C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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 Article 1/18 
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     FILS     
FEW III filius
FILS, subst. masc.
[ ]
 

-

Celui qui aime son fils l'accoutume de battures V. aimer

 

-

Fils, donc héritier : ...et quant il [le roi] a filz le filz durant le vie du pere en est reputé et censé comme seigneur, et ne luy peult le roy son pere ne aultre abdicquer ou oster ce droit, voire encores s'il le vouloit et consentoit; et quoy que ce soit ne feroit prejudice que a luy, et non mye aux aultres du sang povans venir a la succession. Et est ung mot commun filius ergo heres: il est filz, il s'ensuit doncques que heritier. (JUV. URS., T. crest., c.1446, 56).

 

-

Les fils d'Adam faut tous mourir V. Adam

 

-

Le fils ensuit communément les mauvais parents V. mauvais

 

-

Le fils ne doit faillir au père : Le filz ne doit par vraye nature faillir au pere ; si vous commande et prie que par vous soit vostre pere mis hors du perilleux et mortel dangier en quoy il est par la grant mauvaistié et trayon d'un Sarrasin. (Mabrien V., 1462, 427).

 

-

Le sage fils est la joie de son père et le fils fou la détresse de sa mère : De la leesse du temps present, laquelle l'omme acquiert en enseignant son filz, est dit es Proverbes ou .Xe. chapitre : «Le sage filz esleesse son pere et le filz fol est la destresse de sa mere». (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 161).

 

-

L'honneur du fils est la gloire du père V. honneur

 

-

Marâtre rebelle interdit au père de faire du bien à son fils V. marâtre

 

-

Tel a haï le père, qui aimera le fils V. haïr

 

-

Tel est fils, qui n'est appelé que neveu : Tel est filz, c'est chose bien clere, Qui n'est appelé que nepveu. (ALECIS, Faintes monde P.P., c.1460, 108).
 

Lexique de proverbes Pierre Cromer

 Article 2/18 
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     FILS     
FEW III filius
FILS, subst. masc.
[AND : fiz1 ; DÉCT : fil2 ]

"Fils" : A Aristote le tramist A tout une epistre, ou il mist Que grant joie avoit que les dieux Lui avoient donné un fieux, Mais plus joie en avoit dix tans De ce que né ert en son temps. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 248).
 

Pizan Joël Blanchard / Michel Quereuil

 Article 3/18 
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     FILS     
FEW III filius
FILS, subst. masc.
[AND : fiz1 ; DÉCT : fil2 ]

A. -

[Dans un rapport de filiation]

 

1.

"Fils (par rapport à ses parents)" : N'est ce pas le filz de Josep Et de Marie sa femme ? (Pass. Auv., 1477, 120).

 

-

En appellatif. Mon fils : Dictes moy, mon filz [l. Dictes, mon filz,], Dieu glorieux ! Mon filz, consoulés vostre mere ! (Pass. Auv., 1477, 221).

 

Rem. V. pere.

 

-

En partic. : Je cognoiz qu'il n'est pas manteur ; Jehan baptiste a esté mon filz ! (Pass. Auv., 1477, 114).

 

Rem. Noter l'empl. insolite du passé composé : cette parole est attribuée à l'âme de Zacharie aux limbes, qui était, de son vivant, père de Jean-Baptiste.

 

2.

Fils naturel. "Fils de naissance" : Si tu es filz de Dieu, par grace, Ou naturel - ne chault coment -, A ton pere lieve ta face ! (Pass. Auv., 1477, 218).

 

Rem. Cette réflexion semble faire allusion à l'hérésie de l'évêque espagnol Félix (fin du VIIIe s.), pour qui Jésus n'est fils de Dieu que par adoption, et non par nature.

 

3.

En partic. Fils de Dieu. "Jésus-Christ" : Suivés Jhesus, car il est filz De Dieu le Pere vrayement, Né de vierge sa bas vivant Pour mourir a nous donner vie. (Pass. Auv., 1477, 87).

B. -

P. ext.

 

1.

"Fils adoptif" : O femme [Marie], de Jehan seras mere ! (...) Or doncques pour ton filz le prent ! (Pass. Auv., 1477, 220).

 

-

Fils par grace : Si tu es filz de Dieu, par grace, Ou naturel - ne chault coment -, A ton pere lieve ta face ! (Pass. Auv., 1477, 218).

 

2.

"Gendre"

 

-

En appellatif : [Anne, grand prêtre des Juifs, adressant la parole à Caïphe :] Mon filz, bon seroit, si me semble, Qu'on fist ouster les corps de la (Pass. Auv., 1477, 227).

 

3.

"Membre d'une communauté ethnique" : Les filz de vostre nacïon, En quel virtu font ilz miracle ! Ilz ont guarit maint demoniacles Par l'invocation de mon nom. (Pass. Auv., 1477, 165).
 

Passion d'Auvergne Jean-Loup Ringenbach

 Article 4/18 
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     FILS     
FEW III filius
FILS, subst. masc.
[AND : fiz1 ; DÉCT : fil2 ]

"Fils" : Et presque semblablement dient les docteurs que l'en peust bien dire que le Filz de Dieu est creature, ne fust que par ce l'en pourroit entendre que Il fust pure creature, si comme disoient aucuns heretiques. (ORESME, C.M., c.1377, 270).

 

-

[Sous la forme fil] : Et en ceste maniere Homerus le poëte mettoit que Priamus disoit de son fil Hector que il estoit tresbon et ne sembloit pas enfant ou filz de homme mortel, mais de dieu. (ORESME, E.A., c.1370, 363).
 

Oresme Charles Brucker

 Article 5/18 
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     FILS     
FEW III filius
FILS, subst. masc.
[T-L : fil2 ; GDC : fils ; AND : fiz1 ; DÉCT : fil2 ; FEW III, 521a : filius]

A. -

"Fils (par rapport à ses parents)" : Nous avons bon chemin aler ; Querir alons le filz Marie, Luy et toute ssa compaignie (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 70).

 

-

En partic.

 

.

Fils de femme. "Être humain (en parlant de Jésus, p. oppos. à fils de Dieu "être divin")" : Filz se dist de Dieu de lassus Qu'a Moyse bailla ça jus La loy que tenons a present. De ce voit on tres bien qu'il ment, Car comme nous est filz de femme. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 160).

 

.

[En raison de la nature trinitaire de Dieu, Jésus est considéré à la fois comme père et comme fils de la Vierge Marie] : Or alons prier a la dame, Qui est de li et fille et mére Qu'elle et son fil et son pére Pour son peuple vueille prier (Jour Jug. R., c.1380-1400, 244). A quil me reconforteray ? Car je pers mon filz et mon pere ; J'estoie sa fille et sa mere. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 216). Mon pere, mon fils et mon maistre, Ou est la place imperiale, Ou est la chambre regiale Qui appartient a fil de roy ? (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 27). NOTRE DAME. Conter te vieus la miserere, Filz et pere, Des crestïens et la grant durté (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 91).

 

.

[Titre de Jésus-Christ] Fils de l'homme : O Judas, vecy dure somme : Soubz umbre d'un baiser polu, Tu viens trahir le Filz de l'homme. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 699).

 

-

Fils de Dieu. "Jésus-Christ" : ...veés yci Celly qui se fait fil de dieu (OUDIN, St Genis M.S., c.1490, 65).

 

.

[Dans la formule du signe de croix] : En la forme de saint[e] Eglise, Mes chers amis, je vous baptise Ou nom du pere et du filx Et aussy du saint Esperit. (Mart. st Pierre st Paul, fragm. Anholt R., c.1480-1500, 186).

 

-

Dieu le fils. "Jésus-Christ" : Car la Trinité proprement (...) Pour humaine redemption (...) Envoya Dieu le filz en terre (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 1).

B. -

Fils en Dieu. "Fils spirituel, partageant la même foi en Dieu" : Clement, nostre chier filz en Dieu, Vous tendrez aprés moy mon lieu. Des maintenant vous y ordene, Et pour Dieu, chier filz, metez paine De faire a Dieu plaisant servise. (Mart. st Pierre st Paul R., c.1430-1440, 134).

C. -

[Comme terme d'insulte]

 

-

Fils de putain : Avant, de par le dyable, avant ! Vous festes bien le pareceulx. A vous conbatre je me veulx. Tyre cella, fis de putaim. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 228). Tens le col, filz de putain folle, Affin que je ne faille mye. (Il frappe.) Vela bien joué d'escharmye ! (Myst. st Laur. S.W., 1499, 283).

 

-

Fils de chien : A ! tr[ic]tre larom, filz de chient Que je suis, je meur de douleur (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 299).
 

Mystères Jean-Loup Ringenbach

 Article 6/18 
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     FILS     
FEW III filius
FILS, subst. masc.
[AND : fiz1 ; DÉCT : fil2 ]

"Fils" : ...j'ay si ma chasté enfrainte, Que d'un fil ay esté ensainte. (Mir. abbeesse, 1340, 96).

 

-

[En apostrophe] : LA DAME. (...) Ja n'avera nom que "biau filz", Pour moy, tant que baptesme ara. (Mir. enf. diable, c.1339, 20). ...Si que, biaux filx Alexis, brief Ens avec moy vous en venrez (Mir. st Alexis, 1382, 301).

 

-

En partic. [En parlant de Jésus] : Bon fait servir et loer La mére au vray roy des roys (...). Fils et mére sanz douter Bon fait servir et loer. (Mir. enf. diable, c.1339, 52). ...la benoite deité Qui contient a la verité Trois personnes, (...) Pére, sains esperiz et fils (Mir. st Sev., 1362, 211).
 

Miracles Pierre Kunstmann

 Article 7/18 
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     FILS     
FEW III filius
FILS, subst. masc.
[T-L : fil ; AND : fiz1 ; DÉCT : fil2 ; FEW III, 521a : filius]

A. -

[Parenté de sang] "Jeune personne de sexe masculin par rapport à un de ses parents" : Question se le filz d'un prestre qui a baptisié une fille puet avoir a mariage celle fille. (Sacr. mar., c.1477-1481, 58).

 

-

Fils masle. "Garçon" : Et en Brabant semblablement une femme qui eut IIII filz masles en une ventrée. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 116 r°).

 

-

[P. oppos. à espirituel] Fils charnel, fils naturel. "Fils par la chair" : Finablement il fault veoir de la fraternité espirituele qui est attendu entre cellui qui est receut et les filz et filles charnelz de son pere espirituel. (Sacr. mar., c.1477-1481, 58). Cognation legale en la seconde espece empesche mariage, tant qu'ilz sont en la puissance du pere, mais par mort ou par emancipation du filz adoptif ou du filz naturel aprez n'empesche pas. (Sacr. mar., c.1477-1481, 60).

B. -

[Rapport équivalent créé par un décret de dr. canon ou civil]

 

-

[Relation de parenté créée par le sacrement du baptême] Fils espirituel : Reste a parler de la compaternité qui est attendue entre le suscipient et recepvant et le receut, id est entre le pere espirituel ou entre la mere espirituele et le filz espirituel. Il fault dire que mariage ne puet estre contrait entre teles personnes, et se ilz se marient, ilz sont a separer. (Sacr. mar., c.1477-1481, 58).

 

-

Fils arroginé : Il y a difference entre cellui qui est arroginé et cellui qui est adopté, car le pere arrogateur est tenu de laisser au filz arroginé [l. arroguué (?)] la quarte partie de tous ses biens par testament (Sacr. mar., c.1477-1481, 60).

 

Rem. V. aussi arroger

 

-

Fils adoptif : Cellui est filz adoptif qui est en la puissance de son pere, et il [...] passe en la puissance de l'adoptant. (Sacr. mar., c.1477-1481, 60). ...mais le pere adopteur n'est tenu de riens laissier au filz adoptif se il ne lui plaist. (Sacr. mar., c.1477-1481, 60).

 

Rem. V. aussi adoptif
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner

 Article 8/18 
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     FILS     
FEW III filius
FILS, subst. masc.
[AND : fiz1 ; DÉCT : fil2 ]

A. -

"Être humain masculin par rapport à ses parents"

 

-

RELIG. "Deuxième personne de la Trinité dans la religion chrétienne" : Pere je suis et Filz sempiternel, Sainct Esperit, Createur eternel (LA VIGNE, S.M., 1496, 208).

B. -

[Terme d'interpellation] : L'ABBE. De tous pechez Jhesus pardon vous face, Beau filz Martin ! (LA VIGNE, S.M., 1496, 359).
 

La Vigne Annie Bertin

 Article 9/18 
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     FILS     
FEW III filius
FILS, subst. masc.
[AND : fiz1 ; DÉCT : fil2 ]

I. -

"Jeune être humain de sexe masculin" : ...sa requeste est raisonnable et honneste, si le ferons tres voluntiers, car je sçay que Monseigneur l'ayme bien, et si est tres gracieux josne filz. (LA SALE, J.S., 1456, 66).

II. -

"Personne du sexe masculin, considérée par rapport à ses parents" : Ou temps du roy Jehan de France, fils aisné du roy Phelippe de Valois (LA SALE, J.S., 1456, 1).

 

-

Au fig. Fils d'école. "Élève, disciple" : ...ces très glorieuses paroles que Aristote, le grant philosophe, escript au grant Alixandre, son filz d'escole (LA SALE, Sale D., 1451, 41).
 

La Sale Pierre Demarolle

 Article 10/18 
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     FILS     
FEW III filius
FIL, subst. masc.
[AND : fiz1 ; DÉCT : fil2 ]

"Fils" : ...Comment nuls ne fait son devoir, Comment chascuns quiert decevoir Son proisme ; car je ne voy pere, Fil, ne fille, ne suer, ne frere, Mere, marrastre, ne cousine, Tante, oncle, voisin, ne voisine, Mari, mouillier, amy, n'amie Que li uns l'autre ne cunchie... (MACH., J. R. Nav., 1349, 139). ...il les fist geter Dedens le lac sans arrester, Et leurs femmes, leurs fils, leurs filles. (MACH., C. ami, 1357, 45). Mais li dous dieus [Morphée], Qui lez lui ot mil filles et mil fieus, Trop vanitez et songes tieus et quieus, De bien, de mal, de joies et de dieus, Si se retourne Dedens son lit... (MACH., F. am., c.1361, 165). Jupiter la vit belle et gente, S'i mist si son cuer et s'entente Et tant la requist et pria Que s'amour pas ne li nia. Un fil en ot de grant renon Qui fu appellez Dardanon. (MACH., F. am., c.1361, 212). "...Pour quoy me tollez vous mes chiens, Que j'ay norri et qui sont miens ?" Moult de choses dist en son ire, Aussi comme s'il vosist dire Au conte de Triple : "Par m'ame, Pas n'estes fils de preude fame." De parler po se refrengny, Et à son pere s'en plaingny. (MACH., P. Alex., p.1369, 257).

 

-

En appellatif : Et quant ses peres l'entendoit Il dist : "Fils, chaloir ne t'en doit ; Et certes il ne m'en chausist Se personne qui le vausist Enmenast tes chiens et le mien ; Mais gens sont qui ne valent rien, Gens de niant et garsonnaille..." (MACH., P. Alex., p.1369, 257).

 

.

[Dans la bouche du pape] : ...Et je croy bien que Dieux vous aimme, Car il le vous a bien moustré En lieus où vous avez esté, Si que, fieux, je vous vueil reprendre Et, en vous reprenant, aprendre Que c'est si mauvaise racine De vivre en pechie de hayne, Que bien jamais ne fructifie... (MACH., P. Alex., p.1369, 237). Li sires de Lesparre est cy Qui a le cuer teint et nercy Pour ce que trop vous a meffait. Si amendera son meffait A vostre gré et à mon dit ; Et, biaus fils, vous savez qu'on dit, Et toute raison s'i acorde, De pecheur misericorde. (MACH., P. Alex., p.1369, 238).

 

-

RELIG.

 

.

Li Fils. "La deuxième personne de la Trinité" : ...Qui par douce pité, Par vraie humilité Nous ha tous respité, Quant en toy, douce rose, Prist nostre humanité Li Fils par amité. (MACH., Lays, 1377, 409). Et pour ce di que cil troy De no foy Te firent droit fondement, Quant li Filz se mist en toy. Car j'en voy Parfait le Vieil Testament Et fait le Saint Sacrement. (MACH., Lays, 1377, 410).

 

.

Li Fils (de) Dieu. "Jésus-Christ" : ...Conçut vierge, sans violence, Porta vierge, sans desplaisence, Enfanta vierge, sans grevence, Le Fil Dieu qui prist no samblance Pour nous tous geter de misere. (MACH., Lays, 1377, 407). ...Le bel, le bon, le sage, Qui Fils de Dieu le Pere estoit, Qui consentoit Et qui voloit Que fourme et char humeinne aroit Et qu'il morroit... (MACH., Lays, 1377, 409).
 

Guillaume de Machaut Noël Musso

 Article 11/18 
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     FILS     
FEW III filius
FILS, subst. masc.
[AND : fiz1 ; DÉCT : fil2 ]

"Enfant de sexe masculin" : Li premier message (...) parlèrent au roi à grant loisir, en yaux mout humiliant et recommandant le roi de Navare, et en priant que ses deux fieux il lui volsist renvoiier. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 55). Et les veoit li rois volentiers et prendoit a le fois grant plaisance ou jone Edouwart, car il estoit biaus fils et rians, et s'esbatoit li rois, qui estoit son oncle, en ses joneces. (FROISS., Chron. D., p.1400, 50).

Sans relation à des parents particuliers : Et en menèrent par manière de servage pluiseurs chevaliers et escuiers et gens d'armes, des biaux enfans, fils et filles, et grant fuison. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 70). Et n'espousèrent pas lors, car li fils et la fille estoient pour le tamps mout jone, mais les convenances dou perseverer avant ou mariage furent prisses. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 196).

A1, père ou mère, a A2, un fils : ...la contesse de Montfort, qui bien avoit coer d'onme et de lion, aloit trop fort au devant et avoit un petit fil del eage de sept ans, que on nonmoit Jehan, moult biel enfant (FROISS., Chron. D., p.1400, 501).

A2 est fils à A1 : ...Carles de Boesme, fils au roi de Boesme (FROISS., Chron. D., p.1400, 243). "Je sui Yewains, fiulz au prince Aymon de Galles." (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 48).

A2 est le fils de A1 : ...li roiaulmes de France est de si noble condition que il ne doit ne puet par succession venir ne descendre a fumelle, ne par consequent, a fil de fumelle. (FROISS., Chron. D., p.1400, 46). Li rois d'Engleterre et ses fiulz li dus de Lancastre, et pluiseur de leur conseil, estoient assés avisé et enfourmé de ceste armée. (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 158).

En apostrophe : La roine Issabiel, qui mieuls amoit messire Rogier que le conte de Qent, ne l'escusa aultrement que elle dist : "Ce poroit bien estre, biaus fils. On ne scet en qui avoir fiance aujourd'ui..." (FROISS., Chron. D., p.1400, 183). Par ma foy, Guillaume et biau filz, vous estes ung fol (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 177).
 

Froissart Jacqueline Picoche

 Article 12/18 
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     FILS     
FEW III filius
FILS, subst. masc.
[T-L : fil2 ; GDC : fils ; AND : fiz1 ; DÉCT : fil2 ; FEW III, 521a : filius ; TLF VIII, 895b : fils]

A. -

[Dans un rapport de filiation, ascendance directe] "Personne de sexe masculin par rapport à un de ses parents" : JÉSUS. Qui plus de moi aimme pere, Fil ou fille, parent, mere (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 6084). Le pere le fil regarda (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 671).

 

-

En appellatif : He douls fils, a toi parler veulh (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 6427). Fil, dist le pere, bien est voir Que quanque doiz et puez devoir Je le doi et y sui tenu (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 10729).

 

-

RELIG. [En tant que créature de Dieu] : RAISON AU PÈLERIN. Dieu est ton pere et tu son fil, Ne cuides pas que soient fil À Thomas de Deguileville, Quar onques n'out ne fil ne fille Qui fust de tel conditïon Ne de si noble natïon. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 5963).

B. -

RELIG.

 

1.

"Deuxième personne de la Trinité, Jésus-Christ" : Diex le filz a pr[i]s [ms. apres] livree De vermeil bien tainturee En son sanc et sa mort dure. (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 10832).

 

2.

Au plur. Fils Adam. "Les hommes déchus par le péché originel" : Si ques bonne chose seroit (...) Quë aucuns a l'ourle infernal Ou sont les fils Adam aval Actendans leur redempcion Alassen[t] [ms. Alassens] sans tardacion Pour parler a eux et dire Quë il semble que no sire Leur veille aidier prochainement (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 9894).
 

Pèlerinages de Guillaume de Digulleville Béatrice Stumpf

 Article 13/18 
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     FILS     
FEW III filius
FILS, subst. masc.
[AND : fiz1 ; DÉCT : fil2 ]

A. -

"Enfant du sexe masculin" : Il cognoistra ta fille, et d'eulx viendra ung filz (C.N.N., c.1456-1467, 98).

 

-

En partic. [Par rapport à ses parents] : ...il y eut n'a gueres ou pays de Lannoys le filz d'un laboureur (C.N.N., c.1456-1467, 324). Aucuns qui la estoient sceurent bien que c'estoit le pere et le filz. (C.N.N., c.1456-1467, 325). ...sa mere, non pensant que son fils deust dire ce qu'il dist, luy dit... (C.N.N., c.1456-1467, 413).

B. -

"Jeune garçon" : ...entre aultres ses serviteurs avoit ung clerc habile et diligent et bien escripvant, qui tresbeau filz estoit (C.N.N., c.1456-1467, 91). En la dicte conté nagueres avoit ung jeune filz orphenin (C.N.N., c.1456-1467, 131). ...entre aultres ses clercs [le procureur] avoit ung tresbeau filz et gentil compaignon (C.N.N., c.1456-1467, 150).

 

-

[Empl. avec le poss. ou l'adj. bon : terme d'affection] : Ne plorez plus, mon filz, respond le maistre, et si me dictes qu'il vous fault (C.N.N., c.1456-1467, 93). ...dit le pere : va, va, tu es bon filz. (C.N.N., c.1456-1467, 413).

C. -

Beau fils

 

1.

[Chaque terme conservant sa valeur propre] "Fils" : ...[sa mère] le baisa plus de cinquante foiz, et ne cessoit de loer Dieu qu'il leur avoit rendu leur beau filz [Retour du fils prodigue] (C.N.N., c.1456-1467, 324).

 

2.

[Valeur de syntagme] "Gendre" : ...[elle] luy taste son poux, et son corps, et son chef, et puis dit a son beau filz... [Une mère au chevet de sa fille malade] (C.N.N., c.1456-1467, 135).
 

Cent Nouvelles Nouvelles Roger Dubuis

 Article 14/18 
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     FILS     
FEW III filius
FILS, subst. masc.
[T-L : fil2 ; GDC : fils ; AND : fiz1 ; DÉCT : fil2 ; FEW III, 521a : filius ; TLF VIII, 895b : fils]

A. -

"Descendant direct, enfant de sexe masculin par rapport à son père et sa mère" : ...il qui parle est né du clos du Coutentin, assez prez de Valongnes, filz d'icellui Damiglet de bas et d'une femme née de Cotentin (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 55). ...[il] congneut et par serement qu'il est nez de la ville de Clisson, en Bretaigne, fils d'un homme de labour (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 31).

B. -

Petit fils. "Jeune enfant de sexe masculin" : ...un petit filz appellé Jehannin, paige et varlet d'icelle geole, vint parler à elle en la prison où elle estoit oudit Chastellet (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 342). ...il qui parle, ensamble un petit filz de l'aage de VIIJ ou IX ans, nommé Jehannin, demourant oudit hostel, estoient alez en l'estable aus chevaulx dudit hostel pour les appareillier (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 378).

C. -

RELIG. "Deuxième personne de la Trinité, Jésus-Christ" : Ou nom du Pere, du Fil et du Saint-Esperit. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 329). ...laquele [Marion] lui aprint à dire : Ou nom du Pere, du Filz et du Saint-Esperit (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 281).
 

Registre criminel du Châtelet Bernadette Suty / Monique Haas

 Article 15/18 
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     FILS     
FEW III filius
FILS, subst. masc.
[T-L : fil ; AND : fiz1 ; DÉCT : fil2]

Beau-fils. V. beau
 

Chastellain Martine Moulin

 Article 16/18 
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     FILS     
FEW III filius
FILS, subst. masc.
[T-L : fil ; GDC : fils ; AND : fiz1 ; DÉCT : fil2 ; FEW III, 521a : filius ; TLF VIII, 895b : fils]

RELIG. Fils de l'Eglise. "Fidèle, membre de l'Église, qui regarde celle-ci comme sa mère spirituelle (qualification quelquefois donnée au roi de France)" : ...ses prédécesseurs roys de France ont esté espéciauls et dévost fils de l'Esglise (Ch. VI, D., t.1, 1380, 4).
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

 Article 17/18 
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     FILS     
FEW III filius
FILS, subst. masc.
[AND : fiz1 ; DÉCT : fil2 ]

"Être humain de sexe masculin considéré par rapport à sa filiation" : ...Jehanin des Champs, filz de feu maistre Giles des Champs, nagaires bailli de Meaulx (FAUQ., II, 1421-1430, 27).
 

Baye-Fauquembergue Denis Lalande

 Article 18/18 
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     FILS     
FEW III filius
FILS, subst. masc.
[T-L : fil2 ; GDC : fils ; AND : fiz1 ; DÉCT : fil2 ; FEW III, 521a : filius]

A. -

"Fils" : Le roy Elinas n'estoit pas pour lors au lieu, mais son filz Mataquas y estoit (ARRAS, c.1392-1393, 9). Après ce que la feste fu departie, Melusigne, qui estoit moult enceinte, porta son terme, et, au plaisir de Dieu, elle enfanta un filz masle (ARRAS, c.1392-1393, 47). Mais assez brief le desconfirez, et seront le pere et le filz condempnez a estre penduz. (ARRAS, c.1392-1393, 51). Et trois jours devant la feste, par la grace du Saint Esperit, la royne accoucha d'un moult beau filz. (ARRAS, c.1392-1393, 140). Et fut traittié le mariage de son filz Eudes a la fille du conte de la Marche. (ARRAS, c.1392-1393, 145). Duchesse, pensez de vous et de vostre fruit ; et, se Dieux donne par sa grace que ce soit un filz, si le faictes baptisier, et vueil qu'il soit nommez Bertran. (ARRAS, c.1392-1393, 174). Et toutesfoiz je vueil bien que vous sachiez qui je sui ne qui fu mon pere, afin que vous ne reprouvez pas a mes enfans qu'ilz soient filz de mauvaise mere, ne de serpente, ne de faee, car je suiz fille au roy Elinas d'Albanie et a la royne Presine, sa femme, et sommes IIJ. seurs qui avons esté durement predestinees et en griefz penitances. (ARRAS, c.1392-1393, 259).

 

-

Fils de/à qqn : ...Jehan, filz de roy de France, duc de Berry et d'Ouvergne, conte de Poictou et d'Ouvergne (ARRAS, c.1392-1393, 1). ...pour l'amour de Bertrand, le filz au conte de Poittiers (ARRAS, c.1392-1393, 16).

 

.

Le fils de Dieu. "Jésus" : ...je vous supply, en l'onneur de la glorieuse souffrance Jhesucrist et en l'onneur du saint glorieux pardon que le vray Filz de Dieu fist a Marie Magdalaine, que vous me veulliez pardonner ce meffait (ARRAS, c.1392-1393, 257).

 

-

[En apostrophe] : Il [Mataquas] s'en vint devers le roy son pere, et lui dit : Ma dame la royne Presine, vostre femme, vous a apporté les trois plus belles filles qui oncques feussent veues. Sire, venez les veoir. Ly roys Elinas, a qui il ne souvenoit de la promesse qu'il avoit fait a Presine, sa femme, dist : Beau filz, si feray je. Et s'en vint despourveuement et entra en la chambre ou Presine baignoit ses trois filles. (ARRAS, c.1392-1393, 9).

 

-

Avoir un fils : Et ou temps que cellui Remondin povoit avoir de XIIIJ. à XV. ans, ly contes de Poittiers tint une grant feste pour un filz qu'il avoit, qu'il voult faire chevalier. Et n'avoit plus de filz, et avoit une fille moult belle, la quelle fu nommee Blanche, et ly filz fu nommez Bertrans. (ARRAS, c.1392-1393, 16). Et a un filz chevalier, aussi aagié comme est mon filz ainsné. (ARRAS, c.1392-1393, 54).

 

-

Fils aisné : Et manda lors au conte de Forestz qu'il venist a sa feste, et admenast trois de ses filz ainsnez (ARRAS, c.1392-1393, 16). Et fut la fait chevalier ly ainsnez filz au conte de Forez. (ARRAS, c.1392-1393, 16).

 

-

Premier fils. V. premier

 

-

Fils mainsné. "Benjamin" : Et vueil que Thierry, nostre mainsné filz, soit sire de Partenay, de Wavent, de Meurvent et de toutes les appendences de la terre jusques au port de la Rochelle. (ARRAS, c.1392-1393, 258).

 

-

[Terme d'injure] Fils à putain. V. putain

B. -

[En parlant d'un sanglier] Fils de truie : ...ly porcs ne doubtoit riens, mais rendoit estal tel qu'il n'y ot si hardy chien qui l'osast actendre, ne sy hardy veneur qui l'osast enferrer. Lors vindrent chevaliers et escuiers, mais il n'y ot si hardy qui osast mettre pié a terre pour l'enferrer. Lors vint le conte, qui s'escrie a haulte voix : Comment ! Cilz filz de truye nous esbahira il tous ? Quant Remondin ouy son oncle, si ot grant vergoingne, et sault du courcier a terre, l'espie ou poing, et s'en vint vistement devers le porc, et le fiert en l'escu, de grant ayr. (ARRAS, c.1392-1393, 18).
 

Arras Jocelyne Bernardoff / Jean-Loup Ringenbach

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