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Après laid temps on voit le clair soleil V. temps

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Au clair soleil fond la neige partout : Ung puissant vent franchois nommé Nothus (...), Nus est venus, pour mettre nos Argus Fiers et agus en noble arroy gentil ; Mais n'est ostil qui puist fourdre ou gresil Mettre en exil, ilz sont trop fort gellés : Au cler soleil font le neige a tous lés. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 217).

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Au clair soleil ne faut nulle chandelle : Utrech, cité d'achier, inexpugnable, Puis de riotte, ennuyeuse miniere, Peron d'orgueul fier et fort redoutable, Il a flecy par son glave espentable, Soubz le guidon de sa noble baniere. Rustres et Houlx muchent en leur taniere, Clinant la teste et baissant les oreilles : Au cler soleil ne fault nulles chandeilles. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 227).

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Ce que soleil ne voit ne peut être échauffé : ...on dist bien souvent une chose vraie, c'est a sçavoir ce que soleil ne voit ne peult estre eschauffé. Nous voions bien que nulz chevalliers en terre n'est mieulz amé de vous et toutesvoies est son corps a l'habandon des dieux comme des nostres.Tel scet moult de la luite qui par ung seul gambet est maté, et le villain dist en son proverbe que santé ne gist mie en trop souvent combatre. (Faits conq. Alexandre N.L., c.1450-1475, 70).

Rem. Morawski 1775 : Que soleyl ne veyt soleyl ne eschauffe.

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Le fou se mue comme la lune et le sage demeure avec le soleil V. fou

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Le soleil luit sur les bons et les mauvais : Il est escript, je le say bien, Que, quant est plus commun le bien, Tant est meilleur, que que nul ne die, Ne pour ce le soleil n'est mie Reputé plus vil, ce puis dire, Que celi qui du mont est sire Le fait raier pour bien de paiz Sur le bos et sur les mauvaiz. (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 397). Et tout ainsi que le soleil luist sur les bons et les mauvais, n'arons point de honte de espandre nostre doctrine meismes sur celes femmes qui sont foles, legieres et de desordonnee vie, quoy qu'il ne soit riens plus abhominable (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 211).

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Le soleit reluit es masures par les fenêtres et les crevures V. masure

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Rien n'est permanent sous le soleil : ...car rien n'est parmanent soubz le soleil, ains sont toutes choses vanité et affliction d'esperit. O comme est cil sage qui ainsi considere ! (Internele consol. P., 1447, 152).

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Loc. prov. Le soleil ne se doit pas esconser sur qqc. "Il ne faut pas laisser durer telle chose" : Et a ce propos dit saint Augustin, en une de ses Epistres, que tout ainsin comme le mauvais vin gaste et corrompt le vaissel ou il est, se il y demeure longuement, tout ainsin yre gaste et corrompt les cuers ou elle se tient. Et a ce propos s'acorde l'Apostre, qui dit : Sol non occidat super yracondiam vestram . C'est a dire, mon ami, que le soloy ne se doit pas esconsser sur vostre couroux ne yre. (LA SALE, J.S., 1456, 19).

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Où soleil luit, jamais ne fait humide : Folles et folz aront la larme a l'oeul Faisans soupirs, sans confort sur le soeul, En mauldissant qui la guerre accorda ; Se les aucuns vont par sursum corda, Prendent en gré ce faict leurs coeurs tumides : Ou soleil luyt, jamais ne faict humide. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 190).

Rem. DI STEF. 803b, soleil.

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Soleil qui se lève matin à grande peine fera bien : LE PREMIER. Soleil qui se leve matin A grant peine fera ja bien. (Menus propos P., 1461, 66).

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Sous le soleil il n'y a rien de nouveau : Soubz le soleil n'est rien nouvel, Ne de Renart ne de Louvel, De mort, de vie, ne de guerre ; En l'air, en la mer et en terre Se continue la besoingne, Si com Salemon le tesmoingne, En Ecclesiastes, qui dit : "Oritur sol et occidit." ["Le soleil se lève et se couche"] (LE FÈVRE, Respit Mort H., 1376-1380, 1).

Rem. Cf. aussi Morawski 370 : Chaus souleil luist loing.
 

"Soleil" : L'an mil CCCCXXIX Reprint à luire li soleil. (CHR. PIZ., J. d'Arc, 1429, 28).
 

"Soleil" : Car filz de Dieu Il estoit, com croy, vrayement, Com a monstré le troublement Des elemens, quant il moroit. L'aer si trestroublé lors estoit Que il n'y avoit clarté nulle, De soleilh, de feu ne de lune. (Pass. Auv., 1477, 274). Eclisse ce fait par nature, Et au soleilh et a la lune (Pass. Auv., 1477, 274).
 

"Soleil" : L'en doit savoir que, aussi comme des autres choses natureles, les unes viennent tousjours senz instance comme est le soleil lever chascun jour, les autres adviennent quant au plus et communelment (ORESME, E.A.C., c.1370, 325). Et ainsi ceste priorité est selonc nature et non pas selonc temps, aussi comme l'en diroit que le soleil mist ou met le ciel de tenebres en lumiere, pousé que le solleil et la lumiere de luy fussent perpetuels sanz commencement de temps. (ORESME, C.M., c.1377, 184).

-

P. métaph. Soleil de justice : Item, saint Jerome met en une epistre comment orient est envielli et le pueple de la empiré, et que en occident est le soleil de justice (ORESME, C.M., c.1377, 350).
 

A. -

"Soleil"

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[P. réf. à la lumière, à l'éclat du soleil]

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Ne voir soleil ne lune. V. lune

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[Comme terme de compar.] : Cy vient une nue en laquelle est oye la voix de Dieu le pere, et Jhesus devient blanc comme neige et sa face comme soleil (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 95). [Réf. à Matth. 17, 2] Assez est plus luysante et claire [la Vierge] Que le soleil n'est a midy (Myst. st Martin K., a.1500, 354).

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[P. réf. au cours du soleil dans le temps]

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Devant soleil. "Avant le lever du jour" : Et se avons aussi oy De femmes de nostre party, (...) Dire de fait et devoler Qu'au jourduy ont volu aler Devant soleil au monument Ou son corps gist reposement, Et nous ont dit qu'elles ont veu (...) D'angles aulcune vision, (...) Publians qu'il est suscité (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 265).

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Soleil levant. "Le lever du jour" : Anuyt, depuis souleil levant, N'a onques cessé la bataille, Jusques pres de souleil couchant A frapper d'estoc et de taille. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 477).

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Soleil couchant. "La tombée de la nuit" : Anuyt, depuis souleil levant, N'a onques cessé la bataille, Jusques pres de souleil couchant A frapper d'estoc et de taille. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 477). Bien vous garderay de chanter, Avant qu'il soit soleil couchant. Tantost chanterez aultre chant, Mais qu'ayez la teste baissee. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 266).

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Le soleil est haut. "Le jour est déjà bien avancé" : Enfans, or soyons diligens De partir ; le solail est hault. (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 39).

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Au fig. Par soleil ou par lune. V. lune

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[P. réf. à la position du soleil dans l'espace]

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Soleil levant. "Orient" : Et desla en yrés en Mede, Es parties de soleil levant, Au noble duc tresexellant Des Mediens, nostre cosin, Qui tout temps a esté enclin De nous servir tresleaumant. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 13).

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Faire la moue encontre le soleil. V. moue

B. -

Au fig. Le Soleil de justice, [Titre appliqué à Jésus-Christ, cf. Mal. 3, 20] : O puissant soleil de justice, Delivres nous par ta bonté, Pour nous mettre en gloire felice Lassus, en vraye permansité ! (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 143).
 

"Soleil" : ...aussi conme la nue gardoit le peuple d'lsrael de la chaleur du soleil... (Mir. emp. Julien, 1351, 187). Je suis qui fas le soleil luire, Les planettes ou ciel conduire (Mir. Berthe, c.1373, 190).

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RELIG.

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[À propos du Christ] : ...ceste glorieuse vierge nous deffent de la chaleur du vray soleil : c'est Jhesu Crist qui est dit soleil. La chaleur de ce soleil est l'ire du vray jugement de Dieu contre les pecheurs (Mir. emp. Julien, 1351, 187). ...ceste promesse fu acomplie quant le soleil de justice s'aombra en la nue, c'est a dire le filz de Dieu en Marie (Mir. st Ign., 1366, 72).

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[À propos de Marie] : Car, s'escripture ne ment, C'est la voie de consolacion, C'est li solaux de no redempcion (Mir. femme, 1368, 234).

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[À propos de Marie, mulier amicta sole (Apoc. XII, 1)] : ...a sa destre la voult puis couronner De douze estoilles cléres et luisans, Et de soleil vestir pour la purté De sa precieuse virginité (Mir. Theod., 1357, 132). Saint Jehan dit qu'il vit une femme affublée du soleil et avoit la lune soubz ses piez et une coronne de douze estoilles en son chief. (Mir. femme, 1368, 181). ...j'entenz la vierge benoiste, qui du soleil de justice fu affublée, quant elle ot conceu le benoit Jhesu (Mir. femme, 1368, 181).
 

A. -

ASTR. [Dans le système géocentrique] "Une des sept planètes qui tournent autour de la Terre" : Le soleil, selon Ysidoire, est aisni appellé pour ce qu'il luist tout seul, car il est fontaine de toute lumiere, et par lui tout est enluminé et hault et bas. (CORBECHON, Soleil Lune S., 1372, 345). Et pour ce aussi dit il [Aristote] ailleurs que par le mouvement du soleil et des autres planetes ou cercle oblique, c'est a dire ou zodiaque, se font les generacions et les corrupcions ou monde cy dessoubz. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 213). Le Soleil est le principal et le roy des Planètes assiz ou milieu d'elles et est de chaulde et sèche nature et bénivole en ses effectz. (LA HAYE, P. peste, 1426, 226). De cestui Talles parle saint Augustin ou VIIIe chappitre en son livre de la Cité de Dieu, et dit qu'il fut en erudict en la calcullation des mouvemens, qu'il trouva quelque faulte en ce qui avoit esté escript du mouvement du Soleil et de la Lune. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 39 v°). ...et, entre autres, dit que quant les trois planetes haultes viennent ensemble et que le Soleil les regarde, que c'est grande conjunction (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 77 v°). Cestui parla haultement des petites conjunctions et, entre autres choses, dist que touteffois que Mars et le Soleil ce joingnoient en signe de feu que l'an devoit estre rampli de maladies chauldes et seches (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 79 r°).

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Coucher du soleil/soleil couchant : ...si advint que le VIIIe des ydes de avril fut veu ou ciel, entre orient et midi, un grand trabs ardent en l'air, courant après le Soleil, qui jà tendoit à son coucher et tumba en terre, duquel les vestiges se monstrerent longtemps après, plus grant que celui que nous disons portant, qui tumba le IIe jour de mars, ung peu devant Soleil couchant, vers occident (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 109 r°).

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[P. oppos. à son empl. métaph.] Soleil corporel/soleil matériel : Car comme ce soleil corporel que nous veons par dehors dechasse en sa venue toutes tenebres obscures et nous rent lumiere et couleur partout, pareillement avint en la nouvelle naissance de saint Pol (GERS., P. Paul, a.1394, 498). Mais en oultre je considere que saint Pol ne pot en plus estre obscurcis ne empeschié d'espandre les [l]es rays de sa doctrine par les persecucions des tirans nez que le soleil materiel pot estre blecié par le roy duquel recite Seneque qu'il trayoit ses sayettes encontre le soleil. (GERS., P. Paul, a.1394, 499).

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Trois soleils. "Phénomène météorologique de réfraction des rayons solaires par des couches atmosphériques chargées d'humidité ; parhélie" : Et aussi avient il aucunesfoiz que le soleil se mire et moustre en l'air sy que l'air a dextre et a senestre renvoie à noz veues sa forme et sa samblance, tellement qu'il nous samble qu'il y ait troiz soleilz ou ciel tres proprement, et ce ay je veu a Paris en mon temps. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 440). Cestui recite qu'il vit trois solez ou ciel et l'an [mille] IIIIcXXXIIII grans vens, et predist quelque grande infortune venir en la chrestienté (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 153 v°).

Rem. Pour la symbolique des trois soleils, cf. J.-P. Boudet, Le Rec. des plus célèbres astrologues de Simon de Phares (Thèse), t.2, 1990, 580-581, note 39 : «significantes triplex Ecclesie regimen...».

B. -

P. méton.

1.

[Le soleil en tant que repère chronol.]

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Entre deux soleils. "Entre le lever et le coucher du soleil" : Messire Guillaume Herouart, curé de Canteleu, a en la forest de Roumare, à cause du presbitaire de sa dicte cure, (...) sa cache à pié pelu en ladicte forest entre deux soleux. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 66-67). ...leur chasse à liewre et à regnars entre deux soleux. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 217). ...lesquelles bournes determinent un privilege pour lesdiz seigneurs et leurs hommes, qui est tel que depuis que ilz ont mis boiz de la forest en ladicte terre oultre lesdictez bournez, la semonce en est hors, pour tant que ce soit à jour coustumier et entre deux soleux, pourveu que ledit boiz ait reposé jour et nuit en leur bournez. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 256).

-

Avant soleil et resconse. V. resconse

-

[Mécanisme d'une horloge astronomique] : Cy est a dire du soleil. Premerement pour fere haulsier et baissier ledit soleil, il fault en la roue qui le porte 120 dens ou 144 ; et ou dyal, qui le fait haulsier et baissier et entour lequel le soleil fait ung tour en ung an, c'est assavoir en 365 jours, 146 dens. (Traité d'horlogerie Z., c.1380, 276).

2.

[À propos d'une pers.] "Celui qui, par ses mérites, son rayonnement, est comparable à la lumière du soleil" : Disons en oultre pour la louange saint Pol que celuy ne mentira de riens qui appellera saint Pol le bel cler soleil du monde, et qu[i] cest honneur luy [baillera]. (GERS., P. Paul, a.1394, 498). Saint Denis de France, qui lors estoit a Athenes, ne fut il pas ung peu [aprés] enluminé par ce soleil ? Certes oÿ ! par laquelle lumiere clere et se[ri]e toute France fut et est convertie de tenebres et de ignorance en resplendissement de vraye foy et de science. (GERS., P. Paul, a.1394, 499).

-

"Personnage puissant"

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Loc. Pisser contre le soleil. V. pisser

C. -

[Pierre précieuse] Pierre du soleil. V. pierre
 

"Soleil" : PREMIER BRIGANT. (...) Quant mon corps actaché sera, Corbeaux feront ma pourriture, Le souleil me dessechera, L'eau qui des cieulx tresbuchera Pourra sur mon cors nud descendre, Puis le vent me destranchera (LA VIGNE, S.M., 1496, 316).

-

Avant soleil levant. "Avant le lever du soleil" : Lors s'en alla chascun a son affaire Et lendemain samedi, Dieu devant, Ilz deslogerent avant soleil levant. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 143).
 

"Astre dont le rayonnement produit la lumière du jour et réchauffe la terre" : Item, dist Justin que la cause du sort qu'ilz prinrent du soleil levant et du hanissement du cheval, fut pour ce que les Persans adoroient le soleil (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 31).

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[Forme soloy] : C'est a dire, mon ami, que le soloy ne se doit pas esconsser sur vostre couroux ne yre. (LA SALE, J.S., 1456, 19).
 

"Soleil"

1. -

[Ses mouvements]

-

Le s oleil levant : Au matin, si comme au soleil levant, les ennemis se departirent de Prilli (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 6). Et se trouverent li doi chevalier, un petit apriés solel levant, ensi que tout seuls, sus les camps. (FROISS., Chron. D., p.1400, 448). Et vinrent sus l'eure de solel levant a la porte, et le trouverent close et le guichet entre ouvert, (FROISS., Chron. D., p.1400, 304). Ces gens d'armes ...passerent de nuit les bos que on dist la Tierasse ; et vinrent, sus le point de solel levant, ou sart de Chimai. (FROISS., Chron. D., p.1400, 346).

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Le soleil monte : Et tousjours aloit la saison aval, et le soleil montoit, et les jours s'eschauffoient, car s'estoit environ le Saint-Jehan Baptiste que le soleil est en sa force (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 98). Qant il veirent ... se tournoit li solaus sus l'eure de vespres, et n'avoient de quoi passer la nuit, si se consillierent li signeur ensamble, (FROISS., Chron. D., p.1400, 618).

-

Le soleil esconse "Il se couche" : Et avant que tout euissent pris place et terre pour euls logier, solaus esconsa, (FROISS., Chron. D., p.1400, 132).

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Soleil esconsant, couchant : Et se tenoient cil quatre signeur à Calais. Et pooient chevaucier quel part qu'il voloient trois jours hors de Calais, et au quatrime dedens soleil esconsant revenir (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 86). Et s'en vinrent...logier de haute heure... près dou castiel de Mercueil, et là se tinrent jusques à soleil couchant, que li bestail et chil dou castel furent tout rentré dedens (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 142).

2. -

[Sa lumière] : Et voloient les flamesques et les fascons en la ville de Valenchiennes, et li rai dou solel en estoient tout encombré. (FROISS., Chron. D., p.1400, 384). Apriés toutes ces coses, li temps s'apaisa, la nuee passa, li airs chei, li ciels esclarci, li solaus conmença a luire sus l'eure de basses vespres, biaus et clers. (FROISS., Chron. D., p.1400, 728). Ce estoit une grande biauté que de euls veoir, les armes, hiaumes de quoi on s'armoit adont, banieres et pennons resplendir au solel. (FROISS., Chron. D., p.1400, 383). Li rois estoit en .I. vassiel moult fort et moult biel ... et sus le mast amont avoit une grande couronne d'argent doree d'or, qui resplendisoit et flambioit contre le solel. (FROISS., Chron. D., p.1400, 407).

-

[A1 humain] a le soleil en l'œil : Sire, respondi li chevaliers, il est tous bas vespres, et si avons le solel en l'oel. Et sont li nostre de povre arroi (FROISS., Chron. D., p.1400, 730).

3. -

[Sa chaleur] : …la prayerie estoit ja toute sechié pour la chaleur du soleil et qui estoit si grande que l'eauve en estoit toutte corrompue, (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 83). ...tels manieres de gens ne font que fondre en bataille ensi conme la nive font au solel ; (FROISS., Chron. D., p.1400, 821). ...la riviere de Derne ... est felle et orgueilleuse par heures, et plus en esté que en yver, quant les glaces et les neges fondent sus les montaingnes pour le rewerberacion du soleil, et en yver c'est tout engellé. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 87).

4. -

[Expression du superlatif] Il n'y a nul dessous le soleil plus [+ qualificatif] : ...Et par especial desous le solel n'a nul plus perilleus peuple, tant que de honmes mestis, conme il sont en Engleterre. (FROISS., Chron. D., p.1400, 42).
 

A. -

"Astre qui donne la lumière et la chaleur à la Terre" : La terre où semé fu [le grain], aree Onques ne fu ne labouree, Par chaleur de soleil i crut Et par rousee qui i chut. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 2821). Comment, dist il, ne sces tu pas Du souleil qui est ou ciel bas Quë a faire son entier cours D'un an il y met tous les jours, Et toutevoies chascun jour Un autre cours fait tout entour ? (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 10488).

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En partic. ASTR.

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P. anal. "Astre autour duquel gravitent d'autres astres" : De couleur saphirine estoit [le cercle merveilleux], Et estoit mesureement A ligne et ordeneement Estelé d'estoiles luisans (...) Qui estoient toutes mises Par trenteines, et assises En tel maniere a mon avis Qu'a chascun bout des .XXX. mis Estoit .I. cler souleil, et grant A la largeur du deferant. (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 9653).

B. -

[À propos d'une pers.] "Celui qui, par ses mérites, son rayonnement, est comparable à la lumière du soleil"

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En partic. RELIG. [À propos du Christ] Saint soleil : "Quant, dist il [l'ange], cuida esconser Le saint souleil a son lever Herodes, et a mort livra Pour li les enfans et tua (...) Bien puet on dire par raison Quë en ses membres le tua Et en cueur a mort le livra..." (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 10305). [Réf. à Matth. II, 2-18]

Rem. Cf. FEW XII, 26b.
 

"Astre du jour (dont la position marque les divisions du temps)" : ...quatre ans a ou environ, en plain jour, lui et ledit Perrin Amiot emblerent, ès halles de Paris, VIJ aulnes de drap de brunette que l'en avoit mis secher au soleil (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 82).

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Soleil levant. "L'aurore" : ...ilz se partirent environ heure de soleil levant, et s'en vindrent boire à Saint-Denis (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 349).

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De haut soleil. "Au milieu du jour" : De laquele ville de Rungy, et de hault soleil, ilz se partirent et vindrent boire en ladite ville de Fresnes (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 236).

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Soleil couchant. "Le soir" : ...le jour d'uy a VIIJ jours, environ solail couchant, (...) lui dist, cogneust et confessa que, puis IIIJ jours ençà, il avoit très-bien batu et navré ledit Hennequin. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 257). ...en y alant, passa par la ville de Galardon, et y coucha par une nuit, et entra en la ville après soulail couchant (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 425). ...le lundi d'après la Penthecouste derrenierement passée, aussi comme à l'eure de soleil couchant, il estoit et fu present en icelle ville (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 232).
 

A. -

"Astre qui donne la lumière" : ...en un certain jour au soir, trois heures ou environ après soleil couchié (Chancell. Henri VI, L., t.2, 1427, 40).

-

Heure de soleil couché. "Heure du coucher du soleil" : ...vindrent après heure de soleil couchié ou environ, à ladicte abbaie [de la Court-Dieu] (Ch. VI, D., t.2, 1388, 14).

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Environ soleil recouchant. "Au moment où le soleil va se coucher" : ...et en son chemin, environ soleil recousant et assez près de la maison Jehan le Saige (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1424, 80).

B. -

ICONOGR. "Représentation d'un soleil" : Deux grans flacons d'argent doré, à un souleil ou milieu d'iceulz flacons (Ch. VI, D., t.2, 1420, 362). ...un bacinet garny d'une couronne d'or à esmaulx de soulaiz, la visière bordée d'or (Ch. VI, D., t.2, 1422, 399).
 

"Soleil, astre lumineux" : Et cedit jour (...) quant l'en visitoit les requestes en la Chambre, apparu eclipse de soleil tel que le soleil, qui une heure paravant luisoit moult bel, net et cler, souffri tel defaut de clarté ou bas monde que l'en ne voioit ne que à l'eure de X heures de nuit (BAYE, I, 1400-1410, 159).

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À soleil levant. "À l'heure où le soleil se lève" : ...sa condition estoit à present d'emploier la nuit à veiller et po faire, et le jour à dormir, disnoit à IIJ ou IIIJ heures après midi et soupoit à minuit, et aloit coucher au point du jour ou à soleil levant souvant (BAYE, II, 1411-1417, 232).
 

"Soleil" : Lors fait sonner ses trompettes quant le soleil fu levé, et fait ordonner ses batailles et ses arbalestriers, et ses pavisiers, et s'en viennent aux fossés et aux barrieres. (ARRAS, c.1392-1393, 110). Et le landemain, environ heure de prime, le air fu pur et le vent fu attrempez et luisy le soleil beau et cler. (ARRAS, c.1392-1393, 128). La matinee fu belle et clere, et le soleil resplendissoit sur les bacinez et faisoit resplendir l'or, l'argent et l'azur et les couleurs des bannieres et des pennons. (ARRAS, c.1392-1393, 161). La veissiez noble bachelerie et ces bannieres venteler au vent, bacinez, harnaiz de jambes, l'or, l'azur et les couleurs des bannieres et des pennons resplendir contre le soleil. (ARRAS, c.1392-1393, 183). Et estoit ja le soleil esconsez, si longuement s'estoient ilz combatuz. (ARRAS, c.1392-1393, 298). Mais il s'appercoit, et vint hors, et voit que le soleil estoit ja tout bas. Et ainsi passa le roy celle nuit jusqu'au matin. (ARRAS, c.1392-1393, 304). L'ystoire nous dit en ceste partie que tant furent et demourerent les deux amans ou lit que ly soulaux fu levez. (ARRAS, c.1392-1393, 42).

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Soleil levant. "Moment où le soleil se lève"

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Devant soleil levant : Gieffroy se party tout seul de l'embusche un pou devant souleil levant... (ARRAS, c.1392-1393, 285).

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Entre le point du jour et soleil levant : Atant se part Gieffroy et vint sur une petite montaigne, entre le point du jour et soleil levant, et voit l'ost tout quoy, et n'y oït on rien, ne que s'il n'y eust nullui. (ARRAS, c.1392-1393, 228).

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À soleil levant : L'aube creva et vint le jour, et ainsi qu'a soleil levant vint la dame du chastel... (ARRAS, c.1392-1393, 304).

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Droit à soleil levant : Et en ce party alerent tant que droit a soleil levant vindrent sur une petite montaigne et voyent en la valee la ville et le chastel de Lucembourc et le grant siege qui lui fu environ. (ARRAS, c.1392-1393, 160).

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Environ soleil levant : Et se partirent environ le prinsompme, montez, eulx et leur mesgnie, sur chevaulx d'avantaige, et yssirent par une poterne et trespasserent par l'un des corniers de l'ost, que oncques ne furent apperceuz, et s'esploittierent tant que ilz vindrent, environ soleil levant, a VIII. grosses lieues de la et se painnent de cheminer tant comme ilz pevent. (ARRAS, c.1392-1393, 149).

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Après soleil levant : Et lors Gieffroy appercoit, un pou aprez soleil levant, que on ouvry la barriere... (ARRAS, c.1392-1393, 285).