C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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 Article 1/18 
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     MAUVAIS     
FEW VI-1 malifatius
MAUVAIS, adj. et subst. masc.
[ ]

A. -

Empl. subst.

 

-

À hanter les mauvais on perd l'âme et la vie V. hanter

 

-

Biens donnés à mauvais ne fructifieront jamais V. bien

 

-

Bien faire à mauvais rien ne vaut : [Moralité de la fable intitulée Comment la Grue garist le Loup (Chez La Fontaine Le loup et la cigogne)]Bien faire a mauvés rien ne vaut : Tost l'oublie et ne li en chaut.Qui douceur baille à ennemi, Si le tendra pour venin. Les mauvais prent tout en despit, Pour ce n'avra l'autre respit ; Don que face n'a en memoire, Ne quiert que vanité et gloire (Ysopet I-Avionnet B., c.1339-1348, 216). [Moralité de la fable De la Grue qui garit le loup] Quant on fait courtoisie à ung mauvais homme qui est en danger ou en adversité, il ne tient compte puis après de ceulx qui luy ont fait le bien et ne leur en scet nul gré, mès leur fait entendant qu'il leur a fait autres foiz plaisir et qu'ilz sont encores bien tenuz à luy. Bien faire à mauvais rien ne vault : Tost l'oublie et ne luy en chault. (Ysopet III B., c.1400-1500, 389).

 

-

Celui-là a langue de chien, qui aboye le bon et le mauvais V. langue

 

-

Celui nuit aux bons qui épargne les mauvais V. bon

 

-

C'est méchef quand on fait de mauvais haut chef V. meschief

 

-

Des mauvais hanter perd on l'âme et la vie : Charlez leva se main qu'il ot blance et polie, Ou hateriel li a le colee bailie Et dist : "C'est o non Dieu qui de mort vint a vie, Qu'i te croisse te force et te cevalerie ! Soiiés toudiz preudons, c'est ce que je vous prie. Antez toudiz les bons et ne l'oublïez mie, Car des mauvaiz hanter pert on l'ame et le vie." (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 761).

 

-

Il fait bon le mauvais connaître : Pour ce, s'aucun vous veult mouvoir, Sachés qu'il joue au malcontent, Et qu'il veult a son cas pourvoir Combien qu'il n'en face semblent : Mais il se montre bien voulant Et [par] vos mains [il] se veult croistre. Il fait bon le mauvais congnoistre. (GAGUIN, Passe temps oisiv. T., 1489, 416).

 

-

[Sentence] Le mauvais est de telle condition que plus vous lui faites du bien plus il vous rendra de mal : Tout ainsi est il d'omme de mauvaise nature, car com plus bel semblant vous fera et vous dira doulces paroles, et plus vous gardez songneusement de lui, car en derriere il vous poindra et le trouverez fel et crüeux, se vous en avez mestier. Et est li mauvais de tele condicion que qui mieulx lui fait et pïeur l'a (Bérinus, I, c.1350-1370, 143).

 

-

[Sentence] Le mauvais verroit volontiers que chacun suive la voie des mauvais : Cil qui de nuit randir ne cesse, Ses piés ne plaint mie qu'il blesse, Ains se courrouche moult et dieult Que tout le monde ne l'ensieut. Li mauvais verroit volentiers Que cascun alast les sentiers De cheulx qui oncquez bien n'aprirent, Qui bien ne penserent ne firent. (THOMAS MAILLET, Prov. Alain H., c.1375-1400, 78).

 

Rem. Morawski 1928 : Qui est mauvais il cuide que chascun le resemble.

 

-

Les mauvais empirent de beaucoup savoir et les bons en amendent : Car ung prince ou homme, de quelque estat que ce soit, ayant force et auctorité par dessus les autres, s'il est bien litteré et qu'il ayt veü et leü, cela l'amendera ou empirera : car les mauvais empirent de beaucoup sçavoir et les bons en amendent. (COMM., II, 1489-1491, 211).

 

-

Le soleil luit sur les bons et les mauvais V. soleil

 

-

Les mauvais rendent tout mal pour bien : [Moralité de la fable Du Vilain qui hebergea le Serpent (Chez La Fontaine Le villageois et le serpent)] Ainsi rendent li mauvès tuit Mal pour bien et painne pour fruit. Une souris qu'est en escharpe, Le bien dedens menjue et harpe ; Et le feu qui est au giron Art et destruit tout environ. Le serpent qu'est en sain cachiés Fait au seigneur mout de meschiefs. (Ysopet I-Avionnet B., c.1339-1348, 247).

 

-

L'iniquité du mauvais le trébuche en la fosse V. iniquité

 

-

Onques mauvais des bons n'aima la compagnie : Bien sai que li voirs dire se liu n'a mie ; Ki le set, si se taist, je tienc qu'il fait folie. Pluseur par voir dire amendent bien leur vie ; Onkes mauvais des boins n'ama la compaignie. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 45).

 

-

Ôter les mauvais d'entre les bons n'est pas nuire : Et dist Tulles : Oster les mauvais d'entre les bons n'est pas nuire, ains est valoir, si comme se aucuns membres de l'omme fussent ja mors et porris par maladie, les retrenchier et copper afin que ne nuississent aux autres seroit valeur à l'omme et non nuissance aux membres. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 100).

 

-

Qui de deux chemins prend le plus mauvais, il est normal qu'on se moque de lui V. chemin

 

-

Un mauvais en décourage deux douzaines de bons : ...et se il y a homme de petit coraige qui n'ose atendre l'aventure et la bataille il se traie avant, vous lui donrez congié de partir des autres, car ung mauvais en descoraige deux douzaines de bons (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 149).

 

Rem. Hassell 162, M102 ; Cf. aussi Morawski 1216 : Mauvés pert quanque il fet, 1981 : Qui mauvés sert, son loier pert.

B. -

Empl. adj.

 

-

[D'une pers.]

 

.

À mauvais maître, mauvais messager : Et ceulx qui se meslent de faire Les lettres, dont gens ont a faire, Dieu scet se j'en vi, la entour, A plusieurs faire maint faulx tour, Dont s'en ensuivi dueil et perte A maint ! Dieu leur doint leur deserte ! Et ainsi, comme dit un sage : "A mauvais maistre mal message". (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 59).

 

.

Le fils ensuit communément les mauvais parents : [Dans un paragraphr intitulé Lignee] Qui est de bons parens, quant mesprent se fait moult a reprenre. Qui est de bonnes gens vault de tant pis quant ne se met bien. Homme de meschans gens vient a mauvaise fin. Mauvais parens ensuit communement le filz. (LEGRAND, Archil. Sophie B., c.1400, 30).

 

-

L'homme est bien fortuné qui est sorti ("pourvu de") de mauvaise femme V. fortuné

 

-

L'homme peut tout apprivoiser sauf une mauvaise femme V. homme

 

.

Mauvais homme mauvaise femme élit : Mauvais homme mauvaise femme eslist. (LEGRAND, Archil. Sophie B., c.1400, 130).

 

-

Mauvaise femme mauvais mari demande V. mari

 

-

Mauvais maris font leurs femmes mauvaises V. mari

 

.

Tel est hui bon qui par aventure sera demain mauvais et aussi du contraire V. bon

 

-

Un mauvais garçon trait les autres à mauvaises façons : Par usanche un mauvais garchons Aultrez trait a malles fachons, Par ce li bons mauvais devient, Dont mal finer il le couvient. Le piet est biaucop plus abile De sieuwir plaisance inutile - Combien qu'il y ait paine grande - Qu'a sieuwir ce que Dieu commande. (THOMAS MAILLET, Prov. Alain H., c.1375-1400, 86).

 

Rem. Cf. aussi Morawski 1213 : Mauvés hom est a tuer

 

-

[D'un animal]

 

.

Deux chiens sont mauvais devant un seul os V. chien

 

.

Le loup sait toujours ce que mauvaise bête pense V. loup

 

-

[D'une chose]

 

.

Bonne herbe ne s'aerdit oncques à mauvaise terre V. herbe

 

-

De maivaise oeuvre mauvaise soldée V. oeuvre

 

.

De mauvais lieu ne peut que mal venir V. lieu

 

.

D'estoc pourri, mauvais bourgeon V. estoc

 

.

Femme de mauvais courage ne veut à bien faire assener ("se fixer pour but de") V. femme

 

.

Il est impossible que ce qui est bon s'empire par mauvais jugement V. jugement

 

.

La mauvaise gouvernance de la personne la mène à puante mort V. gouvernance

 

.

Mauvaise est la bataille dont nul n'échappe V. échapper

 

.

Mauvaise est la guerre qui ne finit pas V. guerre

 

.

Mauvais renom communément vient à mauvaise fin V. renom

 

.

Mauvais temps a qui a des sujets et n'en est pas aimé. "Il est dans une situation pénible celui qui a des sujets et n'en est pas aimé" : LE MARQUIS. Evesque, mauvaiz temps a qui A subgez et n'en est amez. Je me doubte que mesamez Et avilliz du peuple soye, Pour que de la voulenté moye Et sanz conseil de mes amis Ay pris la povre Griseldis (Gris., 1395, 71).

 

.

Mauvaise est la bonté faite à mauvais homme V. bonté

 

.

On ne peut faire un bon argument sur mauvais fondement V. fondement

 

.

On ne fera jamais de mauvaises étoffes bonne ouvrage V. étoffe

 

-

Qui de deux chemins prend le plus mauvais, il est normal qu'on se moque de lui V. chemin

 

.

Sur mauvais fondement on ne peut faire bon édifice V. fondement

 

.

Tout est perdu par mauvaise garde V. garde

 

-

[Dans une tournure impers.] Il est mauvais de se desmesurer ("agir sans mesure") V. démesurer
 

Lexique de proverbes Pierre Cromer

 Article 2/18 
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     MAUVAIS     
FEW VI-1 malifatius
MAUVAIS, adj.
[AND : malveis ; DÉCT : mauvais ]

I. -

"Mauvais" : Si avendra aucunes fois par aventure que le dit prince par mauvais conseil ou pour aucune cause vouldra grever son peuple d'aucune charge (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 32). ...ou il avient que ilz soient en aucune indignacion vers le prince, ou par mauvais raport ou par aucune desserte, lui venront supplier que elle face leur paix (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 32).

II. -

"Méchant" : Cy devise des mauvais cruelz et comment sont punis mesmement en ce monde (CHR. PIZ., P.V.H., 1416-1418, 21). ...certes ne doivent pas estre asseur, ains bien trembler et avoir paour les felons detestables, mauvais, plains de venin et de faulse ambicion, persecuteurs et destruiseurs de nature humaine, insaciables de respandre sang et de tout mal faire (CHR. PIZ., P.V.H., 1416-1418, 21).
 

Pizan Joël Blanchard / Michel Quereuil

 Article 3/18 
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     MAUVAIS     
FEW VI-1 malifatius
MAUVAIS, adj. et subst. masc.
[AND : malveis ; DÉCT : mauvais ]

I. -

Adj. "Mauvais"

A. -

[D'une pers.] : Bien vous gardaré de y toucher, Dyables maulvais et maleureux ! (Pass. Auv., 1477, 112). ...il [Jésus] est jucgé a pendre en croix Entre deux faulx larrons maulvaiz. (Pass. Auv., 1477, 184).

B. -

[D'une chose] : On a fait maintenent les cris Qu'on vaise avec les seigneurs, Lesqueulx par leur maulvaises meurs Ont fait juger Jhesus en croix Devoir pendre. (Pass. Auv., 1477, 182). Las, pouvre, j'en pers ma coronne, Payent la somme Du fruit maulvaiz que tu mangis ! (Pass. Auv., 1477, 246). Pas ne veulx estre entre les vifz Au monde maulvaiz et maligne (Pass. Auv., 1477, 252).

II. -

Subst. masc. "Personne mauvaise, méchante" : Maintenant le malvais fait le nyce Fin qu'il ysse, Sans estre cogneu des bien saiges, Puis se monstre faire service Fort propice (Pass. Auv., 1477, 111). Chescune creature tramble, Si me semble, Quand les pecheurs Dieu punit, Les bons et maulvaiz ensemble, Car fort ample La justice Dieu reluit. (Pass. Auv., 1477, 224).
 

Passion d'Auvergne Jean-Loup Ringenbach

 Article 4/18 
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     MAUVAIS     
FEW VI-1 malifatius
MAUVAIS, adj.
[AND : malveis ; DÉCT : mauvais ]

A. -

[D'une chose]

 

1.

"N'ayant pas les qualités souhaitées" : Et encore, par aventure, est celui mains eureus qui a filz se ilz sont tres malvais, ou qui a mauvais amis, ou qui a eü bons filz ou bons amis mais il sont mors. (ORESME, E.A., c.1370, 128).

 

-

"Défectueux" : Et il ne devoit pas ignorer que par son mauvais gouvernement il seroit malade, et ainsi il est malade voluntairement. (ORESME, E.A.C., c.1370, 199).

 

2.

"Moralement condamnable" : Incontinent est celui qui ensuit ses mauvais desirs et si a raison en soy par quoy il scet bien que c'est mal fait (ORESME, E.A.C., c.1370, 108). Et est a savoir que aucun puet fouir telles delectacions et faire abstinences ou pour cause de santé acquerir ou garder ou pour avoir le corps plus legier et plus agile ou pour reprimer mauvaise concupiscence ou pour estre plus abile a contemplacion ou a aucun tres grant bien, si comme aucuns hermites font. (ORESME, E.A.C., c.1370, 225).

B. -

[D'une pers.]

 

1.

"Méchant" : Car aussi comme un homme qui est mauvais est de legier transmuable, semblablement nature humainne a mestier de transmutacion pour ce que elle n'est pas simple ne parfaictement bonne. (ORESME, E.A., c.1370, 411). Item, Remigius en son comment sus Marcian recite comment les Grecs disoient que les bons angelz forment les corps en quoi il apparoissoient du haut aer et les mauvés du bas aer. (ORESME, C.M., c.1377, 434).

 

-

Empl. subst. masc. plur. : Et disoient les philosophes stoÿciens que tant seulement les biens de l'ame sont biens et les autres non, pour ce que aussi bien les ont les mauvais comme les bons et ne font pas les gens bons. (ORESME, E.A.C., c.1370, 124).

 

-

[D'une chose personnifiée] "Malfaisant"

 

.

Mauvais esprit : Et se aucuns mauvés esperis ou autre alteracion sont vers le centre, c'est chose supernaturele et par quoy ces parties de terre ne sont pas disposees a corrupcion. (ORESME, C.M., c.1377, 260).

 

2.

Empl. subst. masc. "Homme vicieux" : Toutesvoies, aucun pou different les bons et les mauvais en dormant pour les fantasies des songes (ORESME, E.A., c.1370, 142). ...car souffrir et endurer tres laides confusions pour un bien qui est comme nul ou petit, c'est condicion de mauvais. (ORESME, E.A., c.1370, 177).
 

Oresme Charles Brucker

 Article 5/18 
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     MAUVAIS     
FEW VI-1 malifatius
MAUVAIS, adj.
[T-L : mauvais ; GD : malvais ; GDC : malvais ; AND : malveis ; DÉCT : mauvais ; FEW VI-1, 95b : malifatius]

A. -

[D'un être animé] "Malfaisant, méchant"

 

-

Mauvais esprit. V. esprit

B. -

[D'une réalité abstr.] "Désavantageux, défavorable"

 

-

Prendre un mauvais marché. V. marché
 

Mystères Jean-Loup Ringenbach

 Article 6/18 
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     MAUVAIS     
FEW VI-1 malifatius
MAUVAIS, adj. et subst.
[AND : malveis ; DÉCT : mauvais ]

"Mauvais"

A. -

Adj.

 

1.

[En parlant d'une chose] "Dangereux" : Certes, tu es en mauvais point. (...) Tu es par my le corps enflée Conme un lepreux. (Mir. st J. Cris., c.1344, 272).

 

2.

[En parlant d'une pers.] "Malfaisant, méchant" : ...tant d'argent baillié en a A ce pape fol et mauvais... (Mir. pape, 1346, 364).

 

-

En partic. Mauvais esprit. "Diable" : DIEU. Mére, pour ce que li mauvais Esperiz n'ait sur lui victoire Et que pas ne se desespoire... (Mir. pape, 1346, 383). L'ERMITE. (...) Car, je tieng, tu es esperit De Dieu, bon, non mie mauvais. (Mir. emp. Julien, 1351, 218).

B. -

Subst. "Personne méchante, malfaisante" : Un mien sergent loyal et fin Que ce mauvais a mis a fin... (Mir. ev. arced., c.1341, 133). ...touz resusciteront, Et adonques les bons seront Mis en corps et en ame en gloire, Et les mauvais en tourment (Mir. Clov., c.1381, 276).

 

-

En partic. "Diable, Satan" : Des laz me deffen du mauvais Qui si m'a pris par traison (Mir. st J. Paulu, c.1372, 117).
 

Miracles Pierre Kunstmann

 Article 7/18 
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     MAUVAIS     
FEW VI-1 malifatius
MAUVAIS, adj.
[AND : malveis ; DÉCT : mauvais ; FEW VI-1, 95b : malifatius]

A. -

"Mauvais, pernicieux, de mauvais présage" : Les maladies qui sont terminees en jours pareulx sont mauvaizes et de legiere residivacion. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 77). Es fievres, quant du dormir paour ou spasme est engendré, c'est malvaiz signe. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 78). [Es] longues dissinteres, abstinence est malvaise chose, et quant elle est avecques fievre, encore est ce pis. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 89).

B. -

"Malin, nocif" : En fievres continues, excreacions livides, sanguines, coloriques, puantes, toutes telles superfluitez sont malvaises ; s'elles sont bien evacuees, elles sont bonnes (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 76).
 

Lexique de la langue scientifique Danièle Jacquart / Claude Thomasset

 Article 8/18 
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     MAUVAIS     
FEW VI-1 malifatius
MAUVAIS, adj. et subst.
[T-L : mauvais ; AND : malveis ; DÉCT : mauvais ; FEW VI-1, 95b-100 : malifatius]

I. -

Adj.

A. -

[D'une pers.] "Qui n'a pas les qualités morales qu'elle devrait avoir ; qui est enclin à faire du mal" : "O inestimable et incomprennable bonté de Dieu ! O tres benigne misericorde, certes maintenant je suis vaincus : je suis tel, tant ort, et si pervers, et si mauvais, et si m'as voulu telement avancier moy qui sui digne de dure mort et d'estre trebuchié ou plus parfont d'enfer !" ; lors laissa tout le monde et servit Dieu devotement en Ie religion. Mais que dirons nous de ceulx qui en adversité sont mauvais, et pieurs en prosperité (GERS., Pent., p.1389, 80). ...les aultres oïent paroles attraihans a mal et qui boutent le feu mauvais es maisons Dieu et es hospitaulx du Saint Esperit, c'est a dire es ames. Mauvais parleurs Sont boute feu. (GERS., Pent., p.1389, 80).

 

-

[P. réf. à Luc XVI, 19-31] Le mauvais riche : Devotes gens, je treuve en l'Evangile que le mauvais riche glouton qui refusa au ladre les miettes de sa table, quant il ardoit en enfer il ot souvenance de ses amis vivans, de ses V freres, et pria a Dieu qu'il envoyast ung mort a eulz pour les ammonester et advertir que ilz se gardassent de venir en ce lieu de tourmens. (GERS., Déf., 1400, 241).

 

Rem. FEW VI-1, 97a : «"personnage d'une parabole biblique (...)" (seit Bible 1669)».

B. -

[Du diable] Esprit mauvais : Mais a considerer ce nom dieu par la seconde et la tierce maniere, il a plurel nombre, car pluseurs bons et justes sont dieux par adoption et participation, et pluseurs sont apelléz dieux par nomination comme les mauvais esperis deables. (Somme abr., c.1477-1481, 106). Exemple de Saint Pol, qui estoit tempté continuelement de l'esperit malvais de vaine glore pour les miracles et les choses merveilleuses qu'il faisoit, pour quoy requist a Dieu qu'il lui ostast et Dieu ne le voult faire, afin qu'il fust tousjours sur sa garde et tant plus humble se tenist en humilité considerant sa fragilité. (Somme abr., c.1477-1481, 177).

C. -

RELIG. "Qui est inspiré par les forces du mal, qui s'oppose aux commandements de Dieu"

 

1.

[D'un comportement] : Mais se le monde heurte par pompes et vanitez, tantost noz li ouvrons et f[ais]ons de nostre ame comme une hale ou un marchié. Se la chier hurte par mauvaise charnalité, tentost nous li ouvrons et en faisons comme ung ort logis de pourciaux. Se l'ennemi huche par fraudes et mauvaises credulitez et sorceries, tantost nous li ouvrons et en faisons comme une fosse a larrons et I logis des ydoles (GERS., Pent., p.1389, 81). Les unes sont livrees en la gueule des loups d'enfer pour estrangler. Les autres trebuschent es fosses de ire ou de impacience. Les autres [sont] arces ou eschaudees par la chaleur de mauvaise concupiscence. (GERS., P. Paul, a.1394, 491). ...en disant nostre patenostre : Panem nostrum quotidianum. En lieu de ce pain nous luy donnons serpens et viandes tres venimeuses, c'est assavoir paroles mauvaises, plaines de detraction, de luxure, d'envie, de erreurs, de supersticions, de toute ordure et mauvaise suggestion (GERS., Purif., 1396-1397, 60). Si n'y a meilleur que soustenir par ung peu de temps la doleur de penitence, qui maine a garison, affin que on ne languisse pas ainsy par mauvaise convoitise et male arsure jusques a la fin. (GERS., Déf., 1400, 243). ...les autres sont empeschiez par habondance de vices et de mauvaise vie, et par deffault de bonne doctrine, et par acoustumance de ouyr mauvaise doctrine (GERS., Trin., 1402, 153). Sy doivent toutes personnes les pechiez fuyr et mauvaise acoustumance car malice empesche a congnoistre Dieu et verité (GERS., Trin., 1402, 153). Item la mauvaise voulenté des reprouvéz est eternele, pour quoy la paine doibt estre tele. (Somme abr., c.1477-1481, 177).

 

2.

Mauvais art : ...si aucuns invocateurs, nigromanciens, abuseurs ou divins, pour couvrir leurs mauvais ars, ont contrefait et contreffont les astrologiens et se aident d'aucune consideracion des corps celestes, il ne s'ensuit pas pourtant que la très noble et excellante science de astrologie et les purs astrologiens en doyent estre blasmés (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 2 r°).

D. -

[D'une chose concr. ou abstr.]

 

1.

"Qui est corrompu ; nuisible" : Ne contenant doctrine entière Contre toute espèce et manière Des dangiers et des maladies, Lesquelz en diverses parties Aviennent pour la grant nuisance De mauvaiz air et pestillence (LA HAYE, P. peste, 1426, 159). Car maintes foiz il a léu Et par effect appercéu Que pluseurs maulx, à dire voir, Aviennent bien de mauvaiz air Et de sa force vicieuse, Oultre la boce venimeuse (LA HAYE, P. peste, 1426, 159).

 

2.

"Qui est altéré, déviant" : Encores n'est pas(t) chascune humaine creature disposee souffisamment pour veoir icy Dieu en telle maniere : les aucuns pour l'empeschement du corps qui oste l'usaige de raison, soit a cause de aage comme es enfans, soit a cause de maladie comme es demoniaques et hors du sens, et soit par mauvaise complexion comme es folz de nature (GERS., Trin., 1402, 153).

 

3.

"Qui est contraire à la loi morale" : Sy advint que de nouvel couroit mauvais bruit de lui et de Olympias touchant la concepcion d'Allexandre, dont Granio l'advertit. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 60 r°).

 

4.

ASTR. "Qui porte malheur ; funeste" : Car, jà cessans les fictions, Très mauvaises conjonctions Des devantdictes sept Planètes Alors venues et eschéetes En la maison ou domicile De Saturnus tout inutile, Furent de fait occasion De si dure corruption Qu'avint en l'air, en cellui temps... (LA HAYE, P. peste, 1426, 40). ...comme il estoit audit Baldach, recite que aucuns itinerans partirent dudit lieu en jour de mauvais aspect, desquelx il prenostica l'empeschement, ce qui advint, car ils furent prins de larrons, sinon aucuns qui s'enfouyrent. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 79 v°).

II. -

Subst. "Réprouvé, damné" : Et le VIJe. est des temps derreniers, qui seront environ la fin du monde, et des paines des mauvais et dampnéz, et des loiers et retributions des benois saints, c'est a dire de la glore de paradis et des paines d'enfer. (Somme abr., c.1477-1481, 99). Mais prescience dit prealable congnoissance des mauvais sans causalité au regard de Dieu, mais est residente envers le franc vouloir, qui se dist libere arbitre. (Somme abr., c.1477-1481, 168). Quant dont Dieu repreuve et dampne les mauvais, il euvre selon sa justice. Quant il predestine, il euvre selon la grace et misericorde, laquelle pas forclost justice. (Somme abr., c.1477-1481, 168).
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner

 Article 9/18 
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     MAUVAIS     
FEW VI-1 malifatius
MAUVAIS, adj.
[AND : malveis ; DÉCT : mauvais ]

Mauvais temps. "Conditions météorologiques défavorables" : Et mesmement la personne du roy, qui pour ceste nuyt en une petite maisonnette qui estoit la toute seule, pour cause de la pluye et du mauvais temps s'estoit retiré. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 290).
 

La Vigne Annie Bertin

 Article 10/18 
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     MAUVAIS     
FEW VI-1 malifatius
MAUVAIS, adj.
[AND : malveis ; DÉCT : mauvais ]

"Désagréable, préjudiciable" : C'est a dire, mon ami, laisse paresse, laquelle donne a la vie mauvais ennuy, et fui les ennemis des choses vertueuses. (LA SALE, J.S., 1456, 25).

 

-

Empl. subst. "Personne portée à mal agir" : ...et lors les malvais devendront bons, et les bons seront meilleurs, et ce leur sera couronne de honneur, d'amour et de sceureté. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 20).
 

La Sale Pierre Demarolle

 Article 11/18 
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     MAUVAIS     
FEW VI-1 malifatius
MAUVAIS, adj.
[AND : malveis ; DÉCT : mauvaisØ]

[D'une pers.] "Qui n'a pas les qualités attendues"

 

-

Mauvais payeur. V. payeur
 

Lexique partiel de Juvenal des Ursins Martine Moulin

 Article 12/18 
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     MAUVAIS     
FEW VI-1 malifatius
MAUVAIS, adj. et subst.
[AND : malveis ; DÉCT : mauvais ]

I. -

Adj.

A. -

"Mauvais"

 

1.

"Qui ne vaut rien, qui présente un défaut, mal fait" : Et je croy bien que Dieux vous aimme, Car il le vous a bien moustré En lieus où vous avez esté, Si que, fieux, je vous vueil reprendre Et, en vous reprenant, aprendre Que c'est si mauvaise racine De vivre en pechie de hayne, Que bien jamais ne fructifie ; Et pour c'est fols cils qui s'i fie, Ne homs ne porroit son Creatour, Qui de tout le monde est actour, Bien amer, ne bien honnourer, Qui en ce point vuet demourer ; N'à droit ne le puet recevoir. (MACH., P. Alex., p.1369, 237).

 

-

Loc. : Mais toute ceste compaingnie Tient le contraire et le vous nie. Et pour ce bien dire pouez Que vous n'estes pas avouez ; Si devez paier la lamproie. De ce plus dire ne saroie, Qu'on ne puet bon argüement Faire seur mauvais fondement. (MACH., J. R. Nav., 1349, 243).

 

2.

"Qui ne convient pas à son usage" : Puis s'en raloient en Grenade, L'une heure sain, l'autre malade, L'une heure a cheval, l'autre a pié. Il avoient trop de meschié ; Trop avoient de dures fins, De durs lis, de mauvais coussins ; Souvent estoient mal peü. Nulz ne scet, s'il ne l'a veü, Ce qu'il leur couvenoit souffrir. (MACH., D. Lyon, 1342, 210).

 

3.

"Qui n'a pas les qualités qu'on attend" : Einsi est il de pluseurs dames Qui mettent les corps et les ames Et quanqu'elles ont en leurs amis, Et quant tant chascune y a mis Qu'il sont en vaillance parfait, Apparent par ouevre et par fait, Elles n'en ont autre salaire Fors un petit de gloire au faire. Il ont le grain ; elles ont la paille ; Car l'onneur ont, comment qu'il aille. Et s'aucune fois leur meschiet, Tout premiers seur les dames chiet. Certes, c'est mauvais guerredon, Quant pour bien ont de guerre don. (MACH., J. R. Nav., 1349, 239). ...elle me tolt mon confort sans raison ; Et si me vuet dou tout en tout tuer, Quant je ly voy autre que moy amer. Elle scet bien que plus l'aim que riens née Et que je l'ay servi sans mesprison ; Si m'en donne si mauvaise saudée Que mal pour bien en est le guerredon. Si m'en convient morir ou garison, Car je ne puis en ce point plus durer, Quant je li voy autre que moy amer. (MACH., L. dames, 1377, 71).

 

-

[P. ell. du déterminé] : Si qu'amis, pren ta soustenance, Mesure et poise en la balance Tant la mauvaise com la bonne. Garde qu'en ton mengier ait bonne Et qu'adès petit a petit Tu reteingnes ton appetit, Car nature est bien repeüe De moult petit et soustenue. (MACH., C. ami, 1357, 61).

 

4.

"Qui ne fonctionne pas correctement" : Et si ventast li vens de bise Taillans, bruians, fort, roide et sec, Et l'eüssent enmi le bec, Par qu'il fussent bien esgroé ; Et que leur cheval encloé Fussent tuit d'un piet ou de deus, Et que tuit li mauvais piet d'eus Fussent defferré tuit ensamble ; Si n'i eüst chesne ne tramble, Homme, femme, ami, ne parent Ou il treïssent a garent (MACH., D. Lyon, 1342, 204).

 

5.

[En parlant d'une pers.] "Qui n'est pas tel qu'il devrait être, qui ne remplit pas correctement son rôle" : Oy tes comptes diligemment Et par ce verras clerement Ce que tu pues par an despendre Et ou tu dois tes rentes prendre, Et saras se ti receveur Sont bonne gent ou deceveur : S'il sont bon, tu es assez sages Pour eaus bien paier de leurs gages ; S'il sont mauvais, fai leur raison, Sans faire point de desraison, Mais adès dois plus ta puissance Tourner a pité qu'a vengence. (MACH., C. ami, 1357, 135). Et quant tuit furent descendu Dedens la mer, j'ay entendu, Et le me dist uns chevaliers, Qu'il n'estoient pas VIIJ. milliers, Bons et mauvais, grans et petis ; Et n'i ot pas de gens de pris, Qui gens d'armes sont appellez, Plus de VIJc. ou tout dalés ; Qu'il avoient, si com diron, Bien C. voiles ou environ. (MACH., P. Alex., p.1369, 74).

 

6.

"Qui est mal choisi, qui ne convient pas, malencontreux"

 

-

Loc. : Après messire Jehans Pastez Li dist : "Sire, ne vous hastés, Car mauvaise haste n'est preus, Et ce sera honneur et preus De faire ce fait sagement, Et nom pas trop hastivement..." (MACH., P. Alex., p.1369, 149).

B. -

"Mauvais"

 

1.

"Qui est cause de malheur, d'ennui, de désagrément ; dangereux, nuisible" : Plus escorche qu'elle [Fortune] ne tonde, Et en mauvais malice habonde, Par quoy sa norriçon confonde ; Un pourri coing Ne prise chose qu'elle fonde, Qui vuet que ses ouvrages fonde, En ce n'a pareil ne seconde. (MACH., R. Fort., c.1341, 35). Et certes, tu li fais injure De dire a li qu'elle t'est dure, Et c'est pechiez d'ingratitude Et maniere mauvaise et rude. (MACH., R. Fort., c.1341, 61). Lors Amours qui les siens alie A tous biens faire, et les deslie Maintes fois de mauvais loien, Puet faire que, sans nul moien, Cil prent en lui un hardement De parler a luy humblement, Si que de lui s'aprochera Et doucement li touchera Comment elle est de lui amée, Non present gens, mais a celée (MACH., D. Aler., a.1349, 303). Abacuc, li grans Dieus te mande Que tu portes ceste viande A Daniel, en Babiloine. N'i quier eslonge ne essoine, Qu'il est mis en lac aus lions Par mauvaises detractions. (MACH., C. ami, 1357, 42). Sire de Lesparre, je pense Que vous savez assez la cause Dont ceste assamblée se cause. Vous avez ouvré follement, Et mauvais consaus vraiement Vous a si meü, que de fait Au roy de Chypre avez meffait. Vous li avez escript paroles Qui sont rudes, nices et foles, Et mauvaisement contruvées (MACH., P. Alex., p.1369, 242). Et cils qui dit chose qui plaise Est honnourez et bien venus, Sages, bons et loyaus tenus ; Et cils qui dit ce qui desplait Bastist pour lui si mauvais plait, Ja soit ce que verité die, Qu'en grant peril est de sa vie. (MACH., P. Alex., p.1369, 253). Qu'ennemis ne dort Et maint cuer entort Prennent grant deport En mesdire et grever fort Maint tres fin loial amant Et font leur effort Par mauvais enort De mettre descort Entre bon acort. Or me gart Diex de leur sort Faus, mauvais et decevant. (MACH., Lays, 1377, 440). Helas ! celle douce vie, Renvoisie Et jolie, M'a pou tenu compaignie, Dont je me dueil fort. Par malvaise genglerie, Par envie Commencie, Diex Malebouche maldie Et dont elle a port ! (MACH., Lays, 1377, 470).

 

-

"Funeste" : Einsois la teste li fendi, Si que la cervelle espandi. Apres il li copa la gorge D'un coustel de mauvaise forge, Que mal fust il onques forgiez ; Mieus fust, s'il en fust escorchiez, Quant onques pour roy si vaillant Murtrir, ot manche ne taillant. (MACH., P. Alex., p.1369, 270). Qu'ennemis ne dort Et maint cuer entort Prennent grant deport En mesdire et grever fort Maint tres fin loial amant Et font leur effort Par mauvais enort De mettre descort Entre bon acort. Or me gart Diex de leur sort Faus, mauvais et decevant. (MACH., Lays, 1377, 440).

 

2.

En partic.

 

a)

"Qui est contraire à la morale" : ...Eins [Dieu] Les conforte et les gouverne En terre, en mer et en taverne, Qui est la chapelle au dyable ; (Et vraiement ce n'est pas fable, Car on y aprent à jurer, à mentir et à parjurer, Ordure, luxure et usure, Et toute mauvaise apresure, De jour, de nuit et à toute heure ; Voire eu païs où je demeure...) (MACH., P. Alex., p.1369, 186). Gentil dame, pleinne d'onnour, Sui je à desconfiture ; Car onques ne quis deshonnour Vers vous, ains ay sans sejour Fait vo dous plaisir Et feray sans mauvais tour Jusques au morir. (MACH., Ch. bal., 1377, 583). S'à moult douce norriture Qui vit de telle pasture, Qu'amans, qui en li figure D'Amours la droite figure, Fuit et het tous mauvais tours, Pechié, vice, mespresure Et quanqu'il touche à laidure ; C'est des loyaus la nature. (MACH., Lays, 1377, 350).

 

b)

"Méchant, cruel, malfaisant"

 

-

[En parlant d'une chose] : ...Fortune t'a abatu Qui en sa roiz t'a embatu, Et la te bat de ses flaiaus Qui sont mauvais et desloiaus. (MACH., C. ami, 1357, 67). Li ennemis de toutes pars Sont parmi le pays espars, Qui font grans et petis onnis. Cui il tiennent, il est honnis. Trop sont fors et malvais leur tour ; S'il vous tiennent en une tour Trois jours ou .IIII. durement, Vous seriés mors certainement, Car vous estes uns tenres homs (MACH., Voir, 1364, 612). Uns enfes estoit li soudans D'environ XIIJ. ou XIIIJ. ans, Qui n'avoit pas bien congnoissance De leur mauvaise decevance. (MACH., P. Alex., p.1369, 186). Or vous ay dit et devisé Coment le roy fu avisé De sa mort, qu'on li pourchassoit Et comment souvent y pensoit. Et autre foys li devisa Li princes, et si l'avisa Et li dist les mauvais couvines, Et fu quant il fu aus Salines, Qu'il fist la darreniere armée Qui par li fu onques armée, Qu'il assambla moult grant navie Pour aler, en Triple, en Surie. (MACH., P. Alex., p.1369, 254). Einsi [le roi Pierre] fu mors comme uns pourceaus, Et com fot enterrez par ceaus Qui estoient si home lige. Je croy que de Londres en Frige, Passé à mil ans, ne fu fais Ne pensés si très mauvais fais. (MACH., P. Alex., p.1369, 273). Car mes biens et mes effors, Mes dous espoirs, mes confors, Ma joie et l'onneur de my, Mon cuer, m'amour, mes depors Et mes amoureus tresors M'ont de leur grace bani, Par faus et mauvais rapors Et par envieus enors Qui m'ont faussement trahy. (MACH., Lays, 1377, 372).

 

.

[P. ell. du déterminé] : ...Cils qui vuet avoir sans doubtance La juste et vraie congnoissance Pour congnoistre le cuer loial Dou mauvais et dou desloial (MACH., R. Fort., c.1341, 66).

 

-

[En parlant d'un animal ; dans un cont. métaph.] : Il [Polyphème] va hullant com beste mue, Il brait, il crie, il huche, il mue ; Mais assés puet braire pour voir, Car son oeil ne puet il ravoir. Ulixes menace formant, Qui embla son oeil en dormant ; Et aussi font si compagnon, Qui estoient mauvais gaignon. (MACH., Voir, 1364, 624).

 

-

[En parlant d'une pers.] : Mais quant Fortune, La desloial, qui n'est pas a tous une, M'ot si haut mis, com mauvaise et enfrune, Moy ne mes biens ne prisa une prune ; Eins fist la moe, Moy renoia et me tourna la joe, Quant elle m'ot assis dessus sa roe, Puis la tourna, si cheï en la boe. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 83). ...Eins [Amours] me compaingne en mon dolereus plour Par sa bonté ; Si que je di que c'est grant amisté Qui m'a esté mere en prosperité, Et encor est en mon adversité. Si ne me puis Plaindre de li, se trop mauvais ne suis, Car sans partir de moy toudis la truis. Ne je ne suis mie par li destruis ; Qu'elle ne puet Muer les cuers, puis que Dieus ne le vuet. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 87). Lors s'à boire demande, j'ay vin de couleur perse Dont li muis ne vaut pas la queue d'une querse, Car mon ventre fait bruire et les bouiaus me perse. Trop est de put afaire, trop a la main escherse ; N'a si mauvais villain de Paris jusqu'en Perse. (MACH., Compl., 1340-1377, 266). Si ne te dois pas desconfire Einsi, ne toy mettre a martyre, Car c'est grant honte et grans deffaus, Puis que tu n'ies mauvais ne faus Envers ta dame que tu aimmes, Quant pour li amer las te claimmes. (MACH., R. Fort., c.1341, 58). ...Eins [la dame] laisse tels gens a senestre Com celle qui riens n'i aconte. Mais il n'ont vergongne, ne honte, Ne courrous, s'il sont refusé ; Car si mauvais et si rusé Sont qu'il ne doubtent ce qu'on dit A eaus, quant on les escondit, Einsois ailleurs merci rouver Vont pour les dames esprouver. (MACH., R. Fort., c.1341, 63). ...et nompourquant L'amant savoient trop bien feindre, Sans mal sentir gemir et pleindre, Et si savoient trop bien faire Faus samblant et eaus contrefaire, Com mauvais desloial truant. Mais li faus traïtre puant En un cas trop se decevoient, Car muër coulour ne savoient. (MACH., D. Lyon, 1342, 198). ...Si que li prince et li satrape Par pure envie, qui atrape Maint cuer, quirent occasion Pour mener a destruction Daniel ; mais il virent bien Qu'il avoit en li tant de bien Que jamais en li ne trouvassent Chose dont mauvais le prouvassent. (MACH., C. ami, 1357, 36). Adonc n'i ot resne tenue, Tant qu'il veinrent en la place Où de sanc avoit mainte trace, Puis crierent : "à mort ! à mort ! Mauvaise gent, vous estes mort !" Et quant li Sarazin veïrent Les nostres qui les encloïrent, En l'eure tournerent en fuie ; Ne celui n'i a qui ne fuie Vers la porte de la cité. (MACH., P. Alex., p.1369, 77). Et ne vous desencusez mie que je ne soie assez gentils hom pour vous combatre, car je me tien aussi gentis hom de pere et de mere comme vous estes ; et en vous n'a de noblesse plus qu'en moy, fors que vous avez une couronne de roy, laquelle j'ay oy dire à mains preus hommes que nuls homs n'est dignes de la porter qui soit faus et mauvais et mensongier, si comme vous estes. Si me faites response, se vous volez maintenir le contraire ou non, dedens le dit terme dou Noel. (MACH., P. Alex., p.1369, 231). Gentils sires et nobles roys, Ne le crees contre vos gens, Car il se ment parmi ses dens. C'est uns Angles deshonnourez, Faus, mauvais, traïtres, couez. Il est parjurs et s'est infames, Diffames d'ommes et de fames, Si ne le deves de riens croire. (MACH., P. Alex., p.1369, 251). De son lit en gisant [le roi Pierre] li dist : "Estes vous là, sires d'Absur, Faus garson, traïtre, parjur. Qui vous fait entrer en ma chambre ?" Et il respondi sans attendre : "Je ne sui mauvais ne traïtes, Mais tel estes vous, com vous dites ; Dont vous morrez, sans nul respit, De mes mains." Et en ce despit Lors en son lit sus li coury Et IJ. cos ou IIJ. le fery (MACH., P. Alex., p.1369, 269). Mais je tieng à trop grant laidure Que les mauvaises gens et fausses Li avoient mis [à la dépouille du roi] unes chausses Rouges, reses, viez et usées ; Et s'estoient toutes troées ; Et uns viez solers emboez Qui tous IJ. estoient troez (MACH., P. Alex., p.1369, 272). J'ay en amours mauvais maistre Qui m'ocist de mort amere, Pour ce que mon cuer desmestre Ne puis de ma dame chiere. S'en vif com homs sans maniere, Pleins de forcené desir, Dolereus, à cuer iré, Quant je voy autrui joïr De ce que j'ai tant amé. (MACH., L. dames, 1377, 68). Douce dame, quant vers vous fausseray, Tuit bien devront en mon cuer defaillir ; Car traïtres mauvais et faus seray, Douce dame, quant vers vous fausseray. Et se talent jamais de fausser ay, Vivre et languir puisse je sans faillir ! (MACH., L. dames, 1377, 78).

 

c)

"Qui déplaît, qui peine ; désagréable, pénible" : Daniel hucha l'un des juges Et dist : "Tu qui faussement juges, Envieillis yès et entichiés De mauvais jours pleins de pechiés Qui devant le pueple apparront. T'ame et tes corps le comparront, Pour ce qu'as jugié faussement Maint preudomme et maint jugement..." (MACH., C. ami, 1357, 13). Saches souvent la vois dou pueple Quel parole de toy il pueple. S'elle est bonne, ren Dieu loange ; S'elle est mauvaise, ne t'en vange, Car qui se vuet de tout vangier, Son pain ne puet en pais mengier, Mais t'amende, eins que on te somme, Si feras ouevre de preudomme. (MACH., C. ami, 1357, 127).

 

-

Sans penser mauvais signe : Et quant Amours mon cuer et moy doctrine, Si que je vueil en l'amoureus dangier Vivre et morir, sans penser mauvais signe, Gentil dame, que j'aim de cuer entier, Pour Dieu vous pri, ne vueillés ja cuidier Que vostre amour ne me face doloir, Pour ce que trop vous desir à veoir. (MACH., L. dames, 1377, 81). Et puis qu'Amours vuet que de sentement Je soie amis pleins de bonne esperence, Vueilliés m'amer aussi parfaitement Com je vous aim : si ferés grant vaillance ; Car j'ay tout mis en vostre obeissance, Mon cuer, mon corps, sans penser mauvais signe : Amours le vuet qui ainsi me doctrine Nulz homs ne puet plus loyaument amer Ne honnourer, sans estre desloyaus, Qu'Amours m'a fait, sans folie penser, Celle qui dist et tient que je sui faus. (MACH., L. dames, 1377, 109).

 

-

Il fait mauvais de + inf. "Il est pénible de" : Se vos courrous me dure longuement, Je ne puis pas avoir longue durée. Se pour ce muir qu'Amours ay bien servi, Il fait mauvais servir si fait signour, Ne je n'ay pas, ce croy, mort desservi Pour bien amer de tres loial amour. Mais je voy bien que finé sont mi jour, Quant je congnois et voy tout en appert Qu'en lieu de bleu, dame, vous vestez vert. (MACH., L. dames, 1377, 218).

 

d)

"Difficile" : Proserpine a en mi tenue, Qu'il [Pluton] ne vuet pas que l'en la voie. Il scet bien la plus droite voie : Les estans dou souffre a passez Et d'autres mauvais pas assez. (MACH., C. ami, 1357, 87).

II. -

Subst. "Personne méchante, cruelle, malfaisante" : ...Car on doit ruser les ruseurs, Qui puet, et moquer les moqueurs, Les mauvais haïr et blamer, Et les amans loyaus amer. (MACH., D. Lyon, 1342, 215). Li bons par Fortune dechiet, Et souvent au mauvais eschiet Li biens qui dou bon est cheüs, Quant par Fortune est decheüs. (MACH., D. Aler., a.1349, 318). Après ce, vint une merdaille Fausse, traïtre et renoïe : Ce fu Judée la honnie, La mauvaise, la desloyal, Qui bien het et aimme tout mal, Qui tant donna d'or et d'argent Et promist a crestienne gent, Que puis, rivieres et fonteinnes Qui estoient cleres et seinnes En pluseurs lieus empoisonnerent, Dont pluseurs leurs vies finerent. (MACH., J. R. Nav., 1349, 144). Tenons les bons en amitié, Et des mauvais aions pitié, Car onques homs ne fu parfais Qui volt vangier tous ses tors fais. (MACH., J. R. Nav., 1349, 178). Adont vers le ciel se tourna Et devotement s'aourna Pour congnoistre son creatour Qu'est signeur dou munde et actour, Qui les mauvais einsi chastie. (MACH., C. ami, 1357, 52). Trop longue seroit la matire, Se toute la voloie dire. Discorde la sans mander vint. Et scez tu de ce qu'il avint ? La mauvaise et la decevable Devant nous getta sus la table Ceste pomme d'or que tu vois, Et puis cria a haute vois : "Donnee soit a la plus belle !" (MACH., F. am., c.1361, 204). Par amours [Polyphème] amoit Galathee, Qui le haoit plus que riens nee Pour sa façon ville et horrible Qui estoit hideuse et terrible, Et pour son doulz amis Accis Que li mauvais avoit occis En traÿson et par boidie, Par fureur et par jalousie, Car une roche li rua Si qu'il le destruit et tua. (MACH., Voir, 1364, 622). Au Caire avoit un amiral, Vuit de tout bien, plein de tout mal, Qui estoit sages et soutis Et à tout mal faire ententis. Des mauvois estoit tous li pires, Et des autres amiraus sires, Et avoit le gouvernement Dou soudan tout entierement, De son regne et de son païs (MACH., P. Alex., p.1369, 182).
 

Guillaume de Machaut Noël Musso

 Article 13/18 
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     MAUVAIS     
FEW VI-1 malifatius
MAUVAIS, adj.
[AND : malveis ; DÉCT : mauvais ]

Un mauvais A1 concr. Vent : Il avoient perdu trois de leurs vaissaulx, cargiés de gens et de pourveances, et estoient espars par mauvais vent. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 89).

Mauvais à + inf. : Et chevauchoient (...) et trouvoient un (...) mauvais bos à chevauchier. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 257).

Il fait mauvais : "Il es iviers et (...) il fait fresc et mauvais chevauchier." (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 288).

A1 humain est mauvais. Méchant : Chis Joffrois estoit uns mauvais et crueux homs, et ne avoit pitié de nullui (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 144).

Déloyal : ...il estoit fauls, mauvais et traites contre son signeur. (FROISS., Chron. D., p.1400, 186).

Mauvais + nom ethnique : Et encores en y avoit assés d'estragnes nations qui estoient (...) grant pilleur (...) telz que Alemans, Braibençons, Flamens (...) mauvais François qui estoient aprovri des guerres. (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 60).

Mauvais traître : Adonc dist li rois Jehans : "Ha ! ha ! mauvais trahitres, vous avés bien mort desservie ; se n'i faurrés mies, par l'ame de mon père." (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 124).

A1 humain fait le mauvais : Chil de Gaind conmencierent premierement a faire le mauvais et a voloir suspediter tout le demorant dou pais de Flandres (FROISS., Chron. D., p.1400, 261).

Mauvaises gens : Il nous fault appaisier ces Londriens et aultres mauvaises gens et abattre ce tant d'escandele qui maintenant s'eslieve contre nous et contre les nostres. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 34).

Empl. subst. : ...tenir justice et corrigier les mauvais (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 160). Che propre jour au matin, s'estoient asamblé et quelliet tous les mauvais, desquels Wautre Tieullier, Jake Strau et Jehan Balle estoient cappitainne. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 117). En che voiage fist li rois faire pluiseurs justices des mauvais qui contre lui s'estoient relevé et rebelé. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 135).

Un mauvais A1 abstr.

Garde : Li rois disoit que cilz s'estoit mauvaisement acquittés de garder le Blanke Take, et que par sa mauvaise garde li Englès estoient passet oultre en Pontieu. (FROISS., Chron. L., III, c.1375-1400, 192).

Fait : ...qui voloit autrui grever ne porter damage il le devoit desfiier soufissanment trois jours devant son fait ; et qui autrement le feroit, il devoit estre atains et pugnis conme de malvais fait. (FROISS., Chron. D., p.1400, 294).

Conseil : ...chils rois d'Engleterre (...) crei trop legierement mauvais consel. (FROISS., Chron. D., p.1400, 47).

Convenant : De la ou il estoit, il pooit veoir en partie le convenant des François (...) si tres povre et mauvais que pires ne pooit estre ; car ensi que il venoient et entroient en la bataille, il s'abandonnoient follement et se perdoient... (FROISS., Chron. D., p.1400, 736).

Malice : Ce furent les deux princes, en mon temps, de humilité et de larguesce et de bonté, sans nul mauvaix malice, qui sont le plus à recommander (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 159).
 

Froissart Jacqueline Picoche

 Article 14/18 
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     MAUVAIS     
FEW VI-1 malifatius
MAUVAIS, adj. et subst.
[AND : malveis ; DÉCT : mauvais ]

I. -

Adj.

A. -

[Valeur concr.]

 

1.

"Détérioré, en fâcheux état" : ...par Douay (...) le chemin est trop mauvais ; a peu que avant hier et moy et mes chevaulx n'y demourasmes. (C.N.N., c.1456-1467, 459).

 

2.

"Qui ne convient pas à la circonstance" : ...quand il fut environ a moitié, a quoy faire elle eut moult de peine, pour ce que tout au propos le tira de mauvais bihès, elle part [Une jeune fille enlève le houseau de son seigneur] (C.N.N., c.1456-1467, 157).

 

3.

"Désagréable"

 

-

Se donner mauvais temps. "Se faire du souci" : ...madame se donnoit bien mauvais temps, pource qu'il [son diamant] estoit meschantement perdu (C.N.N., c.1456-1467, 44).

 

-

Faire du mauvais cheval. "Avoir un comportement désagréable" : Si l'aultre son compaignon (...) avoit bien fait du mauvais cheval et en maintien et en parolles, encores en fist il plus (C.N.N., c.1456-1467, 233).

B. -

[Valeur abstr.]

 

-

[De la nature d'une pers.] : Helas ! mon mary, je vous cry mercy, aiez pitié de moy, car j'ay esté seduicte par mauvaise compaignie. (C.N.N., c.1456-1467, 374). Si une femme avoit rude mary, fel et mauvais, elle venoit au remede a ce bon maistre. (C.N.N., c.1456-1467, 468).

 

-

[De son comportement] : ...arriverent pluseurs freres mineurs (...) eschassez et deboutez par leur mauvais gouvernement et faincte devocion du royaume d'Espaigne (C.N.N., c.1456-1467, 215). ...c'est leur coustume voirement, qui n'est pas mauvaise (C.N.N., c.1456-1467, 282).

C. -

En partic. "Porté à faire le mal" : Or entendez la deception mauvaise et horrible traïson que ces faulx ypocrites pourchasserent a ceulx et celles qui tant de biens de jour en jour leur faisoient. (C.N.N., c.1456-1467, 216). ...je prie a Dieu (...) que la mauvaise envye qu'on a sur moy puisse icy estre averée et demonstrée (C.N.N., c.1456-1467, 383). ...puis que vostre mauvaise volunté est ainsi tournée, et que humble priere ne la peut adoulcir ne ploier, au mains aiez en vous ceste honesteté que, puis qu'il fault que a vous je soie abandonnée, ce soit premierement a l'un sans la presence de l'autre. [Quatre truands s'apprêtent à violer une jeune fille] (C.N.N., c.1456-1467, 552).

 

Rem. Mauvaise volonté. "Volonté de faire le mal" a un autre sens qu'en fr. mod.

II. -

Subst. : ...qui la vouldroit requerre contre son honneur, qu'elle tenoit aussi cher que sa vie, elle estoit celle qui ne le cognoissoit et pour qui elle ne feroit neant plus que le singe pour les mauvais. (C.N.N., c.1456-1467, 155).

 

Rem. Si le texte n'est pas corrompu (ce que pensent plusieurs éditeurs), il s'agit d'une loc. prov.
 

Cent Nouvelles Nouvelles Roger Dubuis

 Article 15/18 
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     MAUVAIS     
FEW VI-1 malifatius
MAUVAIS, adj.
[T-L : mauvais ; GD : malvais ; GDC : malvais ; AND : malveis ; DÉCT : mauvais ; FEW VI-1, 95b : malifatius ; TLF XI, 524a : mauvais]

A. -

[D'une pers.]

 

1.

"Qui n'a pas les qualités qu'il devrait avoir, ne remplit pas son rôle" : ...il est vray qu'il cria au filz dudit Huitasse, qui demouroit auprez de la maison dudit Eustace, son pere, et de lui qui parle, qu'il descendeist aval, alast avecques lui, et qu'il faisoit que mauvez garçon de s'enfouir et lessier son pere en cest estat. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 411).

 

2.

"Malfaisant, dangereux" : Tous lesquelz dirent et furent d'oppinion que, veu ce procès, ledit prisonnier est un mauvaiz murdrier et larron, et, comme tel, il feust trainé et pendu. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 243). ...mais en demoustrant signe de estre malvais et de luy doubter, print le inmunité et se mist en francise en l'eglise de Saint-Quentin en ladite ville. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 381). ...[il] n'osa retourner pour les querir [les choses], pour doubte que il ne feust rencontré des larrons et mauvaises gens. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 518).

 

-

Faire que faux, traitre et mauvais. "Mal agir" : Breton, tu m'as envoyé par devers mons. Olivier de Mauny pour toy aidier à te fere faire grace, et tu as fait que faulx, traitre et mauvais, d'avoir donné tant de peine à mon maistre et amy (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 537).

B. -

[D'une chose]

 

1.

"Défectueux, en mauvais état" : ...[il] estoit vestu d'une mauvaise cotte de blanchet, senz noëlleure (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 450). ...et en la chambre dudit hoste, il print une mauvaise petite çainture à usaige de femme (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 219).

 

2.

"Insuffisant" : ...se assemblerent eulx cinq compaignons, en un jour dont il n'est record, en eulx complaignant li uns à l'autre de la mauvaise paie que leur faisoit icelli escuïer (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 399).

 

3.

"Nocif, malsain" : ...et ilz lui respondirent que il n'en avoit que faire, et que ce estoit mauvaise viande, et que tel en pourroit bien mengier et user à qui il ne feroit jà bien. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 424).

C. -

Au fig.

 

1.

[Du comportement] "Sujet à l'inconduite, au désordre" : ...icelle prisonniere, qui est femme de dissolue vie et mauvaise (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 129). ...attendu la mauvaise renommée dudit prisonnier qui autrefoiz de IIJ cas criminelz a esté poursuis et attaint (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 480). ...il est homme vacabond et de mauvaise vie et gouvernement (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 525).

 

2.

[D'un acte] "Contraire à la morale, criminel" : ...il avoit continué le mieulx qu'il avoit peu et sceu, tant oudit païs de Beauvoisis, en Lannois, en Soissonnois, comme à Paris et ès villes voisines, sans ce qu'il eust oncques esté reprins, attaint ou convaincu d'aucun mauvès cas ou crime. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 202). ...nagueires, environ la Saint-Martin d'iver derrenierement passée, avoit esté fait un très mauvais murtre, environ minuit, en la ville de Soucy (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 375).

 

3.

[D'une manière d'agir] "Criminel" : ...[les escoliers] vindrent à lui qui parle leurs lances ès poings, aspoyerent icelles contre sa poitrine pour le vouloir tuer, se ce n'eussent esté les gens de l'ostel ouquel il estoit logié, qui les refraindrent de leur mauvaiz propos (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 141). ...il, par mauvaise temptacion, mal print et embla soubz le chevez du lit d'icelle Perrete une chemise courte neuve à usage d'omme (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 514).

 

-

Mauvais art. V. art

 

4.

[D'une faculté, d'un sentiment] "Qui ne répond pas à ce qu'on attend, est source de maux" : ...laquelle li respondi que c'estoit mauvaise fiance que d'amour de ribaut et de ribaude. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 337). ...attendu l'estat de sa personne, qui est homme pervers, de dure et mauvaise voulenté (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 147).
 

Registre criminel du Châtelet Bernadette Suty / Monique Haas

 Article 16/18 
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     MAUVAIS     
FEW VI-1 malifatius
MAUVAIS, adj.
[T-L : mauvais ; GD : malvais ; GDC : malvais ; AND : malveis ; DÉCT : mauvais ; FEW VI-1, 99b : malifatius ; TLF XI, 524a : mauvais]

"Qui n'est pas de bonne qualité" : Une autre pièce de mauvaise escarlate rouge, marquée à la marque de Rouen, tenant 11 aulnes tiers et semble ladicte escarlate gros rouge ou migrenne, prisé l'aulne 3 escus (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 88).
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

 Article 17/18 
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     MAUVAIS     
FEW VI-1 malifatius
MAUVAIS, adj.
[AND : malveis ; DÉCT : mauvais ]

I. -

[En parlant d'une pers.] "Qui fait ou aime à faire le mal, méchant, malfaisant" : Ledit chevalier a esté son temps et est garniz de mauvaises gens et serviteurs bateurs et crimineulx (BAYE, I, 1400-1410, 100).

II. -

[En parlant d'une chose]

A. -

"Défectueux, corrompu" : ...lesquelz ilz disoient avoir esté favorisans au feu conte d'Armaignac et avoir esté coulpables et consentans du mauvais gouvernement qui avoit esté en ce royaume et de la desolacion d'icellui (FAUQ., I, 1417-1420, 150). ...pour occasion de ce que il estoit vehementement souspeçonné d'estre coupable et consentant du mauvais gouvernement et vie dissolue de Jehanne La Marcelle (FAUQ., I, 1417-1420, 163).

B. -

"Nuisible, pernicieux" : Il sera dit que la Court declare que lesdictes lettres sont mauvaises, seditieuses et scandaleuses et offensives contre la magesté royal (FAUQ., I, 1417-1420, 33).
 

Baye-Fauquembergue Denis Lalande

 Article 18/18 
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     MAUVAIS     
FEW VI-1 malifatius
MAUVAIS, adj.
[T-L : mauvais ; GD : malvais ; GDC : malvais ; AND : malveis ; DÉCT : mauvais ; FEW VI-1, 95b : malifatius]

"Mauvais"

A. -

[D'une pers.] : Cil [ce fils de Mélusine] apporta trois yeux sur terre, de quoy ly uns fu ou front ; et fu si crueulx et si mauvais qu'il occist, ains qu'il eust quatre ans, deux de ses nourrices. (ARRAS, c.1392-1393, 80). Lors [Geoffroy] vient a son cheval et monte, et, quant il vint aux champs, si se retourne vers l'abbaie, et voit le meschief et le dommage qu'il avoit fait. Lors se plaint et se guermente et se nomme faulx et mauvais, et se dit tant de laidure qu'il n'est homs qui le peust penser s'il ne le veoit ou ouoit. (ARRAS, c.1392-1393, 252). Et toutesfoiz je [Mélusine] vueil bien que vous sachiez qui je sui ne qui fu mon pere, afin que vous ne reprouvez pas a mes enfans qu'ilz soient filz de mauvaise mere, ne de serpente, ne de faee, car je suiz fille au roy Elinas d'Albanie et a la royne Presine, sa femme, et sommes IIJ. seurs qui avons esté durement predestinees et en griefz penitances. (ARRAS, c.1392-1393, 260).

 

-

Le mauvais esprit. V. esprit

B. -

[D'une chose]

 

1.

[D'une chose abstr.] : Certes, tuit cilz qui orront parler de ceste mes prison [tuer son seigneur], me jugeront, et auront droit, a mourir de honteuse mort et en grief martire, car plus fausse ne plus mauvaise trahison ne fist oncques pechierre. (ARRAS, c.1392-1393, 22). Veez le la, cel ancien, emprez le roy, et sachiez que c'est le plus plain de mauvais malice qui soit en dix royaumes, et si veez la Olivier, son filz, qui ne poise pas moins une once. (ARRAS, c.1392-1393, 55). Et venoit Jossellin, son pere, devant lui, sur un palefroy griz. Et firent la reverence au roy. Et moult sembloit Jossellins esbahiz ; de quoy pluseurs tenoient qu'il avoit mauvaise cause. (ARRAS, c.1392-1393, 61). Par mon chief, dist ly roys, c'est mauvaise compaignie que de traitours. Il fait bon fermer l'estable avant que le cheval soit perdu. Sachiez que jamais ne vouldrez occire noble homme en trahison, car je ne mengeray jamais tant que vous serez penduz avec vostre oncle et tous ceulx qui cy ont esté admenez. (ARRAS, c.1392-1393, 74).

 

-

Mauvais cas. V. cas

 

-

Estre de mauvaise vie. V. vie

 

2.

[D'une chose concr.] : Comment ! Ribaulx moynes, qui vous a donné le hardement d'avoir enchanté mon frere tant que par vostre faulse cautele vous l'avez fait devenir moine ? Par les dens Dieu, mal le pensastes, vous en buvrez a un mauvais hannap. (ARRAS, c.1392-1393, 251). Quant il [Geoffroy] percoit cela, si tourne tout court, et fait monter ses X. chevaliers, chascun son sac sur l'arcon de sa selle, plains de pluseurs mauvaises drapperailles, et il prist le sien. (ARRAS, c.1392-1393, 285).
 

Arras Jocelyne Bernardoff / Jean-Loup Ringenbach

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