ASTR. "Direct : se dit du sens apparent de la marche d'une planète lorsqu'il est identique à celui des signes du zodiaque" : ...et pour che que li ars ensangne le lieu dou planette en l'epicicle, pour che est faite justement collacions entre l'arch et le stacions, a che c'on puist savoir se li planettes est retrogrades u directis u stacionaires. (Compil. sc. étoiles C., a.1324, 85).

V. aussi rétrograde, stationnaire
 

A. -

[Domaine de la parenté spirituelle] "Qui est sans personne intermédiaire" : Ilz sont deux especes de compaternité. Une est directe et l'aultre est indirecte. La compaternité qui est directe est tele que je Phelippe rechoiz de saints fons le filz de Berthe, ou Berte receut le mien. Je ne puis jamais avoir a femme et espeuse Berthe, et se je le prens, le mariage est a separer. (Sacr. mar., c.1477-1481, 56).

B. -

ASTR. [D'une planète] "Dont le mouvement sur l'épicycle se fait dans le même sens que celui de l'épicycle sur le déférent (produisant ainsi une impression d'accélération)" (synon. directif) (anton. rétrograde) : Et se la hauteur du planete devers orient est mendre et devers occident greigneur que la hauteur de l'estoile, doncques le planete est direct et hastif ; et se il avient au contraire, doncques le planete est retrograde. Et se les hautesses par pluseurs journees sont equales, doncques le planete est stacionere. (PÈLER. PRUSSE, Astrolabe L.F., 1362, 52). Item, comment les planettes se monstrent retrogrades aucunefois et autrefois directes au contraire. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 18).

REM. Le sens en astr. n'est pas att. ds FEW ; cf. A. Le Boeuffle, Astr., 1987, 48, s.v. antecedere.
 

DR.

I. -

Adj. Seigneur direct. "Seigneur détenteur de terres qu'il cède en fief(s) ou en censive(s), en gardant le droit de propriété légale ; seigneur dont relève un vassal ou un censitaire" : Et si eult ung roy d'Engleterre nommé Estienne, qui osta la duchié de Normendie a Henry filz du conte d'Anjou et de Mathilde, au quel elle devoit appartenir, le quel s'en vint plaindre au roy comme a son souvrain seigneur, le quel roy de France se mist sus et conquesta Normendie et la delivra au dit Henry, comme dessus a esté touchié, et pour ceste cause le dit Henry laissa au roy tout le Vesquecin le Normant, et du demourant fit hommage lige au roy, lequel le receut ; et depuis le dit Henry meismes fit guerre au roy, et forfit et commit son fief et la dicte duchié, et revint au seigneur naturel et direct, c'est asçavoir au roy. (JUV. URS., T. crest., c.1446, 88).

II. -

Subst. fém. "Ensemble des terres appartenant à un seigneur direct" ; p. méton. "qualité, pouvoir du seigneur direct (?)" : ...le roy Phelippe [Philippe Auguste] (...) s'en revint en Normendie l'an mil IJc et IIJ et print Falaise, Danffront, [Gaillard] et assiega Rouen, et les conquesta et mist en sa subjection comme son vray demaine ; et vint la chose [le duché de Normandie] en effect dont elle estoit partie, c'est asçavoir de la couronne quant elle fut baillee a Rolo, et est une chose bien aisee a faire que une [utile] seigneurie se redduyse a la directe dont elle estoit partie. (JUV. URS., T. crest., c.1446, 96). ...[Jean Juvénal des Ursins au roi :] et doivent estre reputez tous ses biens inmeubles et duchiez [du roi d'Angleterre] comme biens vaccans, et ainsi il ne seroit doubte que tout revenroit a vous. Et est une chose aisee que l'utile seigneurie soit venue a la directe ; et par plusieurs fois, comme dessus est dit, la duchié de Guyenne a esté unye et joincte a la couronne. (JUV. URS., T. crest., c.1446, 136).

REM. Dans tous ces exemples, le seigneur est le roi de France et les terres sont uniquement des fiefs. Ces sens particuliers ne sont pas attestés par le FEW.

V. aussi utile