La guerre reste chez les paysans : ...les mal fais [de la guerre] demeurent souvent fois sens punytions et les damaiges sans restitutions, si que che sont inconvenienches montepliizes, car chis qui plus y at mis plus y at perdus, saulf tant que ly common peuple en est ly plus blechies , et che approve ly proverbe qui dist que al païsant demeure la guerre. Et, par chest raison, ne puet une universiteit quelle qu'elle soit, faire plus grande follie que de lée enforchier à son tort, de folleir et suppediteir son saingneur natureil et ses justiches, soit par envie ou par convoitiese de vivre sens regle et sens soverain, car, en la fien, revinent toutes aiwes en leur chenaulz. (HEMRICOURT, Patron Temp. B., c.1360-1399, 54).
 

"Paysan" : ...je vous menray chiez tel homme C'on tient a riche de la somme De cinq mille (...) Et est un paisant emplus, Qui ne fait pas despens a gast (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 7).
 

"Habitant" : Le vendredi son ost de grant renom, En faict de guerre soubdain et valeureux, Au giste vint dedens Valemonton, Qui estoit lieu traistre, souspeçonneux, Car la avoit force gens noz hayneux. Au boys estoient du pays les paisans, Comme courcez et trop fort desplaisans Dont l'on avoit Montfortin fulminé. Mais toutesfois, maulgré leurs motz cuisans, Le samedi l'ost fust a Marigné. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 270).
 

"Personne qui vit à la campagne et vit du travail de la terre" : Dont en comptant la fortune que nous eusmes et la nouvelle du paysant, il [le capitaine] se prinst a rire grandement (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 158).
 

"Paysan" : Qui penroit le plus vaillant homme Qui soit de Nantes jusqu'a Romme, Voire jusques a Cambelec, Ou dela jusqu'a l'Aubre Sec, S'eüst une robe entaillie D'or, d'argent et de perrerie, La plus tres riche et la plus belle Qui fust en France n'en Castelle, Et puis prenist un païsant De son grant, quoy qu'on voist disant, Leurs umbres seroient pareilles Plus que ne soient deus corneilles, Et fust vestus de camelin Ou d'un sac ou de drap de lin. (MACH., C. ami, 1357, 132).
 

"Personne qui habite et cultive un pays" : …li villain et li païssant de Hainnau, pour gaegnier, leur menoient en leur ost assés de vivres (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 260).

-

[Employé comme adjectif] : Adont imaginerent chil signeur de France que il convenoit emplir les fosses pour aprochier de plus priés ; si furent envoiiet querre et amené tout li honme paisant dou plat pais, et lor fist on coper baus et mairiens, a porter, a trainer et a chariier et jeter en ces fosses. (FROISS., Chron. D., p.1400, 493).