-

Argent est bonne compagnie V. argent

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Avec bonne compagnie fait il bon joie mener : Chantons donques a chiere lie, Sanz plus debatre ne tenser : Avec bonne compaingnie fait il bon joye mener. (DESCH., Oeuvres R., t.7, c.1370-1407, 192).

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C'est soulas à un desolé d'avoir compagnie V. soulas

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D'amies et d'amant est plaisant compagnie : La parolent d'amours anbedoy li enfant Et vont canchons et lais d'amours notefiant. Ne vous puis pas aler tous leurs fais racontant, Mais bien leur est aviz yluec a leur samblant Qu'i ne leur yroit pas en .VII. ans anoiant. Pour che dist et c'es voirs : d'amies et d'amant Est plaisant compaignie. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 206).

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[Moralité de la fable De la Chieuvre, la Brebiz, la Genice et du Lyon qui s'entre encompagnerent.] Ferme amour et grande seigneurie ne s'entrefont point compagnie : ...qui se compare a gregneur de luy, il luy en meschet de leger pour ce que le plus fort veult tous jours avoir le droit et retenir le millour tous jours par devers luy ; le foible ne luy ose contredire, ne peukt aussi. Ferme amour et grant seigneurie Ne s'entrefont point compagnie (Ysopet III B., c.1400-1500, 388).

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Il fait bon avoir compagnie : On dit qu'il fait bon avoir compaignie, Mais en mains cas s'en pass'on de legier ; Uns glous la fuit quant il a gloutonnie, Tout seulz vouldroit sa viande mangier.Hons en grace vouldroit estrangier, Sanz compaignon estre, et demourer seulx. Compaignie vouldroit bien uns tigneux, Et homs blasmez, pour un qu'ilz fussent troy. Ne sçay comment gens dorment deux par deux : En tous temps fait bon couchier a par soy. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 300).

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Il n'est si belle compagnie qu'il ne convienne départir V. départir

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La compagnie du pauvre sage vaut mieux que celle du riche ignorant : Et dit [Sedechius philosophe] que la compaignie du pouvre sage vault mieulx que celle du riche ignorant et que par sont acquises humilité, bonne voulentén pitié et privacion des pechiez (GUILL. TIGNONV., Ditz moraulx philos. E., a.1402, 910).

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Manger sans compagnie est vie de bête V. manger

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Mauvaise compagnie fait les bons pervertir : Qui ensuit bonnes gens legierement se retourne a bien. Par bonne compaignie le mauvais se corrige. Mauvaise compaignie encline a pechié. Mauvaise compaignie fait les bons pervertir. (LEGRAND, Archil. Sophie B., c.1400, 125).

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Onques mauvais des bons n'aima la compagnie V. mauvais

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[Moralité de la fable De la Femme qui se maria à ung larron] Qui mal fait, sa compagnie à nul ne doit plaire : Par ceste exemple nous est moustré que nous devons fouyr les mauvais et haÿr leur compagnie pour ce que nous n'en povons que piz valloir ; et nous doit desplaire de ce que il en est tant. Qui mal fait ou qui mal veult faire Sa comppagnie a nulluy ne doit palire. (Ysopet III B., c.1400-1500, 389).

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Superstition et misère s'entrefont compagnie V. superstition

Rem. Cf. aussi Morawski 406 : Compaignie Dieus la fit et dyaubles la deffit ; 636 : En compaignie ne doit point avoir de maistrise, 1453 : Len doit estre tous pers en compaignie, 1582 : Par compaignie se fait len pendre, 2345 : Telz cuide faire compaignie qui la depiece .
 

"Ensemble des troupes" : ...desconfite Fu la compagnie susdicte. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 238).
 

A. -

"Réunion, groupe de personnes" : Ma filhe, sus, diligenment ; Faictes vous coinde et jolie Pour plaire a la companie. Il vous fault faire une morisque. (Pass. Auv., 1477, 89).

B. -

"Présence auprès de qqn"

-

En/à la compagnie de qqn : Mallegueype, ne dy plus mot ; Vien t'en en noustre compaignie ! Tout temps tu seras noustre amye. (Pass. Auv., 1477, 147). Si ne fut si tart, je t'adffie Qu'on t'eust mis a la companie De Jhesus, et t'eussions fait morir Et encore pour te mieulx punir Ton corps eussions aux chiens donné. (Pass. Auv., 1477, 267).
 

A. -

"Présence (d'une personne auprès de qqn d'autre)"

-

En compagnie de : Et illeques en sa compaingnie [de Jhesucrist] seront les corps de ceulz qui seront salvéz apres la resurrection final. (ORESME, C.M., c.1377, 724).

B. -

"Ensemble de personnes réunies" : Et les mauvais quierent compaignie et genz avecques lesquelz ilz puissent demourer et converser et fuyent eulz meïsmes. (ORESME, E.A., c.1370, 467).

C. -

"Association" : Item, ou il sunt pris de tous ensemble conjointement ou diviseement, si comme selon les ligniés ou lignages et si comme selon les peuples, ce est a dire les parties de la multitude de la cité, et si comme selon les societés ou compaignies siques a tant que le tour soit passé par toutes les civiles personnes de la communité. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 199).

D. -

"Groupe d'hommes" : Jugaire ce est a dire chief d'une compaignie, si comme seroit les maistres des mestiers ou cinquanteniers, etc. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 112).
 

A. -

"Présence auprès d'une personne" : Helas, que fera la pouvre Marie Quant de sont enfent pert la compaignie ? (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 141).

-

Tenir compagnie à qqn : Hasart compains, je te tanré Compaignie, se Mahons me saut ; Je ne doubte ne bas ne haut Que bien ne saiche[s] le passaige. (Jour Jug. R., c.1380-1400, 222). Je les en supplie par exprest Compaignie me veullent tenir. Mes gens aussi pareillement Je meneray avecques moy. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 503).

B. -

"Relation sexuelle"

-

Avoir compagnie avec une femme : Adam, Dieu te mande par moy Qu'avec ta femme ayes compagnye. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 80).

C. -

"Réunion de personnes, société"

-

Prov. : Il n'est si belle compaignie Qu'il ne conviengne departir (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 67). Il nest si belle compagnie Qui ne departe bien le scauez (Myst. st Martin K., a.1500, 235).
 

A. -

"Présence d'une ou plusieurs personnes auprès de qqn"

1.

[Syntagme prép.] Par compagnie : CLOVIS. Alons men sanz plus de demeure ; Je vois devant. DEUXIESME CHEVALIER. Et nous touz vous irons suivant Par compagnie. (Mir. Clov., c.1381, 229).

2.

Loc. verb.

-

Faire compagnie à qqn : Doulxe mére, alons men aussi. Vous trois li ferez compagnie. (Mir. enf. diable, c.1339, 52).

-

Porter compagnie à qqn : PREMIER SERGENT. Et je compagnie porter Vois l'emperére. (Mir. st Panth., 1364, 342).

-

Tenir compagnie à qqn : Dame, je vous requier et pri Que vous li tenez compagnie (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 211).

-

Avoir bonne compagnie de qqn : Vostre monture est ordenée, Dame ; ne vous soussiez mie, Et s'arez bonne compagnie De nous trestouz. (Mir. Clov., c.1381, 222).

B. -

P. méton.

1.

"Ensemble de personnes qui se trouvent habituellement auprès de qqn" : LA DAME. Chier fil, bien puissez vous venir Et toute vostre compagnie ! (Mir. enf. diable, c.1339, 54). Amen, sire, et nous desassemble De la compagnie aux maufez (Mir. ev. arced., c.1341, 107).

2.

"Réunion de personnes qui ont un motif de se trouver ensemble" : LA SERVE. Ores Dieux gart la compagnie ! Bien a point vous truis cy touz deux (Mir. Berthe, c.1373, 166).

C. -

En partic. [En parlant de relations sexuelles] : ...avec le roy pas ne gerray ; Car sa compagnie tant craing Que de paour palis et taing (Mir. Berthe, c.1373, 166). ...aussi me convient laissier Sa compagnie charnelment Se pecher ne vueil (Mir. Berthe, c.1373, 222).

-

Compagnie charnel : ...Amours (...) Mist ces sept flours de vertuz en Marie, Par lesquelles le filz Dieu voult entrer En ses sains flans sanz charnel compagnie (Mir. Berthe, c.1373, 252).

-

Avoir compagnie à/avec qqn : Ne pouez compagnie avoir Avecques elle charnelment, Que vous ne pechez mortelment (Mir. Berthe, c.1373, 222). ...puis lui requis Que compagnie a elle eusse ; Mais pour riens que dire sceusse Ne se voult a moy assentir (Mir. Berthe, c.1373, 245).
 

"Fait d'être auprès de qqn"

A. -

"Personne qui accompagne une autre" : Elle adoncques feist signe a sa compaignie et seur germaine Sapience qu'elle portast la parole pour exposer ce que entre elles, Vertuz, avoyent deliberé et parlamenté ensemble. (GERS., Concept., 1401, 393).

-

Faire compagnie à qqn. "Tenir compagnie à qqn" : - Mon amy, ne vous sourciez de cela, car se vous me faitez bonne compaingnie, je n'en parlerai ja. (Man. lang. G., 1396, 56). ...car je suis alé au premier que je cuidoye estre mieulz ton amy pour les biens que tu luy fais. Il m'a respondu qu'il te feroit compaignie jusques au gibet, mais illec te laisseroit. (GERS., Concept., 1401, 415).

-

La compagnie de qqn. "Présence" : Premierement son ame seroit morte espirituelment, et pour ce layde, deffiguree, puante et non plaisante a toy, Dieu, ne de toy amee, indigne de ta compaignie et de la societé des angels, et digne d'estre separee d'eux pardurablement (GERS., Concept., 1401, 400).

B. -

"Groupe de plusieurs personnes ayant un lien commun" : Belle fut sa compaignie, car d'une part l'avironnoit sa seur Sapience et Verité, Prudence et Entendement, Conseil et Foy - Virtutes intellectuales -, d'autre part Force, Continence, Loyaulté, Justice, Paix, Misericorde, Humilité, Diligence, Largesse et Benignité. (GERS., Concept., 1401, 393). Joye parfaicte n'est point sans parfaicte amour, et parfaicte amour n'est point sans compaignie ; si fault que en la Divinité soit compaignie. Et n'est mie a entendre que ceste compaignie soit telle et ainsy diverse et hors l'une personne de l'autre, comme nous veons les choses corporelles (GERS., Trin., 1402, 168). Elle ot avec soy, comme pour son principal capitaine, Orgueil, le fol presumptueux, traite de Dieu, son droiturier seigneur ; et ne fut pas seul : avec luy estoit la maudicte compaignie de tous les Vices lesquelz je ne pourroye nombrer né que le sablon de la mer. (GERS., Noël, p.1404, 303). Pense en ce que dit est lestat de gloire (...), comme celle compagnie des sains est enluminee de la clarte de dieu. (CIB., p.1451, 189). Toute multitude et compaignie, comme dist Saint Denis, se commence de unité et prend commencement de ce qui est ung. (Somme abr., c.1477-1481, 106).

C. -

"Vie communautaire, souvent organisée" : O la tresbelle entre les femmes puis que tu te ignores et que tu ne te veulx congnoistre va ten, ys de la compaignie des bestes et va derriere apres les tropeaux de tes bestes, tu paistras les boucs. (CIB., p.1451, 199). ...c'est assavoir que les oyseaux domestiques comme paons, poulles, chappons, oyes, canes et semblables comme pigeons, se absenterent de la compagnie des hommes et allerent, suivant chacun son sexe, habiter ès lieux sauvages (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 113 r°).

D. -

"Relation charnelle" : Puis doncques que ainsy a esté la loy faicte par toy souverain juge et droiturier, que toute la lignie de Adam et Eve, descendant par compaignie naturelle d'omme et femme, perdra cest heritage et sera subjette a pechié originel (GERS., Concept., 1401, 398).

-

Avoir compagnie de/à qqn. "Avoir des relations charnelles avec qqn" : La seconde [parole] fut celle qui fist respondre a Nostre Dame qu'elle n'avoit propos de avoir cognoissance ou compaignie de homme charnel : Virum non cognosco. (GERS., Annonc., a.1400, 232). ...avoit une perre, par laquelle il se faisoit invisible touttefois qu'il vouloit, et par icelui eut compagnie à la royne, qui puis fut cause de occire son mari. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 38 v°). ...laquelle Pauline fut deceue par iceulx prebtres, par engin, et fut enfermée en l'église où estoit caché icelui Mundus, et là, faignant que fust le dieu Anubius, eut sa compagnie, qui estoit femme mariée et moult grande et estymée chaste et pudicq (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 75 v°).
 

A. -

"Ensemble d'individus qui accompagnent qqn" : ...comment madame de Savoie vint au devant pour le recueillir avecques sa compaignie et tout le peuple du pays, quelle entree et quel triumphe on y fist. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 159).

-

En compagnie. "Accompagné" : ...et d'iceluy partit en moult belle compaignie pour commencer a passer les Arpes (LA VIGNE, V.N., p.1495, 282).

-

Faire compagnie. "Tenir compagnie" : Faire a Hillaire voys bonne compaignye : Nÿer ne puis que de luy n'aye affaire. (LA VIGNE, S.M., 1496, 354).

B. -

ART MILIT. "Troupe d'hommes" : Et pour l'acompaigner (...), il povoit avoir autour de luy de gens d'entendement expers et de bonne fiance deux mil hommes, tous vaillans et vertueux gendarmes (...). Aussi le roy les voulut eslire et prendre en toutes les autres compaignyes sans riens entrerompre pour renforcer l'advantgarde. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 287).
 

I. -

"Société, fréquentation" : Et pour ce, mon ami, soiez tousjours ferme et veritable et fuiez la compaignie des bourdeurs et des rumoreux, car trop perilleuses gens sont. (LA SALE, J.S., 1456, 46).

-

En compagnie de qqn. "Avec qqn, dans la société de qqn" : Et quant il est a la messe c'est le plus devot, a table le plus honneste, en compaignie des seigneurs et des dames le plus avenant (LA SALE, J.S., 1456, 30).

-

Fuir la compagnie de qqn. "S'abstenir de fréquenter qqn" : Et pour ce, mon ami, soiez tousjours ferme et veritable et fuiez la compaignie des bourdeurs et des rumoreux (LA SALE, J.S., 1456, 46).

-

Suivre la compagnie de qqn. "Fréquenter qqn" : ...suivez la compaignie des bons, oez et retenez leurs parlers (LA SALE, J.S., 1456, 46).

II. -

"Personnes qui en accompagnent une autre ; suite" : Et quant Saintré eust prins congié des dames a l'ostel il va prendre congié de mesdiz Seigneurs qui de tres bonnes parolles chascun lui dist, et lors s'en va atout sa compaignie en son hostel disner. (LA SALE, J.S., 1456, 99).

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Avoir compagnie. "Ne pas être seul"

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Au fig. : ...dont par ainsi ceulx qui estoient seigneurs furent constrains par leur rigeur de avoir compagnie. (LA SALE, Sale D., 1451, 186).

Rem. En l'occurrence, "ne plus être seuls à exercer le pouvoir".

-

Estre d'une compagnie. "Être ensemble" : Et quant a moy, je vous jure ma foy que se ne fussent les grans affaires que j'ay, que nous serions tous d'une compaignie. (LA SALE, J.S., 1456, 202).

-

Faire compagnie. "Accompagner, former une suite" : Et quant Saintré fut descenduz incontinant les roiz d'armes, heraulz, poursuivans, trompectes et menestriers, pour faire honneur et compaignie, furent a messire Anguerrant (LA SALE, J.S., 1456, 112).

III. -

"Groupe d'individus" : Quant Luculus, consulle de Romme, vit que une grant compaignie des Macedones, qui en son ost estoient, s'en alloient aux ennemis pour estre contre lui, incontinent il les syevit en ordonnance de battaille (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 54).

-

En partic.

.

"Groupe d'hommes constituant une unité militaire" : Encores veul et vous commande que quant vous serez grant et que suivrés les tres nobles faiz d'armes, comme les hommes de bien font qui sont es batailles par mer, par terre, corps a corps, ou en compaignies, en rencontres (...) ou autrement, vous n'obliez pas ceste tres sainte beneiçon que Nostre Seigneur dist a Moÿse (LA SALE, J.S., 1456, 41).

.

"Groupe d'individus réunis par la fréquentation" : Et quant il advient que le seigneur ou dame employe son temps en deshonnestes choses et vicieuses, comme sievir vaynes compaignies et excessives despences (...) ce les font tousjours tomber en neccessitez, quant se laissent conduire comme enffans. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 7).

IV. -

"Compagnon, compagne d'une personne de l'autre sexe" : Pour ce que, quant venoit le vendredy, après la mynuit, sa compaignie se levoit de emprès lui et s'en alloit a la royne, et toutes les aultres de leans aussy. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 96).

V. -

Loc. adv. De compagnie. "Ensemble" : ...tous quatre, faites ces armes, aloient de compaignie a Saint Jaques. (LA SALE, J.S., 1456, 144).
 

"Compagnie" : Adonc la prenoit par la main Et faisoit une ranverdie Devant toute la compeingnie Au flajol et au taburel, A tout son sercot de burel. (MACH., D. Lyon, 1342, 213). Or me gart Dieus que je n'encharge Si grant fardel ne si grant charge Com d'aler en vo compagnie, Voire en peril de vostre vie ! (MACH., Voir, 1364, 614).
 

"Groupe humain plus ou moins cohérent et stable, souvent réuni autour d'un personnage dominant, et soudé par un mode de vie, une action, des intérêts communs"

A2 humain fait compagnie à A1 humain. Ne le laisse pas seul : ...ou cas que vous le m'aporterés, je vous ferai de vostre raençon si bonne compagnie que vous vodrés. (FROISS., Chron. D., p.1400, 752).

En cont. mondain

La compagnie de A1 humain. "Les gens qui l'accompagnent, sa suite" : ...a l'endemain il iroient querir la roine d'Engleterre a Buignicourt et son fil et le conte de Qent et toute lor compagnie et les amenroient disner a Bouçain (FROISS., Chron. D., p.1400, 64).

A1 humain vient à (belle) compagnie : ...la roine d'Engleterre et ses fils estoient arivet et venu a belle compagnie de gens d'armes (FROISS., Chron. D., p.1400, 80). Ens es festes de la Pentecouste, vinrent messires Guillaumes de Jullers, fils au marqis de Jullers, et puis fu il dus de Jullers, et messire Thieris de Hainsberghe, qui puis fu conte de Los, a belle route. Et estoient chil doi signeur de la route et compagnie et delivrance de messire Jehan de Hainnau. Li jones rois d'Engleterre, pour mieuls festoiier ces signeurs et toute lor compagnie, tint une grande court au jour de la Trenité, en la maison des Freres Meneurs, la ou ils et madame sa mere estoient logiet. (FROISS., Chron. D., p.1400, 115).

A2 humain est/se tient en la compagnie de A1 humain : En lor compagnie estoit aussi uns chevaliers qui se nonma messire Rogier de Mortemer. (FROISS., Chron. D., p.1400, 50). ...chil chevalier (...) en la compagnie de la roine d'Engleterre estoient venu (FROISS., Chron. D., p.1400, 95). ...la roine Phelippe sa fenme et messires Robers d'Artois (...) toutdis se tenoit en la compagnie dou roi (FROISS., Chron. D., p.1400, 228).

A2 humain fait (bonne) compagnie à A1 humain. "L'accompagne et cherche à lui être agréable" : Or vous voel nonmer auquns des chevaliers qui li fissent compagnie (FROISS., Chron. D., p.1400, 71). ...li rois vint a Evruich (...) et la trouva madame sa mere et grant fuisson des dames dou pais qui li faisoient compagnie. (FROISS., Chron. D., p.1400, 153). Et demorerent ce jour au disner dalés la contesse et messire Jehan de Hainnau, qui leur fist la et ailleurs la milleur compagnie que il peut ; et lor donna deus disners et deus soupers moult solempnes, sus chienq jours que il furent la. (FROISS., Chron. D., p.1400, 249). Encores se dissimuloit ce qu'il pooit li dus de Braibant, quel amour ne compagnie que il fesist ne monstrast au roi d'Engleterre son cousin. (FROISS., Chron. D., p.1400, 297).

A2 humain fait bonne compagnie à A1 humain de A3. "Lui fait un bon arrangement dans l'affaire A3" : ...ou cas que vous le m'aporterés, je vous ferai de vostre raençon si bonne compagnie que vous vodrés. (FROISS., Chron. D., p.1400, 752).

A2 humain se depart de la compagnie de A1 humain : Adont se departi li dis mesires Aghos de lor compagnie, et retraii tous les compagnons de sa carge. (FROISS., Chron. D., p.1400, 627).

La compagnie de A1 et A2 humains se dérompt/se défait : "Ma belle serour, je vous pourverai courtoisement de vostre estat pour vous et pour vostre fil ; et entrués s'avisera vostres maris, ou li amour et la compagnie de li et de ce Hue le Espensier se desrompera". (FROISS., Chron. D., p.1400, 50). ...car tantost aprez disner que nous y eumes chevaulchié ensamble deux lieuves nous venismes sus ung chemin croisiet là où il y avoit deux voies, dont l'une alloit à Tours en Touraine où je tendoie à aller et l'autre à Mailli où il vouloit aler ; à ce chemin se deffist nostre compaignie. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 12).

En cont. amoureux : ...a celle heure, il estoit encores en son lit dalés sen amie qui si belle estoit que a mervelles ; et dist en li levant : "Margerite, je croi bien que nostre conpagnie se desfera, car je n'ai pas chastiel pour moi tenir tant que je fuisse confortés." La damoiselle a ces mos conmença moult tendrement a plorer (FROISS., Chron. D., p.1400, 893). La ducoise Jehane de Braibant (...) estoit vesve de son mari le duc Wincelin de Boesme, qui mors estoit, pour lequel trespas elle avoit perdu bonne compaignie et solacieuse, et en avoit eu grant doleur à son coeur. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 186).

En cont. milit. : ...qant ses gens se meteroient sus les camps, li linages des desus dis se bouteroient en lor compagnie, pour contrevengier lors amis. (FROISS., Chron. D., p.1400, 110). ...s'en vint a l'Escluse en Flandres, et la s'aresta pour oir nouvelles et pour sçavoir se nuls de deça la mer s'aparelloit pour aler oultre par deviers la Sainte Terre de Jherusalem, a la fin que il peuist avoir milleur compagnie. (FROISS., Chron. D., p.1400, 167). Et pooient estre en sa compagnie environ .XVIM. honmes, tous des plus crueuls et envenimés de Flandres (FROISS., Chron. D., p.1400, 177).

Un prisonnier peut faire partie de la compagnie de son vainqueur : Et estoit conme prisonniers en la compagnie dou roi messires Hervis de Lion, et fu amenés en Engleterre (FROISS., Chron. D., p.1400, 593).

A2 humain fait compagnie et service à A1 humain : Encores sans comparison estoit trop plus grans li estas dou roi Phelippe de France, car la estoient quatre rois qui tout li faisoient compagnie et service : li rois de Boesme, li rois de Navare, li rois d'Escoce et li rois de Maiogres. (FROISS., Chron. D., p.1400, 454).

A2 porte compagnie à A1 : Plusieurs fois ilz s'estoient armez et porté compaignie ensamble. (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 188).

A2 fait compagnie d'armes à A1. "Accorde un traitement humain à un adversaire valeureux" : "...Nous nos venderions ançois telement que onques gens assegiés en forterèce ne se vendirent en celle manière. Si vous pri que vous y voelliés regarder et entendre, et nous faites compagnie d'armes : si vous en sarons gré." (FROISS., Chron. L., III, c.1375-1400, 90).

Compagnie peut apparaître comme équivalent de "régiment, armée" : Le second jour apriés vinrent li jones contes Guillaumes de Hainnau et messires Jehans de Hainnau son oncle a grant compagnie et belle de Hainnuiers. Et estoient plus de .Vc. lances, chevaliers et esquiers, et s'en vinrent logier devant Cambrai. Le sissime jour apriés vint li dus Jehans de Braibant, et avoit en sa compagnie bien .IXc. hiaumes. (FROISS., Chron. D., p.1400, 314). Si se armerent et monterent as chevaus, et fissent ouvrir la porte c'on dist Robert et avaler le pont, et se missent sus les camps. En la compagnie des Cambrissiens avoit .I. jone baceler (...) appert honme durement (FROISS., Chron. D., p.1400, 349). Ensi chevauchierent, ce dimence au matin, ces Englois a destre et a senestre, querans les aventures, et ruerent jus par fous et par compagnies moult de François. (FROISS., Chron. D., p.1400, 738).

"Soumise à un capitaine" : Si se departirent en pluiseurs lieus et pluiseurs compagnies, et fisent otant de chapitainnes comme de compagnies. (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 74).

"Reconnaissable à un uniforme" : Et avoient par villes et par casteleries parures senlables pour recongnoistre l'un l'autre ; une compaignie, cotes faissies de gaune et de bleu ; li autres, à une bende de noir sus une cote rouge. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 44).

Mais aussi "groupe organisé non militaire" : ...ces penans desquels je parloie maintenant, aloient de ville en ville et de chité en chité par compagnies et portoient sus lors chiés lons capiaus de fautre, casqune compagnie de une coulour. (FROISS., Chron. D., p.1400, 894).

"Corps franc" : La seconde [raison estoit] pour traire hors dou royaume de France toutes manières de gens d'armes, nommés Compagnes, qui pilloient et destruisoient sans nul title de raison son royaume. (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 83). En ce temps, estoient les Compagnes si grandes en France que on n'en savoit que faire, car les guerres du roy de Navare et de Bretagne estoient fallies. (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 183). Li chevalier de France et d'Arragon, qui se combatoient à ces routes ne l'avoient mies d'avantage, car ces Compagnes estoient et sont gens durement fait et usé d'armes. (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 39).

Ordre de grandeur : Quant il furent là tout venu, Jehans Lions les regarda mout volentiers, car il estoient bien siis mille, et tout bien armés ; si leur dist : "Veci belle compaignie." (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 183).

Gens de Compagnies. "Membres de corps francs" : Il se fist chiés de une route de compaignons que on appeloit les Tart venus, et s'en vinrent en Bourgongne, et là s'asamblèrent grant fuisson de tels routes, Englès, Bretons, Gascons et Allemans, et gens de compaignes de toutes nations. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 156). Et prisent le chemin d'Aginois, et trouvèrent encores sus les camps plus de mil combatans, gens de compagnes et routes, qui les avoient attendu toute le saison en Quersin. (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 227).

Notamment "Membres des Grandes Compagnies, emmenés en Espagne par Duguesclin" : Quant li rois Henris se vei (...) ensi au dessus de toutes ses besongnes (...) si ymagina et jetta son avis, pour son nom exaucier et pour emploiier ces gens de Compagnes qui estoient issu hors de France, que il feroit un voiage sus le roy de Grenade. (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 193).

La compagnie, suj. d'un verbe au plur. : Toute la compagnie monterent sus les camps, en aprochant le bos de Fontenelles. (FROISS., Chron. D., p.1400, 65).

Ordre de chevalerie : En ce temps (...) devisa et ordonna li rois Jehans de France une belle compagnie grande et noble, sus le manière de le Table Reonde qui fu jadis au temps dou roy Artus [c'est l'ordre de l'Etoile, dont Froissart détaille les statuts]. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 126).
 

A. -

[D'une pers.] "Fait d'être auprès d'une personne"

-

Porter compagnie à qqn. "Rester auprès de" :  JUSTICE. ...Aussi ne s'i puet consentir Dame Verite m'amie Qui me porte compaignie (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 1102).

-

[Le suj. et le compl. désignent des personnes de sexe opposé] Avoir compagnie de. "Avoir des relations charnelles avec" :  NATURE À JOSEPH. Et se sage bien estoies, Honte grant en toi aroies Quant celle que tu espousas Et de qui compaingnie n'as Point ëu, voiz qu'a enfanté Et ne sces dont il [éd. (il)] fu engendré. (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 2012).

B. -

"Groupe de personnes partageant des intérêts communs" :  La mena Joseph Marie [à Bethléem], Et la fu tel compaingnie De tant de gent qui la estoit Que trouver il ne peurent toit Où pëussent estre hostelé Que plain ne fust et occupé (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 1812).
 

A. -

"Présence auprès de qqn" : ...tant que pou de disners (...) et aultres telz passetemps, en son hostel et ailleurs, ne feissent jamais sans sa compaignie (C.N.N., c.1456-1467, 24). ...pour ce qu'il est plaisant et gracieux (...) ilz [de jeunes seigneurs] desirerent sa compaignie et luy prierent de venir loger avec eulx (C.N.N., c.1456-1467, 396). Aultre chose ne m'est mestier que compaignie de vous. (C.N.N., c.1456-1467, 517).

-

En la compagnie de. "Avec"

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En la compagnie de qqn : ...se mist au chemin devers elle, en la compaignie de ses espies. (C.N.N., c.1456-1467, 155).

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En la compagnie de qqc. : Notre mary (...) a trouvé deux bons compaignons (...) lesquelz il amaine pour deffaire ce poussin en la compagnie de beau vin de Beaulne (C.N.N., c.1456-1467, 529).

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Amener en (sa) compagnie. "Emmener avec (soi)" : ...en sa compaignie amena son compaignon (C.N.N., c.1456-1467, 4).

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Avoir compagnie

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[Sans compl.] "Ne pas être seul" : - (...) est il point mal content ? - Nenny, dit-elle, puis qu'il a compaignie. Il vous scet tresbon gré que vous m'y avez envoyée. (C.N.N., c.1456-1467, 270).

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Avoir compagnie d'homme. "Avoir des relations charnelles avec un homme" : ...pour recouvrer la santé de madame l'abbesse, il est mestier et de necessité qu'el ait compagnie d'homme (C.N.N., c.1456-1467, 140). Compaignie d'homme ! dit madame ; j'ayme plus cher morir mille foiz (C.N.N., c.1456-1467, 140).

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Avoir compagnie (charnelle) avec un homme. "Avoir des relations charnelles avec un homme" : ...il dit et ordonne qu'il fault que vous aiez compaignie charnelle avecques homme (C.N.N., c.1456-1467, 140). ...je prie a Dieu que ainsi vrayement qu'oncques je n'euz compaignie avecques celuy qui est la dedens enclos, qu'il m'en delivre a joye et a honneur (C.N.N., c.1456-1467, 383).

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Avoir compagnie (charnelle) avec une femme. "Avoir des relations charnelles avec elle" : ...vous aussi pourriez penser que je fusse homme naturel comme ung aultre, ayant puissance d'avoir compaignie avecques femme, et de faire lignée (C.N.N., c.1456-1467, 94). ...elle estoit sienne, et de droit, puisqu'il avoit eu compaignie charnelle avecques elle après la promesse dessus dicte. (C.N.N., c.1456-1467, 417).

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Avoir la compagnie d'une femme. "Entretenir des rapports sexuels avec elle" : ...une fille qui avoit l'epidimie, qui fist mourir troys hommes pour avoir la compaignie d'elle (C.N.N., c.1456-1467, 12).

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Estre en la compagnie d'un homme. "Avoir des rapports sexuels avec lui" : ...ung tel medicin, qui m'a jugée morte, voire si je ne me vouloye abandonner a aucun homme et estre en sa compaignie (C.N.N., c.1456-1467, 142).

-

Faire compagnie à qqn. "Lui tenir compagnie, l'accompagner" : ...ung gentilhomme (...) avoit en son hostel une sienne seur (...) et faisoit compaignie a sa femme, qui beaucop l'amoit et tenoit chere. (C.N.N., c.1456-1467, 357).

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[Avec connotation érotique] : ...le chapellain de leens (...) se vint bouter auprès d'elle pour luy faire compagnie affin qu'elle n'eust paour (C.N.N., c.1456-1467, 333).

-

Tenir compagnie à qqn. "Rester avec lui" : ...ceste bonne femme vint hucher son mary et luy ouvrit l'huys, qui demanda comment on l'avoit la laissé si longuement tenir compagnie aux colons. (C.N.N., c.1456-1467, 510).

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Tenir bonne compagnie à qqn. "L'entretenir de façon agréable" : ...je vous promet par ma foy de vous tenir bonne compaignie (C.N.N., c.1456-1467, 340).

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Tenir compagnie à qqn à faire qqc. "Assister qqn dans qqc." : ...affin que sa chambriere luy tinst compaignie a querir son mary, elle s'en alla en sa chambre pour la faire lever. (C.N.N., c.1456-1467, 367).

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Se trouver dans la compagnie de qqn. "Être à ses côtés" : ...tant et si longuement se trouva en la compaignie d'une belle fille qu'il luy fist le ventre lever. [Avec connotation sexuelle] (C.N.N., c.1456-1467, 145). ...les belles dames et damoiselles se treuvent voluntiers et souvent en la compaignie des gentilz compaignons. (C.N.N., c.1456-1467, 182).

B. -

"Groupe de personnes"

1.

[Groupe limité à deux personnes, mais réunies par un lien]

-

[Mère et fille] : Après ung grand tas d'agyos, se part la compagnie de l'ermite, et vindrent a l'ostel devisant. (C.N.N., c.1456-1467, 101).

-

[Amants] : ...veez bon mary d'arriver, qui trouve la compagnie en besoigne, dont il fut bien esbahy (C.N.N., c.1456-1467, 290). ...assez tost après, la compaignie des vraiz amans s'esveilla, et se despartirent l'un de l'aultre amoureusement. (C.N.N., c.1456-1467, 367). ...assez souffist dire qu'il revint le soir, dont la compaignie, c'est assavoir des deux amans, fut bien esbahie. (C.N.N., c.1456-1467, 435).

2.

[Plusieurs personnes qui constituent un groupe qui entoure ou accompagne qqn] : L'eure vint de partir, et donna la bonne nuyt au bourgois et a sa compaignie (C.N.N., c.1456-1467, 27). ...se misrent au chemin, la belle Katherine et son oncle le bastard, sans aultre compaignie (C.N.N., c.1456-1467, 171). ...on n'oyst pas Dieu tonner en une compaignie ou il fust [À propos d'un homme connu pour sa faconde] (C.N.N., c.1456-1467, 199).
 

A. -

"Fait d'être avec qqn, présence, société de qqn" : Et, sans plus avant parler ou dire de ceste matiere ensamble, se parti, lui qui parle, de la compagnie d'icelle Perrete, et print congié d'elle. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 275).

-

Avoir compagnie charnelle à qqn. V. charnel

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Avoir compagnie charnellement à qqn. V. charnellement

-

En la compagnie de qqn. "Avec qqn" : ...disnans en une hostelerie où il qui parle et plusieurs autres en sa compaignie se logerent (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 547).

B. -

"Ensemble de personnes avec lesquelles on se trouve"

1.

"Société, bande, groupe" : ...tous ceulx de la compoingnie estoient yvres et se combatirent au partir de ladite taverne. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 429). ...souventes fois, ès compaignies où il aloit, il sentoit et enduroit moult d'angoisses, de maladies et espointures qui lui survenoient. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 330).

2.

ART MILIT. "Troupe de gens de guerre, escorte de gens armés" : ...il estoit de nul mestier, maiz estoit gentilhomme, et avoit poursuy et poursuïoit les guerres, et avoit esté ou service et en la compaignie de plusieurs gentilshommes. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 16). ...icelli prisonnier cogneut et confessa que verité est que, au partement des noces messire Guillaume de Namur et de madamoiselle de Harcourt, il, en la compaignie et service dudit seigneur de Haguenonville, se parti de la ville de Paris pour aler avec lui ou pays de Caux (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 366).

-

Grandes compagnies. "Bandes de mercenaires combattant à la solde d'un prince et qui, licenciés et sans ressources, se livrent au pillage et dévastent la France à partir de 1361" : ...et d'illec alerent à Yeppre, et y furent environ deux ans, jusques ad ce que les grans compaignies assemblerent, que sondit maistre et lui vindrent avec eulx en France et en Brie, jusques environ Colemmiers, et furent grant piece ou pays, faisans plusieurs maux comme Angloiz. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 94).

-

À belle compagnie : Auquel qui parle icelli Breton demanda tout haul : Blancpain, queles nouvelles ? Et il qui parle respondi teles parolles : Par ma foy, Breton, les nouvelles sont teles que l'evesque de Poitiers est venu à belle compaignie et a parlé au roy longuement (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 538).
 

"Groupe organisé, association de personnes partageant des intérêts communs" ; en partic. "ordre de chevalerie" : ...plusieurs chevaliers [de l'ordre de la Toison d'or] estoient aléz de vye a trespas. Si y convenoit restablir des autres nouveaux jusques au parfait du nombre et reintegrer la compaignie rompue par convention de chapitre (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 275). ...pareillement ne le vouloient les chevaliers ses freres [dans l'ordre de la Toison d'or] honorer droit cy [le duc d'Alençon] ne condempner pour ce que, s'il l'eussent souffert appeller a l'offrande avec eulx, ce eust semblé vilipendence de la justice du roy (...) et d'autre costé, qui lui eust levé son tableau et non mis en son lieu, il eust semblé qu'on l'eust fait mort ou jugié non digne de la compaignie (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 281).
 

A. -

"Fait d'être avec qqn"

1.

Faire mauvaise compagnie à qqn. "Être méchant avec qqn et lui jouer de mauvais tours" : Dictes à vostre [frere] qu'il garde bien mon bateau, et se garde que je ne le treuve point dedens, car se je lui trouve, je lui feray mauvaise compaignie. (Doc. Poitou G., t.8, 1444, 176). ...ledit suppliant (...) tira oultre son chemin et l'abandonna et laissa à ceulx qui le conduisoient, et s'en ala devant, pensant bien que ceulx qui le menoient lui feroient mauvaise compaignie. (Doc. Poitou G., t.8, 1446, 307).

2.

En partic.

-

Avoir la compagnie (d'une femme). "Avoir commerce charnel avec une femme" : ...ledit Benoist Roy, en un buisson, assez près de l'ostel du père, s'efforça et essaya par deux foiz avoir sa compaignie, mais il ne peut. (Doc. Poitou G., t.12, 1481, 430).

-

Avoir la compagnie (d'une femme) charnellement : ...ledit Bougon estoit alé nuytaument en la maison dudit de Dessoubz le Buy, avoit rompu son huis et entré dedens, pris sa femme à force et eu sa compaignie charnèlement, oultre son gré et à clameur de harou (Ch. VI, D., t.2, 1388, 133).

-

Avoir la compagnie charnelle de qqn : ...Girot et Vilain et Boutevillain distrent a ladicte femme qu'il faloit qu'ilz eussent sa compaignie charnele, dont elle fut refusant, combien qu'elle feust femme toute commune, disant qu'elle estoit affiée audit Boschier. (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1426, 383).

B. -

"Groupe de personnes qui se déplacent avec une autre"

1.

"Ensemble de personnes qui se déplacent avec une autre dont elles sont les subordonnées, train, suite" : ...LJ pièces de fins tiercenez d'Outremer, pour fourrer les robes de madame la Royne (...) et nos dames (...) qui sont de sa compaignie (Comptes argent. rois Fr. D.-A., II, 1342, 26). ...2 draps loncs de Bruxelles, l'un acolé et l'autre marbré violet, baillés au tailleur du Roy, par sa relacion, rendue dessus, pour faire corsès d'esté à chevaucher, fourrés de cendal, pour mondit seigneur et ceulz de sa compaignie (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 86). Et arriva ce lundi à Selles monseigneur le duc d'Alençon, qui ha très grosse compaignie ; et ay aujour d'huy gagné de luy à la paulme une convenance. (Cartul. Laval B., t.3, 1429, 77).

2.

"Ensemble de personnes, généralement armées, qui sont chargées d'accompagner qqn ou qqc." : ...audit de Visen quarante frans pour XXXIIII jours qu'il a vacqué, lui IIIe et trois chevaulx, des le XVIIe jour de fevrier mil quatre cens et dix huit, qu'il partit de Dijon, pour avoir aidier à conduire ung char athelé de VI chevaulx chargié de 6.000 frans jusques à Troies, illec sejourné en actendant seure compaignie (Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 1419, 541).

C. -

ART MILIT. "Groupement de gens d'armes placés sous l'autorité d'un chef (avec unité de responsabilité (recrutement, revue), de paiement et de commandement)"

-

Au sing. : Messire Bertaut Jobelin, commis et député de par le roy nostre seigneur es parties de Costentin pour acheter vivres et garnisons pour la neccessité du Chastel Cornet, sur le fait de l'imposition de 20 s. pour tonnel et sur le fait de l'arriereban, pour ses despenz et des genz de sa compagnie (Clos galées Rouen M.-C., t.2, 1341-1342, 58). ...les gaiges de moy écuier banneret, un chevalier bachelier et neuf vins escuiers de ma compagnie desservis et à desservir aux gaiges du Roy (Cartul. Laval B., t.2, 1411, 400). À messire Gerart, seigneur de La Guiche, chevalier banneret, bailli dudit Mascon, la somme de deux mille cens quatre vins six frans trois gros, en prest et paiement à lui fait sur les gaiges de lui et des gens d'armes et de trait de sa compaignie et soubz son estandart, ou nombre de deux cens quatre vins unze paies demie, receuz et passez à monstre audit lieu de Mascon le VIe jour de septembre l'an mil IIIIc et dix huit par messire Hugues de Lenthenne, gruyer du conté de Bourgoingne, à ce commis de madame la duchesse de Bourgoingne, pour estre demourer en garnison en la ville de Mascon pour la seurté et deffense d'icelle (Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 1419, 567).

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Avoir en sa compagnie : ...la somme de 10000 livres qui deuz estoient à monseigneur le duc pour prest par lui fait comptant au roy nostre sire, pour convertir ou payement des gens d'armes qu'il a de present en sa compaignie et en son service pour la seurté de sa personne à l'encontre des Angloiz, ses anciens enemis, et de plusieurs ambaxades que le roy et mondit seigneur envoyent presentement en plusieurs regions (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1419, 15).

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Sous et en la compagnie de qqn : À Jaquot Pain et Vin, serviteur ou nom de messire Jehan de Bourbon, chevalier, son maistre, la somme de cinquante frans, pour amener et passer à monstre trente hommes d'armes qu'il avoit promis amener soubz et en la compaignie dudit sire de Thoulonjon (Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 1419, 573).

-

Au plur. : ...et aussi ayent iceulx exposans esté pris, et par especial le dit Pierre par pluseurs fois, tant par les compaignies, quant elles furent derrainement à Faie, comme par autres noz ennemis, et mis à teles et excessives raençons que il en sont tous desers, si comme il nous a esté tesmongnié (Doc. Poitou G., t.4, 1370, 81). Et aussi a le dit suppliant esté à plusieurs et diverses foiz à prendre aucuns de noz subgiez, de nuyt et de jour, en leurs hostelz et autrement, et iceulx menez aux logeis et compaignies dont il estoit (Doc. Poitou G., t.8, 1446, 295). ...donnons puissance de faire et faire faire par ses commis et depputez les monstres de nos gens d'armes et de traict, tant de ceulx de la soulde des compaignies des Srs de Pointhièvre, (...) que de ceulx du ban et arrière ban desdits païs d'Anjou, aussi des francs archiers (Roi René vie L., 1468, 328).

D. -

"Association de personnes réunies, sous des statuts communs, pour un but, une oeuvre commune" : Interrogué quelle compaignie de marchandie il y a eue, contraictée et accordée entre ledit Cuer, son maistre, Guillaume de Varye et luy qui parle ; dit et deppose par son serement, que pou de temps après que il qui parle fu marié, il y eut certaine compaignie contraictée et accordée entre eulx, laquelle il a par escript, signée des seings manuels dudit Cuer et Varye, et iceulx Cuer et Varye en doivent avoir autant, signé de sa main. (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 37). Jehan Du Bois, marchant, demourant au Mans, est venu et comparu par devant moy, en l'adjournement que je luy avoye fait bailler pour respondre de ce qu'il povoit devoir à Jacques Cuer et Guillaume de Varye, lequel j'ai interrogué s'il avoit jamais eu compaignie de blefz, draps, ne autres marchandies avec Guillaume de Varye. (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 43). Autre recepte de la revenue des compagnies françoises ordonnées estre cueillies et levées sur le prouffit venant d'icelles compaignies (Comptes Paris V.L.D., t.1, 1455-1456, 843). Autre recepte de la revenue des compagnies françoises ordonnée estre cueillie et levés sur le prouffit venant d'icelles compaignies, c'est assavoir de vingt sols parisis prins sur la compaignie montant jusques à cent livres parisis, et dix sols parisis sur la compaignie passant oultre vingt livres parisis (Comptes Paris M., t.2, 1457-1458, 62). ...afin que tous les dis marchans de nos dites ville et Cité de Franchise aient meilleur voulloir de continuer leur fait de marchandise (...), les avons en oultre affranchiz et exemptéz, affranchissons et exemptons de la compaignie françoise et des hansses de Paris, Rouen, Mante et autres villes (Hist. dr. munic. E., t.1, 1481, 469).
 

I. -

"Présence d'une personne auprès d'une autre afin qu'elle ne reste pas seule" : ...et ne demoura onques en pedagoge ne compagnie d'escoliers (FAUQ., II, 1421-1430, 244).

II. -

"Multitude, foule" : Et lendemain, qui fu Xe jour dudit mois de novembre, à grant compagnie et solempnités acoustumées, fu le corps dudit Roy porté en l'eglise Saint-Denys (FAUQ., II, 1421-1430, 71).

III. -

"Escorte, action d'accompagner" : ...messire Jaques du Chastellier, evesque de Paris, vint en la Chambre de Parlement pour remercier la Court de l'onneur et de la compagnie que on lui avoit fait (FAUQ., II, 1421-1430, 235).

IV. -

"Réunion de gens armés, troupe" : ...le duc de Bourgongne vint et entra à Paris à grant compagnie de gens d'armes. (FAUQ., II, 1421-1430, 326).

-

Gens de compagnie. "Pillards qui vivent en bandes" : Car ils sont excommeniés de sentence de pape, et sont gens de compaignie, et sans adveu (CABARET D'ORV., Chron. Loys de Bourb. C., 1429, 2).

V. -

"Relations sexuelles" : ...ledit Chastellain a fait serement et juré que desormais il n'aura aucune conversacion ne compagnie avec ladicte Marcelle. (FAUQ., I, 1417-1420, 163).
 

A. -

"La compagnie, la présence de qqn" : L'ystoire nous dit que Remondin monta a cheval, et sa dame le mist ou droit chemin de Poictiers et se party de lui. Adont Remondin, qui moult ama sa compaignie, fu moult doulent, car bien voulsist estre tousjours avec celle qui si bon confort lui avoit donné. (ARRAS, c.1392-1393, 27).

-

Faire compagnie à qqn : Sire, ma damoiselle Melusigne d'Albanie se recommande a vous tant qu'elle puet et vous mercie de la haulte honneur que vous faictes a vostre cousin Remondin, et a elle, qui leur venez faire compaignie a leurs espousailles. (ARRAS, c.1392-1393, 38).

-

Tenir compagnie à qqn : Ma fille, seez vous cy emprez moy, car je croy que vous ne me tendrez gueres plus de compaignie. Et celle s'assist tout emplourant, emprès lui. (ARRAS, c.1392-1393, 119).

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En partic. "Escorter" : ...et Melusigne, qui moult fu saige, envoya au devant d'elles l'ancien chevalier qui avoit tenu compaignie au conte. (ARRAS, c.1392-1393, 39).

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S'entretenir compagnie. V. entretenir

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C'est mauvaise compagnie que de tel ou tel. "Il ne fait pas bon fréquenter tel ou tel" : Par mon chief, dist ly roys, c'est mauvaise compaignie que de traitours. Il fait bon fermer l'estable avant que le cheval soit perdu. Sachiez que jamais ne vouldrez occire noble homme en trahison, car je ne mengeray jamais tant que vous serez penduz avec vostre oncle et tous ceulx qui cy ont esté admenez. (ARRAS, c.1392-1393, 74).

B. -

"Ensemble de ceux qui accompagnent qqn"

-

[Un grand personnage, une dame]

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À noble compagnie. "Avec une belle escorte" : Ly contes se met au chemin et o lui sa mere et sa seur et sa baronnie. Et Remondin va devant, entre lui et le conte de Forestz, son frere, a noble compaignie. (ARRAS, c.1392-1393, 37).

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Seul de compagnie. "Seul et sans compagnie" : Et pour tant, m'emerveil je de quel part si belle ne si gracieuse creature que ly corps de vous est, puet estre cy venue, si seule de compaignie. (ARRAS, c.1392-1393, 7).

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Compagnie de dames : Lors descend et s'en va avecques ceulx qui le conduisoient vers leur dame moult honnourablement. Ainsi comme je vous dy, convoierent Remondin, faisant moult grant honneur, et tant qu'ilz approucherent d'un moult riche paveillon. Et au pervenir jusqu'a la dame yssy grant compaignie de dames et damoiselles qui furent moult richement abituees. Et se party la dame des autres, et vint a Remondin, et lui dist : Sire, vous soiez ly tres bien venus (ARRAS, c.1392-1393, 30).

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Ceux de la compagnie de qqn : ..et moult honnourerent la contesse et sa fille, et l'enmenerent logier en un paveillon batu a or et a pierres precieuses, si riche que tuit s'esmerveilloient de la richesse du paveillon, et fu la receue a grans sons d'instrumens moult honnourablement. Et tuit cilz de sa compaignie furent tres bien logiez. (ARRAS, c.1392-1393, 39).

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[Un roi] Estre en la compagnie du roi. "Compter parmi les compagnons du roi" : Sire chevaliers, par vostre courtoisie, dictes moy se uns appellez Jossellins de Pont le Leon est point en la compaignie du roy. (ARRAS, c.1392-1393, 55).

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[Un chef d'armée...] "Troupe" : Lors fu Florie moult joyant, et vint a la fenestre et regarde en la mer et voit tant gallees et tant maint grant vaissel qui arrivoient au port, et ot ces trompectes sonner et instrumens de pluseurs sons. Lors fut la pucelle moult liee. Et les barons du pays vindrent au port et bienvieingnerent moult la compaignie, et receurent Guyon moult honnourablement. (ARRAS, c.1392-1393, 143).

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Estre de la compagnie de qqn : Par foy, dist le maistre, je croy que ce sont Sarrasins qui s'en vont au soudant a son siege, et que ceulx que vous avez desconfiz, dont vous nous avez donné les fustes, estoient de leur compaignie, et les ratendoient en celle ysle, et pour certain si estoient ilz. (ARRAS, c.1392-1393, 91).

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À noble compagnie : Lors dreca on les voiles et se firent desancrer et s'empaignent en la mer a moult noble compaignie, pourveziz comme pour la guerre, pour la doubte des paiens. (ARRAS, c.1392-1393, 143).

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Mener une compagnie : Monseigneur, le duc Oste de Baviere si m'envoye par devers vous savoir mon que vous querez en son pays et se vous lui voulez se bien non ; et aussi qui vous estes qui menez si noble compaignie comme je voy cy assemblee, car il scet bien que vous n'alez mie a tel route que vous n'aiez grant affaire. (ARRAS, c.1392-1393, 179).

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Venir en la compagnie de qqn. "Servir sous les ordres de qqn" : Seigneurs, nous sommes tous prests, et avons acointié ce fait a pluseurs gentilz hommes qui s'appareillent de venir en vostre compaignie, et sont tuit desirant de vous servir. (ARRAS, c.1392-1393, 84).

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Estre banni de la compagnie de qqn : Et le lendemain, par matin, après la messe ouye, firent crier les deux freres, sur peine de perdre chevaulx et harnoiz et d'estre banny de leur compaignie, que chascun chevauchast tous armez soubz sa banniere, en belle bataille. (ARRAS, c.1392-1393, 155).

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Compagnie de + subst. : Et lors le duc Oste yssy a belle compaignie de chevaliers et d'escuiers et s'en vint presenter au roy et a Anthoine, lui et ses gens. (ARRAS, c.1392-1393, 179).