"Qui se rapporte au cheval"

-

Beste cavalière. "Bête de la race des chevaux" : Item, se leurs bestez aumaillez ou cavelierez eschappent en taillez ou deffens, ilz en sont tenus païer pour chacune beste douze deniers. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 102).

REM. Sens à rattacher à FEW II-1 : caballarius
 

"Femme d'un chevalier" : LA DAME CHEVALERESSE (...) LA CHEVALERESSE (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 36).
 

"Femme de chevalier" : Car je seray chevaleresse Se de ceens puis estre yssue. (Mir. nonne, 1345, 327).
 

"Vaillamment comme un chevalier" : ...ne autre chose qui eust esté supersticieuse, mauvaise, ne contre la foy, pour laquelle eulx mesmes [les rois et les empereurs] ont si très longuement et chevallereusement milité et laquelle ilz ont tousjours secourue et augmentée (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 4 r°).

REM. À rattacher à FEW II-1, 4a : caballarius.
 

"Avec les qualités morales d'un chevalier" : Lequel couraigeusement et chevaleureusement se deffendit comme preux et hardi (LA VIGNE, V.N., p.1495, 287).
 

"Avec bravoure et agressivité" : De premières venues, il y eut dur encontre et fort bouteis. Et s'adreça li rois dessus monsigneur Ustasse de Ribeumont, liquelz estoit moult fors chevaliers et moult hardis et de grant emprise, et qui recueilli le roy moult chevalereusement, non qu'il le cognuist, ne il ne savoit à qui il avoit à faire. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 79).
 

"Vaillant comme un chevalier" : Si pouons bien par ce noter Que moult firent a redoubter Rommains plains de grans vasselages, Chevalereus, vaillans et sages. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 222).
 

"Vaillant, digne d'un chevalier"

A. -

[D'une action] : Melciades fut en ce temps, moult renommé pour la science des estoilles et, par especial, pour une euvre chevallereuse qu'il fist à l'aide de astrologie, car en bataille il fist reculler le puissant roy Xerxes jusques en ses navires et occist IIc mil de ses gens, avecques ung petit nombre de Atheniens qu'il conduisoit. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 46 r°).

B. -

[D'une façon d'agir] : Cestui Clovis, comme dit est, ayma moult la science des estoilles et s'en sceut bien servir contre les Saxons et contre les Gotz, lesquelz il gecta de son royaume et par le conseil d'iceulx avecque sa chevalereuse proesse, en tant qu'il eslargit son royaume depuis Lyon jusque à la mer de la Petite Bretaigne et depuis Cambray jusque aux mons Pirrennées (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 98 r°).
 

A. -

"De chevalier" : Vous luy donrez tiltre chevaleureux (LA VIGNE, S.M., 1496, 172).

B. -

"Qui a les qualités de sagesse morale d'un chevalier" : ...heureux comme Octovien, chevaleureux comme Olivier et deliberé comme Rollant. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 288).

-

Empl. subst. : ...Ains sans ung seul mot dire, Subitement par sa mauldite envie, S'elle [la mort] aperçoit quelque seigneur en vie (...), En ung moment, par quelque sien soubdart Le fera poindre et picquer de son dart, Comme elle a fait ce bon chevaleureux (LA VIGNE, V.N., p.1495, 315).
 

I. -

"Composé de chevaliers, de gens de condition noble" : Quant le seigneur de Saintré et celle noble et chevalereuse compaignie furent venus a Saint Denis (...) au devant d'eulz furent les trois seigneurs ducz dessudiz (LA SALE, J.S., 1456, 223).

II. -

"Qui est en rapport avec la condition de chevalier ; qui en est digne" : Failli cuer que vous estes, d'ou sont venues les grans vaillances, les grans emprises et les chevalereux faiz de Lancelot, de Gauvain, de Tristan, de Guron le courtois, et des autres preux de la Table Ronde ? (LA SALE, J.S., 1456, 9).

III. -

"Qui a les qualités morales requises d'un chevalier" : Cestui fust très saige homme au gouvernement de la cité ; mais il ne fust pas si très chevalereux que les aultres Sipions avoyent esté et estoient. (LA SALE, Sale D., 1451, 250).
 

"Vaillant" : Mais li roys ne l'vost acorder Qu'à monsigneur Guy le Baveux, Un François moult chevalereus, Et à IJ. enfans qu'il avoit, Dont chascuns chevaliers estoit, Hardi estoient et preudomme (MACH., P. Alex., p.1369, 178).
 

A. -

Adj. "Qui a les qualités qu'on peut attendre d'un chevalier" : …hardiesse, agressivité, bravade : Le duc de Braibant, qui (...) estoit joenne et chevalereulx (...) prist en grant despit ces offenses (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 161). La dist messires Gautiers de Manni une chevalereuse parole : "Se nous estions bien preu, et se nous faisions nostre devoir, ensi que gens d'armes doient faire, qant il sont venu en .I. pais pour guerriier, nous souperions encor a nuit en Bregerach dou vin de ces François". (FROISS., Chron. D., p.1400, 603).

B. -

Adj. ou subst. fém. (Dame) chevalereuse. "Femme de chevalier" : Et missent femmes et enffans, prisonniers et prisonnières, ens ou moustier, et proprement il i fissent entrer les dames cevalereuses qui là estoient (...) et leurs damoiselles. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 245). Là y avoit grant fuison de dames d'Engleterre, contesses, baronnesses, chevalereuses et bourgoises de Londres, qui venoient veoir le royne d'Engleterre à Gand, que veue n'avoient un grant temps. (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 35).
 

[D'une action] "Digne d'un chevalier, courageux" : ...la bonne et grande reverence de nostredict feu seigneur et pere, sa debonnaireté, liberalité et faiz chevalereux dureront et seront en memoire perpetuel, sans ce que vous ou autre les puissiez callumpnier ne abaissier. (Lettres Ch. VIII, P., Pièces justif., t.1, 1486, 126).
 

"Vaillant comme un chevalier" : ...toutevoie, s'il welt pranre Vitry, pour ce qu'il requiert homme chevaleroux pour les frontieres, il l'avera (BAYE, II, 1411-1417, 234).
 

Ordre de chevalerie. V. ordre
 

Le bon chef fait la bonne chevalerie : "...Je n'y fuz que ung seul homme, la chevalerie qui avecques moy estoit, qui les proesses firent, en doivent avoir l'onneur. -Sire chevalier, dist le roy, vous dictes vostre plaisir , mais le bon chief fait la bonne chevalerie..." (Percef. II, R., t.2, c.1450 [c.1340], 121).
 

I. -

"Chevalerie, institution militaire propre à la noblesse féodale" : Et pour ce dit Valere que discipline de chevalerie, c'est assavoir rigle et ordre gardee tele qu'il lui appartient, fut le souverain honneur et ferme fondement de l'empire de Romme (CHR. PIZ., Corps policie L., 1406-1407, 114).

II. -

"Ensemble des chevaliers" : Adont estoit maistres et ducs Et chief de sa chavalerie (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 214).

III. -

"Fait d'armes, exploit chevaleresque" : A Thebes se vont deporter Li jouvencel et, pour leur dames, Faire chevalerie et armes. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 310).
 

A. -

"Expédition militaire" : ...si comme de medicine la fin est santé, de faire navie la fin est aler par eaue et en nageant, de chevalerie la fin est victoire, et richesces sont la fin de yconomie. (ORESME, E.A., c.1370, 103).

B. -

"Art militaire" : Et cest art de chevauchier et tout autre qui a mestier pour guerre est soubz art ou office de chevalerie. (ORESME, E.A., c.1370, 104).
 

A. -

"Chevalerie" : ...se Judith (...) occist Holoferne, le prince de la chevalerie (Mir. st J. Cris., c.1344, 252).

B. -

"Service militaire"trad. le lat. de Job VII, 1 : militia est vita : ...ainsi le tesmoingne Job qui dit : Vie d'omme sur terre ce n'est mais que une chevalerie. A qui avons nous la bataille ? (Mir. st Val., c.1367, 123).
 

A. -

Au propre. "Chevalerie"

1.

[Sens gén.] "Armée" : Cestui, selon aucuns, eut grande auctorité avecque le roy Daire et tenoit l'estat de sa chevalerie qui estoit tripartie. En la premiere avoit icelui Daire VIc mil hommes ; en la seconde XXX mil hommes de pié et cent mil à cheval ; en la tierce IIIIc mil pietons et cent mil hommes à cheval (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 55 r°).

2.

"Corps militaire d'élite" : Zenophilus de Calcidone fut stipendié de plusieurs princes de la chevallerie de Alexandre, pour l'experience qu'il avoit en la science des estoilles (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 57 r°). En ce temps la science de astrologie estoit moult estimée en toutes regions, par especial desdits Rommains qui tendoient à avoir tousjours la fleur des hommes pour chevallerie et science, et par ce moyen conquirent et subjuguerent toute la terre (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 63 v°).

3.

"Un des états de la société" : Ceste beste infernale estoit appellee d'aucuns saiges grant estat, fust en clergie, ou bourgeoisie, ou chevalerie, mais ce estoit grant destruction et dissipacion. (GERS., Noël, p.1404, 308).

B. -

P. métaph. au fig.

1.

[L'accent est mis sur l'action, l'exploit] "Combat" : ...l'amour de Dieu est trop plus chiere vendue, s'il fault ainsy garder tous ses commandemens, et trop forte a garder. Je respon que non est, et se tu regardes les biens que de luy tu as receu, et le louyer que tu en attens ; car nul ne a bien s'il ne le compere ; et est amour, comme dit Ovide, une maniere de chevalerie (GERS., Concept., 1401, 411).

2.

[L'accent est mis sur le comportement, la valeur d'un individu] "Vaillance" : ...et Julles Cesar avoit LXXX coohortes, qu'il disposa aussi en triple forme et avoit mains de gens de XXXm pietons et de mille hommes à cheval, que n'avoit Pompée. Touteffois, par sa chevallerie et prudence, il vainquist (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 70 r°).

3.

P. anal. Chevalerie du ciel

a)

[Dans un cont. païen] "Les planètes (?)" : Les autres Paiens aouroient le solail, la lune et les estoiles et la chevalerie du ciel mouvant, si comme le roy d'Egipte Pharaon et tous les Egipciens. (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 113).

b)

"Armée céleste" : Ie te dy que tout enfer et tous les esperis qui y sont, tout le monde, non pas tout lexcercite de la cheualerie du ciel ou de paradis silz estoient tous assemblez et ilz auoient coniure ensemble, il nest pas en leur puissance extorquer ne faire consentir ton franc arbitre (CIB., p.1451, 223).
 

A. -

"Statut de chevalier" : Martin, mon filz, veulx faire parvenir (...), Pour a honneur et gloire subvenir, Au droit degré de la chevalerie. (LA VIGNE, S.M., 1496, 167).

-

Donner chevalerie. "Faire chevalier" : ...requerans qu'il leur donnast chevalerie et les fist chevaliers (LA VIGNE, V.N., p.1495, 266).

B. -

"Ensemble de chevaliers" : L'EMPEREUR. A qui es tu ? LE HERAULT. Au Roy de Barbarie, Lequel, adjoinct a sa chevalerie, Paix et acort vous demande humblement. (LA VIGNE, S.M., 1496, 252).

C. -

"Qualités morales du chevalier" : Quant vous serez sur voz chevaulx bardez, Faictes valoir vostre chevalerie (LA VIGNE, S.M., 1496, 190).
 

I. -

"Qualité de chevalier" : Lors devant lui tira son espee et de par Dieu, de Nostre Dame et de saint Denis, l'ordre de chevalerie lui requist et demanda. (LA SALE, J.S., 1456, 214).

II. -

"Valeur militaire" : ...et, pour sa bonne chevalerie, [les Perses] lui muerent son nom en Daire, affin que, avecques le royaume, il eust nom royal (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 31).

III. -

"Troupe de chevaliers" : ...et que le duc de Misgrave, qui avait la charge de la baniere du roy de Honguerie et sa chevalerie, qui estoient XIJ^M chevaulz, feroient l'arriere garde (LA SALE, J.S., 1456, 215).
 

A. -

"Ensemble de guerriers à cheval" : Si commanda qu'on l'i herberge, Et qu'on y prengne là herberge, Pour herbergier une partie De sa milleur chevalerie ; Et que l'autre partie veille Parmi la ville et se traveille De bien gaitier (MACH., P. Alex., p.1369, 96). Li roys vit bien le grant meschief Et que d'eaus ne venroit à chief, Se longuement leur traire dure ; Car s'il perdoit sa monteüre, En peril seroit de sa vie, Et toute sa chevalerie. (MACH., P. Alex., p.1369, 214).

B. -

"Ensemble de chevaliers" : Là avoit riche baronnie Et moult noble chevalerie, Prelas, dux, contes et marquis. (MACH., P. Alex., p.1369, 44). Li gentils roys, qui riens n'oublie, Avoit en sa chevalerie Un tres bon clerc, maistre en decrez, Qui estoit sages et discrez. (MACH., P. Alex., p.1369, 127).

-

P. anal. : Le ciel, le soleil et la lune Cultiva - c'est chose commune - Et toute la chevalerie Dou ciel, et pour l'idolatrie Plus essaucier, en certein lieu Les fist mettre eu temple de Dieu. (MACH., C. ami, 1357, 50).

C. -

"Ensemble des qualités du chevalier" ; p. ext. "esprit chevaleresque" : Aimme Dieu et chevalerie, Conscience et honneste vie (MACH., Voir, 1364, 478). Or est certain comme evangile Que dou Quaire jusqu'à Sebille N'a homme qui sache dou fait D'armes, tant comme li roys fait ; Si que par samblance l'amoit Et son droit signeur le clamoit, Car honneur et chevalerie Aprenoit en sa compagnie, Et en tous biens en amendoit, Si bien que mieux ne demandoit. (MACH., P. Alex., p.1369, 225).

-

P. anal. : Mais Herculès ne se tint mie A li, eins fist une autre amie Qu'il ama, une damoiselle Qu'on clamoit Yolaim la belle, Et tant l'ama, c'est chose voire, Qu'il en perdi scens et memoire, S'onneur et sa chevalerie. (MACH., C. ami, 1357, 97).

D. -

La chevalerie. "L'ensemble des chevaliers" : Se Bonneürtez par nature, Par fortune ou selonc droiture, Appert en la chevalerie, Elle appert aussi en clergie : La tient elle honneur en ses mains. (MACH., J. R. Nav., 1349, 272).

E. -

Ordre de chevalerie. "Ordre militaire" : Après ce vint a Esselingne, Une ville qu'est en Duringne. La l'ordre ot de chevalerie Et a moult noble compaingnie Se combati par tel maniere Eu milieu d'une grant riviere Que l'eaue en fu vermeille et teinte Une demi lieue d'enseinte. (MACH., C. ami, 1357, 106).
 

I. -

"Ensemble de chevaliers" : Dont se departi li rois Phelippes a toute sa cevalerie que il avoit tres grande, et s'en vint a Saint Denis. (FROISS., Chron. D., p.1400, 700). Si eut a la chité de Cambrai, le siege la estant, pluisseurs assaus et escarmuces, mais la bonne chevalerie qui dedens estoient, en songnierent si bien que point ni prissent ne rechurent de blame ne de damage. (FROISS., Chron. D., p.1400, 315).

La chevalerie de A1, grand seigneur : ...li contes et sa chevalerie (FROISS., Chron. D., p.1400, 426). ...il veoit (...) sa bonne chevallerie morte, que il plaingnoit et plouroit (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 132).

La chevalerie de A1 nom de pays : ...grant fuisson de la baronnie et chevalerie de France (FROISS., Chron. D., p.1400, 505). ...Guillaumes, fils ainnés au duch Aubert (...) emprist le voiage a faire a tout bonne chevalerie de Hainnau et de Hollandes, de France et d'Engleterre (FROISS., Chron. D., p.1400, 644).

La fleur de la chevalerie : ...toute la flour de la chevalerie estoit par devant la venue (FROISS., Chron. D., p.1400, 550).

II. -

"Qualités propres à un chevalier, bravoure et agressivité" : "Bien nous deveroient tenir li fort chastel et les fortes places qui sont ou roiaulme de France, quant une telle platte maison nous tient. Avant ! avant ! monstrons chevalerie." (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 241).

III. -

"Action de faire chevalier un jeune homme" : En ce temps, fu tretiés li mariages de messire Guillaume de Hainnau, fil au conte Guillaume, lequel li peres avoit fait chevalier en sa cambre meismement (...) ...le nuit de la Nativité Nostre Signeur (...) et plus de trente jones chevaliers tous hainnuiers. Et tantos apriés ces chevaleries faites, fu fais li mariages dou dit messire Guillaume de Hainnau a la fille dou duch de Braibant (FROISS., Chron. D., p.1400, 266-267).

En sa nouvelle chevalerie. "Récemment fait chevalier" : Et y fu fais chevaliers messires Gallerans ses ainsnés filz, liquelz se porta bien et vaillamment en se nouvelle chevalerie. (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 112). Messires Henris de Flandres, en se nouvelle chevalerie, et pous son corps avancier et accroistre sen honneur, se mist un jour en le compagnie et cueilloite de pluiseurs bons chevaliers, des quelz messires Jehans de Haynau estoit chiés. (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 166).
 

A. -

"Ordre de chevalerie" : ...au derrenier fut en Hierusalem, ou il receut l'ordre de chevalerie (C.N.N., c.1456-1467, 461).

B. -

"Qualités qui font un chevalier" : ...tant trouva en luy de bonne chevalerie, de proesse et de vertuz, qu'elle oublya de tous poins son amy par amours [Empl. ici par dérision] (C.N.N., c.1456-1467, 146).
 

Prendre ordre de chevalerie de la main de qqn. V. ordre
 

"Ordre militaire à caractère religieux propre à la noblesse" ; p. méton. "qualité de chevalier" : ...des chambres de messeigrs messire Philippe de Navarre, et messire Louys, son frère, et de messire Charles d'Artois, qui deues leur estoient à cause de leur chevalerie nouvelle (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 112). ...chil de ceste dicte ville, se demorer aloient à Tournay, n'y polroient faire ne aprendre nul aprentich, est acordet que nuls, quels qu'il soit, se il n'est de ceste dicte ville bourgois u masuyers, et qu'il y ait apris sen mestier, et soit devenus chevaliers et ait touttes les droittures de chevallerie paiiés, ne puissent avoir ne aprendre aucun aprentich en devens ceste dicte ville et banliuwe. (Drap. Valenc. E., 1403, 54).
 

"Ensemble des guerriers à cheval"

-

[Morphol.] Chivalrie : Chivalrie. (HÉRAUT CHANDOS, Vie Prince Noir T., c.1385, 110).
 

A. -

"Adoubement" : ...ly contes de Poittiers tint une grant feste pour un filz qu'il avoit, qu'il voult faire chevalier (...). Ly contes Emeris manda moult noble baronnie pour l'amour de la chevalerie de son filz. Et manda lors au conte de Forestz qu'il venist a sa feste, et admenast trois de ses filz ainsnez, car il les vouloit veoir. (ARRAS, c.1392-1393, 16).

B. -

"Chevalerie"

1.

Recevoir l'ordre de chevalerie. "Devenir chevalier" : Et sachiez que, quant a moy, je pense a aler devers le roy en tel estat que je party de la bataille, car je vueil recevoir l'ordre de chevalerie de sa main, pour la vaillance et l'onneur que chascun dit de lui. (ARRAS, c.1392-1393, 115).

-

Acquerir chevalerie. "Accomplir des actes dignes d'entrer en chevalerie" : Monseigneur, ou avez vous intencion d'aler ? Et Anthoine lui respond : A l'aventure de Nostre Seigneur, pour trouver et acquerre honneur et chevalerie. Par ma foy, dist l'escuier, et je vous enseigneray la plus belle adventure et la plus honnourable que oncques nobles jeunes hommes eussent en leur advenement, et la plus raisonnable emprise. (ARRAS, c.1392-1393, 149).

2.

"Les exploits dignes d'un chevalier" : Mes seigneurs, il est verité que tous ceulx qui aiment honneur et chevalerie si doivent aidier a soustenir en leur droit les vefves, dames et les orphelins et orphelines. (ARRAS, c.1392-1393, 149).

3.

"Vaillance" : Et tantost appercoit un chevalier armé de toutes pieces, l'escu au col et la lance sur fautre, et monté sur un grant coursier liart, et monstre bien semblant de homme fort et courageux et plain de grant chevalerie, et qui gaires ne craint ne ne doubte sa partie adverse, si comme il semble. (ARRAS, c.1392-1393, 299).

C. -

"L'ensemble des chevaliers" : Vostre haulte, noble et puissant chevalerie ne m'a pas tant seulement maté ne amenry de mon honneur, mais avec moy le plus preudomme et le plus vaillant roy qui feust en toute la langue tudesque (ARRAS, c.1392-1393, 172).

-

"Escorte de chevaliers" : Atant se partent ensemble, et mena Guyon belle chevalerie de Poictevins avecques lui. Et toutesfoiz ot chascun d'eulx vestue la cotte d'acier, et en bon arroy, comme gent duit du mestier d'armes. (ARRAS, c.1392-1393, 125).

-

Fleur de chevalerie. "Élite des chevaliers" : Madamoiselle, venez veoir fleur de chevalerie, prouesse et hardement. Venez veoir honneur en son siege royal et en sa haulte majesté ; venez veoir le dieu d'armes en sa propre figure. (ARRAS, c.1392-1393, 162). Quant Gieffroy voit le nouvel chevalier qui si bien l'avoit secouru, si l'en mercie moult. Et lui dist : Mon ami, telles roses fait il bon mettre en son chappel. Le seigneur qui a son hostel garny de tele fleur de chevalerie et de gentillece, amant et craingnant honneur, doit et puet seurement reposer. (ARRAS, c.1392-1393, 233).
 

"Chevalier" : ...les Escoces entrerent en Engeltere, et robberent en Northumberland, et firent un shivaldour William Waleis lour cheventein. (Chron. London A., c.1350, 25).
 

HIST. ROMAINE

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Chevalier locatif. V. locatif

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Maistre des chevaliers. V. maistre

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Ordre des chevaliers. V. ordre
 

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A tels princes tels chevaliers V. prince

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Chevalier accouardi ne vaut rien : Car je vueil tesmongnier et dire Que chevaliers acouardis Et clers qui vuet estre hardis Ne valent plein mon pong de paille En fait d'armes ou en bataille (MACH., F. am., c.1361, 147).

Rem. Hassell 71, C130.

-

Chevalier ne peut être de haute valeur s'il n'aime : Comment, sire chevalier, dist Zelande, estes vous sans amie ? - Par ma foy, damoiselle, dist Troÿlus, oÿl. - Certes, dist la pucelle, c'est faulte pour vous, car chevalier ne puet estre de haulte valeur s'il n'aime. - Pucelle, dist Troülus, ce poise moy grandement. (Percef. II, R., t.2, c.1450 [c.1340], 199).

-

Chevalier sans armes n'est que menace sans fait : ...il [Passelion] dist a Gaudine qu'il luy convenoit aller sur les champs et qu'il ne seroit jamais aise, sy avroit trouvé armurez pour son corpz, car chevalier sans armes n'est que menaces sans fait. "Sire, dist elle, alez où bon vous samble, mais je vous prie que vous retournez le plus tost comme vous pourrez" (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 733-734).

Rem. DI STEF. 162a, cheval.

.

Chevalier sans épée n'est que femme sans quenouille : ...Gallafur (...) entra en la forest et tant y erra qu'il vint a un fort espinoy où il ouy une voix qui lui dist : "Chevalier sans espee, où vas tu si nicement, car chevallier sans espee n'est que femme sans quenouille !" (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 1122).

Rem. DI STEF. 162a, cheval.

-

Le courage d'un chevalier est petit s'il n'a le hardement d'aimer plus haut que lui : - Comment ! sire chevalier, dist la damoiselle, avez vous le couraige d'envahir sy noble pucelle ? - Certes, belle, dit Gallafur, le couraige d'un chevalier est moult petit qui n'a le hardement d'amer plus haut que lui, ce que faire peut se Amours lui en donne l'auctorité. - Sire chevalier, dist la pucelle, il peut bien estre, mais ce pourroit estre chasse sans prise, car deux contraires ne s'accordent point voulentiers ensembble. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 21).

-

Il n'est royaume ni seigneurie qui vaille le corps d'un preux chevalier V. royaume

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Promesse de chevalier doit être tenue : Haa ! Laz, maleureux chevalier, que t'est il advenu ? A quoy te es tu obligé ? A quoy ? A ce que tenir te convient, car promesse de chevalier doit estre tenue. Mieulz luy vault a morir que d'encheir en tel reproche ! (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 444).

Rem. Cf. aussi Morawski 1059 : Li bons escuiers fet le boen chevalier, 1361 : Ne sont pas tuit chevalier qui à cheval montent, 1674 : Por l'amor dou chevalier bese la dame l'escuier.
 

"Chevalier" : Chevalier est de grant noblesce (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 69).
 

"Chevalier" : Du monde la nature est telle ; Traÿson y est et cautelle, Qui sans celle Vont a cheval par tout paÿs. Chevalier, compte, damoiselle, Page et ancelle, De toute gens y voit compris. (Pass. Auv., 1477, 111).
 

A. -

"Chevalier (en tant que guerrier noble combattant à cheval)" : Car un couart dit d'un bon chevalier que il est trop hardy, et un fol hardi dit d'un bon chevalier que il est couart. (ORESME, E.A.C., c.1370, 170).

B. -

"Noble à qui est conféré l'ordre de la chevalerie" : Comme seroit estre fait chevalier ou docteur en aucune sollenelle science ou aucune chose sollennelle qui ne avient pas souvent. (ORESME, E.A.C., c.1370, 245).

C. -

P. ext. "Soldat" : Car la loy commande que l'en face les oeuvres de fortitude, si comme que le chevalier ne se departe pas de l'ost avant la bataille et ou fait que il ne s'enfuye pas et que il ne giete pas jus ses armes. (ORESME, E.A., c.1370, 278).
 

"Chevalier"

-

Chevalier de geste. "Chevalier qui a accompli des exploits" (Éd., FEW IV, 119a : gerere) : CAYPHAS. (...) Et se nunlz vien, se le prenés, Et vaillant vous monstree a grand hastes, Et les tués tous a vous haches. Faictes leurs fors seignier la teste, Vous estes chevaliers de geste, Or le gardés de telles manieres Que vous frappés de grant manieres (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 135).

-

Chevalier de montagne. "?" : Vers Theaulde de Vallepaigne Me convient devers luy aller ; C'est ung chevalier de montaigne, Bien excellent, a bref parler. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 211).
 

"Chevalier" : ...cestui vestement a elle [la Vierge] departi aus martirs conme a ses chevaliers. (Mir. chan., c.1361, 139). Dy moy (...) se chevalier es, ne prestre Ou homme lay. (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 37).
 

A. -

"Membre d'un corps militaire d'élite" : Thimaristo, medicin d'un grant chevalier, nommé Cliton, moult encien, très expert en la science des estoilles, après qu'il ot veue la nativité d'icelui chevalier, il congnut, sur la revolucion d'icelle année, que pour verité seroit occiz et le dist à la femme du chevalier qu'el dist à son mary qu'il gardast, comme il parleroit devant Alexandre. Si advint ung jour que celui chevalier en plaine table louoit fort le roy Philippe et ne voloit escouter les louenges du roy Alexandre ; à ceste cause fut occiz par le commandement d'Alexandre. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 63 r°). ...et, entre iceulx, furent prins sire Thomas Blont et XXX autres, que princes, chevaliers et escuiers et le commun coppa la teste du duc de Sudrien (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 149 v°).

B. -

"Celui qui possède les qualités chevaleresques" : A ceste cause, fut en ce temps esleu de la communité pour remonstrer au conte Loys leurs afferes et excuses et, pour ce qu'il estoit chevalier de nom et de fait, en print la charge (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 145 r°).

C. -

"Celui qui possède les qualités militaires requises au combat" : Ainsy ne fist pas saint Pol, aincoys s'en party quant il s'en party par grant vertus pour mieulz proffiter aprés sa vie, comme ung bon chevalier ou champion qui guenchira le cop pour mieulz ferir aprés. (GERS., P. Paul, a.1394, 500).

D. -

"Personne appartenant à l'état de chevalerie" : Touteffois, après la chose advenue, il fut grandement estimé, par especial de Phelippe le Hardi, son filz, et fut l'inventeur que le royaume fust gouverné par ung chevalier, ung clerc et ung bourgeois (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 130 r°).

E. -

"Cavalier au jeu d'échecs" : Les chevaliers des eschez segnefient les chevaliers du monde et les gens d'armes, lesquiex sont aussi neccesseres au bon gouvernement de la cité ou du royaume, et par especial en temps de guerre. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 5). ...et pluseurs plaisans choses precieuses et belles qui dessus l'eschiquier dessusdit se moustroient : c'est assavoir ses paonnez plaisans et sa fierge excellente, et ses rocz et ses alphins et ses deux chevaliers. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 761).
 

A. -

"Homme d'armes qui appartient à la noblesse et respecte certains rites" : ...et d'autres seigneurs circunvoisins qui estoyent venuz en la dicte entree du roy pour estre faitz chevalier de sa main (LA VIGNE, V.N., p.1495, 267).

B. -

Au fig. "Homme qui défend une certaine cause" : Mais de m'armer desormais me deporte, Car chevalier je suis de Jhesucrist (LA VIGNE, S.M., 1496, 245).

C. -

"Noble de rang inférieur" : ...tous les seigneurs, barons, chevaliers et autres (LA VIGNE, V.N., p.1495, 273).
 

I. -

"Homme admis dans l'ordre médiéval de la chevalerie" : ...se vostre plaisir estoit me vouloir quicter du seellé de ma promesse, je pour acomplir voz armes vous donroye a compaignon mon propre nepveu, qui est de vostre aige et chevalier comme je suis (LA SALE, J.S., 1456, 106).

-

Empl. adj. : Jehan de Saintré, mon frere, vous estes un josne gentil homme escuier, et je suis un vieil gentil homme chevalier (LA SALE, J.S., 1456, 106).

II. -

HIST. ROMAINE. "Membre de l'ordre équestre", en partic.

A. -

Chevalier des armes. "Chevalier qui s'illustre par sa valeur militaire" : ...car les chevalliers des armes portent tout leur sens et leurs sciences en la memoire de leurs chiefz, pour en ouvrer soubitement au grant besoing des armes, quant il sourvient (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 245).

B. -

Chevalier des lois. "Chevalier qui s'illustre par ses responsabilités dans l'application des lois" : Et pour ce, anciennement les Rommains se accordent en leurs loys et leurs decrez que aux honneurs avant yront les chevaliers des armes que les chevaliers des loiz (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 245).

C. -

Chevalier des sciences. "Chevalier qui s'illustre par son savoir" : ...et les chevaliers des sciences fault qu'ilz recueuvrent aux volumes de leurs livres, pour meilleurs conseaulx donner. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 245).
 

I. -

Subst. masc. "Personne de sexe masculin admis, à la suite d'une cérémonie spéciale, dans la catégorie sociale des militaires"

Un chevalier + adj. ethnique : ...un vaillant cevalier breton bretonnant (FROISS., Chron. D., p.1400, 814). ...un gentil chevalier englois (FROISS., Chron. D., p.1400, 692).

Un chevalier de + nom de pays : Et vinrent ensi jusques a Pois, la ou il trouverent bonne ville et deus chastiaus, mais nuls des signeurs n'i estoient, ne nulles gardes n'i avoit, fors deus belles jones damoiselles, filles au signeur de Pois, Jehane et Marie, qui tantos euissent esté violees, se ne fuissent doi gentil cevalier d'Engleterre, asquels la congnisance vint de la prise (FROISS., Chron. D., p.1400, 702). ...je trouvay (...) ung chevalier de Bretaingne et d'amont, lequel s'appelloit messire Guillaume d'Ansenis (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 4).

Un chevalier de + nom d'institution : ...de la bataille je vous en donne le pris, et aussi font tout li cevalier de ma court (FROISS., Chron. D., p.1400, 874). ...li chevalier dou gait (...) se missent en bonne ordenance. (FROISS., Chron. D., p.1400, 376). Quant li estés fut venus et li rois Edouwars d'Engleterre eut tenu sa feste et fait la solennité de Saint Gorge (...) et que messires Guichars d'Angle y fu entrés comme confrères, avoech le roy et ses enfans et les barons d'Engleterre qui se nommoient en confraternité les chevaliers dou bleu ghertier, li dis rois s'avala à Londres en son palais de Westmoustier. (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 34).

Un chevalier de + nom de pers. : Nous sommes chevaliers du roy (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 64). Ce disner fait, messires Gautiers prist congiet au roi ; li rois li donna. Et se departi de Nielle et fu raconvoiiés des cevaliers dou roi a son hostel (FROISS., Chron. D., p.1400, 760). ...ung sien chevalier maistre d'ostel (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 102). Madame, vechi vostre chevalier (FROISS., Chron. D., p.1400, 61).

Peut assumer des fonctions importantes : Messire Symon, vous avez esté tousjours ung chevalier moult notable ens ou royaulme d'Angleterre, et grandement vous ama monseigneur le prince, et avez eu en partie, le duc d'Irlande et vous, le gouvernement du roy. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 34). Quant le roy Richard d'Angleterre qui se tenoit en la marche de Galles sceut la mort de messire Symon Burlé, son chevalier et l'un de ses maistres, qui toujours l'avoit nourry et introduit, si en fut durement courrouciez (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 42). ...il institua ung moult vaillant chevalier et saige homme à estre souverain regard et gardien desdis chastiaulx (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 172).

Éventuellement judiciaires : ...on ot consel en l'oost de la roine que on deliveroit par jugement le conte d'Arondiel et messire Hue le Espensier le viel. Si furent amené en place devant les barons d'Engleterre, liquel furent ordonné pour euls juger. Adont se leva messires Thomas Wage, bons chevaliers sages et courtois, et recorda tous les fais des desus dis et les bailla par escript et tourna en droit ce jugement sus un anciien chevalier qui presens estoit, afin que il raportast sus sa feaulté que faire avoit de tels personnes par jugement et de tels fais. (FROISS., Chron. D., p.1400, 86).

Peut vendre ses services comme mercenaire : Or fu consillié (...) que (...) li rois envoiast ses messages et ses lettres deviers messire Jehan de Hainnau et li priast que il le venist veoir et servir, et se pourveist de .Vc. armeures de fier, chevaliers et esquiers, et tout seroient delivret et bien paiiet (FROISS., Chron. D., p.1400, 111).

Doit avoir un certain train de vie et être vêtu conformément à son rang : [L'espion Trimilien, déguisé en vilain, est arrêté et conduit au duc de Gloucester] "...le roy nostre sire (...) m'a envoiet de par decha pour savoir et apprendre des nouvelles !" - "En tel estat ?", dist le duc, Vous n'estes pas venus en estat de preud'omme, mais d'ung traittour et de ung espieu. Se vous voulsissiez avoir sceu des nouvelles, vous deussiez estre venus en estat de chevalier et de preud'omme et avoir aporté lettres de creance ou d'estat (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 56).

A une mesnie : ...chevaliers et escuiers, et leurs maisnies (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 107).

Participe à la vie de cour : ...sus la fin dou disner, entrués que on entendoit a regarder la roine, entrerent dedens la sale tronpes et menestrels qui faisoient lor mestier, et tantos apriés euls, douse chevaliers parés et vestis tous parellement et d'une livrée tres rice. (FROISS., Chron. D., p.1400, 98).

Coordonné avec

écuyer : ...chevalier et esquier joustoient sans euls espargnier (FROISS., Chron. D., p.1400, 66).

baron : ...li baron et chevalier d'Escoce (FROISS., Chron. D., p.1400, 170).

gens d'armes : ...li chevalier hainnuier et les gens d'armes (FROISS., Chron. D., p.1400, 427).

peuple : ...le peuple et les chevaliers et escuiers de la terre de Galles (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 49).

comtes, prélats : ...sur cel estat estoient mandés contes, barons, prelats et chevaliers et chiés et regars des citez et bonnes villes d'Angleterre (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 80).

dame : ...li rois de ses chevaliers, et la roine de ses dames (FROISS., Chron. D., p.1400, 115).

demoiselles et officiers : ...li rois d'Engleterre (...) fist madame sa mere envoiier en .I. castiel et la tenir sans point issir de la pourprise. Et li fist avoir son estat, chevaliers, dames et damoiselles et tous officiers, et rentes et revenues, et bien paiiés de terme en terme. (FROISS., Chron. D., p.1400, 186).

bachelier : ...une grande apertise d'armes (...) que mesires Gautiers de Manni, uns bacelers et chevaliers de la conté de Hainnau, et tousjours vrais et loiaus Englois, fist sus le roiaulme de France (FROISS., Chron. D., p.1400, 302).

Qualifié par

sage et vaillant : ...ung saige homme et vaillant chevalier, messire Symon Burlé (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 49).

apert : Et fu chils Crokars uns de chiaus qui furent armé avoecques les Englois en la bataille des Trente, et fu tous li mieudres de son costé ; et i acquist tel grace que li rois Jehans de France li manda que, se il voloit relenqir les Englois et devenir François, il le feroit chevalier et li donroit fenme et .M. esqus de revenue par an. (FROISS., Chron. D., p.1400, 860).

courtois et preux : ...il estoit courtois chevalier et preux aux armes. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 114).

fort, dur et de grand courage : ...ce furent chevalier fort et dur et de gros menbres et de grant corage. (FROISS., Chron. D., p.1400, 118).

de grande volonté : ...uns jones chevaliers et de grant volenté (FROISS., Chron. D., p.1400, 88).

entreprenant : ...preus et entreprendans chevaliers (FROISS., Chron. D., p.1400, 148).

bon et sans reproche : ...tousjours il avoit esté trouvé bon chevalier que riens ne le reprouchoit, au justement considerer tous ses fais (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 37).

joli, honnorable, bachelereux : Et fu cils sires Espensiers, de son temps et dou mien, li plus jolis chevaliers, li plus courtois, li plus honnourables et amoureus et bacelereus assés qui fust en toute Engleterre, et li plus larges de donner le sien la ou il veoit que il estoit bien emploiiet, et qui mieuls sceut vivre et dou plus biel estat et bien ordonné. (FROISS., Chron. D., p.1400, 108).

aventureux : ...messires Henris de Flandres (...) pour ce temps estoit jones chevaliers et aventureus et qui la voloit monstrer ses apertisses (FROISS., Chron. D., p.1400, 322).

doux, acointable, de grand sens : ...je l'avoie trouvé bien doulx chevalier et acointable et pourveu, à mon samblant, de grand sens. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 41).

gentil : ...le gentil chevalier, messire Richard Burlé, morut (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 42).

gracieux et amoureux : ...messire Jehan Bonne-Lance, gracieulx et amoureulx chevalier, et qui grant couraige avoit de luy avanchier. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 197).

bachelier : ...un sien chevalier baceler (FROISS., Chron. D., p.1400, 108).

A1 humain chevalier lui-même fait chevalier A2 humain, gén. de naissance noble : ...li rois d'Engleterre fist la chevalier nouviel messire Jehan Camdos qui depuis fu si vaillans homs et fist tant de belles proeces et de grans apertisses d'armes (FROISS., Chron. D., p.1400, 334). La fist li dis mesire Lois un sien neveu chevalier, qui se nonmoit l'Aufour d'Espagne. (FROISS., Chron. D., p.1400, 541).

Mais pas nécessairement (ce qui est une manière de l'anoblir) : Et fu chils Crokars uns de chiaus qui furent armé avoecques les Englois en la bataille des Trente, et fu tous li mieudres de son costé ; et i acquist tel grace que li rois Jehans de France li manda que, se il voloit relenqir les Englois et devenir François, il le feroit chevalier et li donroit fenme et .M. esqus de revenue par an. (FROISS., Chron. D., p.1400, 860). ...velà messire Nicolas Branbre qui a esté maire de Londres ung grant temps et que vous fesistes chevalier pour le bel service qu'il vous fist un jour (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 59).

Détails de la cérémonie : [le roi] ...manda son fil, le prinche. On li amena et fu adestrés de quatre chevaliers de son corps (...) Li enfés se engenoulla devant son pere : li rois le prist par la main et le baisa et le fist chevalier, et puis le renvoia en l'ordenance de sa bataille (FROISS., Chron. D., p.1400, 719). ...et furent fait a sa coronation nouviauls chevaliers .CCCC. et .XV., et vellierent le nuit dou Noel, toute la nuit, en l'eglise de l'abeie de Wesmoustier. (FROISS., Chron. D., p.1400, 103).

A2 est nouveau chevalier : Si fu fais nouviaus chevaliers en celle chevaucie li ainsnés filz le signeur de Gommegnies, messires Guillaumes : si retournèrent au soir sans riens faire, fors yaus monstrer ces chapitainnes en leurs garnisons. (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 238).

A1 humain, chevalier lui-même, recrute A2 humain déjà chevalier dans un ordre de chevalerie : ...et feroit li dis rois une ordenance de chevaliers de li et de ses enfans et des plus preus et renonmés d'Engleterre et d'autres pais aussi, qui estoient en son service, et seroient en sonme jusques a quarante, et seroient nonmé li chevalier dou Bleu Gertier, et porteroient tousjours continuelment en lor senestre jambe une ordenance dou Bleu Gertier (FROISS., Chron. D., p.1400, 595).

Empl. à propos de héros de l'antiquité : Apriés, vint Proece resgner en Gresce par le fait de Herqules, de Tezeus, de Jasson et de Acilles et des aultres preus chevaliers (FROISS., Chron. D., p.1400, 38).

II. -

Adj. "Qui a les qualités d'un chevalier, bravoure et agressivité" : Je ne dy mie, ne je ne vueil pas dire que messire Bouchicault ne soit chevalier assez pour faire tel party d'armes ou plus grant comme celles estoient. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 118). ...le filz au duc de Jullers (...) monstroit bien en son venir et en sa jonnesce qu'il seroit chevalier et ameroit les armes (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 173). Le joenne duc de Guerles (...) ja estoit chevalier assez pour courrouchier ses ennemis (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 174).
 

A. -

"Homme d'armes admis dans l'ordre médiéval de la chevalerie" :  Moquerie et irrision De chevalier et champion Est, quant d'armes se fait armer Et s'en fuit sanz u champ entrer (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 3350).

B. -

JEUX "Pièce du jeu d'échecs représentant un chevalier" :  … .I. bel moustier Fundé delez .I. eschequier Où il avoit menus et gros Esches desquiex je vi les ros Et les chevaliers et le roy Qui en menoient grant desroy. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 9175).
 

A. -

ADMIN. Chevalier du guet. "Celui qui commande la garde chargée de la surveillance de nuit d'une ville et le seul, du moins à l'origine, qui monte un cheval" : ...messire Baudes de Vauviller, chevalier du guet (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 352). ...pardevant mons. le prevost, en la presence de noble homme messire Baude de Vauviller, chevalier du guet, et de honorables hommes et sages maistres Jehan Truquan (...) et Robert Le Moine, lieutenant dudit chevalier du guet, fu attaint et amené Guillemin Gueroul (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 521).

B. -

"Homme de naissance noble" : ...il ne fery oncques aucun d'icelx chevalier ou escuïer et filz d'icellui (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 319). ...par devant mons. le prevost, presens nobles hommes et puissans seigneurs messire Robert de Bethune, chevalier, viconte de Meaux ; messire Jehan de Blaisy, chambellan du roy ; messire Guillaume Le Bouteillier, seneschal de Limosin, et messire Beraut du Bois-Rogier, chevaliers (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 183).
 

A. -

[Titre de dignité milit. et de noblesse] "Homme d'armes devenu chevalier par l'adoubement" : Monseigneur Jehan d'Ellencourt, chevalier, sur le service que 7 homme d'armes doivent faire en ceste presente armee (Clos galées Rouen M.-C., t.2, 1341-1342, 49). Savoir faisons que nous, confians à plain du sens, loyauté et diligence de nostre amé et féal chevalier et conseiller messire Pierre de le Zippe, nous ycellui avons fait, ordenné et establi, et par ces présentes faisons, ordonnons et establissons gouverneur de noz villes et chastellenies de Lille, de Douay et d'Orchies (Hist. Lille T., t.1, 1390, 47). De messire François de Haveskerke, chevalier, bailli de Gand, sur ce qu'il puet et pourra devoir à monseigneur à cause des explois de son office (Comptes Etat bourg. M.F., t.3, 1418-1420, 464). ...messire Robinet de Mailly, chevalier, conseillier et chambellan de mondit seigneur et executeur du testament de feu messire Charles Boutery, jadiz chevalier et chambellan de mondit seigneur (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1419, 9).

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Chevalier bachelier. "Simple chevalier" : Nous vous envoions enclose soubz nostre seel la reveue de monseigneur Grard de Stienhuus, chevalier bachelier et d'un autre chevalier bannerele, treze chevaliers bacheliers, six-vins dix et neuf escuiers, douze archers armés et montés, les deux pour homme d'armes, cent piquenars, de sa compagnie estans en la garde et garnison de Courtray (Hist. Lille T., t.2, 1384, 250).

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Chevalier banneret. "Chevalier qui a droit de conduire sous sa bannière carrée, un certain nombre d'hommes d'armes (au moins cinquante hommes)" : Nous vous envoions enclose soubz nostre seel la reveue de monseigneur Grard de Stienhuus, chevalier bachelier et d'un autre chevalier bannerele, treze chevaliers bacheliers, six-vins dix et neuf escuiers, douze archers armés et montés, les deux pour homme d'armes, cent piquenars, de sa compagnie estans en la garde et garnison de Courtray (Hist. Lille T., t.2, 1384, 250). ...les gaiges d'un mois de lui, de 4 chevaliers bannerez, 2 chevaliers bacheliers, 4 escuiers bannerez, 410 escuiers bacheliers, 135 hommes de trait et 4 trompectes, qui font pour tout 511 paies demie, reçuez et passez à monstre à Mascon (Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 1419, 564).

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Chevalier d'honneur. "Noble attaché à une personne de haut rang (roi, reine, prince, princesse)" : ...il a vacquié à estre venu devers mondit seigneur par son ordonnance et commandement en la ville d'Arras, auquel lieu mondit seigneur l'avoit mandé pour emprendre le service de chevalier d'onneur et maistre d'ostel de madame la duchesse de Bourgoingne (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1420, 340).

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Chevalier tranchant. "Grand officier de la couronne (c'est le plus notable des serviteurs tranchants, il n'est tenu de servir le roi en salle qu'aux quatre grandes fêtes de l'année)" : Messire Huistasse de Campremy, chevalier tranchant, pour ses droiz et services du jour de Noël qu'il servi le Roy au Bois de Vincennes (Comptes hôtel rois Fr. D.-A., 1380-1381, 17).

B. -

P. anal. [Titre dans une assoc. de métier] : Des batteurs à l'arket. Premiers, leur est acordet que, sur tous forains qui venront de dehors ouvrer en ceste dicte ville, ou cas que chil ne soient de le ville et chitet de Tournay et qui la endroit aroient paiiet les droittures dou dit mestier et fuissent devenut chevalier, le connestable, quiconcques le soient, puissent prendre et avoir d'ore en avant sur cascun, 20 s. d'entrée (Drap. Valenc. E., 1403, 53).
 

"Noble qui a reçu l'ordre de la chevalerie" : Pareillement messire Loys de Culant, chevalier, fu receu à l'office du bailli de Meleun (FAUQ., I, 1417-1420, 43).

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[Morphol.] Chivaler : Il et son noble chivaler En grant deduyt et en grant joie Estoient la (HÉRAUT CHANDOS, Vie Prince Noir T., c.1385, 66).
 

A. -

"Chevalier" : Cellui roy ot a nom Elinas et fu moult puissant et preux chevaliers de sa main. (ARRAS, c.1392-1393, 5). Et avec l'ancien chevalier alerent pluseurs dames et damoiselles de hault estat qui firent bien venant et moult honnourerent la contesse et sa fille (ARRAS, c.1392-1393, 39). Sire, il est bien verité que Hervy de Leon fu ysneaulx chevaliers, courtois et saiges, bien moriginez, et l'ama moult le roy et son nepveu, et usoit le roy moult par son conseil, et estoit Hervy cellui en qui il se fioit le plus. (ARRAS, c.1392-1393, 57). Et mon pere le fery du pommeau de l'espee en la temple grant coup. A ce qu'il estoit fors et aspres chevaliers, et la coiffe d'acier estoit feble et mal seure, et le pommel de l'espee estoit pesant, l'aventure fu telle qu'il le tua tout mort estendu a la terre. (ARRAS, c.1392-1393, 58). Et elle mesmes y vint o foison de dames, damoiselles, chevaliers et escuiers montees et arrees noblement. (ARRAS, c.1392-1393, 77). Et sachiez que moy ne mon frere ne sommes pas venus vous aidier comme soudoyer pour argent, mais pour droit et raison soustenir, et aussi que tous chevaliers doivent aidier les vefves, les orphelins et les pucelles en leur droit gardant. (ARRAS, c.1392-1393, 166). Mais il y ot de moult preudommes chevaliers qui moult avoient amé le roy et amoient la pucelle, sa fille (ARRAS, c.1392-1393, 181). Lors vindrent les quatre chevaliers qui gouvernoient les gens d'armes et les arbalestriers (ARRAS, c.1392-1393, 193). Et commanda la forteresse a un chevalier du pays qui moult estoit vaillant homme et preudhoms. Et lui commanda sur sa vie de gouverner la loyaument et tenir justice. (ARRAS, c.1392-1393, 205). Et tantost appercoit un chevalier armé de toutes pieces, l'escu au col et la lance sur fautre, et monté sur un grant coursier liart, et monstre bien semblant de homme fort et courageux et plain de grant chevalerie (ARRAS, c.1392-1393, 299).

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Chevalier de + subst.

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[Pour indiquer son origine] : Et la tout chevalier de noble lignie qui y vouldront venir [au château] veillier la sourveille et la veille et le jour XXVe de juing, sans sommeillier (ARRAS, c.1392-1393, 13). Et pour lors estoit venus de Chippre un chevalier de Poictou qui estoit du lignage de ceulx du Tors (ARRAS, c.1392-1393, 212). Et celle dame avoit un esparvier, ou tout chevalier de noble sang qui le povoit veillier IIJ. jours et IIJ. nuys, sans dormir, elle s'apparissoit a eulx, et avoient un don de elle (ARRAS, c.1392-1393, 302).

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[Pour indiquer son appartenance] : Lors commenca la jouste forte. Bien le fist le conte de Poictiers et le conte de Forestz et les Poictevins. Mais les chevaliers de l'espousee fesoient merveilles d'abatre chevaulx et chevaliers par terre. (ARRAS, c.1392-1393, 40). ...car ly anciens chevaliers, qui estoit de la mesgnie Melusigne, gouvernoit tout le fait Remondin. (ARRAS, c.1392-1393, 51). Je sui un des chevaliers du fort de la Montaigne Noire. (ARRAS, c.1392-1393, 103). ...atant esvous venus deux chevaliers de la duchié de Lucembourc qui apportoient a Anthoine lettres (ARRAS, c.1392-1393, 193). Par les dens Dieu, je n'y menray seulement que dix chevaliers de mon hostel pour moy tenir compaignie, non pas pour aide que j'en veulle avoir contre lui, mais pour moy acompaignier pour honneur. (ARRAS, c.1392-1393, 240).

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[Pour dire ses qualités] : ...cellui Gieffroy est chevalier de hault et puissant affaire, et si est terriblement crueulx. Il fait trop durement a doubter. (ARRAS, c.1392-1393, 207).

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[Apposé à un nom] : Et a un filz chevalier, aussi aagié comme est mon filz ainsné. (ARRAS, c.1392-1393, 54). Sire chevalier, je vous accorde vostre requeste, puis que cy ne puis savoir ce que je desire. Je vous acompaigneray voulentiers a la court du roy. (ARRAS, c.1392-1393, 54).

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Freres chevaliers. V. frere

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Subst. + de chevalier

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Compagnie de chevaliers : Remondin appresta son erre et prist congié de Melusigne, et se party a moult noble compaignie de chevaliers et d'escuiers, le nombre de bien deux cens gentilz hommes. (ARRAS, c.1392-1393, 51).

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(Faire) contenance de chevalier : Mais non pour tant trait l'espee et fait bien contenance de chevalier qui petit ressoingne son ennemy. (ARRAS, c.1392-1393, 63).

B. -

[Pour devenir chevalier]

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Faire qqn chevalier : ...ly contes de Poittiers tint une grant feste pour un filz qu'il avoit, qu'il voult faire chevalier (...). Ly contes Emeris manda moult noble baronnie pour l'amour de la chevalerie de son filz. (ARRAS, c.1392-1393, 16). La feste fu moult grant, et furent faiz pluseurs chevaliers nouveaulx pour l'amour de Bertrand, le filz au conte de Poittiers, qui fut, la journee, fait nouveaulx chevaliers. Et fut la fait chevalier ly ainsnez filz au conte de Forez. (ARRAS, c.1392-1393, 16).

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Faire qqn chevalier de sa main. V. main

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Faire qqn chevalier de son espee. V. espee

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[Formule prononcée au cours de l'adoubement] : Lors ot le roy grant joye (...) et print l'espee par la poingnie que Uriiens lui tendoit et lui donna la collee en disant : Ou nom de Dieu, chevalier soiez, qui vous ottroit amendement. Et puis lui baille l'espee. (ARRAS, c.1392-1393, 119).

C. -

"Chevalier (dans un tournoi)" : Atant esvous venir Remondin, monté sur un riche destrier liart, que sa dame lui ot tramis, et fut tout couvert de blanc, cheval et harnoiz. Du premier poindre qu'il fist dessus les rens, il abaty le conte de Forests, son frere ; et fist tant qu'il n'y ot chevalier d'un lez ne de l'autre, qui ne le reffusast. Ly contes de Poictiers s'esmerveilla moult qui ce chevalier estoit. Si joint l'escu au pitz et s'en vint vers lui, lance baissiee. Mais Remondin, qui bien le congnut, s'en tourne d'autre part, et assiet sur un chevalier de Poictou (ARRAS, c.1392-1393, 40). Tant fist Remondin, celle journee, que chascuns disoit que le chevalier aux blanches armes avoit ferjoustee la feste. (ARRAS, c.1392-1393, 40). Lors veissiez chevaliers venir sur les rens, et commencierent les joustes moult belles. Mais sachiez qu'il n'y ot chevalier qui se peust tenir a Anthoine ne a Regnault. (ARRAS, c.1392-1393, 191).
 

"Animal fabuleux ; hippocampe (?)" : Le cheualier de mer qui en latin est appellé ytoion est vng monstre en la mer qui en sa premiere partye est en fourme d'un cheualier armé et a la teste comme armé d'un heaume et est grant et a la pel dure et ferme (Best. hérald. H.E., c.1435-1450, 495).

REM. Syntagme non att. par les dict.
 

"Femme de chevalier" : BERTHE. Ne vous chaut ; il sera encore Un temps que bien li meriray [à votre fille], Qu'une chevaliére en feray. (Mir. Berthe, c.1373, 169).