"Enfer" : ...par leur grant desloyauté (...) Furent jus du ciel tresbuchié Jusques aux abismes d'enfer. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 134).
 

"Enfer" : Alons, Belzebuth, mauldit dyable, Et portarons l'arme en enfer. (Pass. Auv., 1477, 112).

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Le prince d'enfer. V. prince

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Le feu d'enfer. V. feu
 

[P. oppos. à ciel] "Enfer" : Il veult dire que Dieu est et ou ciel et en enfer et partout. (ORESME, C.M., c.1377, 278).
 

"Enfer"

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Feu d'enfer. V. feu

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Flamme d'enfer. V. flamme

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Gueule d'enfer. V. gueule

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Limbe d'enfer. V. limbe

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Mort d'enfer. V. mort

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Prince d'enfer. V. prince

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Puits d'enfer. V. puits
 

"Enfer" : Je voy les ennemis venir, Qui en enfer m'emporteront (Mir. ev. arced., c.1341, 137). ...porter la [ame] nous faut, Behemot, en enfer le chaut (Mir. ev. arced., c.1341, 138). ...le filz Dieu (...) Lors descendi en enfer le puent Et si en traist Adan, Eve et sa gent (Mir. ev. arced., c.1341, 145).

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Au plur. : ...dame, tes benefices trepercent les enfers et surmontent les cieulx (Mir. Theod., 1357, 80).
 

RELIG. "Lieu d'expiation éternelle pour les damnés" : ...Tant eult valu avoir ouÿ d'enfer Tous les grans deables avecques Lucifer. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 136).
 

"Lieu destiné au supplice des damnés" : Et sur ce dit saint Augustin que le cuer de l'avaricieux est semblable a enfer, car enfer ne sceit tant angloutir des ames qu'il die "C'est assez," (LA SALE, J.S., 1456, 23).
 

"Enfer"

A. -

ANTIQ. : Amis, dessous le firmament N'a creature qui t'eschape, Tant ait cours draps ne longue chape. Tuit congnoissent ta grant puissance Et tuit te font oubeïssance. Vesla Pluto, le dieu d'enfer, Qu'est plus dur et plus noir que fer. (MACH., C. ami, 1357, 85). Orpheüs mist hors Erudice D'enfer, la cointe, la faitice, Par sa harpe et par son dous chant. (MACH., Prol., c.1377, 10).

B. -

RELIG. CHRÉT. : ...Car desespoirs qui creature meinne A mort d'enfer et a la mort humainne Seroit en moy, de ce soiés certeinne. (MACH., F. am., c.1361, 154). ...Dieus y fu crucefiez Pour nous tous et martyriez, Qui nasqui de sa Vierge mere, Par le comandement dou pere, Et d'enfer tous nous racheta, Et ses bons amis en geta. (MACH., P. Alex., p.1369, 14). Par trois resons c'on puet prouver Legierement, Vueil aus medisans clerement Dire et prouver Qu'il sont assez pires qu'Enfer Ne son tourment. La premiere est qu'Enfer ne fait Mal fors à ceulz qui ont meffait Et qui pour leur maux sont coupable... (MACH., App., 1377, 650).

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P. métaph. : Pour ce que Manassès erra, Nostres sires si l'enferra En Babiloine ou enserrez Fu, si loiez et enferrez, Que ci li sambloit uns enfers, Tant estoit liëz et en fers. (MACH., C. ami, 1357, 57). Dame, je sui par vous resuscitez, En paradis mis d'enfer, où j'estoie, De mes mortelz paours asseürés, Des grans doleurs garis que je sentoie ; Par vous est dous mon amer, Quant vostre ami me daingniez apeler, Et s'il vous plaist que joie en moy acqueure En lieu dou cuer, dame, qui vous demeure. (MACH., Bal., 1377, 545).

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C'est bien enfers : ...Et il le met en grief prison D'enfermeté en lieus divers, Ou estre puet rungiez de vers Et de planté d'autre vermine, Et il y est un lonc termine, Chargié col et les bras de fers Et les jambes, c'est bien enfers. (MACH., J. R. Nav., 1349, 207).
 

"Enfer" : Il commenchièrent tout à huer et à donner un si grant cri que che sambloit proprement que tout li diable d'infer fussent venu en leur compaignie. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 106). Li varlés, quant il l'oï parler de sa delivrance, ne fu onques si liés, car il quidoit bien morir ; si dist : "Sire, je vous jure par ma foi que je les porterai là où vous volrés, se ce estoit pour porter en infier." (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 279).
 

"L'enfer" : ...je suis seur qu'elle est en enfer, car oncques chose creé n'approucha plus a faire la maniere des deables qu'elle faisoit. [À propos d'une morte] (C.N.N., c.1456-1467, 490).

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P. ext. "Vie de tourments" : ...j'aymeroye mieulx me aller pendre au gibet que jamais me rebouter ou dangier de trouver enfer, que j'ay, la Dieu mercy, a ceste heure passé. [Un veuf refuse de se remarier] (C.N.N., c.1456-1467, 491).
 

RELIG. "Séjour des démons"

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Diable/ennemi d'enfer. "Démon" : ...icelle divine dist (...) que il estoit envoulté ou ensorcelé, ne savoit pas encor lequel, et que elle parleroit à ces choses que elle appelloit les ennemis d'enfer, et briefment lui diroit tout ce que elle en pourroit savoir (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 318). ...que au commancement elle appellast un ennemi et deable d'enfer que l'en appellast Luciafer, et lui priast et requist qu'il feust en son ayde à faire et acomplir sa voulenté et entencion (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 323).
 

"Dans la religion chrétienne, lieu destiné au supplice des damnés"

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Trouver qqn en paradis ou en enfer. "Retrouver qqn où qu'il soit" : Et pour ce que le seigneur du Vergier ou ses gens ne furent pas contens que lesdiz Dugué et Caderu prinsent la dîme en certaines terres, ung nommé Pierre Piquet, soy disant serviteur dudit seigneur du Vergier, [voulu contredire] ausdiz dismeurs, en les demandant à aucunes personnes et disant qu'il les trouveroit ledit jour en paradis ou en enfer. (Doc. Poitou G., t.11, 1474, 449).
 

"Enfer"

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Les peines d'enfer : Beaulx seigneurs, nous sommes cy assemblez pour soustenir la foy de Jhesucrist, et de laquelle il nous a regenerez. Et savez comment il a premierement souffert la crueuse mort pour nous racheter des paines d'enfer. Dont, veu qu'il nous a fait ceste grace, nous ne devons pas ressoingnier la mort ou l'adventure qu'il lui plaira a nous donner, pour soustenir les sains sacremens qu'il nous a administrez pour le salut de noz ames, combien que nous ayons a forte partie a faire, car noz ennemis sont bien dix contre un de nous. (ARRAS, c.1392-1393, 108).

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Les ministres d'enfer. "Les serviteurs de l'enfer" : Par Dieu, se je creoie mon cuer, je vous feroye mourir de male mort, mais raison naturelle le me deffent, pour ce que vous estes mon frere. Alez vous ent, ostez vous hors de devant mes yeulx. Que tous les menistres d'enfer vous puissent convoier et martirer de VIJ. tourmens infernaulx (ARRAS, c.1392-1393, 242).

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Princes d'enfer : Comment raront les vies ceulx qui sont ars en grief misere, ne ton filz qui s'estoit renduz au crucefix ? Il n'avoit yssu de toy plus de bien que Fromont. Or est destruit par l'art demoniacle, car tous ceulx qui sont forcennez de yre sont ou commandement des princes d'enfer ; et par ce fist Gieffroy le grant et horrible et hideux forfait d'ardoir son frere et les moines qui mort ne avoient point desservie. (ARRAS, c.1392-1393, 255).