C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

http://www.atilf.fr/dmf/definition/lune 
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 Article 1/14 
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     LUNE     
FEW V luna
LUNE, subst. fém.
[ ]
 

-

Le fou se mue comme la lune et le sage demeure avec le soleil V. fou

 

-

Trop quiert qui veut happer la lune : Celluy est sage reputé Qui son estat conduit et garde (...), Qui soingne qua la maison n'arde, Content de sa bonne fortune. Trop quiert qui veult happer la lune. (GAGUIN, Passe temps oisiv. T., 1489, 421).

 

Rem. Cf. aussi Morawski 583 : Dieu gart la lune des loups, 856 : Il a male lune qui a male fame, 1641 : Plaine lune, mer au grant.
 

Lexique de proverbes Pierre Cromer

 Article 2/14 
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     LUNE     
FEW V luna
LUNE, subst. fém.
[AND : lune ; DÉCT : lune ]

"Lune" : Et les natures de chascune M'aprist et de souleil et lune Les mouvemens et les eclipses (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 79).
 

Pizan Joël Blanchard / Michel Quereuil

 Article 3/14 
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     LUNE     
FEW V luna
LUNE, subst. fém.
[AND : lune ; DÉCT : lune ]

A. -

"Lune" : Eclisse ce fait par nature, Et au soleilh et a la lune (Pass. Auv., 1477, 274).

B. -

P. plaisant. "Les fesses" : Arregarde [mon cul], il est velu ! (...) arregarde la lune ! (Pass. Auv., 1477, 213).

REM. Première attest. du mot dans ce sens.
 

Passion d'Auvergne Jean-Loup Ringenbach

 Article 4/14 
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     LUNE     
FEW V luna
LUNE, subst. fém.
[AND : lune ; DÉCT : lune ]

"Lune" : Item, en autre maniere nous appellons ciel toute la masse qui est meue circulairement et contenue en la desreniere circonference. Et ainsi nous disons estre ou ciel le solleil et la lune et les autres estoilles. (ORESME, C.M., c.1377, 158).
 

Oresme Charles Brucker

 Article 5/14 
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     LUNE     
FEW V luna
LUNE, subst. fém.
[T-L : lune ; GDC : lune ; AND : lune ; DÉCT : lune ; FEW V, 446a : luna]

"Lune"

 

-

Loc.

 

.

[Comme élément de renforcement d'un superlatif relatif] Sous la lune. "Sur terre" : Vous avez argent et pecune, Plus que homme qui soit soubz la lune (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 9).

 

.

Par soleil ou par lune. "D'une façon ou d'une autre" : A toutes gens feray greuance Tant que par soleil ou par lune Toutes gens auront rancune Puis que ie men entremet. (Myst. st Martin K., a.1500, 263).

 

.

Ne voir soleil ne lune. "Être aveugle" : Maudicte soit l'eure que je suis nez, Je ne voys soloz ne lune. (Pass. Autun Roman F., c.1400-1500, 203).
 

Mystères Jean-Loup Ringenbach

 Article 6/14 
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     LUNE     
FEW V luna
LUNE, subst. fém.
[AND : lune ; DÉCT : lune ]

"Lune" : ...aussi bien que la lune de droit Prent ou soleil clarté qui l'en pourvoit... (Mir. st Val., c.1367, 170).

 

-

RELIG. [À propos de Marie] : Qui est ceste dame (...) qui est belle conme la lune, eslevée conme le soleil (...) ? (Mir. st J. Cris., c.1344, 251). ...a sa destre la voult puis couronner De douze estoilles cléres et luisans (...) Et a ses piez pour sa perfeccion Mettre une lune (Mir. Theod., 1357, 132). ...on la doit de son droit appeller Lune royal qui de biauté flambie (Mir. st Val., c.1367, 170). On vous doit bien nommer par seigneurie Lune luisant, vraie estoille de mer (Mir. st Val., c.1367, 170).
 

Miracles Pierre Kunstmann

 Article 7/14 
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     LUNE     
FEW V luna
LUNE, subst. fém.
[T-L : lune ; AND : lune ; DÉCT : lune ; FEW V, 446-447 : luna]

A. -

ASTR. [Dans le système géocentrique] "Première des sept planètes qui tournent autour de la terre en cercles concentriques" : C'est la Lune, qui maintes foiz Par sa clarté tolt et destruit La grant obscurté de la Nuit, Au prouffit des bestes sauvages Qui habitent par les boscages. (LA HAYE, P. peste, 1426, 32). La Lune est l'une des VII Planètes et est de froide et moiste nature, et de sa propriété elle a domination sur les humeurs, dont la mer croist et descroist selon le cours de la Lune. (LA HAYE, P. peste, 1426, 208-209). Et pareillement la mer selon l'estat et le cours de la lune, elle s'estent et passe ses termes accoustuméz, lequel mouvement commence du centre moyen et s'estent jusques aux extremités et encores les passe. (Somme abr., c.1477-1481, 145). ...et predist sur ladicte conjunction l'infortune des scribes pour la presence de Mercure, Venus et la Lune ou signe de Gemini, et que les subjectz desdaigneroient leurs seigneurs et que les voies et chemins seroient infestés par larrons (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 31 v°). Cestui presenta au roy de Perse une perre precieuse appellée selenites, laquelle croist par sa proprieté en la Lune croissant et descroist, la Lune descroissant. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 41 v°). ...et les impressions de feu qui se monstrerent et la signifficacion d'une estoille que plusieurs virent entrer dedans la Lune, comme il sembloit. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 98 r°).

 

-

[La Lune, en tant que première planète, sépare les quatre éléments (le monde sublunaire) des sphères planétaires] : Toute la masse corporèle Des Elémens et autres choses, Qui soubz la Lune sont encloses (LA HAYE, P. peste, 1426, 3). ...comme elle [la machine céleste] estoit divisée en deux parties, l'une depuis le sercle de la Lune, montant contremont tout oultre la region des planetes, tendant jusques à la dixieme spere et que icelle partie il appella "etherea lucida" et l'autre partie seconde d'embas il comprint depuis ledict cercle de la Lune jusques au centre de la terre et l'appella "ellementaris regio" (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 11 v°).

B. -

ASTR. "Durée d'une lunaison" : Semblablement à Saint Ignocent, à Paris, en la fosse ordonnée pour mectre les pouvres, nul corps n'y demeure à corrompre plus de IX jours, autres dient d'une Lune ; touteffoiz il est d'aucuns corps nez soubz telle constellacion, que à jamais ou que se soit, il demeure incorruptible. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 68 v°).

 

-

[Les phases de la Lune] : Environ ce est a noter que fistule est ulcere de laquelle fluit continuelement matiere, et a periode en son flui selon divers temps ou diverses lunes jetant matiere en plus grande quantité. (Rég. santé corps C., 1480, 133).

 

.

Nouvelle lune/pleine lune : Derechief, la lune donne croissance a toutes humeurs, si comme il appert des oz qui ont plus de mouelle en plaine lune que quant elle est petite, et ainsi est il des autres humeurs du corps. (CORBECHON, Soleil Lune S., 1372, 350). ...car le premier jour de la lune, la mer est plus grant que elle ne soit devant le secont, elle appetice et descent tousjours jusques au .VIIIe. jour, et puis elle croist par .VII. jours, si que la mer est plaine en la nouvelle lune et en la plaine lune. (CORBECHON, Soleil Lune S., 1372, 351). Car tout aussi que la lune nouvelle croist continuelment en augmentant sa lumiere tousdiz de plus en plus, tant qu'il avient que elle se moustre plaine, et depuis au contraire sa lumiere tousdiz se diminue et va en decroissant tant que on ne la voit plus, ainz samble estre du tout de clarté desnuee quant a nostre regard, tout aussi croist jonesce (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 632).

 

.

Prime lune. "Nouvelle lune, lorsqu'elle commence à apparaître" : Et pour ce le parfait et bon phisicien selon la doctrine de Ypocras doit regarder la prime lune, et quant elle est plaine, car adont croissent les humeurs ou corps et la mouelle, et en la mer et en toutes choses mondaines. (CORBECHON, Soleil Lune S., 1372, 353). Tiengne et sache chacun medicin que, la Lune jointe avecques les estoilles fortunées, les maladies sont terminées à bien, et par la conjuction d'icelles aux estoilles contraires sont faiz et causés effectz opposites et mauvais, et pour ce doit le bon medicin premierement considerer en quel point est la Lune, c'est assavoir si elle est prime ou plaine, car lors croissent les humeurs et les moelles. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 77 r°).

 

-

Aage de la lune. V. aage

 

-

Jour de la lune. V. jour

C. -

[Pierre précieuse] Pierre de la lune. "Pierre de lune, sélénite" : La pierre de la lune est blanche, pale, à vaynes noires ou rouges, ou telle foys jaunes ; sy rent clartet de nuit telle foys en playne lune. Et telle foys ne luist fors en certaines heures et constellations. (MANDEVILLE, Lap. M., c.1350-1390, 180).

 

Rem. V. aussi sélénite
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner

 Article 8/14 
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     LUNE     
FEW V luna
LUNE, subst. fém.
[AND : lune ; DÉCT : lune ]

"Lune" : Semblablement j'ay plusieurs grans deesses Qui de l'air sont regentes et princesses Et ont pouoir sur les choses celestes Par prudentes, tryumphantes haultesses ; Des regions divines sont hostesses Et ont en main la lune et les comectes, Le regyme de toutes les planetes Et des estoilles les estincelles nectes (LA VIGNE, S.M., 1496, 146).
 

La Vigne Annie Bertin

 Article 9/14 
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     LUNE     
FEW V luna
LUNE, subst. fém.
[AND : lune ; DÉCT : lune ]

"Lune, satellite de la terre" : Et quant ilz furent ce soir ou preau pour deviser, Saintré ly monstra le bracelet a la clarté de la lune, mais bien veoir ne se pouoit. (LA SALE, J.S., 1456, 83).
 

La Sale Pierre Demarolle

 Article 10/14 
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     LUNE     
FEW V luna
LUNE, subst. fém.
[AND : lune ; DÉCT : lune ]

"Lune" : Si en choisi entre les autres l'une Qui, tout aussi com li solaus la lune Veint de clarté, Avoit elle les autres seurmonté De pris, d'onneur, de grace et de biauté (MACH., J. R. Beh., c.1340, 68). Car ce fu chose assez commune Qu'on vit le soleil et la lune, Les estoiles, le ciel, la terre, En signefiance de guerre, De doleurs et de pestilences, Faire signes et demoustrances. (MACH., J. R. Nav., 1349, 142). Car chascuns pot vëoir a l'ueil De lune esclipce et de soleil, Plus grant et plus obscur assez Qu'esté n'avoit mains ans passez, Et perdre en signe de douleur Longuement clarté et couleur. (MACH., J. R. Nav., 1349, 143). Bien savoit la cause des choses Qui sont ou firmament encloses, Pourquoy li solaus en ardure Se tient, et la lune en froidure, Des estoiles et des planettes Et des douze signes les mettes, Pourquoy Dieus par nature assamble Humeur, sec, froit et chaut ensamble (MACH., J. R. Nav., 1349, 179).

 

-

Cours de lune : Mout accues, Puis desaccues. Or joie esmues, Après faiz duelz, Mains estable que cours de lune, Que ne te duelz Quanque tu pues, Quant hors des muels Est mis tes rois ["roue"] (MACH., Lays, 1377, 477).

 

-

P. compar. : Ce nom li doing [à Fortune] : "Lorde, borgne, fausse et enfrune." De mal faire onques n'est geüne. Tout le mont ne prise une prune, Eins le demeinne A la samblance de la lune Qui ore est pleinne, clere et brune, Et fourme ne clarté nesune N'a en quinseinne, Fors tant que n'a mois ne semainne, Jour prefix, ne heure certeinne, Eins est sa venjance soudeinne (MACH., R. Fort., c.1341, 35). Richesses sont dons de Fortune Qui tout aussi comme la lune Ont leurs cours, qu'elles vont et viennent, N'onques en un point ne se tiennent, Se ce ne sont aucun tresor De gemmes, de monnoie ou d'or Qui sont en prison et en serre. (MACH., C. ami, 1357, 69). ...c'est Fortune Qui tout ainsi comme la lune Est belle et clere, toute plaine, Et riens n'i ha dedens quinzaine. (MACH., Voir, 1364, 756).
 

Guillaume de Machaut Noël Musso

 Article 11/14 
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     LUNE     
FEW V luna
LUNE, subst. fém.
[AND : lune ; DÉCT : lune ]

La lune se renouvelle : ...li rois d'Escoce avoit encores le fier de la saiette ou chief ; et qant la lune se renouvelloit, il avoit par usage le chief moult dolereus (FROISS., Chron. D., p.1400, 780).
 

Froissart Jacqueline Picoche

 Article 12/14 
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     LUNE     
FEW V luna
LUNE, subst. fém.
[T-L : lune ; GDC : lune ; AND : lune ; DÉCT : lune ; FEW V, 447b : luna ; TLF XI, 59a : lune]

"Glace ou plaque de métal d'un miroir circulaire" : Ung tableau d'or, esmaillé d'ung chevalier et d'une dame, garni de 5 balais et de 5 grosses perles, et au dos d'icelluy une lune de mirouer. (Comptes Lille L., t.2, 1439, 420). ...ung autre miroir d'or, garny autour de la lune, de VII petis rubis et de VII troches de perles (Comptes Lille L., t.2, 1467, 122).
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

 Article 13/14 
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     LUNE     
FEW V luna
LUNE, subst. fém.
[AND : lune ; DÉCT : lune ]

"Phase de la rotation de la lune autour de la terre ou apparence que présente la lune dans cette rotation" : Cedit jour, à la conjunction de ceste prouchaine lune, c'est amoderé le temps qui par les IJ lunes cy devant (...) ont esté si fors et si merveilleuses gelées que les rivieres ont esté congelés (BAYE, I, 1400-1410, 212).
 

Baye-Fauquembergue Denis Lalande

 Article 14/14 
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     LUNE     
FEW V luna
LUNE, subst. fém.
[T-L : lune ; GDC : lune ; AND : lune ; DÉCT : lune ; FEW V, 446a : luna]

"Lune" : Lors s'arresterent dessoubz un grant arbre, et dist le conte a Remondin : Beau nepveu, nous demourrons cy tant que la lune sera levee. Remondin dist : Si comme il vous plaira, monseigneur. Il descendy, et prist son fusil, et fist du feu. Un pou aprez, leva la lune belle et clere, et les estoilles luisoient cler. Le conte, qui moult savoit d'astronomie, regarde ou ciel, et voit les estelles cleres, et l'air pur, et la lune estoit moult belle, sans tache, ne obscurté. (ARRAS, c.1392-1393, 19). Et la lune luisoit clere. (ARRAS, c.1392-1393, 23).
 

Arras Jocelyne Bernardoff / Jean-Loup Ringenbach

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