"Sacrer" : ...tous les aournemens royaulx jusques aux soulers qu'il convient à roy sacrer fist faire de nouvel les plus riches que encores eussent esté (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 157).
 

I. -

Empl. trans.

A. -

Sacrer un roi. "Consacrer un roi dans sa fonction lors d'une cérémonie au cours de laquelle on lui confère l'onction" : LA PUCELLE. (...) mon intencion Est de mener le Roy a Rains Sacrer en grant devocion, Comme vray roy doubté et craint, Et de saint huille son corps oint (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 384).

B. -

Sacrer (un abbé). "Installer solennellement un abbé dans sa fonction" : L'ARCHEVESQUE. (Icy luy fault mettre une croce et habillemens de abbe). (...) En present sacrer vous feray Martin or vestez ce bel habitz (...) Et ceste croce si prenez (Myst. st Martin K., a.1500, 272).

II. -

Part. passé en empl. adj. "Consacré, voué à Dieu" : Quant je veoie dame d'atour, Tant fust nonnain, tant fust pucelle (...) Nonnain sacrée, nonnain benigne, (...) Maintes foiz en laisssay ma mesce Pour belle dame regarder. (Jour Jug. R., c.1380-1400, 250).
 

"Consacrer"

A. -

"Rendre qqc. sacré"

-

[L'obj. désigne le corps de la Vierge] : Dieu (...) Vint (...) Ou precieux et digne corps sacré De l'excellente humble vierge Marie (Mir. chan., c.1361, 185). ...Lis de biauté, doulx basme a odorer, Temple que Dieu voult dignement sacrer (Mir. st J. Paulu, c.1372, 148).

-

[L'obj. désigne l'eau du baptême] : Pour ce que c'est yaue sacrée, Il appartient c'on le deporte Huy d'aler (Mir. st Sev., 1362, 212).

B. -

[L'obj. désigne un évêque, une abbesse] "Ordonner qqn" : ...vous souliez estre si sainte Que pour vo sainte renommée Fustes vous abbesse sacrée (Mir. abbeesse, 1340, 91). L'EVESQUE. (...) Mais il fault que vous me portez Come evesque nouviau sacrez Jusqu'au moustier. (Mir. ev. arced., c.1341, 127).
 

Empl. trans. Sacrer le corps Nostre Seigneur. "Consacrer l'hostie" : Desir de scavoir demande : Dy se Nostre Dame fut point subjecte aux penalitez, froit et chaut quer Adam n'en eust rien sentu ? Dy s'elle eust point ignorance ce rien ? Dy se c'est plus digne chose estre mere de Dieu charnelement que espirituelment par grace ? Dy se c'est plus grand dignité que de sacrer le corps Nostre Seigneur ? (GERS., Annonc., a.1400, 231).
 

A. -

RELIG.

1.

[Le compl. d'obj. désigne une chose] "Consacrer, rendre sacré" : Ledict sainct Bris et le doyen viendront querir les six disciples sainct Martin, lesquelz viendront avec le Corpus Christi, jaçoit ce que l'ostie ne sera pas sacree (LA VIGNE, S.M., 1496, 565).

2.

[Le compl. d'obj. désigne une pers.] "Consacrer, investir (d'une fonction)" : Icy sainct Martin est mys en l'estat qu'on sacre ung evesque et luy baille on au front la saincte unction et en apprés les habitz, la croce, la mitre et les aultres choses. (LA VIGNE, S.M., 1496, 417).

B. -

P. ext. [Le compl. d'obj. désigne un souverain, la tête d'un souverain] "Couronner" : LE PERE SAINCT MARTIN. (...) Aussi Saturne et Burton, son dÿacre, Progredïé m'ont leur grant soubdÿacre Pour vapuler la region gerarche ; Et d'excellence Appollo mon chief sacre : Tant que sur terre et sur mer mieulx c'un sacre Puys tryumpher, je veulx bien qu'on le sache. (LA VIGNE, S.M., 1496, 140).
 

I. -

Empl. trans. "Consacrer une personne pour lui donner la qualité de prêtre, de prêtresse" : ...mais devons entendre pour pretresse : une fame sacree comme prestresse selon leur maniere et ordonnance de sacrer (LA SALE, Sale D., 1451, 58).

II. -

Part. passé en empl. adj. "Qui fait l'objet d'un respect particulier, du fait des liens étroits qui l'unissent à la religion" : ...[Roger, comte de Sicile] honnoura moult les sacrez lieux et gens d'esglise (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 168).
 

"Sacrer un roi" : . Et se departi li consauls sus celle entente et volenté que li jones Edouwars seroit rois enoins et sacrés le jour de la Nativité Nostre Signeur. (FROISS., Chron. D., p.1400, 102).
 

Empl. trans. "Revêtir qqn d'un caractère sacré par la cérémonie et l'onction du sacre" : Guiot Filleau, envoié de Paris à Meaux, querre argent devers le receveur, pour la despense de l'Ostel du Roy, lequel estoit deu avant qu'il feust sacré (Comptes hôtel rois Fr. D.-A., 1380-1381, 105).
 

"Consacrer (un roi) par la cérémonie du sacre" : Ce jour, fu dit publiquement à Paris pour nouvelles que messire Charles de Valois, dimenche derrain passé, XVIJe jour de ce mois, avoit esté sacré en l'eglise de Reins en la maniere que son pere et les autres roys de France ont esté sacrez par cy devant. (FAUQ., II, 1421-1430, 315).