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Chevalier sans armes n'est que menace sans fait V. chevalier

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Courroux engendre grandes menaces (généralement non mises à exécution) V. courroux

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De menaces vit on moult longuement : ...il estoit manechiés de païens durement ! Si dist que de manèches vit-on moult longement. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 283). ...on manache bien tel qui puis vivera ; Ungs hons moert bien de cos, voire quant trop en a, Mais on vit de manachez. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 316).

Rem. Hassell 162, M113 ; DI STEF. 531b, menace.

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Menace n'est pas lance. "Intimidation n'est pas mortelle" : Om dist : "Menace n'est pas lance" : Mais au coard parmy la pance Luy semble avoir esté feru D'un mot del autry malvuillance. (GOWER, Miroir homme M., c.1376-1379, 67).

Rem. Morawski 1217 : Menaces ne sont launces ; Hassell 162, M111.
 

"Menace" : ...pour luy, ne sa menace Ne laira il mie la place. (CHR. PIZ., M.F., IV, 1400-1403, 51).
 

"Menace" : Et toutesvoies, verité est que nul ne s'efforse de persuader, admonester et enduire nous par painne, menace ou promesse ne autrement as operacions qui ne sont en nostre posté et qui ne sont voluntaires, aussi comme se il n'en fust mestier et que pour neent feroit l'en teles choses pour ce qu'il n'est pas en nostre posté. (ORESME, E.A., c.1370, 197).

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Au plur. : Encor peut l'en bien mectre senz fortitude politique ou dire que elle se estent a ceulz qui se combatent pour ce que ilz sont contrains de leur princes par menaces. (ORESME, E.A., c.1370, 211).
 

"Menace" : Je ne prise vostre menace De riens, Oston. (Mir. Oton, c.1370, 378).
 

"Menace" : Premierement eloquence es langues, car ilz [les apôtres] avoient ung langaige bien ordonné et attempré et de beau parler aorné. Secondement ilz avoient hardiesse en parler sans crainte de menaces ne de tourmens. (Somme abr., c.1477-1481, 120).
 

"Parole d'intimidation" : BURGIBUS. Tu l'assauldras Au premier par doulces parolles, Puis apprés tu le surprendras Par menaces et parabolles. (LA VIGNE, S.M., 1496, 538).
 

"Parole par laquelle on fait savoir à qqn qu'on a l'intention de lui faire du mal" : ...car soudainement il se frappa en la cité assise, ainssy comme se il craingnist les menaces, les injures et les bactemens de son pere (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 37).
 

"Manifestation de colère, de ressentiment ; menace" : Et se resgardés yes de l'autre, Garde toy ; car lance seur fautre, Se vient encontre toy combatre, Pour toy de toute honneur abatre, Sans menasse et sans deffier ; Si que tu ne t'i dois fier, Ne qu'en baston d'un champion. (MACH., R. Fort., c.1341, 88). Mais saches que plus droit juge as. Einsi avez vous fait des filles D'Israhel, par voies soutilles, Que par cremeur et par manasses Les honnissiés. Helas ! les lasses Se metoient a vos cordelles Par cremeur, non par l'acort d'elles. (MACH., C. ami, 1357, 14). Lors respondirent sans attendre : "Rois, nous volons bien que tu saches Que nous ne doubtons tes menaces, Toy ne tes dieus ne ta fournaise Ardant une seule framboise, Et que tes dieus n'aourons mie, Car nous avons dieu qui la vie, L'ame et le corps nous gardera..." (MACH., C. ami, 1357, 21). Mais se tu pues, soies bien d'eus, Au meins ou de l'un ou des deus, Par quoy, se li tiers te menasse, Que petit doubtes sa menasse, Car se riches, puissans et fors Sont, ce te sera grans effors. (MACH., C. ami, 1357, 122). Las ! si ne say que je face ; Car sa bele face Tout mon bien efface, Quant envers moy seul est fiere, Et Dangiers qui me manace Vuet que sa manace De fait me defface Cuer, corps, pouoir et maniere. (MACH., Lays, 1377, 323).
 

Les menaces de A1 : ...il envoiierent dire (...) que il se vosissent rendre, ou il averoient l'asaut. Il respondirent orguilleusement que il ne faisoient compte de lors manaces . Qant les Englois entendirent ce, si furent tout courechiet (FROISS., Chron. D., p.1400, 765).

A1 parle sus menaces : ...li rois de France escripsi unes letres mout dures deviers le conte de Flandres, son cousin, et parloient ces letres sus manaces (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 132).

A2 entend les menaces de A1 : Qant li dus de Braibant oi ces manaces, si se conmença a doubter (FROISS., Chron. D., p.1400, 199).

A1 agit par menaces : ...[li rois de France] les euist volentiers ratrais par douces et amiables paroles, se ils peuist, non par rigeur ne par manaces. (FROISS., Chron. D., p.1400, 366).
 

"Parole ou geste dont on se sert pour marquer sa colère, son ressentiment et faire craindre le mal qu'on veut faire" : Et quant aus menaces que l'en dist par elle avoir esté faites et dites d'iceulx Hainselin et Agnesot, dit par son serement qu'il n'en est riens (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 332).
 

Au plur. User de menaces contre qqn. "Faire craindre à qqn le mal qu'on peut lui faire" : ...ait mis (...) en prison ledit Hennequin (...) et usé de menaces contre lui quant il lui a demandé sesdiz gages. (Ch. VI, D., t.2, 1420, 83).
 

"Manifestation par laquelle on marque à qqn sa colère, avec l'intention de lui faire craindre le mal qu'on lui prépare" : Et quant aux menasses, onques n'avoit eu entention ne volunté, ne ses gens aussi de menasser ne faire de fait contre ledit Espaignot ne autre aussy (BAYE, I, 1400-1410, 187). ...par contrainte et menaces que leur a fait et fait faire messire Simon Morhier, prevost de Paris (FAUQ., II, 1421-1430, 355).

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Menace de feu et de sang. "Propos destinés à faire craindre (à qqn) toutes les horreurs, toutes les destructions possibles" : ...certaines lettres patentes envoyées de Rouen (...) seellées du petit seel du duc de Bourgongne et signées de sa main, comme l'en dist, contenans menasses de feu et de sang contre ceulx qui gouvernent à present par deça et entour le Roy (FAUQ., I, 1417-1420, 18).
 

"Menace" : Par mon chief, damp roy, dist le chevalier, qui fu moult courroucié, se vous ne faictes promptement ce que messeigneurs vous mandent, la truffe vous sera monstree au fer et a l'acier dedens trois jours. Sire chevalier, dist le roy, menassier povez vous assez, car autre chose n'emporterez vous de moy, car voz maistres ne voz menaces ne prise je pas un festu. Damp roy, dist le chevalier, je vous deffie de par les deux damoisiaux de Lusignen et tous leurs aidans. (ARRAS, c.1392-1393, 158).