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À l'aventure met on les oeufs couver : ...la guerre si est aventure et folie : Li uns y prent santé, li autres maladie, Li secons y fait sens et li autres folie. Telz desconfit au soir son adverse partie Qu'au jourd'ui perdera les membres et la vie : Une heure est de gaignier et l'autre ne l'est mie ; Et en droite aventure, je vous acertifie, Met-on les oefs couver, je le di à la fie. (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 165).

Rem. Morawski 58 : A l'avanture met on les oeufz couver ; Hassell 180, O22 ; DI STEF. 48b, aventure et 604c, oeuf.

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Chacun n'a pas deux/cinq oeufs après ses pois : Chascun n'a pas a son besoign Tousjours cinq eufs aprés ses poys ! (CHAST., Temps perdu D., a.1450, 22). La voix cursoire entre le populaire Enuclee ta prodigalité, Disant que t'as [la ville de Tournai], comme assés est vulgaire, Ung loup raby, lequel est solitaire, En ton enclos, sans quelque utilité ; Par luy pretends d'avoir fertilité, Mais au partir de ton mauldict pourpris, Je te lairay langueur sans fin pour pris, S'emportera de ton tresor le poix : Chascun n'a pas deux oeufz aprés ses poix. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 185).

Rem. Hassell 180, O23.

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La géline est morte qui tels oeufs pondait V. géline

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On ne trouve pas toujours deux oeufs aprés ses pois "On ne trouve pas toujours de quoi se rassasier" : MESSAGER. ...Il me convient premier savoir S'en ma bouteille a grain de vin. On ne trouve pas au chemin Tousjours doulx oeulz aprés ses pois. (Myst. st Clément Metz D., p.1439, 500).

Rem. Hassell 180, O23 ; DI STEF. 605a, oeuf.

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Sur un oeuf n'a que prendre ou que tondre : O ! que je sens mon coeur poindre et semondre Pour voler hault et pour beaucoup espondre Droit cy, ô Vierge, en ta haulte matère, S'en moi avoit sens pour y correspondre ; Mais sur un oef n'a que prendre ou que tondre Qui d'aucun art ne le casse et effondre Pour agouster le fons de son mistère (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 383).

Rem. Hassell 180, O21 ; DI STEF. 604c, oeuf.

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Tel cuide avoir oeuf en feu qui n'y a que les écailles : Tel cuide avoir oeuf en feu qui n'y a que les escalles. (E. LEGRIS, Anc. prov. fr., p.1400. In : Bibl. Éc. Chartes 60, 1899, 599). [Même ex. dans ALECIS, Faintes monde P.P., c.1460, 103]

Rem. Morawski 2339 : Tel cuide avoir oeuf en feu qui n'y a que les escalles.

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Tel s'attend a bien repaître, qui se dînera de deux oeufs V. dîner

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Un jour il faut manger un oeuf et un autre jour un boeuf. "Certains jours, il faut manger sobrement, il ne faut pas mener grand train tous les jours" : ...il te doit souvenir du proverbe qui dit : En un jour il fault mangier un oeuf et en un autre jour un boeuf. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 227).

Rem. Morawski 1274 : Miez vaut ouan ("présentement") un of que en tens un bof

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[P. allus. à ce prov.] : Elle n'avoit besoing de riens, Ne li failloit chose nesune ; Hors estoit des mains de Fortune Et de son perilleus dangier. De po se paissoit au mengier, Car plus refaite estoit d'un uef Que ne fust un autre d'un buef. (MACH., J. R. Nav., 1349, 181).

Rem. Cf. aussi Morawski : 549 : De put oef put oysel, 708 : Enviz me donroit l'uef qui le festu en leque1297 : Meauz vaut ués donez que mangiez.
 

"Oeuf"

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Au fig. "Coup" : Tien cecy, mange ces deux eufz ! Tu n'aras meshuy aultre viande. (Pass. Auv., 1477, 189).

Rem. V. figue, gasteau, noix, poire.
 

"Oeuf" : Samblablement se le ciel estoit d'autre figure que angulaire et que les lignes qui vont du milieu a la circunference ne fussent pas equales, si comme seroit la figure d'une lentille ou d'un oeuf, il convendroit que dehors le ciel qui est meu circulairement fust lieu et vieu pour ce que tout le ciel ne seroit pas touzjours en une espace. (ORESME, C.M., c.1377, 388).
 

"Oeuf"

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[Dans un usage culinaire] : Il [ce lait] n'est pas ainsin que tu dix, Mes il y a eufz a foisom, C'est ce quil fait la liaisom Et quil l'a ainsin fait espés. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 74).
 

"Oeuf" : De meilleur pitence que d'eufs Vous norricez, truant paillart. (Mir. st Alexis, 1382, 349).
 

Au propre. "Oeuf" : Quant nous véons que les oyseaulx Laissent leurs oefz et niz nouveaulx, Et s'enfuyent en autre terre Pour meilleurs mansions y querre (LA HAYE, P. peste, 1426, 56). ...trouva que la chair d'un paon ne pourrissoit jamais, par especial quand le paon estoit eclos de son euf en certaine constellacion, mieulx estoit preservé à putrefaction que aultrement. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 31 v°).

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Oeuf dur/oeuf mollet : Oefz mollèz de gélines, faisantes et perdriz, sont bons et louables, maiz les oefz durs et fort cuiz sont mauvais et nuysans mesmement à ceulx qui ont gravele ou pierre. (LA HAYE, P. peste, 1426, 217). Oultre, les oeufz molles fait par decoction sont meilleurs que les oeufz durs cuyz ou trop molz, et sont de forte nourriture et de facile digestion, et engendrent sanc fort proporcional et convenable au ceur, et pour ce au gens qui sont en convalescence de maladies ou gens antiques et debiles, sont fort appropriés et convenables, et par especial le rouge de l'euf (Rég. santé corps C., 1480, 25).

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Glaire d'oeuf. V. glaire1

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Rouge de l'oeuf. "Jaune d'oeuf" : Oultre, les oeufz molles fait par decoction sont meilleurs que les oeufz durs cuyz ou trop molz, et sont de forte nourriture et de facile digestion, et engendrent sanc fort proporcional et convenable au ceur, et pour ce au gens qui sont en convalescence de maladies ou gens antiques et debiles, sont fort appropriés et convenables, et par especial le rouge de l'euf (Rég. santé corps C., 1480, 25). La colere fameuse ou elle est citrine est engendree par amixtion de flume naturelle avec colere naturelle ou elle est vicelline semblable ou rouge de l'oef, et est engendree par amixtion de flume grosse avec colere naturelle. (Rég. santé corps C., 1480, 141).

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P. compar. loc. prov.

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Gros comme un oeuf : ...et les horribles pluies et grosses grelles triangulaires et quadrangullaires et grosses perres comme gros eufz, qui fist dommage infini aux blez, arbres et vignes. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 119 v°).

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Rempli comme un oeuf/plein comme un oeuf : "Quant le Vieil Pelerin fu ne, la robe d'un vaillant chevalier ne coustoit que LX francs de parisis et si estoit lors le royaume comme en paix, riche et plain comme un oeuf..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 211). ...les nobles et le peuple, estoient riches et de tous biens rempliz comme l'oeuf. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 419-420).

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[P. réf. au fait que l'oeuf est une chose de peu de valeur] En un jour il faut manger un oeuf et en un autre jour un boeuf. "Certains jours, il faut manger sobrement ; il ne faut pas mener grand train tous les jours" : ...il te doit souvenir du proverbe qui dit : En un jour il fault mangier un oeuf et en un autre jour un boeuf. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 227).
 

"Oeuf" : Elle n'avoit besoing de riens, Ne li failloit chose nesune ; Hors estoit des mains de Fortune Et de son perilleus dangier. De po se paissoit au mengier, Car plus refaite estoit d'un ouef Que ne fust un autre d'un buef. (MACH., J. R. Nav., 1349, 181).

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Loc. : ...j'ay si longuement gemi Et tant plouré et tant fremi, Que le gros de l'uef d'un fremi N'ay reçeü, par saint Fremi, De joie en plus d'an et demi ! (MACH., C. ami, 1357, 142).
 

"Oeuf" : Or sont il et ont esté un lonch temps moult bien d'acort ensamble, car li noble ne demande au peuple que toute raison. Aussi on ne li sousferroit point que il presist sans paiier .I. oef ne une poulle. (FROISS., Chron. D., p.1400, 43). Et orent pourveu cotes et abis de fenmes, lesquelles il prissent en .I. village sus lor cemin, et grans cretins plas, la ou ces fenmes qui vont au marchiet mettent bures, oefs et fronmages. (FROISS., Chron. D., p.1400, 303).

[Le mi oeuf est le jaune, et la glaire, le blanc] : ...ne puet sans la glaire ne la glaire sans le my oef, ne pevent les seigneurs et le clergié l'un sans l'autre (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 27).
 

"Oeuf" : ...[les] oiselletz (...) font leurs nidz et preparent avant qu'ilz y pondent leurs oeufs. (C.N.N., c.1456-1467, 557).

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Ravoir beurre pour oeufs. "Récolter ce qu'on a semé, être payé de retour" : ...[le meunier] advisa une maniere par laquelle bien luy sembloit, s'il en povoit venir a chef, que monseigneur raroit beurre pour oeufs. [Le seigneur a séduit la meunière] (C.N.N., c.1456-1467, 43).
 

"Corps dur et arrondi pondu par les femelles des oiseaux" : ...et, avec ce, print oudit hostel deux fromaiges et ne scet jusques à quel nombre d'oeufs, qu'il emporta avec soy. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 220).

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Gros comme un oeuf : Et lors ledit [Pierre] print, en un sac que ledit Colin portoit sur son espaule, un petit sachet gros comme un oef d'oë (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 459). ...[il] print devers soy ycelle pierre blanche grosse comme un petit oeuf de poulete (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 476).
 

"Corps arrondi et dur que produisent les femelles des oiseaux" : ...Thoumas de Bainne, escuier, tient (...) en la ville de Savigny, anviron vint et wit setiers de froument, vint et wit solz parisis et ceze oes (Trés. Reth. S.L., t.2, 1348, 110).

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Oeuf d'autruche. "Oeuf de l'autruche utilisé en orfèvrerie" : ...ung pot d'un oef d'ostrusse, garny d'argent doré, où il y a sur le couvercle ung esmail taillié et esmaillié d'une estrange beste (Comptes Lille L., t.2, a.1467, 95).