C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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 Article 1/16 
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     DOIGT     
FEW III digitus
DOIGT, subst. masc.
[ ]
 

-

Digne est qu'on l'écorche/fou est celui qui met ses doigts entre le bois et l'écorce : ...mes très chers seigneurs, on dit communément que cellui est fol qui boute son doigt entre le bois et l'escorche ; vous sçavez que vous estes tous .III. frères germains et messeigneurs et que autant d'obédience doy je à l'un que à l'autre, et pour ce, en finale conclusion, je vous responds, que pour vous, ne pour lui qui en telle manière comme vous m'a requis, au plaisir de Dieu, je ne m'en melleray. (WAUQUELIN, Gir. Ross. M., 1447, 69). Tu voeus logier discords et guerre austere Entre l'abbé et ceux du monastere, Le tres bon pere et ses nobles enfans. Retire a toy tes barbillons griffans, Se coeulle vent, car digne est qu'on l'escorche, Qui ses dois boute entre bois et l'escorche. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 207).

 

.

Fou est celui qui cuide son doigt musser entre le bois et l'écorce : "...Saichiés qu'il est moult dollant et je meesmes suy esbahye comment osastes telle chose faire ne pencer, que jamais amender ne povés se vers luy n'allés a mercy, car aultre remede n'y voy." Sy lui respondi Bertran : "Ce qui est fait [est fait], dame, fet il, et [se] pareil cas estoit a faire, je le feroye, et feust le vaillant chevalier du monde. Car foul est celluy qui entre le bois et l'escorce cuide son doigt mussier : aussy ne doibt nul mectre debas ne dissencions entre amis." (Guill. Orange T.H.G., t.2, p.1450, 602).

 

-

Il gouverne mal le miel, celui qui ses doigts n'en lêche V. miel

 

-

Les doigts des mains ne sont pas tous unis/égaux/frères : En le main a chiunc dois, che ne sont mie frère ; Ossi sont les gens trèstous net d'une mère ; Autre condition pluseur ont que leur père. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 3). Tout li doit de le main yoewel [ivels "égaux"], voir, ne sont mie ; Cuer anchien et cuer jovène diversent moult le vie, Car li cuer anchien mettent au sens leur estudie, Et li jovène pensent toudis à légerie. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 198). Les dois des mains ne sont pas tous unis, Sy ne sont gens d'ung volloir tout equal (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 640).

 

Rem. Morawski 2436 : Tuit li doi de la main ne sont mie onni ; Hassell 98, D114 ; DI STEF. 266c, doigt.

 

-

[Formulation proche] : En le main a chiunc dois, che ne sont mie frere ; Ossi ne sont les gens tréstous net d'une mère (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 3).

 

.

Mieux vaut couper un doigt que trancher une tête : Mieux vaut coper .I. doit c'unne tieste trenchier Qui poet le loy de Dieu acroistre et essaucier, Il fait bon reculer pour li pluz avancier, Et sy fait on bien mal pour le pis eslongier : Ce dist Catons li sages. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 373).

 

-

On ne peut se cacher derrière le doigt : Tel cuide acquerre bruit, Soit a tort ou a droit, Qui tantost se destruit, S'il ne charrye droit. Le monde sy cler voit Et sy bien scet serchier Que darriere le doit On ne se puet cachier. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 41).

 

Rem. Hassell 61, C2

 

-

Tel cuide bien rompre l'éclat, qui se prend les doigts entre deux V. éclat
 

Lexique de proverbes Pierre Cromer

 Article 2/16 
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     DOIGT     
FEW III digitus
DOIGT, subst. masc.
[AND : dei ; DÉCT : doi ]

"Doigt"

 

-

Jouer des doigts. "Faire preuve de dextérité, de doigté (ici, pour gagner aux dés)" : Il est temps que joue des dois, Si je veulx la roube guaignher. (Pass. Auv., 1477, 203).

 

Rem. D'apr. DI STEF., cette loc. signifie "tricher".
 

Passion d'Auvergne Jean-Loup Ringenbach

 Article 3/16 
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     DOIGT     
FEW III digitus
DOIGT, subst. masc.
[T-L : doi ; GDC : deit ; AND : dei ; DÉCT : doi ; FEW III, 76b : digitus]

"Doigt"

 

-

Loc.

 

.

Nu comme le doigt. "Entièrement nu" : Regarde, j'ay bien besongné : Il est desja en son pourpoint. Avant ! avant ! Soit mys en point ; Qu'i soit mis nu comme le doy. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 258).

 

.

Lever le doigt. "Faire signe" : SYMON LE PHARISÏEN. Versez du vin ilec a mout, Il me semble qu'ame ne boit. SAFFRET. Il ne fault que lever le doys, Je suis prest comme ung chandelier. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 436).

 

.

Lever le doigt contre qqn. "S'opposer à quelqu'un, lui résister" : France james ne partira D'entre les mains de nostre roy : De France et d'Angleterre sera Tout paisible, ainsi je le croy, Ne nul n'osera lever le doy Contre vostre magnificence (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 130).

 

.

Monstrer qqn au doigt. "Blâmer, critiquer quelqu'un" : Vous avez perdu vostre nom, Dont premiers vous feustes nommee, Et avez acquis ung surnom De bien piteuse renommee. La pecheresse habendonnee, Ainsi vous nom[me] on, je le voy ; Pensez y, ma seur tres amee, Car chascun vous en monstre au doy. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 396).

 

-

P. méton. "La personne tout entière (?)" : MARCELLE. Estes vous Jehan ? Alez lëans Vous chauffer ung petit le doyt A nostre feu. ST JEHAN. Le temps le doit : Pieça n'euz si froit que je saiche. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 722).
 

Mystères Jean-Loup Ringenbach

 Article 4/16 
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     DOIGT     
FEW III digitus
DOIGT, subst. masc.
[AND : dei ; DÉCT : doi ]

A. -

"Doigt (de la main)" : Je li vois donner par derriére De mes cinc doiz un bobelin. (Mir. parr., 1356, 46). ...j'aray pucelle Qui sera bonne et sera belle (...) Ou ja, ce vous jur et affiche, Ne li mettray annel en doit (Mir. chan., c.1361, 152).

B. -

"Doigt (de pied)" : Gardez me cest os ci, tenez, S'en riens avez chier m'amistié ; Car c'est d'un des doiz de mon pié. (Mir. Oton, c.1370, 338).

C. -

"Doigt, unité de mesure évaluée à l'épaisseur d'un doigt" : E ! Dieux, ce ne sont pas les piez Cy de Berthe, bien les cognois ; Plus grans estoient quatre dois. (Mir. Berthe, c.1373, 215).

 

-

[Au plur., empl. à valeur coll.] Estre à deux doie de + inf. "Être tout près de faire qqc." : L'ennemy sui, qui decevoir Toy et tes deux fréres cuidoie, Mais je n'en sui pas a deux doye (Mir. mère pape, c.1355, 388). Je croy n'estes pas a deux doie De l'avoir (Mir. Amis, c.1365, 35).

 

Rem. Cette forme remonte au pluriel du latin tardif digita, cf. FEW III, 76 b ; T-L III, 1986 ; GD II, 735b, s. v. doie1
 

Miracles Pierre Kunstmann

 Article 5/16 
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     DOIGT     
FEW III digitus
DOIGT, subst. masc.
[AND : dei ; DÉCT : doi ; FEW III, 76b : digitus]

I. -

ASTR. "Mesure de longueur" : Li doit du dyametre de l'umbre de le Terre en le longaice plus longe sont 20 et demy... Li digite de l'eclipse sont douzaines dou dyametre du cors de le Lune. (Compil. sc. étoiles C., a.1324, 79).

II. -

"Doigt de la main ou du pied". V. anneau, annulaire, grand, index, médecin, médicinal.
 

Lexique de la langue scientifique Danièle Jacquart / Claude Thomasset

 Article 6/16 
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     DOIGT     
FEW III digitus
DOIGT, subst. masc.
[T-L : doi ; AND : dei ; DÉCT : doi ; FEW III, 76b : digitus]

A. -

Au propre

 

1.

[Sens gén.] "Doigt" : Ilz sont trois aornemens de l'espeuse : l'anel au doigt, la monile et affiquet au pics, la couronne au chief. (Sacr. mar., c.1477-1481, 46). ...il fut le premier qui trouva la maniere de porter aneaux ès doiz (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 21 r°).

 

-

Le doigt monstreux. V. monstreux

 

-

Le quart doigt. "L'annulaire" : ...et mist premier perres precieuses ès anneaulx et les porta ou quart doy, disant que d'icelui procede la veine du cueur (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 21 r°).

 

2.

MÉD.

 

-

Le grand doigt. "Le majeur" : La vayne qui est entre le grant doy et son prouchain envers le petit doy, saigne l'on pour la douleur de l'estomac et aussi pour la douleur des costez, comme bossez et apostemez qui pevent venir pour trop grant habondance de sang. (LE LIÈVRE, Traité saignée W., a.1418, 17).

 

-

Le petit doigt : La vayne qui est entre le grant doy et son prouchain envers le petit doy, saigne l'on pour la douleur de l'estomac et aussi pour la douleur des costez, comme bossez et apostemez qui pevent venir pour trop grant habondance de sang. (LE LIÈVRE, Traité saignée W., a.1418, 17).

 

-

Le doigt médecin. "Quatrième (parfois troisième) doigt de la main" : Seiles ou salvatella est une vaine situee entre le doigt grant et le doit medecin tirant plus envers le doit medecin et prent originement de la baselique (Rég. santé corps C., 1480, 167).

 

3.

[Mesure] "Largeur d'un doigt, prise comme mesure, correspondant à environ deux centimètres" : ...et en hautesse jusques au plus haut des murs il aront XXV coubtes. Et chascun coubte sera de II pies, et chascun pie de XVI ducas ou dois. (MÉZIÈRES, Sustance H., 1396, 83). ...car lui seul porta un boeuf tout vif sur ses espaulles l'espace d'une stade, qui contient cent XXV pas et chacun pas V piez et chacun pié IIII palmes et chacune palme IIII doiz de main commune (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 41 r°).

B. -

Au fig. loc.

 

1.

Loc. adv. À deux doigts. "Tout près" : Lors le Can de Lescalle, qui estoit a deux doix pres de la mort, veant que son frere ne s'accordoit pas que ses bastars demourassent seigneurs, pour recommander son ame a Dieu plus devotement, commanda que son frere fust mis a mort en sa presence et sans plus attendre. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 280).

 

2.

Loc. verb.

 

-

Ne pas mouvoir le doigt. "Ne rien faire" : Et se mes tresamees suers ainsnees, les troys roynes, Charite, Verite et Sapience, ou ciel et en la terre et par tout de plenitude, de puissance absolue et ordonnee, font les grans merveilles ou nom de Jesuscrist mon Pere, toutesfois elles ne meuveront ja le doy en leurs divines et moralles operacions, ne les troys dames aussi, qu'il ne soit avant determine ou secret consistoire de ma precieuse forge. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 508).

 

-

Mettre le doigt à la bouche. "Se taire" : ...par le commandement de la verge de ma maistresse de cy en avant je mectray mon doy a ma bouche, et si tiendray silence et laisseray la parolle a ma suer ainsnee (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 508). Plusieurs exemples notables s'en pourroient reciter desquelx il est expedient de mectre frain a la penne et de mectre le doy a la bouche, pour non esbahir les grans seigneurs et dames (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 272-273).

 

-

Tenir qqn par le petit doigt. "Tenir qqn à sa merci" : Et quant aux jugemens qu'ilz font par les elections, par lesquelles ilz tiennent les seigneurs trop mieulx que par le petit doy, et en grant servitude, il est assavoir que Aristote, selon le dit d'Averroys sus le XIIe livre de Methaphisique, en grant partie repreuve les livres des jugemens d'astronomie, comme les docteurs aussi de l'eglise. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 614).

 

-

Démonstrer au doigt : Item est apellé le "doigt de la destre main de Dieu", pour ce que ainsi que toutes choses corporeles nous les demonstrons au doigt, pareillement par le Saint Esperit sont demonstrees les choses espiritueles pour les veoir de l'ueil espirituel. (Somme abr., c.1477-1481, 123).

C. -

RELIG.

 

1.

Le doigt de Dieu

 

-

[Symbole de la puissance de Dieu et de son Esprit] : ...quant les enchanteurs du roy d'Egipte veirent les choses merveilleuses que faisoit Moyse, lesquelles ne pouoient faire, disoient : "C'est icy le doigt de Dieu." (Somme abr., c.1477-1481, 138).

 

-

P. méton. [P. réf. aux Tables de la Loi, Exode XXXI, 18] "La main de Dieu" : ...et peus parler a nous face a face, parlant moralment, comme Moyse faisoit a Dieu quant il escript de son doy es tables de Moyse, qui estoient de pierre, les commandemens de la loy (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 128). Beau Filz, jeune Moyse, pour toy bien informer en la vraye marchandie, que es cincqs besans susdiz en vertu et en figure sont comprins mes enseignemens divins, avecques ma exaltacion [var. mss B et C : exortacion] moralle et ma doctrine legale, qui seront escriptes par moy du benoist doy de mon Pere en tes II tables de pierres a confirmacion de la foy de saint Perre. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 158).

 

2.

[P. réf. à l'hymne Veni creator, appellation du Saint-Esprit] Doigt de la dextre main de Dieu : Item est apellé le "doigt de la destre main de Dieu", pour ce que ainsi que toutes choses corporeles nous les demonstrons au doigt, pareillement par le Saint Esperit sont demonstrees les choses espiritueles pour les veoir de l'ueil espirituel. (Somme abr., c.1477-1481, 123).

 

-

Loc. [P. réf. à Prov. VII, 3] Lier (les commandements, des règles...) en son doigt. "Les accomplir, les inscrire sur son coeur afin de s'en souvenir" : Pour faire fin du reconfort des dames mariees, il est expedient d'escripre aucunes briefves regles et ensengnemens, par maniere de memoire qu'elles ayent toujours au cuer et devant les yeux et loyees en leur doit, de la substance des choses en cestui livre prolixement proposees pour devenir plaisans a leur Espous immortel Jesu Crist (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 331). Beau Filz, garde bien mes parolles et ne les oublie pas. Honoure Dieu tant come tu pourras, garde les commandemens de moy et de ma suer Verite, come la pimpenelle de ton oeil affin qu'il t'en souveigne, lye les en ton doy. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 160).

 

3.

Trois doigts. "Symbole de la Trinité" : Item la benoitte trinité est demonstree en figures. Premierement la benoitte trinité est figuree par les trois amis de Job. Item par les trois doigs desquelz est soustenu et pendu comme en une balance la grosseur et pesanteur de toute la terre. (Somme abr., c.1477-1481, 125).

 

4.

Les doigts sacrés. "Les deux doigts tenant l'eucharistie (?) ; les doigts donnant la bénédiction (?)" : ...entre les unes, coupperent les doiz sacrez à ung prebtre et lui trencherent la courone et la lui brullerent (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 150 r°).

REM. Pour les loc., cf. DI STEF., 263c-266c, s.v. doigt ; pour les sens traités sous C, cf. J. Dheilly, Dict. biblique, 1964 et Dict. du nouv. Testament, 1975.
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner

 Article 7/16 
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     DOIGT     
FEW III digitus
DOIGT, subst. masc.
[AND : dei ; DÉCT : doi ]

"Doigt" : ...lequel il approcha de deux dois ou environ (LA VIGNE, V.N., p.1495, 302).
 

La Vigne Annie Bertin

 Article 8/16 
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     DOIGT     
FEW III digitus
DOIGT, subst. masc.
[AND : dei ; DÉCT : doi ]

"Chacun des appendices articulés terminant les mains et les pieds" : Et alors convint que le tres doloreux departir se feist, et au prendre le congié, Madame, le baisant, en l'un de ses doiz un tresbel et riche dyamant lui mist :... (LA SALE, J.S., 1456, 97).

 

-

[Expr. de la quantité minimale dans un cont. nég.] Un doigt. "Si peu que ce soit" : ...ne pour semblant que le roy feist, ne pour grace que il obtinst, oncques d'orgueil ne crust ung doyt (LA SALE, J.S. E., 1456, 122).

 

-

Le moyen doigt. "Le médius" : Et lors ledit prince recevra son hommaige et foy de luy [du nouveau marquis], et puis l'en vestira et mettera en possession de sa seignourie de marquis par ung tresriche ruby, qui porte signe de seignourie, qu'il mettera ou moyen doit. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 232).
 

La Sale Pierre Demarolle

 Article 9/16 
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     DOIGT     
FEW III digitus
DOI, subst. masc.
[AND : dei ; DÉCT : doi ]

"Doigt" : ...elle avoit blanches mains et lons dois. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 71). Harpe, trompe, corne, flajole, Pipe, souffle, muse, naquaire, Taboure, et quanque on puet faire De dois, de penne et de l'archet Oy j'et vi en ce parchet. (MACH., R. Fort., c.1341, 146).

 

-

Doi à doi. "Main dans la main" : Quant li deux signeur s'encontrerent, Courtoisement se saluerent, Et s'en venirent doy à doy. (MACH., P. Alex., p.1369, 34).

 

-

Mettre/prendre (un anel) en mon/son doi : Lors prist un anel en son doy, Bel, bon, chier, precieus et riche, Et doucement en mien le fiche. (MACH., R. Fort., c.1341, 76). Lors prist doucement a sousrire Et de sa blanche main polie, Poteleuse, nette et onnie, En signe d'eüreus amant Me mist un trop biau diamant En mon doy, et prist l'anelet D'Esperence, tel comme il est. (MACH., R. Fort., c.1341, 150). D'un chevalier estoit amie, Si li donna un anelet Trop gent (ne fu villein ne let), Par si qu'adès le porteroit Et que jamais ne l'osteroit De son doy, s'elle ne l'ostoit. Et li chevaliers, qui estoit Tous siens, bonnement li promist, Et la dame en son doy le mist. (MACH., J. R. Nav., 1349, 235). Puis pris un anel en mon doi Et li donnai (MACH., Voir, 1364, 366).

 

-

Moustrer au doi : Et, par ma foy, Si loiaument l'aim que j'ay plus d'anoy Cent fois pour li que je n'aie pour moy, Quant s'onneur voy amenrir ; car au doy La mousterront Ceuls et celles qui ceste ouevre saront, Et meins assez en tous cas la croiront, Qu'a tous jours mais pour fausse la tenront. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 100).

 

-

Prendre/tenir qqn par le(s) doi(s) : Adont andoy Courtoisement, en riant, sans effroy, Prirent chascun l'un des deus par le doy. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 112). Adont li rois En sousriant les a pris par les dois Et les assist seur le tapis norois, Loing des autres, si qu'il n'i ot qu'euls trois. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 131). Quant fait eurent une estampie, Les dames et leur compaignie S'en alerent, ci deus, ci trois, En elles tenant par les dois... (MACH., R. Fort., c.1341, 146). La quarte, se bien m'en recorde, Estoit Pais qui tenoit Concorde Par le doy, amiablement... (MACH., J. R. Nav., 1349, 178). Lors se preïrent par les dois Et parler au soudan alerent (MACH., P. Alex., p.1369, 197).

 

-

Paistre et norrir au doi : Et pour ce qu'on dit que cremour N'est pas volentiers sans amour, Et il me crient tant comme il puet, Et croy qu'Amours a ce l'esmuet, Et si l'ay longuement au doy Peü et norri, je le doy Mieus amer c'une beste estrange (MACH., D. Lyon, 1342, 227).

 

-

Tendre son petit doi : Si me rendi courtoisement Mon salu, et assez briefment, Pour ce qu'on ne s'aperceüst Que pour s'amour einsi me fust ; Si me tendi son petit doy. Et je, qui faire vueil et doy Son voloir, ne fui pas remis Dou penre, et a dancier me mis. (MACH., R. Fort., c.1341, 126).
 

Guillaume de Machaut Noël Musso

 Article 10/16 
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     DOIGT     
FEW III digitus
DOIGT, subst. masc.
[AND : dei ; DÉCT : doi ]

Et là estoit Jehans de Cambruge, fils au conte, douquel li rois de Portingal avoit grant joie, car il dissoit au conte : "Vechi mon fil, car il ara ma fille." Et sa fille proprement, qui estoit de son eage, en avoit grant joie, et se tenoient par les mains au doi li enffant. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 137).
 

Froissart Jacqueline Picoche

 Article 11/16 
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     DOIGT     
FEW III digitus
DOIGT, subst. masc.
[T-L : doi ; GD : doie1 ; GDC : deit ; AND : dei ; DÉCT : doi ; FEW III, 76b : digitus ; TLF VII, 385a : doigt]

A. -

"Doigt" : Ceux aus ongles et dois tortus Sont gent qui, de tant qu'il ont plus, Couvoitise ont de plus avoir (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 2953).

B. -

MUS. Mener qqn par le doigt. "Diriger qqn en se servant de la main" : La regardai et vi venir Une feste de grant plaisir : Un pelerin moult plus luisant Que n'estoient ceux de devant (,) Le quel acompagnie estoit Dë anges dont chascun avoit Ou vïelle ou symphonie Ou oustil de sonnerie, Et par le doi mene estoit De son ange qui haut chantoit (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 2767).
 

Pèlerinages de Guillaume de Digulleville Béatrice Stumpf

 Article 12/16 
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     DOIGT     
FEW III digitus
DOIGT, subst. masc.
[T-L : doi ; AND : dei ; DÉCT : doi]

A. -

"Doigt" : ...il avoit bouté en ung de ses doiz ung aneau d'or (C.N.N., c.1456-1467, 390).

B. -

"Mesure (équivalant à un doigt)" : ...le signe qu'elle mesme fist (...) qui estoit environ deux doiz, la teste franche [Cont. érotique] (C.N.N., c.1456-1467, 482).
 

Cent Nouvelles Nouvelles Roger Dubuis

 Article 13/16 
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     DOIGT     
FEW III digitus
DOIGT, subst. masc.
[T-L : doi ; GD : doie1 ; GDC : deit ; AND : dei ; DÉCT : doi ; FEW III, 76b : digitus ; TLF VII, 385a : doigt]

A. -

"Partie articulée qui termine la main et le pied" : ...et, lui ainsi cheu, icellui curé de present se print à batre et navrer très-inhumainement ledit predecesseur curé, et de fait lui coppa, li present, tous les dois d'une de ses mains (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 109). ...sadite marrine dist à icelle voix que après sa mort elle lui donnoit [à Haussibut] son arme et un des dois de sa main (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 291).

B. -

MES. "Unité de mesure égale à l'épaisseur d'un doigt" : ...il trouva d'aventure, sur une chaïere à doz, un petit sachet de cuir lonc d'un doy, et gros d'un pouce et plus, ouquel avoit certaine poudre fine de gingembre (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 85).
 

Registre criminel du Châtelet Bernadette Suty / Monique Haas

 Article 14/16 
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     DOIGT     
FEW III digitus
DOIGT, subst. masc.
[T-L : doi ; AND : dei ; DÉCT : doi]

[L'épaisseur du doigt servant d'unité de mesure] À deux doigts près de qqc. "Très près de qqc." : ...le cop luy passa a deux dois pres du visage, pris si a juste et a bonne mesure de haulteur et de largeur que, s'il l'eust attaint, jamés n'y eust eu remede qu'il ne fust mort et qu'il n'eust eu la teste faulsee de part en part (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 166).
 

Chastellain Martine Moulin

 Article 15/16 
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     DOIGT     
FEW III digitus
DOIGT, subst. masc.
[T-L : doi ; GD : doie1 ; GDC : deit ; AND : dei ; DÉCT : doi ; FEW III, 76b : digitus ; TLF VII, 385a : doigt]

A. -

"Chacun des cinq prolongements qui terminent la main de l'homme" : ...au devant de la pointe du coustel du dit Jarnet le dit Closet mist la main senestre, et en l'autre il tenoit son coustel tout trait, et le persa le dit Jarnet le premier det de la dicte main et le petit det tout oultre et li trancha tout le fons de la dicte main (Doc. Poitou G., t.5, 1385, 280).

 

-

Au doigt et à l'oeil : Pour monstrées, veuees et desseurées suffisaument non faictes, car elles se doivent faire de point en point, de bout en bout, au doy et à l'eueil. (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.2, 1437, 429).

B. -

P. anal.

 

1.

"Chacun des éléments allongés et pointus d'un outil" : Mais ledit Pichet très rigoureusement et despiteusement luy respondi qu'il ne digneroit, et sans autre chose dire, vint contre ledit Pierre avec ladicte fourche de fer qu'il avoit et luy vint mettre les deux doiz contre la poictrine, mais ledit Pierre se trahit bien tost, en disant audit Pichet : "Ne me frappe point, car se tu me frappes, tu t'en repentiras". (Doc. Poitou G., t.10, 1458, 63).

 

2.

"Fourreau en forme de doigt destiné à protéger un doigt blessé" : Pour chascune galee, 25 tonneaux de bescuit, 6 queues et 72 barils a metre eaue et beverage, 6 henaps pour boire, 8 douzaines d'escuelles pour mangier, 6 cueilliers, 2 trepiers, 2 caudieres grans, 2 pos, 2 paelles, 6 lanternes petites et une grant, 7 galons d'uille, 500 busches de gloe, un mortier, un pesteil, 500 does pour appareiller les plaies des blessiés et 25 livres de chandelle. (Clos galées Rouen M.-C., t.2, 1355, 144).

C. -

P. méton. "Unité de mesure évaluée à l'épaisseur d'un doigt" : ...une playe d'environ deux doiz. (Doc. Poitou G., t.12, 1477, 159).

 

-

Doigt de + subst. : ...pour 4 grans ais, chacun de 3 toises et demie de long ou environ, d'un pié et une paulme de large et de 2 grans doitz de fourniture, lesquels sont clouez contre ladite sabliere et poultre sur quoy portent les pans de maisons dessusdites, pour 48 s. p. (Comptes Paris V.L.D., t.1, 1449-1450, 674).
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

 Article 16/16 
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     DOIGT     
FEW III digitus
DOIGT, subst. masc.
[T-L : doi ; GDC : deit ; AND : dei ; DÉCT : doi ; FEW III, 76b : digitus]

A. -

"Doigt" : Lors presente aussi l'annel a Guyon de par la damoiselle et lui dist qu'elle lui prioit qu'il le portast pour l'amour d'elle. Et il dist que si feroit il, et le bouta en son doy, et en mercia moult la damoiselle et le messaige. (ARRAS, c.1392-1393, 99).

B. -

MES. "Unité de mesure égale à l'épaisseur d'un doigt"

 

-

Plein doigt : Adont se mist l'ost au chemin, bannieres et pennons au vent. La peust on veoir fleur de chevalerie et tant nobles gens, ces bacinez reluire et ces harnaiz cliqueter ensemble, que c'estoit beautés a veoir. Ilz s'en vont si serrez que ly uns ne passe l'autre plain doy. (ARRAS, c.1392-1393, 160).
 

Arras Jocelyne Bernardoff / Jean-Loup Ringenbach

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