.N., c.1456-1467, 477).

-

Saillir de (un lieu) : ...il se doubtoit tresfort et pensoit certainement, puis que a l'arriver au baing elle avoit son dyamant, qu'il ne fust sailly de son doy (C.N.N., c.1456-1467, 46). ...a ces parolles, larmes en grand abundance saillirent de ses yeulx (C.N.N., c.1456-1467, 141). Par la mort bieu, beau pere, vous ne saulterez a jamais d'icy sinon les piez devant, se vous ne confessez verité. (C.N.N., c.1456-1467, 220). ...elles ne savoient comment saillir de l'ostel que les aultres religieux ne s'en apperceussent. (C.N.N., c.1456-1467, 373).

-

Saillir hors de (un lieu) : ...il sault tout doulcement hors de son lit (C.N.N., c.1456-1467, 117). ...il vit et apperceut souvent le galant entrer de nuyt et saillir hors de l'ostel au marchant. (C.N.N., c.1456-1467, 378).

-

Saillir par (un lieu) : Il fut au fort content de saillir par la porte de devant (C.N.N., c.1456-1467, 27).

D. -

P. ext. "Entrer dans un lieu (en sortant d'un autre)" : Et bon compaignon (...) commence a saillir en la chambre (C.N.N., c.1456-1467, 438).

-

Saillir dedans (un lieu) : ...le bon compaignon sault dedans la chambre, pensant en soy que aucun mistere y avoit (C.N.N., c.1456-1467, 25).

-

Saillir dedans : ...veez cy bon Escossois qui retourne et monte arriere les degrez de la chambre, et sault dedans (C.N.N., c.1456-1467, 51).

E. -

Au fig.

-

Saillir de qqc. "Se sortir (d'un mauvais pas)" : Il se conforta toutesfoiz et dist bien en soy mesmes que la chose n'est pas si avant qu'il n'en saille bien. (C.N.N., c.1456-1467, 333).

-

Saillir en l'audience de qqn. "Arriver à se faire entendre de lui" : ...vint ceste matiere a la congnoissance du maistre et de la maistresse des deux amans, et d'iceulx s'espandit et saillit en l'audience du pere et de la mere (C.N.N., c.1456-1467, 164).

II. -

Inf. subst. Saillir. "Issue" : Il est de coustume que, au saillir des espousailles, les amis de l'espousée la prenent (C.N.N., c.1456-1467, 339).

REM. L'empl. concomitant de formes empr. aux verbes saillir et sauter avec les mêmes valeurs sém. fait que la distinction entre les deux termes n'est pas toujours évidente.
 

I. -

Empl. intrans.

A. -

[D'un liquide] "Jaillir" : ...et d'iceulx botereaux ne vit oncques saillir sanc ou venin quelconques, pour ce qu'ilz avoient la peau si dure que elle ne la povoit percier. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 331).

B. -

[D'une pers.] "Sortir avec force ou violence" : ...lesquelz, par son rapport, aucune foiz sont sailliz hors et couru sus ausdis François, et aucune fois non. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 123). ...icellui prisonnier est chargé d'avoir tué et occiz de sa main plusieurs François, puis le temps desdites treves criées oudit pays, et d'avoir fait sauldre les François, ou aucuns de ceulx que prins avoit oudit Roc de Vendas ou val d'icelle Roche, par quoy ilz estoient murdriz et affolez (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 203).

II. -

Empl. pronom. "S'élancer pour sortir" : Et lors rompirent icellui huis par devant,et sur l'eure icelui Berthaut rompi une fenestre et s'en sailli dehors par icelle fenestre, mais laissa son chapperon, qui lui chey de la teste, et s'en enfouy. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 503).

III. -

Part. prés. en empl. adj. Jour saillant. "Au lever du jour" : ...mercredi derrenierement passé, environ jour saillant, lesdiz pere et filz arriverent en l'ostel d'elle qui parle (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 211).
 

Empl. intrans. au fig. Saillir arriere de. "Se dégager de qqc., se libérer de qqc." : ...se li dux ou son filz devant diz sailloient arriere des establissemens de ceste commune, nous le ferions amender à la commune dedens les XL jours puis que la clamour en seroit venue à nous (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 26).
 

Empl. intrans. "Sauter, s'élancer pour sortir" : ...aucuns des estrangiers saillirent par dessus les murs de la cité de Paris derrier leur maison es fossez (BAYE, I, 1400-1410, 11).
 

A. -

[D'une pers.] "Sauter, s'élancer"

-

Absol. : Les uns saillent, les aucuns luttent, les autres gectent la pierre ou la barre de fer ou la lance ou la darde. (ARRAS, c.1392-1393, 178). Et le jayant avoit trois marteaulx de fer en son sain, et en prent l'un et le giette a Gieffroy par grant ayr ; et le frappa sur le manche de la mace, auprez des poings, si qu'il lui fist voler des mains, et sault et la lieve de terre. (ARRAS, c.1392-1393, 247).

-

Saillir + adv.

.

Saillir avant. "Se précipiter en avant" : Par mon Createur, ne moy ne moyne qui soit ceans ne lui conseillasmes oncques. Lors sault Fromont avant, qui moult bien cuida appaisier l'ire de Gieffroy, et lui dist : Mon chier frere, par l'ame que j'ay a Dieu a rendre, il n'a personne ceans qui oncques le me conseillast, car je l'ay fait de moy propre, sans conseil d'autrui et par droicte devocion. (ARRAS, c.1392-1393, 251).

.

Saillir hors. "Sortir précipitamment" : Gieffroy fu moult doulent quant il vit que le jayant fut entrez en la chambre et qu'il ot l'uis tiré après lui. Lors s'en vint courant a l'uis de grant randon, et y fiert du pié si raidement qu'il le fait voler enmy la chambre. Et le jayant sault hors, qui par ailleurs ne povoit yssir ; et tenoit un grant mail et en donne a Gieffroy tel coup sur le bacinet qu'il le fait tout chanceller. (ARRAS, c.1392-1393, 267).

.

Saillir jus. "Descendre vivement (d'un cheval)" : Et quant Gieffroy sent le cheval fondre soubz lui, si sault jus appertement, et s'en vient vers le jayant, l'espee traicte, et le joyant lui vint, la faulx empoignie. (ARRAS, c.1392-1393, 246).

.

Saillir sus. "Se relever vivement" : Et Gieffroy, sans plus dire, fiert le cheval des esperons, et met la lance soubz le bras, et s'adrece vers le jayant quanque cheval puet courre, et le fiert de la lance au fer trenchant emmy le pitz, de si grant vertu qu'il le fist voler par terre, le ventre dessus. Mais le jayant sault sus, moult courrouciez. Et, au passer que Gieffroy fist, si fiert le cheval de la faux si qu'il lui trenche les jarrez derriere. (ARRAS, c.1392-1393, 246).

.

Reculer pour plus loin saillir. V. reculer

-

Saillir + compl. prép. désignant l'endroit vers lequel l'on s'élance

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Saillir à terre. "Sauter à terre" : Lors se mettent en ordonnance et s'en viennent comme tempeste ferir sur le navire des Sarrasins a force de trait et de giet de dardes, si horriblement que mal soit du Sarrasin qui se meist a deffense ; mais qui pot saillir appertement a terre et s'en courir devers l'ost, il se tint pour eureux. (ARRAS, c.1392-1393, 132).

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Saillir à qqn. "Se jeter sur qqn" : Moult fu le jayant doulent quant il voit son levier ainsi et par telle maniere froez, et gesir sur la place, car il ne se ose abaissier pour le prendre. Lors sault a Gieffroy et lui donna si grant coup du poing sur le bacinet qu'il l'estonna tout. (ARRAS, c.1392-1393, 264).

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Saillir aux fenestres. "Se précipiter aux fenêtres" : Et lors saillent tous aux fenestres pour savoir quel chemin elle tendra. (ARRAS, c.1392-1393, 260).

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Saillir en/es + subst. : Avant, seigneurs chevaliers ! Penons nous de prendre la cité avant que le secours leur viengne. Par Mahon, cil qui premiers pourra entrer dedens, je lui donray son pesant d'argent en tel estat qu'il y entrera. Qui lors veist Sarrasins saillir es fossés, et portent pics, houyaux, eschielles, piez de chievre. (ARRAS, c.1392-1393, 110). Mais quant il voit Gieffroy, si le congnut, et vit bien que sa mort approuchoit ; si ot grant paour. Lors sault en une chambre qu'il voit ouverte, et tire l'uys aprez lui. (ARRAS, c.1392-1393, 266).

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Saillir en l'air. "S'élancer dans les airs" : Et lors [Mélusine] fist un moult doulereux plaint et un moult grief souspir, puis sault en l'air, et laisse la fenestre, et trespasse le vergier. (ARRAS, c.1392-1393, 260).

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Saillir sur qqc. : Et lors Melusigne sault sur l'une des fenestres de la chambre qui regardoit aux champs et sur les jardins, au costé de devers Lusegnen, aussi legierement comme se elle volast et eust esles. (ARRAS, c.1392-1393, 259).

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Saillir de qq. part : En celle tente estoit logié le roy Gallafrin de Damiette, qui sailli de son lit, et bien s'en cuida fuir par derriere. (ARRAS, c.1392-1393, 228). Mais Gieffroy sailly de l'embusche et commence a ferir, il et ses gens, sur ceulx qui le suivoient le soudant sans ordonnance, qu'en pou d'eure en ot mis III^m. mors par le chemin. (ARRAS, c.1392-1393, 230).

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Saillir + deux compl. prép. : Puis lui ramembre de son oncle le conte de Forests, lequel il fist saillir de la grosse tour de Marcelli le Chastel sur la roche, et le fist tuer. (ARRAS, c.1392-1393, 274). Remondin (...) sault du courcier a terre, l'espie ou poing, et s'en vint vistement devers le porc... (ARRAS, c.1392-1393, 18).

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Saillir + adv. + compl. prép.

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[D'un chien] Saillir contremont à qqn. "Bondir vers qqn (pour lui faire fête)" : Et lors vindrent deux de ses chiens courans qui lui saillirent contremont, lui faisant grant feste, et il tressault comme uns homs qui yst de son dormir, et lui souvint de sa chasse... (ARRAS, c.1392-1393, 6).

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Saillir jus d'un cheval : Lors sault jus du cheval appertement... (ARRAS, c.1392-1393, 25).

B. -

[D'une chose]

1.

"Être arraché, projeté brusquement" : Mais, avant que le jayant peust ravoir son coup, le fery Gieffroy de l'espee sur le costé tellement qu'il lui fist le levier saillir des poings, et en sailly une grant piece. (ARRAS, c.1392-1393, 264).

2.

[D'un liquide] "Jaillir" : Lors point le cheval des esperons de si grant air que le sang lui sault de grant randon par tous les costez. (ARRAS, c.1392-1393, 137).

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Faire saillir de l'eau : ... et [Remondin] voit Melusigne en la cuve, qui estoit jusques au nombril en figure de femme et pignoit ses cheveulx, et du nombril en aval estoit en forme de la queue d'un serpent, aussi grosse comme une tonne ou on met harenc, et longue durement, et debatoit de sa coue l'eaue tellement qu'elle la faisoit saillir jusques a la voulte de la chambre. (ARRAS, c.1392-1393, 242).