Tel s'attend à être prieur qui pour ce prend habit de moine V. moine
 

A. -

"Prieur, supérieur d'un couvent" : Monseigneur pas desdire Ne vous vouldrois maintenant De chose qui fust aduenant Et quil plairoit me commander Mais pour moy mettre y vueillez Vng autre que moy plus scauant Dont moult en ya au couuent De plus suffisantz que ne suy Et le secretain qui est icy Le prieur du cloistre : et chambrier Et moy qui ne suis que vn cloistrier Pour ce ie pense a dieu prier Tel honneur pas ne mapartient (Myst. st Martin K., a.1500, 271).

B. -

P. iron. "Patron, chef" (Éd.) : MALCUIDANT sergent a Caÿphe. Happe, Dragon, c'est pour tes vaines ! Entens tu ? DRAGON. Mais tout au prieur. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 636).
 

RELIG. "Religieux qui est à la tête d'un monastère" : Aussi avecques eulx vindrent toutes gens de religions, c'est assavoir de Sainct Benoist, de Citeaulx, prieurs, abbez, moynes blancs et noirs autant qu'il en y avoit par dela a tout leurs croix et eaue benoyste (LA VIGNE, V.N., p.1495, 310).
 

"Moine placé dans la hiérarchie directement au-dessous de l'abbé" : Mais au monter ou chariot la fut damp Abbé et les prieurs remercier Madame treshumblement et recommander l'eglise et le couvent (LA SALE, J.S., 1456, 253).
 

RELIG. "Supérieur d'un monastère" : Dit avecques ce, sur ce requis, que en ladite abbaye il avoit demouré avecques ledit prieur par l'espace de deux mois et plus, avant ce qu'il prenist le cheval dessus dit (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 4).
 

RELIG. "Religieux, supérieur d'un prieuré" : ...comme nostre amé et feal le prieur de Coustures d'Argençon, du diocese de Poitou, sire de la dite ville, nous eust supplié que de grace especial nous li vousissions octroier un marchié, chascune semaine, en la dite ville de Coustures, au jour du merquedi (Doc. Poitou G., t.2, 1335, 112). ...frere Gilles d'Aignay, prieur des Jardins et chappellain de mondit seigneur (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1419, 59).

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Prieur conventuel : ...et est dit prieur conventuel qui a trois ou quatre freres qui chantent à note toutes les heures du jour. (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.4, 1464, 318).

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Sous prieur : ...feu Thomassin, en son vivant enfant de la cuisine de mondit seigneur, nagaires pour ses demerites executé par justice, 2 frans 5 solz tournois ; au clerc qui fist son proces pour sa peine et salaire, 30 solz tournois ; aux sergens qui le prindrent, 10 solz tournois ; au soubz prieur des Jacobins qui le confessa, 5 solz tournois, et au bourreau 3 frans (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1419, 128).
 

"Supérieur d'un couvent" : ...maistre Pierre des Champs, docteur en decret et prieur de Saint Anthoinne ou diocese de Rodès, estoit ceans adjorné à comparoir en personne (BAYE, I, 1400-1410, 300). Ce jour, la Court, oye la relacion de maistres B. Le Viste et N. Surreau, conseilliers du Roy, consenti que le prieur des Augustins de Paris renvoiast au provincial de l'ordre desdis Augustins, pour faire ce qu'il appartendra, frere Jaques Pelaut, augustin, nagaires prisonnier en la Conciergerie (FAUQ., I, 1417-1420, 276).

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Quart prieur : Cedit jour, frere Symon de Gilocourt, quart prieur et cuisinier de l'eglise Saint-Denis en France, est commis au gouvernement de l'office, dignité ou benefice du grant prioré de Saint-Denis (FAUQ., II, 1421-1430, 229).
 

RELIG. "Prieur, supérieur d'un couvent" : Il fault que vous faciez fonder un prioré de XV. moines et le prieur en tel lieu qu'il plaira a ma damoiselle et a son conseil, pour prier pour l'ame de ceulx qui sont mors (ARRAS, c.1392-1393, 168). Lors print congié de l'ermite, et s'en vint aval, et demanda le prieur de l'abbaye. (ARRAS, c.1392-1393, 272). Remond dist au prieur toute sa devocion et comment le lieu lui plaisoit et qu'il s'i vouloit rendre hermite et que l'eglise n'empireroit pas de lui. (ARRAS, c.1392-1393, 273). Lors monta le prieur a moult les eschielles, et vint a l'eglise, et trouva Gieffroy ou cuer de l'eglise, qui avoit ouy messe. Il lui fist la reverence moult courtoisement, et lui dist que l'eglise, et tous les freres, et tous leurs biens estoient a son plaisir. (ARRAS, c.1392-1393, 277). ...leur pere estoit mort le tiers jour aprez. Et trouverent que le prieur en avoit bien fait son devoir, car il l'avoit fait ouvrir et enbasmer, et appareillier le cuer, et avoient ensevely les entrailles en la chappelle aux lampes, devant le maistre autel. (...). Et avoit le prieur ordonné un universaire a faire pour Remond, et en avoit prié de y estre le roy d'Arragon, le conte d'Ampurs, le conte d'Orgel, le conte de Cardonne, le conte de Prade et pluseurs evesques et contes et vicontes, qui tous furent a la journee. (ARRAS, c.1392-1393, 290).
 

RELIG. "Religieux qui supplée le prieur" : ABBÉ. Quelz finesse ! CHANTRE. Hee, Dieu, hellas, quel desconfort ! SOUPRIEUR. O des cieulx treshaulte Princesse, Donnez nous sur cecy confort ! (LA VIGNE, S.M., 1496, 583).

REM. Var. graph. suprieur : (Tous les moynes font semblant d'escouter.) ABBÉ. Congnoissez tretous la bonté Et la grant amour embrasee, La merveilleuse saincteté Qui au bon Martin est posee. Sa personne est bien disposee En Jhesucrist, le fruyt de vie, Quant, par requeste proposee, A mys ce corps de mort a vie. SUPRIEUR. Sa pencee en Dieu est ravie ; Allons voir commant tout se porte. CHANTRE. J'ay de ce faire grant envye. (Ilz voyent le mort en vie.) (LA VIGNE, S.M., 1496, 383).