C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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 Article 1/17 
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FEW I bajulare
BAILLER, verbe
 

Empl. trans. "Donner" : Belle gent et belle maisgnee Me bailla bonne et enseignee (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 40).
 

Pizan Joël Blanchard / Michel Quereuil

 Article 2/17 
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FEW I bajulare
BAILLER, verbe
 

"Donner" : Tantost luy balharey son brevage. (Pass. Auv., 1477, 222).
 

Passion d'Auvergne Jean-Loup Ringenbach

 Article 3/17 
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FEW I bajulare
BAILLER, verbe trans. et pronom.
 

I. -

Empl. trans.

A. -

[Le compl. d'obj. désigne une chose concr.] "Donner qqc. à qqn" : ...tout aussi comme le bon gouverneur d'un ost use de sa gent de tant et de telz comme il sont au miex que il appartient selon fait d'armes, et aussi comme le tailleur de cuir fait du cuir que il a ou que l'en li baille tres bon chaucement selon la matiere. (ORESME, E.A., c.1370, 135).

B. -

[Le compl. d'obj. désigne une chose abstr.]

 

1.

"Attribuer qqc. à qqn" : Et pour ce l'en baille et actribue les honeurs a celui qui donne et expose de ses pecunes pour la communité. (ORESME, E.A., c.1370, 450).

 

2.

"Appliquer à qqc." : Ce fu un theologien des poiens qui bailla sa science en poëtrie et mettoit que toutes choses furent faites d'une matiere confuse appellee chaos, et de ce fait mencion Ovide ou commencement de son grant livre. (ORESME, C.M., c.1377, 588).

 

3.

"Transmettre qqc."

 

-

Au passif : D'autre partie, une science qui est forte quant est de soy ne puet pas estre bailliee en termes legiers a entendre. (ORESME, E.A., c.1370, 100).

 

4.

"Imposer qqc." : Et n'est pas legiere chose de baillier regles ou determiner quelles choses ou operacions sont a eslire pour les autres laissier. (ORESME, E.A., c.1370, 178).

II. -

Empl. pronom. Soi bailler qqc. "S'arroger qqc." : Il semble que celui qui met sa cure a faire choses vertueuses est plus a dire phylautos, c'est a savoir soy amant, que ne sont les autres. Premierement, car il se baille ou prent pour soy tresgrans biens et choses qui sont mesmement ou tresgrandement bones. (ORESME, E.A., c.1370, 478).
 

Oresme Charles Brucker

 Article 4/17 
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FEW I bajulare
BAILLER, verbe
[T-L : baillier ; GD : baillier ; GDC : baillier ; FEW I, 206a : bajulare]

"Donner"

 

-

La bailler belle à qqn. "Se jouer de qqn, se moquer de qqn" : Ouÿ, il la nous baulront belle : Nous en serons tres bien reffaiz. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 889).
 

Mystères Jean-Loup Ringenbach

 Article 5/17 
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FEW I bajulare
BAILLER, verbe
 

"Donner"

A. -

[L'obj. désigne une chose matérielle] : Demande li cui il bailla La clef que sa femme et s'amie Li bailla (Mir. femme roy Port., c.1342, 196).

B. -

[L'obj. est un subst. abstr.] Bailler sa foi (à qqn). "S'engager à l'égard de qqn" : LE ROY. (...) Des barons touz de ce pais Sui d'espouser vous envays ; Si sera fait. LA FILLE. Pére, ja, se Dieu plaist, tel fait N'avenra qu'en baillons noz foiz. (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 13).

C. -

[L'obj. désigne une pers.] "Livrer" : ...avez confessé Vostre Crist de femme estre né, Tempté, lié et despoillié, Baillé et puis crucifié (Mir. st Sev., 1362, 228).

 

-

Inf. subst. : Après veult David tesmoingnier Le baillier et le despoillier (...) Du bailler dit premiérement (Mir. st Sev., 1362, 229).
 

Miracles Pierre Kunstmann

 Article 6/17 
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FEW I bajulare
BAILLER, verbe
[FEW I, 206a : bajulare]

GÉOM. "Donner, représenter" : Commant aulcunes racines tierces, ou cubiques, se pevent representer et bailler par lignes. (NIC. CHUQUET, Géométrie H., 1484, 290).
 

Lexique de la langue scientifique Danièle Jacquart / Claude Thomasset

 Article 7/17 
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FEW I bajulare
BAILLER, verbe
[T-L : baillier ; FEW I, 206a : bajulare]

Empl. trans.

A. -

"Donner"

 

1.

[Le compl. désigne une pers.] Qqn baille qqn (en vue d'un acte juridique par lequel un lien légal, p. ex. adoption, mariage, est créé entre deux pers.) : Erreur, c'est quant ung homme par parole de present ou de futur et advenir contrait avec une femme nommee Katherine de tel estat, de tel eage, et on lui en baille une autre. C'est erreur de personne bailler une personne pour l'aultre en mariage. Ou le mariage est fait par paroles de present d'une femme de laquelle il a congnoissance ce par oir dire, ou aultre fois il a veu, ou par renommee, et on lui en baille une aultre. (Sacr. mar., c.1477-1481, 48). Cellui est arroginé qui est de son droit et qui n'a pere ne mere, ou se il a pere, il est emansipé et baillié et passe en la puissance de l'arrogant. (Sacr. mar., c.1477-1481, 60).

 

-

Estre baillé. "Être désigné" : Strato Lampsacenus, souverain philozophe et astrologien, vint en fleur environ ce temps et pour sa grande experience fut baillié pour enseigner et instruire Ptholomée Philladelphe qui puis fut roy d'Egipte (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 58 r°).

 

2.

[Le compl. désigne une chose concr.] Qqn baille qqc. (à qqn) : Dit Jhesu Crist que ung pere ne bailleroit jamais a son enfant, qui demanderoit a mengier, ung serpent en lieu de pain : ce ne seroit pas misericorde. (GERS., Purif., 1396-1397, 59). Exemple de dix qui seroient en prison, chascun pour dix livres se on bailloit dix livres pour tous ensemble, n'y auroit celuy qui fust delivré, mais pour ung tout seul delivrer cest argent souffiroit. (GERS., Déf., 1400, 233). Déterminé aucunement Des causes et droit fondement, Dont cestui mal de pestillence Acquiert sa cause et sa naissance, Il fault déclarer et descrire, Pour le propoz affin conduire, Aucuns signes et argumens, Et baillier certains documens Par lesquelz un chascun savant Pourra sentir de paravant Les mortalitez à venir (LA HAYE, P. peste, 1426, 51). Ce veu, s'en rapporterent au dieu Appollo de Delphe, qui fist response qu'elle [une table d'or] fust baillée au plus sage d'eulx. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 39 v°).

 

-

"Donner, livrer (une ville)" : Predist aussi l'occision du duc de Bourgoigne à Montereau, qui fut cause que son filz bailla Paris aux Anglois (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 153 r°).

 

3.

[Le compl. désigne une chose abstr.] Qqn baille qqc. (à qqn)

 

a)

RELIG. [Le compl. désigne une récompense ou une punition] "Accorder qqc. ; infliger qqc." : Dy pourquoy Jhesu Crist ne baille plain pardon a tous, comme pape a sa creacion ? (GERS., Annonc., a.1400, 230). La Xe question : Se je fais me [l. ma] penitence qui me sera baillee en confession, en seray je quitte ? Response : Se elle est bien baillee et discretement, oy, et se elle est faicte en estat de grace (GERS., Déf., 1400, 237). Je demande a Justice, puisque elle veult les loys estre gardees, se nostre Dame sera point comprise en la generale loy et maudisson que bailla Dieu aux femmes pour le pechié de Eve, c'est que en tristesse enfenteront et en engoisses ? (GERS., Concept., 1401, 402). Pense quelle cure il [Dieu] a de toy, comme il te baille les remedes salutaires. (CIB., p.1451, 188). Le sacrement de foy qui est une fois baillié, n'est jamais perdu. (Sacr. mar., c.1477-1481, 66).

 

b)

[Le compl. désigne un savoir] "Enseigner, transmettre" : Pour tant disoit il [saint Paul] que il avoit esté comme la nourrice qui gouverne ses enfans en toute doulceur et humilité en baillant doctrine selon leur capacité. (GERS., P. Paul, a.1394, 507). Le premier enseignement est lequel bailla saint Louys, vostre predecesseur, a son ainsné filz : Monstrez vous tel que on vous ose dire verité, sans ce qu'il faille que on use de dissimulacion entour vous. (GERS., Noël, p.1404, 310). Ce néantmains lesdiz Seigneurs, Qui lors estoient des greigneurs, Nous baillèrent tele doctrine Qu'elle est assez certaine et digne Pour largement et bien cognoestre D'ont (sic) pestillences pevent naistre (LA HAYE, P. peste, 1426, 19). Ie pourraye dilater ceste matiere qui est moult plaisant a ceulx ou celles qui quierent les choses qui sont en hault (...) mais ce nest pas chose qui ne requist grant escripture, pour ce a present souffise auoir baillie la matiere de saincte meditacion sur soy mesmes (CIB., p.1451, 192). Il avoit mal estudiée la leçon que bailla Aristote à l'empereur Alexandre le Grant, son disciple, par laquelle il l'admonestoit de non riens faire, s'il lui estoit possible, sans le conseil de quelque homme expert en la science des estoilles (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 7 v°). Cestui fut le premier qui, selon les loix des estoilles, congneut estre neccessaire mectre loy en terre entre les hommes, et pour ce fut il premier qui bailla loy aux Grecs. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 19 v°). Pithagoras, homme moult renomé en son temps, lequel sceut de geometrie, de arismetique et de astrologie à souffisance, et fut le premier qui bailla aux Grecz les mesures et poix. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 43 r°).

 

c)

[Le compl. désigne un argument] "Donner, fournir" : Ung francoys doncques seroit plain d'ingratitude et trop mescongnoissant qui ne feroit especiale reverence et devocion a monseigneur saint Pol, puisqu'il bailla telle cause a nostre conversion. (GERS., P. Paul, a.1394, 499).

 

4.

[D'un phénomène céleste] "Donner, transmettre (des effets lumineux)" : Cam, fut moult intent à la speculacion des estoilles et, par aucun art, devant les simples gens faisoit apparoir que aucunes radiacions et sintilles des estoilles bailloient reverberacion à sa face, et, pour ceste merveille, lui fut, après sa mort, eslevé sepulcre merveilleux et lui donnerent ce nom Zoroastes (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 15 v°). [Adjousta Abraham que ès jugemens des eclipses] que l'on eust principallement regard au Soleil, si elles advenoient de jour, ou à la Lune, si elles se faisoient de nuit, selon ce que les figures escheoient noturnes et diurnes, ce qui est encores observé et en usaige et aussi surtout que l'on regarde quant aucun des luminaires baille sa disposicion à autre planette, qui n'est pas de sa nature. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 18 v°).

 

5.

[Le suj. et le compl. désignent des choses abstr.] "Donner, causer, provoquer" : ...plaisir mondain est a refuser, car cuer doloreux delivre de rigoreux jugement et baille joyeux sentement, et plaisir mondain la mort donne et oste consolacion bonne. (GERS., Déf., 1400, 241). ...cellui qui est maleficié de perpetuel malefice de fait espouse aucune femme, telz espousailles qui n'ont esté d'aucune valeur prestent, donnent et baillent empeschement a ceulz de la consanguinité (Sacr. mar., c.1477-1481, 72).

 

6.

Loc.

 

-

Bailler élection. V. élection

 

-

Bailler jour. V. jour

 

-

Bailler nom. V. nom

B. -

[D'une pers. ; le compl. désigne une chose concr.] "Donner, présenter" : Ung enfant meismement, qui refuit tant bature, ne feroit pas telle election, aincoys bailleroit il la verge, et prieroit que on le batist, que il ne receust la sentence de la mort, laquelle il escheveroit par ceste bature. (GERS., Déf., 1400, 242).

C. -

Empl. pronom. à sens passif.

 

1.

[D'une chose concr.] Qqc. se baille. "Qqc. est prêté" : Dit aussi que les livres judiciaulx de astrologie qui estoient gardés ou palais et qui ne se bailloient à lire à chascun estoient pour lors : le livre de Alexandre,... (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 79 v°).

 

2.

[D'une chose abstr.] "Qqc. est donné, est valable" : ...dit mon disciple Aristote es Politiques que les loys se baillent universelment, non pas que en cas particuliers il n'y puisse et doye avoir raisonnablement excepcion (GERS., Concept., 1401, 403).
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner

 Article 8/17 
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FEW I bajulare
BAILLER, verbe
 

I. -

Empl. trans. dir. "Donner, transmettre" : Doctrine fault que je vous baille Et de paix vous face present. (LA VIGNE, S.M., 1496, 570).

II. -

Empl. trans. indir. Bailler sur. "Donner de manière agressive un coup sur" : Et tel son bruyt au jour d'uy magnifeste A qui demain mort baille sur la joue. (LA VIGNE, S.M., 1496, 166).
 

La Vigne Annie Bertin

 Article 9/17 
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FEW I bajulare
BAILLER, verbe
 

Bailler qqc. à qqn. "Donner qqc. à qqn" : Adonc Saintré, comme josne et volenteis, met main a la bourse et lui bailla les VJ escus. (LA SALE, J.S., 1456, 52).
 

La Sale Pierre Demarolle

 Article 10/17 
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FEW I bajulare
BAILLIER, verbe
 

A. -

Baillier qqc. à qqn

 

1.

"Mettre qqc. en la possession de qqn" : Vien ça et la pomme me baille. (MACH., F. am., c.1361, 218). Quant fait ot sa relation, Au roy bailla l'instruction Et dist qu'il ne la perde point, Qu'encor porra venir à point. (MACH., P. Alex., p.1369, 129).

 

-

Baillier argent. "Donner de l'argent" : Et tous les jours on leur bailloit Argent, pour quanqu'il leur failloit. (MACH., P. Alex., p.1369, 193).

 

-

Baillier sa promesse. "Tenir sa promesse" : Venus li bailla sa promesse Que elle li avoit promise (MACH., C. ami, 1357, 94).

 

-

Baillier une response. "Faire, donner une réponse" : ...ceste response bailla, Dont li roys moult se mervilla (MACH., P. Alex., p.1369, 102).

 

-

Baillier victoire. "Accorder la victoire" : ...Mars qui est dieus de bataille Qui aus hardis victoire baille (MACH., F. am., c.1361, 202).

 

-

[Dans une tournure factitive] : Baillier li fist cent mille livres. (MACH., P. Alex., p.1369, 235).

 

-

Empl. abs. : Si que quant on devra mouvoir, Qu'il aient fait leur pourveance Pour aler y, ou de finance, Pour baillier à ceuls qui yront Et qui ceste ouevre asseviront. (MACH., P. Alex., p.1369, 40).

 

-

En partic.

 

.

"Faire connaître, exposer" : Guillaume, assez souffissanment, Selonc le vostre entendement, Avez vostre propos baillié ; Mais vous l'avez trop court taillié Pour avoir droit pour vous si tost (MACH., J. R. Nav., 1349, 208).

 

.

"Assener, porter (un coup)" : Il y avoit un sien cousin Que bien congnoissent Sarrasin Aus grans cops qu'il leur donne et baille De son espée qui bien taille, Moult leur fait peinnes et martyres, C'est de la Vote li drois sires. (MACH., P. Alex., p.1369, 144).

 

.

"Livrer (un assaut)" : Mais se ja Diex ne m'alige mes maus, Qu'en li servir onques jour de ma vie Je n'i pensay qu'onneur et courtoisie, Si m'en convient meinte peinne endurer Et recevoir les tres crueus assaus Qu'Amours me vuet baillier et delivrer, Pour ce qu'on dist que pas ne suis loiaus. (MACH., L. dames, 1377, 110).

 

.

"Être la cause de, susciter" : Là maint divers sonje songa ; Là mainte pensée diverse Li bailla fortune, qui verse Ceuls qu'elle a mis en haut degré (MACH., P. Alex., p.1369, 18).

 

-

Part. passé. "Donné" : Mais quant a souverainneté, Baillie par auctorité, Elle est de bonne amour taillie Et de droit a dame baillie (MACH., D. Aler., a.1349, 348).

 

2.

"Remettre qqc. à qqn" : Et ce dit jour li et vostre secretaire [me] dire nouvelles [de vous] et me baillierent un virelai tout noté, et me dirent que vous l'aviez fait (MACH., Voir, 1364, 96). La lettre prins et si la lui, Et voi la cy de mot a mot, Ainsi comme baillye la m'ot. (MACH., Voir, 1364, 138). Et les clefs des milleurs fortresses, Qui dou païs sont plus maistresses, Ont baillié au prince son frere, Par quoy la chose soit plus clere. (MACH., P. Alex., p.1369, 223).

 

-

"Mettre qqc. à la disposition de qqn" : Or vueil deviser la devise Comment li bons roys ordonna, Qui là moult de son or donna. Au prince bailla VJ. galées, Bien garnies, bien estofées. (MACH., P. Alex., p.1369, 138).

 

-

Baillier à qqn la garde de qqc. "Remettre qqc. à la garde de qqn" : A .III. suers cyroperiennes, Qu'elle [Pallas] tenoit pour toutes siennes, En Athenes bailla la garde [du coffre] (MACH., Voir, 1364, 694).

B. -

Baillier qqn

 

1.

Baillier qqn à. "Livrer qqn à" : Si l'ont baillié et presenté Au roy, contre sa volenté. (MACH., P. Alex., p.1369, 17).

 

2.

Baillier qqn à qqn pour + compl. de destination. "Donner qqn à qqn pour, accorder, instituer en qualité de" : Ces IJ., sus haute mer salée, Avoient la tierce galée. Ces IJ. au roy firent depry, Que monsigneur Jehan Monstry Leur baillast pour leur souverain. Mais li bons roys, par saint Verain, Dist qu'il leur voloit bien baillier, Pour leur galée avitailler, Et que là seroit leur compains Et non mie leur souverains. (MACH., P. Alex., p.1369, 139).
 

Guillaume de Machaut Noël Musso

 Article 11/17 
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     BAILLER1          BAILLER2     
FEW I bajulare
BAILLER, verbe
[AND : bailler ; DÉCT : baillier ]

"Donner, transmettre"

A1 humain baille A2 concr. à A3 humain. "Le transmet de la main à la main" : Le hyrault dessus nommé bailla au connestable le sauf conduit. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 103). [le comte de Hainaut, ayant pitié de Robert d'Artois exilé] ...li fist delivrer et baillier or et argent, pour paiier ses menus frés (FROISS., Chron. D., p.1400, 198). Quant li François furent venu jusques au pont, il se misent tout à piet, et baillièrent leurs chevaus à leurs varlès et pages et les fisent traire arrière (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 200).

A1 humain baille A2 concr./humain en garde/en charge/en fiance à A3 humain. "Il le lui confie pour qu'il en ait soin, parce qu'il a confiance en lui" : Ensi eut li contes de Montfort le chastiel de Brest, et le rafresci de nouvelles gens et de pourveances, et le bailla en garde et sus son honnour un gentil honme des siens, ouquel il avoit bonne fiance. (FROISS., Chron. D., p.1400, 472). [A la bataille de Crécy, Edouard III parle de son fils le Prince de Galles qui se trouve en difficulté] ...je leur mande que il laissent à l'enfant gaegnier ses esporons ; car je voel, se Diex l'a ordonné que la journée soit sienne, et que li honneur l'en demeure et à chiaus en qui carge je l'ai bailliet. (FROISS., Chron. L., III, c.1375-1400, 183). Dedens avoit .I. chevalier a chapitainne qui se nonmoit mesires Jourdains, assés vaillant honme, et ne volt pas rendre la ville de Biaumont legierement, pour tant que li contes estoit son cousin et li avoit bailliet en fiance. (FROISS., Chron. D., p.1400, 607). ...bien se comfioit li rois en li, qant il li bailloit en garde le jeuiel ou monde a ce jour que il amoit le mieuls : c'estoit la ville et le castiel de Calais. (FROISS., Chron. D., p.1400, 856).

A1 humain baille A2 humain à A3 humain. "Le leur livre, ou le met à leur service, ou à leur tête" : Il leur devoit baillier dou mains un chevalier qui les devoit conduire et mener tout leur chemin parmi Bretaigne et Normendie jusques à Chierebourcq. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 47). Si rappella li contes, pour estre plus fors contre ces Gantois, tous les banis de Flandres (...) et leur bailla deus gentils hommes à cappitaines, le Gallois de Mamimes et Pière de Stienhus. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 230).

A1 humain baille A2 humain comme "plege" ou otage à A3 humain, en garantie de l'accomplissement d'une promesse : ...il s'acorda a ce et se fist fors de livrer et rendre la ville de Jugon a mesire Carle de Blois ou a ses conmis dedens .I. jour qui ne fu pas trop lontains apriés sa delivrance. Et pour acomplir celle convenance, il en bailla un sien fil en pleges, et sus cel estat on le laissa aler et retourner a Jugon (FROISS., Chron. D., p.1400, 558).

A1 humain baille A2, un gage, à A3 humain : "Et, se nuls voloit dire ne mettre oultre, excepté vostre corps, que je vosisse autre cose que bien à vous et à vos gens, j'en bailleroie mon gage." Nuls ne releva ceste parolle. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 274).

A1 humain baille A2 abstrait à A3 humain : Au baillier ces parolles, li hiraut en demandèrent lettres, et on leur respondi que il les aroient au matin. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 266). "Biau signeur, je voi bien que il m'en convient aler la voie conmune : a cela n'i a nul remede. Je vous reconmande David, mon fil. Li enfes est jones et avera mestier d'avoir bon consel. Se li bailliés tel que li roiaulmes en vaille mieuls, et le couronnés tantos apriés ma mort et le mariés en lieu a vostre samblant, dont il vaille mieuls" (FROISS., Chron. D., p.1400, 164). Et avoit pour lors li fils dou roi Edouwart d'Engleterre, Edouwars, li ainnés de tous ses enfans, trese ans d'eage ou environ et fu la a celle feste creés et nonmés prinches de Galles ; et l'en fu baillié la signourie et aministration, et en tint et entra lors en l'estat, et sera en avant nonmés prinches de Galles. (FROISS., Chron. D., p.1400, 597). "...Pensez à vos besoingnes, car jamais je ne buveray ne mengeray tant que vous soiez en vie." Ceste parolles esbahy très grandement messire Robert Trimilien, et ce fut raison, car nul n'ot voulentiers parlé de sa fin par celle maniere que le duc de Glocestre luy bailloit. Si se voult excuser par biau languaige en luy amolliant de pluseurs choses, mais il ne pot (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 57).

A1 humain baille A2 (assaut) à A3 humain : ...et estoient fort amenries lors pourveances et lors artellerie, pour les grans assaus que on lor avoit bailliet et livrés, car priés que tous les jours i estoient avenu fait d'armes et escarmuces (FROISS., Chron. D., p.1400, 222).

A1 humain baille A2 abstr. par écrit. "l'écrit pour qu'il en reste un témoignage transmissible" : Adont se leva messires Thomas Wage, bons chevaliers sages et courtois, et recorda tous les fais des desus dis et les bailla par escript (FROISS., Chron. D., p.1400, 86).

A1 abstr. baille + prop. "Révèle que..." : Et avoient li Juis sorti bien cent ans en devant que, quant une manière de gens apparoient au monde qui venir devoient, qui porteroient flaiaus de fier, ensi le bailloit leurs sors, il seroient tout destruit. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 101).
 

Froissart Jacqueline Picoche

 Article 12/17 
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     BAILLER1          BAILLER2     
FEW I bajulare
BAILLER, verbe
[T-L : baillier]

A. -

Bailler qqc.

 

1.

"Procurer, fournir, apporter"

 

-

Bailler un logis : ...on bailla pour le logis des ditz nobles hommes l'hostel de Richard Fery (C.N.N., c.1456-1467, 385).

 

-

Bailler réponse : ...la nonnain (...) jasoit qu'elle fust bien courtoise, luy bailla tresdure et aspre response. (C.N.N., c.1456-1467, 105).

 

-

Bailler une occasion : ...la ou je saroye je ne vous en vouldroye pas bailler l'occasion. (C.N.N., c.1456-1467, 234).

 

-

Bailler audience : ...ne laissa pas de leur bailler tousjours audience, chacun a sa foiz, puis qu'ilz la requeroient (C.N.N., c.1456-1467, 236).

 

-

Bailler la connaissance de qqc. : ...tantost comme elle le sentit [le "bourdon" de frère Conrard], comme si nature luy en baillast la cognoissance, elle dist... (C.N.N., c.1456-1467, 108).

 

-

Bailler courage de + inf. "Inciter à" : ...la baisa deux ou trois foiz tres doulcement ; elle l'endura voluntiers, qui bailla courage au chevalier de proceder au surplus (C.N.N., c.1456-1467, 269).

 

2.

"Faire don de" : ...avant que oncques elle le voulsist guider par la chambre de son maistre en la sienne, il bailla tous les dix escuz contens. (C.N.N., c.1456-1467, 122).

B. -

Bailler qqn. "Confier une personne (à une autre)" : ...me semble bon (...) que me faissez faire ung habillement d'homme et me baillassez en la conduicte de mon oncle (C.N.N., c.1456-1467, 171).

C. -

Loc.

 

-

Bailler lieu. "Fixer un lieu de rendez-vous" : ...affin de baillier lieu a son serviteur, fist son mary bouter en ung bahu (C.N.N., c.1456-1467, 7).

 

-

Bailler jour et heure. "Fixer un rendez-vous dans le temps" : Elle (...) leur bailla jour et heure de se rendre vers elle (C.N.N., c.1456-1467, 241).

 

-

Bailler journée de + inf. "Fixer un jour pour faire qqc." : La belle merciere (...) bailla journée a l'Escossois au lendemain au soir de comparoir personnellement en sa chambre (C.N.N., c.1456-1467, 49).

 

-

Bailler à + inf. "Donner la possibilité de" : ...vostre grand ratelée (...) a la verité dire, me baille a cognoistre que je n'ay pas esté si sage que je deusse (C.N.N., c.1456-1467, 235).

 

-

Bailler belle. "Jouer un mauvais tour" : ...se pensa que le musnier luy avoit baillée belle. [Le meunier s'est vengé sur la femme du seigneur du tour que celui-ci avait joué à la meunière] (C.N.N., c.1456-1467, 47).

 

-

[Formule de type prov.] : Si elle se doubta que la chose allast aultrement, l'ystoire s'en taist (...) fors que son mary lui rendit telle qu'elle luy bailla [Il s'agit d'une femme, victime du mensonge qu'elle a elle-même inventé pour tromper son mari] (C.N.N., c.1456-1467, 130).
 

Cent Nouvelles Nouvelles Roger Dubuis

 Article 13/17 
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     BAILLER1          BAILLER2     
FEW I bajulare
BAILLER, verbe
[T-L : baillier ; GD : baillier2 ; GDC : baillier ; FEW I, 206a : bajulare ; TLF IV, 34b : bailler]

I. -

Empl. trans.

A. -

Bailler qqn. à qqn. "Confier, livrer qqn à qqn" : ...elle congnoissoit bien ladite Margot sa seur, et (...) puis demi an ença, elle lui a esté baillée par ses pere et mere, afin de la aprendre le mestier et euvre de broderie. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 42). ...verité est que elle dist a sadite seur qu'il valoit mieulx que elle feist la volenté et plaisir dudit chevalier que ce qu'il la baillast à sesdiz varlez et garçons. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 46).

 

-

Bailler (un animal) à + inf. : ...la traïson et mauvaistié commise par lui, soubz un umbre et confiance que ledit consierge avoit de lui bailier ladite haguenée à mener boire, et ce que par deux jours il a retenu icelle sanz la remener en l'ostel dudit consierge (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 371).

B. -

Bailler qqc. (à qqn)

 

1.

"Remettre qqc. (à qqn)" : ...laquelle houppellande il bailla en garde à l'oste de l'Escu de France (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 30). ...et ycellui compoignon lui respondi que il lui baillast de l'argent, et il le feroit voulentiers. Adonc lui bailla, il qui parle, XIJ sols parisis de l'argent dessus dit, et, avecques ce, lui bailla six noëz. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 425). ...depuis six sepmaines en ençà, à un jour dont il ne se recorde, après disner, ledit Charlot et Loys Le Convers alerent par devers il qui deppose en son hostel, et lui baillerent unes lettres closes seellées du seel secret du roy nostredit seigneur (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 20). ...lequel fort il a depuis rendu et mis en l'obeissance du roy, et baillié la possession d'icellui à messire le viconte de Meaux et messire Guillaume Le Bouteillier dessus diz. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 199). ...et pour ce que, par l'un de sesdiz compaignons (...) fu dit audit Macé, qui estoit couchiez tout nu en son lit, que s'il ne leur bailloit de l'argent, qu'il seroit très-bien batus. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 270).

 

-

Bailler en gage. "Remettre en gage" : ...et sont toutes ces choses baillées en gaige audit Berart pour la somme de Vc frans (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 212).

 

2.

"Donner, présenter" : Pourparlerent ycellui Eustace et ledit Olivier de faire accort entre lui et ledit feu Cristot, et promistrent que le landemain matin ilz buvroient ensemble et seroient amis ; et de ce baillerent leurs mains, yceulx Eustace et Olivier, l'une dedens l'autre. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 417).

 

3.

"Délivrer (un document)" : Et ledit capitaine lui promist baillier, et de fait bailla un sauf conduit, lequel il print et accepta, afin qu'il peust seurement aler et venir entre les François et les Engleiz (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 123). ...duquel examen et confession il bailla copie (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 54).

II. -

Part. passé en empl. adj. "Donné, remis" : ...que à iceulx chevaliers et escuïers par lui nommez, en la fourme et maniere que escrips sont, il n'a aucunes paccions, foy baillée ou promesses quelconques, par quoy il se asseure en eulx de le plegier des offres et promesses par lui faittes, mais seulement se asseure et affie en yceulx (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 209). ...une petite cedule ou supplicacion baillée par ledit mons. l'evesque à ladite court, signée du saing manuel de honorable homme et discret maistre Jehan Willequin, greffier civil de ladite court (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 313).

III. -

Inf. subst. "Action de bailler" : ...et, après ce qu'il a veu et advisé, dist que c'est celui qui les lui a baillées. Et dit que au baillier avec lui qui parle et ledit Grosse-C...lle furent presens quatre compoingnons (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 443).
 

Registre criminel du Châtelet Bernadette Suty / Monique Haas

 Article 14/17 
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     BAILLER1          BAILLER2     
FEW I bajulare
BAILLER, verbe
[T-L : baillier]

Bailler charge à qqn. V. charge
 

Chastellain Martine Moulin

 Article 15/17 
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     BAILLER1          BAILLER2     
FEW I bajulare
BAILLER, verbe
[T-L : baillier ; GD : baillier ; GDC : baillier ; FEW I, 206a : bajulare ; TLF IV, 34b : bailler]

I. -

Empl. trans.

A. -

Bailler qqc. à qqn. "Remettre, livrer qqc. à qqn" : ...un clerc (...) ballia à lui qui parle, en garde, un sac longuet, (...) ouquel sac il avoit pluseurs choses, mais il ne vit pas dedenz au ballier (Conf. Jug. Parlem. Paris L.L., 1337, 134). ...autresfois lui et moy avions esté à l'ostel du dit Guillaume Ancelon et n'y avions trouvé par tout meuble que à la valeur de III. frans et cinq solz. Lequel sergent me respondi qui les baudroit voulentiers, et les m'a bailliez par escript (Doc. Poitou G., t.6, 1393, 118). ...l'argent que vous bauldrez à Pierre de Sallignac, en prenant certifficacion de luy et la rapportant à voz comptes, je vous en tiendray quicte. (Archives servit. Louis XI, T., 1474, 64).

 

-

[Le compl. désigne une chose abstr.] : ...en dedens Pasques communieus prochaines venant, le dit seigneur de Grigny se comparra personelment par devant noz dis grans seigneurs tenant le present Parlement et asseurra et bandra [l. baudra] bonnes asseurances et loiaux de lui et de ses amis charnels et complices aux personnes qui ci après sont declairiées. (Hist. dr. munic. E., t.2, 1350, 607).

 

Rem. Les formes en baudr du futur et du conditionnel sont empruntées à un verbe baillir qui n'a pas dépassé la période de l'ancien français.

B. -

DR.

 

1.

"Faire don d'un bien à qqn ; donner, céder légalement qqc. à qqn" : ...il ly ont baillié, livré et assigné, cessé, quitté et delessé, c'est assavoir les places de rue Dorée, si comme elles se poursuivent, sauf et excepté la perrigne de Saint Victour (Cartul. St-Victeur B., 1362, 190).

 

2.

Bailler qqc. à cens et rente. "Donner la jouissance d'un bien, moyennant une redevance" : ...ouquel temps ordenasmes lesdiz murs avec les tours estans en iceulx, estre baillez à nostre proufit à cens et rente perpétuelment ou aultrement. (Ch. VI, D., t.1, 1384, 53).

II. -

Empl. trans. indir. Bailler de + compl. d'instrument + à qqn. "Exercer sur qqn l'action de qqc. qu'il ressent d'une façon agréable ou pénible" : ...icelluy suppliant, voyant sondit serviteur et ledit Janvret qui estoient prestz à eulx entrepoigner, pour eulx oultrager l'un l'autre, vint audit Janvret et luy bailla de la hance de sa javeline sur l'estomac (Doc. Poitou G., t.12, 1479, 256).

III. -

Inf. subst. "Moment de la remise d'un don" : ...un clerc (...) ballia à lui qui parle, en garde, un sac longuet, (...) ouquel sac il avoit pluseurs choses, mais il ne vit pas dedenz au ballier (Conf. Jug. Parlem. Paris L.L., 1337, 134).
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

 Article 16/17 
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     BAILLER1          BAILLER2     
FEW I bajulare
BAILLER, verbe
 

"Remettre, livrer, donner qqn ou qqc." : ...la Court enjoint audit Loys qu'il baillast ou fist baillier à maistre Jehan Milet lesdictes ordonnances pour apporter devers la Court (FAUQ., I, 1417-1420, 314). Ce jour, maistre Gueroud Boissel, docteur en decret, regent en la Faculté de decret, a requis que la Court lui baille et delivre Robin Le Tardif, son escolier, prisonnier en la Conciergerie (FAUQ., II, 1421-1430, 242). ...et si avoit une espée en terre aussi pour lui, mais elle ne lui baudroit tant que sa guerre fust faillie. (Journal bourgeois Paris T., 1431, 267).
 

Baye-Fauquembergue Denis Lalande

 Article 17/17 
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     BAILLER1          BAILLER2     
FEW I bajulare
BAILLER, verbe
[T-L : baillier ; GD : baillier ; GDC : baillier ; FEW I, 206a : bajulare]

A. -

Bailler qqc. "Donner"

 

-

Bailler qqc. à qqn : Atant este vous venu le nepveu du cappitaine, qui bailla a son oncle la lettre que le roy lui avoit bailliee. (ARRAS, c.1392-1393, 98). Lors ot le roy grant joye, et se dreca en son seant, et print l'espee par la poingnie que Uriiens lui tendoit et lui donna la collee en disant : Ou nom de Dieu, chevalier soiez, qui vous ottroit amendement. Et puis lui baille l'espee. (ARRAS, c.1392-1393, 119). Et lors lui demanderent [à Remondin] ceulx qui furent commis de logier les pellerins si lui plaisoit a demourer le jour. Et il leur respondy que ouïl. Et lors furent ses chevaulx logiez, et leur bailla on belle chambre et bonne pour lui et pour ses gens. (ARRAS, c.1392-1393, 272).

B. -

Bailler qqn

 

1.

Bailler qqn à qqn. "Lui confier qqn" : Et lors se party [l'écuyer] et s'en vint, au ferir de l'esperon, a Gieffroy, et lui compte ceste adventure. Et Gieffroy, quant il scot ceste nouvelle, si fu moult liez, et tantost le fist chevalier, et lui bailla cent hommes d'armes, et lui commanda qu'il s'en revoist sur le pas et qu'il garde bien que Glaude ne preingne autre chemin que cellui de la forteresse (ARRAS, c.1392-1393, 204).

 

-

Bailler qqn en gouvernance à qqn. V. gouvernance

 

2.

En partic. [Le compl. d'obj. désigne un otage] "Donner, remettre" : Lors [le roi] dist a Remondin : Sire chevaliers, bailliez ostages. Lors se met avant son oncle Alain et ses deux filz, et bien jusqu'a quarante chevaliers, qui tous dirent d'une voix : Sire, nous le plegons. Par foy, dist ly roys, il souffist. Ne vous n'en tendrez ja prison, car je scay bien que le chevalier ne eust pas ce fait empris, s'il ne le voulsist acomplir. (ARRAS, c.1392-1393, 61).
 

Arras Jocelyne Bernardoff / Jean-Loup Ringenbach

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