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Celui qui hait droiture et raison volontiers détourne et dévoie ceux qu'il voit aller droite voie V. voie

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C'est droiture qu'en amour ait joie et ardure : Adoncques a toutes lour di, Et m'en souvint, Ainsi qu'a la bouche me vint Pour le cas qui alors avint De l'esglentier, dont el revint, Que c'est droicture Qu'en amours ait joie et ardure, Car oncques Raison ne Nature Ne firent doulceur sans pointure Et tous le voient : "Rosiers qui des roses pourvoient Ont piquans..." (CHART., L. Dames, 1416, 254).

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Droiture défait "met fin à" tout débat : Vostre maistre dit et maintient, Sy faites vous en vos vantances, Que Luxembourg lui appartient Et toutes les appartenances, Les villes et les circonstances. Mais maint de son marchié rabat : Droiture deffait tout debat. (TAILLEV., Prise Luxemb. D., 1443, 168).

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Le bon qui veut se démentir droiture le condamnera : Li arbre sec ne puet florir Ne botonner ne reverdir Ne jamais fruit ne pourtera : Bien est sechiez senz revenir. Le bon qui se vuet dementir Droiture le condempnera. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 86).
 

I. -

"Droit, ce qui est exigible ou permis par conformité à une règle précise" : Il apertient a tel dame ou damoiselle que elle soit toute aprise es drois des fiefs, des arriers fiefs, des censives, de droictures, de champars, de prises de plusieurs mains, et de toutes telz choses qui sont en droit de seigneurie selon les coustumes de divers païs (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 153).

II. -

Avoir sa droiture. "Recevoir son tribut" : Si m'embati par ma mesaventure Un jour en lieu ou Amours sa droitture Vouloit avoir Des joennes gens, dont la, a dire voir, Avoit assez qui moult bien leur devoir En lui servir mettoient et savoir Entierement (CHR. PIZ., Dit Poissy R., 1400, 202).
 

"Équité" : ...mais il les aimme tant seulement [les delectacions reprouvees] selon ce que raison et droiture veult et dite. (ORESME, E.A., c.1370, 227).
 

"Ce qui revient de droit" (Éd.) : Or parle PILATE es Juifz. Seigneurs, entendés ma rayson : Jhesus m'avés randuz prison ; Il n'est pas de ceste contree, Quar ill es nez de Galilee ; Il est de la Herode justice, Jugier le doit a sa divise, Ou ne tiendroye pas sa droicture, De tort faire n'ai ge cure. (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 92).
 

A. -

"Droit à une chose"

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En partic. "Droit à une chose dont l'usage est commun à plusieurs" : Et si ont les menues droictures acoustumées en païant au roy ou à son prevost fermier en Lions pour chacune masure un pain à Noël ou denier qui ne fournie (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 11). Pour lezquellez droiturez et usagez prendre et avoir en ladicte forest, lezdis habitans sont tenus rendre et païer au roy notre sire ou à ceulx qui de luy ont cause, pour chacunes masurez onze boisseaux d'avoine, XII guerbez de blé, une gueline, un pain à Noël, X oeefs à Pasquez (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 16).

B. -

"Redevance" : Nous vous demandons plusieurs droitures, esquelles vous nous estes raisonablement tenus et obligés, selon l'ordenance de Dieu ou de voz predecesseurs, ou aultrement, assez deüement. (Songe verg. S., t.1, 1378, 14). ...affin que le pauvre homme, quant il aura paie son seigneur et ses droictures, puisse franchement dire du sien, "Il est mien," et vivre en liberte ancienne a la gloire de Dieu et de son seigneur naturel. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 218).

C. -

Par (sa) droiture. "Par nature, par une loi inhérente à la nature d'une chose" : Que Jupiter avecques Mars, Par leurs désordonnez regars Et mesmement quant ilz sont joins En aucun des signes ou poins Du Zodiaque et par droiture, Soit de chaulde et moiste nature, Fait avenir et apparoir Grant pestillence et mal en l'air (LA HAYE, P. peste, 1426, 27). Aussi l'air pur et planteureuz Est tousjours moiste et chaleureuz, Et la terre par sa droiture Est de froide et sèche nature (LA HAYE, P. peste, 1426, 64).
 

A. -

"Ce qui est conforme au droit" : Je ne demande que droicture En toute ma peticion Ne n'y a nulle conjecture De mal ne de decepcion. (LA VIGNE, S.M., 1496, 506).

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Par droiture. "À juste titre, véritablement" : Vous pouez croire par droiture Que Mort au jour d'uy l'a cité (LA VIGNE, S.M., 1496, 575).

B. -

"Redevance" : C'est seulement ung lieu pour nourritures Et pour garder bestes de toute sorte, Dont le seigneur en a de grans droictures Une foys l'an (LA VIGNE, V.N., p.1495, 185).
 

"Droit, justice, ce qui est conforme au droit, ce qui est juste" : ...Amours a pooir en droiture Plus que Fortune ne Nature. (MACH., D. Aler., a.1349, 325). ...nullement Femme ne puet avoir tourment, Tant braie ne se desconforte, Comme uns homs en son cuer le porte, Qu'estre ne puet en sa nature. Raison s'i acorde et droiture. Et aussi li maus qui termine Est mendres que cils qui ne fine, Einsois dure jusqu'a la mort, Tant qu'il a son malade mort. (MACH., J. R. Nav., 1349, 242). C'est que vous metez vostre cure En sieuir les poins de droiture Ou coustume attraite de droit ; Si jugerez en bon endroit. (MACH., J. R. Nav., 1349, 256). En tous cas nostre foy despite, Eu monde n'a si bon hermite Qui ne se deüst mieus offrir à mort que tel chose souffrir. à tous Crestiens fait injure, Contre Dieu et contre droiture. Li mundes doit estre communs, Et li soudans en fait comme uns. (MACH., P. Alex., p.1369, 125).

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P. personnif. : Las ! et Amours, pour qui tant mal endure Que ja sans mort n'en cuit estre garis, M'a oublié ; Loiauté et Droiture Faillent pour moy, et ma dame au cler vis Ne laist mon cuer vivre joieusement Ne ne le vuet occire, einsois l'esprent De bien amer, si que sans tricherie Sera de moy honnourée et cherie. (MACH., L. dames, 1377, 62).

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C'est droiture : Se Desirs par sa pointure Me tient en ardure Long de vous, dont mon vis mueil Sous celée couverture, Dame, c'est droiture, Si que pas ne m'en merveil. (MACH., L. dames, 1377, 186).

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(Ce) n'est pas droiture que + subj. : Mais ce n'est pas droiture Qu'einsi pour loyauté Soie à desconfiture, Car j'ai sans fausseté Ma dame nette et pure Servi et honnouré. (MACH., Ch. bal., 1377, 597). Pour Dieu vous pri que ne li soiés dure, Douce dame, car, se vous l'ociés, Petit pourfit y arés ; ne droiture N'est pas que vous à la mort le mettés Pour vous amer, puis que bien vous savez Qu'il est si vrais que, pour doleur sentir, Ne le verrés nulle fois repentir. (MACH., L. dames, 1377, 55). Eymmi ! tres douce creature, Noble en faiture, Plaisant et pure, N'est pas droiture Que vous m'ociés pour amer, Quant je vous aim d'amour seüre Et de laidure Vous asseüre. (MACH., Lays, 1377, 282).

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"Ce qui est dû" : Qu'Amours, qui est de si noble nature Qu'elle scet bien qui aimme sans fausser, Scet bien paier aus amans leur droiture... (MACH., R. Fort., c.1341, 73). Et pour ce sui pleinne d'envoiseüre, Gaie de cuer et vif tres liement Et ren toudis à Amours la droiture Que je li doy ; c'est amer loyaument En foy, de cuer et de fait. (MACH., L. dames, 1377, 159).
 

"Bon droit" : "Saciés que c'est pour soustenir droiture et garder raison, ensi qu'il apartient à tous rois et enfans de roys, et pour enteriner grans alliances, que nostre signeur de père le roy d'Engleterre et li rois dans Pietres ont eu de jadis ensamble." (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 29).

"Prérogative en matière judiciaire attachée à une fonction de A1 humain" : ...li consauls des bonnes villes manderent le jone conte, lor signeur, et li fissent a savoir que il vosist venir en Flandres et user par lor consel, il seroient si bon amic et subject, et li renderoient et deliveroient toutes ses justiches et juriditions et les droitures de Flandres, ensi ou plus avant que nuls contes de Flandres euist onques eu. (FROISS., Chron. D., p.1400, 798). A sa venue, on lui fist grant feste, et fu entre les cardinaux pris et eslevés et heut toutes les droitures de papalité et ot nom Urbain, VIe de ce nom. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 53).

A2 humain fait/rend droitures à A1. "A2 reconnaît à A1 ses prérogatives judiciaires" : "Au fort, mieulz vaurroit que il demorast dus de Bretagne, afin que il le volsist recognoistre de vous et vous en fesist toutes droitures." (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 178). Si prist le foy et l'ommage des hommes de le ville, et y sejourna trois jours, et li furent faites toutes droitures, ensi comme proprement au roy. (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 84). Il seroient si bon amit et subjet, et li renderoient et deliveroient toutes ses justices et juridicions et les droitures de Flandres, ensi ou plus avant que nulz contes y ewist ewes. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 33). Mais là où li rois de France li feroit ouvrir paisieulement cités, villes et chastiaus, et rendre fiés et hommages et toutes droitures, ensi que li duch de Bretagne anciennement l'avoient tenu, il le recognisteroit volentiers à signeur naturel. (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 180).

"Prérogative en matière judiciaire de A1, pays ou ville" : "Nous ne volons autre roy que vous (...) Or nous jurez cy que vous nous serez bon et propice et tenrez justice, ne point ne flechirez pour le fort ne pour le foible, et garderez, soustenrez et deffenderez, parmi l'ayde que nous vous ferons, les droitures de Portingal." (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 256). Adonc li rois de France, pour li mieulz enfourmer de verité et condescendre à ses gens et garder les droitures de son royaume, fist mettre avant et aporter en le cambre de conseil toutes les chartres de le pais. (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 86). "Tenés che que vous avés juret et promis à moi et à la bonne ville de Gand, qui tant a eu de paine et de frait pour soustenir et garder les droitures et les francisses des bonnes villes de Flandres." (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 292).

"Ce à quoi A1 a droit"

des terres : Si (...) leur pria que cescuns fust apparilliés selonch son estat, et fuissent à un jour, qui adonc fu nommés, droit à Noef Chastiel sur Thin, pour aler reconquerre les droitures apertenans à son royaulme d'Engleterre. (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 106). "Le chastiel et le ville et tout entirement la conté de Ghines avoech toutes les terres, villes, chastiaus, forterèces, lieus, hommes, hommages, signouries, bois, foriès, droitures d'icelles." (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 9).

des impôts : Apriès, li troi estat ordonnèrent et establirent, de par yaus et en leurs noms, receveurs pour lever et recevoir toutes maletotes, tonnieus, disimes, sousides et toutes aultres droitures apertenans au roy et au royaume. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 73). Il faisoit lever les rentes, les tonnieus, les winages, les droitures et toutes les revenues, que li contes devoit avoir et qui à lui apertenoient. (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 128).
 

"Redevance due par le vassal à son seigneur" : ...vous mandons nous à vous, bailliu, que vos recevés de nos hommes de Menin et des appertenances le grandeur de leurs fiefz et toutes les droiturez et servicez d'yceux par escript et les raportez par deviers (Hist. industr. drapière Flandre E.P., t.3, 1350, 51). ...avons ordené et accordé que toutes les droitures, teles que le ville les a accoustumé de prendre et avoir, pour les vendages et accas qui se font des maisons, rentes et hiretaiges, seans et estans en le juridiction et jugement de l'esquevinage de le dicte ville, seront d'orez en avant prises et levées, au pourfit de le dicte ville (Hist. dr. munic. E., t.1, 1356, 360). ...avons ottroyé et donné à lui et à sesdis hoirs, descendans de sa char par loyal mariage, comme dit est, heritablement, ladicte mote le Conte, avoeques ses appartenances, ensamble la maison, terres, et preis (...), à tenir en fief de nous et de nosdis hoirs, à tels services, droitures, coustumes et usaiges come autre fief semblable sont tenus de nous en notredicte conté. (Trés. Reth. S.L., t.2, 1361, 158). À Guillaume Cornian le Viel, sur la somme de X fr. quil avoit prestez à mon dit seigneur, sur lesquielx li a esté deduit et rabatu en soy poiant pour les XIIIes, impositions, quint de seil et autres droitures quil devoit à mon dit seigneur pour les marchandises quil avoit faictes par certain temps (Compte Navarre I.P., 1367-1371, 331). ...et la garni de l'impression de mon seel, saulve adecertes la moie droiture et des eglises et des chevaliers et saulves toutes icelles choses que les eglises avoient et les chevaliers en leurs hommes ou temps mon pere et devant la commune (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 24). ...lequel prey est pour le présent, comme l'en dit, en la main d'icelle seigneurie par prinses et arrestz pour les devoirs, droictures et dignitez appartenant à ladite seigneurie (Cartul. Hôtel-Dieu Cout. L., 1426, 241).

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MAR. "Droit d'une valeur de deux journées de gages qui peut être perçu (au profit du roi, de l'amiral ou du clerc des arbalétriers) sur les gages des gens de guerre" (Éd.) : De ce il a pour droiture 4 l. Pour pongnies 4 s. 2 d. (Clos galées Rouen M.-C., t.2, 1341-1342, 30). ...pour les droitures de ses 2 lings 40 fl. (Clos galées Rouen M.-C., t.2, 1347, 79).
 

I. -

"Ce qui est de droit, ce qui appartient, ce qui convient" : ...et delivreront au dit roy d'Angleterre et à tous ses hoirs et successeurs (...) toutes les honeurs, obediences, homaiges, ligeances, vassaulx, fiez, services, recognoissances, droitures, mer et mixte impere, et toutes manieres de jusridicions hautes et basses, ressors et sauvegardes, avoisons et patronaiges d'eglises (Traité Brétigny D., 1360, 274).

II. -

"Droits, taxe, redevance" : Aprez, les trois estats establirent recheveurs pour lever et rechepvoir toutes maletotes, tonnelys, disiesmes et toutes aultres droittures appartenans au roy, et firent forgier monnoye de fin or que on appelloit moutons (LE BEL, Chron. V.D., t.2, 1358, 248).