C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

http://www.atilf.fr/dmf/definition/loup 
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 19 articles
 
 Article 1/19 
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     LOUP-CERVE     
FEW II-1 cervarius lupus
LOUCERVE, subst. fém.
[GD : loucerve ; FEW II-1, 612b : cervarius lupus]

"Femelle du loup-cervier (lynx)" : Au roy, le Xe jour de février, cinq grans peaulx de loupserve délivrées par Renardon, dont monsr de Calabre en eut deux pour jouer une moresque, à raison d'un escu la pièce, vallent XI fo VIII go. (Roi René vie L., 1478, 378).
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

 Article 2/19 
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     LOUP-CERVIER     
FEW II-1 cervarius lupus
LOUP CERVIER, subst. masc.
[T-L : lou-cervier ; GDC : loupcervier ; FEW II-1, 612b : cervarius lupus ; TLF XI, 18a : loupcervier]

"Lynx" : ...vingt quatre loups servés, que le roy a prises de luy (Comptes roi René A., t.2, 1477, 160).
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

 Article 3/19 
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     LOUP-GAROU     
FEW XVII *werwolf
LOUP-GAROU, subst. masc.
[T-L : garol ; GD : garol ; FEW XVII, 570a-b : *werwolf]

[Dans l'imagination pop.] Loup garou. "Homme qui se transforme temporairement en loup" : ...une maniere de melencolie et de alienacion telle que le malade veritablement cuide estre fait beste mue et ainsy il se met a quatre piez et fuit la gent et s'en va toute nuit puis d'une part, puis d'autre, sans tenir ordre aucune par cymetieres et par lieux solitaires et du tout se maintient a maniere de beste. (...) Et par aventure est ce aussy ce que le peuple communement appelle leu garou en françois. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 96).
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner

 Article 4/19 
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     LOUP-GAROU     
FEW XVII *werwolf
LOUP-GAROU, subst. masc.
 

"Homme transformé en loup qui cherche à nuire, à tuer, d'après les légendes" : Deables d'enffer, loups garoux et lutins, Corps fantastiques, fors espris serpentins, De par le deable venez tretous icy (LA VIGNE, S.M., 1496, 137).
 

La Vigne Annie Bertin

 Article 5/19 
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     LOUP     
FEW V lupus
LOUP, subst. masc.
[AND : leu1 ; DÉCT : lou ]

ART MILIT. ANTIQ. "Instrument garni de crochets ; grappin" (synon. arpagaire) : En la legion doit avoir engins sicomme arpagaires qu’on appelle leus [trad. lat. lupus] et faux de fer confichees de bien longs dars et si doit avoir pics, hoes et rasteaux, ou roubles de fer, pour faire fossez (VEGECE, 1380, II.24). Les autre ont un fer plain dedens fait en manire de force de fer, et est appellé leu [trad. lat. lupus]. Et par ce fer en le getant devers le mouton ou la lymage qu’on appelle testart, ilz acroichent le mouton, si que ilz le trebuschent en telement, arrestent et empeschent qu’il ne peut avoir vertu de geter aux murs (VEGECE, 1380, IV.23).
 

Civilisation romaine Frédéric Duval

 Article 6/19 
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     LOUP     
FEW V lupus
LOUP, subst. masc.
[ ]
 

-

[Loup, bergers-paysans, moutons]

 

.

À mol pasteur va le loup brebis prendre V. pasteur

 

.

À petite ochaison (" pour un petit motif") prend le loup le mouton/étrangle un oison : A petite achoison prant le lou le mouton. (E. LEGRIS, Anc. prov. fr., p.1400. In : Bibl. Éc. Chartes 60, 1899, 574). Chascun dit qu'il est notable homme, Et qu'il ne prant que par raison, Combien qu'a petite achoison, Comme l'on dit communément : Ung gros loup estrangle ung oyson. Ne le pensez point aultrement. (FLAMANG, Vie Pass. st Didier C., 1482, 109).

 

Rem. Morawski 98 : A petit d'achoison prent li lous le mouton ; Hassell 151, L89..

 

.

A vain pasteur loup chie laine V. pasteur

 

.

Coeur d'agneau devient gueule de loup V. agneau

 

.

Contre quatre loups peu valent deux moutons : .I. Sarrasin féri, cousin Rouge-Lion ; La teste li fendi, dès-si jusqu'au menton. Bien s'i prouva li Roys, onques miex ne vit-on. Encontre .iiij. leus valent poi .ij. mouton. Li roys Ernous fu pris, ou il vausist ou non, Et tou si homme mort, sans nulle raenchon. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 19).

 

.

De brebis comptées le loup sait bien manger V. brebis

 

.

Deux/quinze loups peuvent manger une brebis : Mais .XV. loups puellent mangier Une brebis, quant prinse l'ont, Legierement, et ainsis font Pluseurs vices un homme prandre, Desquelz il ne se puet deffendre Comme d'un vice seul feroit, Auquel de plain contresteroit. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 344). ...et tout environ elle [une bête monstrueuse symbolisant "état pompeux"] estoyent sensues, couleuvres, laysardes, par lesquelz je entens gens vicieux ou desirs pervers qui sussoyent la partie de ceste beste jusques aux os, et a toutes choses estoyent a descort fors a ce faire comme deux loups s'accordent a prendre une brebis (GERS., Noël, p.1404, 308).

 

Rem. Morawski 612 : Deux loups mengeront bien une brebis ; Hassell 152, L102.

 

.

Il se honnit trop laidement, celui qui veut faire du loup pasteur : He las ! Pren en ton coer labour Pour conquester la Dieu amour, Tu poes bien prendre enseignement A mon songe s'en as talent ; Pren Humilité doucement, Qui me heberge par savour ; Fui l'ennemi, car vraiement Chils se honnist trop laidement, Qui veult faire du leu pasteur. (JEAN DE LE MOTE, Voie d'enfer P., 1340, 146).

 

.

La mort des brebis est la vie des loups V. mort1

 

.

On peut faire un loup de l'agneau par trop le surquerre ("provoquer") V. agneau

 

.

Quant berger dort, loup vient tandis V. berger

 

.

Qui se fait brebis le loup l'étrangle/le mange V. brebis

 

-

Si la brebis est vieille, il arrive que le loup l'emporte V. brebis

 

.

Si le pasteur est mal soigneux le loup envahit le troupeau V. pasteur

 

.

Sous mol pasteur, le loup prend laine et tue l'agneau V. pasteur

 

.

Tel ne daigne fermer sa cour, à qui le loup fera desroi V. cour

 

-

[Loup et chien]

 

-

Le mâtin tolt la brebis des dents du loup, non pour la sauver mais pour la manger V. mâtin

 

.

Pour huer les chiens on ne prend pas les loups V. chien

 

.

Quand le chien chie/pisse, le loup s'en va au bois V. chien

 

Rem. Cf. aussi Morawski : A char de lou sausse de chien

 

-

[La mauvaise réputation du loup, si elle est justifiée, est parfois surfaite]

 

.

On crie toujours le loup plus grand qu'il n'est : On crie tousjours le leu plus grant qu'il n'est. (E. LEGRIS, Anc. prov. fr., p.1400. In : Bibl. Éc. Chartes 60, 1899, 590).

 

Rem. Morawski 1090 : Li leus n'est pas si granz come on le crie.

 

-

[Le loup agit selon sa nature]

 

.

À sa nature va toujours le loup traire : Quant des Englois sceürent trestout le convenant, Il aconterent pou a leur contrerre grant. En la ville n'y ot si petit ne si grant Qui a estre François n'alast moult desirant ; A sa nature va tousjours le leu traiant. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 399).

 

.

On ne peut faire d'un loup un ange : Combien que vous nommez villains Ceulx qui vostre vie soustiennent, Le bon homme n'est pas vil, ains Ses faictz en vertuz se maintiennent : Ceulx qui a bonté la main tiennent Plus qu'autres desservent louange. On ne peult faire d'ung lou ange. (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 55).

 

.

On ne peut traire le loup de sa peau sans l'écorcher : Si que je di Que vous rariez aussi tost vostre ami, Comme on aroit mué le cuer de li Ad ce qu'il fust entierement en mi Mis sans retraire ; Car on ne puet le leu de sa piau traire, Sans l'escorchier, n'on ne puet d'un buef faire Un esprivier, ne aussi le contraire. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 99).

 

Rem. Hassell 151, L92.

 

.

Toujours le loup s'en retourne au bois : Et se j'avoie L'amour de li mieus que je ne soloie, Ne say je pas, se je m'i fieroie. Certes, nennil ! Pourquoy ? Je n'oseroie. Car nourreture, Si com on dit, veint et passe nature, Et toudis va, s'il ne se desnature, Li leus au bois ; c'est la verité pure. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 95). Mais s'il [les valets] sont tel, estre le soelent, Leur nature ne poet mentir, Il ne s'en scevent repentir : Riens ne valent, au tout prisier. On ne puet le villain brisier Se nature, bien dire l'os : Toutdis refuit li leus au bos. (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 265).

 

Rem. Hassell 152, L101 ; DI STEF. 498b, loup.

 

.

[Le loup a toujours des intentions redoutables] Le loup sait toujours ce que mauvaise bête pense : Ung homme trespervers Treuve tousjours moyen De baillier ung revers Pour conserver le sien, Car, sans dire combien Doit monter sa despense, Le loup scet tousjours bien Que male beste pense. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 56).

 

Rem. Morawski 2383 : Tost se(s)t li lous que male beste panse ; Hassell 151, L94.

 

-

[Constation éthologique plus que proverbe ?] Onques loup ne vit son père : Aucunnes genz dient que onques lou ne vit son père, et c'est verité aucunne foiz et non pas touz jourz, quar il avient que, quant la louve en a mené celui que elle veult plus, comme j'ay dit, et les autres lous s'esveillent, ilz se metent tantost as routes de la louve, et, s'ilz treuvent que le lou et la louve se tieignent ensemble, trestouz les autres courent sus au lou et le tuent. Et pour ce dit on que lou ne vit onques son pere. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 94).

 

Rem. Hassell 151, L95.

 

-

[Faire comme les autres]

 

-

Il faut hurler avec les loups quand on s'embat à la mêlée : Il faut hurler avec les leux ; Quant on s'embat a la mellée, On a de baston ou d'espée, Et telz y cuide mettre paix Qui a des coups villains et lais Et qui est chiefs de la riote. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 342).

 

Rem. Hassell 152, L103.

 

.

Pour éviter dissension il faut hurler avec les loups : Qui se veult mettre en compaignie Et garder de reprencion, D'oultrage ne de vilennye, Ne convient faire mencion, Ne trouver male invencion, Mais soy acordere avecq tous : Pour eviter dissencion, On doit huller avecq les loups. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 49).

 

.

Qui est parmi les loups, il lui faut hurler avec eux : Qui entre les loups est, uller l'estuet (E. LEGRIS, Anc. prov. fr., p.1400. In : Bibl. Éc. Chartes 60, 1899, 594).

 

Rem. Morawski 1917 : Qui entre les loups est uller l'estuet.

 

.

Qui ne veut avec les loups hurler, il doit, pour apaiser les rumeurs, se taire, souffrir, feindre, dissimuler : Et qui ne veult avec les loups hurler, Il doit au moins, pour appaiser rumeurs, Taire, souffrir, faindre, dissimuler. (Neuf unica du ms. de Stockholm, éd. F. Lecoy, c.1400-1500. In : Trav. Ling. Litt. 16-1, 1978, 297).

 

-

[Lorsque, parlant d'une personne, on la voit arriver]

 

.

Qui parle du loup, il en voit la queue : Et ainssy comme Butor le noble chambellan se dressa en son estant, aparceut en regardant vers la cité cinquante compaignons bien armez et avantaigeusement montés, lesquyeulx issoient de Barbastre pour venir courir vers l'ost des Païens et eulx esbatre et desduire sur la riviere pour savoir et veoir quel prince estoit qui son tref avoit fait tendre si près de la rive et separer de tous aultres trefs et pavillons. Sy les monstra Butor a la pucelle, disant : "On parle souventes fois d'un loup dont on voit puis la queue, belle" fet il. (Guill. Orange T.H.G., t.1, p.1450, 487). ...il trouva Madame et damp Abbés sur les champs, lors gracieusement s'entresaluerent, et damp Abbés commença et dist : "Haro ! qui parle du loup, il en voit la queue...." (LA SALE, J.S., 1456, 291).

 

Rem. Morawski 1900 : Qui de louf parole, prés en a la coue ; Hassell 151, L99 ; DI STEF. 498c, loup.

 

.

Tel devise aucune fois du loup qui le trouve à sa porte : On ne doit parler en l'absence D'aulcun fors que par telz endrois Come s'il estoit en presence Pour deffendre et garder ses drois, En taillant les motz sy estrois Qu'ilz ne grevent s'on les rapporte,Car tel devise aulcunesfois Du loup qui le treuve a sa porte. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 44).

 

-

La louve prend de tous les loups le plus laid et le plus méchant V. louve

 

-

Qui ne veut ressembler au loup ne doit pas en revêtir la peau : Qui le leu ne veult resembler La pel ne doit pas affubler. Je t'ay pour ce ces choses dictes : Quant ung regnart devient hermitez Moult de gens en sont merveilleux. (Liber Fort. G., 1346, 85). Cestuy veult faire du preudomme Pour cuider le monde aveugler, Mais on congnoit en brieve somme Qu'a bien ne se pourroit riegler, Car il vouldroit tout assambler Et le couvrir de son manteau. Qui ne veult le loup ressambler, N'en doit pas affubler la peau. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 68).

 

Rem. Hassell 151, L98. Cf. aussi Morawski 106 : A pou d'occoison plume li lous l'oie, 310 : Buer escrie le leu qui sa proie resqueut, 480 : De contees prent lous.("Le loup prend même les brebis comptées, donc surveillées ?"), 685 : En tel pel con naist li loux morir l'estuet, 1089 : Li leus ala a Romme; la laissa de son poil et neant de ses coustumes, 1090 : Li leus n'est pas si granz come on le crie, 1769 : Que lou fet à corbiau plet, 2383 : Tost set li lous que male beste pense.
 

Lexique de proverbes Pierre Cromer

 Article 7/19 
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     LOUP     
FEW V lupus
LOUP, subst. masc.
[AND : leu1 ; DÉCT : lou ]

I. -

"Loup" : Vous irés ailleurs tabourer, Se ne voulez assavourer La mort, comme voz compaignons, Que loups pevent bien devourer, Car mors gisent par les sillons ! (CHR. PIZ., J. d'Arc, 1429, 36).

 

-

En partic. au fig. [Pour désigner une pers. particulièrement féroce] "Loup" : ...de tieulx sergens Fait on pastours, qui sont droit loups Et de char devourer jaloux (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 6).

II. -

"Machine de guerre aussi appelée corbeau, destinée à saisir le bélier et à le lever vers le haut" : ...contre l'engin, que on appelle moton, on fait un autre, que on appelle loup. Ceulz du chastel font un fer courbe et à tres fors dens agus, et le lie l'en à cordes, par quoy ilz pren[en]t le tref, qui est appellé mouton ; adonc, quant il est pris, ou ilz le trayent du tout amont, ou ilz le lie[ve]nt si hault que il ne peut plus nuire aux murs du chastel (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 238-239).
 

Pizan Joël Blanchard / Michel Quereuil

 Article 8/19 
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     LOUP     
FEW V lupus
LOUP, subst. masc.
[AND : leu1 ; DÉCT : lou ]

"Loup" : En songe je veyes liompars, Chiens, chatz, loups et renars, Ouls, lions, colevres, sanglers, Noirs hommes et fort estrangiers, Trestous a l'environ d'un jucge, Qui disoyent : "Si Pilate jucge Jhesus le prophete tresgrand, A tous vous faiz comandement Que l'estranglés luy et sa femme, Car Jhesus est homme sans blasme, Tresparfait et juste personne". (Pass. Auv., 1477, 167).
 

Passion d'Auvergne Jean-Loup Ringenbach

 Article 9/19 
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     LOUP     
FEW V lupus
LOUP, subst. masc.
[T-L : lou ; AND : leu1 ; DÉCT : lou]

"Loup"

 

-

[Sous la forme leup] : Et [le pasteur] se expose as perilz pour elles [ses oailles] contre les leups et les mauvaises bestes. (ORESME, E.A.C., c.1370, 438).

 

-

[Sous la forme louf] : Nous dison que le porc est desactrempé en rudesce et ordure plus que le brebis, et le moineau en luxure plus que la tuertre, et le louf en devourer plus que le buef, etc. (ORESME, E.A.C., c.1370, 386).
 

Oresme Charles Brucker

 Article 10/19 
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     LOUP     
FEW V lupus
LOUP, subst. masc.
[T-L : lou ; GDC : loup ; AND : leu1 ; DÉCT : lou ; FEW V, 457a : lupus]

"Loup"

 

-

Loc.

 

.

Faire le loup à la charriere. "Guetter" (DI STEF.) ; "se poster en embuscade" : Dedans ses boys m'en vois guetter, Faisant le loup a la carriere. (Myst. jeune fille L., c.1413-1445 [c.1530], 7).

 

.

Garder ses brebis des loups. V. brebis

 

.

Laisser le corps (d'un ennemi, d'un martyr) aux loups. "Abandonner un cadavre aux loups (en marque d'infamie)" : Nous avons fet sen ennuy La justice, mon segnieur doulx. Le corps [du martyr chrétien] avons leissé au loups Ainsi, mon segnieur, qu'il se doit feyre (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 224). Il nous fault choisir proprement De noz gens pour les enterrer, Et lessez les leur [des ennemis] sur les champs Es loups, s'i les veullent mengier (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 345).

 

-

[Dans une formule d'imprécation] Mal loup

 

.

De maux loups sois-je fondre. V. fondre

 

-

[Comme terme de compar.] : Ne sommes nous pas yci tous Plus actis que sanglers et loups A tout mal feyre ? (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 166).

 

.

Puir la merde comme un loup. V. merde
 

Mystères Jean-Loup Ringenbach

 Article 11/19 
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     LOUP     
FEW V lupus
LOUP, subst. masc.
[AND : leu1 ; DÉCT : lou ]

"Loup" : S'elle [fille] est assaillie des leux, Elle est de sa vie en doubtance. (Mir. st J. Paulu, c.1372, 104).
 

Miracles Pierre Kunstmann

 Article 12/19 
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     LOUP     
FEW V lupus
LOUP, subst. masc.
[AND : leu1 ; DÉCT : lou ; FEW V, 460b : lupus]

MÉD. "Lupus, ulcère rongeur" : ...car chancre sicomme nous dirons cy aprés vient plus es parties basses et l'appelle on aultrement loup (GORDON, Prat., c.1450-1500, I, 18).
 

Lexique de la langue scientifique Danièle Jacquart / Claude Thomasset

 Article 13/19 
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     LOUP     
FEW V lupus
LOUP, subst. masc.
[T-L : lou ; AND : leu1 ; DÉCT : lou ; FEW V, 457, 459b, 460a : lupus]

A. -

Au propre [Animal] "Loup" : Item, se ilz treuvent aucuns remenans de loups en ychelle forest, ilz les pevent prendre et emporter sans amende. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 69). Predist aussi le merveilleux lop que fut ou territoire de Geneve, que mengeoit hommes, femmes et enfans et de tous aages, et tant que, en peu de temps, devoura plus de XXX personnes. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 117 r°). À ceste cause, les bois furent tant plains de loupz, qui menjoient hommes et femes et enfans et en furent plusieurs occiz, pourquoy fut ordonné que pour chacun loup que l'on pourroit prandre, l'on auroit XX solz, sans ce que le commun pourroit donner. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 154 v°).

 

-

Prov. Deux loups s'accordent à prendre une brebis : ...et tout environ elle [une bête monstrueuse symbolisant "état pompeux"] estoyent sensues, couleuvres, laysardes, par lesquelz je entens gens vicieux ou desirs pervers qui sussoyent la partie de ceste beste jusques aux os, et a toutes choses estoyent a descort fors a ce faire comme deux loups s'accordent a prendre une brebis (GERS., Noël, p.1404, 308).

 

Rem. Cf. DI STEF., 498b, s.v. loup (même ex.).

B. -

Au fig.

 

1.

P. métaph.

 

a)

"Diable" : Si vueilliez avoir remambrance de nous qui sommes ca jus comme voz povres brebis en diverses enfermetez et en continuelz perilz. Les unes sont livrees en la gueule des loups d'enfer pour estrangler. Les autres trebuschent es fosses de ire ou de impacience. (GERS., P. Paul, a.1394, 491).

 

Rem. Cf. les loc. avec mal loup in DI STEF., 498, s.v. loup.

 

b)

[À propos d'un homme cruel] : ...selon que le monstra mesmement la conversion d'iceluy saint Pol, duquel nous parlons, qui de persecuteur et de loup ravissable fut sans arrest mué en defenseur et brebis aimable. (GERS., P. Paul, a.1394, 496).

 

2.

Chien et loup. V. chien

C. -

P. anal. "Filet de pêche en forme d'entonnoir, maintenu ouvert par des cerceaux" : Item, ilz peuent tendre et peschier en la riviere de Taute et autres eaues des dictes communnes et marests, hors temps de deffens qui est depuis la my aoust jusques à la my mars, de verveux laquelle aval, et peschier à lignes et lop, et à la brige (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R.B., 1398-1402, 120).
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner

 Article 14/19 
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     LOUP     
FEW V lupus
LOUP, subst. masc.
[AND : leu1 ; DÉCT : lou ]

"Loup" : Vous estes ministre et pasteur Des povres berbis esgarees Qui, par quelque faulx seducteur, Des bons pastis sont separees Et de mal paistre preparees Au dangier, dont souvant advient Qu'elles sont du loup devorees, Quant ainsi dessus elles vient. (LA VIGNE, S.M., 1496, 258).
 

La Vigne Annie Bertin

 Article 15/19 
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     LOUP     
FEW V lupus
LOUP, subst. masc.
[AND : leu1 ; DÉCT : lou ]

"Loup, animal sauvage carnivore" : ...qui parle du loup, il en voit la queue. (LA SALE, J.S., 1456, 291).
 

La Sale Pierre Demarolle

 Article 16/19 
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     LOUP     
FEW V lupus
LEU, subst. masc.
[AND : leu1 ; DÉCT : lou ]

"Loup" : De Dieu soit il maudis et tués d'une herse, Ou decopez par pieres com la terre c'on herse, Et com le laboureur la fent, quant il la berse, Ou pendus au gibet de la ville de Merse. Dyables en ait l'ame ; ja Dieus ne la renterse. Et la char soit aus leus : s'iert pour euls bonne aerse. (MACH., Compl., 1340-1377, 266). Adont fu une pierre ostee Qui moult estoit pesant et lee, Si le mirent sans demourer, Pour li mangier et devourer, Comme l'aignel entre les leus, Avec les lions familleus. Daires commanda qu'on preïst La pierre et qu'on la remeïst Dessus l'entree de la fosse. (MACH., C. ami, 1357, 40). Se tu pues sentir ou vëoir Que tes anemis assëoir En bourc, en chastel ou en ville Te vueillent, aies tant de guille Qu'adès aies la clef des chans, S'orras des oisillons les chans, Et ne te laisse par un siege, Einsi comme un leu, penre au piege. Et se tu y vues demourer, Y te couvient sans demourer Yssir a plain et toy combatre Pour ton heritage debatre, Ou ton honneur n'i seroit mie. (MACH., C. ami, 1357, 119).

 

-

Loc. : Et se j'avoie L'amour de li mieus que je ne soloie, Ne say je pas, se je m'i fieroie. Certes, nennil ! Pourquoy ? Je n'oseroie. Car nourreture, Si com on dit, veint et passe nature, Et toudis va, s'il ne se desnature, Li leus au bois ; c'est la verité pure. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 95). Si que je di Que vous rariez aussi tost vostre ami, Comme on aroit mué le cuer de li Ad ce qu'il fust entierement en mi Mis sans retraire ; Car on ne puet le leu de sa piau traire, Sans l'escorchier, n'on ne puet d'un buef faire Un esprivier, ne aussi le contraire. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 99).
 

Guillaume de Machaut Noël Musso

 Article 17/19 
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     LOUP     
FEW V lupus
LOUP, subst. masc.
[T-L : lou5 ; GDC : loup ; AND : leu1 ; DÉCT : lou ; FEW V, 457a : lupus ; TLF XI, 15a : loup]

"Animal sauvage carnassier, loup"

 

-

"Personne qui manifeste une cruelle avidité" : Toute leur vie ont loups este [les avaricieux], Onques ne furent saoule De mengier les povres brebis A grans morseaus et a petis Selon ce qu'il y trouvoient. (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 5229).

 

Rem. Cf. FEW V, 459a.

 

-

[Dans des comparaisons]

 

.

[Pour souligner l'aspect vorace et féroce ; à propos d'une pers.] : DÉTRACTION. La gueule ensanglantee en ay Ausi com li leus qui ou tai A estranglees les brebis Et en a ses guernons fourbis. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 8534).

 

.

[Pour souligner le côté redoutable ; à propos des traîtres] : "Ceux la", dist il, "et autres mains Ont este religieux fains, Ypocrites au blanc mantel Qui ont esté vestu de pel Dë aigniaus, et estoient leups ..." (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 4545). [Réf. à Matth. VII, 15 ; v. aussi Duval 2006, 125, note 1] Sagement garde vous prenes De ceuz que vous venir verres Com traïtres en vestemens De brebis, et sont leus dedens. (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 5512).
 

Pèlerinages de Guillaume de Digulleville Béatrice Stumpf

 Article 18/19 
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     LOUP     
FEW V lupus
LOUP, subst. masc.
[T-L : lou ; GDC : loup ; AND : leu1 ; DÉCT : lou ; FEW V, 457a : lupus ; TLF XI, 15a : loup]

A. -

Loc. fig. Entre chien et loup. "À la tombée du jour, quand on ne peut plus distinguer un loup d'un chien" : ...le dit Bery Andiau aidoit à monter sur une jument en la dicte ville de Triou, entre chien et lou (Doc. Poitou G., t.5, 1385, 256).

B. -

MAR. Voile loup. "Voile noire permettant à un navire de passer inaperçu la nuit" : ...un vele lop, un vele bourne (...) deux grapins de fer a caennez, trois rampillons de fer (...) un cent d'estreupe pour arder esdiz phanarz. (Clos galées Rouen M.-C., t.1, 1369, 202).

 

Rem. Cf. JAL2, 946a, s.v. lupo, et 1555a, s.v. voile.
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

 Article 19/19 
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     LOUP     
FEW V lupus
LOUP, subst. masc.
[T-L : lou ; GDC : loup ; AND : leu1 ; DÉCT : lou ; FEW V, 457a : lupus]

"Loup" : Lors fu Gieffroy assailliz de tous costez, et il se deffent hardi comme lyon, que mal soit du Sarrasin qui a coup l'oze attendre, mais lui gettent de loing lances et dars, et lui traient sang en pluseurs lieux. Mais il ne semble pas qu'il lui en soit a riens, ains leur court sus comme le loup familleux fait a la brebis. Par Mahon, dist le soudant, ce n'est pas uns homs, mais est un mauffez ou c'est le dieu des crestiens qui cy est venus pour destruire nostre loy. (ARRAS, c.1392-1393, 232).
 

Arras Jocelyne Bernardoff / Jean-Loup Ringenbach

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