C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

http://www.atilf.fr/dmf/definition/feu 
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 29 articles
 
 Article 1/29 
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     ATTISE-FEU     
FEW XIII-1 titio
ATTISE-FEU, subst. fém.
[GD : atisefeu ; FEW XIII-1, 358b : titio]

"Instrument servant à attiser le feu ; tisonnier" : Et ainsi qu'il retourna en la chambre, vit sondit feu frère tout debout, et qu'il tenoit en sa main une paelle de fer ou atirefeu [l. atisefeu], de laquelle, sitost qu'il vit entrer ledit suppliant en ladicte chambre, il se efforça de l'en vouloir frapper. (Doc. Poitou G., t.12, 1480, 371).

REM. Cf. DU CANGE I, 458a, s.v. atticinari.
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

 Article 2/29 
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     COUVRE-FEU     
FEW II-2 cooperire
COUVRE-FEU, subst. masc.
[T-L : cuevrefeu ; GDC : couvre-feu ; AND : coverfeu ; FEW II-2, 1143b : cooperire ; TLF VI, 396b : couvre-feu]

"Signal d'éteindre les lumières et de rester chez soi" : XV jours paravant le Lendit derrenierement passé, après heure de cuevre-feu, se parti de son hostel ayant son mantel vestu et une chandele ardant en ses mains (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 256).
 

Registre criminel du Châtelet Bernadette Suty / Monique Haas

 Article 3/29 
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     FEU1          FEU2     
FEW III focus
FEU, subst. masc.
[FEW III, 651b : focus]
 

-

C'est folie de mettre le feu à sa maison pour brûler celle de son voisin : ...ilz sont aucuns qui dient qu'ilz servent leurs dames quant ilz font beaucoup de choses, soit en armes ou en autres fais. Mais je dy que ilz servent eulx mesmes quant l'onneur et le preu leur en demeure et non mie a la dame ! Encore, ma dame, se vous ou autre vous voulez excuser en disant : " Je ay diverse partie qui pou de loyauté et de plaisir me fait ; pour ce puis, sans mesprendre, avoir plaisir en aucun autre pour oublier merencolie et passer le temps" - mais certes, telle excusacion, sauve vostre bonne reverence et de toutes autres qui ce dient, ne vault riens, car trop fait grant folie cil qui met le feu en sa maison pour ardoir celle de son voisin. (CHR. PIZ., Duc vrais amans F., a.1405, 176).

 

-

D'une petite étincelle naît grand feu V. étincelle

 

-

Joie s'en va comme feu de feurre V. joie

 

-

Il ne faut pas adjoindre le feu et l'eau ensemble : [Une jeune fille est sollicitée pour épouser le vieux roi de Sicambre.Elle dit...] ... Et trop plus de deport, de joyes et de soulas ay je intencion de avoir en mon jeune mary, qui sera riche d'honneur et de haultes proesses et chevaleries, que avecq le roy de Sicambre et sa richesse ! Et aussi il est trop ancien et n'est point chose faisable de adjoindre le feu et l'eaue enssamble. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 178).

 

-

[Contexte grivois] Il n'est feu que de jeune bois (seul le jeune bois vaut dans l'amour) V. bois

 

-

Il n'est si grand feu qu'on ne puisse éteindre : De hacquebuttes et de rudes froars De toutes pars froissiés nos bastillons (...) :Il n'est si grand feu qu'on n'estaingne. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 61).

 

Rem. DI STEF. 343c, feu.

 

-

Feu, le feu engendre : D'Ève sa femme il ne put se deffendre. D'où vient cela ? D'amour qui prend dedans son coeur naissance. Nous doncq conçus en carnelle plaisance, Que ferons nous ? car feu, le feu engendre. Quoyque raison nous en veulle reprendre, Force nous est dancer en ceste dance : D'où vient cela ? (CHASTELL., Oeuvres K., t.8, c.1435-1475, 310).

 

Rem. DI STEF. 344c, feu.

 

-

Il ne faut pas mettre l'étoupe près du feu V. étoupe

 

-

Le tison brûlé, si on le jette au feu, prend plus rapidement V. tison

 

-

On a de verte laigne ("bois") feu et tisons V. laigne

 

-

Pas de feu sans fumée (mais fumée est souvent sans feu) : Et quant a dire, "Ce ne sera mie mal, puis que fait de pechié n'y sera", helas, ma dame ! ne soit nul ne nulle si asseuree de soy qu'elle se rendecertaine, quelque bon propos que elle ait, de garder tousjours mesure en sifaicte amour et qu'il ne soit sceu. Comme j'ay ci devant dit : certes, c'est chose impossible, car feu n'est point sanz fumee, mais fumee est souvent sans feu. (CHR. PIZ., Duc vrais amans F., a.1405, 176). Et quant a dire ce ne sera mie mal puisque le fait de pechié n'y sera, helas ! Madame, ne soit nul ne nulle nul[le] si asseure de soy qu'elle se rende certaine de soy, quelque bon propos qu'elle ait de garder tousjours mesure en si faicte amour. Et qu'il ne soit sceu, comme j'ay devant dit, certes c'est chose impossible : car feu n'est point sans fumee, mais fumee est souvent sans feu. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 115). Onquez feu ne fut sans fumee, Ne doloreus cueur sans pensee, Ne reconfort sans esperance, Ne joyeus regart sans plaisance, Ne beau soleil qu'aprez nuee. (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 309). Et cy commenceray la fin de ce compte, priant, requerant et suppliant a toutes dames et damoiselles, bourgoises et autres, de quelque estat que soient, que toutes prenent exemple a ceste si tres noble dame oiseuse qui par druerie se perdist, et veullent bien penser au dit commun qui dist: Onques ne fut feu sans fumee, tant fust il en terre parfont. (LA SALE, J.S., 1456, 307).

 

Rem. Morawski 745 : Feu ne fut oncques sans fumee, 1405 : Nul feu est sens fumee ne fumee sens feu ; Hassell 113, F69 ; DI STEF. 343b, feu.

 

-

Parler boute feu en maisons. "La parole peut semer la zizanie dans les familles" : Parler boute feu en maisons Et destruit paix, ce riche avoir : On aprent a taire et a veoir, Selon les temps et les saisons, Sauves toutes bonnes raisons. (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 376).

 

-

Petits charbons allument les grands feux V. charbon

 

-

Plus il y a de bois, plus le feu se développe V. bois

 

-

Plus il y a de feu, plus vite bout le pot : Que vault aler de deux en trois Et le hoc en l'eaue tenir ? Monstrés aucune cause entrois Que vous avés temps et loisir, Car nostre maistre a grant desir D'en avoir la fin et le bout : Plus y a feu, plus tost pot bout. (TAILLEV., Prise Luxemb. D., 1443, 169).

 

-

Plus on est près du feu, mieux on se chauffe : Car main et tart Son dolent cuer de sa dame ne part, Eins la compaingne en tous lieus sans depart ; Et cils qui est plus près dou feu, plus s'art. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 122). J'entens ensi selonc la teneur de vostres lettres que vous estes atains et enamourés de vostre dame par le sougneusement et volentiers regarder. Je le croi bien, car com plus est on priés dou feu, mieuls se caufe on. (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 61).

 

Rem. Morawski 2088 : Qui plus est prés du feu de plus prés s'en chaufe ; Hassell 113, F72.

 

-

Qui a métier du feu finit par le chercher / au doigt le doit tâter V. métier

 

-

Qui est à saudées, il doit crémir le feu V. soldée

 

-

Qui est plus près du feu plus (tôt) s'art V. ardre

 

-

Qui ne veut se brûler, qu'il s'écarte du feu V. brûler

 

-

Retrais le feu et tu éteindras la fumée : L'en dist ensi communement, "Retrai le fieu bien sagement Et la fumée exteinderas" (GOWER, Miroir homme M., c.1376-1379, 209).

 

-

Tard vient au feu qui souffle quand il est éteint : Pourquoy ne ving, las, quant tamps fu ? Pourquoy ne ving ? Tart vient au fu Qui souffle quant il est estains. (Pastor. B., c.1422-1425, 84).

 

Rem. DI STEF. 344a, feu. Cf. aussi Morawski 564 : De torte buche fait len droit feu, 675 : En petite cheminee faict on bien grant feu et en grande petit feu, 744 : Feux en estoupes ne se puent celer, 746 : Feu ne sera ja bien couvert la ou il y a autruy sergent, 1754 : Quant plus a de buche el feu, et plus art, 2083 : Qi plus covre le fu e plus ard, 2382 : Torte buche fet droit feu, 2469 : Verte buche fait chault feu.
 

Lexique de proverbes Pierre Cromer

 Article 4/29 
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     FEU1          FEU2     
FEW III focus
FEU, subst. masc.
[AND : feu1 ; DÉCT : feu ]

"Feu" : Tout vont par la ville occiant, Le feu boutant, a escient, Es maisons et es haultes tours. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 326).

 

-

Ciel de feu. V. ciel

 

-

Feu gregeois. "Feu grégeois" : Feu Grigois boutent par la ville (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 159).
 

Pizan Joël Blanchard / Michel Quereuil

 Article 5/29 
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     FEU1          FEU2     
FEW III focus
FEU, subst. masc.
[AND : feu1 ; DÉCT : feu ]

A. -

Au propre

 

1.

"Feu" : L'aer si trestroublé lors estoit Que il n'y avoit clarté nulle, De soleilh, de feu ne de lune. (Pass. Auv., 1477, 274).

 

-

En partic. "Le feu, considéré comme un des quatre éléments de la physique ancienne, avec l'air, l'eau et la terre" : Terre trambler, L'aer deust toner - et l'eau corant Et la dorment deussent falhir [;] Le feu ardent (;) Par grief torment - deust tout morir. (Pass. Auv., 1477, 247).

 

2.

Feu d'enfer. "Feu où sont tourmentées les âmes des damnés" : Alés au feu d'enfer puant ! (Pass. Auv., 1477, 113).

 

-

Feu Griset. "Feu grégeois (?)"

 

.

[Empl. ici pour désigner le feu de l'enfer] : Larron pugnaiz, de Dieu mauldit, Pour tes pechés dampné seras En Feu Griset et bruleras ! (Pass. Auv., 1477, 249).

B. -

Au fig. "Caractère ardent"

 

1.

[À propos d'un sentiment bénéfique] : O mon vray Dieu, Console moy De ce bon feu - que luyt en toy. (Pass. Auv., 1477, 241).

 

2.

[À propos d'une passion néfaste] : Nulz de vous amis ne se parde Par ire, orgueulh ne luxure ! Le feu d'avarice nul n'arde ! Gardés vous de comectre usure (Pass. Auv., 1477, 125).
 

Passion d'Auvergne Jean-Loup Ringenbach

 Article 6/29 
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     FEU1          FEU2     
FEW III focus
FEU, subst. masc.
[AND : feu1 ; DÉCT : feu ]

"Feu (en tant qu'élément)" : ...et apres, par dessus l'air est le feu qui environne l'air. (ORESME, C.M., c.1377, 68).

 

-

En partic. : Et pour ce, cest feu est invisible et n'est pas ardant aussi comme celi qui est ou charbon ou en la flamme, quar il n'a pas en son espere estrange matiere que il arde ainsi comme busche ou telle chose et il ne art pas soy meisme. (ORESME, C.M., c.1377, 68).
 

Oresme Charles Brucker

 Article 7/29 
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     FEU1          FEU2     
FEW III focus
FEU, subst. masc.
[T-L : feu ; GDC : fou ; AND : feu1 ; DÉCT : feu ; FEW III, 651b : focus]

A. -

"Feu" : Par saincte marie la belle Il nya ne feu ne fouaille. (Myst. st Martin K., a.1500, 306).

 

-

Feu de vigile. "Feu destiné à durer toute la nuit" d'où "Très grand feu" (?) : Adonc les tirans vont querir du charbon, et dit Fieramont en le mettant dessoubz le gril : FIERAMORT. Veez en cy de bel et de bon, Je le vueil getter la dessoubz. Avant ! avant ! soufflons trestous, Faison ung grant feu de vigille. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 246).

 

-

Feu gregois. V. gregois "Feu grégeois"

 

-

Fourchette à feu. V. fourchette

 

-

Lance de feu. V. lance "Torche servant à allumer un canon"

 

-

Mettre (un lieu) à feu et à sang. "Ravager, détruire complètement" : Je vueil que tout, comment qu'il aille, Y soit mené devant Orleans, Que je vueil raser leur muraille, Ville mectre a feu et a sang. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 208). Tout mettrons a feu et a sang, Car c'est tout ce que je desire. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 145).

 

-

Desfier qqn à feu et à sang. "Menacer d'une guerre sans merci" : Deffie [eulx] a feu et a sang De part moy, et ne reste tant Que n'aye faicte la deffiance. (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 95).

 

.

Desfier qqn de feu et de sang : Il vous deffy par vostre nom, Richart, le seignieur de Menton, De feu, de saing et d'aultre bien, Le sire de cyans et le syens. (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 97).

B. -

Feu d'enfer. "Feu où sont tourmentées les âmes des damnés" : Ahay, Jhesu Crist, trop est fort ; Contre toy ne vault nul effort. Tu m'as trop lourdement coyssy. Je suis tout roups et tout froyssy. Je ne puis aler ne venir, De male mort me fault mourir. Ou feu d'enfer m'en fault aler. (Mart. st Pierre st Paul R., c.1430-1440, 132).

 

-

Feu et flamme/flambe : MARIE à Judas. Tu as vendu par avarice Mon filz sans pechier et sans vice, Et sans aucung villain diffame, Dont tu en as et feu et flame (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 223). ASTAROTH fine : Puis que le maistre Lucifer Le veult, soufflon trestous ensemble Et luy faison et feu et flambe (Myst. st Laur. S.W., 1499, 277).

C. -

RELIG. Langue de feu. V. langue "Manifestation théophanique de la descente de l'Esprit-Saint sur les Apôtres le jour de la Pentecôte"

D. -

[Dans une formule d'imprécation]

 

-

Mal feu : Que du mal feu souy tu brulé, Orde villain detestable. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 16). Le mal feu d'enfer mes mains ardes, Se de les forgier suis courroussade ! (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 103).

 

-

Le feu de saint Antoine. "La grangrène" : Sçavoir fais, de par mon seignieur, Que chescum se prende bien garde : Le feu de sainct Anthoyne l'arde, Qui me buta de l'aygue au vin ! (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 174). Le feu saint Anthoyne vous arde Le bec que si affillé l'avés. Alés vous fere chivauchier, Faulce putaim malereuse. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 123).
 

Mystères Jean-Loup Ringenbach

 Article 8/29 
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     FEU1          FEU2     
FEW III focus
FEU, subst. masc.
[AND : feu1 ; DÉCT : feu ]

A. -

Au propre

 

1.

"Feu" : ...il avient peu Qu'estoupes n'ardent près de feu (Mir. chan., c.1361, 175).

 

-

Bouter le feu qq. part : Et puis iray le feu bouter En la couche par devers li (Mir. femme roy Port., c.1342, 186). As tu bouté le feu es hales ? (Mir. emp. Julien, 1351, 183).

 

-

Mettre le feu qq. part : Mettre y vois le feu sanz respit. (Mir. st J. Paulu, c.1372, 117).

 

-

Querre du feu : Vas nous querre du feu, Gamache (Mir. st Ign., 1366, 84).

 

-

[Avec personnification] : NOSTRE DAME. Feu, je te deffens et forclos Que sur ceste femme ne passes Ne que de riens tu li meffaces. (Mir. femme, 1368, 217).

 

2.

P. ext.

 

-

"Foyer (pour cuire les aliments)" : Car je n'en vi onques faillir Les poz a mon feu de boullir (Mir. parr., 1356, 5).

 

-

"Bûcher" : Si les monstreray mon seigneur, Qui vous fera a deshonneur En feu ardoir. (Mir. femme roy Port., c.1342, 192).

 

-

[En parlant de l'enfer] : S'il estoit plus dur que nul fer, Si sara il se feu d'enfer Est chaut ou non. (Mir. ev. arced., c.1341, 140).

B. -

Au fig. "Feu"

 

1.

[Avec idée de brûlure] : Par feu de tribulacion, Par pressoir de temptacion (...) En ame et en corps me parfaiz (Mir. pape, 1346, 396).

 

2.

RELIG. [Avec idée de souffle ardent] : ...c'est li sains esperiz, Li divins feus, dont l'or qui reflambie Fu par ce feu d'umanité vestiz (Mir. st Sev., 1362, 239).
 

Miracles Pierre Kunstmann

 Article 9/29 
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     FEU1          FEU2     
FEW III focus
FEU, subst. masc.
[AND : feu1 ; DÉCT : feu ; FEW III, 652a, 657a : focus]

I. -

"Feu céleste" : Il est un feu qui est appellé lumiere et celluy est sur l'air en son cercle dessoubz le ciel (CORBECHON, Propriétés, 1372, X, 4, 181 r°).

II. -

"Feu en tant qu'élément, corps simple" : Le feu est en toutes manieres de corps qui sont meslez et composés des .IIII. elemens combien que on ne le voye mye (CORBECHON, Propriétés, 1372, X, 4, 181 r°).

III. -

"Matière inflammable" : Il est un autre feu qui est appellé charbon et celuy est en terre en matiere plus grosse et plus rude (CORBECHON, Propriétés, 1372, X, 4, 181 r°).

IV. -

MÉD. "Éruption cutanée"

 

-

Feu de saint Antoine ou feu de saint Marcel. "Érysipèle ou affection cutanée dont le zona, l'ergotisme gangréneux, etc." : Estiomenus est dit selonc le peuple le feu de saint Anthoine ou de saint Marcel (PANIS, Guidon, 1478, tr.II, doct.1, chap.2).

 

-

Feu volage/volant. "Affection cutanée qui s'étend de façon passagère et sinueuse" : ...aulcunes fois occupent ung petit de cuir ; aucuneffois plus et les appellent on dertes ou feu volant et sont avec chaleur et douleur et rougeur et infection (GORDON, Prat., c.1450-1500, I, 18). Et celles [infections du cuir] qui sont fichees plus proprement sont celles qui sont dictes assafati et impetigines et celles qui sont mouvables comme serpens ça et la sont dictes serpigines et sont dictes vulgaulment dartres et feu volage. (PANIS, Guidon, 1478, tr.VI, doct.1, chap.3).

 

-

Feu pers/persique. "Éruption cutanée gangréneuse sous forme de vésicules, zona" : Herisipile, c'est apostume de cole grasse ardante et quant elle ulcere, elle corrode entor luy et noircist et fait escarre et adonc le peut on appeller feu ou ignis persicus. (GORDON, Prat., c.1450-1500, I, 18). Item note selon l'entencion de Avicenne que toute pustule ulcerante et corrodante et denigrant et cauterizant et qui fait escarre comme cautere peut estre appellé feu pers ou charbon ou charboncle et y peut on comprendre formique et aulcuns aultres come noli me tangere et ulcere corrosif chault (GORDON, Prat., c.1450-1500, I, 18). ...en feu persic ce font de vessies on lieu come si le feu l'eust toché et ne se multiplient pas en nombre mais il enflament et brulent (PREVOST, Cir. Guill. Salicet, 1492, I, 63).
 

Lexique de la langue scientifique Danièle Jacquart / Claude Thomasset

 Article 10/29 
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     FEU1          FEU2     
FEW III focus
FEU, subst. masc.
[T-L : feu ; AND : feu1 ; DÉCT : feu ; FEW III, 651b, 657a : focus]

A. -

Au propre

 

1.

"Un des quatre éléments de la physique ancienne" : La terre donc est froide et seche, et l'eaue froide et moiste. L'air est aussy chault et moiste, et le feu chault et sec. De ces quatre elemens aussy les deux sont graves et pesans par nature, c'est assavoir la terre et l'eaue, et pour ce tendent ilz tousjours en bas vers le centre du monde tant comme ilz peuent. Et les autres deux sont de nature legiers, et pour ce montent ilz tousjours de leur nature en hault devers le ciel (...). Sans faille, ce quart element que nous appellons feu n'est pas a nous sensible ne veu comme les autres sont qui sont a nous palpables et manifestes aux sens, pour ce qu'il ne luist pas lassus en son espere comme le feu naturel qui est entre nous fait. Car s'il luisoit, il nous toldroit a veoir les estoilles. Et briefment, ce feu est en son espere de soubtille substance pure et fine plus assez d'autant que l'air est plus soubtil que n'est l'eaue. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 4).

 

-

ASTR.

 

.

Triplicité du feu. "Groupement des signes du feu (aries, lion, sagittaire) qui, joints par des droites, forment un triangle équilatéral inscrit dans le cercle zodiacal" : Cestui dist sur la conjuncion qui fut l'an 2974 et IIIcV jours ou IXe degré de Sagitaire, triplicité de feu, la victoire de Nynus et la capcion de Zoroastes (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 17 v°). Cestui predist sur la conjuction qui fut en la triplicité du feu, c'est assavoir ou XIXe degré du Lion, l'an 4643, le 13e jour, et bailla la premiere introduction aux Lacedemoniens de composer les orloges. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 44 v°).

 

.

Feu volant. "Météore igné (?)" : En oultre par ces instrumens Les Cieulx, avec leurs ornemens, Font engendrer et apparoir Souventesfoiz là sus en l'air Feux volans, resemblans estoilles Ou lampes ardans ou chandoilles (LA HAYE, P. peste, 1426, 7).

 

2.

"Le feu qui brûle"

 

a)

"Incendie" : Fist faillir et estaindre le feu de tout Romme et des environs et puis trouver en l'asille de l'empereur. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 70 v°).

 

-

Feu d'aventure. "Incendie accidentel" : ...pour aider à fere une maison neufve sur chascune masure ancienne ou pour les reffaire quant ilz sont deppechiéez ou arsez par feu d'aventure. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 22).

 

-

Mettre le feu/mettre en feu. "Incendier" : ...et y fut tué XL mille hommes et plus et prins mille et deux cens prisonniers et la cité mise en feu, et femmes et enfans tout à l'espée (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 74 v°). ...desquelles [couleuvres] l'une partie se retira pour la doubte de l'autre ou creux d'un gros arbre, cuidans eulx sauver, mais l'autre partie de moult impetueuse course, en sibillant, suivit aller après dedans icelui arbre, lequel fut environné de bois sec et y fut mis le feu et ainsi finerent. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 111 v°).

 

b)

"Bûcher"

 

-

Punir par feu : C'est le pechié qui crie a Dieu vengence, qui put aux angels, voire a aucuns dyables, qui sur toutes choses empesche confession pour son horreur, par lequel guerre guerre(s), famine, mortalité et mutacion de royaumes viennent, selon les loys qui le commandent punir par feu. (GERS., Noël, p.1404, 297).

 

c)

Feu grégois. "Mélange de soufre, de poix et de salpêtre difficile à éteindre" : Quel mervaille ! car luxure est comme feu grigois qui orriblement art en l'yaue et a grant paine se puet destaindre, dont le saint Job disoit, "Cestui feu de luxure est devorans jusques a consumation." (...) Dont il est assavoir que cestui feu grigois ne se puet estaindre se n'est par arene ou sabelon et par vin aigre. (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 291).

 

Rem. Cf. les ex. de T-L III, col. 1786-1787, s.v. feu ; FEW IV, 210b : graecus.

 

d)

"Matière en fusion ; lave" : Cestui predist le grant mouvement de terre, qui fut en Cicille et les grans feux evomissans de Monthe Ethna. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 49 r°). Fist deux ymages de cuyvre sur les montaignes de Ethna, qui gectent le feu, lesquelz, quant le vent qui jectoit la flame et challeur sur terre ventoit, ilz souffloient en longues bucines (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 70 v°).

 

e)

P. méton. "Bûche"

 

-

Feu le roi. "Somme de bûches destinées au roi ou au seigneur" : Et si est le dit Rat tenu fere crier le feu le roy en la parroisse de Gavray, et fere assavoir à tous les coustumiers qui ont chevaulx que ilz y voisent, et le doit garder tant qu'il y soit porté (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R.B., 1398-1402, 100). Et chacun qui a chevaulx ou jument à bast chacun an admener chacun une somme de busche appellee le feu le roy quant il leur est fait assavoir deuement, et le doivent porter au chastel ou à la ville de Guavray, et doit avoir chacun un denier pour somme de busche (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R.B., 1398-1402, 105). Et pour ce, sont tenus à aider à destaindre le feu quant il prent en la dicte forest, et à aider à mener le fou le roy à Noël. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R.B., 1398-1402, 109).

B. -

P. ext. "Ensemble des personnes vivant dans un même foyer ; unité de base pour la répartition de l'impôt" : Item, les hommes dessusdiz demourans en la paroisse Sainte Crois doivent par chacun an au roy au terme saint Michiel chacun feu sept deniers, deux tourteaulx ou deux deniers à Noël, à Pasques sept deniers et cinq eufz. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 100). Item, ceulx du fieu de Pomereval habitans en icelle parroisse doivent à la saint Michiel le mausois du fou, et n'ont point de sieucte en venant de leur coustume dedens la ville destarchiez [l. descarchier ?], et auxi ne paient point d'amende de carpenterie pour ce qu'ilz ne prennent nuls fourcs. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 181).

C. -

Au fig.

 

1.

"Ardeur de l'âme, des sentiments" : Et quant vous serez dedens entré, confortés ceste ame desconfortee, ensaigniez la qui est fole, norissiez la qui meurt de fain, eschaufez du feu de vostre amour elle qui est froide plus que glace a bien faire (GERS., Pent., p.1389, 75) Luxure point n'y default qui art et brule en feu puant de charnalité tout ce qui est de bien en l'abitacion espirituelle de nostre temple. (GERS., Purif., 1396-1397, 65).

 

2.

MÉD. "Maladie inflammatoire"

 

a)

"Gangrène" : Et qi voele la plaie garrir et le homme de morte garantir, il covient, s'il soit en doy, qe homme le coupe tout envoie, et ensi de la mayn, ou de bras, du piee, du jambe, ou en quel membre qe le fieu soit espris eynz, il le covient couper, ou le homme est mort. (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 164). Et si jeo eusse coupee une joynte devant le fieu, jeo eusse estee plus asseur qe le fieu n'eust poynt alee plus avant devers le coer. (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 165).

 

b)

Feu d'enfer. "Érysipèle gangréneux" (synon. feusaintAntoine) : Et sicome ausi en ces plaies sovent, par mal garde, si y vient eynz une fieu trop perillouse ; et homme l'appelle le Fieu d'enfern. (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 164).

 

c)

Feu sauvage. "Éruption cutanée" : Charles de Morvillier vint en fleur en ce temps. Cestui predist le feu sauvage ; c'est une maladie qui courut en son temps. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 111 r°).
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner

 Article 11/29 
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FEW III focus
FEU, subst. masc.
[AND : feu1 ; DÉCT : feu ]

Loc.

 

-

Estre en feu et en flamme. "Brûler" : ...et pour monstrer qu'ilz n'y vouloyent plus retourner, ilz mirent le feu dedens leur dict camp, tellement que tout fut en feu et en flambe. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 319).

 

-

Mettre à feu et à sang. "Détruire violemment" : ...ilz tuerent et mirent tout a feu et a sang, rez pied rez terre. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 301).
 

La Vigne Annie Bertin

 Article 12/29 
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FEW III focus
FEU, subst. masc.
[AND : feu1 ; DÉCT : feu ]

I. -

"Combustion vive de certains corps, qui produit de la chaleur, de la lumière et des flammes" : Aussy par la grant force des pierres ardans qui sans cesser saillent de ce puis et tumbent, partans de la flambe du feu, dont pluiseurs en vollent comme estinchelles de feu (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 142).

II. -

"Amas de corps en combustion" : ...mais, celle nuit, a la veue des feux, en revindrent pluiseurs [combattants]. (LA SALE, J.S. E., 1456, 332).

III. -

Au fig. "Passion violente" : Madame, qui de ce nouvel feu d'amours avoit son cuer enflamé, toute nuyt ne cessa de soy plaindre (LA SALE, J.S., 1456, 254).
 

La Sale Pierre Demarolle

 Article 13/29 
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FEW III focus
FEU, subst. masc.
[AND : feu1 ; DÉCT : feu ]

A. -

"Feu" : ...je di que cil dui amant sont Moult engoisseus, quant einsi perdu ont Ce qu'il aimment, et que li cuers leur font, Si com la cire Devant le feu se degaste et empire. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 120). Car il estoit si forsenez, Si dolereus, si mal menez, Li las, qu'il se desesperoit Et parmi le pourpris queroit Yaue, feu ou fosse parfonde, Pour finer sa vie en ce monde. (MACH., D. Lyon, 1342, 180). ...Car bien X. mil dedens entrerent De Sarrazins, et reponnirent Par une porte qu'il ardirent, Si com li nostre avoient fait, Qui la porte ardirent de fait, Par force au darrenier assaut ; Dont ce fu moult tres grant deffaut, Qu'onques n'i ot home ne garde Qui s'en donnast ne preïst garde, Ne qui veïst fu ne fumée ; Saint Marc est la porte nommée... (MACH., P. Alex., p.1369, 97). Ce fait, la fausse gent ont pris Toutes les chartres dou païs, Où les coustumes et les loys Estoient, et les drois des roys ; Si les ont arses et brulées Et en un ardant feu getées Si que mais ne seront veües, Ne retrouvées, ne leües. (MACH., P. Alex., p.1369, 272).

 

-

De feu : ...Et en sa destre main tenoit Un dart qui bien estoit ferré De fer tranchant et aceré ; Et en l'autre avoit un brandon De feu qui getoit grant randon... (MACH., D. verg., a.1340, 19).

 

-

Bouter les feus : ...N'il n'eüst ville ne clochier Près a trois lieues ou a quatre, Par quoy il s'alassent esbatre ; Et que d'aucune mortel guerre Fussent espandu par la terre Tout environ li annemi, Et ceste gent fussent enmi, Et que les feus de toutes pars Boutassent, si que des espars Veïssent en lieu de lanterne. (MACH., D. Lyon, 1342, 204). Einsi s'en va tout combatant Et les Sarrazins ociant, A Alayas droite voie, Boutant les feus ; que vous diroie ? Trois bonnes villes y a pris Et destruites li roys de pris, Dont vesci les noms, sans doubtance... (MACH., P. Alex., p.1369, 212).

 

-

Mettre/bouter le feu en/dedens : Elle fu si desesperée, Si hors dou sens, si forcenée, Que deus enfans qui sien estoient, Pour ce que Jason ressambloient, Occist en despit de Jason, Puis mist le feu en sa maison. (MACH., J. R. Nav., 1349, 233). Or vous ay dit et raconté Comment li roys, pleins de bonté, Fist par ses gens le feu bouter En la porte, sans arrester, Si qu'elle fu arse et brulée, Et toute en cendre degastée. Quant la force fu abaissié Dou grant feu, la chevalerie Et trestout l'ost entierement, Avec le roy joieusement, Entrerent dedans la cité. (MACH., P. Alex., p.1369, 89). ...Ainsi ne fina toute jour D'occire, et sa gent de pillier Pour toute la ville essillier. Et quant elle fu bien pillie, Bien destruite et bien essillie, Li roys le feu dedens bouta, Car bien vit, et pas ne doubta, Qu'il ne la peüssent tenir, Et veoit le vespre venir. (MACH., P. Alex., p.1369, 209).

 

-

[Dans une compar.] : Qui bien aimme a tart oublie, Et cuers qui oublie a tart Ressamble le feu qui art, Qui de legier n'esteint mie. (MACH., L. plour, 1349, 283). Garde qu'aus povres soit ouverte Ta main a gaaing et a perte, Et Dieus le te rendra a double, Adès pour un denier un double, Car le pechiet aumosne esteint, Si com l'iaue feu, quant l'ateint. (MACH., C. ami, 1357, 136). ...Mais son tortis ou sa chandeille Alumoit chascuns en son dos, Mais li sages, qui estoit sos, Par son art et par sa science Qu'est appellee nigromance, Fist tant qu'il n'avoit fu ne flame A Romme, fors eu dos la dame : La li Roumain dou feu prenoient N'a Romme autrement feu n'avoient. (MACH., F. am., c.1361, 208). Ce bruist mon cuer et teint ; Car tout aussi com la cire Fondre et frire, Tire à tire, Fait li feus, quant il ateint, T'amour, qui en moy remaint, Fait mon cuer fondre et desfrire, Diex l'i mire, N'il faut mire Fors li qui me fait mal meint. (MACH., Lays, 1377, 361).

 

-

[Dans un cont. métaph.] : Et se j'envoy devers ma chiere dame Dire qu'elle mon cuer mine et entame, Et que s'amours l'art sans feu et sans flamme Et le martyre, Et que desirs de plus en plus l'enflame, Elle dira que je ten a son blame Et que ne doy dire a home n'a fame Mon grief martyre. (MACH., F. am., c.1361, 161). ...Dont j'ay, sans plaie, pointure Qui ja n'iert sanée, Se vo douceur ne la cure, Qui m'est si doucement dure Qu'elle art mon cuer, n'en l'ardure N'a feu ne fumée. (MACH., Ch. bal., 1377, 605). Douce dame, vostre fine douçour Mon loial cuer art sans feu et sans flame Et le norrit en amoureuse ardour Qui par desir croist toudis et enflame... (MACH., L. dames, 1377, 193).

 

-

[Dans une formule imprécative] : C'est a dire, qui garir me peüst Ne qui remede en moy mettre sceüst, Tant de biauté ou de richesse heüst, Ou tant renarde Fust, qu'au garir assés ne me neüst, Ne que jamais mon secret perceüst, Ne que desirs en moy si fort creüst Que maus feus arde ! Car je le porte et le çoile et le garde Dedens mon cuer qu'on ne s'en prengne garde. (MACH., F. am., c.1361, 178). Dou memoire des hommes degradés Et des livres, où il a esté mis, Maudis de Dieu, de tous sains condampnés, De la clarté des estoiles bannis Puist estre li mois de Mars Et de mal feu d'enfer brulés et ars, Li et si jours et sa puissance toute, Quant il m'a fait avoir en piet la goute. (MACH., L. dames, 1377, 222). ...C'est Desirs qui dementer Fait et tourmenter, Souspirer Et plourer Maint cuer ; maus feus l'arde. Car tant me fait endurer Que ne puis durer. (MACH., Lays, 1377, 420).

 

-

Loc. : Car main et tart Son dolent cuer de sa dame ne part, Eins la compaingne en tous lieus sans depart ; Et cils qui est plus près dou feu, plus s'art. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 122). ...Et pour ce que le feu aproches D'Amours qui te point de ses broches, Pers tu maniere et contenence, Scens, joie, vigour et puissance. Et aussi retien de mon art ; "Qui plus est près dou feu, plus s'art." Orendroit plus ne t'en diray. (MACH., R. Fort., c.1341, 116).

 

.

Bouter le feu es estoupes. "Mettre de l'huile sur le feu" : Et quant j'aperçu la maniere De leur parler et de leur chiere, Et que meües furent toutes, Pour bouter le feu es estoupes, Au juge fis une requeste Qui me sambloit assez honneste, Et humblement li depriay Et requis en mon depri ay Qu'elles parlassent tout a fait... (MACH., J. R. Nav., 1349, 245).

 

-

P. métaph. ou au fig. [Feu, ardeur d'une passion] : Las ! se le feu qui ensement l'art dure, Mes cuers sera tous bruis et estains, Qui de ce feu est ja nercis et tains, Pour ce qu'il est fins, loyaus et certains ; Si que j'espoir que deviés y ert, eins Que bonne Amour de merci l'asseüre Par la vertu d'esperance seüre. (MACH., Motés, 1377, 501).

 

-

En feu : Si qu'adonques ceste rousée Dont sa chaleur est arrousée Le vent de ses soupirs abat Legierement et sans debat, Par quoy li cuers en feu s'apaise Et est un petit plus a aise. (MACH., D. Lyon, 1342, 194).

B. -

"Matières allumées" : Et quant en sa desesperance S'ocist, si forment s'envay Qu'avec le cop en feu chay, Dont tantost fu arse et bruïe. Einsi fina Dydo sa vie. (MACH., J. R. Nav., 1349, 210). Lors commanda qu'on empreïst La fournaise et qu'on y feïst Le feu plus grant qu'on ne soloit Set fois, car einsi le voloit. La fournaise fu eschaufee Et si durement enflamee Que la hautesse de la flame Quarante nuef queudes haut flame. (MACH., C. ami, 1357, 21).

C. -

"Embrasement, incendie, destruction par le feu" : Aussi fu l'estoile coumée, En semblance de feu couée, Qui de feu et d'occision Faisoit prenostication. (MACH., J. R. Nav., 1349, 143). Car tant en y ot de perdus Qu'on en estoit tous esperdus, L'un par feu, l'autre par bataille. (MACH., J. R. Nav., 1349, 144). Quant Eneas parti de Troie Son filz et son pere et sa proie Que dou feu de Troie getta, Et la franche Thegneÿta Qui l'alaita de ses mamelles... (MACH., Voir, 1364, 626). Là veïst on maint drap de soie, Et de fin or qui reflamboie Ardoir, et mainte dame belle, Maint Sarrazin, mainte pucelle, Maint Turc et maint enfant perir, Par feu, ou par glaive morir. (MACH., P. Alex., p.1369, 21).

 

-

Coulour de sanc et de feu : ...Li setiemes [soleil] fu moult horribles, Espouentables et terribles : Coulour ot de sanc et de feu, S'avoit un noir glaive en mi lieu. Couleur sanguine ot le huitiesme. Trop fu tenebreux le nueviesme, Mais un seul ray luisant y ot. Ne sorent que signefiot... (MACH., F. am., c.1361, 238).

 

-

[Dans un cont. métaph.] Mettre à feu et à flame : Adonc Anemis-qui-ne-dort, - C'est Desirs, qui m'a fait maint tort - Tenoit en sa main un tison, Et si s'en vint en traÿson Et dedens mon cuer se bouta, Si que prés le manoir tout ha A force ars, malgré mien, par m'ame, Et mis tout a feu et a flame. (MACH., Voir, 1364, 470).

D. -

En partic.

 

1.

"Flamme, langue de feu"

 

-

[Dans une compar.] : Aussi fu l'estoile coumée, En semblance de feu couée, Qui de feu et d'occision Faisoit prenostication. (MACH., J. R. Nav., 1349, 143).

 

-

[Dans un cont. métaph.] : Car quant grans Desirs par son art Sage et soutil un fin cuer art Ou loiauté est enfermée, Il art sans feu et sans fumée Et le keuve, tapist et cuevre Si sagement, que de son ouevre Ne se puet nuls apercevoir. (MACH., D. Lyon, 1342, 194). Si sentoie en moi une ardure Entremellee de froidure Et pleinne de tele matiere Qu'elle art sans fu et sans fumiere. (MACH., Voir, 1364, 238).

 

2.

"Lieu où l'on fait du feu, foyer"

 

-

Loc. : Se vous diray ce qui m'i fait doloir : Dame, il me semble Qu'une chose qui se part et assamble En pluseurs lieus, et avec c'elle tramble Et n'arreste ne que fueille de tramble, Et n'est estable, Eins est toudis changant et variable, Puis ci, puis la, or au feu, a la table, Et puis ailleurs, c'est chose moult doubtable, Car nullement On ne la puet avoir seürement... (MACH., J. R. Beh., c.1340, 98).
 

Guillaume de Machaut Noël Musso

 Article 14/29 
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FEW III focus
FEU, subst. masc.
[AND : feu1 ; DÉCT : feu ]

A1 humain fait (un) feu : ...et avoit on fait en la ditte place un grant feu. (FROISS., Chron. D., p.1400, 92). Et n'avoient de quoi faire feu, fors que de verde lagne qui ne voloit ardoir (FROISS., Chron. D., p.1400, 136).

A1 boute le feu/les feux en A2, ville, bâtiment : Ces Franchois bouterent le feu en la ville, pour plus encoires esbahir les gens (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 195). Si se deslogièrent li Espagnol. A leur deslogement, il boutèrent les feus dedens leur logeis. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 109). Or avint ce mardi au matin qu'il se deslogièrent, et que li Englès boutèrent les feus ens ès villages où il avoient esté logié. (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 246).

A1 met/contourne A2, une ville, en feu. Il l'incendie : Si en estoit tous courouchiés, et dissoit que il en prenderoit encores si cruel vengance que il meteroit Gaind en feu et en flame et tous les rebelles ossi. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 230). ...li rois (...) conmanda que a l'endemain tout fust mis a l'espee, et la ville contournee en feu et en flame. (FROISS., Chron. D., p.1400, 694). ...li saudoiier de Saint Amant avoient fait un grant feu devant la porte de l'abeie, pour le ardoir et entrer dedens (FROISS., Chron. D., p.1400, 422).

A1 art A2 en feu : Adont s'en alèrent les cappitaines (...) à l'ostel de Savoie (...) un très bel ostel seant sus le Tamisse et hostel au duc de Lancastre. Tantos il entrèrent ens et tuèrent les gardes et l'ardirent en feu et en flame. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 108).

A1 humain jette A2 concr. au feu : ...il jettent celle plate piere ou feu (...) Et qant leur piere est escaufee, il jettent de celle clere paste sus celle caude piere et en font un petit tourtiel (FROISS., Chron. D., p.1400, 127). Apriés on li ouvri le ventre, et li furent osté coer, coraille et tout ce que ou ventre avoit, et jetté ou feu. (FROISS., Chron. D., p.1400, 92).

A1 a feu. Il a du feu (pour se chauffer et s'éclairer) : Et n'eurent, toute la nuit, ne feu ne lumiere (FROISS., Chron. D., p.1400, 133).

A1 se chauffe devant le feu : Et trouverent ces grans barons de Bretagne et de Normendie, les auquns qui estoient couchiés, les autres qui se tostoient devant les feus en lors logeis tous desarmés, euls et lors gens. (FROISS., Chron. D., p.1400, 816).

A1 rôtit A2, viande, au feu : ...et trouverent plus de mille hastiers de bos, plains de chars pour rostir au feu (FROISS., Chron. D., p.1400, 150).

A1 met A2, chaudron, sur le feu : ...et trouverent (...) des chars en caudrons et en caudieres sus le feu, qui n'estoient point quites. (FROISS., Chron. D., p.1400, 709).

A1 humain éteint le feu : ...li Valenchiennois (...) estindirent le feu qui estoit devant la porte. (FROISS., Chron. D., p.1400, 422). Li Englès (...) entendirent à remparer leur palis (...) et à estaindre les feux aval la ville. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 147).

Le feu s'attache/prend à A2 concr. : ...il y avoit grans hostelz de pierre et de bricque, se n'y se povoit le feu atechier ne prendre legierement. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 195).

Le feu est en A2 spatial. Il y a le feu en A2 : Si furent tout esmervilliet, et quidierent de premiers que li feus fust en la ville. (FROISS., Chron. D., p.1400, 571).

Le feu multiplie : ...liquels feus fu si grans et tant mouteplia que pluisseurs eglises furent arses et peries (FROISS., Chron. D., p.1400, 767).

A1 humain trait le feu à A2 spatial. A1 dirige un tir d'artillerie sur A2 : Et bien le veismes par ung assault qui nous fut livré, car entreus que nous entendions au deffendre à l'une part, on nous traist le feu d'une autre, pour quoy nous fusmes tout esbahy, et bien s'en percheurent nos ennemis. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 38).

Fig. "Chaleur du corps" : Et fu laissiés messires Corageus de Mauni entre les occis comme mors, tant estoit il fort navrés et essannés ; ne il n'avoit ne fu ne alainne en lui, et fu ensi oubliiés. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 173).
 

Froissart Jacqueline Picoche

 Article 15/29 
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FEW III focus
FEU, subst. masc.
[T-L : feu3 ; GDC : fou1 ; AND : feu1 ; DÉCT : feu ; FEW III, 651b : focus ; TLF VIII, 801b : feu1]

A. -

"L’un des quatre éléments" : Mestresse sui des elemens, Des impressïons et des vens De faire variatïons Et diverses mutatïons ; En feu, en air, en terre, en mer (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 1563).

B. -

"Source de chaleur produite par la combustion vive de quelque chose et utilisée pour chauffer qqc."

 

1.

Coin du feu. V. coin

 

2.

Loc. verb.

 

-

Attiser le feu./Rembraser le feu./Raviver le feu. V. attiser, rembraser, raviver

 

-

[De Satan] Estre en feu. "Brûler" : Tousjours est en feu [Satan], tousjours art, Sens ardure n'est nulle part. (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 3515).

 

-

Jeter au feu : Et se de moi [dit Jésus à ses disciples] estes taillies, Sanz humeur tantost vous seres Ses, pour u feu estre getes. (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 8000).

 

-

Mettre le feu qq. part : Se eche seche assez avoie, Tantost le feu dedens metroie. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 8886).

C. -

RELIG. "Feu où les âmes des damnés sont tourmentées"

 

-

Porter [les dépouilles] au feu : Condempnes [éd. Comdempnes] estes par arrest A Sathan qui est ci tout prest, A fin qu'en enfer vous tiengne Et jamais nul n'en revi[e]gne [ms. revigne] Excepte au grant jugement Ou vous seres chascun present Pour vos mescheans cors retrousser Et avec vous au feu porter Ou ensemble tousjours ardres Et sens finer y demourres. (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 2870).

 

-

Feu d'enfer : ORAISON À S. MICHEL. Avec [éd. Toi et] les anges de ton ost Qui jugie l'aves infame [Satan] Et mis hors pour tourner le rost Au feu d'enffer ou en depost Mise est mainte chetive ame... (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 959).

 

-

Feu du purgatoire. "Feu où les élus en expiation de leurs fautes sont, pour un temps, tourmentés" : Aoures tous temps soies tu Nostre doux redempteur Jhesu [,] Qui ou feu de purgatoire De nous as ëu memoire ! (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 2665).

D. -

"Flamme, langue de feu" : Une autre espere encor revi Ou n'avoit feu ne fumee (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 3603).

E. -

"Source lumineuse" : « Aussi, dis je, com en la voit Par aucun voirre et aperçoit Ou aussi com en puet vëoir Feu en lanterne et percevoir. Je porte ce fagot ici Tout prest et pour le feu metre i ». (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 11544).

F. -

"Ardeur des sentiments" : Quar amour est le feu ardant Qui le [le glaive] doit faire flamboiant. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 1563).

 

-

RELIG. "Manifestation théophanique de la descente de l'Esprit-Saint sur les Apôtres le jour de la Pentecôte" : ...du ciel manifestement En l'air aval vint un grant son Avec grant coruscation De feu com lengues soi monstrant Et ca et la soi departant. (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 10847). [Réf. à Actes des apôtres II, 3]
 

Pèlerinages de Guillaume de Digulleville Béatrice Stumpf

 Article 16/29 
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     FEU1          FEU2     
FEW III focus
FEU, subst. masc.
[AND : feu1 ; DÉCT : feu ]

A. -

Au propre

 

1.

"Flamme" : ...le pot a la porée, qui sur le feu estoit, commence a s'en fuyr par dessus, pource que trop aspre feu avoit (C.N.N., c.1456-1467, 543).

 

-

Faire du feu : ...[il] trouva sa femme qui se levoit ; laquelle luy fist faire du feu [Un mari rentre chez lui après une nuit passée au guet] (C.N.N., c.1456-1467, 391).

 

.

Faire bon feu : Ilz firent faire bon feu et tresbien appoincter a menger (C.N.N., c.1456-1467, 548).

 

.

Faire de bon feu : Or luy faictes, dit il, de bon feu, pour soy chaufer, car il en a bon mestier (C.N.N., c.1456-1467, 360).

 

.

Faire du bon feu : Il fist mener madamoiselle en une tresbelle chambre, et luy faire du bon feu (C.N.N., c.1456-1467, 409).

 

.

Faire beau feu : Il les fist tantost conduire en une tresbelle chambre, et envoya couvrir la table et faire beau feu et apporter la souppe (C.N.N., c.1456-1467, 173).

 

-

Éteindre le feu : ...elle estaindit tout le feu de leens, tant en la cuisine comme en la chambre. (C.N.N., c.1456-1467, 264).

 

-

Feu couvert : ...il se tient plus coy que ung feu couvert. [Entre deux périodes d'utilisation on recouvre le feu de cendre pour n'avoir pas à le rallumer par la suite. Ici, au sens fig.] (C.N.N., c.1456-1467, 199).

 

2.

"Incendie" : Quand le prestre se vit environné de feu (...) se leve et s'encourt (...) L'effroy du feu fut tantost elevé par toute la rue (C.N.N., c.1456-1467, 495).

 

-

Mettre le feu : ...il eut de l'estrain largement et l'avala dedans la fosse, et y mist le feu (C.N.N., c.1456-1467, 355).

 

-

Bouter le feu : ...la finale et derreniere resolucion si fut qu'ilz yront bouter le feu ou convent, et brulleront et moynes et moustier. (C.N.N., c.1456-1467, 225).

 

-

Crier au feu : Si print après une poignée d'estrain, et en bouta le feu en la maisonnette, et habandonna nostre curé, et s'en fuyt en la rue crier au feu. (C.N.N., c.1456-1467, 495).

B. -

Au fig.

 

1.

"Chaleur, fièvre" : Par ma foy, creez qu'elle est malade ; elle est plaine de feu (C.N.N., c.1456-1467, 135).

 

-

Le feu saint Antoine. "Érysipèle"

 

.

[Formule de malédiction] : Et je vous en prie, dist le premier venu, le feu de saint Anthoine l'arde quand oncques je l'accointay ! (C.N.N., c.1456-1467, 230).

 

2.

P. ext. "Ardeur amoureuse"

 

-

[Avec réf. à l'amour] : ...pour ce qu'il se sentoit si esprins et alumé du feu d'amours (...) se pensa qu'il ne povoit bonnement parvenir a la joissance d'elle sans premier avoir celle du mary (C.N.N., c.1456-1467, 439). ...plus pensoit a son clerc, et plus alumoit et esprenoit son feu. (C.N.N., c.1456-1467, 570).

 

-

[Simple désir sexuel] : Cessez vostre sermon, dirent les loudiers, tous alumez du feu de concupiscence charnelle (C.N.N., c.1456-1467, 549).

 

-

[Empl. ambivalent dans un cont. humoristique] : ...[ses voisins] luy dirent que le curé avoit prins accoustumance d'aller estaindre le feu en son hostel (C.N.N., c.1456-1467, 441).
 

Cent Nouvelles Nouvelles Roger Dubuis

 Article 17/29 
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     FEU1          FEU2     
FEW III focus
FEU, subst. masc.
[T-L : feu ; GDC : fou ; AND : feu1 ; DÉCT : feu ; FEW III, 651b : focus ; TLF VIII, 801b : feu1]

A. -

"Âtre, foyer" : Et, ce fait, fu mis hors de ladite gehine, et mené chauffer au feu de la cuisine dudit Chastellet (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 6). Et lors elle, par temptacion de l'ennemi, et comme desesperée, entra en sa maison, ala à son feu, et illec print un gros charbon ardant (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 63).

 

-

Tison de feu. "Braise" : ...et que quant elle vouldroit appeller icellui Haussibut, que elle prenist un tison de feu, et d'icellui feist un cercle tout environ elle (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 292).

B. -

"Incendie" : ...et, assez tost après ce que elle depposant yssy hors de sadite maison, vit et apperceut que le feu ardoit au long de la couverture de l'ostel dudit Miserele (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 63). ...ou mois d'octobre ou de novembre derrenierement passé, le feu se prist au Chapel-Rouge à Moulins en une chambre où Julian Le Lievre Sardain estoit logiez, en laquele chambre vindrent Pierre de Vailledoli et plusieurs autres pour secourir le feu (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 442).

 

-

Bouter feu/feux. "Mettre le feu, incendier" : Dist aussi, sur ce requis, que ès voyages et chevauchées cy-dessus dites par lui faites, il ne vit oncques feu bouter, ne n'en bouta aucuns, ne ne fu aussi où feu feust bouté, forteresse françoise prinse ne eschielée (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 59). ...et en icelle [maison] bouté le feu, telement que a pou que ladite maison n'a esté arse, et y fu le feu jusques au feste d'icelle maison. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 62). ...durant ce qu'il a chevauchié en la compaignie desdiz Engloiz, il a veu bouter feux par ses compaignons, et lui present, en plusieurs villes et villaiges du royaume (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 98).

 

-

Crier le feu. V. crier

C. -

"Supplice du bûcher" : ...sauf lesdiz maistres Robert Broisset et maistre Nicole de Buïencourt, qui furent d'oppinion, c'est assavoir : ledit maistre Robert, que elle feust tournée ou pilory, et tenue demi-an prisonniere au pain et à l'eaue, et li deffendu ne s'en entremettre d'ores en avant, à peine du feu (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 335).

D. -

Au plur. "Feux que l'on allume sur les places ou sur les hauteurs à l'occasion de certaines fêtes" : ...mercredi derrenierement passé, au soir, ainsi comme l'en estoit aus feux de la veille Saint-Pere, en la rue de Saint-Pol, et au devant de l'ostel dudit de Roussay (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 135). ...[il] se parti sanz commander aucunes des gens dudit sire de Roussay, qui s'esbatoient aus feux devant la maison d'icellui (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 135).
 

Registre criminel du Châtelet Bernadette Suty / Monique Haas

 Article 18/29 
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FEW III focus
FEU, subst. masc.
[T-L : feu ; AND : feu1 ; DÉCT : feu]

[Loc. indiquant qu'une pers. a un défaut de pigmentation (de couleur rouge) de la peau, une "tache de vin" sur la figure] Avoir le feu au visage : C'estoit le roy droit cy qui avoit le feu au visage et dont Anglés en leurs anciennes creances fallacieuses craingnoient les advenemens, car les devoit calamiter (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 254).

REM. Il s'agit de Jacques II d'Écosse, mort en 1460. Villon, dans son Testament, parle aussi de cette singularité (cf. J. Rychner, A. Henry, Le Testament Villon, t. 1, 1974, 46 et la note des éd. concernant ces vers, t. 2, 1974, 57).
 

Chastellain Martine Moulin

 Article 19/29 
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     FEU1          FEU2     
FEW III focus
FEU, subst. masc.
[T-L : feu ; GDC : fou ; AND : feu1 ; DÉCT : feu ; FEW III, 651b, 652a, 655a, 656a : focus ; TLF VIII, 801b : feu1]

A. -

"Production de chaleur et de lumière obtenue en brûlant du bois, du charbon etc..."

 

1.

[Source de chaleur]

 

-

Faire du feu : Pour troys faitz de romarin, pour faire du feu, en la chambre du roy (Comptes roi René A., t.1, 1476, 43).

 

2.

[Pour la cuisson des aliments] : ...un aistre de pierre qui est ou contre cueur, de morte pierre de dix pieds de long et six pieds de hault, pour mettre du feu de charbon à tourner les rotz (Trés. Reth. S.L., t.2, 1409-1410, 603).

 

-

Faisant feu. "Ayant son foyer, son âtre ; qui est chef de famille" : ...un chacun bourjois de ladicte ville de Lestanne faisant feu et aians chevals traians à charrues, I sestier d'avainne (Trés. Reth. S.L., t.2, 1351, 141).

 

3.

[Pour la transformation du métal, du minerai]

 

-

P. méton. "Cuisson" : Et après visité les recuiz de mine qui estoient ès minez du martinet dudit lieu de Chissieu, et trouvé qu'il y avoit cinq recuiz de mine dont le premier a eu 38 feux, et me dist ledit Jacquemont, maistre fondeur, qu'il ne savoit s'il estoit en estat de fondre ou non pour ce que la mine est mauvaise et ne se puet fondre et que on l'a essayée, et qu'il luy semble qu'il ne la fault plus cuire et que le feu ne luy prouffiteroit de riens et la fauldroit lessier mistionner avec autre bonne et en ce point la fondre, et luy semble que par ce moyen elle pourroit prouffiter. (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 249).

 

4.

En partic. Feu de joie. "Feu allumé en signe de réjouissance" : ...mandons que, pour ladicte paix vous faites faire les feux de joye et processions solempnelles (Lettres Ch. VIII, P., t.2, 1489, 409).

B. -

P. méton. [Comme unité de base de l'assiette de l'imposition] "Foyer, famille" : ...en ladite ville viron trente feux. (Trés. Reth. S.L., t.2, 1347, 87). Dune aide de V s. pour feu, nommée laide des glaives, cuillie et levée par toute la ville et viconté d'Orbec pour un an (Compte Navarre I.P., 1367-1371, 42). ...nous avons, par l'advis et deliberacion des princes et seigneurs de nostre sang et gens de nostre conseil, conclud et deliberé de savoir à la verité quel nombre de feux il y a en chacune des ellections et pays de nostredict royaume (Lettres Ch. VIII, P., t.3, 1492, 245).

C. -

"Incendie" : ...un grand bac de six pieds de long et deux piés de large dedens euvre, lequel reçoit les yaves qui chient du robinet pour tenir plain, si mestier estoit, pour doutte des feux (Trés. Reth. S.L., t.2, 1409-1410, 620).

 

-

Boute feu. "Celui qui provoque des incendies" : ...les Bretons et mesmement ceulx d'environ ledit lieu de Machecol conceurent grant hayne (...) et le lièrent sur ung cheval, en luy imposant contre verité qu'il estoit des boute feuz de Poictou, qui avoient bruslé les maisons dudit Machecol (Doc. Poitou G., t.11, 1474, 445).

 

-

Menaces de feu et de sang. "Menaces d'incendie et de meurtre" : ...certaines lettres patentes (...) séellées du petit séel du duc de Bourgongne et signées de sa main (...) contenans menasses de feu et de sang contre ceulx qui gouvernent à présent (...) entour le Roy, qu'il [le duc de Bourgongne] appelle rapineurs, dissipeurs, tirans, traistres, empoisonneurs et murtriers, et leurs adhérans (Ch. VI, D., t.1, 1417, 389).
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

 Article 20/29 
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     FEU1          FEU2     
FEW III focus
FEU, subst. masc.
[AND : feu1 ; DÉCT : feu ]

I. -

"Dégagement de chaleur et de lumière accompagnant la combustion vive"

A. -

"Toute matière combustible allumée, particulièrement pour se chauffer" : ...non obstant que le graphier eust feu en vaissel delez son siege pour garder l'ancre de son cornet de geler, neantmoins l'ancre se geloit en sa plume de IJ ou de IIJ mos en IIJ mos (BAYE, I, 1400-1410, 212).

B. -

"Incendie, embrasement"

 

-

Bouter (le) feu, bouter feux. "Mettre le feu, incendier" : ...par la grant multitude de gens d'armes qui, hors feu bouter, gastoient et destruioient les plas païz (BAYE, I, 1400-1410, 246). ...lesquelx, tant deçà que delà, ont fait tous les maulx que l'en puet faire, hors bouter feulx publiquement (BAYE, I, 1400-1410, 340). Ce jour, après mynuit, vindrent courir devant Paris les gens d'armes de la garnison de Montlehery et autres favorisans du conte d'Armaignac, et bouterent le feu en pluiseurs maisons du fourbourg de Saint-Germain-de-Prés (FAUQ., I, 1417-1420, 168).

 

-

Gare feu. "Alarme, tocsin (pour annoncer un incendie)" : La nuyt de la saincte feste de Toussaint, oncques [on] ne sonna à Paris pour les trespassez, comme coustume est, se non guare-feu (Journal bourgeois Paris T., 1419, 132).

 

-

De feu et de sang. "En brûlant et en massacrant ; avec toutes les horreurs, toutes les destructions de la guerre" : ...lesdis seigneurs sont disposez d'eulx mettre sus à grant puissance et de faire guerre de feu et de sang et la plus dure qu'ilz pourront (BAYE, II, 1411-1417, 122).

 

-

Menacer de feu et de sang. "Menacer de toutes les horreurs, de toutes les destructions possibles" : Et, en oultre, il menace de feu et de sang tous ceulx qui ne lui aideront ou dissimuleront, qui est chose dampnable, inique et detestable. (FAUQ., I, 1417-1420, 33).

C. -

"Feu (allumé dans la rue ou sur une place publique en signe de réjouissance)" : Et aussy au soyr l'en a fait par les rues publiquement feus en signe de joye et de leesse pour la revenue dudit seigneur. (BAYE, I, 1400-1410, 261). Dont les habitans de Paris furent moult resjouys, et firent faire feux et sonner les cloches en toutes les eglises de Paris. (FAUQ., I, 1417-1420, 170). Et ce jour, à ladicte entrée, furent les rues parées et feux fais en la ville de Paris par l'ordonnance des gens du Conseil du Roy, en signifiance de joye et de leesse. (FAUQ., II, 1421-1430, 143).

II. -

"Groupe de personnes vivant ensemble autour d'un même foyer" : ...car mesme derriennement, l'an passé, falu que chascun feu paiast XLVIIJ frans (BAYE, II, 1411-1417, 12).
 

Baye-Fauquembergue Denis Lalande

 Article 21/29 
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     FEU1          FEU2     
FEW III focus
FEU, subst. masc.
[T-L : feu ; GDC : fou ; AND : feu1 ; DÉCT : feu ; FEW III, 651b : focus]

A. -

"Feu"

 

1.

[Le feu servant au chauffage] : ...et le rampin s'en va singlant a effors, tant qu'il vint a l'isle. Et y descendirent pluseurs, et y trouverent grant foison de feux et de logeis (ARRAS, c.1392-1393, 90). ...et regarde en la valee, et voit l'ost des Sarrasins, ou il voit grant clarté de feux qui sont par les logeiz (ARRAS, c.1392-1393, 95). ...et estoient tous les huiz fermez et barrez. Et le feu ardoit grant en la cheminee. (ARRAS, c.1392-1393, 308). Et plus, il dit qu'elle s'en ala asseoir sur le banc au feu, l'une heure le viaire devers le lit et le doz au feu, si que ilz povoient tout a plain veoir sa face, et bien leur sembloit qu'elle avoit esté moult belle, et l'autre heure retournoit le visaige devers le feu, et gueres de temps ne se tenoit en un moment. (ARRAS, c.1392-1393, 309).

 

-

Faire du feu/ allumer le feu : Lors s'arresterent dessoubz un grant arbre, et dist le conte a Remondin : Beau nepveu, nous demourrons cy tant que la lune sera levee. Remondin dist : Si comme il vous plaira, monseigneur. Il descendy, et prist son fusil, et fist du feu. (...) Et entretant que Remondin mettoit paine a alumer le feu pour faire a son seigneur plaisir, le conte regarde tousjours ou ciel contremont, et commenca a souspirer parfondement (ARRAS, c.1392-1393, 20).

 

-

Le feu est espris. "Le feu est allumé" : Remondin, qui avoit alumé le feu, et qui bien avoit ouy ce que ly conte Aymery avoit dit, en partie, lui dist : Monseigneur, le feu est esprins, venez vous chauffer. (ARRAS, c.1392-1393, 20).

 

-

Tenir qqn au feu. "Le tenir près du feu" : Et sachiez que Melusigne venoit tous les soirs visiter ses enfans, et les tenoit au feu, et les aisoit de tout son povoir ; et la veoient bien les nourices, qui mot n'osoient dire. (ARRAS, c.1392-1393, 262).

 

2.

[Le feu servant à faire des signaux] : Et tantost fist le cappitaine faire feu sur la garde d'un fallot, et puis cliner devers la mer, et quant la plus prouchaine garde le vit, si firent feu et le signe. Et ainsi le firent tant de garde en garde que il fu sceu par tout le royaume tantost. (ARRAS, c.1392-1393, 131).

 

-

Signe de feu : Et avait ordonné sur pors gardes, que tantost que ilz les verroient venir arriver, ilz feroient signes de feu (ARRAS, c.1392-1393, 128).

 

3.

[Le feu servant à manifester sa joie] : Et quant la nouvelle fu espandue par la ville, ilz orent si grant joye que ilz ne porent plus, et firent sonner leurs trompettes et leurs menestriers, et firent feux par la ville, signifiant joye et victoire (ARRAS, c.1392-1393, 152).

 

4.

[Le feu servant à détruire, à incendier] : Quant ilz [les Sarrasins] virent que noz gens s'en tournerent, ilz vindrent a la mer et rescourrent jusques a six nefs et vaisseaux du feu. (ARRAS, c.1392-1393, 133). Et par Mahon, sire soudant, sachiez qu'il [Geoffroy] n'a pas voulenté de fuir, car il a tres bien garnie Baruth de vivres, de gens et d'arteillerie, et s'en vient grant erre par deca ; et ne voit on que feux et flambe par my le pays, et sont tous les chemins chargiez de Sarrasins et de Turs mors. (ARRAS, c.1392-1393, 227). En ceste partie dit l'ystoire que Gieffroy, si tost que ses X. chevaliers furent partiz, il prist du feu a une lampe en l'eglise et bouta le feu ou feurre. La busche s'esprist. La peussiez oïr et veoir grant pitié, car, si tost que les moines sentirent le feu, ilz commencierent a faire piteux criz et tres amers et doulereux plains ; mais ce ne leur vault riens. (ARRAS, c.1392-1393, 251).

 

-

Bouter le feu qq. part : Quant les Sarrazins virent que c'estoit au fort, et que ilz ne povoient fuir, si prindrent un vaissel que ilz avoient prins sur ceulx de Rodes, et gecterent les gens a bort, et l'emplirent de busche, de huille, de graisses et de souffre. Et, quant ilz virent noz gens approuchier, si bouterent le feu dedens. Et, quant ilz le virent alumé, ilz esquipperent vers nostre gent. (ARRAS, c.1392-1393, 89). Et envoierent en l'abbaye des biens grant foison et en menerent ce des vaisseaulx que ilz porent bonnement, si chargiez de l'avoir aux Sarrasins que plus ne povoient. Et ou remenant bouterent le feu, et fu toute la navire qui demoura esprinse. (ARRAS, c.1392-1393, 133). Sire, a demie lieue de cy a environ mille Sarrasins qui s'en vont ferir a Baruth pour garder le port et la ville. Et Gieffroy lui demande : Me sauras tu bien conduire la ? Par foy, sire, dist l'espie, ouil. Lors dist Gieffroy au maistre de Rodes qu'il conduisist l'avant garde et qu'il boutast le feu par tout, par quoy il les peust retrouver par la trace de la fumee. (ARRAS, c.1392-1393, 224).

 

-

Mettre le feu partout : ...il mettroit le feu par tout et mettroit tout a l'espee (ARRAS, c.1392-1393, 224).

 

-

Mettre tout en feu et en flambe. "Mettre tout à feu et à sang" : ...je feray assaillir Japhe et mettray tout en feu et en flambe. Et tout quanque je trouveray dedens de Sarrasins, je les feray tous mourir. (ARRAS, c.1392-1393, 223).

 

-

Faire guerre de sang et de feu. V. guerre

B. -

[À propos du feu de l'enfer, dans une imprécation] : Que de mal feu soit elle bruye ! (ARRAS, c.1392-1393, 131).

C. -

Au fig. "Ardeur" : ...et vostre pere ot nom Hervy de Leon, lyquelz fu en sa jeunesse moult de chaude colle. Et sachiez que il ne doubtoit ne cremoit chose que nulz homs esprins et plain de feu de jeunesse et de hardement deust doubter ne cremir en regardant honneur. (ARRAS, c.1392-1393, 48).
 

Arras Jocelyne Bernardoff / Jean-Loup Ringenbach

 Article 22/29 
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     FEU1          FEU2     
FEW III fatum
FEU, adj.
[AND : feu2 ; DÉCT : fëu ]

"Défunt" : "Item, la royne de France, Blanche, feu femme du roy Jehan, maintint sa terre et gouverna par grant ordre de droit et de justice..." (CHR. PIZ., Cité dames C., c.1404-1407, 670).
 

Pizan Joël Blanchard / Michel Quereuil

 Article 23/29 
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     FEU1          FEU2     
FEW III fatum
FEU, adj.
[T-L : fëu ; GD : feu ; GDC : fau ; AND : feu2 ; DÉCT : fëu ; FEW III, 436b : fatum]

"Défunt" : Pour tant, vous fault aler grant erre, Sans siejourner ne tant ne quant, Contre les parties d'occidant, Vers le roy d'Aracussia, Filz de fut Diodissia, Ung roy de moult vaillant coraige, Lequel nous doit foy et hommaige (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 12). Voila la pavillon extrait Et l'estandart feux Sallebry, Ou sont les armes bien pourtrait De nostre noble roy Henry. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 215). Trespuissant roy, certes je vis Au temps du feu roy vostre pere Qu'ommage leur envoya faire Oultre la mienne voulenté (Myst. st Laur. S.W., 1499, 132).
 

Mystères Jean-Loup Ringenbach

 Article 24/29 
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     FEU1          FEU2     
FEW III fatum
FEU, adj.
[AND : feu2 ; DÉCT : fëu ]

"Décédé depuis peu de temps" : Item aussi devant le dict corps y avoit grant nombre a merveilles de gentilz hommes, officiers (...) qui (...) se comportoient si douloureusement pour la mort de leur bon feu maistre qu'il n'est possible de le dire ne racompter (LA VIGNE, V.N., p.1495, 311).
 

La Vigne Annie Bertin

 Article 25/29 
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     FEU1          FEU2     
FEW III fatum
FEU, adj.
[AND : feu2 ; DÉCT : fëu ]

"Défunt" : Laquelle dame, onques puis le trespas de feu monseigneur son mary (...) onques puis qu'elle fut vesve a mary ne se voult acompaignier. (LA SALE, J.S., 1456, 3).
 

La Sale Pierre Demarolle

 Article 26/29 
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     FEU1          FEU2     
FEW III fatum
FEU, adj.
[AND : feu2 ; DÉCT : fëu ]

"Celui qui est mort" : ...la canonicque verité du troisiesme enseignement que jadiz feu mon pere me bailla (C.N.N., c.1456-1467, 336).
 

Cent Nouvelles Nouvelles Roger Dubuis

 Article 27/29 
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     FEU1          FEU2     
FEW III fatum
FEU, adj.
[T-L : fëu ; GD : feu1 ; GDC : fau ; AND : feu2 ; DÉCT : fëu ; FEW III, 436b : fatum ; TLF VIII, 808b : feu2]

[Antéposé] "Défunt, mort" : ...lequel, sur ce requis, congnut avoir, des biens dudit feu Guillaume, une vielle espée et unes besaces liées ensemble (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 34). ...son feu pere (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 49). ...sa feue mere (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 328). ...elle est née de la ville ou parroisse du Bois Malherbes, près de la ville de Milly en Gastinoiz, auquel lieu elle, puis six ans ençà, a continuelment demouré en la compaignie dudit feu Drion Anceau, son mary (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 56). Et quant ou cas d'iceulz XIIIJm frans, dit que par les graces faites à cause du joyeux advenement et nativité de feu mons. le Dauphin, premier filz du roy nostre sire qui à present est, il estant lors prisonnier ès prisons dudit mons. l'evesque de Paris, fu mis hors de prison (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 491).
 

Registre criminel du Châtelet Bernadette Suty / Monique Haas

 Article 28/29 
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     FEU1          FEU2     
FEW III fatum
FEU, adj.
[AND : feu2 ; DÉCT : fëu ]

"Qui est mort, défunt" : Cedit jour, est alée la Court à l'enterrement de feu messire Loiz de France, germain du Roy (BAYE, I, 1400-1410, 208).
 

Baye-Fauquembergue Denis Lalande

 Article 29/29 
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     GARDE-FEU     
FEW XVII *wardôn
GARDE-FEU, subst. masc.
[AND : Ø ; FEW XVII, 521b : *wardôn ; TLF IX, 88a : garde-feu]

"Écran que l'on place devant une cheminée" : Item, ung dresois ou buffet de boix ferré, et bon. Item, ung gardefeu de bois. (Comptes roi René A., t.2, 1461-1462, 225). Ung garde-fuecq. (Comptes roi René A., t.2, 1461-1462, 228).
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

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