-

Branche issue et nourrie de bonne racine doit être bonne : La parolle cy dessus proposée se puet entendre à notre propos que c'est chose convenable que branche yssue et nourrie de bonne racine doye estre bonne. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 158).

-

Qui doute le bois pour les branches, doit prendre son chemin autre part : L'HOMME MONDAIN. Qui doubte le bois pour les branches, Il doit chemin prendre autre part. Or, sur ma foy, quant les dimenches J'ay ung soubzris ou un regard Ou ung brain de romarin vart, Il me semble que je n'ay garde De fievre, de mort, ou de dart : Ung aimant n'est jamais malade. (ALECIS, Déb. omme mond. P.P., c.1500, 142).
 

I. -

"Rameau, branche" : Cil une branche d'olivier Rapporta (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 142).

II. -

[À propos d'une discipline] "Branche" : Or ay devisé, en partie, Com philosophie est partie En plusieurs branches et sciences (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 133).
 

"Branche (d'un arbre)" : Et Victruvius ou secont livre De Architectura recite comment en un bois espés, parce que le vent faisoit les branches freer une a l'autre, feu fu engendré et flamme : Arbores agitate inter se terentes ramos ignem excitaverunt et flammam. (ORESME, C.M., c.1377, 436).
 

"Branche" : ...ce fu bien li buisson figurans Que Moyses vit ardoir et esprendre Sanz verdeur perdre en branche ou feuille tendre (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 246).

-

P. métaph. [Désigne la Vierge] : Dame plaisant (...) Pour le saint fruit qui prist en vous sejour Vous doit on bien nommer branche fleurie (Mir. femme, 1368, 233). Princes, servons Amour en loyauté, Et s'aourons la glorieuse branche, Et nous serons en gloire coronné (Mir. femme, 1368, 233).
 

I. -

"Branche"

A. -

Au propre. "Ramification de l'arbre" : Et mettre entour l'ostel, par ligne, Belles branches de sausdre et vigne. (LA HAYE, P. peste, 1426, 82). En Dieu n'est aucune composition parciale aiant diverses parties comme ung corps de divers membres ou ung arbre de diverses branches ou comme en une maison parties entieres (Somme abr., c.1477-1481, 147). Entre aucunes choses, escripvit la nature du figuier de Egipte, les branches ou bois duquel, gectées ès l'eaue, prennent le fons et ne nagent point sur l'eaue, comme autre bois (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 24 r°).

-

Branche volage/branche volée. "Branche abattue par le vent" : Les religieux, abbé et couvent de Saint Wandrille, à cause de leur hostel de Saint Estienne, ont en la forest de Rouveroy usage à congniez, la branche volage, arbre froissié dessus terre, sans amende, hors deffens. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 55). Item, pour les branches volées de tout arbre versé sans habiter au gros de l'arbre, hors deffens (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 57). Item, ilz ont en ladicte forest les briseures et les branches vollées par vent en toute ladicte forest, depuis le pié jusques à XVII piéz en hault, pourveu que ce soit sans deshounourer l'arbre et hors deffens. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 122).

Rem. Branche volée à ajouter à FEW XIV, 603a : volare où l'on trouve seulement : «Afr. volaiz "abattu par le vent (d'une branche)" (1320)» ; branche volage dans ce même sens absent de FEW XIV, 609a : volaticus.

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Branche verte et sèche. "Menu bois vert ou sec sur pied" : ...à la verte [saison ?] branche verte et sesche par un abateur et un allaigneur, tant seullement ou l'un d'eux, lesquieulx abateur ou alaigneur sont présents une foiz au verdier en ses ples pour estre jurés. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 242).

-

P. méton. "Morceau (?)" : Aucuns dient qu'il eut une branche de la perre des philosophes. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 115 v°).

B. -

Au fig. De branche en branche. "Petit à petit, progressivement" : ...et feray expresse mencion des livres qu'ilz en ont composez, descendant de branche en branche jusques à present, et puis après monstreray ou second volume que c'est de celle noble science de astrologie (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 10 r°). ...la science multiplia en diverses parties et descendit de branche en branche de la terre de Caldée et de Syrye aux autres regions, en petite espasse de temps. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 16 v°).

-

Loc. Voler bas pour les branches. "Savoir éviter les écueils, louvoyer" : ...c'est celle [Male Volonté] qui sembloit moult tost trouver aucun expedient, et qui scet bien nagier entre deux eaues, et voler bas pour les branches. (GERS., Noël, p.1404, 305).

Rem. Pour la loc., cf. aussi DI STEF., 908a, s.v. voler : «indique la prudence, la peur d'être pendu» ; FEW I, 496a : branca.

II. -

"Patte"

-

[Plante] Branche ursine. "Acanthe sans épines, dont la feuille présente une forme rappelant celle de la patte d'ours (Acanthus mollis)" : ...il sont quatre medecines remollitives, c'est assavoir maulve, bismaulve, la marcure ou vinette, et brache [sic] ursine, desquelles communement sont faites cristeres remollitives pour lachier les feces endurcies (Rég. santé corps C., 1480, 110).

Rem. Cf. aussi FEW XIV, 66a : ursus : «mfr. brance ursine (hap. 15. jh.), mfr. nfr. branque ursine (ca. 1486 - Trév 1771), branche ursine (seit Est 1538)».
 

A. -

"Branche d'arbre" : En s'endormant joyeusement aux champs Des doulx oyseaulx sur branche seiche ou verte. (LA VIGNE, S.M., 1496, 331).

B. -

"Race illustre" ; d'où "valeur" : Parmy posees bagues de haultes branches Pour faire avoir les fievres jacquelines (LA VIGNE, V.N., p.1495, 167).
 

"Ramification de la tige ligneuse d'un arbre" : Alors vindrent tous les galans de Romme, qui lui baillerent en sa main une branche de lorier en signe de sa victoire sur celle qui avoit desconfit vint deux maris (LA SALE, J.S., 1456, 5).
 

"Branche" : ...le gresil est seur la branche, Pour la froidure de l'iver (MACH., P. Alex., p.1369, 247).

-

De branche en branche : ...elle saute de branche en branche, Abatant la douce rousée (MACH., D. Aler., a.1349, 262).
 

Sens généalogique : "Et sachiés que nous devons mieux amer les branques et les membres qui viennent de si vaillant homme qui fu que de nul autre." (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 85).
 

A. -

"Ramification du tronc d'un arbre" : ...ung petit enfant (...) au pié d'un autre gros chesne, en une fourcigne dudit chesne, qui par cas de fortune fut frappé au droit de la temple du costé senestre d'une branche dudit chesne (Doc. Poitou G., t.10, 1459, 171).

B. -

P. anal.

1.

"Subdivision d'un péage" : Droit de la chastellenie est fondé d'avoir chastel ou merc de chastel, chemin péaigeau, la congnoissance des délitz faiz en iceulx péages, acquictz, branches, travers, prévosté, foires, marchez, seaulx et contralz mesures à blé et à vin, et se patronne à luy mesmes. (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.1, 1411, 391). Si aucun marchant forain trespasse par les brancheres d'aucune coustumerie, et il apparance ancienne de chastel, branche et passaige d'aucun conte, baron ou de seigneur chastellain, sans acquicter sa denrée, s'il ignore l'acquict pour ce que autreffoiz il n'y ait passé, il est receu de le jurer par serment et en fait lay d'amende (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.2, 1437, 260).

2.

"Lignée issue d'une même famille" : Ce se entant par branches (es successions de droite ligne, comme de pere et de mere, et non mie collateral, comme de l'oncle ou de la tante, car l'en partiroit par chief, comme raison veult) et non pas par teste, car autant emporteront les enfans de l'une des femmes comme de l'autre. (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 264).
 

A. -

"Branche" : Lors descendy du cheval, pour ce que il ne feist trop grans escroiz, et l'attacha a une branche, et s'en va petit a petit vers la fontaine le plus couvert des raims et des arbrissiaux qu'il pot. (ARRAS, c.1392-1393, 6).

B. -

Au fig.

1.

[À propos d'un récit que l'on fait] Recorder qqc. de branche à autre. "La raconter dans toutes ses parties successives, la raconter successivement" : Mais or me dictes comment vous avez fait depuis que vous departistes de nous. Et le maistre lui recorde toutes les adventures, de branche a autre, qui leur estoient avenues, et la derreniere du navire au gallaffre qu'ilz avoient desconfite au cap Saint Andrieu, et comment ilz l'avoient arse. (ARRAS, c.1392-1393, 133).

2.

[À propos d'une science, de qqc. qui forme un tout] "Partie, quelques notions" : Vrays Dieux, comment sont les merveilles que tu as laissiees ca jus en la vertu de ta chamberiere nature, merveilleuses et diverses en leur expedicion, se tu n'y espandoies ta grace divine, et especialment de ceste merveilleuse aventure que je voy ou cours des estoilles que tu as lassus assises dès le commencement du ciel, par haulte science d'astronomie dont tu m'as presté une des branches, de quoy je te doy louer de cuer parfait, et ta Haulte Majesté, ou nulle ne se puet comparer. (ARRAS, c.1392-1393, 19).

3.

[Succession dans la généalogie] De branche en branche. "De génération en génération" : Lors orent conseil qu'ils envoieroient devers Gieffroy et lui offreroient, s'il les vouloit delivrer de ce crueulx monstre, qu'ilz lui donrroient, tous les ans qu'il vivroit, Xm. besans d'or ; et, s'il avoit hoir masle de son corps, qu'il en possesseroit de branche en branche, tant que il vendroit en ligne de fille, mais lors en vouloient ilz estre quictes. (ARRAS, c.1392-1393, 249).