-

En un four chaud ne croît point d'herbe V. four

-

Le bain est chaud/trouver le bain chaud V. bain

-

Il faut battre le fer tant qu'il est chaud V. fer

-

Tel se dit médecin qui ne connaît chaud mal ni fièvre V. médecin
 

I. -

Adj. "Chaud" : Car il est assis si tres hault, Que, face froit ou face chault, Si sera il bien eventé (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 60).

II. -

Subst. masc. "Chaleur" : Li Rommain n'eussent peu durer Au grant host, n'aussi endurer Le chault, car tuit de soyf perdu Estoyent (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 270).
 

A. -

[D'une chose] "Chaud" : Mignaulde, va devant l'enclome ; Si frape fort, car il est chault. (Pass. Auv., 1477, 178).

B. -

[D'une pers. sur le point de mourir]

-

Estre encore chaud. "Être encore en vie" : MALIFERAS. Adonay, souverain Dieu, Il est encore chault, si me semble. JANUS. Soit chault ou froit, mes qu'il ne tramble, Il le fault descendre de la. (Pass. Auv., 1477, 250).
 

I. -

Adj.

A. -

[D'une chose] "Chaud" : Or est la terre contraire au feu non pas selon sa substance, mes selon ses accidens, car elle est froide et la matiere de elle peut estre faite chaude et convertie en feu. (ORESME, C.M., c.1377, 358).

-

Viande chaude : Et les choses qui sont doulces selon verité leur semblent aucunes fois ameres et les viandes chaudes leur semblent froides et les legieres pesantes ou au contraire, et ainsi des autres choses. (ORESME, E.A., c.1370, 195).

B. -

[D'une région où la température est élevée] "Chaud" : Car peu de fois pleut en temps d'esté en Grece ne es chaudes regions. (ORESME, E.A.C., c.1370, 189).

II. -

Subst. masc. "Chaleur"

-

Par grand chaud. "Par temps très chaud" : Si comme en esté par grant chaut, l'en ne dit pas a un homme ou deffent que il ne sue, ne a un malade que il ne se deule ou a .I. autre que il ne ait fain et ainsi de teles choses. (ORESME, E.A., c.1370, 197).
 

I. -

Adj.

A. -

"Chaud"

-

Loc.

.

Le bain est chaud. V. bain

.

Avoir de l'eau chaude sur les mains. "Subir une critique, une réprimande" : S'une foiz la cognicion En vient aux prebstres souverains, Il en aura dessus les mains De l'eaue chaude et a bon profit. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 484).

.

Suer la sueur chaude. V. sueur "Souffrir beaucoup"

.

Pleurer des chauds yeux. V. oeil "Pleurer à chaudes larmes"

.

Chaude fievre. V. fievre

.

Chaud mouflet. V. mouflet

B. -

Au fig. "Ardent, impétueux" : Ça, baillez leur fault ung assault, A nostre premiere venue, Qui leur soit fort boillant et chault, Et gecter a pierre perdue, Que sus leurs meurs ne en leur rue Nul d'eulx ne si ose trouvoir (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 541).

-

Poursuivre qqn à chaude chasse. V. chasse1

II. -

Subst. masc. "Chaleur" : Le Dieu qui regne sen finir Et fait froit et chault venir Vous doint joye, senter et honneur, Pilate, qui estes vaillant seigneur, Et aussy saulgart et begnie Toute vostre belle compaignie ! (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 123).
 

I. -

Adj. "Chaud" : S'il estoit plus dur que nul fer, Si sara il se feu d'enfer Est chaut ou non. (Mir. ev. arced., c.1341, 140). Sa, prevost, en enfer le chaut Vous porterons. (Mir. prev., 1352, 247).

-

Au fig. "Ardent (à qqc.)" : A mal faire est boullant et chault, Mais de bien faire ne tient compte. (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 4).

II. -

Empl. adv.

A. -

[Détermine un adj.] Tout chaut : Vezci le sanc Dont encore est taint et soullié, Dont encore est tout chaut moullié. (Mir. emp. Julien, 1351, 211).

B. -

Loc. verb.

-

Avoir chaud : Nonpourquant s'ay je soyf et chault (Mir. prev., 1352, 234). J'ay trop grant chaut, ne scé pour quoy (Mir. parr., 1356, 18).

-

Ne faire à qqn ni chaud ni froid/ne faire à qqn ni froid ni chaud : Sire, de vous ay eu maint Tel parler, dont petit me chaut : Il ne me font ne froit ne chaut (Mir. nonne, 1345, 320). Mais, quoy qu'a eulx fusse coruz, Ne me firent ne chaut ne froit. (Mir. Clov., c.1381, 268).

III. -

Empl. subst. "Chaleur" : Par saint Mor, il m'est plus du chaut Qui cy me fait mourir de soif. (Mir. abbeesse, 1340, 84).

-

P. métaph. : Ceulx ci deffent et garde Marie la vierge et leur fait umbrage par le chaut du jour, c'est a dire en attrempant en eulx l'assault de tribulacion. (Mir. st Ign., 1366, 74).
 

A. -

Adj. "Propre à la qualité première de chaleur" : ...les enffans dessoubz VII ans pevent encore plus a paine jeusner, et de tous ceulx ycy, especialment ceulx qui sont de chaude complexion (soient vieux consistens ou enffans). (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 56).

B. -

Subst. masc. "Qualité chaude" : Le chaut nuist a ceulx qui en usent souvent, car il engendre effeminacion de chars (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 82).
 

I. -

Subst. masc. "Chaleur"

A. -

[À propos de la température de l'air] : Amour d'argent commendera a ung marchant laissier sa femme et ses enfans, et aler par mer, par terre, par chaut, par froit, par tous perilz de larrons et de mort : il y obeira (GERS., Concept., 1401, 411). Et les choses qui là seroient, Vivre ne durer n'y pourroient Pour la force de trop grant chault, Qui les brusleroit sans défault, Et de l'autre part, pour froidure, Riens ne vivroit, selon Nature. (LA HAYE, P. peste, 1426, 6).

B. -

"Une des quatre qualités fondamentales" : [Le ciel] Gouverne nature célestre, Et meut les choses qu'el fait naistre, Et ministre quant à ce faire Toute qualité nécessaire, Comme clarté venant de hault, Moisteur, sécheur, froidure et chault, Car par nature est impossible Qu'aucune chose soit visible, Sans clarté, splendeur ou lumière. (LA HAYE, P. peste, 1426, 4).

C. -

[À propos de la complexion d'un corps] : ...ilz [les corps célestes] inclinent et disposent les corps des creatures à plusieurs passions, les ungs à chault ou à froit, à estre ligiers ou pesans, melencoliques ou joyeulx, sains ou malades (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 5 r°).

II. -

Adj.

A. -

[De la température plus ou moins élevée d'un corps ou d'un élément] "Chaud"

1.

[De la température de l'air] : Et prens le temps icy pour l'air, Car il péut cler apparoir ; Selon raison, nature et droit, Le temps n'est pas ne chault ne froit. (LA HAYE, P. peste, 1426, 52). Et qui vouldra lors composer Quelque saulse, doit apposer Quant il la fait et appareille Grant foison d'aisil ou d'oseille, En temps chault espécialment, Et y mettre courtoisement De la prédicte espicerie (LA HAYE, P. peste, 1426, 91).

2.

[De la température de l'eau] : Que moult peut nuire et néant vault En ce temps user de baing chault, Si non en deux cas par exprez Qui sont tantost nommez aprez ; Car le baign chault, je vous asseure, Lasche le corps de sa nature, Et le rend plus foible et passible (LA HAYE, P. peste, 1426, 86). Aussi qui a réplétion Et veult faire purgation D'umeurs grosses et desplaisans, Espesses, crues et pesans, Se peut baignier en eaue chaude (LA HAYE, P. peste, 1426, 86).

3.

[De la température d'un corps chauffé] : ...pour prouver son dit, porta ung fer chault à tout la main nue, disant qu'il n'estoit que ung seul Dieu tout puissant, par laquelle chose ledit roy Allart et toute sa famille se convertit à Dieu et à sa loy et foy. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 109 r°).

B. -

Au fig. [Des manifestations qui dénotent une certaine violence]

1.

[Avec une valeur intensive] "Grave, cruel" : Aucuns dient qu'il prenostica sur la persecucion des chrestiens, faicte soubz l'empereur Aurelien, qui dura environ dix ans, laquelle fut si fervente et si chaulde que en quarante jours furent occis pour le nom de Dieu XXm personnes et grant nombre de eglises et livres brullez. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 84 r°). Predist aussi que dedans Paris y auroit de chaudes execions celui an, ce qui advint, car ceulx de Paris tuerent les Anglois que le roy de Navarre avoit mis dedans, tuerent aussi le prevost des marchans et Philipe Giffart le dernier jour de juillet (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 141 v°).

2.

MÉD. "Qui provoque de la fièvre" : Cestui parla haultement des petites conjunctions et, entre autres choses, dist que touteffois que Mars et le Soleil ce joingnoient en signe de feu que l'an devoit estre rampli de maladies chauldes et seches (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 79 r°).

C. -

[P. réf. à une des quatre qualités fondamentales d'orig. céleste]

1.

[De la complexion d'un être hum., de son tempérament] : Le sanguin de sa complexion est simple, ioyeux modere, doulx et amiable et liberal, et si est chault et moite, de corps bien dispose, bien couloure, et est la meilleur complexion car le sang est humeur conuenable a nature (CIB., p.1451, 218).

-

Chaude volonté. "Appétit sexuel" : Et si dient aucuns que quant la femelle [perdrix] a chaude volenté elle conchoit du vent seulement qui la fiert de devers le masle (Best. hérald. H.E., c.1435-1450, 484).

Rem. Cf. Brunetto Latini, Tresor, éd. P. Chabaille, 1863, 218 ; syntagme ainsi défini par P. A. Messelaar, Le Vocab. des idées dans le "Tresor" de Brunet Latin, 1963, 324 (cf. Éd., 484, note).

2.

[D'un aliment] "Qui réchauffe le corps" : Le second remede est fuyr usage de vins fors et de chaudez viandez. (GERS., Annonc., a.1400, 237). Aussi doivent les saulses estre Composées, selon le Maistre, Des devant nommées espices Et d'autres à cela propices, Comme gingembre, garingaut, Et cloux de girofle, un fruit chault (LA HAYE, P. peste, 1426, 91).

3.

[Des signes du zodiaque ou des planètes] "Qui est de la nature du feu" : Que Jupiter avecques Mars, Par leurs désordonnez regars Et mesmement quant ilz sont joins En aucun des signes ou poins Du Zodiaque et par droiture, Soit de chaulde et moiste nature, Fait avenir et apparoir Grant pestillence et mal en l'air (LA HAYE, P. peste, 1426, 27). C'est assavoir comme en la triplicité des signes de feu c'est à dire quant signes sont qui sont de la nature du feu, chaulx et secz, faisant le discours par toutes leurs faces, desquelles sont XXXVI, monstra par une experience que en la seconde face du signe de Aries montoit en la VIIIe spere la semblance d'une femme vestue de rouge (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 13 r°).
 

A. -

"Qui a une température élevée" : Es chauldieres du loudier Tantallus Et es fours chaulx des infernaulx palus (LA VIGNE, S.M., 1496, 478).

B. -

"Vif" : SAINCT MARTIN. (...) Qu'esse qu'a ceulx cy tu demande ? Tu es ung bien petit trop chault. JUGE. Paix la, paix ! (LA VIGNE, S.M., 1496, 526).

-

La bailler chaude. "Faire payer" : Mais je la luy bailleray chaulde Se je ne faulx a mon emprise. (LA VIGNE, S.M., 1496, 288).
 

"Chaleur" : ...a chault et froidure (LA VIGNE, S.M., 1496, 327).

-

[Après un verbe]

.

Il fait chaud. "La température est élevée" : Face chault, froit, pluye ou grant vent (LA VIGNE, V.N., p.1495, 315).

.

Ne faire ni froid ni chaud. V. froid
 

"Dont la température est élevée"

-

Au fig. "Échauffé" : Messire Enguerrant, estant chault, non sentant le meschief qu'il avoit, cuida haussier sa haiche, mais il ne peust. (LA SALE, J.S., 1456, 127).
 

"Chaleur" : ...et quant les boeufz sentirent la flambe derriere et le grant chault, ilz se getterent parmi la battaille de Almicar (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 52).
 

I. -

Adj.

A. -

"Chaud" : Onques n'avoient eü fain, N'esté couchié sus pou d'estrain, Qu'onques n'avoient mal geü, Ne point de vin trop chaut beü (MACH., D. Lyon, 1342, 203).

-

[En parlant de vêtements] "Qui tient chaud"

.

Estre chaut à : Ne sont pas chier si vestement, Bien se vuet tenir nettement, Mais de cointise ne li chaut, Puis qu'il sont à li bon et chaut. (MACH., P. Alex., p.1369, 32).

-

Loc. verb. Plourer à chaudes larmes : Mors est li bons roys, c'est damages. Plourez, honneurs et vasselages, Plourez enfans, plourez pucelles, Plourez dames et damoiselles, Plourez aussi toutes gens d'armes, Plourez sa mort à chaudes larmes. (MACH., P. Alex., p.1369, 273).

-

Loc. prov. Et le fer chaut, on doit le batre : Si ne dois pas ci tant muser Que tu la doies refuser ; Qu'on dit : "Qui ne fait, quant il puet, Il ne fait mie, quant il vuet ; Et le fer chaut, on le doit batre." (MACH., R. Fort., c.1341, 75).

B. -

Au fig. [Domaine sexuel ; ici le suj. désigne une femme] Estre chaude : Sanson li fors qui tant par ot vertu, Qui par raison deust bien femme assouir, Ne fu il pas par Dalila tondu Qui tant fut chaude qu'il l'en covint fouir. (MACH., App., 1377, 644).

II. -

Adv.

-

Loc. verb.

.

Avoir chaut : ...cuer d'amant qui aimme fort Or a joie, or a desconfort, Or rit, or pleure, or chante, or plaint, Or se delite en son complaint, Or tramble, or tressue, or a chaut, Or a froit, et puis ne li chaut D'assaut qu'Amours li puisse faire (MACH., R. Fort., c.1341, 32). ...j'ay chaut et froit si ensamble Que tout a un cop sue et tramble... (MACH., R. Fort., c.1341, 114).

.

Empl. impers. Faire chaut : ...plaise vous savoir que je sui en assez bon point et pense que je chevaucheroie bien se il faisoit un pau plus chaut. (MACH., Voir, 1364, 128). Et si estoient moult foulez Dou chaut, et pesamment armez, Car chaut faisoit à desmesure Dessus la roche haute et dure (MACH., P. Alex., p.1369, 165).

.

Faire grant chaut : ...Dont on dit que ja ne fera Trop grant chaut, puis qu'il ventera (MACH., D. Lyon, 1342, 195).

.

Au fig. Faire bon et chaut : La trouveras qui te dira Mon nom, et ja n'en mentira, Et pour qui j'ay fait ce traitié Que j'ay mis en rime et traitié. Va y, qu'il y fait bon et chaut, Et s'aler n'i vues, ne m'en chaut. (MACH., C. ami, 1357, 141).

.

Ne faire ne froit ne chaut : Parlent assez, il ne m'en chaut : Ce ne me fait ne froit ne chaut (MACH., Compl., 1340-1377, 269). Mais toutes ces maleürtés, Ces(t) pestilences, ces durtés Ne font a moi ne froit ne chaut, Car par ma foi il ne m'en chaut (MACH., Voir, 1364, 488).

III. -

Subst. masc.

A. -

"Chaleur" : Mais li feus qui tout art et robe N'empira le corps ne la robe Des Juïs qui furent emmi L'ardant feu et de Dieu ami, Nes un seul cheveu de leur teste, Eins demenoient joie et feste Sans sentir le chaut ni l'odour Dou feu ne de sa grant ardour. (MACH., C. ami, 1357, 22). Mais je m'en reving a l'ostel Pour le chaut qui ja la rousee Abatoit qui estoit levee. (MACH., Voir, 1364, 132). ...il n'avoit pas grant quantité De gent qui fussent bien haitiez ; Einsois estoient mal traitiez, Lassé, foulé et travillié, Mal peü et mal abillié, Pour le chaut et pour la bataille. (MACH., P. Alex., p.1369, 95).

B. -

[Empl. avec froit] "Chaud" : Tant a erré par ses journées, Par froit, par chaut et par jalées, Qu'à Vienne vint sus la Denoe, à X. journées de Cracoe. (MACH., P. Alex., p.1369, 43).

-

[Dans un cont. métaph.] : Bien croy que le grant desir Que tu as de revenir A fait bersaut De ton cuer et qu'il l'assaut Par grant aïr, Et qu'il trait pour li honnir, Dont il tressaut, Garros de froit et de chaut Par souvenir. (MACH., Lays, 1377, 360).
 

A. -

Sens propre. "De température élevée" : ...il jettent celle plate piere ou feu et destemprent un petit de leur farine de iaue. Et qant leur piere est escaufee, il jettent de celle clere paste sus celle caude piere et en font un petit tourtiel a maniere de une oublie de begine, et le menguent pour conforter lor estomach. (FROISS., Chron. D., p.1400, 127).

B. -

Sens fig. "Ardent, passionné, intense" : [En parlant d'une pers. ou d'une action] En ce temps que ces gerres estoient si caudes et si fortes et que li sieges se tenoit devant Tournai, estoient troi chevalier alemant en garnison en ou chastiel de Bouçain (FROISS., Chron. D., p.1400, 429). Li connestables de France, qui savoit d'armes quanques on en pooit sçavoir et qui sentoit les Englès cauls et boulans et aventureux, ordonna une fois toutes ses batailles sus le sablon. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 83). "Com plus voient grant effusion de sanch, soit des leurs ou de leurs ennemis, tant sont il plus chaut et plus arresté de combatre." (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 162). [(47 754)]
 

A. -

"Qui donne de la chaleur"

-

Chaude maladie. "Maladie qui donne de la fièvre" : Vostre femme est fort aggravée de chaulde maladie et en dangier de mort (C.N.N., c.1456-1467, 135).

B. -

Au fig.

-

"Qui s'emporte facilement" : ...tantost il monta sur son chevalet, car il avoit la teste chaude et fumeuse, et n'estoit point bien content quand on faisoit aultre chose que a point (C.N.N., c.1456-1467, 56).

-

Chaud sur potage/sur le potage. "En proie à l'ardeur sexuelle" : ...ung joyeux compte d'un homme maryé, de qui la femme estoit tant luxurieuse et chaulde sur potage et tant publicque... (C.N.N., c.1456-1467, 518).
 

I. -

Adj.

A. -

"Qui a une température élevée"

-

P. méton. Foire chaude. "Foire qui se tient en été" : De lui, en deniers paiez à plusieurs marchans drapiers et peletiers pour drap et pennes pris d'eulx pour madame la duchesse de Bourgoingne ou cours de ceste presente foire chaude de Chalon trois mil 23 frans ung sol 8 deniers tournois (Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 1419, 257).

B. -

Au fig.

1.

[D'une pers., d'un attribut ou d'un sentiment de la pers.] "Impatient, vif, ardent" : Lequel suppliant qui, comme dit est, estoit lors jeune, chault et bouillant, et cuidant bien faire en obeissant aus diz cappitaines et gens de guerre, se habilla et fut arbalestier et ala, avec les dictes gens de guerre de la dicte place de Marueil, Saint Hermine et autres, à l'encontre des diz Bretons (Doc. Poitou G., t.8, 1446, 264). Et illec s'entreprindrent de paroles l'un contre l'autre, telement que ledit suppliant, qui est jeune et chault, tira une dague qu'il avoit et en frappa du plat d'icelle ledit Dorbe par le visaige. (Doc. Poitou G., t.8, 1446, 346).

-

De chaude cole/de chaud sang. "Dans un mouvement de colère, vivement" : ...neantmoins il se doubte que par aucuns nos officiers ou autres il ne soit molestez ou empeschiez, ores ou [au] temps avenir, pour occasion du fait perpetré de chaude cole en la personne de frere Jehan Gauteron, moine de l'abbaye de Saint Michiel en l'Air (Doc. Poitou G., t.4, 1373, 323). Et tantost ledit suppliant hastivement et de chaude cole eust bouté ledit Wadier, dont il chey à terre. (Ch. VI, D., t.1, 1382, 23). Et lors icellui Gilet, meu de chaut sang et par temptacion de l'ennemi, sacha un baselaire ou cousteaulx que il avoit, et en donna ou dit Chauvet un cop sur la teste (Doc. Poitou G., t.7, 1404, 51). Requerant humblement que ce que dit est considere et que le dit fait est avenu par cas de meschief et de chaudecole (Berger Fr. K.-G., 1410, 170). ...et adonc ledit suppliant courut sus audit grant Jehan Beauvoir atout son espée nue, ledit Picart avecques luy, et ilec de chault sang et chaulde colle, tout atainé des coups que ledit Beauvoir luy avoit donnez, en cuidant frapper ledit grant Jehan, frappa ledit Pierre Beauvoir (Doc. Poitou G., t.10, 1460, 258).

2.

[D'une action]

a)

"Rapide"

-

DR. Chaude chasse/suite. "Poursuite d'un coupable saisi en flagrant délit" : ...s'il avient que aucun de leurs bourgois ou bourgoises soit prins en quelque lieu ou juridiction que ce soit en nostre royaume, nous voulons qu'il leur soit renvoyé, chargié de son fait, toute foiz qu'il leur requerront, pour en avoir la cognoissance et jugement et leur seigneur la correccion, punicion et execution, si comme dessus est dit, s'il n'estoit pris pour le cas dessus diz, ou aucun d'iceulx, ou en present meffait ou en chaude chace (Hist. dr. munic. E., t.2, 1347, 101). Si aucun qui ait justice ou qui par non de justice suye aucun malfaicteur de chaude suyte, et il le suyve et le prenne en autre justice, il le doit amener à la justice d'icelluy lieu (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.2, 1437, 484).

b)

"Vif"

-

Chaude meslee. "Querelle vive" : ...ou conflit et ou cas de chaude meslée, un de ceulx qui dedans les dites maisons estoient, appellé Galois, fust blecié et navré (Doc. Poitou G., t.2, 1346, 334).

II. -

Subst.

A. -

Subst. masc. "Haute température, chaleur" : ...pour XIIII cannes de toille, baillé à Bernard, pour faire de grosses chemises pour garder du chault pour Jacotin et les autres ouvriers qui besoingnent à faire la pynace de monseigneur (Comptes roi René A., t.1, 1479, 237).

B. -

Subst. fém. "Excitation, colère"

-

À/en la chaude. "En plein excitation, sur le moment même, immédiatement" : Ouquel debat en la repulcion, resistence ou defense que faisoient et firent les dessusnommez, ou autrement en la chaude d'icelui descord, ot par les dessusnommez ou aucuns d'eulx pluseurs hommes feruz de leurs bastons (Chancell. Henri VI, L., t.2, 1432, 200). Et lors ledit suppliant trouva ung baston de boys assez large, duquel à la chaulde il frappa ledit Dardes sur le coul (Doc. Poitou G., t.10, 1456, 7). ...et de fait lui estant encores esmeu et en la chaulde, print une javeline bien hastivement et se mist à chemin pour aler querir et prendre ladicte jument (Doc. Poitou G., t.10, 1458, 90).
 

Loc. verb. Il fait chaud. "La température est élevée" : Cedit jour, sont commencées les chaleurs de ceste année, ou IJ ou IIJ jours par avant, devant lesquelx de ceste année n'avoit fait chaut, maiz continue froit par vens et pluies (BAYE, I, 1400-1410, 93).

-

Faire ni froid ni chaud à qqn. "Être indifférent à qqn, ne pas le concerner" : ...et se à contribuer faloit, ce deveroit estre par ceulx des païz auxquelx aydent ou nuysent lesdiz chasteaulx, non pas à eulx, à qui ne font ne froit ne chaut (BAYE, II, 1411-1417, 12).
 

A. -

[D'une chose concr.] : Qui lors veist Sarrasins saillir es fossés, et portent pics, houyaux, eschielles, piez de chievre. Mais ceulx de dessuz leur gettent pierres de fais, grans bans traversains, pieux aguisiez, huille chaude, plonc fondu, pocons plains de chaux vive, tonneaux plains d'estouppes engressiez et ensouffrees, tous ardans ; et, malgré leur dens, leur font guerpir place et remonter d'autre part (ARRAS, c.1392-1393, 110).

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Prov. Entretant comme le fer est chaud, on le doit battre : Chascun tint a grant vaillance ce que Anthoine et son frere avoient fait au roy. Et lors appella le roy d'Ausaiz les barons du pays a conseil et leur dist : Beaulx seigneurs, entretant comme le fer est chault, on le doit batre. Combien que j'aye esté malveullans de vous et de vostre damoiselle, si est ainsi advenu, car certainement je vouldroye son prouffit et son honnour et le vostre. (ARRAS, c.1392-1393, 169).

B. -

[D'une chose abstr.] "Virulent, vif"

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Estre de chaude cole. "Avoir un caractère impétueux" : ...vostre pere ot nom Hervy de Leon, lyquelz fu en sa jeunesse moult de chaude colle. Et sachiez que il ne doubtoit ne cremoit chose que nulz homs esprins et plain de feu de jeunesse et de hardement deust doubter ne cremir en regardant honneur. (ARRAS, c.1392-1393, 48).

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En chaude cole. V. cole