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[L'ennemi familier]

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De familier aigre ennemi : [À propos de Troie vendue aux Grecs par la faute de certains Troyens] De familier, aigre ennemy (ALECIS, Martyrol. faulses langues P.P., c.1475, 338).

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Il n'est point de si mauvais ennemi que le familier/le privé : Quar anemis plus dangereus, Plus mauvais ne plus perilleus Ne pues avoir que tes privez Et qui de toi sont dirivez (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 133). ...il n'est chose plus perilleuse Ne pestilence plus crueuse Que d'avoir privé ennemi. (LE FÈVRE, Lament. Math. V.H., c.1380, 65). ...et n'est point de si maulvaix ennemy que le familier. Il me fait mal d'en plus parler pour l'esperance que j'ay que ledit duc de Bourgoigne se ravise, et que il recongnoiste la grant et enorme faulte et les grans et innumerables maulx qui par son pere et luy sont advenus, et que il se reduira a sa souche et a celuy qui est son vray chef et le mien. (JUV. URS., Aud. celi, 1435, 186). ...Salomon dist : "Ce dient les sages que il fait meilleur habiter entre loupz et serpens que avecques femme hayneuse" Homme n'avra ja plus mortel ennemy que le privé. (Percef. II, R., t.2, c.1450 [c.1340], 393).

Rem. Morawski 925 : Il n'est pire ennemy que son presme et 1410 : Nus ne puet tant grever con privez anemis.

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[L'ennemi intérieur] Qui peut surmonter son courroux, il surmonte un fort ennemi : Et qui peut seurmonter son courroux, il seurmonte ung fort annemy (...). Et n'est pas possible que on ne ait aucune ire ou desplaisance, et non mie sans cause, car ung bon courage n'est pas joyeulx quant il voit les choses aler hors les termes de raison, et tant plus est ung homme preudomme, et tant plus se courrouce (JUV. URS., Nescio, 1445, 471).

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[Il ne faut pas sous-estimer l'ennemi]

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Il n'est nul petit ennemi : Pour ce dit on souvent, sest fait est avertis : C'om ne doit faire a homme dommaige ne despris, Car le grant hardement ne maint point esbaÿs, Et si n'est nulle part nul petit ennemis. (Hern. Beaul. D.B., c.1350-1400, 34). Einsi est il, se Dieus me gart, De tout princë ou n'a regart A soy, quant en guerre se boute, Et qui son anemi ne doubte, Car je te promet, biaus amis, Qu'il n'est nuls petis anemis, Ne plaie aussi, ou aconter Ne doiez : oy l'ay compter. (MACH., C. ami, 1357, 124). Et le proverbe dit ainsi Qu'il n'est nul petit anemi, Quar tel guerre est com l'estincelle Et comme le feu de chandelle Quant chiet, qui pou a de puissance, Et, qui ne le destaint, s'avance En tant qu'il art tout environ (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 126). C'est bon (...) que vos chastiaulx sus les frontieres soient garnis et pourveus de gens d'armes, par quoy nul mal ny s'i prengne ; car il n'est si petit ennemy que on ne doibt doubter. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 181). ...si s'en feroit bon prendre garde, car il n'est nul petit ennemy (ARRAS, c.1392-1393, 159). Tu dois penser que le plus foible de tes ennemys est plus puissant que toy. (GUILL. TIGNONV., Ditz moraulx philos. E., a.1402, 970). ...il redoubtoit les agues [l. agués] et les machinemens, disant qu'il n'est nul petit ennemy, mais assez se doivent peser. (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 284).

Rem. Hassell 103, E40 ; DI STEF. 294c, ennemi.

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Il n'y a pas plus fort témoignage que celui qui est proferé par l'ennemi V. témoignage

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Un ennemi fait plus que cent amis V. ami

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[Il faut grever son ennemi]

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De plus de morts, moins d'ennemis V. mort2

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Mieux vaut grever son ennemi que d'être grevé par lui V. grever

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En toute manière doit on grever son ennemi : En toutes manièrers doit on et poet par droit d'armes grever son ennemi. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 207).

Rem. Morawski 688 : En totes les manieres que len puet doit on grever son enemi ; Hassell 102, E37.

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Celui qui est avec mes ennemis est mon ennemi : Et dit la loy que celuy est mon ennemy qui est avecques mes ennemis (JUV. URS., Aud. celi, 1435, 185).

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Forteresse qui parle à son ennemi est à moitié rendue V. forteresse

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Fou est qui conseil prend de son ennemi V. conseil

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Il fait mal de tenir longuement son ennemi avec soi : La quinte reigle si est que le chevetaine doit souverainement garder que ses ennemis ne saichent riens du convine de son host. Et se par adventure les ennemis viendront a sauf conduyt a lui, il les doir faire accompaigner par ses gens desquelx il se fie, par telle maniere que lesdiz ennemiz ne puissent parler secretement a aucun de l'ost sans le sceu de leurs gardes. Et les doyt tantost delivrer, car il se dit en proverbe : Il fait mal longuement tenir son ennemy avec lui ["soi"]. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 512).

Rem. Hassell 102, E38 ; DI STEF. 294c, ennemi.

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Il n'y a pas plus fort témoignage que celui qui est proferé par l'ennemi V. témoignage

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[Sentence] Les ennemis sont parfois plus profitables que les amis, car on se garde d'enchoir dans les vices que l'on voit en ses ennemis : Les ennemys sont aucuneffoiz plus prouffitables que les amys, car on se garde d'encheoir es vices que l'on voit en ses ennemis. (GUILL. TIGNONV., Ditz moraulx philos. E., a.1402, 961).

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Le flatteur est ennemi de toute vérité V. flatteur

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Le prince doit se conduire envers son ennemi comme le médecin envers son patient : Et n'est aussi besoing de tousjours user de puissance, car, comme dit Cesar, le prince se doit conduire envers son ennemy ainsi que le medicin vers son patient. (FILLASTRE, Traité Conseil H., c.1472-1473, 140).

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[Un des noms donnés au diable] Mentir et orgueillir est le propre de l'ennemi V. mentir

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Nul n'a victoire s'il n'a ennemi V. victoire

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Nul ne doit avoir fiance en son ennemi V. fiance

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On doit son ennemi en tous lieux exiler : Mere, quel le ferons ? voilliés-moi conseillier. Irons le glout Gaufroi en son lit détrenchier ? Chertes, che seroit murdres à faire tel mestier ; Mais on dist .I. parler souvent, en reprouvier, C'on doit son anemi en tous lieus essillier ; Mais de faire .I. lait fait n'oï onkes prisier. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 191).

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On doit se garder des malices des femmes, ainsi comme l'on se garde d'un ennemi : L'en se doit garder des malices des femmes, ainsi comme l'en se garde d'un ennemi mortel. (PREMIERFAIT, Cas nobles hommes G., 1409, 215).

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On doit toujours grever ses ennemis : Ensi chil du chastel s'alèrent adouber, Car on doit tout adès ses anemis grever. Lendemain au matin, sans noise démener, Issirent du chastel, sans buisines sonner (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 216). ...Mais on dist .j. parler souvent, en reprouvier, C'on doit son anemi en tous lieus essillier ; mais de faire .j. lait fait n'oï onkes prisier. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 191).

Rem. Morawski 688 : En totes les manieres que len puet doit on grever son enemi.

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On ne doit rien faire à l'entreprise de son ennemi V. entreprise

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[Sentence] Quand tu auras paroles à ton ennemi, garde toi d'obéir à ire ; car elle te serait plus grande ennemie qu'à lui : Quant tu auras parolles a ton ennemy, garde toy d'obeyr a yre ; car elle te seroit plus grant ennemye qu'a luy. (GUILL. TIGNONV., Ditz moraulx philos. E., a.1402, 957).

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Qui exhausse son serf il en fait son ennemi V. serf

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Si tu veux dépriser ton ennemi ne montre pas qu'il est ton ennemi : Si tu veulx despriser ton ennemy si ne monstre pas qu'il soit ton ennemy. (GUILL. TIGNONV., Ditz moraulx philos. E., a.1402, 931).

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Ta richesse fera de ton ami un ennemi V. richesse

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Un ennemi fait plus que cent amis : Ung ennemy fait plus que cent amis Et contre mil[l]e ung ennemy souffit. Tout le traveil que cent amis ont mis Ung ennemy renverse sans prouffit (Lyon cor. U., 1467, 54).
 

"Ennemi" : ...moult souvent est ennemis A ceulx qu'Eür tient pour amis (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 83).
 

"Ennemi"

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En partic. "Le diable" : Certes nul que Dieu tout puissant. Il fault donc croire seurement Que si je guaryz demoniacle, Qu'en moy est Dieu que fait miracle, Qui est plus fort que l'enemy, Qui contre moy est jour et nuyt. (Pass. Auv., 1477, 165).
 

"Ennemi" : Et quant ilz cognurent et apparçurent les ennemis estre les plus fors, il fuyrent la mort et ce eslirent et amerent plus que a fuir laidure et vilonnie. (ORESME, E.A., c.1370, 213).

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Au fig. [À propos de l'affrontement entre opinions opposées] Ennemi de qqc. "Celui qui s'oppose à qqc." : Item, quant nous avons respondu aus raysons des oppinions contraires, il ne semblera pas que nous condempnons ces oppinions de voulenté et sanz cause, quar il convient que ceulz qui enquierent la verité jugent souffisanment et non pas comme anemis et adversaires des oppinions contraires. (ORESME, C.M., c.1377, 178).
 

"Ennemi"

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Ennemi mortel : Conmant est ce que te reçoit Cilz folz peuples desconfortez Qui tu es annemis mortez ? (Jour Jug. R., c.1380-1400, 238).

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Ennemi ancien. V. ancien "Ennemi de longue date"
 

I. -

Subst. masc.

A. -

"Adversaire, ennemi" : JEHAN. Ha ! ennemi Dieu, Sathenaz ! Je te conjur de Dieu le pére (...) Que tu, beste d'iniquité, De ci t'en voyses. (Mir. st J. Cris., c.1344, 278). ...a honte de moy partiras Ou tu ma voulenté feras ; Et se ton ennemi me fais, De peine te donray tel fais Qu'onques tel n'ot homme par mi (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 277).

B. -

En partic. "Diable, démon" : L'ENEMI. Vous avez bien fait voz degoiz, Pére, ennuit de celle pucelle. (Mir. st J. Paulu, c.1372, 114).

-

Au plur. : Vierge aus ennemis ennemie, Moy pecherre n'oblie mie (Mir. parr., 1356, 54). Entour moy ne voy qu'enemis Hideux qui (...) M'ont ja saisi pour emporter En grief tourment. (Mir. st Val., c.1367, 168).

II. -

Adj. "Hostile" : ...il n'a que peril et noise En toy, et parole ennemie (Mir. parr., 1356, 13).
 

"Nocif" : ...le chaut leur est amy ; chaut est amy de nature et vivifiant, froit est anemy et occiant. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 83).
 

I. -

Subst.

A. -

"Celui contre lequel on est en guerre" : ...ung prince nommé Agiselaus feit devestir tous nuz devant ses chevaliers aucuns de leurs ennemis pour leur monstrer leur belle et blanche couleur, affin que bien semblassent gens femenins, non excercez en peines et en labeur ; et pour ce ses gens prindrent couraige, et les vainquirent. (GERS., Concept., 1401, 417).

-

Ennemi public : ...et qu'il se garde souverainement de encliner les oreilles aux ennemis publiques... (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 104).

B. -

"Personne hostile à une autre personne, ennemi personnel" : ...il te propose auoir charite a tes ennemis, il te propose faire le bien contre le mal et ne rendre point malediction pour malediction (CIB., p.1451, 188).

C. -

"Celui qui est en opposition avec qqn sur une question scientifique" : Pour ce que aucuns detracteurs ignorans, et, par ce, ennemis de la science de astrologie, ont sedicieusement voulu arguer de supersticion aucuns mes livres (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 1 v°). ...et juges de la science dont ilz sont ignorans et formellement ennemis, selon le Philozophe, qui est que science n'a ennemy que l'ignorant (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 6 v°). ...pour ce que ceulx de Athenes adoroient le Soleil et il leur dist que c'estoit perre ignite, à cause de quoy ses ennemis le firent incarcerer et mourir par venin. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 47 v°).

D. -

[Un des trois adversaires de l'homme qui l'empêchent de gagner la grâce de Dieu, les deux autres étant le monde et la chair] L'ennemi. "Le diable" : ...de toutes pars on lui fait crueux assaulz et tres perilleuse guerre, sans sejourner, par le monde, par la chier, par l'ennemi. (GERS., Pent., p.1389, 74). Toutesfoys escoutez encores la fraude et decepcion de l'ennemy ! (GERS., Purif., 1396-1397, 66).

II. -

Adj. "Qui est contraire à qqc." : Ceste beauté est souvent ennemie a chasteté (GERS., Concept., 1401, 417). ...jaçoit que, de toute ancienneté, ignorance soit ennemie de science, neantmoins jamais ignorans ne oserent tant descouvrir et monstrer si plainement leur ignorance, comme puis nagueres ont fait ses detracteurs, mes ennemis, plus que bergiers ignorans la science de astrologie. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 9 r°).
 

A. -

[À propos d'un être hum. ou surnaturel]

1.

"Adversaire dans un conflit armé" : Le dimenche .XXV. jour du dict moys, le roy fit chanter sa messe devant Nostre Dame d'Ambrun, et la fit ses offrandes, en la regraciant du bien qu'elle luy avoit faict de luy avoir donné victoire encontre ses ennemys (LA VIGNE, V.N., p.1495, 322).

2.

"Créature diabolique" : SAINCT MARTIN. Je suis seur que des ennemys Tu en es l'un, bien le congnois ; De ce qu'a parler tu t'es mys Je ne donne pas une noix. (LA VIGNE, S.M., 1496, 484).

B. -

Au fém. au fig. [À propos d'une chose concr.] "Ce qui est destiné à nuire, adversaire" : Tres depiteuses serpentines doubteuses, Trop marmiteuses coulevrines piteuses Et ryoteuses ennemyes plombees De ton affreux et d'orreur enflambees. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 133).
 

I. -

Adj. au fig. "Qui a de l'aversion pour telle chose" : Et de ce est escript en Politique, au tiers livre et au IX^e chappitre, que le flateur est ennemy de toute verité (LA SALE, J.S., 1456, 47).

II. -

Subst. masc. "Celui qui hait qqn"

-

En partic. "Le diable" : ...fors de tant que quant il [Saintré] veoit Madame et ses aultres femmes qu'il fuioit comme l'ennemy (LA SALE, J.S. E., 1456, 33).
 

I. -

Subst. : Au matin, si comme au soleil levant, les ennemis se departirent de Prilli (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 6).

A1 a un/des ennemi(s) : ...il envoia tantos lettres et messages deviers le duch de Braibant, et li manda et conmanda que il mesist hors de son pais messire Robert d'Artois, ou il n'averoit piour ennemi de lui. (FROISS., Chron. D., p.1400, 199). ...se il vous clooient les pas en Flandres et les entrees, vous en seriés plus foibles et averiés plus d'ennemis (FROISS., Chron. D., p.1400, 641).

Les ennemis de A1 : "Nostre ennemi s'en vont ; il se deslogent." (FROISS., Chron. D., p.1400, 530).

Opposé à ami : Si (...) ne savoient a dire si il estoient en pooir d'amis ou d'ennemis. (FROISS., Chron. D., p.1400, 75).

Proverbe : ...il n'est si petit ennemy que on ne doibt doubter. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 181).

II. -

Adj. A2 humain est ennemi à A1 humain : ...avis lor estoit, se il le laissoient derriere, et elle lor fust ennemie, elle lor torroit lors pourveances par terre et par aige. (FROISS., Chron. D., p.1400, 666). ...se ilz commenchoient à destruire et gaster les villes et les citez, ilz les trouveroient touttes ennemies (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 129). ...le traittiet se faisoit du conte d'Armignach (...) aux cappitaines des garnisons d'Auvergne (...) lesquelz estoient contraire et ennemis à tous leurs voisins. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 188).

Un A2 ennemi : Ce conte d'Armignach avoit grant affection, et bien le monstra, que de faire partir les cappitaines ennemies au royaulme de France et leurs gens, et de laissier les chastiaulx que ilz tenoient (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 135).

A2 abstr. est ennemie chose. "Une chose injuste" : Ce fu bien ennemie chose et mauvaise de occirre et murdrir si vaillant homme comme le roy de Chippre (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 208). "Le roy de Portingal ne la royne de Castille (...) n'ont nul droit à la couronne de Portingal, et est une guerre commenciée pas esredie et par ennemie chose." (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 236).
 

I. -

Adj. "Hostile" : ...Fortune le voult, qui ennemye et desplaisante estoit de leur bonne chevance (C.N.N., c.1456-1467, 418).

II. -

Subst. masc. "Adversaire" : Le pouvre maleureux se laissa lyer par ses deux ennemis sur ung bancq (C.N.N., c.1456-1467, 495).

-

En partic. "Le Diable" : ...il estoit tant fort armé de son escu de foy que pou luy nuysoient les coups de son ennemy. (C.N.N., c.1456-1467, 429).
 

"Diable, démon, tentateur ; ennemi des âmes" : ...elle, par temptacion de l'ennemi, print en icellui coffre deux aneaux d'or (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 196). Et lors elle qui parle, par l'invocacion du deable que elle apella à son ayde en la maniere qui ensuit, c'est assavoir : Ennemi, je te conjure, ou nom du Pere, du Fil et du Saint Esperit, que tu viengnes à moy ycy. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 355). Et lors (...) s'apperu à elle un annemi en façon et estat des ennemiz que l'en fait aus jeux de la Pacion, sauf tant qu'il n'avoit nulles cornes. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 356). ...et à l'issir dudit hostel, fist icellui ennemi grant noise et en maniere de tourbeillon de vent, dont elle qui parle ot moult grant paour et freour. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 356).

-

Art de l'ennemi. V. art
 

A. -

"Personne qui déteste qqn et cherche à lui nuire" : ...pour, nous et eulx, emploier au mieulx et plus loyaument et diligemment que pourrons ou service dudit roy de Castelle encontre ses diz ennemis et malveillans. (Ch. VI, D., t.1, 1387, 77).

B. -

L'ennemi. "Le diable" : ...Jehan Herpin et Moreau de Montlon, escuiers, pour ce qu'il leur avoit esté dit que en l'ostel Jehan de Combertrain (...) avoit une josne fille (...), la quele faisoit de son corps aucune foiz pour les compaignons, alerent en l'ostel du dit Jehan de Combertrain, et là par chaleur de josnesse et temptacion de l'ennemi, prindrent et leverent la dicte Gillette de fait (Doc. Poitou G., t.5, 1388, 372). Et après ce que ladicte femme eut dormy un some, par temptacion mauvaise de l'ennemi, icelle femme se leva soudainement d'emprès sesdis mary et frere, et lui sembloit alors en sa vision qu'elle estoit acompaignie de deux personnes (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1425, 182).
 

I. -

Adj. [L'adj. se rapporte à un nom de chose] "Contraire, néfaste, nuisible" : ...et me grieve sans mesure la secheresse qui est, qui par especial est ennemie à ma complexion, en quelque saison que ce soit. (BAYE, II, 1411-1417, 173).

II. -

Subst. masc. "Celui qui est contraire à qqn ou à qqc., qui cherche à lui nuire" : ...car ou Conseil du Roy avoit pluseurs de ses ennemiz que le Roy devoit tenir ses ennemiz (BAYE, II, 1411-1417, 14). ...et, mesme de present, ceste chose est trop perilleuse, veu l'estat de ce royaume, et que les annemis sont prestz de descendre en ce royaume (FAUQ., I, 1417-1420, 31). Ce jour, par puissance d'armes, les ennemis leverent le siege que tenoit le conte de Sulfok devant Montargis. (FAUQ., II, 1421-1430, 246).
 

"Ennemi" : ... ilz lui dirent lors toute la verité, et comment ilz avoient ja envoyé devant IIIJc. bacinez pour lui garder encontre leurs ennemis. (ARRAS, c.1392-1393, 71). ...aincois que Remondin y peust venir, ly quelz venoit a desray de cheval, tant qu'il povoit courre, et se fiert oultre ses ennemis, lance baissiee, et porte le premier qu'il encontre a terre. (ARRAS, c.1392-1393, 72). Ne despisez ja nul de voz ennemis, tant soit il petit, mais soiez sur vostre garde a toutes heures. (ARRAS, c.1392-1393, 86). Ayez cuer de fierté de lyon envers voz ennemis, et entre eulx devez monstrer puissance et seignourie. (ARRAS, c.1392-1393, 87). Ne faictez ja long traictié a voz ennemis, car en longs traictiez gist aucunes foiz grant decepcion et grant perte pour la plus puissant partie, car les saiges reculent pour plus loing saillir. (ARRAS, c.1392-1393, 87). Et aussi le saige, quant il voit qu'il n'a pas puissance de resister a la force de son adversaire, il pourchasce longs traictiez pour dissimuler tant qu'il se voye en puissance qu'il puist nuire a son ennemy, et lors en pou d'eure treuve voye dont le traictié soit nul. Et pour ce vous chastie je que vous ne deportez vostre ennemy la ou vous le povez mettre en subgection par honneur. (ARRAS, c.1392-1393, 87). ... noz ennemis sont bien dix contre un de nous. (ARRAS, c.1392-1393, 108). En nom Dieu, dist le chevalier, nous yssimes hier sur noz ennemis, et, au retourner, fu le roy feru du soudant d'un dart envenimé, telement que on n'y treuve remede. (ARRAS, c.1392-1393, 114). Menez moy cestui roy en la ville de Lucembourc, devers la pucelle, et lui dictes que je lui envoye son ennemy pour en faire sa voulenté. (ARRAS, c.1392-1393, 163). Et lors le rampin encontra le roy Guion et ses gens qui lui demandent nouvelles de Gieffroy. Par mon chief, dist le patron, veez le la ou il a prins terre sur les ennemis, et les a fait par force entrer dedens Jasphes. (ARRAS, c.1392-1393, 221). ...il vault mieulx que nous repairons vers l'ost de nostre voulenté que par force nous y convenist repairier, car il n'est mie doubte qui retourne fuyant en chace de ses ennemis, qu'il n'y puet avoir se blasme non, combien que on dit qu'il vault mieulx fuir que mauvaisement attendre. (ARRAS, c.1392-1393, 233).

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Terre d'ennemis : Et celle nuit, commanderent les deux freres a faire bon guet, comme se ilz feussent en terre d'ennemis, dont pluseurs se donnerent merveille, [mais ilz ne l'osoient reffuser], car Anthoine estoit si crueulx que chascun le doubtoit. (ARRAS, c.1392-1393, 155).

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En partic. [À propos des Sarrasins] Ennemis de Dieu : Ne vous chault, dist Uriiens, nous avons bon droit en tout, ils nous sont venus courir sus sans cause ; et, posé que nous leur feussions alé courir sus en leur pays, si le devons nous faire, car ilz sont ennemis de Dieu. Et ne vous doubtez, Dieu nous aidera. (ARRAS, c.1392-1393, 99).

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Prov. : ...si s' en feroit bon prendre garde, car il n'est nul petit ennemy (ARRAS, c.1392-1393, 159).