C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

http://www.atilf.fr/dmf/definition/choir 
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 Article 1/18 
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     CHOIR     
FEW II-1 cadere
CHOIR, verbe
[ ]

A. -

[D'une pers., d'un animal]

 

-

Bas/abbas doit choir qui trop haut monte V. bas

 

-

Celui qui appareille la fosse pour décevoir son prochain, cherra en icelle V. fosse

 

-

De choir n'est pas honte, si on ne demeure pas longuement gisant : Mais Marciel, qui fut prins à pié levé du cop vigoureux, ne se polt retenir que tumber ne le convenist avec son chevalltrès impetueusement. Si fut l'amiral tres honteux et desplaisant quant il se trova à terre reversé, mais on dist communement que de cheoir n'est pas honte puis quon ne demeure longuement gisant. (Faits conq. Alexandre N.L., c.1450-1475, 163).

 

-

Où le cheval choit mort, c'est là où on l'écorche V. cheval

 

-

Pierre vire et cheval chiet. V. pierre

 

-

Quand on est haut monté, on garde qu'on ne chiesse (subj. présent de choir) V. monter

 

-

Quand un aveugle est mené par un autre, ils choient tous les deux en la fosse V. aveugle

 

-

Qui en courant chiet, mal a sailli : He ! Tres noble duc de Bourgougne, Me faut il, a te vergougne, Voir ton corps de Mort assailly ? Qu'en courant chiet, mal a sailly. (DU PRIER, Songe past. D.-M., c.1477-1508, 110).

 

-

Qui plus haut monte, de plus haut chiet V. monter

 

Rem. Morawski 2090 : Qui plus haut monte de plus haut chiet ; Hassell 167, M176.

 

.

Qui plus haut monte qu'il ne doit, de plus haut chiet qu'il ne voudroit V. monter

 

.

Qui trop haut monte chiet durement V. monter

 

-

Qui veut autrui enlacer ("prendre dans ses lacs") pourra choir emmi le lacs V. enlacer

B. -

[D'une chose, concr. ou abstr.]

 

-

À goupil endormi ne chiet rien en la gueule V. goupil

 

-

Au malheureux chiet tousjours la bûchette V. malheureux

 

-

Celui qui ne porte rien, rien ne lui chiet/rien ne perd V. porter

 

-

Honneur mondain chiet tôt par mort subite V. honneur

 

-

La pluie est perdue qui chiet sur la gravelle V. pluie

 

-

Le chêne ne chiet pas au premier coup V. chêne

 

-

Le ventre, qui s'assote de vin, chiet tantost en luxure V. luxure

 

-

Qui rien n'a rien ne lui chiet : Or voy que chascuns en abuse, Car je ne voy homme puissant Qui n'ait puis dis, puis vint, puis cent Tours, manieres, engiens ou ars Pour pillier hardis et couars. Car couvoitise les atrape, Si que nuls de leurs mains n'eschape, S'il n'est dont tels qu'il n'ait que perdre. A tels ne s'ont cure d'aërdre: Car qui riens n'a, riens ne li chiet ; De tels gens riens ne leur eschiet. (MACH., J. R. Nav., 1349, 140).

 

Rem. Morawski 2117 : Qui riens ne porte riens ne li chiet ; Hassell 216, R43 ; Di Stafano 767b, rien.

 

-

Sur le plus méchant chiet la flèche V. méchant

 

-

Tout ce qui chiet en aventure/péril n'est pas perdu V. perdre

 

-

Tout orgueil cherra V. orgueil

 

Rem. Cf. aussi Morawski 1261 : Mieux vault descendre que cheoir, 1370 : N'est pas honte de chaoir, més de trop gesir, 1528 : Len ne set où len chiet, 2016 : Qui nechiet ne puet joer, 2385 : Tout ce que branle ne chiet pas.
 

Lexique de proverbes Pierre Cromer

 Article 2/18 
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     CHOIR     
FEW II-1 cadere
CHOIR, verbe
[AND : chair ; DÉCT : chëoir ]

I. -

"Tomber" : ...adont chaÿ La grant puissance des Persens. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 255).

II. -

"Échoir, advenir" : Puisqu'a Meseur sont acostez, Ne leur fera que mescheoir, Ne bien ne leur pourra cheoir (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 84).
 

Pizan Joël Blanchard / Michel Quereuil

 Article 3/18 
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     CHOIR     
FEW II-1 cadere
CHOIR, verbe
[AND : chair ; DÉCT : chëoir ]

"Tomber, s'écrouler" : Va, beste, que disies que le temple [de Jérusalem] Charroit et te loues et venties Qu'en trois jours le rediffiaries. Or sa, donc, tu l'ediffiaras ? (Pass. Auv., 1477, 212).
 

Passion d'Auvergne Jean-Loup Ringenbach

 Article 4/18 
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     CHOIR     
FEW II-1 cadere
CHOIR, verbe
[T-L : chëoir ; AND : chair ; DÉCT : chëoir]

A. -

[Suj. inanimé]

 

1.

"Tomber" : Item, les impressions qui semblent estoilles qui cheent selonc droit mouvement ne sont pas estoilles du ciel, si comme il appert ou premier de Metheores. (ORESME, C.M., c.1377, 80).

 

2.

"Se produire, avoir lieu" : ...car telles choses singuleres ne cheent pas ne ne sont en nul art ne en nulle narracion de science. (ORESME, E.A., c.1370, 149). Et ce entent Aristote en ce que il dit que il y chiet pardon. Et avecques ce il y chiet misericorde quant il a pour ce a souffrir et soutient pour ce paine. (ORESME, E.A.C., c.1370, 175).

 

3.

Au fig. "Parvenir (à un endroit)" : Car aussi comme la semence qui chiet en terre bien cultivee aporte bon fruit, semblablement la parole ou doctrine qui chiet en personne exercitee en bien et disposee a bien fait le fruit de bonne operacion. (ORESME, E.A.C., c.1370, 532).

B. -

Au fig. [Suj. animé ; d'un homme qui détient un pouvoir] "Tomber" : Et puisque il est ainsi, il s'ensuit que le mescheant ne sera onques fait beneuré ne celui qui est beneuré ne encherra pas en telles fortunes comme en chaït le roy Priant. (ORESME, E.A., c.1370, 136).

 

-

Choir en maladie. "Devenir malade" : Et toutesvoies, se il est cheü en tele maladie par ce que il vivoit incontinentement et desordeneement et ne obeïssoit pas as medicins, il est malade voulant et voluntairement. (ORESME, E.A., c.1370, 199).
 

Oresme Charles Brucker

 Article 5/18 
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     CHOIR     
FEW II-1 cadere
CHEOIR, verbe
[T-L : chëoir ; GD : chair/cheoir ; GDC : cheoir ; AND : chair ; DÉCT : chëoir ; FEW II-1, 24a : cadere]

A. -

"Tomber, être précipité vers le bas" : Car grever tu ne te porras Se t'es son filz au cheoir bas (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 81). [Réf. à la tentation du Christ, cf. Matth. 4, 6]

 

-

Cheoir les jambes contre sus. V. jambe "Être précipité cul par dessus tête"

 

-

Cheoir à la renverse. V. renverse

 

-

Cheoir jus. V. jus

 

-

Cheoir lourdement. V. lourdement

 

-

Les larmes me cheent des yeux. V. larme

 

-

Prov. : Car bas doit cheoir qui trop hault monte. Ou puis d'enfer vous porteron. (Mart. st Pierre st Paul R., c.1430-1440, 133). Maistre Simon, sire Simon, Vostre corps, qui est de limon, Vouloit voller lassus au c[i]el ! Il desplaisoit a saint Michel. Si estes trabuché a honte ; Car abbas chiet qui trop hault monte. Ou feu d'enfer vous trametron. (Mart. st Pierre st Paul, fragm. Anholt R., c.1480-1500, 184).

B. -

Cheoir en + subst. "Être entraîné (dans une situation fâcheuse)". : En peine et en labour cheïrent [Adam et Eve], Et en mort cheirent quant il se meffirent. (Myst. Adv. N.D. R., c.1360-1365, 68).

 

-

Cheoir en male grappe. V. grappe

 

-

Cheoir en pire. V. pire

C. -

Cheoir à qqn. "Lui échapper" : Se horion ne luy cherra ["il ne l'évitera pas"] ; Jamais ne se faigne d'escourre. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 205).
 

Mystères Jean-Loup Ringenbach

 Article 6/18 
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     CHOIR     
FEW II-1 cadere
CHOIR, verbe
[AND : chair ; DÉCT : chëoir ]

I. -

Empl. intrans.

A. -

[Le suj. désigne une chose]

 

-

"Échapper à qqn, tomber" : Or les regardez : Sont il [ces escharboucles] belles ? pour Dieu, gardez Qu'il ne vous chéent. (Mir. pape, 1346, 390).

 

-

[En parlant d'un phénomène météorologique] "Tomber, cesser" : LE MAISTRE MARINIER. L'orage est choit, le temps amende (Mir. emper. Romme, 1369, 289).

 

-

"Arriver à échéance" : Il dirent (...) Que le terme demain cherroit Du respit qui donné m'estoit (Mir. enf. diable, c.1339, 23).

B. -

[Le suj. désigne une pers.] "Tomber" : Et quant vous cheez sur viellesce, Penanciére estre vous chargoit (Mir. mère pape, c.1355, 381). Alez vous tost laissier cheir A ses piez, et le merciez (Mir. ste Bauth., c.1376, 89).

II. -

Empl. impers.

A. -

"Tomber, survenir"

 

-

Il choit bien : Chier sire, il vous est bien cheu De ce que voz gens armez voy, Et vous mesmes ; qu'en bonne foy Vezci venir paiens (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 61).

 

.

[P. anal. avec fortune pour suj.] : Car se fortune bien li chiet Et a port de salut eschiet, Telz denrées pourra avoir... (Mir. march. juif, c.1377, 198).

 

-

Il choit à point : Maine moy jusqu'a son hostel. Je feray pour toy autretel, S'il chiet a point. (Mir. femme roy Port., c.1342, 155).

 

-

Il choit à taille : ...je li promet bien sanz faille Ceste bonté, s'il chiet a taille, A double rendre. (Mir. st J. Paulu, c.1372, 109).

B. -

"Convenir" : Amen chiet bien icy a dire. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 128). QUATRIESME BARON. (...) Ne vous vueille desplaire, Chier sire, se prenons advis Et conseil sur vostre devis, Car il y chiet. LE ROY. Seigneurs, il me plaist bien et siet (Mir. ste Bauth., c.1376, 106).

III. -

Part. prés. en empl. adj.

 

-

"Propice" : Ainsi le fault a marcheans Selon que temps leur est cheans. (Mir. march. juif, c.1377, 212).

 

-

"Chanceux" : ...par tout est si bien cheans Qu'il ne fait nulle marchandise Ou il ne gangne a sa divise (Mir. march. juif, c.1377, 200).
 

Miracles Pierre Kunstmann

 Article 7/18 
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     CHOIR     
FEW II-1 cadere
CHOIR, verbe
[AND : chair ; DÉCT : chëoir ; FEW II-1, 24 : cadere]

A. -

"Tomber" : ...et les cheveux cheent de la teste, c'est signe que cel ptisique se meurt. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 81).

B. -

Cheoir en. "Être atteint de" : ...c'est peril de cheoir en ydropisie ou en ptisique ou en manie. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 91).

C. -

GÉOM. "Tomber" : Adonc regarde sus quantz pointz de l'umbre verse .f. tumbe, car si elle chet sus 12 pointz, c'est signe que la ligne .j.g. est egale a la ligne .g.h. (NIC. CHUQUET, Géométrie H., 1484, 171).
 

Lexique de la langue scientifique Danièle Jacquart / Claude Thomasset

 Article 8/18 
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     CHOIR     
FEW II-1 cadere
CHOIR, verbe
[T-L : chëoir ; AND : chair ; DÉCT : chëoir ; FEW II-1, 24 : cadere]

Empl. intrans.

I. -

Au propre

A. -

[D'une pers.]

 

1.

"Perdre son équilibre, tomber" : ...ainsi que la nourrisse auecques le petit enfant : (...) maintenant le tient par la main et laprent a aler et le soustient, et maintenant le laisse tout par soy, et sil aduient quil chee, elle acourt a le releuer. (CIB., p.1451, 189). ...ung pourceau se mist entre les jambes de son cheval, par quoy il cheut et se tua tout froit. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 116 r°).

 

2.

[Exprime une attitude d'étonnement] Se laisser choir à revers. "Tomber à la renverse" : ...il fu pris ou jardin de la ville de Jethsemani par les fauls ministres des princes, des Pharisiens et (des) evesques des Juifz, non obstant qu'il se feussent avant laissié cheoir a revers quant il leur dit doulcement, "Ego sum." (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 81).

B. -

[Qqc. tombe d'un lieu plus élevé sur qqc.]

 

-

[Qqc. tombe du ciel/des arbres] : Que dirons nous du diluge ou tant seulement VIII personnes furent sauvees (...), de la subversion de Sodome par feu de souffre cheant du ciel (...), de l'engloutissement de Dathan et Abiron qui descendirent vifs en enfer ? (GERS., Purif., 1396-1397, 60). [Les parroissiens, commun et habitans de Grisole ont droit de prendre] la terre, le caillou, la mousse, la marne, et la feulle du boiz quant elle est cheste, sans en poïer aucune amende. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 259). ...et selon ce aussy que la lumiere et l'influence d'elles [des étoiles du ciel] descend et chiet en divers lieux et qu'elle encontre aussy matieres de diverses manieres. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 41). Item signe est de pestillence Trouver foison, ou abondance, De cendre, ou de pouldre menue, Sur les abres chaeste et venue, Qui se peut faire en la manière Pour l'arsion de la matière Estante en l'air d'embas montée, Et par chaleur arse et bruslée. (LA HAYE, P. peste, 1426, 56). ...c'est assavoir une apparance de discours de plusieurs estoilles espesses, comme gresle cheans sur terre (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 113 v°).

C. -

Laisser choir qqc. "Laisser tomber" : ...advint que une aigle ou autre oysel print à la rive de l'eaue une conche, comme une grosse wistre ou tortue, et, pour la casser, monta hault en l'air et vit la teste d'icelui Achilus, calve, depillée et luisant et, cuidant que ce fust quelque roche, la laissa cheoir et lui rompit la teste et ainsi mourut. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 40 v°).

 

-

Chape chute. V. chape

D. -

Inf. subst. Au choir. "Dans sa chute" : ...et se ilz coupent un arbre tout sec qui rompe un autre au cheoir, soit vert ou sec, ledit arbre rompu sera de leur coustume et sans amende. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 331).

II. -

Au fig.

A. -

THÉOL.

 

1.

[De l'être hum.]

 

a)

Choir. "Trébucher" : La quarte maniere de trinité est par laquelle l'homme, qui est chut, par pechié se relieve [déplacer la virgule après pechié], c'est a scavoir foy, espoir et charité. (Somme abr., c.1477-1481, 126).

 

b)

Choir en (un état moral ou spirituel plus mauvais) : La quarte maniere est quant aucun est tellement racheté que il ne puet choïer en pechié mortel, conme furent lez Apostres aprés la Penthecouste (Songe verg. S., t.2, 1378, 252). Je diray plus : que la ferveur de l'amour que saint Pierre avoit envers Jhesu Crist donna occasion de le nier aprés, car par telle amour il cheut en presumpcion de soy, et pour la presumpcion Dieu voult souffrir qu'il tresbuchast en telle negacion, pour soy mieulx congnoistre (GERS., P. Paul, a.1394, 489). Et icy, oultre la louange et deffense saint Pol, nous avons enseignement de nous contregarder de cheoir en perilz ou tribulacions sans neccessités ou proffit (GERS., P. Paul, a.1394, 500). Panse bien, panse que vault quanque tu faiz en ce monde, quanque tu traveilles, quanque tu rapines, quanque tu quiers vengence, quanque tu donnes a ta povre charoingne de mauvaises plaisances, se tu chiés, en la destroicte heure de la mort, a l'orrible jugement de justice, en mort perpetuelle. (GERS., Purif., 1396-1397, 67). ...ilz furent ingraz a Dieu et cheurent en horribles erreurs, en ydolatries et en vilité contre nature (GERS., Trin., 1402, 162). ...et tant que je ne suis mie cheuz, moyennant vostre grace en telle obstinacion furieuse que vous juge estre mauvaiz ou envieux, comme font les dampnez. (GERS., Trin., 1402, 165). ...telles gens cheent souuent en inconuenient. (CIB., p.1451, 213). Et se tu me demandes par quoy ilz [les mélancoliques] se tendront en hault et ne cherront point en ceste tristesse melancolieuse, ie tay respondu deuant que ce sera par leesse spirituelle (CIB., p.1451, 219). Sur ce il fault distinguer. Ou le fidele et catholique contrait mariage avec une payenne et infidele ou heretique, ou deux infideles se marient ensemble, ou deux fideles et catholiques ensemble, et l'un chiet en heresie. Au premier cas le mariage est nul. (Sacr. mar., c.1477-1481, 64). Il est une aultre trinité par laquelle l'home chut en pechié, c'est a scavoir l'enhortement du deable, la delectation de la sensualité et de la char et le consentement de raison (Somme abr., c.1477-1481, 126).

 

c)

P. métaph. Choir en (la boue/une fosse) : Tu scez que entre six manieres de racheter la plus parfaicte est preserver une personne tellement que point ne trabuche en la subjection de pechié quelconque, originel ou actuel, qui autrement, sans ta preservacion telle, y encherroit, comme on fait plus grant grace a ung homme le garder de cheoir en la boe que le relever depuis qu'il y est embatus. (GERS., Concept., 1401, 401). Item une playe faicte en tres petit et pou de temps fait une fissure perpetuel. Item par cheoir en une fossé par adventure fait demourer a perpetuité en icelle. (Somme abr., c.1477-1481, 177).

 

2.

[De Dieu] Laisser choir qqn. "Permettre que qqn tombe, l'abandonner dans sa chute" : ...vraiement il quiert bien ton salut par toutes voies, aucunes fois il te rit, aucunes fois il se monstre courroucie a toy, maintenant il te donne consolacion, après affin que tu nen abuses il te laisse cheoir en affliction, et puis affin que tu ne desesperes il reuient a toy et te donne reconfort. (CIB., p.1451, 189).

B. -

[Dans un cont. allég.] Choir en admiration. V. admiration

C. -

[D'une chose abstr.]

 

1.

Choir. "Être ébranlé" : "Domination n'est pas l'exces des pieurs seulement, mais de tous beaulz et bons est toute et parfaicte possession ferme, forte et non poant cheoir." (Somme abr., c.1477-1481, 161).

 

2.

Qqc. choit en qqn

 

a)

"Qqc. est donné, incombe à qqn ; qqc. relève de sa compétence" : ...ainssi que l'aer ou la clerté du solail ne puet chaer en la seignourie de l'onme, aussi ne puent lez choses temporeles (Songe verg. S., t.2, 1378, 135). ...gloire est donnee a Dieu pour sa part, et paix chiet en la part des hommes de bonne voulenté. (GERS., Noël, p.1404, 292). Ne aussi par verbes puet on demonstrer Dieu, car les verbes signifient avec certaines manieres d'inclinations du courage diverses, et avec formes simples ou composees, avec signification de temps sans cas de faire ou de souffrir, mais teles choses ne chieent en Dieu. (Somme abr., c.1477-1481, 156).

 

b)

"Qqc. (un sentiment) se rencontre chez qqn" : Ilz sont aussi deux manieres de paour. L'une chiet aucune fois en homme constant et ferme, qui ne doubte riens, et tel paour exclut le consentement matrimonial. L'aultre qui chiet en homme inconstant ne exclud pas la paour qui chiet en homme constant, comme la paour de la mort et cruciement et mutilation de corps. (Sacr. mar., c.1477-1481, 68).

 

c)

[D'un savoir] Choir en besogne. "Être nécessaire" : Ce sont les communs proffis et ouvrages du astralabe souvent cheans en besoingne et en practique de astronomie. (PÈLER. PRUSSE, Astrolabe L.F., 1362, 56).

 

3.

Qqc. choit à qqc. "Qqc. convient à qqc." : Cestui donna tous ses biens et se fist povre pour mieulx vacquer aux sciences et c'est tout le reproche que à present font les calumpniateurs de astrologie de dire qu'il n'en est pas ung riche ; à quoy chet responce que cil qui se contente est riche (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 54 r°).
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner

 Article 9/18 
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     CHOIR     
FEW II-1 cadere
CHOIR, verbe
[AND : chair ; DÉCT : chëoir ]

"Tomber" : ...le temple et les ydolles cheent par terre et se font en bisme. (LA VIGNE, S.M., 1496, 447).
 

La Vigne Annie Bertin

 Article 10/18 
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     CHOIR     
FEW II-1 cadere
CHOIR, verbe
[AND : chair ; DÉCT : chëoir ]

"Tomber"

 

-

Au fig.

 

.

"Se trouver" : Encores voullons et ordonnons que le demandeur ou appellant doye dire, ou faire dire par ung advocat, son propos devant nous, ou son juge compettent, contre sa partie adverse et lui present. Et se doivent garder de dire chose ou il chee villonnie qui ne serve a leur querelle seullement. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 210).

 

.

"Convenir, trouver son champ d'application" : Encores voullons et ordonnons, selon le texte de noz ordonnances, que jasoit ce que en larrecin ne chiet paynne de mort, touteffois en larrecin ne chiet point de gaige de bactaille, si comme il est contenu en la clause du larrecin, qui est excepté. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 209).
 

La Sale Pierre Demarolle

 Article 11/18 
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     CHOIR     
FEW II-1 cadere
CHEOIR, verbe
[AND : chair ; DÉCT : chëoir ]

A. -

[Le suj. désigne une chose]

 

1.

"Tomber" : Ils lançoient pierres, caillos, Mangonniaus, sajettes, garros Plus dru que la noif ne la gresle Ne chiet quant il nege ou il gresle. (MACH., P. Alex., p.1369, 153).

 

-

Cheoir de : Et quant je senti la froidure Qui chut de dessus la verdure, Elle me fist tout tressaillir, Si qu'a moy me fist revenir Et mist hors dou transissement Ou j'avoie esté longuement. (MACH., D. verg., a.1340, 53). C'estoit chose trop mervilleuse, Trop doubtable et trop perilleuse ! Car les pierres dou ciel chëoient Pour tuer quanqu'elles ataingnoient, Les hommes, les bestes, les fames ; Et en pluseurs lieus a grans flames Cheï li tempès et la foudre Qui mainte ville mist en poudre (MACH., J. R. Nav., 1349, 147).

 

-

Empl. impers. Cheoir en : Et en pluseurs lieus a grans flames Cheï li tempès et la foudre Qui mainte ville mist en poudre (MACH., J. R. Nav., 1349, 147).

 

-

Cheoir sur

 

.

[Dans un cont. métaph.] : Car quant lancier voloit un de ses dars, Si sagement Le savoit faire et si soutivement Que nuls savoir nel peüst bonnement, Fors cils seur qui il chëoit proprement. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 70).

 

-

Cheoir dessure : Car l'iaue qui chiet desseure La racine qui demeure Fait renverdir et florir Et porter fruit... (MACH., L. plour, 1349, 284).

 

-

Loc. fig. : ...Et si voit on qu'un po de pluie Souvent un grant vent chace en fuie, Dont on recorde moult souvent Qu'a pou de pluie chiet grant vent... (MACH., D. Lyon, 1342, 195).

 

2.

"Tomber (lorsque ce qui retenait vient à manquer)" : Lors Gaverelles le singla Parmi les flans IJ. cops ou IIJ. De s'espée, jusqu'à la crois, Si que les bouiaus li cheoient Par mi les plaies qui sainnoient. (MACH., P. Alex., p.1369, 269).

 

-

Cheoir de : ...la fueille chiet dou cherme, Par nature, ou dou vent qui vente (MACH., J. R. Nav., 1349, 138). Quant Phebus oÿ la nouvelle Du corbel qui dist que la belle Qu'il aime de fin cuer entier Le laist pour un autre accointier, De son chief cheÿ sa couronne, Et sa harpe qui souef sonne De ses mains cheï a ses piés. (MACH., Voir, 1364, 700). ...Ma lettre li chaÿ des mains (MACH., Voir, 1364, 732).

 

3.

"S'écrouler, s'effondrer" : Qui vuet faire un ouvrage haut Seur fondement qui riens ne vaut, Sans grant damage. Car quant il est en plus grant saut D'ouvrer, li fondemens deffaut, Dont trebuchier et chëoir faut Tout le meinnage. (MACH., R. Fort., c.1341, 40). ...les tieules par l'air voloient Et les cheminees chëoient... (MACH., Voir, 1364, 608).

 

-

Empl. impers. : ...onques ne vi faire tel vent, Car les tieules par l'air voloient Et les cheminees chëoient Et se chaÿ pluiseurs maisons. (MACH., Voir, 1364, 608).

B. -

[Le suj. désigne une pers.]

 

1.

"Tomber" : Car vraiement, tout en alant, Retournoient en reculant, Et en retournant relevoient Les bleciez qui cheüs estoient. (MACH., P. Alex., p.1369, 154).

 

-

Cheoir en : Et quant en sa desesperance S'ocist, si forment s'envay Qu'avec le cop en feu chay, Dont tantost fu arse et bruïe. (MACH., J. R. Nav., 1349, 210). Mais se cheüs en un marés Fust Balthasar jusqu'au braier, Ne se peüst tant esmaier Com de la main qu'il a veü. (MACH., C. ami, 1357, 26).

 

-

Cheoir dedens : Et j'y voy po, par saint Remy, Qui n'est mie trop bon pour my ; Einsois est uns tres grans peris Qu'estre en porriens tous .IJ. peris Et cheoir dedens une fosse, Si ne morriens pas de la bosse. (MACH., Compl., 1340-1377, 262).

 

-

Soi laissier cheoir sur : Mais mar vit pour li ce jour né, Qu'entre les flos vit Leandon Qui floteloit a abandon. Et quant de près le pot vëoir, Seur le corps se laissa chëoir Au pié de sa tour droitement ; Si l'embrassoit estroitement, Forcenée et criant : "Haro !" Einsi fina belle Hero... (MACH., J. R. Nav., 1349, 250).

 

-

Loc. fig. : ...meintes fois ay oï dire, Qui plus haut monte qu'il ne doit De plus haut chiet qu'il ne vorroit. (MACH., R. Fort., c.1341, 139).

 

-

Soi laissier cheoir. "Se baisser en se blotissant" : Lors me laissay tout bellement chëoir Et me coiti si bien, a mon pooir, Sous les arbres, qu'il ne me pot vëoir, Pour escouter Le trés dous son de son joli chanter. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 58).

 

2.

"S'affaisser, s'effondrer ; défaillir" : Et je qui fui boutez dedens le brueil Vi qu'a ce mot la dame au dous acueil Cheï com morte. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 65). Mais je n'os corps, ne cuer, ne jame, Ne sanc, qui ne fremist en mi, Quant je la vi ; car si fremi, Que, se Dieus de li me doint joie, Grant paour de chëoir avoie. (MACH., R. Fort., c.1341, 124).

 

-

Cheoir à la terre : "Lasse !" dist elle, "quel remors Puis avoir de ceste nouvelle !" A cest mot chey la pucelle A la terre, toute estendue. (MACH., J. R. Nav., 1349, 201).

 

-

Cheoir estendu : Et tel cop li donne en la face Que devant li chiet estendus, Ne plus ne puet estre entendus, Car on ne le vuet plus oïr. (MACH., D. Aler., a.1349, 323). Coronis chiét toute estendue (MACH., Voir, 1364, 702).

 

3.

Loc. fig. Cheoir en les mains de. "Tomber aux mains de" : Mais Susanne, de Juda fille, Vostre iniquité orde et ville Ne volt soustenir ne vëoir, Car mieus ama estre et chëoir En vos mains et la mort attendre Que Dieu son createur offendre. (MACH., C. ami, 1357, 15).

C. -

Au fig.

 

1.

Cheoir en

 

a)

"Tomber en/dans, être entraîné dans" : Lors renouvela ma pesence, Et cheï en une doubtance Si grief, si pesant et si pesme, Que de joie ne que de cresme Dedens mon cuer ne demouroit Pour la doubte qui l'acouroit. (MACH., R. Fort., c.1341, 152).

 

-

Cheoir en deshonneur : Quant elle en a un bon a main, Elle le laist pour un meneur, Dont elle chiet en deshonneur. Et cils qui de loial cuer l'aimme, Las, chetis et dolans se claimme Pour la grieté qu'en son cuer sent (MACH., D. Aler., a.1349, 380).

 

-

Cheoir en desespoir : Et s'il ne fust, certeinnement j'espoir Que je fusse cheüs en desespoir, Mais riens qui soit ne me feïst doloir, Quant ses regars Estoit seur moy en sousriant espars (MACH., J. R. Beh., c.1340, 78).

 

-

Cheoir en grant esmoi : Mais je cheï en grant esmay, Si tost comme il me fu faillis, Car de mains griés fui assaillis. (MACH., D. Aler., a.1349, 340).

 

-

Cheoir en ire : Trop s'empire Qui desire Chose dont il chiet en ire, Par l'effort De desconfort (MACH., Lays, 1377, 386).

 

-

Cheoir en blasme. "Encourir le blâme" : Mesdisans font l'amant secret, Vray et loyal, sage et discret En garder l'onneur de sa dame Qu'elle ne chiesse en aucun blasme, Si que mesdisans n'en puist dire Chose qui touchast à mesdire. (MACH., Compl., 1340-1377, 268).

 

-

Cheoir en decours. "Pencher vers sa fin, décliner" : Car, se temprement n'i acours, Je ne puis estre respité De la mort, car tuit mi recours Sont en toy, et mi jours sont cours ; Dont ma vie chiet en decours, Se temprement ne has pité. (MACH., Lays, 1377, 310).

 

-

Cheoir en maladie. "Tomber malade" : N'il n'estoit nuls si vrais amis, Qui ne fust adont arrier mis Et qui n'eüst petit d'aïe, S'il fust cheüs en maladie. (MACH., J. R. Nav., 1349, 149).

 

b)

"S'abîmer, s'absorber, plonger dans" : Et quant je vi Qu'Esperence avoit assevi Tout ce que dire me voloit, Et qu'einsi elle s'en voloit Soudeinnement a recelée, Je cheï en moult grant pensée Et par ordre a recorder pris Tout ce qu'elle m'avoit apris De point en point, car bien pensoie Qu'encor grant mestier en aroie. (MACH., R. Fort., c.1341, 108). Si cheï en moult grant pensée Comment a moy ne fust celée La verité de pluseurs choses Qui eu vergier furent encloses... (MACH., D. Lyon, 1342, 183). Quant Daires oy la nouvelle Et vit que ceint d'une cordelle Furent li prince de Caldee, Il cheï en moult grief pensee Et fu courreciés durement... (MACH., C. ami, 1357, 39).

 

c)

"Parvenir, arriver à" : ...Et qu'il [les ambassadeurs] soient de tel affaire Qu'il sachent moustrer vostre entente, Et la passée et la presente, Au soudan, et nous esperons Que si courtois le trouverons Que nous cherrons en bon acort. (MACH., P. Alex., p.1369, 126).

 

2.

Empl. impers. [Avec l'adv. bien ; au sens de "arriver heureusement"] Bien il chiet à. "C'est tant mieux pour, heureusement pour" : Si qu'il ne t'est pas mescheü, Eins di qu'il t'est tres bien cheü Et que c'est ton bien et t'onnour, Quant tu es pris de tel signour Qui te fera droit et justise Et grace, s'a li est requise (MACH., C. ami, 1357, 101). Aussi eüst il Galatee, S'il peüst, honnie et tuee ; Mais Galatee s'en feuy En un crot, dont bien li cheÿ. (MACH., Voir, 1364, 622). Ne ce n'est que forsen et rage D'assaillir encontre ces murs, Qui sont haus, larges et seürs. Et se bien nous en est cheü, Dieux l'a fait, vous l'avez veü. (MACH., P. Alex., p.1369, 103).

 

3.

Cheoir sur. "Tomber sur" : Or avint que li sors cheï Seur Theseüs, qui esbahi Pluseurs ; car il fu fils le roy, Preuz, vaillans, et de bel arroy. (MACH., J. R. Nav., 1349, 230). Et les mist tous pour cest outrage Minos en si mortel servage, Que tous les ans li envoioient Un homme ; mais il sortissoient, Et cils seur qui li sors chëoit, Trop mortelment li meschëoit ; Car li rois Minos devourer Le faisoit la, sans demourer, Par un moustre trop mervilleus, Trop felon et trop perilleus. (MACH., J. R. Nav., 1349, 230). Or vaille que vaille, Dit l'ay ; se la destinée Chiet seur moy, forment m'agrée Ceste devinaille, Se de telle heure suis née Que, sans villeinne pensée, à t'amour ne faille. (MACH., Lays, 1377, 421).

 

4.

"Diminuer, décroître" : Elle [Bonneürté] appert en mains esbanois, Tant en joustes comme en tournois, Pour chevalerie essaucier Et les fais des bons avancier A la congnoissance des dames. La croist honneurs ; la chiet diffames. (MACH., J. R. Nav., 1349, 272).

D. -

[Le suj. désigne un fleuve] Cheoir en. "Se jeter dans" : Gyon va en Ethyopie, Tygris au Quaire et en Surie, Et passe delés Damiette ; Là chiet en mer, et c'est sa mette. (MACH., P. Alex., p.1369, 191).
 

Guillaume de Machaut Noël Musso

 Article 12/18 
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     CHOIR     
FEW II-1 cadere
CHOIR, verbe
[AND : chair ; DÉCT : chëoir ]

"Tomber"

I. -

A1 concr. choit (de haut en bas) (sur A2 spatial) : ...par un enghien il fu jectés en la ville. Il cei sus un toit couvert d'estrain et de terre. (FROISS., Chron. D., p.1400, 615). ...li coursiers tresbuça et cei et jetta le dit mesire Phelippe desous lui. (FROISS., Chron. D., p.1400, 749). La ot grant encauch et maint honme reversé et bouté jus a terre, et ceoient a mons l'un sus l'autre, tant estoient il fort eshidé. (FROISS., Chron. D., p.1400, 690). Et plus atendoit la contese, et plus aproçoient ces nefs et ces balenghiers ; et qant elle vei ce et ces banieres et ces estramieres flamboiier et venteler, de joie elle se laissa ceoir. (FROISS., Chron. D., p.1400, 524).

En parlant d'une rivière : ...et passe la riviere dou Hombre tout parmi, qui va ceoir en la mer. (FROISS., Chron. D., p.1400, 113).

de la bruine : Entrués s'apaisera li airs et cera la bruine. (FROISS., Chron. D., p.1400, 434).

des cheveux : Il le volt faire enpuissonner ; et rechut li rois de France le venin, et fu si avant menés que tout li cheviel dou chef li cheïrent et toutes les ongles des mains et des piés. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 280).

d'un coup : "Stafort, Stafort (...) tes gens m'ont mort mon escuier que bien amoie." Et à ces cops il lance une espée de Bourdiaux que il tenoit toute nue. Li cops cheï sus messire Richart de Stafort ; si li bouta ou corps, et là l'abati mort, dont che fu grans pités. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 262).

A1 concr. choit par pièces : "Il estoit si malade de meselerie que il cheoit tout par pieces." (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 231).

A1 humain choit en A2 spatial. "Y arrive par hasard ou par surprise" : "L'Escaut passet à Tournai, si venrons devant Audenarde et cerons droit ou logeïs Phelippe d'Artevelle." (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 3).

A1 humain choit ens es mains de A2 humain. "Il se trouve, par hasard, en son pouvoir" : ...qui ceoit ens es mains de ces Englois routiers, il estoit mors. (FROISS., Chron. D., p.1400, 588). Comsiderés la bonne estrine et aventure que mesires Thomas de Hollandes ot d'avoir si bons prisonniers qui li ceirent ens es mains. (FROISS., Chron. D., p.1400, 693).

A1 humain choit en la main à A2 humain. "Il se trouve par hasard à sa disposition" : "Il nous faut un moien, sage homme et secret et de creance, qui nostre afaire reporte et remonstre à monsigneur de Bourgongne. Messires Jehan d'Elle leur cheï en la main, et tantos l'avisèrent, et pour ce que il estoit antables de la ville de Gand, si parlèrent à lui." (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 288).

A1 humain choit en A2 abstr. : Le duc de Lancastre chey en langour et en maladie (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 112). "Pères saint (...) par vostre fait porra cheoir l'Eglise en grant tribulacion." (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 50).

A1, mot, choit bien en la bouche. "Est facile ou agréable à prononcer" : ...mais oncques il ne povoit, car le mot est tel qu'il chiet en la bouche et en la parolle de ceulx qui le nomment, mieulx que l'autre. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 8). Toutes manières de gens demorant en Gaind li donnoient leur vois et l'avoient avisset à estre leur souverains cappitains, car li recorps de son boin nom, et pour l'amour de son bon père, leur ceoit mieux en la bouce que de nul autre. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 85).

A1 et A1' humains choient en haine : "Advint que Loys Rambaut et Lymosin, qui estoient compaignons d'armes ensamble, cheirent en hayne." (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 110).

A1 abstr. choit à A2 humain : Li cardinal (...) se missent ensamble et fissent pappe. Et cheï li sors et li vois à monsigneur Robert de Genève, jadis fils au conte de Genève. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 145).

II. -

Impersonnel : Et toutes les nuis après son soupper je luy en lisoie. En lisant nul n'osoit parler ne mot dire, car il voloie que je feusse bien entendu (...) quant il cheoit aucune chose où il voloit mettre debat ou arguement, trop volontiers en parloit à moy. (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 76).

Il choit à + inf. "L'occasion se présente de..." : Or parlerons un petit de l'estat et de l'ordenance d'Engleterre, car il en chiet à parler. (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 232).

Il chiet à tour à A2 de faire A3 : "Et cellui Jehan vient-il point veoir le conte de Foeis ?" - Il me respondi : "Oncques depuis la mort de son frere il n'y vint ; mais les autres compaignons viennent bien : Pierre d'Auchin (...) Ernauton de Sainte Colombe et les autres, quant il chiet à tour." (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 64).

(Il) choit bien/mal à A2 (de A3 abstr.) "A2 a de la chance/de la malchance" : Si est la ville de Kem grande et poissans et estendue durement et fort peuplee. Et cei adont si bien as Englois que sans le dangier de passer au pont, il passoient et rapasoient ensi que il voloient, la riviere de Ourne, car la mer estoit si basse pour celle heure que il n'i avoient nul empecement de passer, et par ce point fu la ville plus tos conquise. (FROISS., Chron. D., p.1400, 693). Celle doubte leur faisoit tenir leur oppinion et guerriier hardiement et outrageusement. Si leur cheï bien par pluiseurs fois de leurs emprisses. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 230). Et s'en aloient à l'escarmuce devant Gaind, enssi que autre fois avoient fait. Si se boutèrent si avant que mal leur en cheï. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 143).

Il choit à point : Dont li contes de Hainnau fu trop grandement courouchiés ; et dist et jura que, de la vilonnie que ses serourges li avoit fait, il l'en souvenroit et li remonsteroit durement qant il ceeroit a point. (FROISS., Chron. D., p.1400, 255).

Il choit à matière : Une fois estoit le sire de Corasse d'en costé le conte de Foeis. Si gengloient entre eulx deulx ensamble de Harton, et chey à matiere que le conte li demanda : "Sire de Korasse, avez-vous point encores veu vostre messagier ?" (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 177).
 

Froissart Jacqueline Picoche

 Article 13/18 
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     CHOIR     
FEW II-1 cadere
CHOIR, verbe
[T-L : chëoir ; GD : cheoir ; GDC : cheoir ; AND : chair ; DÉCT : chëoir ; FEW II-1, 24a : cadere ; TLF V, 740a : choir]

Empl. intrans.

A. -

Au propre

 

1.

[D'une chose] "Tomber" :  Et se vint un povre gesir A sa porte [à la porte du riche qui faisait bonne chère] qui grant desir Avoit et grant neccessite D'estre rempli et säoulé Des mietes qui chaoient De sa table et perissoient (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 7019). [Allus. à la parabole du mauvais riche, Luc XVI, 19-21]

 

Rem. À cette citation correspond celle de GD II, 443a (Impr. c.1500 : descheoient).

 

2.

[D'une pers.] :  Dë Orgueil par especïal Sui apuial et soustenal. Je la porte, je la soustien Si com tu vois et la maintien. Se je n'estoie, tost charroit (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 8158).

 

a)

Choir jus. "Tomber" :  À une mote m'abuissai, Jus chai et m'espaveignai. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 10024).

 

b)

Choir en pasmoison. "S'évanouir" :  Lors en paumoisons je chëi De tresgrant paour tout transi. (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 1911).

B. -

Au fig.

 

1.

"Tomber, être entraîné"

 

-

Choir en (un état négatif) :  En ce pommel te dois mirer (...) Toi apuier i de touz poins (...) Quar quant dedens tu verras bien, Ja desconfort n'aras de rien, Et tant com t'i apuieras, Ja en mauvés pas ne charras. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 3706). ...en povrete sui chëu (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 754). DIGULLEVILLE À DIEU. Valeur, vigueur n'a autrement Homz mortel ; et ce causement Te fu d'avoir sa nature, Qui tres grant fortefiement Li doit estre et apuiement Que ne chiece en mespresure. (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 3780).

 

-

Choir de (d'un état négatif) en (un autre état pire) :  Divers effès l'atouchement De li [S. Jean] a, quar qui dignement Y touche, il en devient melleur ; Et qui y touche sanz cremeur, En pechié, sanz amendement, De mal chiet en empirement. (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 4956).

 

2.

[Le suj. désigne une chose extraordinaire] Ne pouvoir choir en pensé. "Ne pouvoir venir à l'esprit" :  En parlant en tel guise a moi [dit le pèlerin à propos de son ange] Et moi conduisant avec soi Oultre le cristalin me mist Et par tout regarder me fist. La vi je si tresgrant clarte Que chaoir ne puet en pense. (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 9040).

 

Rem. En ce sens FEW II-1, 24b note : « Mfr. il me choit en pensee "il me vient la pensée de" Commynes » ; T-L n'enregistre ce sens ni s.v. chëoir, ni s.v. pensé, pensee, pensement et penser.
 

Pèlerinages de Guillaume de Digulleville Béatrice Stumpf

 Article 14/18 
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     CHOIR     
FEW II-1 cadere
CHOIR, verbe
[AND : chair ; DÉCT : chëoir ]

I. -

Empl. intrans.

A. -

"Tomber"

 

-

Au propre : ...a peu qu'il ne cheut a la renverse, tant fut fort effrayé. (C.N.N., c.1456-1467, 35). ...vostre devant est en tresgrand dangier de cheoir (...) vous ne le porterez gueres longuement qu'il ne vous chiege (C.N.N., c.1456-1467, 39).

 

-

Au fig. "Tomber malade" : ...elle cheut en une desplaisante et dangereuse maladie que communement l'on appelle broches. (C.N.N., c.1456-1467, 32).

B. -

P. ext. "En venir à"

 

-

Choir en propos de + inf. "En venir à parler de" : Après ung pou de sermon (...) il cheut en propos de toucher leur matiere pour laquelle estoient assemblés. (C.N.N., c.1456-1467, 103).

 

-

Choir à + inf. : ...nous manderons icy nos femmes, et (...) Jehan fera une petite collacion, laquelle enfin cherra a parler des dismes, et leur demandera... (C.N.N., c.1456-1467, 222). ...en la fin il vint et cheut a parler de sa fille, et luy va dire... (C.N.N., c.1456-1467, 295).

II. -

Empl. pronom. Soi laisser choir

 

-

Au propre. "Se laisser tomber" : ...la gaitte s'esveilla, et de paour qu'elle eut se laissa cheoir du hault en bas de l'arbre (C.N.N., c.1456-1467, 452).

 

-

Au fig. Soi laisser choir du haut de soi. "Être incapable de masquer ses sentiments" : Le bon president (...) se monstra tresdesplaisant ; et de fait se laissa cheoir du hault de luy, menant trespiteux dueil (C.N.N., c.1456-1467, 313).
 

Cent Nouvelles Nouvelles Roger Dubuis

 Article 15/18 
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     CHOIR     
FEW II-1 cadere
CHOIR, verbe
[T-L : chëoir ; GD : chëoir ; GDC : chëoir ; AND : chair ; DÉCT : chëoir ; FEW II-1, 24a : cadere ; TLF V, 740a : choir]

Empl. intrans.

A. -

[D'une pers.] "Tomber, chuter" : ...d'une darde qu'il avoit et tenoit en sa main, jetta icelle après ledit Gieffroy, de laquele darde il le fery et attaigny entre deux espaules, et dudit cop chei icellui Gieffroy illec à terre tout mort. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 171). ...et lui cheut, remonta lesdiz degrez, vint à elle qui parle, print icelle par le colet de la robe, le tira aval lesdiz degrez tant que elle qui parle et lui cheurent tout au plus bas desdiz degrez et, elle et ledit barbier ainsi cheutte, fu navrée par iceulz barbier (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 509).

 

-

Choir en qqc.

 

.

"Tomber dans qqc." : ...se elle lui savoit donner, enseigner ou bailler conseil ne chose quelconques par quoy ledit de Ruilly, son mary, cheist et feust en très-grant langueur de maladie (...) que elle li dist afin de le fere (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 305).

 

.

Au fig. Choir en punition. "Encourir une punition" : ...les multiplicacions et reiteracions de crimes, tant de lese-magesté comme de larrecins par lui faites et commises, qui sont crimes de très-mauvais exemple et chiéent en grant pugnicion (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 99).

B. -

[D'une chose] "Tomber" : ...il mist icelle toile en la queue de ladite charrete ; et en passant par-dessus le pont d' Enthoigny, icelle toile chey en la riviere soubz ledit pont, laquele il recueilly, et icelle apporta toute moillée à Paris (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 77). ...il fist lever de là où il estoit assis [ledit Jehannin] et, en ce faisant, cheirent icelles deux tasses d'argent entre les piez dudit prisonnier (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 498).

 

-

Part. passé : ...elle trouva choit à terre, entre les piez d'iceli prisonnier, un blanc de VIIJ d. par., lequel elle recueilly (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 7).
 

Registre criminel du Châtelet Bernadette Suty / Monique Haas

 Article 16/18 
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     CHOIR     
FEW II-1 cadere
CHOIR, verbe
[T-L : chëoir ; GD : cheoir ; GDC : cheoir ; AND : chair ; DÉCT : chëoir ; FEW II-1, 24 : cadere ; TLF V, 740a : choir]

I. -

Empl. intrans.

A. -

"Être entraîné vers le bas, tomber"

 

1.

[D'une pers.] : ...icellui Corbin leva sondit baston et en frappa un seul coup ledit du Vievre en la teste ; lequel coup d'aventure eschey en la temple, dont il cheut lors a terre environ heure de complie, et s'en ensuy mort (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1424, 110).

 

2.

[D'une chose concr.] : Se aucun est en possession paisible et saisine d'avoir fourches en aucun lieu et, aprés ce, ses fourches cheent par feblesse, veillesse ou par vent, non obstant ce qu'il se souffroit par pluseurs années de refaire les fourches, par ce ne pert il mie sa saisine ne sa possession qu'il ne puisse refaire les fourches (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 154).

 

-

Choir sur qqn : Et n'est pas à entendre ceste coustume si largement que ceulx qui tuent par aucun accident qui leur survient, ou par choiste dessus un arbre ou dessus maison, ou que aucune chose chée sur lui oultre sa voulenté et il en muert, il n'est pas homicidez de lui, car la cause de sa mort n'est pas venue par son pourchas ne par sa voulenté. (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 88).

B. -

[P. anal. avec la rapidité d'une chute] Choir en + subst. exprimant un état : ...afin que ycellui Chiffrelin, qui cheoit en villeesse, eust mielx de quoy vivre en ses derreniers jours, a donné et octroyé la somme de 30 frans de pension par an (Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 1419, 326).

C. -

DR. Choir de qqc. "Perdre son droit en qqc., être débouté de qqc." : ...li appellé qui se sera couléz en droit, veu le procés, sanz faire nouvel procés en cause d'appel, ne paiera aucuns despens, se il chiet et subcumbe de sa sentence ; mais s'il propose faiz ou raisons, pour laquelle chose procés ou appointement nouvel s'ensuit, se icellui appellé en subcombe, il paiera despens à l'appellant. (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 182).

 

-

[Avec effacement du compl. prép.] : ...car, selon ce que dessus est dit, il cherront et perdront en la negatoire, s'il ne monstrent tiltre ; puis aprés fu conseillé aux hommes qu'ilz traittassent à leur seigneur et qu'ilz preissent certaine partie pour l'usage dudit bois, et que c'estoit le proufit des homs, plus que de monseigneur ; car on entent qu'il perdront en la negatoire. (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 166).

 

-

À l'accompli : ...et s'il n'appert de la diligence comment les tesmoins sont adjournez, l'acteur est cheu de sa production ; car par la coustume de Bourgoingne, l'en n'a que une production (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 115). Coustume est en Bourgoingne que, se aucun demande à un autre deniers ou autres choses, pour quelque obligacion que ce soit, se il allegue paie, il y sera receuz en lui assignant jour à prouver icelle paie ; et, se à ce jour il ne monstre sa paie ou deue diligence, il est cheuz du tout de sa cause. (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 127). ...se j'ay journée assignée à prouver et je fay defaulte à la journée de la prouve, ou que je soie present et je n'aye fait aucune diligence d'adjourner ou admener mes tesmoins, je suys cheuz de ma prouve par tesmoins ; toutes voies ma partie adverse sera tenue de respondre par serement à un chascun article de mon entencion. (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 138). ...puis aprés, ledit frere ne suy pas leur appel. Pour ce disoit ledit H. qu'il estoient cheuz de leur appel, car l'en povoit bien dire droit en l'absence d'eulx, puisque la chose estoit appointée à oïr droit et que ce default ne leur nuisoit riens. (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 180).

II. -

Inf. subst. "Fait de tomber" : ...par le cheoir d'icelui prestre et par un mur ou maisieres ou pierres sur quoy il chey, ou se hurta en cheant, eust esté blecié en son dit visaige à sang et playe (Doc. Poitou G., t.7, 1414, 264).
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

 Article 17/18 
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     CHOIR     
FEW II-1 cadere
CHOIR, verbe
[AND : chair ; DÉCT : chëoir ]

I. -

Au propre et au fig. [Notion de chute]

A. -

"Être entraîné de haut en bas, tomber, s'effondrer, s'écrouler" : ...et lui estant près du pont vit sur icellui une autre des maisons cheoir et fondre avec partie du pont (BAYE, I, 1400-1410, 214).

B. -

"Se porter (en parlant d'un suffrage)" : ...et fu faicte election du lieu vacant par le trespas de maistre Ja. Bouju, et combien que les voix de messeigneurs churent sur pluseurs et divers, toutevoie maistre J. Romain eut pluseurs voix. (BAYE, I, 1400-1410, 117).

C. -

"Perdre de sa valeur (en parlant de la monnaie)"

 

-

Faire choir. "Dévaluer" : Quant ilz furent revenus à Paris, si leur convint faire nouvelle finance. Si leur fut donné en conseil qu'il convenoit faire cheoir la monnoie (Journal bourgeois Paris T., 1436, 324).

D. -

Choir en

 

1.

"Tomber sous le coup de" : ...et n'y convient point faire de procès de chose qui chiet en restitucion par confession (FAUQ., III, 1431-1435, 126).

 

2.

"Encourir" : ...sans ce que iceulx seigneurs, graphier et notaire dessusdiz en cheussent en sentence d'excommeniement. (BAYE, II, 1411-1417, 37).

II. -

[Notion d'événement ou de résultat d'un procès]

A. -

"Arriver, advenir, avoir lieu" : ...car il cherroit plus grant pris de admortir terres et heritages tenuz sans moien du Roy que d'autres (FAUQ., III, 1431-1435, 113).

B. -

Choir en. "Aboutir à" : ...quant aux benefices electifz et non cheans en graces communes et expectatives. (BAYE, II, 1411-1417, 157).

C. -

Empl. impers. "Être admissible" : ...et ne chiet point que ceulx de Paris cerchent ainsi es registres royaux. (FAUQ., II, 1421-1430, 231).
 

Baye-Fauquembergue Denis Lalande

 Article 18/18 
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     CHOIR     
FEW II-1 cadere
CHOIR, verbe
[T-L : chëoir ; GD : cheoir ; GDC : cheoir ; AND : chair ; DÉCT : chëoir ; FEW II-1, 24 : cadere]

A. -

"Tomber"

 

1.

[D'une pers.] Choir quelque part : La veissiez fier touilleiz ; mais en la fin Sarrasins perdirent le pont, et en chey pluseurs en la riviere. (ARRAS, c.1392-1393, 102).

 

-

Choir + adj. attribut : Et a ce mot le lieve, et l'embrace et l'acole de ses bras, et s'entrebaisent, et orent entre eulx deux si tres grande douleur qu'ilz cheirent eulx deux pasmez sur l'aire de la chambre. (ARRAS, c.1392-1393, 257).

 

.

Choir mort : Mais Gieffroy l'advisa et lui donna si grant coup de l'espee, qui fu pesante et trenchoit comme un raseoir, que il le fendy jusques en la cervelle, et le Sarrasin chiet mort. (ARRAS, c.1392-1393, 228).

 

-

Choir par terre : Le soudant estoit embrunchiez, et le heaume estoit court par derriere, l'espee trouva le col nu, excepté le gambison de la gorgerete, et trencha l'espee le ganbison tout oultre et les deux maistres vainnes et les tendans jusques au gorgeron. Le soudant chey par terre (ARRAS, c.1392-1393, 113).

 

-

Choir à la renverse. "Tomber à la renverse" : Et le roy, qui tost senty la destrece de la mort, ne se pot plus tenir sur le destrier, mais chey a terre a la renverse tout mort. (ARRAS, c.1392-1393, 180).

 

-

Empl. subst. Au choir. "Dans la chute" : Le destrier s'encline, qui ne se povoit plus soustenir. Et le roy Braidimons s'approuche du roy Uriien, et cil, qui sentoit que son cheval aloit par terre, laisse l'espee aler et embrace le roy Braidimont par le faulx du corps et le tire a terre du cheval mal gré qu'il en ait. Et au cheir il guerpy les estriers, et tira le roy Braidimont soubz lui. (ARRAS, c.1392-1393, 138).

 

2.

[D'une chose]

 

a)

Choir quelque part : Et adont [Mélusine devenue serpente] print son chemin vers Lusegnen, menant si grant escroiz et si grant enfreinte qu'il sembloit, par tout ou elle passoit, que la foldre et la tempeste y deust cheoir. (ARRAS, c.1392-1393, 260).

 

-

Choir en abisme. V. abisme

 

-

Choir à terre : Mais Remondin n'en ploya oncques l'eschine, et la lance Olivier lui froya jusques que il fu poins ; et de la force du coup la lance Remondin chey a terre. (ARRAS, c.1392-1393, 62). Et Gieffroy traist l'espee, et vint au jayant qui le cuidoit ferir de la mace d'acier sur la teste. Mais Gieffroy, qui fu fort et legier, tressault. Le jayant fault, et le coup chiet a terre par telle vertu que la teste de la mace entra plus d'un pié en terre. (ARRAS, c.1392-1393, 247).

 

-

[D'un liquide] "S'écouler" : Et le gallaffre fait tout traire a terre et se fait logier ainsi comme a demie lieue du port, sur un gros ruisseau d'eaue douce qui cheoit en la mer, a la corniere d'un petit bois pour lui refreschir (ARRAS, c.1392-1393, 132). ...les lermes lui cheoient des yeulx a si grans ruisseaulx que toute sa poittrine en estoit arrousee (ARRAS, c.1392-1393, 257).

 

b)

Choir de quelque part : Et lors senty descendre sur lui, aussi dru que pluie chiet du ciel, coups et horions d'un costé et d'autre, et fu moult defroissiez de coupz orbes (ARRAS, c.1392-1393, 306). Lors [le duc Anthoine] escrie Lusegnen a haulte voix, et se boute entre les Sarrasins plus roidement que fouldre ne chiet du ciel. (ARRAS, c.1392-1393, 184).

 

c)

Prov. : Et le messagier retourna a Gieffroy, et lui compte l'orgueil et le bobant des IIJ. freres. Par mon chief, dit Gieffroy, grant vent chiet pour pou de pluie. (ARRAS, c.1392-1393, 198).

B. -

Au fig. "Déchoir, passer d'un état dans un autre"

 

-

Choir entre les mains de qqn. V. main

 

-

Choir en adversité. V. adversité

 

-

Choir en servitude. V. servitude

C. -

Empl. impers. "Advenir, arriver"

 

-

Il vous est bien cheu de + inf. "Vous avez eu la grande chance de" : Par mon chief, dist le gallaffre, il vous est bien cheu d'estre ainsi eschappé des mains d'un tel ennemy. (ARRAS, c.1392-1393, 234).

 

-

Il n'y chiet point de + subst. "Il n'est pas question de, il n'y a pas matière à" : Sire, dit le nouvel chevalier, je n'ay fait chose dont vous me doyez point de guerredon. Car tout preudomme se doit prendre garde de l'onneur et du prouffit de son maistre ou de son seigneur ; et dont, puis que c'est chose deue, il n'y chiet point de guerredon. (ARRAS, c.1392-1393, 233).
 

Arras Jocelyne Bernardoff / Jean-Loup Ringenbach

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