Il n'est pas toujours cours d'anguilles. V. anguille
 

I. -

"Mouvement, cours du ciel" : ...mais je dis (...) Que toute region mondaine Si est subgiecte au hault demaine Du cours du ciel, qui la gouverne (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 84).

II. -

"Déroulement, développement, succession" : Et ainsi par continuel ordre, le sage roy bien moriginé usoit le cours de sa vie. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 48).

III. -

"Galop"

-

Loc.

.

À grand cours. "En toute hâte, très promptement" : ...mais fu tenue De ma meisgnïe, qui venue A grant cours tenir criant m'est (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 49).

.

Tantost le cours. "En toute hâte" : Et, comme les Tarentïens Eussent ja aux Cartagïens Mandé que, pour dieu, au secours Leur venissent tantost le cours, Contre Rommains, que trop doubtoient, Y vindrent (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 208).
 

A. -

[Avec un compl. déterminatif qui apporte une précision locale] "Course" : Et pour ce fist bien Platon d'enquerir de ces choses, a savoir mon laquelle voie est a tenir, ou des principes as effecs ou la voie converse, aussi comme en cours de l'estade l'en va du terme a celui qui tient le louyer, ou de cest ici l'en va au terme. (ORESME, E.A., c.1370, 110).

B. -

"Évolution (logique ou normale) de qqc."

-

Cours de nature. "Évolution naturelle" : Et nyentmoins, je diray apres ou secont livre comment il est possible, et par aventure neccessaire selon le cours de nature, que toute la terre ensamble soit meue aucune foys. (ORESME, C.M., c.1377, 58).

C. -

"Usage" : Et ces .III. conclusions sont a entendre selon commun cours et non pas en touz cas. (ORESME, E.A.C., c.1370, 314).

-

De commun cours : Mais pour ce que de commun cours le filz en bon aage est plus fort que le pere et pourroit mieulx endurer faim et soif. (ORESME, E.A.C., c.1370, 458).

D. -

NUMISM. "Cote, cours" : ...car elle [la monnoie] n'a pas son pris ne son cours par nature, mais par la loy et par ordenance humaine. (ORESME, E.A., c.1370, 295).

-

Avoir cours : Par laquelle evacuacion de matières, les marchans souffreroient détriment en leurs marchandises et denrées, et n'auroient cours oudit Royaume, ainsi évacué de pecune (ORESME, Monnoies W., c.1365, III).

-

Donner cours à (une monnaie). "Accréditer qqc." : ...comme des Postulas, nouvellement forgies [sic] ou pays du Liege, ausquelz on donne cours en ce Royaume (ORESME, Monnoies W., c.1365, IV).
 

A. -

"Course, allure rapide"

-

Loc. adv.

.

Le cours. "En toute hâte" : De ce faulx Jhesus engigner, Pour bref, il m'y fault besongner : Je m'en vois en enfer le cours A Lucifer querre secours, Combien que je seray frotté Cent contre ung. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 616). Ouy dea pere sainct vrayment : De par le chapitre de Tours Ie suis icy venu le cours Et leurs lettres ie vous present. (Myst. st Martin K., a.1500, 287).

.

À cours. "À la course" : Qui tendroit la mer au deulx boulx A quatre cordes esthachee (...) L'om prandroit les lievres a cors (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 125).

-

ASTR. "Mouvement d'un astre" : Il y a demain XIII jours Que celle estoille prist son cours En l'air de quoy nous vous parlons. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 40).

B. -

"Déroulement, durée"

-

[D'où p. méton.] "Vie" : LE CHASTELLAIN. Tresoriere de resconfort, Ou est plenitude de grace, De prompte lyesse, et renfort Contre tout vïolant effort Quant te plaist de monstrer ta face, Du cours mondain vraye preface, Dire on peult par auctorité, Tous maulx sourdent en povreté. (Myst. jeune fille L., c.1413-1445 [c.1530], 82). Dieu doint qu'aprés ce povre cours Il face a noz ames secours, Sy vray que g'y ay l'esperance ! (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 328). Ma chere dame, c'est folye De tel dueil en vous amasser ; Riens n'est qu'i ne faille passer : Nous n'avons pas sy nostre cours Au monde pour estre tousjours. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 494).

V. aussi cones
 

A. -

[Désigne un mouvement]

1.

"Course"

-

Empl. adv. Le cours. "Rapidement, en hâte" : ...je m'en revois tout le cours En ma chambre pour parer la (Mir. abbeesse, 1340, 83). Prier vostre frére le cours Qu'il vous face aide et secours (Mir. Oton, c.1370, 323). ...Qu'il ne s'en voit pas si le cours Que ne sachiez (...) Que il sera, ainçois qu'il parte (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 62).

2.

P. ext.

-

"Allure, train" : Car sur moy veult venir a cours De guerre l'empereur Lothaire (Mir. Oton, c.1370, 325).

-

"Manière, façon"

.

De commun cours : Or savez vous de conmun cours Nous n'avons que quarante jours A faire nostre eleccion (Mir. ev. arced., c.1341, 122). ...il est de conmun cours que celles qui pour l'amour de Dieu vivent en estat de virginité (...) touzjours sont paoureuses et doubteuses (Mir. nonne, 1345, 314).

B. -

[Désigne un espace ou une suite de choses]

1.

"Chemin, parcours"

-

P. métaph. Faire cours en qqc. "Faire du chemin dans une certaine direction" : Car nul ne fait en mal tant cours Que vous ne li faciez secours (Mir. femme, 1368, 182).

2.

"Durée, cours"

-

Le cours de la vie : ...des ores mais serviray Dieu et vous le cours de ma vie (Mir. Theod., 1357, 128).

3.

"L'office des Vêpres du dimanche" : C'est une des seaumes du cours, Si le diras les trente jours Qu'as a vivre. (Mir. prev., 1352, 265).
 

ASTR. "De façon générale, mouvement d'un astre"

-

[Trad. du lat. medius cursus, verus cursus] Moien cours, vrai cours. "Moyen mouvement, vrai mouvement : dans ces expressions, cours est employé comme synonyme de mouvement pour exprimer des coordonnées angulaires intervenant dans le calcul des longitudes des planètes" : [Soleil] Donques trouver le moïen cours du Soleil est trouver ychil arc et est li distanche dou kief du Mouton u cercle ecentric. (Compil. sc. étoiles C., a.1324, 74). [Soleil] Et si set on en ceste maniere en quel lieu li moiien cours est plus grans u mendres que n'est li vrais cours... (Compil. sc. étoiles C., a.1324, 74).

Rem. V. aussi mouvement.
 

[L'idée est toujours celle d'un mouvement]

A. -

"Mouvement continu de l'eau" : La mer monter, courre et baler, En pluseurs lieux et s'en aler Encontre les cours des rivières Selon divers temps et manières, Et puiz descendre et se retraire (LA HAYE, P. peste, 1426, 8). Et mesmement celle [eau] qui tient Son cours vers North ou Orient, Car la propriété des vens, D'icelles parties levans, De sa nature appure et mue Toute eaue en mieulx qui contre flue (LA HAYE, P. peste, 1426, 101).

B. -

ASTR. "Révolution périodique des corps célestes"

1.

Cours céleste : Ce nonobstant, le cours célestre En peut bien occasion estre Pour aucuns desplaisans regars, Et espécialment de Mars (LA HAYE, P. peste, 1426, 10). Or, si les corps celestes ont influence aussi bien que cours, ce que les ignorans ne pevent nyer, car c'est chose trop certaine et qui se preuve et par raisons et par auctoritez (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 4 v°). Fut celui qui quist premier et investiga la vertu, nature et proprieté des herbes par le cours celeste et la monstra à plusieurs (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 20 r°).

2.

Cours du ciel : La premiere partie [de l'astronomie] considere principal[e]ment le cours du ciel et des estoilles, les mesures des signes et des planetes, les causes de[s] eclipses et des conjonctions et opposicion (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 604). Et là où ce detracteur dit : "Nous confessons que astrologie est vraye science, mais elle ne devroit traicter que du mouvement et cours du ciel et des corps celestes", je lui demanderoi volentiers quel fruit ou utillité peut venir à l'omme de sçavoir seullement le cours du ciel et des corps celestes, quant ne à quelle heure et minute et par quelz signes ilz passent (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 4 v°).

Rem. Sens plus gén. que FEW II-2, 1579a : «"Certaine mauvaise constellation qui empêche la croissance des plantes" (Cotgr 1611)».

3.

[Selon la conception géocentrique] Cours du soleil. "Temps d'une révolution du Soleil autour de la Terre" : ...il y fut très expert, et tellement que par disputacions il fist condescendre les plus sages de toute Egipte à son oppinion touchant le cours du Soleil, et, selon ce, il ordonna et divisa l'an en trois cens soixante cinq jours et VI heures ou environ, desquelles heures parties en quatre ans se fait le jour du bissexe (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 69 v°).

4.

Cours de la lune. "Mouvement de croissance et de décours entre deux nouvelles lunes consécutives" : ...et les grans oyseaulx de quinze couldées de hault, qui premier se monstrerent en Archadie le long du cours d'une Lune, cressoient comme la Lune croissoit, puis decreurent et vindrent à neant, et cestes choses recitent en la pluspart les disciples du dict Messehalac (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 31 v°). Touteffois cestui fut instruit en la science des estoilles et tint et observa, fist tenir et observer le cours de la Lune et autres corps celestes aux navigans de Phenice (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 32 r°).

Rem. La durée est ici celle d'un mois lunaire ; le sens est donc différent de celui att. par FEW II-2, 1579a : «"temps qui s'écoule entre le premier quartier et la pleine lune" (Besch 1845 - DG)» où cours signifie "croissance" et est l'anton. de décours.

C. -

"Suite continue d'une unité de temps, de ce qui se développe dans le temps"

1.

Cours de l'année : ...fist une prenosticacion de revolucion sur le court de l'année, en laquelle, entre plusieurs choses où il prenostica l'elevacion du menu peuple de Guienne, d'Auvergne et de Limosin (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 150 r°).

2.

Cours de la vie : ...iusques a la ioyeuse et delectable contemplacion de Dieu et des choses diuines en actendant au cours de ceste vie mortelle par telles consolacions spirituelles la plaine et parfaicte vision et tresdelectable fruicion de Dieu en gloire pardurable. (CIB., p.1451, 192).

D. -

Cours (du vent). "Action de souffler" : Et plusieurs foiz tel cours de vent, Qui par grant force va grevant Mains fors chasteaulx et beaulx moustiers, En faisant mains autres dangiers. (LA HAYE, P. peste, 1426, 7). Laquele male engendréure Tousdis grevant nostre nature Portent les vens communelment, Selon leur cours et mouvement, De l'une à l'autre région, Comme devant faiz mention (LA HAYE, P. peste, 1426, 46).

E. -

Commun cours, cours naturel , etc. "Mouvement, tendance naturels des choses de la nature" : Et te prie, Justice, considere comment le souverain Empereur souventes foys pour trop meindre cause que pour honnourer sa mere et amie il mue et change le commun et acoustumé cours tant de nature comme de l'Escripture et faisant miracles souvent, graces, pardons et privileges. (GERS., Concept., 1401, 403). Et mesmement a nostre propos contre le commun cours il sainctifia Jheremie avant sa nativité et rendit l'eritage temporel, paradis terrestre, a Enoc et Helye. (GERS., Concept., 1401, 403). Item est a scavoir que trois manieres de mouvemens sont, c'est assavoir naturel, violent, contre le cours naturel et voulontaire. Le cours ou le mouvement naturel est selon lequel les choses tendent naturelement a leur propre lieu. Comme dist le Philosophe : ung mesmes lieu est de la terre et d'une glebe ou partie de terre. Le cours et mouvement violent est quant les choses sont constraintes d'estre hors de leur propre lieu (Somme abr., c.1477-1481, 143). La voulenté de Dieu precedente est selon l'ordre et le cours de nature finablement, ainsi qu'elle a esté creee de Dieu. (Somme abr., c.1477-1481, 170).

F. -

"Expédition maritime pour faire des prises"

-

Aller en cours : Encores plus a leur loenge, oncques de Venise ne party galee ne autre navire pour aler en cours, c'est assavoir en roberie, se n'a este contre leurs ennemis (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 254). Ceste forge ont trop bien retenu les Ciciliens, qui souvent arment galees pour aler en cours et en roberie. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 261).

Rem. Cf. FEW II-2, 1578b : «cours (...) "expédition (...)" (Amyot ; Brantôme (...))», «faire le cours "faire le métier de corsaire (...)" (Miege 1688 - Trév 1771)».

G. -

MÉD. Cours de ventre. "Diarrhée" : Nesfles, mespila vel escula en latin, sont de froide et sèche nature et restraignent cours de ventre. (LA HAYE, P. peste, 1426, 215).

H. -

"Circulation régulière (des monnaies) (?)" : Tous biens habunderont, guesres et mortalitez cesseront et partout sera courre [l. cour[s] de ?] bonne monnoye. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 93).

Rem. À rattacher à FEW II-2, 1578b, s.v. cursus.

I. -

Loc.

-

[D'un phénomène passager] Avoir cours. "Régner, exercer son influence" : Délivrer, guérir et curer, De la boce ou de pestillence, Quant elle ara cours et puissance, Laquele peut estre évitée Maintes foiz et deshéritée Par saignier en temps convenable (LA HAYE, P. peste, 1426, 73). ...prenostica les prodiges qui assez tost après se monstrerent en Ytallie, comme les loups qui au portes ouvrans entrerent en la cité de Senne, et aussi les fouldres, fulminacions et tempestes et grans feux, qui lors eurent cours (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 58 r°).

-

Estre en cours. "Être utilisé, en vigueur, appliqué" : L'une [des espèces d'empêchement] qui estoit contraitte de secondes nopces, et ceste est ostee de la coustume presente et n'est pas en cours. (Sacr. mar., c.1477-1481, 72). Alycayin vint en ce temps, lequel escripvit plusieurs choses en astrologie, qui encores sont en cours, par especial sur les nativités. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 22 v°). Bien est il allegué en aucuns livres de medicine dont ne suis recors des acteurs, pour ce qu'ilz ne sont gueres en cours. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 37 r°).
 

A. -

"Allure rapide de celui qui court" : Sortez dehors, ou voz jours seront cours ; Et si brouez trop plustost que le cours (LA VIGNE, S.M., 1496, 139).

B. -

"Trajectoire" : Les douze signes et les quatre elemens Qui causer font neges, gresles, tempestes, Pluyes et vens (...), Selon leurs cours et divers mouvemens. (LA VIGNE, S.M., 1496, 146).

C. -

"Déroulement normal" : Tout ce leur vient selon cours de nature, Sans que nully en rien se desnature (LA VIGNE, S.M., 1496, 332).

-

Avoir cours. "Continuer son déroulement" : LE BARON. Confessez vous, car voz jours seront cours, Consideré vostre grant mesprison. LE SOUBDAN. Vostre vie n'aura jamais plus cours. (LA VIGNE, S.M., 1496, 233).
 

"Manière dont un processus se déroule"

-

Par cours de nature. "Selon l'ordre naturel" : Dont par ainsi vivrez par cours de nature tres longuement et serez en la grace de Dieu au regart de ce pechié (...) et par ainsin avrez laissié ce tres villain et deshonneste pechié de gueule (LA SALE, J.S., 1456, 26).
 

A. -

"Action de courir, déplacement, trajet" : De tout ce estoit il si duis Que ce n'estoit c'uns drois deduis De li vëoir esbanier. Jamais ne li peust anuier, Car il en aprist tout le cours [var. tous les tours], Guanches, traverses et retours, Pour le gibier et pour la prise. Car meintes fois aucuns plus prise Le gibier que les oyseaus prendre. (MACH., D. Aler., a.1349, 279).

-

"Chemin, voie" : Et d'autre part, quoy que nuls die, Bons drois a bon mestier d'aïe, Par quoy grace ait adès son cours, Pour aidier droit en toutes cours. (MACH., J. R. Nav., 1349, 191).

-

Loc. adv. Le cours. "Au pas de course, vite, rapidement" : Vez que li las a perdu tout secours, Ne ses cuers n'a refuge, ne recours, Fors a la mort qui a li vient le cours. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 129). S'a jours trop cours, Se n'acours Pour li garir, car il creint Mort qui d'amours Vient le cours, Quant tes cuers en moy ne maint. (MACH., Bal., 1377, 541). Elle me nuit Et fait anuit, Et si me cuit Que, pour voir, cuit Qu'elle sans cause me destruit. Car la mort vient à moy le cours, Ne nul recours N'ay, ne secours En mes langours De mes tristours Ne puis trouver envers Amours (MACH., Lays, 1377, 295). Ha ! diex d'amours, vien tost le cours Et m'aïde de tes secours (MACH., Lays, 1377, 310).

B. -

"Cours, mouvement d'un astre"

-

P. compar. : Richesses sont dons de Fortune Qui tout aussi comme la lune Ont leurs cours, qu'elles vont et viennent, N'onques en un point ne se tiennent, Se ce ne sont aucun tresor De gemmes, de monnoie ou d'or Qui sont en prison et en serre. (MACH., C. ami, 1357, 69). Mout accues, Puis desaccues. Or joie esmues, Après faiz duelz, Mains estable que cours de lune, Que ne te duelz Quanque tu pues... (MACH., Lays, 1377, 477).

C. -

"Durée" : ...Et s'en seroit plus lons li cours De pais entre amie et amy, Et s'en diroit on mains : "Aymy !" (MACH., D. Aler., a.1349, 286).
 

Déverbal de courir

Au sens propre : Ces nouvelles vinrent a Valenchiennes dou plus tos com pot a cours de cevaus. (FROISS., Chron. D., p.1400, 353). ...mesires Phelippes (...) broça coursier des esporons, liquels estoit grans et fors, et qui se esquella au cours et enporta le chevalier tout maugré lui (FROISS., Chron. D., p.1400, 749).

A1 humain se déplace (tout) le cours/à cours de chevaux : D'autre part, messires Guillaumes de Windesore, qui en fu segnefiiés, i vint et ses gens ossi tout le cours, et toudis venoient Englès et sourdoient de tous costés. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 15). Qui donc veist les Eskos retourner à cours de chevaus parmi les camps, par montagnes et par vallées (...) il en peuist avoir grant hide. (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 126).

Cours empl. en parlant

d'une rivière : ...le cours de la rivière dou Lis (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 172).

de la diarrhée : ...ilz entroient en fievres et en maladie, et ou corps ilz avoient le cours du ventre (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 98).

du vent : Si traisent leur single amont, et prisent le cours dou vent et l'avantage, et se partirent maugré les maronniers de monsigneur Robert. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 96).

du temps qui passe : ...vous i verés et trouverés les noms de pluisseurs vaillans honmes qui doient bien estre escript ens ou nombre des preus. (...) il se nonmeront, ensi que il ont eu leurs cours et lors saisons, tant d'un roiaulme conme de l'autre. (FROISS., Chron. D., p.1400, 37).

Une histoire qui est en cours. "Est diffusée" : Ou temps advenir, quant je seray mort et pourry, ceste haulte et noble hystoire sera en grant cours, et y prendront tous nobles et vaillans hommes plaisance et augmentation de bien. (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 2).

La marchandise a cours. "S'exerce librement" : "Item, sur ce qu'il nous ont supliiet dou fait de la marcandise, avons volut et consentit que le marcandise ait cours francement et licitement par nostre païs de Flandres, en païant les deniers acoustumés." (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 300).

Cours de fers de glaives : Et envoia un hiraut de leur costé en l'oost des Englès, en requerant et priant, puisque les armes par bataille de ces rois falloient, que on le vosist requellir de trois cours de fier de glaves devant la citté de Badeloce. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 196). [[v. course 3e ex.].]
 

[De l'eau] Prendre son cours. "S'écouler" :  De celle verge elle feri La roche, tost eaue en issi, U cuvier qui dessouz estoit S'en acourut et vint tout droit, Mes toutesvoies son cours prist Par mi l'eul dont je vous ai dit. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 11325).
 

"Déroulement"

-

Prendre son cours. "Suivre son déroulement normal" : ...si la maladie, par faulte d'ayde, peut prendre son cours comme el s'efforce, jamais homme a temps n'y viendra. (C.N.N., c.1456-1467, 140).
 

A. -

"Durée, déroulement"

-

Tout le/les cours de sa vie. "Tout le long de sa vie" : ...[il] dit et afferma par serement qu'il est nez de la ville de Paris, et a tous les cours de sa vie gaigné à faire son mestier de boullengerie et pastiscerie (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 374). ...il a un sien frere appellé Tautin Marchès, filz de sondit feu pere, lequel, tout le cours de sa vie, a tenu le parti du roy de France (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 185).

B. -

"Écoulement continu d'une eau courante" : Et ne les sauroit autrement enseignier, parce qu'il n'y a mis aucun merc à l'endroit, et aussi que le cours d'icelle riviere va et court par-dessus iceulx coffres. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 210).
 

A. -

[Mouvement dans l'espace]

1.

"Course, poursuite (des chiens de chasse)" : ...et aussi li donnent quittance ceulz conjoins du cours des chiens, qui disoit cel Jehan avair en la garenne au dit sire, ou trou de Laval. (Cartul. Laval B., t.2, 1346, 215).

2.

"Mouvement continu de l'eau courante" : ...ladicte ville aura et pourra avoir à tousjours la faculté d'aller et venir à ladicte place, tant pour la visitation du regard et tuyaulx de ladicte fontaine que pour faire les reparations qu'il y conviendra faire pour le cours des eaues desdictes auges (Comptes Paris M., t.2, 1473-1474, 293).

-

Cours d'eau. "Ruisseau, rivière" : ...le dit cours d'ayve ou ruissiau avoit empiré et cavé les diz murs de la dite ville pour la faute et coupe du dit Guillaume, ou de ses predecesseurs (Doc. Poitou G., t.3, 1354, 146).

-

Mettre à cours. "Mettre à eau (une partie du moulin à eau)" : Audit Jehan Rose, (...) pour les grans fers mettre hors et ens, et pour mettre un nouvel roet, pour clauer 6 alpen à la roe dudit molin à eaue, et pour ledit roet mettre à cours (Comptes Etat bourg. M.F., t.3, 1418-1420, 639).

3.

P. méton. "Endroit où court l'eau (d'une rivière) ; lit (de la rivière)" : ... se maison seant a doullens tenant au presbitaire saint martin et au cours de le riviere qui vient de luchuel (Comptes Doullens W., c.1495, 32).

B. -

"Évolution, enchaînement dans le temps"

-

Le cours de nature : Oultre plus nostre dit cousin ung jour lui dist que si nous allions de vie à trespas il lui donneroit cinq ou six confiscacions de ceulx qui s'estoient meslez du fait de la mairerie d'Angiers, et lui dist qu'il ne les oubliast pas en son memoire et que selon le cours de nature, ilz ne lui povoient eschapper ni fouyr (Doc. Poitou G., t.12, 1476, 133).

-

Le cours de la vie. "Durant toute la vie" : ...nous suymes tenuz les [LX livres] assairs au dit Fouquet ou paier par nous ou par noz recepveurs le cours de la vie au dit Courtisien (Cartul. Laval B., t.2, 1335, 194).

C. -

Avoir cours

1.

[D'une imposition] "Être en vigueur, en usage" : ...au payement des quielx les deniers des aides ordinaires qui ont cours en son royaume ne pourroient suffire. (Ch. VI, D., t.1, 1387, 81). ...[le] Quatriesme aiant cours audit Lusarches. (Ch. VI, D., t.2, 1403, 49).

2.

[D'une monnaie] "Avoir valeur légale" : ...et trouva icellui suppliant que ilz ne portoient si non saluz et blans de dix deniers de nostre coing, ayans a present cours. (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1425, 208). ...grans blans de VIIJ d. piece et doubles qui a present ont cours (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1426, 307). ...ledit argent blanc ainsi fondu et alayé et transporté ausdiz Sarrazins par ledit Jacques Cuer ou sesdiz gens et servicteurs ne fust de pareille loy comme cellui qui avoit et a cours en nostredit royaume, mais de moindre loy beaucop ; (...) pour le mieulx vendre (...) ledit Jacques Cuer de son auctorité privée l'avoit signé ou au moins permis et souffert signer par sesdiz gens, facteurs et servicteurs, à une fleur de lis contrefaicte, en falsisfiant et contrefaisant nostre marque, dont grant deshonneur estoit avenu à nous et à noz subgiez (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 7). ...icelui seigneur a esté adverty que plusieurs escuz légiers et monnoies estranges, tant d'or comme d'argent, ont cours parmy son royaulme (Pol. Louis XI, G., Pièces justif., 1464, 425).

3.

[D'une épidémie] "Se propager" : ...pour ce que avons esté advertiz de la pestillence et maladie qui par cy devant a eu cours et encores a en icelle ville d'Orleans et es environs, nous avons advisé de faire tenir lesdicts estatz en nostre ville de Tours, qui se trouve, la mercy Dieu, fort bien disposée et saine (Lettres Ch. VIII, P., Pièces justif., t.1, 1483, 29).
 

I. -

"Mouvement continu de ce qui parcourt une étendue déterminée, écoulement régulier"

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Cours de ventre. "Diarrhée" : ...et s'en allèrent à Montpeslier, ou le seigneur de Beaujeu prinst le mal de cours de ventre, de quoi il morut (CABARET D'ORV., Chron. Loys de Bourb. C., 1429, 61). Et de mal en pis sourdit en leur ost une maladie de cours de ventre, qui fort les acoura : car là leurs gens mouroient espoissément de cellui mal (CABARET D'ORV., Chron. Loys de Bourb. C., 1429, 127).

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Avoir son cours. "S'écouler d'une façon continue, régulière" : ...les glaces qui descendoient de haut ne povoit avoir leur cours devers Saint Pol et devers Greve, pour ce que celle partie estoit ancor gelée (BAYE, I, 1400-1410, 217).

II. -

"Suite continue d'une chose dans le temps, déroulement, développement" : ...pour empescher le cours de la publication de certaine constitution alternative que l'on dit avoir esté nagaires octroiée par Nostre Saint-Pere le Pape (FAUQ., III, 1431-1435, 100).

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Avoir cours. "Se répandre, se propager, être en vogue (en parlant d'une coutume, d'une maladie, etc.) ; se développer, s'exercer, se dérouler (en parlant d'une activité)" : ...par les blasphemes horribles qui ont cours en ce royaume, de renier et maugrayer Dieu au premier mot (BAYE, I, 1400-1410, 333). ...ouquel sermon furent leues et publieez les lettres de l'evesque de Paris, en l'absence dudit evesque estant lors en l'abbaye de Saint-Mor-des-Fossés, pour doubte de l'epidimie aiant cours à Paris, presens à ce toustevoies les vicaires et officiers ou conseilliers d'icellui evesque (FAUQ., I, 1417-1420, 189). ...nous nous emploierons à bouter la guerre hors d'icellui royaume et le mettre en paix et transquillité, afin que Dieu y soit servy et honnoré, et que marchandise et labourage y puissent avoir cours. (FAUQ., II, 1421-1430, 96).

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Avoir son cours. "Recevoir sa pleine application (en parlant d'une loi, d'une ordonnance)" : ...à ce que la derreniere alternative faicte sur la collacion des benefices par mois ait son cours et soit gardée selon le contenu desdictes lettres (FAUQ., III, 1431-1435, 106). ...lesdictes ordonnances de l'eglise de France soient gardées et aient leur cours selon les termes d'icelles (FAUQ., III, 1431-1435, 106).

III. -

"Valeur d'échange, exprimée en monnaie de compte, d'une espèce monétaire en circulation" : Jeudi, IIJe jour de jullet, ont esté publiées en la Court de ceans les lettres royaux sur le nouvel cours des monnoies, et ont esté portées ou Chastelet pour y estre publiées. (FAUQ., II, 1421-1430, 18).

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Avoir cours. "Être en circulation pour une valeur déterminée, avoir valeur légale (en parlant d'une espèce monétaire)" : Et entre autres choses fu ordonné et publié que les gros qui autresfois avoient eu cours pour XX deniers tournois jusques au IIJe jour de jullet derrain passé, et depuis ledit jour IIJe de jullet avoient eu cours pour V deniers tournois, la piece, n'auroient cours que pour IJ deniers parisis, la piece (FAUQ., II, 1421-1430, 28). ...Gilot Milon (...) a baillié et mis devers la Court trente et cinq frans en monnoie de blans doubles, aians cours de present, dix nobles d'Angleterre et cinq dourdrez. (FAUQ., II, 1421-1430, 250).
 

A. -

"Action de courir"

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Prendre son cours/ se mettre au cours. "S'élancer" : Ly pors fu fiers et orguilleux, et devoura pluseurs levriers et alans, et prinst son cours par la forest qui estoit haulte et droicte, et commenca grant la huee. (ARRAS, c.1392-1393, 18). Mais le porc tourne et se met au cours par telle maniere qu'il n'y ot chien ne chevalier ne homme qui n'en perdist la trace et veue (ARRAS, c.1392-1393, 19).

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À cours de chevaux. "Au galop" : L'ystoire dit que les CCCC. combatans vinrent en l'ost et se ferirent dedens, a cours de chevaulx, en criant : Lusegnen, et vont occiant et abatant tout ce que ilz encontrent devant eulx, et en vont pour venir a la tente du roy. (ARRAS, c.1392-1393, 160).

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À plein cours. "Au galop" : Lors tourne la targe derriere le dos et broche le cheval par grant air, et s'en va a plain cours vers le roy de Craquo. (ARRAS, c.1392-1393, 185).

B. -

ASTR. "Mouvement (des astres)".

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Cours des estoiles : Vrays Dieux, comment sont les merveilles que tu as laissiees ca jus (...) et especialment de ceste merveilleuse aventure que je voy ou cours des estoilles que tu as lassus assises dès le commencement du ciel, par haulte science d'astronomie (ARRAS, c.1392-1393, 19).

C. -

"Déroulement du temps"

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Vivre cours naturel. "Suivre le cours naturel de la vie" : Mais, se tu treuves homme qui te veuille prendre a espouse, que il te convenance que jamais le samedy ne te verra, non qu'il te descuevre, ne ne le die a personne, tu vivras cours naturel comme femme naturelle, et mourras naturelment. (ARRAS, c.1392-1393, 13).