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Celui qui veut être sain ne doit tenir en son coeur ni vice ni venin V. sain

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En la queue gît le venin V. queue

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Femme donne à boire sous la douceur du miel venin mortel V. femme

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Qui mange venin tantôt enfle : Qui mange venin tantoust enfle ; Mes, quant le venin est trop fort, L'om ne desamffle jusqu'on est mort. Ceci est tresbom a sçavoir. L'empereur si en doit avoir mangé, car desamfler ce veust ; mes, en bonne foys, il ne peut, Car il ha trop petite gorge (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 224).

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Venin couvert le fort cent fois enforce : Ceux qu'il a mis en trosne sublimé, Il a myné mieux que fin or de myne ; Par son dur becq mieux trenchant que une myne A desemplyt la luperdine force : Venin couvert le fort cent fois enforce. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 186).

Rem. DI STEF. 869b, venin.
 

A. -

"Venin" : Adonc n'y aura morseau de chancre Ne venyn ne aussi de toesse Qui (plustout) luy face plus grant angoisse (OUDIN, St Genis M.S., c.1490, 90).

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Prov. : Qui mange venin tantoust enfle ; Mes, quant le venin est trop fort, L'om ne desamffle jusqu'on est mort. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 224).

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P. ext. "Boisson amère" : Vezci la couronne en presence De quoy le doux roy couronnastes, Et en quoy boire li donnastes, Au roy tout puissant et devin, Velin amer et aigre vin. (Jour Jug. R., c.1380-1400, 252).

B. -

Au fig.

1.

"Caractère pernicieux d'une doctrine" : Gardez n'i mettez vostre estude En li [l'Antéchrist] n'en ces mauvais miracles, Quar c'est velins, non pas triacles, Qui trestout envelismera La gent qu'en li se fiera (Jour Jug. R., c.1380-1400, 224).

2.

"Haine, malveillance" : Mais prenez ailleurs le chemin Pour eviter le grant venin De Herode plain de cruaulté, L'outrage et male volenté (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 49). Parsuadeur d'euvre dyabolique, Servant au dyables, homme tout buquolique, Plain de venin, en parole et rudesse, Ydolatres des dieux ausquelx la nique, Moy et les autres, qui sommes cy d'Affrique, Façons de hault et treshaulte saigesse (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 124).

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Prov. À la queue gist le venin. V. queue

3.

"Trahison"

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Venin couvert : Vous avez parlé aux Juïfz : Faulx larrons, vous estes seduitz ; Servez vous de venim couvert ? (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 911).
 

"Poison" : LE ROY. (...) Jamais ne la verrez [la garce] sanz faille, Dont toute liée devez estre, Car encore vous peust mettre Par aventure, dame, a fin Ou par herbes ou par venin. (Mir. Berthe, c.1373, 178).

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Au fig. : Cilz encens ci plana en grief destroit L'amer venin de no dampnacion (Mir. st Val., c.1367, 173).
 

[Terme d'injure] "Venin" : SATHAN [à Lucifer]. (...) Salut te rens, grant gueulle draconique, Trongne villayne, du feu d'enfer treschault Venin couvert, teste lucifferique, Pour quoy bray tu ne crïe tu si hault ? (LA VIGNE, S.M., 1496, 218).
 

I. -

"Poison" : C'est a dire, mon ami, met le frain a ta bouche afin que par elle tu ne preines le venin, car habondance de viandes mal digerees sont au corps tres nuisables venins . (LA SALE, J.S., 1456, 25).

II. -

"Breuvage magique"

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[Forme verin] : Et de ce dit Apuleÿus, en son livre intitulé l'Asne doré, qu'il prinst d'un verin tel que, sans perdre raison ne vray entendement, il devint asne. (LA SALE, Sale D., 1451, 205).
 

"Poison" : Il le volt faire enpuissonner ; et rechut li rois de France le venin, et fu si avant menés que tout li cheviel dou chef li cheirent (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 280).

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[Employé dans un sens fig.] : Et puis se departoient cil qui ces lettres avoient et s'en ralloient en leurs nations, mais li grans venins demoroit derière, Wautre Tieullier, Jaque Strau et Jehan Balle, et disoient , quoique cils peuples fust apaissiés, que il ne se partiroient pas enssi (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 113).
 

A. -

"Substance toxique produite par certaines plantes ou sécrétée par certains animaux" : DÉTRACTION. Bien sai en eaue müer vin Et en venin triacle fin. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 8586). ENVIE. Ces glaives sont enracinez En mon cuer parfont et plantez, Mes par mes iex ont leur issue Pour moy faire beste cornue, Pour moi faire venim geter Par les yex pour envenimer Mes voisins par .I. suel regart (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 8317).

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[Dans un cont. métaph.] : Lors l'arbre qui pommier est dit (...) ainsi dist : "Se dë Adam je sui nee (...) Si n'est point en moi le venin Qui par Adam vint ou pepin. Entee a[i] [ms. a] este franchement Et exemptee outreement De venin et de autre [éd. et toute t.] tache, Qui tous autres arbres tache, Et n'ay nulle sauvagine Dë es[toc] [ms. escot] ou de racine" (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 5963, 5967).

B. -

Au fig. "Haine, malveillance que manifestent des paroles ou des attitudes perfides" : Certes faux conseilleur serpent Doit estre dit bien proprement Qui de langue envenimee Diffame la renommee De cellui quë il conseille En li mectant en l'oreille Le venin de decevance. (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 7925). ...de chienz vales mainz [dit Digulleville aux Juifs qui ont persécuté le Christ], Du venin de häine plains. (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 8692).
 

"Substance toxique sécrétée par certains animaux" : ...Alips La Pichoise, detenue prisonniere oudit Chastellet, pour souspeçon d'avoir jetté poisons et venins en plusieurs puis et fontaines du païs du Mans et de Nogent-le-Retrou. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 475). ...la voulenté et entencion que elle avoit d'aler querre les botereaux, pour faire mengier à sondit ami du venin d'iceulx pour le decevoir (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 311).
 

Au fig. "Poison, ce qui est moralement mauvais" : Et, sire, à Dieu le vou ! je vous ay netyé de tout le velin de votre royaume. (COCHON, Chron. norm. B., c.1430, 113).
 

A. -

"Venin, poison" : Et fu l'escarmouche moult fiere et moult perilleuse, et se tenoit le roy de Chippre a moult grant paine a cheval, car sachiez qu'il estoit bleciez de coup mortel, et ne feust que pour le venin dont le dart estoit entechié, et en pou de temps y paru, car il print mort de cellui coup. (ARRAS, c.1392-1393, 106). Lors ot ly roys moult grant joye ; mais sachiez qu'il monstroit meilleur semblant que le cuer ne lui apportoit, car il souffroit grant hachie, car le venin qui estoit en la plaie lui bruissoit tout le corps. (ARRAS, c.1392-1393, 121).

B. -

P. métaph. : Las, ma tres doulce amie, je sui le faulx crueux aspis et vous estes la licorne precieuse. Je vous ay par mon faulx venin trahie.Helas, vous m'aviez mediciné de mon premier crueulx venin. Or le vous ay je crueusement mery, quant je vous ay trayee et menty ma foy envers vous. (ARRAS, c.1392-1393, 243).