C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

http://www.atilf.fr/dmf/definition/conseiller2 
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 Article 1/16 
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     CONSEILLER1          CONSEILLER2     
FEW II-2 consiliare
CONSEILLER, verbe
[FEW II-2, 1069b : consiliare]
 

-

Celui qui conseille, à peine sait se conseiller : Tousjours de conseil plaine seille Peult donner ung bon conseiller Mes celuy mesmes qui conseille A paine se sçait conseiller. Ce que je fis par conseil hier Huy se voyt le contraire effect : Si tost n'est pensé qu'il est fait. (CHAST., Temps perdu D., a.1450, 28).

 

-

Celui qui est bien conseillé, s'il laisse le conseil, doit être oublié : [Moralité de la fable De l'Arondelle et autres Oisiaux (Chez La Fontaine : L'hirondelle et les petits oiseaux)] Cils quoi se vuelt bien gouvrener, Le tamps present doit discerner, Du preterit avoir memoire, Ne soit bobancier de grant gloire, Et doit le tamps à avenir Pourvëoir, conseil retenir. Car cils qui est bien conseillié, S'il le lait, doit estre oublié. (Ysopet I-Avionnet B., c.1339-1348, 244).

 

-

En vain se conseille qui ne dit vérité : Lors dist le philosophe : "Madame, en vain se conseille qui ne dist verité. Et puis que vous voulez que je vous conseille, il convient que vous me dictes veritablement deux choses, dont l'une si est que vous me dictes se vous avez coulpe au fait que vostre mary vous met sus [avoir engendré un enfant contrefait après avoir eu un rapport avec un nain]" Dont respondy la dame : "Certes, maistre, je n'y ay coulpe". (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 423).

 

-

Fou est qui se conseille et ne veut bon conseil tenir V. conseil

 

-

Le méchef l'homme avise et conseille V. meschief

 

-

On doit longuement conseiller et tôt exécuter : Assuerus (...) avoit tousjours sept saigez a l'exemple de ses predecesseurs, par le conseil dez quelz il faisoit tout. Ad ce se rapporte ce que dit Omere du soleil qui gouverne ce monde bas, voyr par le conseil des sept signez. Dit Saluste que on doit longuement conseiller et tost exequuter. (GERS., Réf. roy. G., 1405, 1164).

 

-

On ne doit point conseiller bête qui porte conseil en sa tête : Car de ceulz qui ne croient conseil, dit le proverbe commun : on ne doibt point conseiller beste qui conseil porte en sa teste. Pour quoy ? Pour ce que tout le mal rechiet sur les conseilans (GERS., Réf. roy. G., 1405, 1164).

 

Rem. Hassell 51, B63 ; DI STEF. 192a, conseil.

 

-

Qui seul se conseille, souvent seul se repent : ...le proverbe dist que qui soeul se conseille, souvent soeul se repent (LA SALE, Sale D., 1451, 27).

 

Rem. Hassell 82, C283 ; DI STEF. 799c, seul.

 

-

Tel se dit de mes conseillans qui contre moi s'est combattu : Tel se dit de mes conseillans Qui contre moy s'est combatu. (ALECIS, Faintes monde P.P., c.1460, 84).
 

Lexique de proverbes Pierre Cromer

 Article 2/16 
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     CONSEILLER1          CONSEILLER2     
FEW II-2 consiliare
CONSEILLER, verbe
[AND : conseiller2 ; DÉCT : conseillier1 ]

I. -

Empl. trans. Conseiller qqn. "Donner un conseil à qqn" : ...mieulx la vie Perdre devroit vouloir qu'envie Avoir preudoms de conseiller Mauvaisement prince (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 43).

II. -

Empl. pronom. Se conseiller de qqc. "Réfléchir au sujet de qqc., délibérer avec d'autres" : De ceste chose se conseille Et prie moult chacun qu'il vueille Dire ce qu'en est mieulx a faire (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 60).
 

Pizan Joël Blanchard / Michel Quereuil

 Article 3/16 
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     CONSEILLER1          CONSEILLER2     
FEW II-2 consiliare
CONSEILLER, verbe
[AND : conseiller2 ; DÉCT : conseillier1 ]

A. -

Conseiller à qqn que + subj. "Conseiller à qqn de" : Par ainsi, Centurion, vous conseilhe, Pour cognoistre ceste merveilhe, Que vous et voz gens y aliés, Et sans bouger y demeuriés Juc que trois jours seront passés. (Pass. Auv., 1477, 275).

B. -

Conseiller qqn. "Donner un conseil à qqn" : Marthe, ma suer, ad vous m'adresse ; Conseilhés moy ; donnés m'advis ! (Pass. Auv., 1477, 138).
 

Passion d'Auvergne Jean-Loup Ringenbach

 Article 4/16 
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     CONSEILLER1          CONSEILLER2     
FEW II-2 consiliare
CONSEILLER, verbe
[AND : conseiller2 ; DÉCT : conseillier1 ]

A. -

Empl. trans. dir.

 

1.

Conseiller qqn. "Donner un conseil à qqn"

 

-

Mal conseiller qqn : Item, car elle l'avoit mal conseillié. (ORESME, E.A.C., c.1370, 177).

 

2.

Conseiller qqc. "Conseiller qqc."

 

-

Au passif : Et des choses conseilliees est eleccion, comme il appert ou .IXe. chapitre. (ORESME, E.A.C., c.1370, 196).

B. -

Empl. trans. indir.

 

1.

Conseiller de qqc.

 

a)

"Donner un conseil à propos de qqc." : ...et nul ne conseille de choses impossibles, mais tant seulement de choses faisables par nous. (ORESME, E.A.C., c.1370, 185).

 

b)

"Délibérer à propos de qqc." : Item, les operacions de quoi l'en conseille sont pour la grace d'autres choses et sont pour les fins (ORESME, E.A., c.1370, 192).

 

2.

Conseiller + prop. interr. indir. "Délibérer pour savoir si" : Si comme le medicin conseille se il guerira l'empostume par evacuacion ou par incision, et se il eslit par evacuacion et par prendre medicine, il conseille quelle medicine et en quelle quantité et a quelle heure et comment et de toutes circonstances et moiens qui font a son entencion. (ORESME, E.A.C., c.1370, 192).

 

3.

Empl. abs. "Prendre une décision" : ...mais celui qui est injuste, il delibere et conseille devant et demeure et persevere en son mauvais conseil. (ORESME, E.A.C., c.1370, 398).
 

Oresme Charles Brucker

 Article 5/16 
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     CONSEILLER1          CONSEILLER2     
FEW II-2 consiliare
CONSEILLER, verbe
[T-L : conseillier1 ; GD : conseillier ; GDC : conseillier ; AND : conseiller2 ; DÉCT : conseillier1 ; FEW II-2, 1069b : consiliare]

Empl. pronom. Se conseiller à qqn. "Demander conseil à" : Un seigneur de devoste guise Voy la. Il fault que m'y conseille. (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 21). A mon fil me conseilleray Et selon ce qu'il me dira, J'iray, s'il me dit qu'il ira. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 6).
 

Mystères Jean-Loup Ringenbach

 Article 6/16 
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     CONSEILLER1          CONSEILLER2     
FEW II-2 consiliare
CONSEILLER, verbe
[AND : conseiller2 ; DÉCT : conseillier1 ]

A. -

Empl. trans. "Conseiller"

 

1.

[L'obj. désigne une pers.] "Aider qqn (par des conseils)" : Or vous requiert c'on la conseille Si qu'elle puist estre absolue (Mir. mère pape, c.1355, 364).

 

-

Conseiller qqn de qqc. : Si prions Dieu par sa bonté Qu'il nous en vueille conseillier. (Mir. enf. diable, c.1339, 15).

 

2.

[L'obj. désigne une chose] : Or ça je conseil Qu'alons diner, se le greez, La derriéres. (Mir. st Sev., 1362, 201).

 

-

Conseiller qqc. à qqn : Seigneurs, conseiller me devez Que j'en feray. (Mir. Berthe, c.1373, 217).

B. -

Empl. pronom.

 

1.

"Réfléchir, aviser" : Maleureux, conseille toy. Destruire ainsi pas ne te laisses. (Mir. st Ign., 1366, 98).

 

-

[Suivi d'un syntagme prép.] : Si vous pri que, dès maintenant, Vous m'en aidiez a conseillier (Mir. st J. Cris., c.1344, 260).

 

-

[Suivi d'une prop.] : Or se conseillent entre eulx deux, Qu'a qui qu'il soit ou joye ou deulz Ce qu'ilz diront sera tenu (Mir. ev. arced., c.1341, 124). ...il nous convient briément Conseillier l'un l'autre conment Nous le ferons. (Mir. ste Bauth., c.1376, 124).

 

2.

"S'appuyer sur les conseils de qqn" : Je ne me puis miex conseillier Qu'au conseil d'un tel conseillier, Puis qu'il het du monde l'atour. (Mir. parr., 1356, 6). A vous deux conseillier me vueil Conme a mes amis. (Mir. st Sev., 1362, 191).
 

Miracles Pierre Kunstmann

 Article 7/16 
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     CONSEILLER1          CONSEILLER2     
FEW II-2 consiliare
CONSULIER, verbe
[AND : conseiller2 ; DÉCT : conseillier1Ø]

Empl. trans. "Conseiller (?)" : Cestui [Dyonisius Bachus] nomma la cité d'Arges en Grece et a bien consuliez ce nom. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 25 v°).
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner

 Article 8/16 
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     CONSEILLER1          CONSEILLER2     
FEW II-2 consiliare
CONSEILLER, verbe
[T-L : conseillier ; AND : conseiller2 ; DÉCT : conseillier1 ; FEW II-2, 1069b-1070a : consiliare]

I. -

Empl. trans. "Guider qqn en lui indiquant ce qu'il doit faire" : Cincq sont signes du bon plaisir de Dieu, c'est a scavoir ce qu'il commande, ce qu'il deffend, ce qu'il conseille, ce qu'il permet sans commander et ce qu'il fait ou a fait par operation, desquelz cincq le nombre se prend par ceste maniere. (Somme abr., c.1477-1481, 172). Cestui fut excellant astrologien et congneut son infortune estre entour pescheurs et eut contencion avecque aucuns, qui lui causa la mort et lui conseillant autres, ne se sceut conseiller. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 31 r°).

II. -

Empl. trans. indir. Conseiller à qqn à + inf. "Lui conseiller de" + inf. : ...[Ovide admonestait les faux amants] qui se vantent d'elles [des dames] quant ils ont trouvé aucune courtoisie, et leur conseille a celer leur fait (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 716).

III. -

Empl. pronom.

A. -

Soi conseiller à qqn. "Consulter qqn, délibérer avec" : Et, pour ce, est il escript (...) que l'en doit mettre a mort ceulx qui se conseillent aux dyvins ne aux phytons ne aux Anemis aussi. (Songe verg. S., t.1, 1378, 376).

B. -

Empl. abs. "S'aider soi-même" : Cestui fut excellant astrologien et congneut son infortune estre entour pescheurs et eut contencion avecque aucuns, qui lui causa la mort et lui[,] conseillant autres, ne se sceut conseiller. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 31 r°).
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner

 Article 9/16 
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     CONSEILLER1          CONSEILLER2     
FEW II-2 consiliare
CONSEILLER, verbe
[AND : conseiller2 ; DÉCT : conseillier1 ]

I. -

Empl. trans. Conseiller à. "Guider vers une décision" : SAINCT MARTIN. Mon chier seigneur, vous me conseillerez, S'a gré vous vient, a quelque bonne entente Que j'ay en moy. (LA VIGNE, S.M., 1496, 358).

II. -

Empl. pronom. "Prendre conseil" : Le roy voyant du Sainct Pere l'erreur, Il assembla son conseil bel et bien, Et pour ung peu mitiguer sa fureur, Dessus ce cas se conseilla tres bien. Lors fut esleu quatre ou cinq gens de bien De haulte estoffe et de grande noblesse (...) Et pour faire leur grant harangue expresse, Monsieur d'Angiers dit maistre Jehan d'Arly. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 231).
 

La Vigne Annie Bertin

 Article 10/16 
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     CONSEILLER1          CONSEILLER2     
FEW II-2 consiliare
CONSEILLER, verbe
[AND : conseiller2 ; DÉCT : conseillier1 ]

I. -

Empl. trans.

A. -

Conseiller qqn. "Donner un conseil à qqn" : Hé ! lasse moy doulante, et que as tu fait, ne que pensoies tu quant tu conseillas et mis en voye de telz perilz cellui que en ce monde plus amoyes (LA SALE, J.S., 1456, 149).

B. -

Conseiller qqn de + inf. "Engager qqn à"

 

-

Au passif : ...les Cartegeniens furent conseilliez par Hanibal meismes de requerre paix... (LA SALE, Sale D., 1451, 107).

C. -

Conseiller qqc. à qqn. "Engager qqn à qqc." : "Ma dame," dist il, "Dieu et honneur le me ont conseillié." (LA SALE, J.S., 1456, 87).

D. -

Conseiller à qqn comment. "Donner à qqn un conseil indiquant comment" : Quant Claudius ot leu ces lettres, veu et sceu la force de Hasdrubal, son intencion et le chemin la ou ilz devoient assembler et tout ce qu'ilz devoient faire, tantost il envoya les lettres a Romme, et que on luy conseillast comment il se devoit maintenir. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 42).

II. -

Empl. pronom. Soi conseiller à qqn de qqc. "Prendre conseil auprès de qqn au sujet de qqc." : Et quant vint que la fin de ses XXX jours fust venue pour prendre congié, car il ne veoit chose qui ne lui fust desplaisante, sy s'en conseilla a son escuier (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 98).

III. -

Empl. abs.

 

-

"Donner un conseil, exprimer un avis" : ..chascun conseille a la plaisance de son seigneur ou pour soy meismes, et l'un pour l'aultre (LA SALE, Sale D., 1451, 35).

 

-

Conseiller à + inf. "Conseiller de" : Cesar disoit que on devoit contre son anemy user du conseil duquel les medicins conseillent a user contre les maladies du corps, c'est assavoir de fain ainchoiz que de fer. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 61).

IV. -

Part. passé en empl. adj. Estre conseillé de + inf. "Être d'avis de, avoir envie de" : Et ce fut la chose qui plus espoventa les deux Allemans dessusdiz, et aussy pour ce que le prebstre ne vault oncques aller plus avant. Et tellement eurent paour que tel foiz fut qu'ilz estoient conseilliez de retourner. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 87).

V. -

Inf. subst. "Action de conseiller, de donner des conseils" : Et encores ce parfait amoreux, a tous ceulz qui bien lui ont fait ou feroient, fust en conseillier, en chastoy, ou en dons, il ensuit tous les jours le dit de Aristote (LA SALE, J.S., 1456, 34).
 

La Sale Pierre Demarolle

 Article 11/16 
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     CONSEILLER1          CONSEILLER2     
FEW II-2 consiliare
CONSEILLIER, verbe
[AND : conseiller2 ; DÉCT : conseillier1 ]

I. -

Empl. trans.

A. -

"Conseiller"

 

1.

Conseillier qqc. "Conseiller qqc." : Mais ce n'est pas de mon conseil, Ne telle ouevre pas ne conseil, Qu'adès doit estre sus sa garde Dame, comment elle regarde Si qu'on n'i puist pinsier ne mordre, Ne que nuls ne se doie amordre A parler en, fors en tout bien. (MACH., D. Lyon, 1342, 205). Or couvenra il qu'elle die Dou quel li vient sa maladie, Pour li donner certein conseil. Je le lo einsi et conseil. (MACH., J. R. Nav., 1349, 204). Or resgardez que ce sera Quant li soudans chevauchera : Tuit serons pris à la ratiere. Si que, sire, en nulle maniere Je ne conseille la demeure. (MACH., P. Alex., p.1369, 102).

 

-

Conseillier que + subj. : "Dame, je vueil Que li juges soit fais tout a vo vueil." - "Mais au vostre, biau sire, et si conseil Qu'il ne soit fais fors par vostre conseil, Car vous l'avez Premiers requis ; pour ce dire devez". (MACH., J. R. Beh., c.1340, 101). Et, sire, se Dieux me doint joie, Pour le milleur conseilleroie Qu'à la porte vous treïssiez, Et vos gens y amenissiez. (MACH., P. Alex., p.1369, 87). Et quant li princes l'entendi, Tout en l'eure, li respondi : "Je loe et conseil qu'on li mande Que son armée contremande, Et que li Turq sont desconfit à s'onneur et à son profit." (MACH., P. Alex., p.1369, 170).

 

-

Conseillier qqc. à qqn : Et pour ce te vueil supplier, Et si le te lo et conseil, Que tu uses de mon conseil. (MACH., C. ami, 1357, 77). "...Prenés la, je le vous conseil !" "Et ce me semble bon conseil" (MACH., Voir, 1364, 380). Or use dont de mon conseil Et fai ce que je te conseil (MACH., Voir, 1364, 534).

 

-

Conseillier à qqn que + subj. : Si que je vous lo et conseil Que plus ne parlez sans conseil ; Car vous estes trop juenes homs Pour dire si faites raisons. (MACH., J. R. Nav., 1349, 245). Mais se ti anemi d'acort Sont d'eaus retraire, bien m'acort, Euls retrais, que hardiement Tu traites bien et sagement. Se ton bon y vois, si le pren. Mais je te conseil et t'apren Que, comment que li traitiez prengne, Que ton fait a l'onneur se teigne, Qu'onneur crie partout et vuet : "Fai que dois, aveigne que puet". (MACH., C. ami, 1357, 115). Si que, sire, je vous conseil, Que vous usez de mon conseil Et que faciez vos voiles tendre Droit vers la cité d'Alixandre... (MACH., P. Alex., p.1369, 62).

 

-

Conseillier à qqn de + inf. : Mais li roys ne li demandoit, N'à nulle riens tant ne tendoit Fors qu'elle nommast la personne Qui li conseille d'estre nonne. Et la dame li respondoit, Endementiers qu'on l'estendoit : "Sire, vous estes mes drois sires, Faire me poez tous martyres, Crucefier, morir ou vivre..." (MACH., P. Alex., p.1369, 261).

 

2.

Conseillier qqn. "Conseiller, aider, secourir qqn" : Je sui li confors des amans Qui font les amoureus commans ; Je les aide ; je les conseil ; Je sui de leur estroit conseil (MACH., R. Fort., c.1341, 78). Et pour ce vous vueil je rouver, Dame, que vous me consilliez, Ou perdus suis et essilliez (MACH., R. Fort., c.1341, 115). Et quanqu'on scet dedens nommer, Tout ce qui est, fu et sera, Fist tout, et tout ce deffera A un terme qu'il y a mis, N'oublie onques ses bons amis, Eins les conseille et les conforte Et joie en misere leur porte Par mainte diverse maniere, Et s'aimme d'amour si entiere Qu'onques a confort ne failli Qui donna tout son cuer a li. (MACH., C. ami, 1357, 3). Si que tu dois bien penre garde Comment Dieus ceuls et celles garde Qu'il vuet consillier et garder... (MACH., C. ami, 1357, 56). Et cilz qui le conseil vous donne D'aler y si hastivement, Il vous conseille folement. (MACH., Voir, 1364, 610).

 

-

Conseillier qqn à + inf. : Comment Nature, volant orendroit plus que onques mais reveler et faire essaucier les biens et honneurs qui sont en Amours, vient a Guillaume de Machaut et li ordonne et encharge a faire seur ce nouviaus dis amoureus, et li baille pour lui conseillier et aidier a ce faire trois de ses enfans, c'est assavoir Scens, Retorique et Musique. (MACH., Prol., c.1377, 1). Vuet que j'aie bonne Esperance, Dous Penser et douce Plaisance En faisant son trés dous service Bonnement, sans penser a vice, Et leur commande travillier Pour moy aidier et consillier A faire dis et chansonnettes Pleinnes d'onneur et d'amourettes, Doubles hoquès et plaisans lais... (MACH., Prol., c.1377, 6).

 

-

Conseillier + interr. indir. : Passer me faut la mer parfonde ; Et si ne say où je doy traire. Maintes fois as estet au Quaire, En Alixandre et en Surie, Et en Egypte. Se te prie Que tu me vueilles consillier Où nous pourrons mieus esploitier, Car tous desesperez seroie S'en vain la haute mer passoie (MACH., P. Alex., p.1369, 60).

 

-

[Dans un tour optatif] Se Dieus me consaut. "Que Dieu me protège" : Si regarday que ce seroit Et ce que li lions feroit, Car il fist, se Dieus me consaut, Entour moy maint tour et maint saut, Et longuement me conjoy, Dont mes cuers moult se resjoy. (MACH., D. Lyon, 1342, 171).

B. -

"Dire, chuchoter" : Lors li conseilla en l'oreille Ce qu'elle volt, secretement. (MACH., J. R. Nav., 1349, 219).

II. -

Empl. pronom. réfl.

A. -

Soi conseillier à. "Demander conseil à, demander l'avis de" : ...Car j'ai mestier de ton conseil ; Et pour ce a toi seul me conseil ! (MACH., Voir, 1364, 488). Aler volez vers l'empereur, Qui est mon oncle et mon signeur ; Et je vous feray compaingnie, Car là sans moy n'irez vous mie ; Si useray de son conseil, Qu'à li volentiers me conseil. (MACH., P. Alex., p.1369, 30).

 

-

Soi conseillier à qqn de qqc. : Or regardons que nous ferons, Et se nous les assauterons ; Car hontes seroit de partir Sans eaus penre, ou sans assaillir : Et pour ce à vous tous m'en conseil. Or me donnez vostre conseil Si bon, que Dieux y ait honnour Et nous n'i aiens deshonnour. (MACH., P. Alex., p.1369, 80).

 

-

Soi conseillier à qqn de + inf. : Ne sai se je dor ou veil Quant son riant oeil, Son gent corps qui n'a pareil Et son doulz accueil Voi et son cointe appareil Simple, sans orgueil Et son vis blanc et vermeil Plus que fueille en brueil, A qui d'amer me conseil Dont maint plaisant mal recueil. (MACH., Voir, 1364, 390).

 

-

Soi conseillier à soi-mesme : Quant j'ay mestier d'aucun conseil, A moy meïsmes me conseil ; Ne jamais n'iray pain querant, Quant je sui fils au Roy Priant, Einsois aray toudis assez. (MACH., F. am., c.1361, 219).

B. -

"Réfléchir à, délibérer" : Un jour en la mer s'arresta Li roys, et moult bien s'apresta Et se conseilla qu'il feroit Et comment il descenderoit. (MACH., P. Alex., p.1369, 213).

 

-

Soi conseillier comment + subj. : Car li annemy de no loy Sont moult fort, si com dire l'oy, Et tant qu'on ne les puet nombrer, Tant sen sceüst clers encombrer. Si se couvient bien consillier, Ymaginer, penser, veillier Comment ceste chose [la Croisade] se face, Si qu'à s'onneur Dieus la parface (MACH., P. Alex., p.1369, 38).

III. -

Empl. intrans.

A. -

"Donner conseil" : Or a trouvé, s'il vous plaist, consillier Bon et loial ; laissiez le consillier ; Si ferez bien. Car il est pris en si estroit lïen Qu'il n'i scet tour d'eschaper, ne engien. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 129).

B. -

"Parler à voix basse, en secret" : Mais di moy, quant tu la preïs, Sous quel arbre tu les veïs Parler ensamble et consillier. (MACH., C. ami, 1357, 13).

C. -

"Tenir conseil, délibérer, réfléchir" : Tantost fist son conseil mander Pour savoir et pour demander Comment il se doit maintenir, Puis qu'il ne puet à pais venir. Si que longuement consilla, Et trouvé en son conseil a Qu'il face une très grosse armée, Et qu'il mande par la contrée Ses subgés et ses bons amis Pour destruire ses anemis. (MACH., P. Alex., p.1369, 129). Sire, il est tard ; si n'est pas heure De conseillier (MACH., P. Alex., p.1369, 148). Et einsi comme il conseilloient En une chambre où il estoient, Il oïrent une grant noise (MACH., P. Alex., p.1369, 150).

 

-

Conseillier sur : Sire, il est tard ; si n'est pas heure De conseillier, à dire voir, N'encor ne poons nous savoir Leurs alées ne leurs venues, Leurs entrées ne leurs issues, Si que demain nous les sarons Et seur ce nous conseillerons. (MACH., P. Alex., p.1369, 148).

IV. -

Part. passé en empl. adj. "Disposé, décidé" : Et tuit li autres ensement De la tour aval avalerent, Et puis sus leurs chevaus monterent, Bien armé et bien abillié, Et de leur fait bien consillié. (MACH., P. Alex., p.1369, 97). Un jour en la mer s'arresta Li roys, et moult bien s'apresta Et se conseilla qu'il feroit Et comment il descenderoit. Et quant il fu bien consilliez, Bien aprestés, bien abilliez, Il fist nagier tout droit au port, Et là se combati si fort, Que maugré tous est descendus. (MACH., P. Alex., p.1369, 213).
 

Guillaume de Machaut Noël Musso

 Article 12/16 
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     CONSEILLER1          CONSEILLER2     
FEW II-2 consiliare
CONSEILLER, subst. masc.
[AND : conseiller2 ; DÉCT : conseillier1 ]

"Personnage faisant partie d'un conseil" : ...messire Symon Burlé estoit ung des prouchains conseilliers qu'il eust (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 40).
 

Froissart Jacqueline Picoche

 Article 13/16 
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     CONSEILLER1          CONSEILLER2     
FEW II-2 consiliare
CONSEILLER, verbe
[AND : conseiller2 ; DÉCT : conseillier1 ]

I. -

Empl. trans. "Donner un conseil, encourager à faire qqc."

A. -

Conseiller qqn : Il vint devers monseigneur de Noyon, qui fut bien esbahy d'oyr son cas, et ne le sceut conseiller (C.N.N., c.1456-1467, 287).

 

-

Conseiller qqn en qqc. : ...[le clerc] pensa tantost que, pour l'absence du dit marchant, sa dicte femme le demandoit pour estre conseillée en aucune grosse cause (C.N.N., c.1456-1467, 571).

 

-

Conseiller qqn de + inf. : Si fut conseillé de la faire citer par devant monseigneur de Cambray (C.N.N., c.1456-1467, 342).

B. -

Conseiller qqc.

 

-

Conseiller qqc. à qqn : Ce me semble tres bien son fait et si vous le me conseillez et ma fille me veille obeir, il ne sera pas escondit (C.N.N., c.1456-1467, 169).

 

-

Conseiller à qqn que : ...luy conseillerent qu'il baillast la dicte femme, s'il estoit sage, aultrement luy tolliroient par force (C.N.N., c.1456-1467, 550).

 

-

En partic. Conseiller à qqn + inf. "Approuver une chose en incitant à la faire" : Cest advis descouvrit a sa dame pour en avoir son oppinion, qui luy conseilla souverainement estre propice et tres [bonne] pour mener a fin leurs amoureuses intencions. (C.N.N., c.1456-1467, 439).

II. -

Part. passé en empl. adj.

A. -

Empl. abs. "Disposé (à faire qqc.)" : ...l'amour d'entre eulx deux a ceste occasion en fut redoublée, qui entre aucuns mal conseillez eust engendré discord et mortelle hayne. (C.N.N., c.1456-1467, 214).

B. -

Conseillé de + inf. "Décidé à" : Elle dist ung jour a son curé, qui chaudement poursuyvoit sa besogne, qu'elle n'estoit pas conseillée de faire ce qu'il requeroit (C.N.N., c.1456-1467, 293).
 

Cent Nouvelles Nouvelles Roger Dubuis

 Article 14/16 
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     CONSEILLER1          CONSEILLER2     
FEW II-2 consiliare
CONSEILLER, verbe
[T-L : conseillier1 ; GD : conseillier ; GDC : conseillier1 ; AND : conseiller2 ; DÉCT : conseillier1 ; FEW II-2, 1069b : consiliare ; TLF V, 1378b : conseiller]

I. -

Empl. trans.

A. -

Empl. trans. dir.

 

1.

Conseiller (à qqn) que + subj.

 

a)

"Être d'avis, d'opinion que" : ...que il n'y avoit pas cause pour quoy elle deust souffrir mort, mais conseillerent que elle feust tournée ou pillory, et, en oultre, tenue prisonniere au pain et à l'eaue un mois oudit Chastellet (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 201).

 

b)

"Inciter, exhorter qqn que" : ...comme lui qui parle (...) ot dit qu'il n'avoit oncques eu tonseure ne porté icelle, l'un d'iceulx compaignons (...) lui dist et conseilla que il feist faire sa tonsure, et qu'il la povoit bien prendre sanz prejudice, pour ce qu'il avoit esté à l'escole, et que quant il en estoit partiz, il savoit assez lire et cognoistre ses lettres (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 104).

 

c)

"Recommander, persuader qqn que" : Je vous conseille que vous faciez bonne diligence de ce que dit est, pour ce que je vouldroye vostre bien et vostre honneur. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 524).

 

2.

Conseiller qqn. "Aider qqn ; porter secours, assistance à qqn" : ...sa dite marrine dist à icelle voix que après sa mort elle lui donnoit son arme et un des dois de sa main, ne scet lequel. Et après icelli dom fait par saditte marrine à icelle voix, icelle sa marrine pria et requist par moult de fois et très-instanment celle voix à qui elle parloit, que à elle qui parle, sa filleule, il voulsist estre en ayde, et la conseillier et conforter de tout son povoir. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 291).

 

3.

Au passif. DR. "Être examiné, soumis à la réflexion" : Et lequel conseil fu conseillié, advisé, et prononcé, et executé contre ledit Jehan Binet, prisonnier, dessus nommé, l'an mil CCCIIIJxx et onze, le mercredi Ve jour de juillet. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 155).

 

-

[D'un jugement, d'un arrêt] "Être rendu" : ...fu ledit jugement conseillé contre lui oudit jour de samedi derrenierement passé, dit, proferé et sentencié par ledit mons. le prevost, et condempné à estre pendu comme larron. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 253). Et, ce fait, par ledit mons. le prevost, et en sa presence, lui fu dit, jugié et prononcié la sentence ou jour d'ier contre lui conseillée. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 100).

B. -

Empl. trans. indir. Conseiller à qqn à + inf. "Conseiller à qqn de" : Lequel Durant, quant il lui conseilla à prendre ycelle couronne, lui promist que s'il le vouloit suir, qu'il le feroit riches homs, et qu'il yroyent gaigner ensemble (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 95).

II. -

Part. prés. en empl. adj. "Informant, prêtant assistance" : ...ycellui Danet lui dist que s'il avoit esté present, conseillant ou aydant audit murtre fere, qu'il s'en alast et gardast bien qu'il ne feust prins (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 408). ...[il] afferma icelles larrecins avoir faites et commises seul (...) en desaccusant et descoulpant du tout et à plain ledit Perrin Lalement prisonnier cy-dessus par lui accusé, lequel aucunement n'en est saichant, participant, conseillant, confortant ou aydant (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 421).
 

Registre criminel du Châtelet Bernadette Suty / Monique Haas

 Article 15/16 
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     CONSEILLER1          CONSEILLER2     
FEW II-2 consiliare
CONSEILLER, verbe trans. et intrans.
[AND : conseiller2 ; DÉCT : conseillier1 ]

I. -

Empl. intrans. "Tenir conseil, délibérer" : ...car se la Court emploie aucuns jours de Plaidoiries à conseiller et juger ladicte epistle, en pourra repranre autant des jours ordonnez à conseiller (BAYE, I, 1400-1410, 164).

 

-

Empl. impers. Il est conseillé sur. "On délibère, on tient conseil sur" : ...et a esté conseillé sur ce que maistre J. de Vitry, conseiller ceans et maistre des Requestes de l'Ostel de monseigneur le Daulphin (...) requeroit l'advis de la Court et du Conseil ["On délibère sur le point sur lequel maître J. de V. demandait l'avis de la Cour"] (FAUQ., I, 1417-1420, 26).

II. -

Empl. trans.

A. -

[Le compl. d'obj. est une pers.]

 

1.

"Guider qqn en lui indiquant ce qu'il doit faire, lui donner un avis, un conseil" : Le Chancellier a requiz les dessusdiz qu'il conseillassent le Roy sur le contenu es lettres dont la teneur s'ensuient (BAYE, II, 1411-1417, 155). Ce jour, l'evesque de Coustances a fait ceans le serement de conseillier le Roy bien et loyalment, et de tenir secretz les conseils de ceans. (FAUQ., II, 1421-1430, 213).

 

2.

"Secourir, aider" : Vous jurez (...) que bien et loyaument conseillerés le Roy nostre Sire ou cas present de ceste election (BAYE, II, 1411-1417, 129).

B. -

[Le compl. d'obj. est une chose]

 

1.

"Délibérer sur qqc. (une lettre, un acte, une décision, etc.), soumettre qqc. à la réflexion, examiner, peser, méditer" : Ce jour, fut conseillé un arrest sur un cas de faulseté, dont le registre fut fait par maistre J. de Cessieres, graphier criminel (BAYE, I, 1400-1410, 22). Cedit jour, a vaqué la Court audit Conseil à visiter, lire et conseiller les remedes articulez sur les defaus de la justice de ce royaume (BAYE, I, 1400-1410, 144). La Court s'est levée des Plaidoieries pour conseiller une besoigne pour laquelle monseigneur le Chancellier et pluseurs du Grant Conseil sont venu en la Court (BAYE, II, 1411-1417, 17). Samedi, XVe jour de mars, furent au Conseil les presidens et conseilliers pour conseillier et juger les procès des prisonniers amenez de Meleun ceans (FAUQ., II, 1421-1430, 13).

 

2.

"Suggérer (un avis, un conseil)" : ...qui auroit consideracion quelz dommages et inconveniens sont avenuz ou temps passé par le fait de telles manieres de gens qui ont aydié, conseillié et conduit pluiseurs entreprinses contre lesdictes libertés en ce royaume. (FAUQ., I, 1417-1420, 267).

 

-

[Suivi d'une complét. introd. par que] : Sur quoy fu conclud de conseillier au Roy que, pour pourveoir aux griefs et abus declarez en ladicte cedule, il estoit besoing de garder et faire garder les ordonnances royaulx touchans les libertés de l'eglise de France (FAUQ., II, 1421-1430, 148).
 

Baye-Fauquembergue Denis Lalande

 Article 16/16 
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     CONSEILLER1          CONSEILLER2     
FEW II-2 consiliare
CONSEILLER, verbe
[T-L : conseillier1 ; GD : conseillier ; GDC : conseillier ; AND : conseiller2 ; DÉCT : conseillier1 ; FEW II-2, 1069b : consiliare]

I. -

Empl. trans. "Conseiller"

 

-

Conseiller qqc. à qqn : Et je ne vous conseilleray chose dont bien et honneur ne vous doye venir. Mais il fault premierement que vous me promettez que vous me prendrez a femme. (ARRAS, c.1392-1393, 26).

 

-

Conseiller à qqn que + complét. : Lors vint uns homs que vostre pere n'avoit oncques mais veu, ce disoit il, qui lui conseilla que, le derrenier jour d'aoust, meist XXX. pieces d'argent, dont chascune vaulzist IIIJ. deniers, en une bourse (ARRAS, c.1392-1393, 296).

 

-

Empl. abs. Conseiller à qqn : ...et lors vous (...) demanderez au jeusne conte un don pour tout le salaire du service que vous feistes oncques a son pere ; et lui dictes bien que vous ne lui demanderez chastel ne ville, ne forteresse, ne chose qui guerres lui couste. Et je scay bien qu'il le vous accordera, car les barons lui conseilleront. (ARRAS, c.1392-1393, 31). Beaulx seigneurs, Dieux vous a envoyé belle adventure, se vous la savez prendre. Sire roy, ce respondent ceulx, puis que si avant vous en plaist a dire, si nous veulliez conseillier et dire que c'est. (ARRAS, c.1392-1393, 169).

 

-

Conseiller qqn de qqc. : ...c'estoit l'un des freres Glaude de Sion qui venoit devers son frere, pour ce qu'il l'avoit mandé pour lui conseillier du mandement que il avoit eu de Gieffroy, car il avoit entendu que Gieffroy estoit crueulx a merveilles. (ARRAS, c.1392-1393, 199).

II. -

Part. passé en empl. adj. Mal conseillé : ...a l'ayde de Dieu, nous yrons secourir la pucelle que le roy d'Ausay veult avoir par force, dont il me semble mal conseilliez, car quant on les a par leur bon gré et accort en mariage, si y a il a la foiz grant riote. (ARRAS, c.1392-1393, 150).
 

Arras Jocelyne Bernardoff / Jean-Loup Ringenbach

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