C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

http://www.atilf.fr/dmf/definition/tristesse 
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 Article 1/10 
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     TRISTESSE     
FEW XIII-2 tristis
TRISTESSE, subst. fém.
[]
 

-

Il n'est joie sans tristesse V. joie

 

-

Mieux vaut fèves manger en liesse Qu'abondance viande, peureux et en tristesse V. fève

 

-

Grande tristesse abat grande joie : HERODES. ...Malliferas, sans plus parler, Reprent ce chief [celui de Jean Baptiste] ; va le tourner Près de son corps, que ne le voye. Plus ne pourroye cy demourer. Grand tristesse abbat grant joye. (Pass. Auv., 1477, 108).

 

-

Qui sème en larmes de tristesce, il cueillera joie à cent doubles V. semer

 

-

Tel vit en joie qui meurt en grande tristesse V. joie

 

-

Toute joie fine en tristesse V. joie

 

-

Triste ne peut pas bien feindre liesse, ni joyeux, tristesse V. feindre
 

Lexique de proverbes Pierre Cromer

 Article 2/10 
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     TRISTESSE     
FEW XIII-2 tristis
TRISTESSE, subst. fém.
[DÉCT : tristece ]

"Tristesse" : ...ne pourra souffrir ouïr dire mal de lui, n'aura cure que on lui en raporte riens, et le deffendra, car elle comme saige se pensera que du savoir n'auroit fors que tristece et riens n'y gaigneroit. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 55).
 

Pizan Joël Blanchard / Michel Quereuil

 Article 3/10 
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     TRISTESSE     
FEW XIII-2 tristis
TRISTESSE, subst. fém.
[DÉCT : tristece ]

"Tristesse" : De tristesse le cuer me casse (Pass. Auv., 1477, 220).

 

-

Estre en tristesse : Anges, nous freres, Chantons en lïesse Joye es peres, Qui sont en tristesse ; Car es repaires Du Dieu qui ne cesse Va Jehan baptiste. (Pass. Auv., 1477, 101).

 

-

Avoir tristesse de qqc. : Si voulés avoir la lïesse Du rëaulme de paradis, De voz maulx faiz ayés tristesse. Penitence faictes, amis. (Pass. Auv., 1477, 124).

 

-

[En fonction de suj.] : Adieu, mes soulas trestous ! C'est tristesse que m'en maine. (Pass. Auv., 1477, 278).

 

.

Prov. : Grand tristesse abbat grant joye. (Pass. Auv., 1477, 108).
 

Passion d'Auvergne Jean-Loup Ringenbach

 Article 4/10 
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     TRISTESSE     
FEW XIII-2 tristis
TRISTESSE, subst. fém.
[DÉCT : tristece ]

A. -

[À propos d'une chose] "Tristesse (inspirée par qqc.)" : Car il [les incontinens] appetent et desirent delectacion et fuient tristece superhabondanment et oultre raison. (ORESME, E.A.C., c.1370, 396). Item, ce n'est pas possible que ame eust telle vie sanz tristesce et que sa vie fust beneuree, car il convient par neccessité que le mouvement soit o violence se le corps qui est ainsi meu est enclin naturelment a estre meu autrement. (ORESME, C.M., c.1377, 302).

B. -

[À propos d'une pers.] "Tristesse (éprouvée par qqn)" : Item, pour ce que le liberal est bien communicatif en exposant ses peccunes il peut asséz souffrir senz grant tristece que l'en li face injustice en li sustrahant de ses pecunes (ORESME, E.A., c.1370, 236). Car combien que l'en se delicte aucune fois en oïr ou en veoir, toutesvoies, pour le mouvement des esperilz l'en s'en travaille et ennuye et entre l'en en tristece. (ORESME, E.A.C., c.1370, 409).

 

-

Au plur. "Situation entraînant la tristesse (pour une personne)" : Mais pour cause des grans tristeces que l'en soustient en tel fait par plaies et teles choses, celle delectacion est aussi comme evanoye et absorbee et ne la sent l'en pas. (ORESME, E.A., c.1370, 217). Et encor ne funt il [pluseurs] pas ce seulement pour acomplir leurs desirers, mes aucunes foiz pour eviter tristeces. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 92).

 

.

Faire tristesses à qqn : Et se au contraire il vient a un homme beneuré pluseurs grandes males fortunes et adversitéz, il le tribulent et troublent et li font tristeces et si l'empeschent de pluseurs bonnes operacions. (ORESME, E.A., c.1370, 135).

 

.

[Avec compl. déterminatif exprimant la cause de la tristesse] : ...et ainsi est plus grande vertu en ce qui est plus fort et est plus a loer comme soustenir tristeces de plaies et de mort. (ORESME, E.A.C., c.1370, 217).

 

.

Avoir tristesse que : Et quant le mauvais se delite en une chose il a grant tristece que il ne peut ses autres desires acomplir et plus soy deliter (ORESME, E.A.C., c.1370, 468).
 

Oresme Charles Brucker

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     TRISTESSE     
FEW XIII-2 tristis
TRISTESSE, subst. fém.
[DÉCT : tristece ]

"Peine, affliction, tristesse" : Sire, en tristesce et en doulours Vif (Mir. femme roy Port., c.1342, 190). Se tes faulx ydoles (...) lessassez, Et Dieu le vray seul aourassez, Tu, qui es triste et en destresce, Trouvasses joie sanz tristesce (Mir. st Val., c.1367, 160).

 

-

Eau de tristesse. V. eau

 

-

Faire tristesse à qqn. "Être pour qqn cause de peine, de douleur" : Je n'en say (...) c'un seul, Qui mainte tristesce et maint deul Fist au curé en son vivant (Mir. parr., 1356, 20).
 

Miracles Pierre Kunstmann

 Article 6/10 
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     TRISTESSE     
FEW XIII-2 tristis
TRISTESSE, subst. fém.
[DÉCT : tristece ]

"Souffrance morale, peine" : SAINCT MARTIN. Mon treschier pere, trop plus tost que le vent, Honneur mondain bien sçavez qu'il se passe En plusieurs lieux ; tel les a bien souvant, Qui mal a point les possede et compasse. Gloire mondayne joue de passe passe Et est en dueil et tristesse confite ; Et, qui pis vault, quant nostre corps trespasse, Je ne sçay pas que fol honneur proffite. (LA VIGNE, S.M., 1496, 165).
 

La Vigne Annie Bertin

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     TRISTESSE     
FEW XIII-2 tristis
TRISTESSE, subst. fém.
[T-L : tristece ; DÉCT : tristece]

I. -

"État psychologique d'un être triste, affligé" : ...et par ainssy sa grant vertu mua la tristresse des Rommains en joye. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 56).

II. -

"Deuil" : ...toutes [les femmes] laisserent leurs abis et prinrent abis douloureux pour la grant tristresse de leurs maris (...) et celles qui n'avoient nulz amis mors, si prirent elles les abis comme les aultres pour la grant douleur et tristresse de la chose publicque. (LA SALE, Sale D., 1451, 71).
 

La Sale Pierre Demarolle

 Article 8/10 
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     TRISTESSE     
FEW XIII-2 tristis
TRISTESSE, subst. fém.
[DÉCT : tristece ]

A. -

"Tristesse" : ...chanters est nez de leëce De cuer, et plours vient de tristece. (MACH., R. Fort., c.1341, 16). Car se tu yes en grant richesse, Jamais n'avras vraie leësse, Fors peinne, misere et tristesse, Et en doubtance Seras dou perdre, qui trop blesse, Ou l'ardeur aras et l'aspresse D'avarice qui est maistresse De pestilence. (MACH., R. Fort., c.1341, 38). ...il n'est joie en ce monde qui ne soit tristece encontre la parfaite joie que j'ai de ce que Dieus, Amours et Venus ma deesse - qui a oÿ mes prieres, mes complaintes et mes lamentations - ont remis vostre cuer ou il doibt estre et en voie de verité (MACH., Voir, 1364, 778).

 

-

Encheoir en tristesse : S'en sont pluseurs que je voy encheüz En desespoir, en dolour, en tristece Sens reveler ; mès ce sont recreüz En qui constance est subgecte à peresse, Sens à folour et vertu à foiblesse, Qui se plaignent à tort de teste saine, Car nulz ne doit avoir honeur sanz paine. (MACH., App., 1377, 651).

 

-

Estre en tristesse : Mais ceaus qui sont en tristesse, en ardure, En plours, en plains, en dolour sans cesser, Et qui dient qu'Amours leur est si dure Qu'il ne puelent sans morir plus durer, Je ne puis ymaginer Qu'il aimment sans decevance Et qu'en eaus trop ne s'avance Desirs (MACH., R. Fort., c.1341, 72). Et quant joie ne joïr Ne riens qui à joie affiere Ne me deingnent resjoïr, Long ne près, et Amour fiere M'est par son orgueil, Estre doy plus que ne sueil En tristece main et tart, Pour ce que de li me part. (MACH., L. dames, 1377, 99).

 

-

Vivre en tristesse : Mais quant amans en esperence sert, Tres dous Penser le fait cointe et apert, Quant n'est avere S'amour de li donner un chapiau vert. Mais cils qui vit en tristesse dessert Qu'il ait son chief de soucie couvert Triste et amere. Si que je vueil entroublier le mal De tristece, car il me siet trop mal. (MACH., F. am., c.1361, 175). Et s'uns amans dit qu'il vit en tristece Et qu'il languist en paour de sa vie, Quant sa dame est de s'onneur si maistresse Que deshonneur et fole amour renie, Elle ne doit de son plour Avoir pité n'entroïr sa clamour (MACH., L. dames, 1377, 198).

B. -

"Chagrin" : "...Mais vraiement On trouveroit plus tost aligement En vostre mal qu'en mien". - "Sire, et comment ? Dites le moy, et de vo sairement Vous aquitez." - "Moult voulentiers, mais que vous m'escoutez, Et que vo cuer de tristesse gettez, Par quoy toute vostre entente mettez A moy oïr." - "Certes, sire, po me puis resjoïr. Mais j'en feray mon pouoir, sans mentir." (MACH., J. R. Beh., c.1340, 67). Ma chiere dame, à vous mon cuer envoy Qui vous dira les maus que je reçoy, La grant doleur, la tristesse, l'anoy Et le tourment Que liement et humblement conjoy Pour vo gent corps cointe et de bel aroy Que j'aim cent fois plus qu'autre ne que moy, Tres loyaument. (MACH., Bal., 1377, 564). Si n'en puis mais, se je l'aim et tien chier ; Car il n'est maus, tristece ne doulour Qui se peüst en mon cuer herbergier, Eins suis toudis en joie et en baudour ; Nès de penser à sa fine douçeur Preng soustenance et douce norriture, Quand j'aim la flour de toute creature. (MACH., L. dames, 1377, 23). C'est ce pour quoy ma dolour m'est plus dure. Il n'est dolour, desconfors ne tristece, Anuis, grietez ne pensée dolente, Fierté, durté, pointure ne aspresse, N'autre meschief d'amours que je ne sente, Et tant plain, souspir et plour Que mes las cuers est tous noiez en plour. (MACH., L. dames, 1377, 175).
 

Guillaume de Machaut Noël Musso

 Article 9/10 
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     TRISTESSE     
FEW XIII-2 tristis
TRISTESSE, subst. fém.
[DÉCT : tristece ]

"Tristesse" : ...toute la grand triumphe qui en cest hostel souloit comblement abunder est par ce cas abatue et ternye, et en amere et subite tristece a la male heure converty[e]. (C.N.N., c.1456-1467, 32). ...[elle] fut trois jours continuelz tousjours plorant, en la plus grand tristesse de cueur que jamais femme fut. (C.N.N., c.1456-1467, 425).
 

Cent Nouvelles Nouvelles Roger Dubuis

 Article 10/10 
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     TRISTESSE     
FEW XIII-2 tristis
TRISTESSE, subst. fém.
[T-L : tristece ; GDC : tristece ; DÉCT : tristece ; FEW XIII-2, 302b : tristis]

"Tristesse" : Hay, dist il, m'amour, or vous ay je trahie par le faulx enortement de mon frere, et me sui parjurez envers vous. Lors ot tel dueil a son cuer et telle tristece que cuer humain n'en pourroit plus porter. (ARRAS, c.1392-1393, 242).
 

Arras Jocelyne Bernardoff / Jean-Loup Ringenbach

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