Ciel cristallin. "L'avant-dernière des sphères célestes" : Le ciel cristalin est cy sus, Et encore tout par dessus Le hault ciel est, ou sont les sains Et les angelz qui sont encains De gloire (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 88).
 

"Transparent comme le cristal" : ...car selon les docteurs, elle [ceste eaue] est aussi comme glacie et engelee, et pour ce il le appellent le ciel glacial ou cristallin. (ORESME, C.M., c.1377, 722).
 

"Transparent comme le cristal"

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ASTR. Ciel cristallin. "Chacun des cieux transparents et concentriques qui, suivant Ptolémée, enveloppent la terre au delà des cercles des planètes" (LITTRÉ) : Apres ce je vy ung enfant Si bel, si grant qu'il ne sembloit Qu'au ciel cristallin advenoit Son chief dont je fus esbahy (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 237). ...[c]y se tire le ciel cristalin (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 4).

Rem. Cf. J. Blanchard, Bibl. Hum. Renaiss. 50, 1993, 298.
 

MÉD. Humeur cristalline. "Le cristallin de l'oeil" : ...il reçoit l'espece de la chose visible qui va jusques a l'umeur cristalline ou est la premiere mutacion des couleurs (GORDON, Prat., c.1450-1500, III, 1). ...et les appelle on nerfz obtiques par lesquelz passe la vertu visible animale tant qu'il s'espandent par tout l'oel jusques a l'umeur cristalline et enaprés la vertu ou l'esperit visible animal se multiplie par dedens jusques a la superficie de l'oeul et adonc il reçoit l'espece de la chose visible (GORDON, Prat., c.1450-1500, III, 1). La tierce [tunique] naist du nerf obtique et de la partie du dedans est dicte retina et celle du dehors sus la humeur cristaline est dicte aranea. (PANIS, Guidon, 1478, tr.I, doct.2, chap.2). Entre la pellicule dicte cornee et l'uvee et auchuneffoys entre l'uvee et la teyle aranee entre l'umeur cristalin et albugeneum qui est tout ung (PREVOST, Cir. Guill. Salicet, 1492, I, 10).
 

"Qui est transparent comme le cristal"

A. -

MÉD. Humeur cristalline. V. humeur

B. -

ASTR. Sphère cristalline, ciel cristallin. "Neuvième sphère du ciel, celle qui contient les eaux, située en dessous de l'empyrée, sphère du feu et séjour de Dieu, et au-dessus des huit sphères qui portent les planètes et les étoiles fixes" : Pour ceste cause fu ceste .IXe. espere des anciens en grec appelle aplanos, c'est a dire sans erreur. (...) Les autres aussy l'appellent l'espere cristaline ou le ciel cristalin non pas pour ce qu'il soit de dure matiere et solide comme cristal, maiz pour sa luminosité et sa grant transparance et uniformité. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 11).

Rem. Le système de Ptolémée comporte deux cieux cristallins. V. aussi ciel.
 

A. -

"Fait en cristal" : Plus y avoit de toutes manieres d'ouvrayges, tant de terre de Venise que d'autres lieux (...), une grant, riche besongne qui valloient mieulx tant les choses cristallines que les autres choses faictes de voirres que de chose de terre de vingt mille ducatz (LA VIGNE, V.N., p.1495, 263).

B. -

"Qui a la sonorité pure du cristal" : Puis Silvanus ses cristalins cantiques Qui pas ne sont ruïneux ne acatiques En ung theatre me fait consolider (LA VIGNE, S.M., 1496, 140).
 

"Cristal" : Aussi il y avoit du cristallin de Venise, tant en coupes, en bassins, esguieres que autres choses sumptueuses de toutes couleurs ouvrees que c'estoit moult grant chose. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 263).
 

I. -

Adj. [Du ciel qui se trouve au-dessus du firmament et qui est formé par les eaux ; d'apr. la cosmologie biblique, Gen. I, 6-10] "Qui est transparent comme le cristal" :  Terre et enfer dedens enclos [dans un cours d'eau environnant le paradis] Ne me sembloient pas plus gros Quë une boule petite Au regart du circuite Du ciel qui dessous [éd. dess(o)us] moi estoit Et estre de cristal sembloit. Par mi ce haut ciel cristalin Regardant esbahi devin (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 8953).

II. -

Subst. masc. "Ciel cristallin" :  En parlant en tel guise a moi [dit le pèlerin à propos de son ange] Et moi conduisant avec soi Oultre le cristalin me mist Et par tout regarder me fist. La vi je si tresgrant clarte Que chaoir ne puet en pense. (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 9037).