C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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 19 articles
 
 Article 1/19 
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     MONTER     
FEW VI-3 *montare
MONTER, verbe
[ ]
 

-

À haut monter le faix encombre V. faix

 

-

Celui qui a de l'avoir et est de bonne origine a des chances de monter en haut étage ("situation") V. étage

 

-

Monter convient par peine : De jovènes gens prêcheus c'est cose moult vilaine. Jovènes hom doit apprendre le travail et le paine ; Peners souvent honneurs et rikecces amaine ; Monter convient par paine, c'est cose bien ciertaine. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 79).

 

-

Le pauvre qui en haut monte est comme un singe sur une pelle V. pauvre

 

-

[La plupart des proverbes associent l'ascension sociale à la chute, fortement probable]

 

.

Ceux qui ne cherchent à monter trop haut sont benoits ("heureux") : ...car de tous estas le moien est le meilleur, ainsin que dit le Philosophe en ses Ethiques ou il dit : Virtus consistit in medio . C'est a dire, mon ami, que la vertu consiste es choses moyennes. Et le versifieur sur ce dit: Medium tenuere beati . C'est a dire, mon ami, que les gens qui ne cerchent monter trop hault et sont contens de raison, ils sont benoiz. (LA SALE, J.S., 1456, 45).

 

.

N'est pas assûr qui trop haut monte V. assur

 

.

Quand l'un descend l'autre monte : La n'est merveilles qu'on ne voye: On y voit, par estrange voye, Les uns monter, autres descendre, Et, souvent, cil qui est le mendre Du troppel au plus hault seoir (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 149). THOBYE. Enfin de tout fault rendre compte, Car quant l'un descent, l'autre monte : Dieu congnoit bien ce qu'il nous fault. (Myst. Viel test. R., t.5, c.1450, 99). [Le loup qui descend dans le puits, au renard] "Mon compere, vous vous en allés !" -"Il est vray", dit le regnard, "car ainsi est il du monde, car, quant l'ung descend, l'autre monte" Et, ainsi, le regnard s'en alla et laissa le loup dedans le puis. (MACHO, Esope R., c.1480, 244).

 

Rem. Morawski 626 : Einsi est de ce monde : quant l'ung descent et l'autre monte.

 

.

Quand on est haut monté, on garde qu'on ne chiesse (subj. présent de choir) : Quant on est hault monté, on warde k'on ne kièce ; Aucuns sont k'on ne poet faire riens qu'il leur sièce. Nuls n'est si fortunés que bien ne li meskièce ; Dou leur, cescuns qui poet, à le mort prent se pièce. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 116).

 

.

Qui plus haut monte qu'il ne doit, de plus haut chiet qu'il ne voudroit : [Dans la moralité de la fable Du Corbiau qui se para des plumes du paon (Chez La Fontaine Le Geai paré des plumes du paon)] Qui plus haut monte qu'il ne doit, De plus haut chiet qu'il ne voudroit. Qui en bas lieu se vuet seoir, Il n'a dont il doie cheoir. Et qui s'efforce ne ne bee A ce que Nature li vee, Souvent li vient pis que devant. (Ysopet I-Avionnet B., c.1339-1348, 259). N'on ne doit pas si haut monter Qu'on ait honte dou desvaler, Eins doit on le moien eslire, Car meintes fois ay oï dire, Qui plus haut monte qu'il ne doit De plus haut chiet qu'il ne vorroit. (MACH., R. Fort., c.1341, 139). Car bas doit cheoir qui trop hault monte. Ou puis d'enfer vous porteron. (Mart. st Pierre st Paul R., c.1430-1440, 133). Maistre Simon, sire Simon, Vostre corps, qui est de limon, Vouloit voller lassus au c[i]el ! Il desplaisoit a saint Michel. Si estes trabuché a honte ; Car abbas chiet qui trop hault monte. Ou feu d'enfer vous trametron. (Mart. st Pierre st Paul, fragm. Anholt R., c.1480-1500, 184).

 

Rem. Morawski 2091 : Qui plus haut monte qu'il ne doit de plus haut chiet qu'il ne voldroit ; Hassell 167, M176 ; DI STEF. 554b, monter.

 

.

Qui trop haut monte chiet durement : Pecheres, s'il te souvenoit Adés, en desir t'estoit De ramembrer et comment Pour quoi mist son corps a destroit ; Tes coers, ce croi, voloirs n'aroit De faire t'ame tant tourment, Car tu montes tant hautement Par pechiet de mal enscïent ; He las ! descen, fai ton coer froit. On dist en reprouvier souvent : Qui trop haut monte vraiement De plus haut chiet qu'il ne vodroit. (JEAN DE LE MOTE, Voie d'enfer P., 1340, 145). ...chieus qui trop haut monte, on le treuve lisant, Il quiet durement, quant il va reviersant. (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 442).

 

Rem. Morawski 398 : Cil qui haut monte de haut chiet ; Di Stefano 554b, monter.

 

.

Tel cuide monter qui (r)avale : [C'est Gaufer qui parle] "...Je serai Jhésu-Cris, sé je vis longement, Et roys de tout le monde avironnéëment, Emperères de Romme serai prochainement. Roys, sour tous roys vaurrai régner souffissaument !" Ensi disioit Gaufer qui tant ot hardement, Mais tel cuide monter qui avale souvent. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 337). Ceulx ot on souvent guermenter Des plus haulx estages [au fig.] monter, Si y a de tieulx gens grant ale ["foule"], Mais tel y monte, qui ravale. (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 112).

 

Rem. Hassell 167, M178.

 

.

[Même idée] : Maint s'en aydent [de Trahison], dont il messiet, Qui veulent monter es donjons, Mais souvent plus bas que plungions Sont affondez (et c'est raison !) (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 116).

 

.

Tôt trébuche trop haut monté : Tost trebusche trop haut montés. J'ose bien dire, tant en scé, Qu'encore seront reversé A la ghise des orghilleux. Orgoel n'est pas poy perilleux, Ly vens abat tost haulte foelle, Mais Nature la basse coelle (Pastor. B., c.1422-1425, 208).

 

-

Rien n'est plus âpre et plus desré que l'humble quand monte en degré V. humble
 

Lexique de proverbes Pierre Cromer

 Article 2/19 
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     MONTER     
FEW VI-3 *montare
MONTER, verbe
[AND : munter ; DÉCT : monter ]

I. -

"S'élever, monter" : Ce fait, yssismes du repaire, Montasmes ou mont de Calvaire Ou Jhesus o la croix monta (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 55). ...durement lui meschay, Quant si hault monta que la cire Des eles que lui ot son sire Atachees se fu fondue. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 75).

II. -

"Se monter à, atteindre une certaine valeur" : Si apertient a chascune de tel estat, se elle veult user de sens, que elle sache combien monte par an et vault communement la revenue de sa terre (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 152).
 

Pizan Joël Blanchard / Michel Quereuil

 Article 3/19 
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     MONTER     
FEW VI-3 *montare
MONTER, verbe
[AND : munter ; DÉCT : monter ]

I. -

Empl. intrans. "Monter"

 

-

Monter + compl. circ. : Il te fault a l'eschele monter. Advance toy, monte, Dismas ! (Pass. Auv., 1477, 206). Accop, vien t'en a ceste feste ? Monte sa mont [sur la croix] par ceste eschelle ! (Pass. Auv., 1477, 208). Montés a l'ault de ceste eschelle. (Pass. Auv., 1477, 239). Pour le descendre [Jésus, de la croix] mieulx a plain, Monter me fault sur ceste celle ; Et vous, Crispe, montés sur celle, Et tant mieulx farons nostre ouvracge. (Pass. Auv., 1477, 239).

 

-

Monter + adv. de lieu : Pinselardon, monte la hault Et y porte ceste vaisselle ; Guarde que la chambre soit belle. (Pass. Auv., 1477, 88). Monte sa mont par ceste eschelle ! (Pass. Auv., 1477, 208).

II. -

Empl. abs. : Il te fault a l'eschele monter. Advance toy, monte, Dismas ! (Pass. Auv., 1477, 206).
 

Passion d'Auvergne Jean-Loup Ringenbach

 Article 4/19 
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     MONTER     
FEW VI-3 *montare
MONTER, verbe
[AND : munter ; DÉCT : monter ]

A. -

[D'un mouvement, d'un objet] "Monter" : Et le mouvement droit est celui qui est en haut ou en montant, et celuy qui est en bas ou en descendant. (ORESME, C.M., c.1377, 60).

 

-

Monter haut par soi : Et une raison est a ce ; car nulle chose ne se puet acoustumer au contraire de ce que elle a de nature, si comme la pierre ne se puet acoustumer a monter haut par soy ja soit ce que elle y fust jectee .X. mile foiz (ORESME, E.A., c.1370, 146).

B. -

[Suj. animé, non humain] : Exemple du premier [mouvement] : se une lance estoit portee tout droit en travers et une mouche montast tout droit contremont ceste lance, le mouvement de la mousche seroit mixte de .II. mouvemens drois (ORESME, C.M., c.1377, 62).
 

Oresme Charles Brucker

 Article 5/19 
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     MONTER     
FEW VI-3 *montare
MONTER, verbe
[T-L : monter ; GD : monter ; GDC : monter ; AND : munter ; DÉCT : monter ; FEW VI-3, 106a : *montare]

I. -

Empl. intrans.

A. -

[D'une pers.] "Monter, s'élever"

 

1.

Au propre

 

a)

Monter à cheval : Dando montera a cheual Chambellant maistre et gouuerneur Sera de la dame d'honneur (Myst. st Martin K., a.1500, 265).

 

-

Monter sus (une monture) : St PIERRE, a Jhesus. Mon tres cher maistre debonnaire, Vostre comment accomply avon : Voicy l'anesse et son asnon, Faire en pouez a vostre vueil. JHESUS. Freres, je me dispose et vueil Monter sus pour cause certaine, Et dedens la cité haultaine Nous en yrons. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 555).

 

-

Monter comme un vassal. V. vassal

 

-

P. anal. Monter sur (les espaules de) qqn : Monte tost sur moy sans debat Je te porteray loyaument (Myst. st Martin K., a.1500, 370). Icy monte l'espetté sur les espaulles de l'aveugle et l'aveugle le porte parmy le champ (Myst. st Martin K., a.1500, 370).

 

b)

MAR.

 

-

Monter sur l'eau. "S'embarquer" : Naigeons fort et deligemment ; Elle ne puet pas grandement Estre devant nous sur la mer, Car partie est : encour jour cler Estoit quant sur l'eau est montée (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 178).

 

-

Monter dessus/en/sur mer. "S'embarquer" : Compaignons, tost et de legier, Montez su mer attivement Ou premier vaisseau reposant Que trouverez ; Deligemment après irés, Et la prenez sur la riviere ; Gardés qu'ilz retornent arriere. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 177). Dy leur que demain au matin Nous voulons monter dessus mer (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 100). Ça, messeigneurs, et mes amys, Il est temps de monter en mer, Pour Dieu, soyons bons et unys Et qu'en nous n'y ait point d'amer ; Que nous soyons tous confermez A soustenir ceste querelle Pour nostre roy qu'on doit aymer D'amour lealle et naturelle. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 107).

 

2.

Au fig.

 

a)

"S'élever, faire preuve d'un orgueil démesuré"

 

-

Prov. : Car bas doit cheoir qui trop hault monte. Ou puis d'enfer vous porteron. (Mart. st Pierre st Paul R., c.1430-1440, 133). Maistre Simon, sire Simon, Vostre corps, qui est de limon, Vouloit voller lassus au c[i]el ! Il desplaisoit a saint Michel. Si estes trabuché a honte ; Car abbas chiet qui trop hault monte. Ou feu d'enfer vous trametron. (Mart. st Pierre st Paul, fragm. Anholt R., c.1480-1500, 184).

 

b)

"Gagner, l'emporter (au jeu)" : LE Ier DE SIDON. Et qui jette ung [aux dés] ? LE IIe DE SIDON. C'est le pieur, Toudis le meilleur va montant Et le pieur amenrissant. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 192).

B. -

[D'un inanimé]

 

1.

"Monter, s'élever"

 

a)

[D'une boisson alcoolisée] Monter en la teste (à qqn). "Troubler les facultés mentales (de qqn)" : Il [ce moût] m'est ja monté en la teste, A paine me puis soustenir. (Vie st Fiacre B.C.P., c.1380-1400, 33).

 

b)

[D'un sentiment] "Augmenter, s'accroître" : Tresdouce dame, apaisiez l'ire De vostre fil qu'est si montée, Qu'elle ne soit vers nous tournée (Jour Jug. R., c.1380-1400, 245).

 

2.

"S'élever à, atteindre (telle somme)" : Les debtes de l'ung qui restoient, Bien a cinq cens deniers montoient, L'autre a cinquante en nombre entier. Or n'ont de quoy payer tous deux : Cil [le créancier] les quicte, que riens n'en clame. Je te demande lequel d'eulx Plus ferme son crediteur ame. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 439).

 

-

Au fig. "Équivaloir à" : JHESUS. (...) Se vous aviez ferme esperance En moy et estable creance. Autant comme poroit monter Ung grain d'oliette ou nombrer, Je vous dy que aussi proprement Feriez, et non tant seulement De ce fighier, mais tout autel Feriez en ce monde mortel (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 127).

 

3.

"Avoir de l'importance" : Vous sçavés que tel chouse [la préparation d'un mariage] monte. Chescung fera bien son debvoir. Je suis contant de le sçavoir, Pour porvoir a fayre la feste. (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 28).

 

4.

"Concerner"

 

-

En tant que monte à moi. "En ce qui me concerne" : ...En tant que monte A moy, je suis assez contente. (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 100).

 

-

Tant qu'il nous monte. "En ce qui nous concerne" : Tant qu'il nous monte, Autre compte nous n'en rendrons : Publicquement nous confessons Que c'est nostre enfent purement. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 461).

II. -

Empl. trans.

A. -

[D'une pers.]

 

1.

"Parcourir de bas en haut (une montagne)" : Le cueur fait l'homme supporter Quant joyeusement se repasse ; Mais quant desplaisance s'y passe, C'est grant peine d'ainsi monter Montaigne de si grosse masse. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 401).

 

2.

"Embarquer" : Mes freres et moy les montasmes [les corps des martyrs] Sur la mer et les appourtasmes, Et sont treshonnorablement Mis en repos, tresseurement, Car le seigneur de la maison Les a en grant devocion. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 184).

B. -

[D'un inanimé] "S'élever à, atteindre (telle somme)" : L'EMPEREUR. (...) Chascun ung denier portera Lequel en valeur montera Dix aultres, ainsy le voulons (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 17).

III. -

Part. passé en empl. adj. ART MILIT. "Pourvu d'un cheval" : Faictes doncq crier haultemant Par voz païs generaulment, Que chascun soit appareillié, Monté, armé et habilié Plus tost au jour d'uy que demain, Pour courir sus a ces Romains (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 10).

 

-

Monté de harnois. "Pourvu de son équipement" : Et que chacun de vous se voye, Monté de harnois et en point, Presentement, c'est chose vraye, Et des ce soir de point en point. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 485).
 

Mystères Jean-Loup Ringenbach

 Article 6/19 
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     MONTER     
FEW VI-3 *montare
MONTER, verbe
[AND : munter ; DÉCT : monter ]

A. -

Empl. intrans.

 

1.

[Le suj. désigne une pers.]

 

a)

"Se déplacer vers le haut, se transporter en un lieu plus élevé" : ...la glorieuse vierge monta au jour de son absumpcion es cieulx (Mir. st J. Cris., c.1344, 253). Sire, par vous ay tant monté, Que du puiz la bordelle tien (Mir. st J. Paulu, c.1372, 143). ...son fil (...) Qui de son gré fu en la croiz montans Ou mort souffri pour ses amis sauver (Mir. st J. Paulu, c.1372, 148).

 

-

Inf. subst. [Avec prédéterminant] : ...premiérement pour la nouvelleté du monter, car onques tel enfant n'avoit monté ce lieu la. (Mir. st Guill., c.1347, 5).

 

b)

"Se placer sur une monture, monter à cheval" : ...j'ay ja fait mouvoir Mes chevaux qui devant s'en vont ; A deux luyes près m'atendront Ou monteray. (Mir. prev., 1352, 236). Faites les chevaulx amener Après nous, sur quoy monterons Si tost conme nous deverons Conmencier chace. (Mir. st J. Paulu, c.1372, 126).

 

-

Inf. subst. [Avec prédéterminant] : Au mains je vous convoieray Jusqu'au monter. (Mir. prev., 1352, 236).

 

c)

Au fig. "S'élever"

 

-

[Dans l'ordre social] : ...je vous donray tel mari (...) Dont en puissance monterez, Et dont bien venue serez Par tout pour li. (Mir. chan., c.1361, 179).

 

-

[Dans l'ordre moral] : Diex en sa grace vous maintiengne (...) Si que puissiez de bien en miex Touz jours monter. (Mir. st Alexis, 1382, 331).

 

2.

[Le suj. désigne une chose] "S'élever"

 

-

[Le suj. désigne le vin] Monter ou chief à qqn. "Monter à la tête de qqn, l'enivrer" : ...mais aler voulray Reposer ; car, en verité, Ce vin m'est ja ou chief monté (Mir. Oton, c.1370, 348).

 

-

Au fig. Monter à qqc. "Valoir qqc., compter, importer à un certain degré" : L'ONCLE. (...) Alons y, car plus demorrons, Plus ert grant honte. LE COUSIN. Vous savez miex a quoy ce monte Que je ne fas, biaux oncle. Alons. (Mir. chan., c.1361, 159).

B. -

Empl. trans.

 

1.

"Gravir" : ...car onques tel enfant n'avoit monté ce lieu la. (Mir. st Guill., c.1347, 5).

 

2.

"Monter sur un cheval" : ...je voys mon cheval querre Et monter, sire. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 161).

C. -

Empl. pronom. "Monter à cheval" : N'y espergne ne roy ne conte Que chascun ne s'arme et se monte Et s'en viengne a moy sanz sejour (Mir. Oton, c.1370, 367). Avant ! alons penser huimais De nous monter et de le suivre (Mir. Clov., c.1381, 224).
 

Miracles Pierre Kunstmann

 Article 7/19 
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     MONTER     
FEW VI-3 *montare
MONTER, verbe
[AND : munter ; DÉCT : monter ; FEW VI-3, 106a : *montare]

I. -

Empl. trans. ARITHM. "S'élever à" : Toute laquelle multiplicacion monte .3033586. (NIC. CHUQUET, Triparty M., 1484, I, 597).

II. -

Empl. intrans. "Monter, aller vers le haut" : ...et se l'odor lui monte par le corps dedens jusques a la bouche et aux narines, tu doiz congnoistre qu'elle n'est pas brehaigne quant est de deffaut qui soit en li. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 87).
 

Lexique de la langue scientifique Danièle Jacquart / Claude Thomasset

 Article 8/19 
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     MONTER     
FEW VI-3 *montare
MONTER, verbe
[T-L : monter ; AND : munter ; DÉCT : monter ; FEW VI-3, 106-115 : *montare]

I. -

Empl. intrans.

A. -

[D'un animé] "Se transporter dans un lieu plus haut que celui où l'on était"

 

1.

Au propre

 

a)

"Monter (sur une hauteur)" : ...puis alla en Inde et subjuga tout jusques au mont de Melade, où plusieurs monterent pour eulx garantir de lui, qui là ne pot monter pour ung terre mote qui fut lors. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 26 v°).

 

b)

Monter à cheval/monter sur un cheval : ...lors Marcus Curtius, tout armé et monté à cheval se gecta dedans, comme dessus est dit et fut la plage cessée et la terre reclose. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 51 v°). ...car, tantost après, se apparut le chevalier blanc, armé et monté sur ung cheval blanc et fut en dormant à certain pouvre homme, ouvrier de fer (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 102 v°).

 

c)

Monter sur mer. "S'embarquer" : ...et prenostica la venue des Turcs des parties d'Armenie en France et pour aller sur eulx bailla jour de monter sur mer (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 151 r°).

 

2.

Au fig.

 

a)

[Dans le courant de Saint-Victor] "Élever son esprit jusqu'à la contemplation de Dieu" : Les moyens degrez comme meditacion oroison et vertueuse operacion appartiennent aulx prouffitans, et de tant que on en monte plusieurs de tant plus on approche a perfection. (CIB., p.1451, 177). Et ainsi il aduient que combien que nous aions voulente de monter souuent iusques au souuerain eschelon de ceste eschielle, cest a contemplacion, nous est force et necessite que nous descendons. (CIB., p.1451, 179). ...affin que par la congnoissance telle quelle que tu as de toy tu puisses monter a la congnoissance de Dieu (CIB., p.1451, 201).

 

b)

[De Dieu] Monter ès cieux : Secondement [le Saint-Esprit] fu donné du ciel aprez que Jhesu Crist fu montéz ez cieulz le jour de la Penthecouste pour demonstrer l'amour par lequel nous devons amer Dieu. (Somme abr., c.1477-1481, 120). Dieu se moeut au centre a parler par mistere, quant il fut incarné et prist nostre humanité, et se mut du centre, quant monta ez cieulz, et se moeut autour du centre en preschant. (Somme abr., c.1477-1481, 146).

 

c)

"S'élever (dans un ordre hiérarchique)" : ...Orgueil trebuchera qui si hault y veult monter, Ire la forcenee n'i pourra demourer, Luxure, la paillarde, et Gloutonnie, la soullarde, et autres Vices mauvais n'i pourront dedens entrer. (GERS., Pent., p.1389, 74). ...et le feist tresbucher [Lucifer] de si hault si bas en horrible confusion. Pourquoy ? Pour ce qu'il volt oster la gloire a Dieu, et monter aussi hault comme il estoit (GERS., Noël, p.1404, 304).

 

-

Monter en la science de. "S'élever à la science de (considérée comme supérieure)" : Cestui voulut sçavoir en sa jeunesse de geometrie et puis de arismetique, puis monta en la science de astrologie par laquelle il predist plusieurs choses (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 39 r°).

B. -

[D'une chose] "S'étendre (vers le haut)" : ...comme elle [la première et plus haute sphère] estoit divisée en deux parties, l'une depuis le sercle de la Lune, montant contremont tout oultre la region des planetes, tendant jusques à la dixieme spere et que icelle partie il appella "etherea lucida" et l'autre partie seconde d'embas il comprint depuis ledict cercle de la Lune jusques au centre de la terre (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 11 v°).

C. -

[De la mer] "Gagner en hauteur" : Item, de fait et sans doubtance, Apparest par expérience Cotidienne et trez expresse, Qui des choses est la maistresse, La mer monter, courre et baler, En pluseurs lieux et s'en aler Encontre les cours des rivières (LA HAYE, P. peste, 1426, 8).

D. -

[D'un animal] Monter sur (une femelle). "La couvrir" : ...[devant] toutes chairs [ils] louent la chair de la poulle et du poullet, et par especial de la poulle qui oncques n'eut oeuf et du poullet ou coq qui jamais ne monta sur poulle, car de legier ilz se convertissent en sanc sans guaire de suparfluités (Rég. santé corps C., 1480, 68).

 

Rem. FEW : «Mfr. monter sur une femelle "la couvrir" (Est 1538 - Cotgr 1611)».

E. -

"S'élever (en l'air)" : Et Saint Mathieu l'evvangeliste dist en la personne de Jhesu Crist : "Alez, les mauldis, au feu eternel." Et ou livre de L'Apocalipse : "Et la fumiere montera a tousjours sans fin." (Somme abr., c.1477-1481, 176). Lequel beuf en son temps yssit d'un fleuve et monta en l'air le jour de la feste Serapis et après descendit oudit fleuve et depuis ne apparut (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 24 v°). ...advint que une aigle ou autre oysel print à la rive de l'eaue une conche, comme une grosse wistre ou tortue, et, pour la casser, monta hault en l'air et vit la teste d'icelui Achilus, calve, depillée et luisant et, cuidant que ce fust quelque roche, la laissa cheoir et lui rompit la teste et ainsi mourut. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 40 v°).

II. -

Empl. trans. "Valoir" : ...lezquellez firent tant de inhumanités et dez donmages, tant ez eglyses arsez et destruites, que ou propre demaine du royaume et en celluy dez subjés aussi, lezquelx ne pourroient estre humainement estimés ; et, par consequant, il montent et valent plus que tout ce que le roy d'Angleterre ot onques, par deça la mer, en propre demaine (Songe verg. S., t.1, 1378, 276).

 

-

Loc. Ne pas monter une poire : [Quand Nature voit ainsi des jeunes mourir] À centaines et à milliers, Pour convoitise et vaine gloire, Qui ne montent pas une poire, Aussi pour les biens de Fortune, Tant muable, hisdeuse et brune, Qui valent trop mains, je vous jure, Que ne font les biens de Nature. (LA HAYE, P. peste, 1426, 170).

III. -

Empl. pronom.

A. -

Soi monter + compl. adv. sans prép. "Atteindre un total de" : ...mais eut deux lignées qui estoient en Caldée, que Nabugodonosor avoit mises en captivité, qui se montoient mille VIIc hommes. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 48 r°).

B. -

Soi monter de qqc. "Se pourvoir, se fournir en" : ...et ainsi prant et pille ce que lez povres, en la sueur et grant engoise de leurs corps, ont loyaulment gaingné et acquis : c'est de nostre chevalier la proye, c'est dont il se monte, c'est dont il se cointaie. (Songe verg. S., t.1, 1378, 15).
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner

 Article 9/19 
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     MONTER     
FEW VI-3 *montare
MONTER, verbe
[AND : munter ; DÉCT : monter ]

I. -

Empl. trans.

A. -

"Porter vers le haut" : Et de faict il falloit atteler les chevaulx et grant nombre d'hommes par derriere, affin de retenir la dicte artillerie en devallant contre bas, laquelle chose fut plus penible ou du moins trop plus dangereuse beaucoup qu'a la monter. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 278).

B. -

"Assembler (un objet constitué de parties)" : Item, il y avoit une chambre toute plaine de rapieres a monter et montees, javelines, pertisaynes et cousteaux. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 263).

II. -

Empl. pronom. Soi monter à + subst. désignant une quantité. "S'élever à telle quantité" : D'extravagantes autres belles omailles Estoit le lieu de bout en bout fourny, Sans les chappons, gras oysons et poulailles Qui se montoyent a ung nombre infiny. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 186).

III. -

Empl. intrans.

A. -

[Idée de monter sur un moyen de transport]

 

1.

Estre monté. "Être pourvu d'un cheval" : Car, comme dit est, les ditz ennemys estoient moult bien armez, aussi bien montez qu'il estoit possible d'estre, et bardez a l'avenant. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 287).

 

2.

"Embarquer" : Et alloyent les dictz Suysses a Nyce en Provence de par le roy, pour monter sur mer avecques ceux du dict Provence qui s'en alloyent a Napples. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 302).

B. -

[Le suj. désigne une chose nombrable] Monter + adj. num. "S'élever à" : Aussi estoit de Lisle chastellain, Et gouverneur de maint beau chastel loing Que maintenant je ne nomme ne dis, Et qui ne montent seullement huyt ne dix, Ains s'estoimoient beaucop a plus de vingt. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 317).

C. -

Monter en son avertin. V. avertin
 

La Vigne Annie Bertin

 Article 10/19 
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     MONTER     
FEW VI-3 *montare
MONTER, verbe
[AND : munter ; DÉCT : monter ]

I. -

Empl. intrans.

A. -

"Se déplacer par un mouvement ascendant" : ...sy montay en mon esquif (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 152). Lors chascun d'eulz monta sur son destrier (LA SALE, J.S., 1456, 172).

 

-

Empl. abs. "Monter à cheval ou en voiture" : ...incontinant les roiz d'armes, heraulz, poursuivans, trompectes et menestriers (...) furent a messire Anguerrant, lequel aussi trouverent tout en point prest a monter (LA SALE, J.S., 1456, 112).

B. -

Au fig. "Atteindre un certain niveau, un certain nombre, une certaine proportion" : ...certaine somme d'argent, laquelle il emprunta aux usures, pour le bien commun ; lesquelles estoient tant montees qu'il en avoit vendu tout le sien (LA SALE, Sale D., 1451, 179).

 

-

Empl. unipersonnel : ...et tant d'aultres seigneurs, citez et villes que montoit assez plus que la moictié dudit royaume. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 195).

II. -

Empl. pronom. Soi monter. "Se pourvoir d'une garde-robe" : Le roy (...) tout secrement par un de sa chambre m'a fait donner CLx escus pour moy monter et habillier, moy et mes varlez (LA SALE, J.S., 1456, 70).

III. -

Part. passé en empl. adj. "Pourvu d'une monture" : Il [l'amoureux] sur tous sera le mieulz condicionné, et en faiz d'armes à son pouoir le mieulz et le plus nouvellement armé, monté et abillié. (LA SALE, J.S., 1456, 30).

IV. -

Inf. subst.

A. -

"Action de monter une pente" : ...mais il [le chemin] est assez plus traveillant au monter, car il est tresroides et pierreux, et n'y porroit monter cheval nul. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 74).

B. -

"Moment où l'on monte à cheval ou en voiture" : Et au monter chascun fut pourveu de nouveaulz et semblables esperons qui dorez estoient pour les chevaliers et argentez pour les escuiers (LA SALE, J.S., 1456, 235). Mais au monter du chariot, la fust damps Abbés (...) remercier Madame (LA SALE, J.S. E., 1456, 375).
 

La Sale Pierre Demarolle

 Article 11/19 
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     MONTER     
FEW VI-3 *montare
MONTER, verbe
[AND : munter ; DÉCT : monter ]

I. -

Empl. intrans.

A. -

Au propre

 

1.

"Monter" : "...Ja a ce point ne me menrez Qu'embedeus n'en alons ensamble. Encor fais je trop, ce me samble." De ce point si bien s'acorderent, Si qu'ensamble tous deus monterent. Et quant il furent haut monté, Encor, par grant humilité, D'assëoir moult se debatirent. Toutes voies il se seïrent. (MACH., J. R. Nav., 1349, 188). Eu chastel de Rodes monterent, Et par la ville se logierent Bien et bel, et se rafreschirent, Et leurs chevaus en bon point mirent, Pour partir, quant le roy vorra. (MACH., P. Alex., p.1369, 57). De la noise qui en yssoit Paour [les Turcs] avoient et doubtance, Et n'i avoit nulle ordenance, Eins estoient en maintes pars Par dessus la montaingne espars. Pluseurs montoient à cheval, Li autre descendoient le val Qui estoit par devers la terre. Ni a celui qui ne s'esserre ; Tentes, pavillons destendoient Et sambloit qu'aler s'en voloient. (MACH., P. Alex., p.1369, 165).

 

-

Monter amont : Quant nos gens furent seur le mont Tous ensamble montez amont, Ils se meïrent comme uns murs Entre les engins et les Turs ; Et les veoient vis à vis. (MACH., P. Alex., p.1369, 164).

 

-

Monter haut : Terre ont pris, si sont descendu, Et monterent haut ou palais De la ville, qui n'est pas lais. (MACH., P. Alex., p.1369, 118). De dras de soie se parerent, Et puis haut eu palais monterent. Li roys leur fist moult bonne chiere (MACH., P. Alex., p.1369, 124).

 

-

Monter en/dedens : Li roys monta en sa galée, Qui fu bien et bel aournée, Si qu'il n'i avoit nul deffaut De tout ce qu'en galée faut ; Et toute sa gent ensement Entrerent ordeneement (MACH., P. Alex., p.1369, 50). Au matinet, messe escouta Li roys, que uns prestres li chanta, Et quant la messe fu chantée, Il monta dedens sa galée ; Et fu le diemenche ensievant. Il s'en va par la mer bruiant, Et tuit li autre le sievirent, Qui venir à bon port desirent. (MACH., P. Alex., p.1369, 64). Li Sarrazin ès nés monterent Et le clerc avec eaus menerent. (MACH., P. Alex., p.1369, 128).

 

-

Monter par dessus : Quant il furent dedens la ville, Li Sarrazin, plus de XX. mille, Monterent par dessus les murs, Qui estoient haus et seürs (MACH., P. Alex., p.1369, 77).

 

-

Monter sus/seur : Lors fui hors d'esmay et d'effroy, Se montay seur mon palefroy Grisart qui portoit l'ambleüre Moult souëf et de sa nature. S'alay aus chans isnellement Chevauchier par esbatement, Pour moy jouer et soulacier (MACH., J. R. Nav., 1349, 154). Quant Percevaus vit la retraite, Comme cils qui desire et gaite Le bien, le profit et l'onnour Et la grace de son signour, Il n'ot en li que couroucier. Tantost monta sus son courcier Et s'en ala devers le roy (MACH., P. Alex., p.1369, 87). Li maronniers le tro regarde, Et tantost dedens se bouta, Dont par là sus les murs monta. Et tout en l'eure, uns escuiers, Qui estoit apers et legiers, Monta après à moult grant peinne. Lors crierent à haute alainne : "Avant ! signeurs, montez, montez !" Li Sarrasin espoventez Furent dou cry, quant il l'oyrent, Dont pluseurs des murs s'enfuirent. (MACH., P. Alex., p.1369, 89).

 

-

Monter à cheval : Quant li roys vit tout clerement Qu'il ne les porroit nullement Retenir par son biau parler, Einsois s'en voloient aler, Il monta tantost à cheval, Entre lui et son mareschal, Et chevaucha dedens la ville. (MACH., P. Alex., p.1369, 107). Au matinet, sans plus attendre, Se departirent d'Alixandre Li messages dont j'ai conté. Il sont tuit à cheval monté Et cheminerent sans contraire Tant qu'il sont venu au Flumaire. Entre IJ. n'ont pas fait sejour, Eins y alerent en un jour. (MACH., P. Alex., p.1369, 190).

 

-

Empl. abs. "Monter à cheval" : Il tirerent hors leurs chevaus Et monterent comme vassaus En belle et en bonne ordenance, Com chevalier plein de vaillance. (MACH., P. Alex., p.1369, 208).

 

.

P. ext. "Se mettre en route, partir" : Je respondi : "Nous monterons, Car aler vers elle me faut, Si qu'il n'i hait point de deffaut, Qu'assés mieulz morir ameroie Qu'entrelaissasse ceste voie." (MACH., Voir, 1364, 608).

 

-

Loc. : N'on ne doit pas si haut monter Qu'on ait honte dou desvaler, Eins doit on le moien eslire, Car meintes fois ay oï dire, Qui plus haut monte qu'il ne doit De plus haut chiet qu'il ne vorroit. Pour ce fait bon parler a point Par scens, par avis et par point, Doucement, sans maniere ruste, Et demander ce qui est juste, Car encontre bon demandeur Appartient bon escondisseur. (MACH., R. Fort., c.1341, 139).

 

2.

Monter en mer. "Prendre la mer, quitter le mouillage" : Li roys, sa gent et sa navie, Et toute sa chevalerie, Furent prest de monter en mer. Or les vueille Dieux tant amer Qu'il les vueille mener à port De bien, de joie et de deport (MACH., P. Alex., p.1369, 50). Li amiraus n'atendi point, Eins mist ses besongnes à point, En mer monta. Dieux le conduie, Et à joie le raconduie ! (MACH., P. Alex., p.1369, 120). Pour certein avons oy dire Que li Turquoys ont grant navire Pour aler devers Babyloinne. Montez en mer ; et, sans essoinne, Prenez gens hardis et seürs Et vous en alez sur les Turs. (MACH., P. Alex., p.1369, 120).

 

-

Monter seur la mer. "Prendre la mer, quitter le mouillage" : Or vueil les escuiers nommer, Qui là monterent seur la mer En la galée dont je di (MACH., P. Alex., p.1369, 141).

 

3.

"S'élever"

 

-

[Le suj. désigne un oiseau] Monter en l'air : Après ces paroles li rois Prist a parler de biaus arrois De l'aigle et de sa signourie Et comment elle est signourie Des autres oiseaus et doubtée, Quant elle est haut en l'air montée ; Et dist qu'oiseaus qui n'a doubtance De l'aigle selonc sa puissance, Qu'il est fols et desmesurez Ou il est tous desnaturez, Aussi com uns homs hors dou scens Qui oseroit par son forsens Un roy ou le pape assaillir (MACH., D. Aler., a.1349, 358). Quant l'aigle, seur tous couronnée Des oiseaus, est en l'air montée Pour querir et viser sa proie, Il est bien voir qu'elle s'asproie Fort et droit et deligemment Et se conduit en l'element De l'air haut et bas a sa guise, Sans doubter galerne ne bise (MACH., D. Aler., a.1349, 361).

 

.

[Dans un cont. métaph.] : Aussi s'une dame jolie, Gaie, rians, jouans et lie, S'embat en lieu ou il ait feste De gens qui mainnent vie honneste, Elle y puet bien tant dire et faire De son faitis courtois affaire, Qu'elle est tout par grace montée En l'air de bonne renommée. La puet voler de toutes pars Tant que ses bons los est espars. (MACH., D. Aler., a.1349, 335). Ce puet estre sa douce dame Qui est montée sans diffame En haut vers les nues d'onneur, Par quoy li grant et li meneur Mout de reverence l'en portent Et au vray amant en raportent Par paroles teles nouveles Qui li sont et bonnes et belles. (MACH., D. Aler., a.1349, 400).

B. -

Au fig.

 

1.

"Grossir, prendre de l'importance" : Et s'avient souvent que li mendre Ont plus de vaillence et d'onneur Que n'ont li prince et li signeur, Qu'a ce neccessité les meinne, Si s'en mettent en plus grant peinne. Tu vois une plaie petite Dont on ne donroit une mitte ; Quant cils qui l'a riens n'i aconte, Elle envenime et croist et monte Tant qu'on ne trueve si bon mire N'homme qui t'en sache que dire, Ne phisicien qui s'i congnoisse, S'en muert aucune fois d'engoisse. (MACH., C. ami, 1357, 123).

 

2.

"Grandir, s'accroître" : ...vostre biauté qui me Tient sans dormir dou soir jusques a prime. Mais en mil ans n'en diroie la disme. Toute seurmonte. Chascuns le dit, li duc, li roy, li conte. Or vueille Dieu que ja si ne m'ahonte Qu'en li servant pense outrage ne honte, Car c'est la lime Qui les biautez lime, desteint et donte. Cils qui la voit aus autres riens n'aconte, Mais ce qu'adès croist, embelist et monte Tous maus reprime. (MACH., F. am., c.1361, 180).

 

3.

Monter en pris. "Croître en valeur" : Car nices et desapris Sui, mais bien serai apris Et porrai monter en pris, Se je l'aim sans mesprison. (MACH., Lays, 1377, 332).

 

4.

"S'élever" : N'elle [Fortune] ne doit autre mestier avoir Fors de traïr Ceaus qu'elle voit monter et enrichir, Et de faire le bas en haut venir (MACH., J. R. Beh., c.1340, 84).

 

-

[Dans une tournure factitive] "Faire s'élever" : Se tu t'armes, en aventure Seras d'estre a desconfiture ; Car teles gens ne doubtent honte Et si ne scevent qu'onneur monte. S'il te meschiet, ne te saroient De riens aidier, qu'il ne porroient. Si qu', amis, soies sus ta garde Encontre tels gens et t'en garde, Qu'on doit a son oueil mettre l'erbe Qu'on congnoist et qui pas n'enherbe. (MACH., C. ami, 1357, 118).

II. -

Empl. trans. "Monter" : Si s'en alerent, Tout en parlant, la ou il les menerent, Par les degrez de marbre qu'il monterent, Tant qu'en la chambre au bon roy s'en entrerent. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 112).
 

Guillaume de Machaut Noël Musso

 Article 12/19 
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     MONTER     
FEW VI-3 *montare
MONTER, verbe
[AND : munter ; DÉCT : monter ]

I. -

A1 humain monte

A. -

A1 monte (sur/à) A2 plus ou moins vertical

A1 humain monte un escalier : ...l'escuier et entra en la maison (...) et monta les degrez amont en la chambre (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 55). Il (...) se bouta en ung hostel devant la porte du palais, là où on vendoit cervoise, et monta en une loge et s'apoya à une fenestre qui regardoit en la court du palais (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 53).

A1 monte une montagne : Tant coururent qui mieus mieus, qu'il vinrent au piet dou chastiel et montèrent le montagne en grant haste. (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 126).

A1 monte une rivière. Il la remonte : ...quant li rois s'en parti, il monta celle rivière et s'en vint logier à Aguillon sus Seletes. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 224).

Sur une planche : ...li pons et la porte euissent esté esforchie (...) se chil qui estoient amont ne se fuissent delivré de lever le pont et d'abatre la porte couleice. Qant il orent ce fait, il laissierent une petite plance aler, sus laquelle lors gens montoient un a un et rentroient ens ou chastiel. (FROISS., Chron. D., p.1400, 471).

Sus à A2 : Si descendi de son cheval (...) et monta sus à une phenestres, et s'apoia là, et avoit on estendu un drap vermeil devant lui. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 216).

A1 humain monte amont : "Monsigneur, arestés vous. La sus sont retrait grant fuisson des barons de France, qui ne sont pas bien asegur de lors vies. Montons amont, car il vous demandent et se voellent rendre..." (FROISS., Chron. D., p.1400, 692).

Contremont : Si se deslogièrent et montèrent contremont par devers les montagnes pour entrer en le conté de Forès et venir sus le rivière de Loire. (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 64).

Aux créneaux : Li gentils chevaliers (...) monta as crestiaus des murs de la ville (FROISS., Chron. D., p.1400, 835).

En sa garde : ...la gaite montoit en sa garde, quant evous venu François et ces Gantois (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 219).

B. -

A1 monte en/à/sus A2 plus ou moins horizontal

En un vaisseau : ...la roine (...) se mist en la mer, et monta ens son vassiel au palais de Wesmoustier (FROISS., Chron. D., p.1400, 296).

A1 humain monte à/en/sus mer : ...messire Guillaumes Douglas pour faire son voiage (...) monta a mer au port de Morois en Escoce (FROISS., Chron. D., p.1400, 167). Li contes de Montfort (...) monta en mer a Vennes (FROISS., Chron. D., p.1400, 478). Il monta sus mer au port de Morois, en Escoce, et s'en vint en Flandres droit à l'Escluse. (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 80).

A1 monte. Il embarque : ...il eurent vent pour passer oultre (...) Si arrivèrent, ce propre jour qu'il montèrent, à Douvres. (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 189).

En un port : ...Harflues (...) estoit li principaux havenes là où on tendoit à monter. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 185). Si montèrent li dis rois et ses gens au port de Douvres, et vinrent sus une avesprée à Calais. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 74).

A1 humain monte (amont) sus A2, pays peu élevé : "...vous recueillerés vos gens (...) et vous monterés amont sus les marces de Limozin et d'Auvergne et ferés là guerre." (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 155). Si tretost que li rois englès eut passet le rivière d'Escaut, et il fu montés sus le royaume, il appella Henri de Flandres (...) et le fist là chevalier. (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 165).

C. -

A1 humain monte/est monté sur A2 cheval : ...li jones Edouwars monta sus .I. palefroi tout prope et ordonné pour lui. (FROISS., Chron. D., p.1400, 65). Il (...) monta ung jour sus ung coursier, et vint aux champs et fist le coursier courrir. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 113). Et furent monté cil trente cescuns sus bons coursiers, les plus legiers et plus rades qui fuissent sus le place. (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 117).

A cheval : ...messire Jehan de Blois (...) monta à cheval et s'en rentourna au plus tost comme il povoit en Guerles (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 154).

A1 monte. Il s'en va à cheval : Et comment il en avint, je le demanday. "Je le vous diray", dist-il, "mais que nous soions à cheval." Il monta et nous montames ; il commencha à chevaulcier bellement et puis à faire son compte, ainsi comme il en avint. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 5). Et puis montèrent le secont jour et chevaucièrent tant par leurs journées qu'il vinrent en le cité de Londres. (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 205). Là oy messe li rois et disna, et puis monta ; et vint celi jour, sus le soir, à Gand. (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 39).

A1 se monte : Si vinrent tout à piet li dis messires Hervis et ses gens jusques à Abbeville. Là se montèrent il, mès li dis messires Hervis estoit si travilliés qu'il ne pooit souffrir le chevaucier. (FROISS., Chron. L., III, c.1375-1400, 41).

A1 monte sus : Quant il furent tout prest, il montèrent sus et esploitièrent tant par leurs journées qu'il vinrent à Windesore. (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 91).

D. -

A1 humain se monte (de chevaux et d'autres choses nécessaires). Il s'équipe : ...il estoient si povre que il ne se savoient de quoi monter, et se montoient li aucun (...) des chevaux des ahaniers que il trouvoient sus les camps. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 280).

A2 humain monte A2 humain : "Quant Limosin peut par honneur chevauchier, le sire de La Vote le monta et arma, et le mena au Puy devers le seneschal de Vilay..." (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 112).

A1 est (bien/fort/mal) monté (à/de cheval) : Et estoient tout trop mieulz monté que li François ne fuissent ; et les euissent sans faute raconsiewis, ançois que il euissent chevauciet une liewe. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 138). Et chevaucièrent celle nuit plus de sept liewes : dont il en demora assés de mal montés que chil de Bohaing trouvèrent à l'endemain, qu'il prisent et amenèrent en leur garnison. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 149). Et esperonnèrent les chevaux de grand randon, et missent devant les plus fors montés, et commenchièrent à huer. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 289). Evous un chevalier de France (...) durement armés de toutes pièces, bien fort monté, le targe au col et la lance ou point, qui (...) broche cheval des esporons. (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 157). ...li rois de France (...) avoit (...) fait un especial mandement que cascuns fust apparilliés, chevaliers et escuiers, montés à cheval et armés de toutes armes. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 68). Et estoit appellés cilz brigans Bacons, et estoit toutdis bien montés de biaus coursiers, de doubles roncins et de gros palefrois. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 69).

Un bien monté, adj. subst. Quelqu'un qui a un bon cheval : Là eut à celle journée grant encauch et dur, et maint homme reversé ; et toutefois li bien monté le gaegnièrent. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 79).

E. -

A1 humain monte en état. Il s'élève dans la société : ...ung povre homme, quant il monte en estat et son seigneur l'aveue, il se corrompt (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 19). ...le terme que je coury par le monde, je ne vey nul hault seigneur qui n'eust son marmouset, ou de clergié ou de garçons, montez par leurs gueules et leurs bourdes en honneur. (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 227).

II. -

A1 non humain monte

A. -

Le soleil monte : ...tousjours aloit la saison aval, et le soleil montoit, et les jours s'eschauffoient, car s'estoit environ le Saint-Jehan Baptiste (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 98).

Le vent monte : ...il commencha à plouvoir (...) et monta uns tel vens que à paines pooient il tenir leurs chevauls. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 40).

B. -

Un bruit/une rebellion monte. S'élève et s'enfle : Li hus et les cris monta tantos en la ville. Evous ces Englois courir as armes (FROISS., Chron. D., p.1400, 654). Le hairois monta en la ville, et la voix et renommée par places et hostelz, que les Anglois estoient aux barrieres. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 94). A celle heur que l'estourmie monta et le hairois, il estoit en son hostel et se commenchoit à descouchier. Si entendy les nouvelles qu'i leur ville estoit prise (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 194). Qant chil, qui ce consel avoient donné, entendirent que li peuples parloit estragnement sus euls, si se doubterent que rebellion ne montast en l'oost. (FROISS., Chron. D., p.1400, 137). ...ja grande murmuration se montoit en Engleterre de nobles et dou menu peuple (FROISS., Chron. D., p.1400, 230). Murmurations monta aval la ville ; et disoient li grigneur partie des gens de Gaind que li contes de Flandres avoit che fait. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 220). Li autre (...) dissoient (...) que briefment pour le milleur bon estoit que on se rendesist au roi de France, et non à autrui. Tant montèrent parolles que rihote s'esmut, et furent li signeur maistre et li cappitaine ochis. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 31).

Est monté par A2 humain : Il quidoient estre combatu. Et tout ne fu riens, car chils haros estoit montés par varlès qui s'estoient entreprins ensamble. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 30).

C. -

Une somme d'argent/un objet précieux monte à tant : ...l'année en devant yl y avoit eu une taille en Navairre, qui avoit monté la somme de cent mille frans pour le mariaige la fille du roy (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 185). ...ces cappitaines Gascons (...) auront pris et levé celle somme de flourins comme les composicions montent, et les pays en seront apovris et affoiblis (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 137). ...les pactis, selonc que ilz avoient sommé leurs comptes, montoient bien par an ens es terres dessus dites comme les redemption des fors et des garnisons devoient monter. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 135). ...li rois de France li restitua et donna otretant et plus que sa pension par an montoit (FROISS., Chron. D., p.1400, 646). Il avoit en la Langhe d'Oc queillie une aide si grande et si grosse que elle avoit bien monté douse cens mil frans. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 68). Et puissedi, dedens l'anée, furent il tout paiiet de ce que li cheval montoient. (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 73).

Monte grand foison : Là en Avignon furent faites les finances et les delivrances d'or et d'argent dou duc d'Ango au conte de Savoie et as Savoiiens, qui montoient grant fuisson. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 171).

D. -

A2 abstr. monte plus ou moins à A1 humain. A2 a de l'importance pour A1 : Ce nous monte petite cose, qant ils, li vintime tant seullement, voelt courtoisement passer parmi le roiaulme de Franche. (FROISS., Chron. D., p.1400, 753).

A toi qu'en monte ? Qu'est-ce que ça peut te faire ? : "Estievene, Estievene, que faites vous ci à ceste heure ?" Li prevos respondi : "Jehan, à vous qu'en monte dou savoir ?" (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 116). "...A toi qu'en monte, se je li blasme ses follies ?" - "A moi qu'en monte ? dist li archiers ; il en monte assés, car il est compains à mon maistre." (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 260). Entrues que li rois parloit, cils Tieulliers avoit parlé au maieur et dit : "Et, de ce que je di et fach, à toi qu'en monte ?" (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 120).
 

Froissart Jacqueline Picoche

 Article 13/19 
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     MONTER     
FEW VI-3 *montare
MONTER, verbe
[T-L : monter ; GD : monter ; GDC : monter ; AND : munter ; DÉCT : monter ; FEW VI-3, 106a : *montare ; TLF XI, 1042a : monter ; TLF XI, 1046a : monté]

I. -

Empl. intrans.

A. -

"Se rendre dans un endroit plus élevé que l'endroit où on se trouve" : Premier i vi saint Benëoit Qui contremont les murs avoit Une grant eschiele dreciee En laquelle estoit fichiee .XII. degrés d'umilité Par lesquiex en celle cité Montoient mont isnelement Ceus qui estoient de sa gent (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 139). Apres .VI. jours [Jésus] S. Pierre prist Et Jaques et Jëhan, que fist Avec li en .I. mont monter La où se vout transfigurer. (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 6301). [Réf. à Matth. XVII, 1]

 

-

Empl. pléonastique Monter en haut. "Atteindre le sommet d'une chose" : Aussi com .I. singe ahoquié À .I. bloquel et atachié Est, que ne puet monter en haut Quë en montant tost ne ravaut, Aussi m'est .I. bloquel pesant Le cors et .I. retenal grant (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 6319).

B. -

P. anal.

 

1.

Monter sur. "Prendre place sur" : Quar par Orguel si s'est meffait [Adam], Qu'il est sus le pommier monté Que li avoies devëé, Et a mengié a son talent Des pommes (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 285).

 

2.

Monter à cheval. "Se mettre sur un cheval" : « Raison, dist elle, si m'aprist Quant parla à moy et me dist Quë à cheval est cil montez Qui de bon non est renommez ». (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 8701).

II. -

Empl. pronom. Se monter sur (un âne). "Se mettre sur (un âne)" : Apres en Olivet ala [Jésus], Dont .II. deciples envoia Pour un asne li amener Sus le quel se vouloit monter Pour aler en Jherusalem (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 566).
 

Pèlerinages de Guillaume de Digulleville Béatrice Stumpf

 Article 14/19 
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     MONTER     
FEW VI-3 *montare
MONTER, verbe
[AND : munter ; DÉCT : monter ]

I. -

Empl. trans.

 

-

Monter une échelle à mont. "Monter en haut d'une échelle" : ...[le couvreur] s'advisa d'aller querre sa corde, et monta a mont son eschelle, et vint jusques a la cheminée, et destacha sa corde [La corde entoure une cheminée, sur un toit] (C.N.N., c.1456-1467, 276).

 

-

Monter des degrés arrière. "Remonter un escalier (que l'on a préalablement descendu)" : ...a cest cop veez cy bon Escossois qui retourne et monte arriere les degrez de la chambre (C.N.N., c.1456-1467, 51). ...en ce disant monterent arriere les degrez, et entrerent en la chambre. (C.N.N., c.1456-1467, 280).

 

-

[Tournure ambiguë] : ...a l'heure prinse d'entre sa dame et luy, se vint rendre a l'endroit d'une fenestre haulte et dangereuse a monter . (C.N.N., c.1456-1467, 358).

 

Rem. Seul ex., pour lequel on peut hésiter entre la constr. trans. monter une fenêtre : "L'atteindre en grimpant" ou une constr. intrans. ou abs. : il y a du danger pour qui entreprend de faire l'escalade.

II. -

Empl. intrans. "Aller plus haut"

A. -

[Empl. sans compl.]

 

1.

Au propre. "S'élever" : ...elle demoura en chemin, sans se povoir ravoir, ne monter, ne avaler, quelque peine qu'elle y mist [Une femme ne parvient pas à s'extraire d'une cheminée] (C.N.N., c.1456-1467, 275).

 

2.

Au fig. "Augmenter, s'accroître" : ...tant monta sa renommée que pour tout chose l'on demandoit son conseil (C.N.N., c.1456-1467, 467).

B. -

Monter + adv./loc. adv.

 

-

Monter dessus : ...il choisist le plus hault arbre et mieulx houssé du bois, et monte dessus. (C.N.N., c.1456-1467, 88).

 

.

[Dans un cont. érotique] : Comme il estoit couché avec sa taye, ne sçay de quoy il luy sourvint, il monta dessus. (C.N.N., c.1456-1467, 325).

 

-

Monter sus : ...si montay sus, et elle m'adressa ceans [Une mule] (C.N.N., c.1456-1467, 213).

 

-

Monter en haut : Il saulta jus du chariot, entra dedans l'ostel, et monta en haut (C.N.N., c.1456-1467, 344).

C. -

Monter + prép. + compl.

 

-

Monter en + compl. de lieu

 

.

Au propre : ...l'yvroigne entendit que encores le failloit enterrer, ains qu'il montast en paradis (C.N.N., c.1456-1467, 64). ...entretant la chambriere monta en la chambre et esveilla madame (C.N.N., c.1456-1467, 119).

 

.

Au fig. : ...l'avertin luy monta en la teste, et de prinsault devyna ce qui estoit. (C.N.N., c.1456-1467, 463).

 

.

[Le compl. de lieu peut être sous-entendu] : ...en lysant, le sang luy monte et le cueur luy fremist, et devint tout alteré de maniere et de coleur. (C.N.N., c.1456-1467, 180). ...ainsi que elle l'appercevoit venir de loing, montoit et descendoit de sa chambre (C.N.N., c.1456-1467, 572).

 

-

Monter sur

 

.

Au propre : Si me semble bon (...) me baillassez en la conduicte de mon oncle le bastard, chacun monté sur ung petit cheval. (C.N.N., c.1456-1467, 171). ...il monte sur ce beau poirier (C.N.N., c.1456-1467, 307). ...il fut osté du prestre, et, pour abreger, monte sur l'eschelle. [Pendaison d'un condamné] (C.N.N., c.1456-1467, 451).

 

.

Au fig. Monter sur son chevalet. "Monter sur ses grands chevaux" : ...il monta sur son chevalet, car il avoit la teste chaude et fumeuse (C.N.N., c.1456-1467, 56).

 

.

[Dans un cont. érotique] : ...il fault que vous montez sur elle et que vous la roncynez tresbien trois ou quatre foiz tout a haste. (C.N.N., c.1456-1467, 136). Marché se porta entre eulx deux (...) que le bergier monteroit sur la bergiere pour veoir plus loing (C.N.N., c.1456-1467, 482).

 

-

Monter à cheval : ...[il] monte a cheval et s'en va. (C.N.N., c.1456-1467, 77).

 

-

Monter devant + compl. de lieu : Monseigneur le curé (...) monta devant l'aultier. (C.N.N., c.1456-1467, 513).

 

-

[Avec deux compl. exprimés] : ...il trouva sa dame, qui monta derriere luy sur son cheval (C.N.N., c.1456-1467, 547).

 

-

[Avec un compl. sous-entendu] Monter en mer (sur un bateau) : Si print congé de sa femme (...) puis monta en la mer. (C.N.N., c.1456-1467, 566).

III. -

Empl. abs. [Le compl. ayant été exprimé auparavant]

 

-

Monter (en un lieu) : L'autre monta, comme elle luy dist, et se vint trouver en ce petit garnier (C.N.N., c.1456-1467, 243).

 

-

Monter (à cheval) : "...regardez que tout nostre bagage soit bien atinté. Venez si matin qu'il vous plaist. - Il ne vous fauldra que monter", respondit l'oncle. (C.N.N., c.1456-1467, 179). Elle s'en vint devers son oncle, qui luy bailla son cheval, et elle monte et puis tire païs (C.N.N., c.1456-1467, 180).
 

Cent Nouvelles Nouvelles Roger Dubuis

 Article 15/19 
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     MONTER     
FEW VI-3 *montare
MONTER, verbe
[T-L : monter ; GD : monter ; GDC : monter ; AND : munter ; DÉCT : monter ; FEW VI-3, 106a, 113a, 114a : *montare ; TLF XI, 1042a : monter]

I. -

Empl. intrans.

A. -

"S'élever, aller vers un point plus élevé" : ...et à un autre jour [il] retourna par nuit oudit hostel, et monta par dessus les murs comme dit a dessus, maiz n'y pot et ne osa riens faire, pour les chens de leans qui l'abayerent trop fort. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 20). Et, pour ce que autre chose ne plus ne voult confesser, fu mené en hault à la justice et monté à l'eschiele (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 263). ...lui qui deppose, qui est sergent des impositeurs du grain de la ville de Paris, vit passer trois charrettes chargées de blé qui montoient par la rue de la Vennerie, en alant vers le Chastellet (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 354). Et quand ilz ne trouverent pas elle qui parle en laditte chambre, ycellui barbier vint aus degrez d'icelle et monta au bout d'iceulz où elle qui parle estoit (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 509).

B. -

"Utiliser comme moyen de transport"

 

1.

"Prendre place" : Item, que ledit Berthaut venoit de Paris, trouva en chemin le charretier de Jehan Torfol, auquel charretier il demanda s'il monteroit en sa charrete, à quoy se consenti ledit charretier (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 503).

 

2.

Monter à cheval. "Enfourcher un cheval" : ...lequel conte il servoit comme gros varlet, et estoit monté sur un roncin estant à icellui conte (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 116). ...ledit mons. l'evesque dist à il qui parle que tantost il monstast à cheval et s'en alast devant, pour prendre logis pour icelli mons. l'evesque et ceulx de sadite compaignie en la ville de Compiegne (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 548). ...ilz lui ont dit qu'ilz s'en aloient au Cheriot, vers la porte Saint-Honoré, monter à cheval pour eulx en aler audit lieu de Dreux (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 395).

C. -

Au fig. [D'une chose] "Atteindre un total"

 

-

Part. prés. Montant à telle somme : ...il prindrent toute la robe qui troverent en icelle chambre, montant à la somme ou valeur de cinq cens frans, comme manteaux fourrez (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 249). ...un an a ou environ, à la requeste de Jehan Le Maire, et à ses noces, il fist certaines flamiches pour lui montans à la somme de XVIIJ frans ou environ. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 256).

II. -

Empl. trans.

A. -

Monter qqc.

 

1.

"Gravir, escalader" : ...il oy dire audit Breton, en montant les degrez de la chambre du geolier, lequel Breton adreçoit ces parolles à un nommé Robert Bourgois, prisonnier oudit Chastellet (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 546). ...il et autres ses varlès en sa compaignie, ou temps dessus dit, environ minuyt, monterent et eschelerent deux des fors dudit lieu du Merle, et commençoyent à vouloir escheler le tiers et derrenier fort d'icellui (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 194).

 

2.

"Porter, mettre plus haut" : ...quant ilz virent qu'ilz n'y pourroient monter, ilz tirerent l'eschiele à eulx, l'emporterent, et de fait monterent icelle eschiele sur la toit dudit monstier, et casserent et briserent les tuilles dudit monstier (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 223).

B. -

Monter qqn. "Fournir à qqn une monture et l'équipement complet" : ...lequel Jaquet pria et requist ycellui prisonnier qu'il chevauchast avecques lui, et il le monteroit bien et bel, le meneroit en la guerre ou pays de Lymosin (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 56).

III. -

Part. passé en empl. adj. "Pourvu d'une monture et d'un équipement" : ...et lui avoit souffist avoir esté bel et bien monté, et armé comme il avoit esté, et bien gouverné, sanz avoir d'yceulx aucun autre prouffit singulier. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 60).

 

-

Monté à deux/trois chevaux. V. cheval
 

Registre criminel du Châtelet Bernadette Suty / Monique Haas

 Article 16/19 
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     MONTER     
FEW VI-3 *montare
MONTER, verbe
[T-L : monter ; AND : munter ; DÉCT : monter]

Monter en l'escuelle. V. escuelle
 

Chastellain Martine Moulin

 Article 17/19 
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     MONTER     
FEW VI-3 *montare
MONTER, verbe
[T-L : monter ; GD : monter ; GDC : monter ; AND : munter ; DÉCT : monter ; FEW VI-3, 106, 113a, 114 : *montare ; TLF XI, 1042a : monter]

I. -

Empl. intrans.

A. -

[D'une pers.]

 

1.

"Se rendre dans un endroit plus élevé que l'endroit où on se trouve" : ...l'autre maison d'emprez, en montant devers le costé de Saint Jacques (Comptes Paris V.L.D., t.1, 1424-1425, 7).

 

2.

Monter sur (la) mer. "S'embarquer" : Et disoient à commune voix parmy leur ost qu'ilz estoient montez une foiz sur mer à Vannes, mais qu'ilz y monteroient encores une autre foiz à plus grant haste (Lettres Ch. VIII, P., t.1, 1488, 307). ...[il] s'en est allé monter sur la mer à la Rochelle, auquel lieu avons escrit que l'on lui baillast une caravelle que on dit qui est des plus avantageuses que on puisse trouver. (Lettres Ch. VIII, P., t.2, 1489, 360).

B. -

[D'une chose]

 

1.

[D'un bien qui se transmet par voie de succession] "Parvenir à un degré plus élevé" : ...car supposé qu'ilz eussent aieul ou aieulle, lesdiz biens ne leur retourneroient pas pour ce qu'ilz ne montent point plus hault que au pere ou à la mere. (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.3, 1463, 352).

 

2.

[D'une somme d'argent] Monter à. "Atteindre telle valeur" : ...audit evesque quatre cens frans, audit messire Richart cent frans, et ausdiz Griffin et Forest à chascun cent frans, font deux cens frans, et monte tout ensemble à ladicte somme de 700 frans (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1419, 45). ...par le papier du bail, il appert que ledit Cousin tierçoyt ladite somme sur 20 l., qu'il semble qu'il en devroit rendre icy 30 l. p., qui est le prix à quoi elle monte par le tiercement, toutefoyes soit adverti que, par le papier, il dit qu'il en doit demourer quitte nonobstant le tiercement de 20 l. p., pourveu que si aucun y mettoit enchere (Comptes Paris V.L.D., t.1, 1424-1425, 23).

II. -

Empl. trans. [D'une chose] "Équivaloir, atteindre, s'élever à (la somme totale de)" : ...mondit seigneur, par ses lettres patentes donnees à Troyes le IIIIe jour d'avril l'an mil quatre cens et dix neuf avant Pasques, mande paier ausdis maistre Jaques et Boloigne gaiges, à chacun pour sa personne, II varlez et trois chevaulx, qui monte selon l'ordonnance de l'ostel de mondit seigneur 32 solz parisis pour chacun jour, et ausquelx mondit seigneur les a ainsi ordonnez à les prendre et avoir (Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 1420, 722). ...il sera bien trouvé que puis XX ans ladite cloaison a valu XLVm livres et plus, et on ne saurait trouver que les repparacions de ladite ville depuis ledit temps montent Xm livres. (Roi René vie L., 1459, 291). ...s'il appert que vous avés fraié outre ce que le revenu d'icelle a monté et valu, qu'il vous en face incontinent rembourser et paier sur les biens dudict d'Armagnac (Lettres Ch. VIII, P.M., t.5, 1489, 218).

III. -

Empl. pronom.

A. -

[D'une pers.] "Se procurer un cheval" : Et se doit monter pour la guerre et pour le tournoy par tele condicion que pour le restor de le montée dou tournoy, nous li renderons tele somme d'argent comme à noz autres chevaliers ; et pour sa montée de le guerre, s'il l'en mesavenoit, nous li rendrons le pris de no maressal (Hist. Lille T., t.2, 1338, 243). ...il a esté pris par noz ennemis et mis à grant et excessive raençon, pour la quelle paier et aussi pour soy monter et armer, il a ja pieça vendu de ses biens (Doc. Poitou G., t.4, 1370, 67). À Henry Le Seigneur, escuier et eschançon de monseigneur, la somme de quatre vins dix escuz, du pris de 30 gros nouvelle monnoye de Flandres chascun escu (...) pour soy aidier à relever d'une maladie qu'il a nagaires eue par l'espace de 3 mois et aussi pour soy vestir, monter et armer et habillier, affin d'estre plus hounorablement ou service de mondit seigneur (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1419, 167).

B. -

[D'une chose] "S'élever à la somme totale de" : Lesquelles parties se pevent monter et valoir ladite somme de quatorze livres, huit solz tournois (Cartul. Hôtel-Dieu Cout. L., 1409, 224).

 

-

Se monter autant comme : ...ledit don fait par le Roy audit monseigneur le séneschal se monte justement autant comme les parties enquoy je trouve que ledit monseigneur le séneschal estoit tenu audit Cuer et Varie. (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 642).

IV. -

Part. passé en empl. adj. [D'une pers.] "Pourvu d'un cheval" : Dune autre aide, nommée aide dost, levée en ladicte viconté sur les nobles ou moiz de mars CCCLXVII et receue par ledit viconte, cest assavoir XV l. pour chascun fieu entier, et audessus et audessoubz à la value, sur ceulz qui nestoient ne montez, ne armez, ne prests daler servir Monseigneur en son païz d'Avrenchin contre certains Bretons et autres gens de compaigne qui faisoient guerre contre le royaume et le païz de Monseigneur (Compte Navarre I.P., 1367-1371, 43). ...d'autre part a envoié son filz monté, armé et acompaigné honnestement ès deux derrenières armées de Guienne, qui lui a cousté bien mil escuz (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 409).
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

 Article 18/19 
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     MONTER     
FEW VI-3 *montare
MONTER, verbe
[AND : munter ; DÉCT : monter ]

I. -

Empl. trans. "Aider, encourager" : ...et là furent par lui receptez, aidez, confortez, montez et armez pour faire lesdiz cruelx crimez (BAYE, I, 1400-1410, 100).

II. -

Empl. intrans.

A. -

[Le suj. désigne un être animé]

 

1.

"Se déplacer dans un mouvement de bas en haut" : Et pour en savoir quelque chose, je montay au plus hault de la Tour criminelle de ceans et viz lesdiz gens d'armes es champs d'entre le Role et Montmartre. (BAYE, II, 1411-1417, 168). Vindrent nouvelles de la prinse de Pontoise par les Anglois, qui monterent par eschieles sur les murs d'icelle ville (FAUQ., I, 1417-1420, 309).

 

-

Monter à cheval : Et lors monta monseigneur le Dauphin à cheval, accompaignié des ducs de Berry et de Bourgoigne (BAYE, II, 1411-1417, 126).

 

-

Empl. abs. Monter. "Monter à cheval" : ...le gentil chevalier fist tantost la dame et sa compaignie monter (LE BEL, Chron. V.D., t.1, 1352-1356, 16).

 

2.

"Accéder, être promu (à un poste, à un office plus élevé)" : ...le Roy mandoit à la Court qu'elle receust maistre J. de Mailly, licencié en loiz, ou lieu vacant aux Enquestes de cellui qui monteroit d'icelle Chambre en la Grant Chambre, ou lieu de maistre J. de Quatremares (BAYE, II, 1411-1417, 7). ...a esté ordonné que ledit de Laigny auroit le lieu et gages de lay que tenoit et avoit maistre Tibaut Tiessart auxdictes Enquestes, qui montoit en la Grant Chambre ou lieu dudit Quatremares (BAYE, II, 1411-1417, 8). Cedit jour, a esté faicte election de maistre J. de S. Romain, ou lieu de maistre Guillaume de Besze, qui est monté de la Chambre des Enquestes en la Grant Chambre ou lieu de maistre Nycole de Biencourt (BAYE, II, 1411-1417, 186).

B. -

[Le suj. désigne une chose]

 

1.

[Le compl. adv. est construit sans prép.] "S'élever à, atteindre (un total, une somme)" : ...l'en avoit mise suz une grant taille, montant, comme j'ay oy dire, XIJ ou XIIJc mil frans (BAYE, I, 1400-1410, 34). ...fors tant que s'il y avoit aucune chose à parfaire, il feroit retenir jusques à la somme que ce monteroit pour les parfaire (BAYE, I, 1400-1410, 266).

 

2.

[Le compl. adv. est précédé de la prép. à] "S'élever à, atteindre, valoir" : ...et si montoit bien ladicte taille à plus le tiers que une qui derrainement fu faicte pour le mariage de l'ainnée fille du Roy nostre Sire au Roy d'Angleterre (BAYE, I, 1400-1410, 34). ...allegans par l'occupation des Angloiz, ennemiz du royaume, entour Harefleu avoir perdu sa terre qui monstoit à bien V mil libvres (BAYE, II, 1411-1417, 225).

III. -

Part. passé en empl. adj. Monté. "Qui est à cheval" : Si sont alez lesdiz seigneurs de ceans (...) montez et armés pour la plus grant partie, cedit jour, par la ville avecques ledit monseigneur le Chancellier (BAYE, II, 1411-1417, 166).

 

-

Bien monté. "Pourvu d'une bonne monture" : ...que les seigneurs et autres officiers de ceans et les advocas et procureurs fussent demain en la court de S.. Magloire, montez bien et competemment et habillez (BAYE, II, 1411-1417, 164).
 

Baye-Fauquembergue Denis Lalande

 Article 19/19 
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     MONTER     
FEW VI-3 *montare
MONTER, verbe
[T-L : monter ; GD : monter ; GDC : monter ; AND : munter ; DÉCT : monter ; FEW VI-3, 106a : *montare]

I. -

Empl. trans. "Parcourir de bas en haut, gravir" : Et ainsi monterent les degrez de la grant sale, qui estoit tendue de riche tapisserie, selon l'usaige du pays et le temps de lors. (ARRAS, c.1392-1393, 166). ...Gieffroy se part et prent congié, et commence a monter la montaigne (ARRAS, c.1392-1393, 263).

II. -

Empl. intrans.

A. -

[D'une pers.] "Se déplacer vers le haut"

 

1.

En gén.

 

-

[Constr. prép.]

 

.

Monter à : ...Florie estoit montee aux fenestres d'une haulte tour, et tant comme elle en pot avoir la veue, elle ne party de la fenestre. (ARRAS, c.1392-1393, 127).

 

.

Monter amont. "Monter en haut de" : Lors monta le prieur a moult [l. amont] les eschielles, et vint a l'eglise, et trouva Gieffroy ou cuer de l'eglise, qui avoit ouy messe. (ARRAS, c.1392-1393, 277). Et lors monte amont la tour et vint au plus hault estaige. (ARRAS, c.1392-1393, 297).

 

.

Monter en : Tant erra Gieffroy qu'il y vint [à la forteresse], et descend du cheval, et monte en la sale, et treuve le conte entre ses barons (ARRAS, c.1392-1393, 268).

 

.

Monter ens en : Les vivres, l'artillerie, les harnoiz et les chevaulx furent chargiez es vaisseaux, et monterent les gens ens ou navire. (ARRAS, c.1392-1393, 84).

 

.

Monter sur : Et ly arbalestrier se mettent d'un costé et d'autre du pont, et commencent a verser Sarrasins et les font fort reculer. Et lors Uriien crie Lusignen a haulte voix, et monte sur le pont, la lance ou poing, sa baniere devant lui et sa gent aprez, moult appertement, et Sarrasins d'autre costé. (ARRAS, c.1392-1393, 101).

 

.

Monter sus : Monseigneur, dist Remondin, montez sus cest arbre, que cilz sengliers ne vous face mal, et m'en laissiez convenir. (ARRAS, c.1392-1393, 21).

 

-

[Constr. adv.]

 

.

Monter sus : Et le conte avise une fenestre qui yssoit sur le toit, et monte sus, et Gieffroy le suit, l'espee traicte, et le cuide ferir. (ARRAS, c.1392-1393, 268).

 

-

Monter + indication de hauteur : Et lors monte Gieffroy après le chappellain. Quant ilz orent monté environ XX. pas, il convenoit remonter d'autre costé, et ainsi virer de XX. pas en XX. pas. Et ainsi monterent tant qu'ilz vindrent au tiers hermitaige, qui avoit IIIJxx pas de hault et plus. (ARRAS, c.1392-1393, 277).

 

-

Empl. abs. : ...par matin, se leva Gieffroy, et trouva le chappellain son pere qui l'attendoit avec le prieur, et l'en menerent ouïr messe, et aprez la messe le menerent jusques a la falize, et monta le chappellain devant, et commenca a puier contremont. (ARRAS, c.1392-1393, 277).

 

2.

En partic.

 

a)

Monter (à cheval) : Et lors monta Remondin a cheval moult legierement, et prist la lance. Et, d'autre part, monta Oliviers moult vistement, et prist la lance au fer trenchant. (ARRAS, c.1392-1393, 62).

 

-

Monter sur (un cheval) : La dame monta sur un riche palleffroy, et fist monter ses deux enfans et conduire par les frains par deux gentilz hommes anciens. (ARRAS, c.1392-1393, 207).

 

b)

MAR. Monter sur la mer. "Embarquer" : Et ceulx montent sur la mer et lievent leurs voilles et s'en vont singlant a effort vers Chippre. (ARRAS, c.1392-1393, 127).

B. -

[D'une chose]

 

1.

[D'un chemin] "S'élever, mener vers le haut" : Monseigneur, veez la la montaigne ou ilz se tient. Et veez vous ce blanc sentier qui monte droit a ce gros arbre ? (ARRAS, c.1392-1393, 263).

 

2.

[De la vue, avec une indication de distance] "Avoir une portée de, s'étendre sur" : Regnault (...) n'apporta que un oeil sur terre ; mais il en veoit si cler qu'il veoit venir par mer les nefs, ou par terre autres choses, de trois veues, qui montent bien XXJ. lieus. (ARRAS, c.1392-1393, 80).

III. -

Part. passé en empl. adj.

A. -

[D'un cavalier] "Monté, pourvu d'une monture" : Et me trouveras en ces beaulx prez, la dessoubz, sur la riviere, par dela, monté et armé, pour toy callengier mon droit, mais que tu m'asseures que personne ne passera la riviere que toy. (ARRAS, c.1392-1393, 299).

 

-

Monté + adv. de manière : Mais Remondin qui estoit eschauffez, et qui ne ressoingnoit sa vie, ne fortune bonne ne male qui lui peust avenir, le suit [le comte] asprement, et il estoit bien montez, et tousjours le suit le conte qu'a trace qu'a veue. (ARRAS, c.1392-1393, 19). Et lors qui ot bon cheval, il ne l'oublia pas, mais fiert des esperons quan qu'il puet devers Triples, et les aucuns qui furent mieulx montez devers Damas (ARRAS, c.1392-1393, 225). Et se vous veez un bon homme de la main qui viengne devers vous mal vestus et mal montez, si le honnourez et l'appellez humblement et lui donnez robes et chevaulx et harnoiz, selon la valeur de sa personne et selon le povoir que vous aurez pour lors. (ARRAS, c.1392-1393, 153).

 

.

Armé et monté comme saint Georges. "Pourvu d'un armement et d'une monture d'excellente qualité" : ... estes vous venus quatre chevaliers de la cité, armez et montez comme saint George, excepté du bacinet (ARRAS, c.1392-1393, 177).

 

-

Monté sur (un cheval) : Et tantost appercoit un chevalier armé de toutes pieces, l'escu au col et la lance sur fautre, et monté sur un grant coursier liart, et monstre bien semblant de homme fort et courageux et plain de grant chevalerie (ARRAS, c.1392-1393, 299).

B. -

[D'une construction] "Dressé, monté" : Et le roy et les haulx barons furent sur haulx eschaffaulx montez environ les lices. (ARRAS, c.1392-1393, 61).
 

Arras Jocelyne Bernardoff / Jean-Loup Ringenbach

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