ART MILIT. HIST. ROMAINE

A. -

"Chef ; commandant" : Et lors le prince de la .x.^e legion rendy grans graces a Cesar de par les tribuns des chevalliers de la honnourable sentence par lui, present tous les oians a leur recommandation, proferee (DUCHESNE, César, 1473, II.23, f° 74c).

B. -

Au plur. "Soldats de première ou de seconde ligne" : ...si fut la moyene batalle de Romayns, les cornez furet de Latins, les premierez banierez furent de ceulz qui portoyet les hastez, les secondez de princez [trad. lat. principes], et li triayre cloyoyet les derriers (BERS., XXXVII.39, c.1354-1359, ms. Paris, B.N.F., nouv. acq. fr. 27401, f° 93b). Et si estoit li manipulles legiers de .xx. chevaliers a lances ; et d’une autre tourbe de ceulz qui portoient escuz, et si estoient appellés princes [trad. lat. principes] (BERS., VIII.8, c.1354-1359, ms. Paris, B.N.F., fr. 263, f° 147b). Ainsi estoient armez li batailleur du premier ost ou de la premiere bataille, lesquelz l’en appelloit princes [trad. lat. principes]. (VEGECE, 1380, I.20). A l’encontre de celle ordonnance Scipion departit la force de ses legions en batailles toutes de front, par la maniere acoustumee de faire les lances devant, les princes des ordres en suivant et les triaires aprés, qui estoient une maniere de porteurs de bannieres ["princes des ordres" trad. lat. principes] (ROUVROY, Stratagèmes, 1422-1425, II.33, f° 34a). Publius Decius, lequel veant une montaigne non estre occuppee par les adversaires dessus leur ost logés, admonnesta le consul qu'il lui donnast seulement les princes portans lances et archiers d'une legion, afin qu'ilz montassent et tinssent celle montaigne ["princes portans lances" trad. lat. principes hastati]. (MAMEROT, Romuleon, 1466, III.12, f° 92a).
 

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À obéir à noble prince il n'y a nul deshonneur : Et pourtant, dirent les plus sages, il serroit bon que à lui euissions fait composition de nos vies, cité et biens, car s'il nous prent par force, il nous coustera moult chier ne nulz ne prendera a renchon ains nous fera tous pendre. Or faisons donques pacification a nostre salut : a obeÿr noble prince n'y a nul deshonneur. (Faits conq. Alexandre N.L., c.1450-1475, 81).

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A tels princes tels chevaliers : ...a telz princes telz chevaliers et a tel maistre tel varlet. (LANNOY, Instruct. prince V.L., c.1439-1442, 26).

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Bon prince met tout en arroi : Saturne estoit roy et seigneur, Paisible a merveille et bon roy : Bon prince met tout en arroy ["en bon ordre"] (GAGUIN, Passe temps oisiv. T., 1489, 401).

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Eschars prince n'ira ja honneur conquérant V. eschars

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Face de prince éjouit le coeur V. face

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Jamais prince convoiteux bien ne gouvernera : Jà princes convoiteus bien ne gouvernera ; Se ses consaus est teuls, trestout honnit sera, Car leur gouvernement li peuples doubtera : Se communs est priessés, moult tost revelera. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 293).

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Le bon prince fait le bon sujet : Se ainsy estoit que n'euissiés or ne argent en coffre, vostre peuple vous aime : tout ce qu'il ont metteront en vostre pooir pour a vostre besoing vous secourir. Le bon prince fait le bon subget. (Hist. seign. Gavre S., c.1456, 103).

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Le prince a mangé la grappe verte, et les dents du peuple sont agacées V. dent

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Le prince doit se conduire envers son ennemi comme le médecin envers son patient V. ennemi

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Le prince est fait pour labourer : Mais quant ung prince fait devoir D'ouvrer en sa vacation, Selon sa puissance et sçavoir, Laissant toute vacation Et maulvaise application, On ne le peult trop honnorer. Le prince est faict pour labourer. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 57).

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Les princes prennent bien en gré les trahisons V. trahison

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Maudite est la terre dont le prince est un enfant V. enfant

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Nouveau prince, nouvel édit : Or entendez, Cananeans. Vous sçavez que c'est commun dit : Nouveau prince, nouvel esdit ; Vous l'entendez, bien je l'entendz. Or est vray, puis ung peu de temps Qu'il est venu ung nouveau prince Pour gouverner ceste province, Cestuy prince veult et ordonne Que touy estrangiére personne Qui sera en ceste cité Vienne oster l'immundicité La quelle y est, qui l'empoisonne (Myst. Viel test. R., t.3, c.1450, 255).

Rem. Hassell 209, P269.

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Orgueil est le prince de tous les vices V. orgueil

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Par leurs vertus se font les princes aimer V. vertu

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Prince à toute gens doit être moult affable : Princes à toutes gens doit iestre moult afables, Ses responses donner sages et raisonnables, Et tenir ses parolles à trèstous véritables (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 292).

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Prince eschars n'ira ja honneur conquérant V. eschars

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Prouesse fait grands princes triompher V. prouesse

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Prince est heureux qui n'a nul satellite : Il a concquis, ainsy que fist Jason, Par bon conseil ou l'oreille a tendu, Son chier enfant qui d'or est la Toison Et rué jus monstres a grand foison Et maint serpent sus le champ estendu Et racheté son filz Joseph, vendu Des freres siens aux fins Ismaëlites : Prince est heureux qui n'a nulz satellites. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 229).

-

[Sentence] Prince qui mène guerre doit avoir trois choses principales : savance, chevance et obéissance : Et pour non longuement aller autour de ceste matiere et venir au fondement de la possibilité de mectre fin en ces griefves discentions, qui ne correspont pas en fait ne en oeuvre a ce qu'en est es voulentez et desirs hastiz des homes, considerons que a prince qui maine guerre et a puissance de gens convient avoir trois choses principales : savance, chevance et obeissance. (CHART., Q. inv., 1422, 45).

-

Toujours se lavera bien prince à prince : Les périls , par Dieu ! n'en sont pas dehors de leur part ; et n'est chose qui ne puisse bien avenir. Tousjours se lavera prince à prince ; mais un compagnon souillé pour eux demorra en l'ordure, par quoi un vrai noble homme, qui autant doit aimer son honneur comme un roy, pour tous les rois de la terre, ne pour couronne porter luy-mesme, ne se doit souiller en scient ; doit mieux aimer qu'il ne fust prince au monde, ne homme à qui on dust complaire, que soy mesfaire envers soy-mesme. (CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 168).
 

I. -

"Celui qui détient le pouvoir souverain, prince" : Empereurs, roys, princes a tas Y a (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 35). Aussi doivent tuit li greigneur Princes leur peuple en paix tenir Et justice et droit maintenir (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 141).

II. -

Au fig. "Celui qui surpasse tous les autres dans un domaine particulier" : Mais de ces choses fus je clere a mon tres amé filz Aristote, le prince de philosophie (CHR. PIZ., Avision T., 1405, 126-127).
 

A. -

"Souverain, monarque" : Malicieux font pis que les dyables ; De malicieux vienent tous maulx. Toutesfoix ilz sont fort agreables Es princeps et a leurs vassaulx. Herodias le monstre en ses saulx. (Pass. Auv., 1477, 111).

-

[Dans quelques loc., désigne le rang le plus élevé dans une hiérarchie] : Je [le centurion] suis homme d'auctoricté, Subgiet es romains impereurs ; Toutesfoiz j'ey mains serviteurs, Qui vont et vienent a tous lieux Et si sont tout ce que je veulx Raby, tu es plus puissant que moy, Et si n'as nul prince sur toy. Tu es Dieu ; ainsi le veulx croire (Pass. Auv., 1477, 129). Puis que tu es du tout cloué, Maistre Jhesus, par fin de compte, Dy moy si farons de toy conte, Veu que tu es comme ung larron. Tu n'es ne prince ne baron ; Ton estat ne le monstre pas. (Pass. Auv., 1477, 200). Mon Dieu, ce m'est chose terrible : Le prince change en chavalier, Le seigneur en son escuyer, Le createur change pour creature (Pass. Auv., 1477, 221).

B. -

"Celui qui est le premier par le mérite ou par l'autorité"

1.

Le Prince des cieux. "Dieu" : Besoignons sans plus aloigner. Le prince des cieulx que tout fist Nous doint grace de besoigner ! (Pass. Auv., 1477, 134).

-

En appellatif : Prince des cieulx, bonté succree, A vous de bon cuer me reclame ! (Pass. Auv., 1477, 130).

-

P. ell. : Prince (...) Embrasse moy pour bonne estraine, Et varrey avec toy mon filz [Jésus]. (Pass. Auv., 1477, 279).

.

"Jésus-Christ" : Prince, puis que vostre domaine Et vostre siege est en croix, Le merite de vostre paine A tous sera doulx et cortoix. (Pass. Auv., 1477, 217).

-

Le prince d'enfer. "Le diable" : Ouvrés voz portes sans remortz, Prince d'enfer ! O portes, rompés, Et le roy de gloire varrés, Qui entrera, Dieu glorïeux ! (Pass. Auv., 1477, 226).

Rem. Première attest. de cette loc.

2.

HIST. JUIVE

a)

Prince de la Loi. "Docteur de la Loi, scribe" : Seigneurs et dames quy cy estes, Ouyés les ordonnances faictes Par noz grans princes de la loy, Lesqueulx vous comandent par moy Que les chiefz de maisons trestous Maintenent vieignent aprés nous Au cruxiffiement de Jhesus, Lequel pour ses maulx et habus Est condempné estre pendu En croix, car ainsi l'ont volu Les princes de la loy ensemble Les prestres et Pharisieux du temple. (Pass. Auv., 1477, 180).

-

P. ell. : De toy, Jhesus, ne sçay que faire, Car fort suis sur ton cas troublé, Pour ce qu'on t'a cy accusé Sans cause nulle, comme croy. Ces princes disent que leur loy Te condempne devoir morir. (Pass. Auv., 1477, 175). Maulditz soyés, princes Juïfs, Que m'estes cause de ce mal ! (Pass. Auv., 1477, 276).

b)

"Chef de la synagogue" : Bien a fait chose plus tarrible A la filhe de nostre prince. (Pass. Auv., 1477, 123).

Rem. 1. Allusion à la résurrection par Jésus de la fille de Jaïre, chef de la synagogue (Marc 5, 22 ; Luc 8, 41 ; Matth. 9, 18 ; dans le texte lat. de la Vulgate, resp. archisynagogus, princeps synagogae, princeps). 2. Première attest. dans ces deux sens ("docteur de la Loi", "chef de la synagogue"). Dans la Pass. Auv., le mot prince apparaît à neuf reprises à la fin d'une ballade, au premier vers d'un envoi (vers 1080, 1613, 2260, 3015, 3047, 3075, 3119, 4549, 4585).
 

A. -

"Celui qui exerce un droit de souveraineté" : ...si comme se un prince avoit feru un sien subjet, il ne convient pas selon justice que le prince soit referu. (ORESME, E.A., c.1370, 292). Pour ce miex entendre soit faite une figure en laquelle soient .III. ordres. Ou premier sunt les instituans des princes ou de ceulz qui sunt pris pour instituer les princes. Ou secunt ordre soient les institués, ce est assavoir les princes ou officiers et ceulz qui sunt ordenés pour les instituer. Ou tiers sunt les manieres de proceder ou instituer tels gens. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 199). Et de ceste liberté un effit ou condition est estre subject et estre prince en partie. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 257). Il [Aristote] entent par estre prince avoir auctorité et puissance ou office publique honorable. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 257).

-

[En tant que titre] "Prince" : Ou nom de Dieu, ci commence le livre d'Aristote appelé Du Ciel et du monde, lequel du commandement de tres souverain et tres excellent prince Charles, quint de cest nom, par la grace de Dieu roy de France, desirant et amant toutes nobles sciences, je, Nychole Oresme, doien de l'eglise de Rouen, propose translater et exposer en françoys. (ORESME, C.M., c.1377, 38).

.

Prince de l'Église : Que les princes de l'Eglise doivent souverainement garder que le gouvernement ne decline a aucune condition de olygarchie potestative ne de tyrannie (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 366).

B. -

"Celui qui est préposé à une charge, officier" : Et telz princes sunt appellés jeronnomes, et "presides et memores" et par autres noms proceins a ces ici. Jeronnomes est dit de geron, qui est sacré ou saint ; et de nomos, qui est regle. Et jouxte ce, es lays romaines tels officiers sunt nommés prevosts des sains escrins (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 272).
 

A. -

"Membre d'une famille souveraine"

-

Prince royal : O dieulx immortaulx Si vaillians et beaulx, Noubles et puissans, Roys imperiaulx Et princes royaulx, Souyés nous eydans. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 159).

-

Prince d'estat. "Prince de haut rang" : Pensez que ung prince d'estat Ne fera pas telle villanie D'aller luister contre ung soudart ! (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 309).

B. -

"Celui qui est le premier par le mérite ou par l'autorité"

1.

RELIG.

a)

Le prince de paix. "Le Messie" : YSAYAS. (...) Ce seigneur je nomme et appelle Nostre Dieu qu'est filz de pucelle Et conseilleur de grant mervoille, Prince de paix quil n'a pareille (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 45). [Réf. à Is. 9, 5]

b)

Le prince des anges. "Saint Michel" : Sainct Michel prince des Anges Toute la compagnie des Anges Soient a mon trespassement (Myst. st Martin K., a.1500, 350).

c)

Le tenebreux prince d'enfer. "Lucifer" : Pere, ve cy tous les humains Que des abismes inhumains Et hors des prisons Lucifer, Le tenebreux prince d'infer, J'ay tiré (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 279).

-

Le prince d'orgueil. "Lucifer" : Dyable mauldit, grant Lucifer, Prince d'orgueil, roy des dampnez, Nous sommes durement mesnez De jour en jour par ton crier (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 139).

-

Les princes infernaux. "Les diables" : ...Pour avoir Adam et les siens Hors des prisons et des liens De tous les princes infernaulx (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 11).

2.

"Personne qui détient une autorité spirituelle"

a)

Prince (de la Loi). "Docteur de la Loi" : Combien qu'il soit de Galilee Et que soyez de son paÿs, Vous estes prince des Juïfz Qui les Escriptures savez. Serchez les bien, vous ne trouvez Que prophete de congnoissance En Gallilee ait prins naissance : Le paÿs en est fortuné. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 422). Est il vray ce qu'on a de toy Chanté aux princes de la loy, Que tu ayes furtivement Despendu, et ou monument Mis, ce faulx prophette Jhesus ? (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 784).

b)

Les princes des prestres. "Les chefs des prêtres" : Sire roy, faictes assembler Les pontifes, princes des prebstres, Quilz cognoissent escripts et lettres, Et bien vous en sçaront a dire. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 291).

3.

ART MILIT. Prince de guerre. V. guerre
 

"Prince"

-

"Celui qui est le premier, le chef" : L'EMPERÉRE. (...) Sacrefie a noz diex, Et de noz prestres en touz lieux Le maistre et le prince seras (Mir. st Ign., 1366, 80). ...ceste glorieuse vierge aussi a delivré par ses oroisons tout le monde des mains a l'ennemi et mis a mort le prince des dyables. (Mir. emper. Romme, 1369, 241).

.

En partic. en apostrophe. [Dans l'envoi des serventois] "Président du puy" : L'ENVOY. Prince, j'ose bien dire et sanz mesprendre Qu'a autre fin ne doit vraiz amans tendre Qu'a ceste vierge et son chier filz amer (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 247).
 

A. -

"Celui qui appartient à une famille royale" : Entendez, roy(s), princes et seigneurs et toutes devotes personnes, entendez quelle belle person(ne) est au jour d'uy faicte : elle comprent et ciel, et terre, et Dieu, et homme : gloire est donnee a Dieu pour sa part, et paix chiet en la part des hommes de bonne voulenté. (GERS., Noël, p.1404, 292).

B. -

"Celui qui est le premier par ordre de dignité, de mérite"

1.

[D'une pers.] : Aristote, prince des philozophes, fut en ce temps, lequel, comme appert par ses oeuvres, fut grant astrologien (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 54 r°). En ce mesmes temps furent six ou sept concurrens, tous grans astrologiens, dont la pluspart estoit ès Ytalles et en Grece, c'est assavoir Messela, Cornicius, Melandes, Plaudistes, prince des hystoriens (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 71 v°).

2.

[D'une chose p. personnif.] : Aprez Vénus et tiercement, Vint le Soleil bénignement Le noble Prince des Planètes, Tousjours reluisans en leurs mètes Et la plus belle créature Que nous povons veoir par nature. (LA HAYE, P. peste, 1426, 32).

C. -

Prince des ténèbres

1.

[Antiquité] "Pluton, dieu des enfers" : Et estoit cil Pluto des anciens appellé dieu d'enfer et prince de tenebres et des ames humaines quant elles se partoient de leurs corps (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 300).

2.

[Christianisme] "Lucifer, le démon, tout personnage opposé à Dieu" : O figures horribles et abhominables de vostre pere Lucifer, de Leviatan et de Belial, princes des tenebres, pour mieulx decevoir humaine creature (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 315). Telx consaulx qui sont faitz en tenebres voulentiers sont confermez et inspirez pas les princes des tenebres. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 582). ...afin que par la vertu de la lumiere materiele enluminee de la lumiere divine, (...) le prince des tenebres ne ses angeles apostas n'aient aucune poissance d'entrer en ladite chapele ne de tempter ne destourber le droit chemin au povre pelerin de parvenir a la benoite vision du tresdoulz Jesu redempteur et sauveur de son ame pecheresse. (MÉZIÈRES, Test. G., 1392, 316).
 

A. -

[Titre de noblesse] "Prince ; personne de sang royal" : Item, aprés marcherent les chanoynes, doyens, archediacres, gens constituez en dignitez d'eglise, devotement et piteusement chantans, et plusieurs d'iceulx pleurans, lamentans et regrettans la mort du bon et vertueux prince de Vendosme (LA VIGNE, V.N., p.1495, 310).

B. -

Au fig. Prince des cieux. "Dieu" : SAINCT MARTIN. (...) Prince des cieulx par puissance infinie, Infiny Dieu, sans a vous me torfaire, Faictes qu'Illaire ung petit me manye (LA VIGNE, S.M., 1496, 355).
 

I. -

"Possesseur d'une principauté" : Madame Marguerite, premiere fille dudit monseigneur Phelipe, prince de Tarente, III^e filz dudit Charles second et fille de sa II^e femme. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 185).

II. -

"Chef d'un État monarchique" : A vous, tresexellent et trespuissant prince, monseigneur Jehan d'Anjou, duc de Calabre et de Lorraine, marchis et marquis du pont et mon tresredoubté seigneur. (LA SALE, J.S., 1456, 1).

III. -

"Chef d'une armée" : ...la très deshonneste ingractitude que les Cartageniens usarent contre le très vaillant duc et prince de leur guerre, le viel Hannibal (LA SALE, Sale D., 1451, 20). ...et fust Themistoclès prince et conducteur de sa chevalerie [de Xerxès]. (LA SALE, Sale D., 1451, 101).

IV. -

Prince royal. "Héritier présomptif du trône royal" : Et cellui a qui Dieu avra donné du meilleur gaynera un dyamant ou ruby de C nobles et au dessus, par ainsi que l'aventurier ait lectres de son roy ou de prince roial a seel pendant, que il est gentil homme de nom et d'armes sans reprouche. (LA SALE, J.S., 1456, 174).
 

A. -

"Celui qui détient le pouvoir souverain, prince" : Et sergant du roy Roboam Fu le roy dit Jheroboam. Et a parler g[e]neraument [ms. gneraument], Qui regarde le fundement De touz les roys du tempz passé Et des princes qui ont este, Nul estoc ne racine n'ont Fors dë Adam de quoi touz sont. (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 1924).

-

En partic. "Le Christ" : Le prinpce neis de la cité, Pour ce qu' avoit humanité, Au passage mort y reçut Et u costé le glaivë ut. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 71).

B. -

Prince d'enfer. "Diable" : LE BOURREAU D'ENFER. "Vous, fils d'Envie Et fils du grant Tenebrifer, Le maleureus prince d'enfer, Aies memoire et bien penses Quë a juste cause pendes Par les yex qui onques maintien N'eurent a vëoir aucun bien ! " (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 4622).
 

"Prince" : ...monseigneur fut mandé pour servir son prince en la guerre (C.N.N., c.1456-1467, 279).

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[Le prince occupe un rang éminent dans la hiérarchie, rang fréq. souligné] : ...le trespuissant duc de Bourgoigne (...) estoit en paix avec tous les bons princes chrestians (C.N.N., c.1456-1467, 109). ...a laquelle assanblée estoient plusieurs princes et grands seigneurs, tant de la partie de France comme d'Angleterre, pour adviser et traicter de la rençon de monseigneur d'Orleans (C.N.N., c.1456-1467, 385).
 

ADMIN. "Chef d'État monarchique, celui qui appartient à une famille royale" : Lequel Robert lui dist que il gardast bien son ame, et que devant son prince ne deist nulle mençonge (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 540).
 

A. -

Prince du sang. "Membre de la famille royale par les mâles" : ...jusques a en estre meslé meismes et en somme le roy propre, une grant part des royaulz et des princes du sang, les seigneurs du Parlement et toute presques la generalité de France (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 81).

B. -

Les princes electeurs/esliseurs. "Les sept souverains du Saint-Empire (les archevêques de Cologne, Trèves et Mayence, le roi de Bohême, le duc de Saxe, le comte palatin du Rhin et le margrave de Brandebourg) qui élisent l'empereur" : [Messire Jehan de Croy, ambassadeur du duc de Bourgogne, au roi de France :] Encore est mondit seigneur de Bourgoingne adverty que vous querrez alliance a l'Empereur et aux princes electeurs de l'Empire et aultres princes d'Allemagne (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 182). ...nostre Saint Pere, qui pour celle heure estoit a Rainsebourg de par l'Empereur et la convention des princes esliseurs. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 251).
 

"Celui qui possède une souveraineté, ou qui est d'une maison souveraine" : ...car il n'y a droit qui justifie tel mort sans l'auctorité et licence du prince (BAYE, II, 1411-1417, 261). ...un des souverains biens est obeissance et au contraire desobeissance à son prince et souverain seigneur est très grant mal. (FAUQ., I, 1417-1420, 31). Le prince d'Orenge a dit qu'il a don et lettres de l'office de grant chambrier de France, et est receu par le Roy et lui a fait le serement (FAUQ., I, 1417-1420, 362).

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[Formule utilisée dans les actes publics en parlant du roi] Très haut et très puissant et très excellent prince : ...à l'enterrement et funerailles de Ysabel de Baviere, royne de France, en son vivant femme de tres hault et tres puissant et tres excellent prince le roy Charles de Valois VIe (FAUQ., III, 1431-1435, 167).
 

A. -

"Prince" : Et pour lors estoient les sciences chier tenues et prisiees plus qu'elles ne sont ores. Et les haulx princes veoient plus cler en leurs affaires par les sciences qui lors estoient aprinses en temps deu, que s'ilz feussent innocent des sciences, et sentoient en brief le vif des conseulx que on leur monstroit. (ARRAS, c.1392-1393, 17). Et ainsi je croy que cuer de noble estrattion qui a la science des nobles vertus des ars dessuz diz ou cuer, qu'il n'en sauroit meserrer si tost que cil qui auroit aprins les ars par avarice de vouloir enrichir, par dissimilitude de complaire aux princes, et non monstrer le vif du droit, car rudesse de nature ne se puet bonnement appliquer a la nature nourrie en noblesse. (ARRAS, c.1392-1393, 17). Et Remondin, qui moult l'amoit [le comte], lui dist : Haa, monseigneur, pour Dieu, laissiez telz choses ester. Il n'appertient point a si hault prince comme vous estes, mettre cure de enquerre de telz ars [l'astronomie], ne de telz choses. (ARRAS, c.1392-1393, 20). Puis ouïrent les deux freres leur messe, et ly autre prince et baron. (ARRAS, c.1392-1393, 98). Et bien sembloit prince de hault cuer et de haulte emprise. (ARRAS, c.1392-1393, 174). Ces deux princes sont bien tailliez de conquerir et tenir terre. (ARRAS, c.1392-1393, 187). Monseigneur, c'est grant folie a vous, qu'on tient au plus saige prince que on saiche vivant, de mener telle douleur pour chose qui autrement ne puet estre, ne la ou on ne puet remedier. (ARRAS, c.1392-1393, 255).

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Prince + nom propre : Ceste noble forteresse de Lusegnen en Poictou est depuis, tant alee de main en main qu'elle est venue en la main, par raison et par conqueste d'espee, de hault, noble et tres puissant prince Jehan, filz du roy de France, duc de Berry et d'Auvergne, conte de Poictou et d'Auvergne, mon tres redoubté seigneur, lequel m'en a commandé a faire ce petit povre traittié (ARRAS, c.1392-1393, 307).

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Fils de prince : Haa, ce dist il, Gieffroy, or avoies tu le plus bel commencement de prouesse et de bachelerie pour venir ou degré de haulte honneur, que filz de prince qui feust vivans. Et ores en es tu du tout desmis par ta cruauté. (ARRAS, c.1392-1393, 253).

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Prince de + subst. : En ce point entrerent en la cité. La veissiez la feste commencier moult grant, et menestriers et trompettes faire leur mestier, et autres melodieux tons. Et par my la ville veissiez gens d'onnour, bien et richement habituez, qui crioient a haulte voix : Haa ! Bien viengnent les princes de victoire, par qui nous sommes resuscité du crueux servage des ennemis de Jhesucrist. (ARRAS, c.1392-1393, 117).

B. -

En partic. Les princes d'enfer. V. enfer