"Purifier" : Une autre pierre en son tresor Avoit mon pere riche et fine, Car oncques l'or, que l'en affine, N'autre pierre ne la valu. (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 17).
 

Part. passé en empl. adj. "Pur, délicat" : J'ay fin ypocras affiné Le meilleur qu'oncques fu gousté Pour la languette d'un glouton Faire aler a pourcession (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 266).
 

A. -

"Affiner" : ...tout ainsi que l'argent c'on affine Seroit sur l'or qui vient de noble mine... (Mir. st Sev., 1362, 239).

B. -

Au fig. "Purifier" : Soies (...) Mon refuge, si qu'ains ma fin Faces m'ame si affiner Que, quant ce corps devra finer, Eschiver puist d'enfer l'ombrage (Mir. femme, 1368, 182).

-

Affiner de qqc. : Vous servirez (...) Celle sainte vierge royne (...) Qui fera voz cuers afiner De touz pechiez. (Mir. femme roy Port., c.1342, 201).
 

Empl. trans. "Épurer (un métal) des éléments étrangers" : Et quelle purté fut plus grande a autruy que en ycelluy qui tout estoit getté en l'ardent fournaise de vive amour ? Oncques or ne fut plus affiné ne plus purifié ; par quoy il ot son entendement du tout esclarsy a veoir Dieu (GERS., P. Paul, a.1394, 513).
 

I. -

Empl. trans.

A. -

"Rendre meilleur, rendre parfait" : ...bonté l'affine Et loyal amour la doctrine Avec raison et courtoisie. (MACH., D. verg., a.1340, 16).

B. -

"Rendre plus vif" : Voy que je m'affine Pour ma dame fine Qui onques ne fine De la doleur affiner Qu'en moy s'enracine (MACH., Lays, 1377, 310).

II. -

Empl. pronom. "S'affiner, s'épurer" : Car son plaisant maintieng coy Par desir mon cuer affine, Toute ensement com la mine S'affine en feu (MACH., Lays, 1377, 316).

-

P. métaph. : Si que plus que fins ors s'affine Mes cuers pour amer finement. (MACH., Rond., 1377, 571).

III. -

Part. passé en empl. adj. "Pur, parfait, délicat" : Qu'onques biauté si affinée Ne pot estre sans Pitié née (MACH., D. verg., a.1340, 38). Souffisance m'enrichi Et Plaisance, si Qu'onques creature nee N'ot le cuer si assevi N'a mains de soussi, Ne joie si affinee (MACH., Voir, 1364, 360). Sa bonté pure, affinée (MACH., Ch. bal., 1377, 588). De vraye amour, loyal et affinée, Vous vueil adès honnourer et servir. (MACH., L. dames, 1377, 92).
 

MINES

I. -

Empl. trans. "Purifier une matière en la dégageant de tout élément étranger, épurer" : A Perrin Le Gourmandot, serrurier, la somme de deux frans demi qui deuz lui estoient pour avoir rapareillié une grande chaudiere de la cuisine de madicte dame la duchesse, en laquelle il a mis huit loyens de fer et plusieurs autres estoffes neccessaires pour ladite chaudiere pour affiner le salepestre qui a esté admener de devers mondit seigneur à Dijon (Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 1418, 172). A Arnoulet Rame, maistre de la monnoie de Paris, pour auoir affiné VI marcs d'or (Comptes Lille L., t.1, 1423-1424, 200). J'ay mandé venir vers moy Jehan Vanerot, garde de par le Roy des mines de ce païs de Lyonnais, tant d'argent que de cuyvre, et luy ay fait commandement qu'il me baille par extraict de ses papiers tout l'argent, plomb et cuyvre qui a esté fait et affiné èsdictes mines depuis que Jacques Cuer y a eu droit jusques à présent (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 243). ...actendu que ès diz martinetz avoit certaine quantité de mine fondue qui encores n'estoit affinée, ordonné aus diz Hans frère et Mermet de Fontaines que incontinent et sans délay ilz affinassent lesdictes fondaisons (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 292).

II. -

Inf. subst. "Moment de l'affinage" : Pour faire et forger un grant bacin à barbier, qui fu fait de deux autres viex, de l'argent d'Avignon, qui décheirent à l'affiner de 1 marc 5 onces, et fu rendu ledit bacin pesant 10 mars, et baillé à Poupart, son barbier, pour croissance d'argent 5 onces, et pour façon, c'est assavoir d'affiner et de forger : 6l. 8s. p. (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 125).
 

"Purifier, procéder à l'affinage (d'un métal)" : Il sera dit que l'arrest ou ordenance de la Court de ceans de affiner à la Monnoie du Roy et non ailleurs tendra (FAUQ., III, 1431-1435, 58).