C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

http://www.atilf.fr/dmf/definition/épée 
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 Article 1/17 
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     ÉPÉE     
FEW XII spatha
ESPEE, subst. fém.
[T-L : espee ; GD : espee ; GDC : espee ; AND : espee1 ; DÉCT : espee ; FEW XII, 140a : spatha]

ANTIQ.

 

-

ART MILIT. Demie espee. "Épée courte" : ...et ceulz sont garniz de grans et bonnes armeures comme de hyaumes, plates, escuz et grans glaives que on appelle espees et autres qu’on appelle demies espees, ou fauchons, et ont plommees actachees aux escuz sicomme dessus est dit. ["demies espees ou faucons" trad. lat. semispatha] (VEGECE, 1380, II.15). Aprés tous les ostz ou toutes les batailles de l’ost li tiercenier armez d’escuz et d’armeures pour corps, de heaumes, de trumelieres, de glaives, de demies espees, de plommees et de doubles dars doivent avoir leur lieu ["demies espees" trad. lat. semispatha] (VEGECE, 1380, II.16).

 

-

HIST. ROMAINE Joueur de l'espee. "Homme qui combattait à l'épée devant des spectateurs" (synon. gladiateur, joueurdel'escremie ) : ...car .xx.m hommes y avoient esté tuéz pour le tresbuchement du theatre comme ilz s'i tenoient pour veoir les jeux des joueurs d'espees ["joueurs d'espees" trad. lat. gladiator] (MAMEROT, Romuleon D., 1466, 308).
 

Civilisation romaine Frédéric Duval

 Article 2/17 
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     ÉPÉE     
FEW XII spatha
ESPEE, subst. fém.
[ ]
 

-

À l'épée taille on le droit : Il a dit que ses gens assemble Vostre maistre quant il vourra Et fache ce que bon lui semble Et il fera ce qu'il pourra. Qui fera mieulx lors y parra, Vainque qui poeut en son endroit : A l'espee taille on le droit (TAILLEV., Prise Luxemb. D., 1443, 167).

 

-

Chevalier sans épée n'est que femme sans quenouille V. chevalier

 

-

[Sentence] Il est plus sûr et plus aisé de combattre par conseil que par l'épée : Et, par telz moiens, tres souvent et sans peril, il surmonte sa maladie et rent l'omme sain et guary, par quoy conclut Cesar qu'il est plus seur et plus aisié combattre par conseil que par l'espee. (FILLASTRE, Traité Conseil H., c.1472-1473, 141).

 

-

Il n'est si dure épée que de faim V. faim

 

-

La paix gagne l'épée "La paix est plus forte que la guerre" : Paix vaint toute malice et toute yre. Sans paix nul ne peut avoir victoire. Saint Pol dit que avec paix toutes autres vertus coeurent, mais paix court le mieulx, car elle gaigne l'espee. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 41).

 

-

Main tendre tient mal épee V. main1

 

-

Pire est coup de langue que d'épee V. langue
 

Lexique de proverbes Pierre Cromer

 Article 3/17 
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     ÉPÉE     
FEW XII spatha
EPEE, subst. fém.
[AND : espee1 ; DÉCT : espee ]

"Épée" : ...le roy plain de felonnie De s'espee le vint occire (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 307).
 

Pizan Joël Blanchard / Michel Quereuil

 Article 4/17 
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     ÉPÉE     
FEW XII spatha
ESPEE, subst. fém.
[AND : espee1 ; DÉCT : espee ]

"Épée" : Michel, va le temple [de Jérusalem] casser De ton espee sans faulser ! Mect en piesses une partie ! (Pass. Auv., 1477, 224).
 

Passion d'Auvergne Jean-Loup Ringenbach

 Article 5/17 
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     ÉPÉE     
FEW XII spatha
ÉPÉE, subst. fém.
[T-L : espee ; AND : espee1 ; DÉCT : espee]

"Épée" : ...si comme l'en diroit que une espee occist et si est ce chose senz ame, ou comme l'en diroit que la main occist ou le sergent de celui qui le commande. (ORESME, E.A., c.1370, 314).
 

Oresme Charles Brucker

 Article 6/17 
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     ÉPÉE     
FEW XII spatha
ESPEE, subst. fém.
[T-L : espee ; GD : espee ; GDC : espee ; AND : espee1 ; DÉCT : espee ; FEW XII, 140a : spatha]

"Épée"

 

-

Loc.

 

.

À l'espee claire : Point ne leur vueil hommaige faire [aux Romains], Mais le vueil [mon royaume] a l'espee clere Deffendre de mes propres mains. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 132).

 

.

Au tranchant de l'espee. V. trancher "Par la force des armes"

 

.

Estre à l'espee. "Être tué au moyen d'une épée" : Or, ay ge veu depuis X ans Qu'i ne furent que XX Anglois Qui deroquerent de tous sans La quantité de cent François ; N'en rechappa ne II ne trois Que tous ne fussent a l'espee, Fort aucuns qui furent de pris (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 598).

 

.

Mettre à l'espee fourbie. "Massacrer par l'épée" : LE FILZ DE L'EMPEREUR. Mettez tout a l'espee fourbie, Quant vous serez en la partie De Gaule, je le vous command. TARQUIN. Treshault prince, je vous affie Que ja pie n'en lairron en vie, Tant que tout vous soit obeissant. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 153).

 

.

Faire sentir son espee à qqn. V. sentir "Transpercer quelqu'un d'une épée"

 

.

Tenir une terre de Dieu et l'espee. V. tenir
 

Mystères Jean-Loup Ringenbach

 Article 7/17 
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     ÉPÉE     
FEW XII spatha
ÉPÉE, subst. fém.
[AND : espee1 ; DÉCT : espee ]

"Épée" : Jamais n'en ira plus avant : Tranchez li le chief de s'espée. (Mir. femme roy Port., c.1342, 175). Qu'est ce cy ? Ay je espée a fol ? Estre souloit la miex tranchant Qui fust de cy jusqu'a Larchant (Mir. st Panth., 1364, 367).
 

Miracles Pierre Kunstmann

 Article 8/17 
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     ÉPÉE     
FEW XII spatha
ESPÉE, subst. fém.
[T-L : espee ; AND : espee1 ; DÉCT : espee ; FEW XII, 140 : spatha]

A. -

[Arme] "Épée" : Et vous meismes, Mere de Dieu glorieuse - mieulx ne vous scay je dire ! -, vous eustes le cuer si doloreux a l'eure de la benoitte passion comme s'il eust esté party d'un glaive ou d'une espee (GERS., Déf., 1400, 220). ...et, au dessus dudit palais, constitua ung chevalier d'arain qui tenoit une espée vibrante, faisant contenance et semblant de menacer icelle partie. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 70 v°).

B. -

[Symbole d'un pouvoir]

 

1.

[de la justice] : ...le roy, qui est juge publique et de Dieu tient l'espee pour faire justice des maufaicteurs, n'osera faire justice des dessusdiz tonsurez (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 301). Pieça, dit nostre mere saincte Eglise, regna Justice la glorieuse seant sur son throne espouentable de verité, et tenant l'espee tranchant de vengence et de exterminacion. (GERS., Purif., 1396-1397, 61).

 

2.

[du pouvoir séculier ou spirituel]

 

-

Espée temporelle/espée séculière. "Puissance qu'a la justice laïque de condamner à mort" : Mais depuis que nous eusmes les grans richesses, les grans seigneuries, les citez, les chasteaulx et les forteresses, et presismes l'office de l'espee seculiere, nous, qui par nostre profession evangelique devions estre mors au monde, enpresismes a juger et condempner et faire mourir les vifz. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 300). ...et par noz decretales et nouveaux droiz positiz en laissant derriere et comme chose oubliee la code des anciens canons et des huyt conciles generaulx, nous avons dilacte nostre puissance aussi sus toutes personnes seculieres, ouvrans souvent rigoreusement de l'espee temporelle, voire sus forme apparant debonnayre de nostre espee espirituelle. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 301).

 

-

Espée spirituelle. "Pouvoir juridique de l'Église" : ...nous avons dilacte nostre puissance aussi sus toutes personnes seculieres, ouvrans souvent rigoreusement de l'espee temporelle, voire sus forme apparant debonnayre de nostre espee espirituelle. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 301).

 

-

[Symbole du chef suprême des armées] Espée de France : Cestui [André de Sully] fut baillé audit messire Berthrand le IIe jour d'octobre mil IIIcLXIX, quant l'espée de France lui fut baillée et qu'il fut fait conestable de France (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 143 v°).

C. -

[Symbole de guerre et de violence]

 

-

Loc.

 

.

Mettre l'espée au fourreau. "Cesser le combat, faire la paix" : Et de tout a apris a forgier ledit Blanc Faucon [l. "Sanglier" c'est-à-dire le roi d'Angleterre] couronne a ma precieuse forge, que il a determine par sentence inrevocable de faire mectre l'espee au fourreau de chevalerie, en convertisant les saiectes des ars d'Angleterre a cerfs et a bestes mues et avoir bonne paix au Blanc Faucon, au bec et piex dorez ["le roi de France"] (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 399). ...se nostre espee temporelle, trenchant et bien ague, par le jugement de Dieu ne sera refrenee, il n'aura roy ne prince en la Crestiente catholique qui n'ait aucune occasion de mectre s'espee ou fourreau s'il vouldra vivre en paix avec l'eglise a consoulacion. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 301).

 

.

(Mettre) à l'espée. "Passer au fil de l'épée, tuer" : ...et y fut tué XL mille hommes et plus et prins mille et deux cens prisonniers et la cité mise en feu, et femmes et enfans tout à l'espée, le premier des kalendes de juillet, l'an XIIIe du resne de Neron (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 74 v°). ...lequel, après plusieurs durs et merveilleux assaulx, la print [la cité de Jaffa] et mist à mort à une foiz XIIm hommes, et XVm captifs, femmes et enfans, jeunes et vielx, mis à l'espée. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 75 r°).

 

Rem. Pour les loc., cf. aussi DI STEF., 301a, s.v. epee.
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner

 Article 9/17 
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     ÉPÉE     
FEW XII spatha
ESPÉE, subst. fém.
[AND : espee1 ; DÉCT : espee ]

"Arme blanche formée d'une lame emmanchée dans une poignée" : Tendez le col, haulsez ung peu la gorge, En vous mectant a genoulx, mon amy ; De ceste espee tout venant de la forge, Des coups aurez plus de deux et demy. (LA VIGNE, S.M., 1496, 173).
 

La Vigne Annie Bertin

 Article 10/17 
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     ÉPÉE     
FEW XII spatha
ÉPÉE, subst. fém.
[AND : espee1 ; DÉCT : espee ]

"Arme formée d'une longue lame d'acier"

 

-

Épée d'armes. "Épée destinée au combat" : ...en combatant Saintré perdit sa haiche (...) mais tost il print sa grant espee d'armes qui a son destre costé a un croichet pendoit, et de celle se combatoit et se couvroit tresvaillanment. (LA SALE, J.S., 1456, 186).

 

-

Épée de jet. "Épée destinée à être lancée" : ...et lors on lui baille en sa destre main sa lance ou son espee de giet pour offendre et soy deffendre au mieulz qu'il puet. (LA SALE, J.S., 1456, 33).
 

La Sale Pierre Demarolle

 Article 11/17 
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     ÉPÉE     
FEW XII spatha
ESPEE, subst. fém.
[AND : espee1 ; DÉCT : espee ]

"Épée" : Car tuit Juïf furent destruit, Li uns pendus, li autres cuit, L'autre noié, l'autre ot copée La teste de hache ou d'espée. (MACH., J. R. Nav., 1349, 145). ...La desesperée, la fole, Qu'amours honnist, qu'amours afole, L'espée d'Eneas trouva Et en son corps si l'esprouva Qu'onques ne se pot espargnier Qu'en soy ne la feïst baingnier. (MACH., J. R. Nav., 1349, 209). Li chastiaus fu subjes aus Turs, Grans et puissans, fors et seürs De fossez, de tours, de muraille. Mais à l'espée qui bien taille Versa tout, comble et fondement. Là se porta si fierement Que tout fu mort quan qu'il trouva. (MACH., P. Alex., p.1369, 20). Li roys yssi de sa galée, L'espée eu poing, la teste armée, Et entra dedens la bataille. (MACH., P. Alex., p.1369, 71). Et se là ne le puet ataindre, Au roy de France s'ira pleindre, Et en sa court le metera S'il puet ; et si combatera De hache, de glaive ou d'espée. (MACH., P. Alex., p.1369, 227).

 

-

P. métaph. : Et se Desirs m'assaut ou me travaille, Douce Pité veinquera la bataille Et Franchise, par s'espée qui taille Com vens de bise. (MACH., Compl., 1340-1377, 260). Car ce qu'estre soloit tout vert Estoit mué en autre teint, Car bise l'avoit tout desteint Qui mainte fleur a decopée Par la froidure de s'espée. (MACH., J. R. Nav., 1349, 138).

 

-

Mettre à l'espee. "Passer au fil de l'épée" : Une cité (...) Grande et puissant, et ferme, et forte ; Mais il n'i ot ne mur, ne porte, Ne gens qui la peüst deffendre Que li bons rois ne l'alast prendre, Et destruire, et mettre à l'espée ; Et si l'a toute arse et bruslée. (MACH., P. Alex., p.1369, 20).

 

-

[Symbole de la violence guerrière] : ...Et si signefie conqueste, Qui est chose belle et honneste. Car quant uns haus princes conquiert Par l'espée, gloire en acquiert, Honneur et profit tout ensamble, Et bon memoire, ce me samble. (MACH., P. Alex., p.1369, 15).

 

-

[Symbole de la force menaçante] : Dieu et l'eglise Et loyauté aimme, et si bien justise Qu'on le claimme l'Espée de justise. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 106). Tu mens, voir ! Pour ç'apparillier Voy l'angle de Dieu sans doubtance Qui tient l'espee de vengence Dont en deus pars te partira, Ne jamais ne se partira, Se soiez vous mors et peris En biens, en corps, en esperis. (MACH., C. ami, 1357, 15).
 

Guillaume de Machaut Noël Musso

 Article 12/17 
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     ÉPÉE     
FEW XII spatha
EPEE, subst. fém.
[AND : espee1 ; DÉCT : espee ]

Épée de guerre : Lors s'avancièrent aucun homme d'armes à tout espées de guerre, fortes, dures et estroites, et li enfillèrent par desous ou corps, et le tuèrent là sus le place. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 78).

Épée de tournoi : [Funérailles du comte de Flandres] Item s'ensieuwent chil qui offrirent les glaives de la gherre (...) Item s'ensieuwent les noms de ceux qui offrirent les espées dou tournoi. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 161).

A1 humain met des A2 humains à l'épée. A1 fait mourir les A2 par l'épée, les massacre : Quant li Englès en furent au dessus, il prisent les deux chevaliers (...) et aucuns escuiers ossi gentilz hommes ; et le demorant il misent tout à l'espée. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 214). Et ne devoient li dit coureur deporter homme ne femme, de quel conversation qu'il fuissent, mès tout mettre à l'espée. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 115). Si fu la ville conquise et toute robee, et plus de la moitié arse, et toutes gens que on pot ataindre, mis a l'espee, dont ce fu pités. (FROISS., Chron. D., p.1400, 495).

Un coup d'épée : ...ferir .I. cop d'espee. (FROISS., Chron. D., p.1400, 730).

A1 humain s'ébat/escrime de l'épée. A1 fait de l'escrime : ...vous estes li chevaliers del monde ou en armes je me sui jusques a chi le plus esbatus de l'espee (FROISS., Chron. D., p.1400, 874). Et s'en vint li rois conbatre main a main a mesire Ustasse de Ribeumont, et escremirent de lors espees et jetterent pluisseur cops l'un sus l'autre (FROISS., Chron. D., p.1400, 870).

L'épée nue : ...l'espee toute nue en sa main, il salli de sa nef en la nef espagnolle et vint coper les mestres cordes (FROISS., Chron. D., p.1400, 889).

A1 humain trait l'épée : ...ces bons honmes (...) traissent lors espees et escriierent : "A la mort ces traitours englois !..." (FROISS., Chron. D., p.1400, 725).

A1 humain prie l'épée en la main. A1 accompagne ses prières de menaces : Et prioit li dus de Braibant, l'espée en le main ; car il leur faisoit dire, se il le marioient ailleurs que à sa fille, il leur feroit guerre. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 86).
 

Froissart Jacqueline Picoche

 Article 13/17 
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     ÉPÉE     
FEW XII spatha
ÉPÉE, subst. fém.
[AND : espee1 ; DÉCT : espee ]

"Épée" : ...je suis assez armé pour en combatre ung aultre, mais que j'aye une espée en ma main (C.N.N., c.1456-1467, 437).

 

-

Épée d'armes : ...au François une bonne espée d'armes fist en la main livrer (C.N.N., c.1456-1467, 57).

 

-

Épée à deux mains : ...il n'oblya pas sa grande, forte et bonne espée a deux mains. (C.N.N., c.1456-1467, 50).
 

Cent Nouvelles Nouvelles Roger Dubuis

 Article 14/17 
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     ÉPÉE     
FEW XII spatha
ESPEE, subst. fém.
[T-L : espee ; GD : espee ; GDC : espee ; AND : espee1 ; DÉCT : espee ; FEW XII, 140, 141a : spatha ; TLF VII, 1308a : épée]

ARM. "Arme offensive constituée d'une lame et d'une poignée" : Lesquelx Beaubarbier et Caisin estoient garniz chascun d'une espée et d'une taloche, arc et sayetes, et ledit Caisin d'une cote de fer et d'un bracelez de fer, qu'il avoit vestus et miz (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 64). ...quant il vint emmi la rue, apperçut que deux hommes se entrebatoient de leurs espées ou badelaires, qu'il avoient sachez nus (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 83). ...en ferant (...) sur lui d'espées et d'autres bastons (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 223).
 

Registre criminel du Châtelet Bernadette Suty / Monique Haas

 Article 15/17 
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     ÉPÉE     
FEW XII spatha
ESPEE, subst. fém.
[T-L : espee ; GD : espee ; GDC : espee ; AND : espee1 ; DÉCT : espee ; FEW XII, 140, 141a : spatha ; TLF VII, 1308a : épée]

A. -

"Arme composée d'une lame effilée et d'une poignée"

 

-

Espee de chasse : ...une espée de chace (Comptes roi René A., t.3, 1452, 267).

 

-

Espee de parement : ...pour faire fourbir II paire de plates, un heaume à jouster de fer de glaive et une espée de parement pour Monseigneur (Compte Navarre I.P., 1367-1371, 391). ...pour avoir fait pour MdS pour l'espée de parement pour avoir souldé dessus trois fermoirs des tuyaulx tout de neuf (Comptes Lille L., t.1, 1416, 110).

 

-

Mettre qqn à l'espee. "Tuer qqn avec une épée" : ...comme ils disent, [ilz ont] deliberé de piller la ville de Bruges et mettre à l'epée tous ceux qui y contrediroient. (Lettres Ch. VIII, P., t.2, 1488, 253).

B. -

JEUX. Jeu de l'espee à deux mains : ...a ung lieu près de Bayeux, ouquel avoit grant nombre de gens assemblez pour ung jeu publique qui y estoit, c'est assavoir de l'espée a deux mains. Et après ce que aucuns eurent joué audit jeu, ledit suppliant et ung autre appellé Jehan Cocquet, qui estoient bien amis, jouerent l'un contre l'autre. Et avant qu'ilz encommençassent leur jeu, toucherent des mains l'un a l'autre par bonne amour, comme a acoustumé de fere audit jeu. Et en jouant advint que ledit Jehan Coquet (...), en voulant frapper ledit Adam et obtenir victoire contre lui audit jeu, s'aproucha d'icellui Adam, et de l'espée dudit Adam, qui se tenoit sur sa garde, fut frappé en l'ueil dextre (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1426, 376). ...ledit suppliant et ung nommé Jehan Duboys, varlet de ladicte vefve, s'esbatoient et jouoient d'une espée à deux mains, et en eulx esbatant rompirent les cordes des courtines du ciel du lit de la chambre de ladicte vefve (Doc. Poitou G., t.9, 1453, 346).

 

Rem. Cf. J.-M. Mehl, Les Jeux au royaume de Fr. du XIIIe au déb. du XVIe s., 1990, 63-64.

C. -

"Couteau à usage domestique" : ...II espées de fer (...) pour couper chandelles et torches en Fruicterie (Comptes hôtel rois Fr. D.-A., 1380-1381, 81). ...II espées neuves, pour ouvrer en Fruicterie la Royne (...) pour tranchier l'ouvraige dudit office (Comptes hôtel rois Fr. D.-A., 1401, 154).
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

 Article 16/17 
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     ÉPÉE     
FEW XII spatha
ÉPÉE, subst. fém.
[AND : espee1 ; DÉCT : espee ]

"Arme offensive, longue et aiguë, qui se porte au côté" : ...et, qui pis est, les poursuirent et chacerent à espées, dagues, couteaux, ars et saiectes (BAYE, I, 1400-1410, 101).
 

Baye-Fauquembergue Denis Lalande

 Article 17/17 
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     ÉPÉE     
FEW XII spatha
ESPEE, subst. fém.
[T-L : espee ; GD : espee ; GDC : espee ; AND : espee1 ; DÉCT : espee ; FEW XII, 140a : spatha]

ARM. "Épée" : Et estoit Remondin tousjours au plus prez de lui, sur un coursier, l'espee ceinte et l'espie au col. (ARRAS, c.1392-1393, 18). Et [le nepveu du roy] l'escria : A la mort ! Faulx traitre, me veulz tu tollir mon heritaige ? Et traist l'espee en ce disant, et cuida ferir vostre pere d'estoc parmy le corps, mais il tressailly, et en passant que le nepveu du roy fist, il lui osta l'espee des mains. (ARRAS, c.1392-1393, 50). Et [Remondin] retourne sur le chastellain, et le fiert de l'espee sur le bacinet si rudement, a ce que le bras fu fort et l'espee pesant, qu'il fu si estourdiz qu'il perdy les estriers ambedeux, et lui vola l'espee de la main. (ARRAS, c.1392-1393, 72). Et Uriien le fiert de la bonne espee entre le chief et les espaules. Le soudant estoit embrunchiez, et le heaume estoit court par derriere, l'espee trouva le col nu, excepté le gambison de la gorgerete, et trencha l'espee le ganbison tout oultre et les deux maistres vainnes et les tendans jusques au gorgeron. (ARRAS, c.1392-1393, 113). Il tourne la targe derrier le doz et empoingne l'espee a deux mains, et va ferir Uriien sur le coing du bacinet un grant coup de toute sa force, et la couppe du bacinet estoit grandement dure. L'espee glissa et vint descendre sur le col du destrier et lui entra si avant qu'il lui trencha les deux maistres nerfs qui soustenoient la teste du cheval. (ARRAS, c.1392-1393, 137). Lors broche [Anthoine] le cheval des esperons par grant fierté et tourne vers le roy, l'espee ou poing, et le fiert sur le bacinet par tel air et de telle force que il le fait embroncher sur le col du destrier, si estonnez que il ne scet se il est jour ou nuit, ne il n'a de force ne povoir de lui soustenir ne aidier. Et Anthoine boute l'espee ou fourreau et l'ahert par le millieu du corps et le tire jus du cheval (ARRAS, c.1392-1393, 162). Anthoine estoit sur un hault coursier liart, vestu d'un jaque de veloux cramousi, tout broudé de perles et de pierrerie riche et chiere, l'espee ou costé, le chappel de perles ou chief, un gros baston ou poing (ARRAS, c.1392-1393, 165). Et quant le roy le voit venir, si haulce l'espee et le fiert sur le heaume de toute sa force un moult rude coup. (ARRAS, c.1392-1393, 185).

 

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Espee toute nue. "Épée dégainée" : Et cil se party d'eulx, esprins de mal talent, et s'en vint, l'espee toute nue tenant d'une main par la poignie, et de l'autre main par l'alemelle, en lui escriant : A mort, a mort, faulx traitre ! Et cuida ferir mon pere d'estot par my le corps (ARRAS, c.1392-1393, 58).

 

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Subst. + de l'espee : Et mon pere le fery du pommeau de l'espee en la temple grant coup. A ce qu'il estoit fors et aspres chevaliers, et la coiffe d'acier estoit feble et mal seure, et le pommel de l'espee estoit pesant, l'aventure fu telle qu'il le tua tout mort estendu a la terre. (ARRAS, c.1392-1393, 58). Et quant Gieffroy sent le coup, qui fu durs et pesans, si le fery d'estoc de l'espee enmy le pitz, tellement qu'il lui bouta tout dedens jusques a la hendure. (ARRAS, c.1392-1393, 267).

 

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Mettre qqn à l'espee. "Le tuer" : Par foy, dist l'escuier, c'est robe que nous avons gaignie, et les venons vendre. Et ceulx les laissent passer. Et ilz montent sur le pont et entrent en la porte. Lors gectent leurs sacs jus et tirent les espees, et mettent les portiers et les gardes tous a l'espee. (ARRAS, c.1392-1393, 286).

 

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S'occire de l'espee. "Se tuer d'un coup d'épée" : ...quant il [Geoffroy] vint aux champs, si se retourne vers l'abbaie, et voit le meschief et le dommage qu'il avoit fait. Lors se plaint et se guermente et se nomme faulx et mauvais, et se dit tant de laidure qu'il n'est homs qui le peust penser s'il ne le veoit ou ouoit. Et croy que de fin ennuy il se feust occiz de l'espee, se ne feust que les X. chevaliers y vindrent, qui bien l'avoient ouy dementer et plaindre. (ARRAS, c.1392-1393, 252).

 

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Mettre main à l'espee : Et Remondin [fremist] tout ainsi comme uns homs qui s'esveille en seursault, et met main a l'espee, comme cil qui cuidoit que les gens du conte lui venissent courir sus. (ARRAS, c.1392-1393, 24).

 

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Par conqueste d'espee. V. conqueste

 

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À force d'espee. "Avec acharnement" : Et Gieffroy est au pertuiz ou il combat a force d'espee ses ennemis. (ARRAS, c.1392-1393, 204).

 

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En partic. [Dans la cérémonie d'adoubement] Faire qqn chevalier d'une espee : Et après le service vint Uriien devant le roy, et trait l'espee du feurre, et s'agenoilla devant le lit ou le roy gesoit, et lui dist : Sire roy, je vous requier, pour tout le salaire du service que je vous pourroye jamais faire, que vous me faciez chevalier de ceste espee, et vous me aurez bien remuneré tout ce que vous dictes que je et mon frere avons fait pour vous, car de main de plus vaillant homme je ne puis recevoir l'ordre de chevalerie que de la vostre. (...) Lors ot le roy grant joye, et se dreca en son seant, et print l'espee par la poingnie que Uriiens lui tendoit et lui donna la collee en disant : Ou nom de Dieu, chevalier soiez, qui vous ottroit amendement. Et puis lui baille l'espee. (ARRAS, c.1392-1393, 118-119).
 

Arras Jocelyne Bernardoff / Jean-Loup Ringenbach

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