HIST. ROMAINE [D'une pers.] "Personne qui se présente vêtue de blanc à une élection pour briguer une fonction" (synon. blanchi, candidé) : ...si que tu ne peussez savoir entre les quelz tu le deussez trouver, ou entre les dis homez qui tenoyent les comices dont il estoit l’uns, ou entre les blans [trad. lat. candidatus] qui demandoyent cele digneté (BERS., III.35, c.1354-1359, ms. Paris, B.N.F., nouv. acq. fr. 27401, f° 231b).
 

-

Blanc est qui se frotte au mannier "meunier" V. mannier

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L'art fait du blanc le noir et du mensonge le vrai V. art

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Il n'est si rouge qui n'ait une tache de blanc V. rouge

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Les blancs chapeaux couvrent les noires têtes V. chapeau

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Mieux vaut noir pain fraindre et manger qu'étrange blanc querre à danger. V. pain

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Une vache noire engendre bien un veau blanc V. vache
 

"Blanc" : Mantel de soye blanc, sanz tache, A queue trainant, d'une atache Liee au col, j'oz (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 36).
 

I. -

Adj. "Blanc" : Je croy que veez cy de son sang. Je ne scey s'il est rouge ou blanc ; Ma main en est toute molhee. (Pass. Auv., 1477, 231).

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Vin blanc : Ayons des viandes les melheurs Et vins rouges, blans et clarés. (Pass. Auv., 1477, 88).

II. -

Subst. masc. "Petite pièce d'argent qui vaut cinq deniers"

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Au fig. "Coup" : Veez la deux blancs pour l'offerende Et ung patac pour la taverne ! (Pass. Auv., 1477, 189).

Rem. V. patac.
 

I. -

Adj. [D'une chose] "De couleur blanche" : Et a ceuls qui ont une maladie es yex appellee obtalmie les choses qui ne sont pas blanches leur semblent blanches. (ORESME, E.A., c.1370, 502).

II. -

Subst. masc. "Couleur blanche" : Car entre blanc et noir qui sont couleurs contraires sont pluseurs couleurs moiennes. (ORESME, C.M., c.1377, 700).
 

"Blanc"

-

[Avec un terme de compar.]

.

Blanc comme neige. V. neige

.

Aussi blanc qu'une fee : J'ay la char tendre que rousée Et aussy blanche qu'une fée, Je suis en droit point et en fleur. A tous je suis habandonnée. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 117).

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En partic.

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Vin blanc : J'ay bon vin blanc et bon vermeil, Vin de Poitou et vin françois, Et j'ay bon vin sarrazinois, Vin de Rin et vin de Gascongne Vin d'Orlians, vin de Bourgongne, J'ay tres bon vin de Romenie D'Allemaigne et de Lombardie Vin bastart et bon Mouscadet Qu'on doit boire a petit godet (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 266). L'on y boit du vin blanc Et vermeil à deux sols le pot. (Myst. ste Barbe P., 1493, 11).

.

Baston blanc. V. baston

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Fievre blanche. V. fievre "Mal d'amour"

.

Blanc manger. "Préparation culinaire à base de viande ou de poisson et d'amandes pilées" : Il fauldra largement boucter Cuyre de boilly et rosti, De blant mangier, pastez aussy De hasteriaulz et de luannes. (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 65).

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Loc.

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Dire blanc ou noir. "Dire une chose ou son contraire" : Sus mes cheualiers tost allons A la court du Roy pour scauoir Sil en dira blanc ou noir Ne nulle chose qui deplaise. (Myst. st Martin K., a.1500, 188).

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Armé à blanc. "Revêtu d'une armure d'acier" ou "Qui n'a sur ses armes aucune marque ou armoirie distincte" : Et apres ce, toutes trompetes, clairons, tant des François comme des Anglois, trompilleront. Puis apres, vient Gaquet tout armé a blanc, deux hommes apres luy. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 314).

Rem. D'apr. LA CURNE, s.v. blanc, l'absence de marque distinctive sur les armes d'un chevalier était "un usage consacré parmi ceux qui ne vouloient prendre des armoiries qu'après des faits éclatans dont la nature devoit déterminer les pièces qui entreroient dans leurs blasons". Cela pourrait convenir à la situation décrite dans l'ex. ci-dessus, où deux jeunes Gascons, désireux d'acquérir louange et gloire par un fait d'armes, décident de défier deux Anglais dans un combat à outrance.
 

MONN. "Petite pièce de monnaie en argent d'une valeur de cinq deniers"

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[Comme expression d'une valeur minimale] : Le païs ne valoit ung blanc Si le passage ne fust franc. (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 187).

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[Comme expression d'une faible dimension] : Pour ce est il que nous voulons Qu'il ait tous les piez decopez, Affin qu'en soyons destrapez Et que Adrien soit batuz, Confuz, mutilez et rompuz De gros marteaux, sus une enclume, A bras tourner, sans faulte aucune, Tant qu'il soit mis en fins morceaux Et em piece ; qu'il n'y ait peaux Entiere du large d'ung blanc (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 150).
 

A. -

"Blanc" : Je vous donrray a grant foison Rost et pastez, poisson, blanc pain, Et de bon vin de Saint Pourçain (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 242).

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P. méton. "Aux armes blanches" : Se le blanc chevalier revient A la bataille... (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 62).

B. -

"Pièce de monnaie" : Tien, pour Dieu soit ; tien, tien et tien. Allez : chascun un blanc avez. Prier Dieu pour moy bien devez (Mir. march. juif, c.1377, 176).
 

Blanc des yeux. "Blanc des yeux" : ...se en dormant le blanc des yeux est apparent et les paupieres renversees, c'est tres malvaiz signe et mortel. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 95).
 

I. -

Adj.

A. -

Au propre. "Blanc"

1.

[D'une plante] : ...sandaulx, blans et rouges (LA HAYE, P. peste, 1426, 144). ...blanche storace (LA HAYE, P. peste, 1426, 144). De blanc encens et myrre clère, (LA HAYE, P. peste, 1426, 147). Item prenez de veen blanc Et de rouge plesant et franc (LA HAYE, P. peste, 1426, 148). De poivre long plaisant et franc, Et aussi de gingembre blanc (LA HAYE, P. peste, 1426, 154). De been la semenche franche, De rouge couleur et de blanche (LA HAYE, P. peste, 1426, 154). Cestui trouva la nature de l'eleborre blanc et noir et de plusieurs autres herbes et gommes. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 19 v°).

2.

[De la peau] "D'une couleur claire, voisine du blanc"

-

[D'un être hum.] : ...la couleur des gens aussi vient dedens eulx selon la nature du païs, sicomme par nature ceulx de Ethiope sont noirs et ceulx d'Alemaigne sont blans par la condicion du pays. (CORBECHON, Couleurs S., 1372, 373). Agiselaus feit devestir tous nuz devant ses chevaliers aucuns de leurs ennemis pour leur monstrer leur belle et blanche couleur, affin que bien semblassent gens femenins, non excercez en peines et en labeur (GERS., Concept., 1401, 417). Jehan, Pierre, Jaques sont homes selon la nature humaine, mais ung chascun est cest homme suppost personnel aiant ung chasun ses qualités comme blanc, noir, palle, malvais, et leur quantité, l'un grant, l'aultre petit, l'un gros, l'aultre menu (Somme abr., c.1477-1481, 148).

-

[D'un animal] : ...il est tenu garder la riviere de Saine touteffoiz que le prince, son ainsné filz, ou son lieutenant, chace en ladicte forest aux bestes rouges, et se le cerf qui sera esmeuté passe ladicte riviere par le circuite de son fief, il est tenu païer LX s. t. ou un beuf blanc. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 93). Le septhiesme [poisson] c'est la plis, poisson commung ayant en l'une des parties du cuir taiches rouges, et a cuir blanc et la bouche torsse. (Rég. santé corps C., 1480, 73). ...tantost après, se apparut le chevalier blanc, armé et monté sur ung cheval blanc et fut en dormant à certain pouvre homme, ouvrier de fer (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 102 v°).

3.

[De la couleur des cheveux] Devenir blanc (par excès de chagrin). : "...c'est ma douleur, c'est ma tristesse," dist Ardant Desir, "qui fait devenir blanche ma vieillece..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 443).

4.

[D'une chose] "Clair" : Ly topas est de couleur jaune comme or tres clers, et en y a de plus blanche couleur. (MANDEVILLE, Lap. M., c.1350-1390, 179). Et ainsi dit on que flambe est blanche et le(s) nues sont (blanches), c'est a dire que elles sont cleres (CORBECHON, Couleurs S., 1372, 369). Et ajoustez un peu de cire, Qui blanche soit, et d'ambre grise (LA HAYE, P. peste, 1426, 149). Est a scavoir, toutevoies que entre les choses congnoissibles les aucunes sont en dessoubz raison, comme celles que nous congnoissons par les sens corporelz comme les choses blanches, noires et verdes, doulces, ameres, dures, moles, les aultres sont prochaines a raison lesquelles nous percepvons moyennant raison (Somme abr., c.1477-1481, 136). [la commecte] ayant queue de XX piez de long, par commune estime assez singuliere, de coulleur soubz blanche, cerullée, moult ardant et, pour ce, lui et les autres astrologiens de Flandres, Almaigne, Bourgoigne et France et tous ceulx des Ytalles l'appellerent sur toutes mauvaise (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 148 r°).

-

Baston blanc. V. baston

-

MÉD. Fleurs blanches. V. fleur2

5.

[D'un aliment ; p. oppos. à ceux de la même espèce qui sont d'une autre couleur] "Qui est d'une couleur claire ou transparent" : ...c'est une eawe qe homme appelle eawe rose ; et ensi est appellee pur ceo qe de roses est elle faite. Et de rouges est elle plus fyne qe des autres ; et, tout soit elle faite de rouges, si est elle en luy meismez clere et blank, et riens ne se resemble la rouge rose, fors qe par l'odour. (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 149).

-

Chair blanche. V. chair

-

Vin blanc. V. vin

6.

"Qui est recouvert de blanc"

-

[D'un être hum.] "Qui est vêtu de blanc" : ...tantost après, se apparut le chevalier blanc, armé et monté sur ung cheval blanc et fut en dormant à certain pouvre homme (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 102 v°).

-

[D'une chose] "Qui est couvert d'une couche blanche, blanchi" : ...semblables sont a la beauté des fiens couvers de noif, ou, comme dit Jhesu Crist, aux sepultures blanches et paintes (GERS., Concept., 1401, 416).

7.

HÉRALD. [Des armes] "D'argent" : [Le discours s'adresse au duc de Gênes et à son peuple :] Et qui plus est, a ce que vous fuss[i]ez tousjours victorieux il vous octroya ses armes blanches a une croix toute tainte de son sang precieux, voire pour defendre et multiplier la foy de mon Pere encontre les mescreans. [Le blason de la ville de Gênes est d'argent à la croix de gueules] (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 300).

Rem. Le blanc ne fait pas partie des couleurs hérald. proprement dites mais pour représenter les deux métaux (or et argent), le lang. hérald. médiév. désigne parfois l'or par les mots jaune, sor ou safrin, et l'argent fréquemment par le mot blanc ; cf. M. Pastoureau, Traité d'hérald., 1979, 101 et 110.

B. -

Au fig.

1.

[Blanc comme symbole] "Pur, innocent" : Mais helas ! je fais doubte que pluseurs de nous ne ressemblent a la corneille qui se baigne souvent, et ja pourtant ne devient blanche. Ainsy pluseurs viennent a la parole de Dieu, laquelle est dicte pour laver l'ame et la faire blanche par pureté, et plaisant a Dieu, mais ilz s'en partent souvent ainsy noirs comme par avant ou plus. (GERS., Concept., 1401, 427).

2.

[En tant qu'expr. d'une anton.] Blanc et noir : Mais de present et de long temps en vostre mer les vens sont bestournez et de blanc en noir le temps est derivez (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 301). C'est comme l'enchanteur du dyable qui fait apparoir ce qui n'est pas, dit de blanc noir et de noir blanc, et tourne en folie et frenesie ceulx et celles qui le recoivent, quer il occist Verité (GERS., Annonc., a.1400, 234). Disoit le seigneur blanc, blanc elle disoit, disoit le seigneur noir, noir elle disoit (GERS., Noël, p.1404, 306).

-

Tenir noir, tenir blanc. "Soutenir une chose et son contraire" : ...conme sont lez choses lezquellez dependent de la franche volanté d'onme, laquelle n'est pas determinee, mez est muable et aucune foys tient noir et aultre fois tient blanc, et si est aussi fallible (Songe verg. S., t.1, 1378, 370).

II. -

Subst. masc.

A. -

Blanc (d'une cible). "Partie la plus rapprochée du centre de la cible, but" : ...toutefois, ceulx qui trayent a l'abalestre ne fierent pas toujours le blanc, combien que volentiers le ferroyent et y mettent tres grant paine (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 357). Et pource il n'est pas merveille se l'arbalestier ainsi occupe, comme dit est, parlant moralment, fault a attaindre le blanc. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 336).

Rem. FEW XV-1, 145a : «seit 16. jh».

B. -

"Blanc d'oeuf" : Item, est a noter que l'euf est diversifié en ses parties, car le rouge est de chaleur attrempee, et le blanc est froit et viscieux, difficile a digerer (Rég. santé corps C., 1480, 27).

Rem. FEW XV-1, 145a : «"partie albumineuse" (seit ca. 1262)» ; terme utilisé dans le Nord, contre clair de l'oeuf dans le Sud.

C. -

[Blanc comme symbole positif] : ...à faulte de sçavoir la differance des bons ars et des mauvais et sçavoir aussi separer le vray du faulx, le blanc du noir et le pur de l'impur (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 2 r°).
 

A. -

"Couleur blanche" : ...a couleurs de blanc et violet (LA VIGNE, V.N., p.1495, 287).

B. -

"Monnaie sur laquelle était gravé un mouton" : Il a si bien son temps passé Et vescu si honnestement Que prou de biens il m'a laissé, Sans debvoir ung blanc seulement. (LA VIGNE, S.M., 1496, 520).
 

"De couleur blanche" ; p. ext. "de couleur claire" : Vecy du vin blanc gracïeux, Du clairet qui la soif efface (LA VIGNE, S.M., 1496, 204).
 

"Partie blanche d'une plante, d'un organe, etc."

-

Blanc des yeux. "Portion visible de la sclérotique" : ...les yeulx moult petis et enffossez, desquelz le blanc estoit comme tenné (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 149).
 

"Blanc" : Lors vint Saintré sur son destrier, houssez d'un damas blanc tout brodé a fleurs de ne m'obliez mie (LA SALE, J.S., 1456, 87).

-

Vin blanc. "Vin de couleur jaune plus ou moins prononcée (p. oppos. au vin rouge)" : ...lors fait servir de vin blanc de Beaune, puis du vermoil de trois ou de quatre façons, dont tous en furent servis. (LA SALE, J.S., 1456, 249).
 

I. -

Adj. "Blanc" : Car le droit estat d'innocence Ressamble proprement la table Blanche, polie, qui est able A recevoir, sans nul contraire, Ce qu'on y vuet peindre et pourtraire (MACH., R. Fort., c.1341, 2). Et s'a mis blans gans en ses mains (MACH., J. R. Nav., 1349, 279).

-

[En parlant d'une partie du corps] : Son front estoit Blanc et poli, ne fronce n'i avoit (MACH., J. R. Beh., c.1340, 69). Que deus fossettes En sousriant faisoient ses joettes Qui estoient blanches et vermillettes Pour embelir, et un petit grassettes. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 70). Avoit le sein blanc, dur et haut assis, Poingnant, rondet, et si estoit petis, Selonc le corps, gracieus et faitis. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 71). ...elle avoit blanches mains et lons dois. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 71).

-

Blanc et vermeil : ...son cler vis blanc et vermeil Qui resplendist De biauté plus qu'or en soleil (MACH., R. Fort., c.1341, 46). ...sa face blanche et vermeille, Par juste compas faite a point (MACH., R. Fort., c.1341, 55). ...son vis blanc et vermeil Plus que fleur en brueil (MACH., Lays, 1377, 428).

-

[En parlant d'un animal] : Se vo blanc cheval me prestez. Or faites qu'il soit aprestez. (MACH., D. Aler., a.1349, 316). ...Et si cuidiés en vos courrous C'une blanche brebis soit noire ; Et tout par legierement croire. (MACH., Voir, 1364, 758).

-

[Dans des tours compar. plus ou moins stéréotypés] : Et s'ot l'entrueil Grandet a point, maniere et dous acueil, Mais son attrait et son gent appareil Qui simples fu n'avoit point de pareil ; Et si fu blanche Plus que la noif, quant elle est sus la branche, Sage, loial, courtoise, et de cuer franche (MACH., J. R. Beh., c.1340, 104). Li corbiaus jadis plume blanche Havoit plus que la noif sur branche (MACH., Voir, 1364, 686). ...Brief en li [le corbeau] n'avoit riens de lait, Car il estoit plus blans que lait. (MACH., Voir, 1364, 686). Et [le gerfaut] s'avoit la plume plus blanche Que n'est la noif dessus la branche ; Pour ce l'ama fort et prisa. (MACH., P. Alex., p.1369, 46).

-

[Symbole de pureté] : La blanche espée signefie Purté de cuer et nette vie ; Car cils qui meinne vie pure, Sans mal, sans pechié, sans ordure, Ara l'ame polie et blanche Devant Dieu, plus que noif sus branche (MACH., P. Alex., p.1369, 13).

II. -

Subst. masc. "Couleur blanche" : L'autre est entortillié de vert ; Li autres a son corps couvert De camelin ou de fusteinne, De toile ou d'autre drap de leinne ; L'autre l'est de noir ou de blanc ; L'autre l'est plus rouge que sanc ; Qui de jaune porte une bende ; L'autre porte une houpelande, L'autre un pourpoint, l'autre un lodier. (MACH., C. ami, 1357, 131).

-

[Symbole de joie] : Le noir te moustre en sa couleur Signefiance de douleur, Blanc joie, vert nouveleté, Et le jaune, c'est fausseté. (MACH., R. Fort., c.1341, 69). Car jaune, c'est fausseté, Blanc est joie, vert est nouvelleté, Vermeil ardeur, noir deuil ; mais ne doubt mie Que fin azur loyauté signefie. (MACH., L. dames, 1377, 235).

-

HÉRALD. "Argent" : Saches de vray qu'en tout endroit Ou on descript armes a droit La couleur de pers est clamée Asur, s'elle est a droit nommée, Le rouge gueules, le noir sable, Et le blanc argent ; mais sans fable Je te di qu'on appelle encor Le vert sinople et le jaune or. (MACH., R. Fort., c.1341, 68).
 

A. -

Adj.

-

Qualifie

.

Une toile : Et la avoit entre euls pluisseurs bacelers, liquel avoient casquns un oel couvert d'un petit de blance toille a maniere d'un plastriel, par quoi il n'en peuist veoir. (FROISS., Chron. D., p.1400, 256).

.

Un chaperon (la couleur sert d'uniforme, de signe de reconnaissance) : ...chils d'Artevelle (...) esleva une sexste de compagnons en Gand, que on nonmoit les Blans Caperons, et en fist a tous livree, et estoient bien siis mille et tous les jours mouteplioient ils et portoient volentiers les blans Caperons. (FROISS., Chron. D., p.1400, 270).

.

Des moines, cisterciens vêtus de blanc par opposition aux bénédictins de Cluny, vêtus de noir : [La reine Isabelle rentre en Angleterre avec l'aide de chevaliers du Hainaut qu'il faut loger] ...et leur fu delivré le plus biel et le plus grant fourbours de la ditte chité de Evruich. Et fu delivree a messire Jehan de Hainnau une abbeie de blans monnes pour tenir son estat. (FROISS., Chron. D., p.1400, 115).

.

Un coursier : ...li rois vint de l'eglise au palais, montés sus .I. blanc coursier (FROISS., Chron. D., p.1400, 103).

.

Des bêtes de race ovine : Ces gens d'armes françois aquellierent grant proie (...) et leverent ce jour plus de .XIIM. blances bestes, .M. pors et .Vc. vaces et buefs (FROISS., Chron. D., p.1400, 346).

.

Du vin : [Lors des festivités du retour à Londres de la Reine Isabelle] ...donna ce jour la fontainne, tout au lonc dou jour, par les brocerons, vins blanc et vermel a tous ceuls qui en peurent ou vorrent avoir. (FROISS., Chron. D., p.1400, 93).

.

Une miche (de pain) : Et li pria que il li envoiiast de son vin par sa courtoisie (...) Li sires de Vievi l'en envoiia bien et largement, et trente blances mices avoecq. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 278).

.

De la monnaie (en argent, par opposition à la monnaie d'or) : Encores fu il delivré au mestre d'ostel de messire Jehan de Hainnau grant fuisson de blance monnoie d'Engleterre, pour paiier lors menus frés sus le cemin. (FROISS., Chron. D., p.1400, 105).

-

D'où, empl. substantivé. Un blanc. "Une pièce de monnaie d'argent" : ...il trouva là quatre povres hommes qui veilloient et engelloient de froid. Si luy distrent : Preng à chascun de nous ung blancq si nous laissiez aler chauffer et dormir (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 208).

-

Un blanc de France : ...quiconques apporteroit devant la tente dou roi ung fagot, il aroit ung blanc de France (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 147).

-

Blanc de + compl. de cause : Et, ensi que il venoient, il s'arrestoient et descendoient de leurs chevaus, qui estoient tout blanch de sueur. (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 207).

B. -

Subst. Vêtu de blanc : Quant li rois entra en Tournai, on li fist grant reverence, et che fu raisons, et furent toutes les bonnes gens de la ville vestis de blanc à trois bastons vers d'un lés. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 71).
 

A. -

"De couleur blanche" : ...mais ce n'estoit que ung peu de nege blanche et dure. (C.N.N., c.1456-1467, 128).

B. -

"Propre" : Si les baillerent a blanchir a la chambriere de leur logis ung samedy au soir (...) et les devoient avoir blanches au lendemain (C.N.N., c.1456-1467, 397).

C. -

La blanche Pasques. "Les Rameaux" : Le samedy qui estoit la nuyt de la blanche Pasques, que l'on dit Pasques flories... (C.N.N., c.1456-1467, 512).
 

A. -

"Petite monnaie d'argent" : ...pour ceste grand faulte, je vous condemne a paier dix libres au promoteur, vingt blancs a la fabrice de ceans (C.N.N., c.1456-1467, 532).

B. -

"Objet sans valeur" : Vous estes beste, et ne prise point votre amour ung blanc. (C.N.N., c.1456-1467, 176).
 

I. -

Adj.

A. -

"Blanc" : ...il print et osta à sondit maistre, en sa male (...) un annel d'or ou d'argent, ne scet lequel, sur lequel avoit assis un très groz pelle blanc et fin du groz d'un groz poiz (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 7). ...maistre Jehan Le Mege, demourant à Limoges, et IIIJ ses complices, dont ne scet les noms, mais en y avoit aucuns qui estoient religieulx, vestus de drap rousset et un capulaire blanc (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 180). ...un petit drapelet blant noué, lequel elle muça ou fuerre du lit sur lequel ilz estoient couchiez (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 389).

-

Cire blanche. "Cire vierge, cire naturelle" : ...un pain de cire blanche pesant environ livre et demie (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 75). ...une chauffrete ou lavoir à mains (...) de laquele il a esté trouvé saisi, et aussi de certaine cire blanche, comme de cire concueillie, contenant le gros d'un esteuf ou environ. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 463).

-

[De la monnaie] "D'argent" : ...et avoit deux frans en or, et le residu en autre monnoye blanche. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 236).

B. -

"Qui est de couleur claire"

-

Pain blanc : ...et que eulx [les botereaux] mis en iceulx poz de terre, l'en les gouvernast de mie de pain blanc et de lait de femme (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 325).

-

Vin blanc : Et, après ce, mengierent du pain (...) et burent une choppine de vin blanc à quatre deniers parisis la pinte (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 448).

II. -

Subst. masc.

A. -

"Couleur blanche" : ...avoir mal prins et emblé un cheval de poil gris sur le blanc (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 165).

-

Vestu de blanc : ...ilz se disoient telz [jacobins] et en portoient l'abit, c'est assavoir que ilz estoient vestus de leurs chappes noires, fendues devant, et dessoubz vestuz de blanc. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 464).

B. -

MONN. "Monnaie d'argent de titre variable ; pièce de monnaie" : ...en ycellui lieu copa une bourse de cuir à usage de femme, en laquelle avoit en blans de IIIJ d. piece, IIIJ s., et en tournois et parisis, autres IIIJ s. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 78). ...mès tout l'argent qu'il print en icelui coffre est en la tasse de laquelle il a esté trouvé saisy, en laquelle ont esté trouvez et nombrez en sa presence, en blans neufs de VIIJ d. et de IIIJ d. parr. la piece (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 116).

-

Blanc de deux blans. "Pièce d'argent de la valeur de deux blancs" : ...[il] print de sa femme un blanc de deux blans que il bailla à lui qui parle (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 413).

C. -

DRAP. "Étoffe qui n'a reçu aucune teinture" : ...et estoit ledit compaignon de son hault et de son aage, vestu d'une courte houppelande de blanc doublé d'autre drap et d'un mantel de vert. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 475).
 

Envoyer la lettre blanche à qqn. "Proposer à qqn de faire ses conditions" (G. Roques, R. Ling. rom. 55, 1991, 283) : Lequel chancelier [de France] leur respondit [aux ambassadeurs du duc de Bourgogne] (...) que dés le commencement ledit daulphin eust bien fait de venir et leissier faire son appointement au roy en luy envoyant la lettre blance pour y mettre son plaisir (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 42).

REM. G. Roques, R. Ling. rom. 55, 1991, 283 ajoute : «cf. donner la carte blanche à qn dep. 1549 ds FEW 2, 627a».
 

I. -

Adj. [D'une chose claire, p. oppos. à celles de même espèce qui sont d'une couleur plus foncée]

-

[D'un objet en métal] "Brillant" : ...la despence faicte par lesdiz frères, tant en achactz ou emplecte de harnoiz blanc et de briguandines que ou fait de la boutique levée et drécée en la ville de Bourges par lesdiz frères, et autres despences deppendans de ladicte compaignie (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 653). Pour le change de 1750 l. t. en monnoie blanche à mil escuz d'or à la couronne, que Mesdits Seigneurs ont fait changer pour convertir ou paiement et rachapt de cent escuz d'or de rente (Comptes Paris M., t.2, 1488-1489, 505).

-

[D'un vin] : ...est ordonné sur le pris du vin, que pipe de vin de pineau le meilleur ne sera vendu oultre C. solz et au dessoubz. (...) Item, le pot du meilleur vin claret et blanc, oultre VIII. d. (...) Item, la houle de sel, oultre XX. d. (Doc. Poitou G., t.7, 1422, 381). ...notre seigneur le roy l'avoit mandé à Gardane pour comprer de vendenge et faire de vins de plusieurs couleurs, c'est assavoir : blancs, rouges, cleres et tannés (Comptes roi René A., t.3, 1472, 294).

-

Loc. verb. Estre couché blanc. "Être couché dans des draps blancs" : ...car ainsi le m'avoit-il commandé et que fussent bien festiés, et si ont beu des vins blancs et rouges leurs plaines testes, et si ont estés couchés blanc et mol, et l'ostal estoit bel, net et paré (Comptes roi René A., t.3, 1473, 41).

II. -

Subst. masc.

A. -

"Partie blanche d'une chose"

1.

"Espace réservé dans une pièce d'écriture (où se trouvent des dispositions particulières)" : Je Jehan de Berry, bourgois demourant à Tours, confesse avoir eu et receu de hault et puissant seigneur monseigneur de Craon, (...) par les mains de René du Moussoy, commis à recevoir et lever les pencions de mondit Seigneur, la somme de troys cens livres, contenue au blanc (Archives servit. Louis XI, T., 1477, 23). Le XXIIIIe jour de février, mil CCCC soixante et seize, au lieu de Dôle, monsr le conte de Liney, nommé au blanc de cestes, feist le serment en tel cas appartenant à l'office et estat de gouverneur général des duchié et conté de Bourgongne, dont en icellui blanc est faicte mention (Archives servit. Louis XI, T., 1477, 105).

-

Contenu au blanc : A maistre Guillaume Duboys (...) fut baillé par Jehan Lefranc, viconte d'Orbec, pour le vuidement dicellui, par sa cedulle du VIIIe jour de decembre CCCLXII et veriffiée au dos de Messeigneurs des comptes, qui me mandent le contenu au blanc deduire audit viconte et semblablement tout ce qui me apparoit avoir esté baillé audit bailli et maistre Pierre Dutertre pour la dessus dicte cause (Compte Navarre I.P., 1367-1371, 304). Et au dos de la dicte cédulle est escript ce qui s'ensuit : Paié à moy, Anthoine Noir, sur le contenu au blanc de ceste obligacion pour sire Jacques Cuer, argentier du Roy, la somme de 3.000 escus d'or vielz (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 183).

2.

"Feuille non écrite, au bas de laquelle est apposée une signature, que le signataire confie à une personne pour qu'elle la remplisse elle-même" : A Andrieu de La Vaquerie et Jehan du Chesne, clers de maistre George de La Boede, secretaire de mondit seigneur, la somme de vint cinq escuz dudit pris, pour leur paine et salaire d'avoir minué en papier, grossé en parchemin, et registré en un registre de papier pluseurs grans lettres patentes d'icelui seigneur donnees et faictes en certains blans pour la seurté de certaines villes, renneurs, receveurs et fermiers de Flandres (Comptes Etat bourg. M.F., t.3, 1418-1420, 675). ...et vous envoye des blancs signés de ma main, affin, si bon vous semble, du datte de ceste présente, escrire aucune chose du contenu (Cartul. Laval B., t.3, 1429, 79). ...et avec ce luy monstre ung blanc signé et scellé de luy pour faire obligacion de la somme de trois mil escus envers ledit Jacques Cuer et aussi certaines cédulles, signées de sa main, de certaines briguandines par luy données (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 107). ...autresfoiz en faveur dudit de la Gresve elle avoit fait emplir et escripre, au lieu de Champeigné sur Veude, en ung blanc signé de son feu mary et scellé du seel de ses armes une lettre par François Gilbert (Doc. Poitou G., t.11, 1473, 377).

3.

"Espace blanc dans le milieu d'une cible" : ...pour ung drap paint aux arbalestiers qui tirent au blanc de la bute, avecques cirtains dictez dessoubz, que le roy a faiz, lequel drap a esté refait par deux foiz à l'occasion de ce qu'il n'estoit pas bien à l'appétit du roy (Comptes roi René A., t.1, 1478, 197).

B. -

DRAP. "Drap blanc" : ...un blanc court de Broixelles, à faire pour le corps dudit seigneur, 2 seurcos fourrés de menuvair, une doubleure à mantel, et autres garnemens pour nos joines seigneurs (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 83). ...XXVI aulnes et demie de blanc dont on a doublé lesdittes houppelandes (Comptes Lille L., t.1, 1412, 70). ...3 quartiers de fin blanc dont on a fait ung chapperon pour mondit seigneur (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1419, 84).

C. -

MONN.

1.

"Monnaie de couleur argentée" : Des trésoriers de France, par la main Pierre de Soissons, changeur du trésor du Roy, par lectre de Guillaume Perdrier dessusdit, faicte V jours de janvier, l'an MCCCIIIIxx, comptés par ledit Pierre, en 800 franz d'or, 16 s. p. la pièce, et le demourant en blans, 4 d. p. la pièce. (Comptes hôtel rois Fr. D.-A., 1380-1381, 2). A trois porteurs d'afeustreure, pour avoir aporté 2000 livres tournois en blans de 5 d. t. pièce, de l'ostel dudit receveur en l'ostel dudit Argentier (Comptes argent. rois Fr. D.-A., II, 1387, 265). ...item, pour six arbalestres envoyes audit lieu, au pris de cincq escuz en blans la piece, valent 33 frans 12 solz parisis (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1420, 491).

2.

"Pièce de monnaie" : A Jehan d'Orliens, cordier, demourant à Dijon pour l'achat d'un chable de cheneve fumelle pesant IIIIxxII livres, baillié à Germain de Gevry pour chargier et deschargier lesdictes bombardes, chacune livre au pris de 6 blans (Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 1420, 842).

-

Blanc breton : ...elle print en sa bourse un blanc breton, et le bailla audit suppliant (Chancell. Henri VI, L., t.2, 1427, 30).

-

Double blanc : ...la somme de deux cens frans monnoye royal, du pris de 24 doubles blans pour le franc (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1420, 236).

-

Grand blanc : ...icelui suppliant, voulant complaire à sa dicte femme et trouver façon qu'elle eust des diz anneaulx, se advisa par la temptacion de l'ennemy de rongner des grans blancs de la monnoye à present ayant cours, et en a rongné par diverses foiz et plusieures journées, ainsi qu'il la recevoit, jusques au poiz de trois ou quatre onces de rongneures ou environ, des quelles rongneures il a fait faire à sa dicte femme ung annel et pour lui ung signet (Doc. Poitou G., t.9, 1449, 109).

-

Petit blanc : ...que (...) les escuz, demi-escuz, gros d'argent, grans et petiz blanc, (...) ne ayent tel et semblable cours que ilz ont pour la jourduy (Pol. Louis XI, G., Pièces justif., 1464, 425).

-

Ne pas avoir vaillant un blanc. "Être dans une pauvreté extrême" : De la 25e maison (...) que Anthoine Lancelot, sieur d'aiz, (...) et pour le demourant ladicte année il y a demouré sans pris de louaige, duquel n'a rien payé pour sa pourreté, qui n'a pas vaillant ung blanc (Comptes Paris V.L.D., t.1, 1440-1441, 209).
 

I. -

"Petite pièce de monnaie en argent, valant de cinq à dix deniers" : ...la somme de VIJc XLVIJ escus d'or, IIJ nobles et un blanc de VIIJ deniers parisis (BAYE, II, 1411-1417, 205). ...la somme de cinq cens livres tournois, en blans de dix deniers tournois la piece (FAUQ., I, 1417-1420, 41). Lors furent fais blans de X deniers tournois à V deniers de loy la piece (FAUQ., II, 1421-1430, 29).

II. -

"Blanc-seing" : Ce jour Madame envoia Olivier du Solier son secretaire, en Arle pour emprunter ; porta un blanch seellé pour faire recongnoissance. (LE FÈVRE, Journ. M., c.1380-1390, 441).
 

"Qui est de la couleur du lait, de la neige"

-

Argent blanc (p. oppos. à l'argent doré) : Item, trois paires de buretes d'argent, dont en y a deux dorées et à cristail, et les autres d'argent blanc verées. (FAUQ., II, 1421-1430, 117).

-

Cire blanche : Toutes lettres faictes et signées dudit jour, en la Chancelerie de France, furent faictes ou nom de Henry, roy de France et d'Angleterre, et seeléez du seel de la prevosté de Paris en cire blanche (FAUQ., II, 1421-1430, 70).

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Hareng blanc. "Hareng frais qui a été sommairement salé, mais non fumé" : Et le karesme fut si plantureux de harens sors et blans que à la my karesme on avoit la caque de bon haren blanc pour XXIIII solz (Journal bourgeois Paris T., 1434, 298).

-

Monnaie blanche. "Monnaie en argent" : ...et alerent vers Saint Jehan d'Angely si chargiés de richesse que le plus petit garchon de l'ost avoit sa tasse plaine de flourins, et ne tenoient compte de la blanche monnoye (LE BEL, Chron. V.D., t.2, 1358, 124). ...pourront ouvrer et monnoier es monnoies royaulz d'icellui royaume monnoie blanche et noire (FAUQ., II, 1421-1430, 359).

-

Pain blanc : Il sera dit que la Court a moderé et modere les arrerages desdis IIJc grans pains blans, dont chascun pain doit peser XXXIIIJ onces cuit (FAUQ., III, 1431-1435, 48).

-

Tournoi blanc. "Pièce de monnaie en argent" : ...et furent lors forgez doubles tournois blans à une fleur de liz couronnée (FAUQ., II, 1421-1430, 31).
 

I. -

Adj.

A. -

"Blanc" : Et puis regarde d'autre part, et voit la table mise, et la nappe belle et blanche dessus, et y voit moult de nobles mez. (ARRAS, c.1392-1393, 303). ...elle [Mélusine dans sa forme de serpent] se mua en figure de femme aulte et droicte, et estoit vestue d'un gros burel, et ceinte dessoubz les mamelles, et estoit affublee de blans cuevrechiez a la guise du viel temps. (ARRAS, c.1392-1393, 309).

-

En partic. [En parlant des armes d'un chevalier] : Tant fist Remondin, celle journee, que chascuns disoit que le chevalier aux blanches armes avoit ferjoustee la feste. (ARRAS, c.1392-1393, 40). Beaulx seigneurs, ferez du plat, et ne me donnez ja tant de loz, car je ne suiz mie cellui que vous pensez. Vous me recongnoissiez pour cellui aux armes blanches, mais ce ne suys je pas. (ARRAS, c.1392-1393, 41).

-

RELIG.

.

L'Ordre des Blancs-Manteaux. V. manteau

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Moines blancs. V. moine

B. -

"Dont la couleur naturelle se rapproche du blanc" : Monseigneur, veez la la montaigne ou ilz se tient. Et veez vous ce blanc sentier qui monte droit a ce gros arbre ? (ARRAS, c.1392-1393, 263).

II. -

Subst. masc. "La couleur blanche"

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Couvert/ vestu de blanc : Atant esvous venir Remondin, monté sur un riche destrier liart, que sa dame lui ot tramis, et fut tout couvert de blanc, cheval et harnoiz. (ARRAS, c.1392-1393, 40). Comment l'omme vestu de blanc vint au roy et lui devisa l'adventure du chastel. En ceste partie dit l'ystoire que, quant le roy fu venus a l'entree du chastel, un vieux homs, tout vestu de blanc, vint a lui (ARRAS, c.1392-1393, 302).