C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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 Article 1/13 
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     VOIR1          VOIR2     
FEW XIV verus
VOIR, subst. masc.
[]

Qui peut dire voir, doit être bien hardi : Je leur doi, quoy ? Voir dire ; se leur vorrai payer. Une clike poet-on, che dist-on, assayer. On ne vit onques kiens esragés abayer : En tous temps se fait boin de mentir délayer. Mais qui poet dire voir, iestre doit hardis. Un hom est desprisiés s'il est acouvardis, Et li vigreus ausi, quant il est affadis (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 31).

 

-

Tous voirs ("vérités") ne sont pas beaux/bons à dire : Li corbiaus tantost li respont Et de chief en chief li espont De Coronis tout l'avoutire Et dit qu'a Phebus le va dire, Car pas ne vuelt celer la honte De son signeur qu'il ne li conte. Qant la cornaille l'entendi, Elle dist : "Corbiaus, tant t'en di : Se tu m'en crois, tu n'(i) yras pas ! Areste et vole par compas, Et entend ce que je dirai, Car ja de mot n'en mentirai. Tous voirs ne sont pas biaus a dire..." (MACH., Voir, 1364, 690). Regnart qui scet du bas voler En yver trop grant fain avoit, Mais viande ne pot trover, Dont a bien pou qu'il ne mouroit. Sur la singesse qui gisoit Va Regnars li malicieux, Et dit que moult sont gracieux Ses enfans. Lors prist elle a rire, Et ot mengier deliciueux : Tuit voir ne sont pas bel a dire. (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 105). Et la royne dist ung mot qui deüst suffire : "Tous voirs,"se dist la dame, "ne sont pas bons a dire !" (Galien D.B., c.1400-1500, 15).

 

Rem. Morawski 2437 : Tuit voir ne sont a savoir et 175 : Aucune fois voir dire nuit ; Hassell 247, V66. Cf. aussi Morawski 1570 : Ou pou ou envis set famme voir dire, 2247 : Solom le gab dit len le voir, 2422 : Toz voirs ne fet à dire.
 

Lexique de proverbes Pierre Cromer

 Article 2/13 
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     VOIR1          VOIR2     
FEW XIV verus
VOIR, adj.
[DÉCT : voir ]

"Vrai" : Voir est qu'aucuns de leur folie Cuident resister, mais peu vault, Car au derrain, qui contralie, À Dieu compere le deffault. (CHR. PIZ., J. d'Arc, 1429, 38).
 

Pizan Joël Blanchard / Michel Quereuil

 Article 3/13 
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     VOIR1          VOIR2     
FEW XIV verus
VOIR, subst. masc.
[DÉCT : voir ]

I. -

"Vérité" : Car mon corps tout anienti Devint, si qu'a pou nel veoient La gent, mais ma voix ilz oyoient, Qui trop durement leur plaisoit Pour le voir qu'elle leur disoit. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 26).

II. -

Dire voir. "Dire vrai" : Et se nous disons voir, l'experience commune le certifie. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 87).
 

Pizan Joël Blanchard / Michel Quereuil

 Article 4/13 
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     VOIR1          VOIR2     
FEW XIV verus
VOIR, adj.
[T-L : voir ; DÉCT : voir]

"Vrai"

 

-

[D'une chose] Il est voir que : Bien est voir que c'est dit a aucune probabilité, mais il semble que il descorde a ce que l'en fait en toutes sciences. (ORESME, E.A., c.1370, 116). ...se il entent Dieu meïsme, il est voir que en Dieu cognoistre et amer est la felicité de vie contemplative. (ORESME, E.A.C., c.1370, 113).

 

-

Empl. subst. masc. à valeur de neutre. "Vérité" : ...car a chose vraie toutes choses s'acordent et a chose fausse le voir se descorde bien tost. (ORESME, E.A., c.1370, 124). Or disons donques quant est en voir dire ou signifier de soy meïsme, celui qui tient le moien soit apellé veritable et telle vertu soit dicte verité. (ORESME, E.A., c.1370, 167). Item, un autre principe est que impossible et falz n'ont pas une significacion, quar possible et impossible et falz et veir sont .IIII. intencions. (ORESME, C.M., c.1377, 208).
 

Oresme Charles Brucker

 Article 5/13 
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     VOIR1          VOIR2     
FEW XIV verus
VOIR, adj., adv. et subst. masc.
[T-L : voir ; GD : voir ; DÉCT : voir ; FEW XIV, 329b : verus]

I. -

Adj. "Vrai"

 

-

De voir. "Vraiment" : Dictes moy, sans attandre plus, Ce qu'en avés sur vostre cueur, Car l'emperere mon seigneur Le veult savoir, Et pour ceste cause de voir M'a cy devers vous envoyer. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 93).

 

-

Pour voir. "Vraiment" : Je suis bien de ceste acordance Que Orleans il nous fault avoir, Qui vouldra avoir toute France, Que Orleans en est ung manoir, Et est une ville, pour voir, Qui nous pourra bien contredire (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 126).

II. -

Adv. "Assurément"

 

-

Oui, voir : Oïl voir, vecy ung tourteaul Ou il n'y a ne seel ne sauge, Je l'ay petry dedans ung auge. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 166).

 

-

Nenni, voir : Se tu me fais atormentez Pource que tes dieux point n'adore, Cuide tu que pour ce encoire Je laisse a dire verité ? Nany, voir, car plus tormanté Tu es que ne me cuide faire. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 128).

III. -

Subst. masc. "Vérité" : Tu vois entre mençonge et voir, Mais qui denier pert mal sequeure. (Myst. Adv. N.D. R., c.1360-1365, 69).

 

-

À dire voir. "À vrai dire" : LE SECRETAIRE. C'est fait, monseigneur. LE CHANCELIER. Monstre veoir. C'est bien escript, a dire voir. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 34). Mom chier frere, a dire vouer J'ey ouÿ parler bien avant (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 154).

 

-

À voir dire. "À vrai dire" : Tousjours enforcez son tourment, Et puis soit pendu par la langue Vistement, et que on l'estrangle ; Et luy faictes du senglant pire Que vous pourrez, car, a voir dire, Il a tant faict de mal au monde Qu'il n'y avoit homme en la ronde Plus de cent lieues a l'environ : Tout a mys a destruction. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 277).
 

Mystères Jean-Loup Ringenbach

 Article 6/13 
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     VOIR1          VOIR2     
FEW XIV verus
VOIR, adj., adv. et subst. masc.
[DÉCT : voir ]

A. -

Adj. "Vrai" : Vous avez dit parole honneste Et voire (Mir. ev. arced., c.1341, 121). Je ne scay se c'est voir ou guille. (...) S'il est voir, sanz en faire effroy, Aler y fault. (Mir. ev. arced., c.1341, 126). Se c'est voir, je feray a honte Tantost la royne morir. (Mir. femme roy Port., c.1342, 193).

B. -

Adv. "Vraiment, certainement" : E ! tresdoulx glorieux Jhesus, Soiez hui a m'ame confort, Si voir com vous savez qu'a tort Sui comdampnez. (Mir. st J. Cris., c.1344, 275). Car, voir, c'est le lieu et le tiltre Dont jamais vous ne pouez ystre (Mir. st J. Cris., c.1344, 275). ...trop me senz voir De mal ataint. (Mir. st Guill., c.1347, 49).

 

-

De voir : Mon chier seigneur, sachez de voir Je ne le feray mie envis. (Mir. enf. diable, c.1339, 6). Il est mien, saches le de voir (Mir. ev. arced., c.1341, 135).

 

-

Pour voir : Et pour voir telle l'ay trouvé A l'enfanter. (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 214). Je croy miex en vauldray, pour voir, Se je le voy. (Mir. st J. Cris., c.1344, 288).

C. -

Subst. masc. "Vérité" : Je ne scay se c'est voir ou guille. (Mir. ev. arced., c.1341, 126). ...je ne savoie Du fait le voir, ains m'en doubtoye (Mir. marq. Gaudine, 1350, 160).

 

-

Dire (le) voir : ...il m'est avis, au dire voir, Que le cuer me doie partir (Mir. enf. diable, c.1339, 20). DIEU. Or me dites voir sanz mentir De ce que bien say comment va (Mir. enf. diable, c.1339, 47). ...Jusqu'a tant qu'a touz ses amis Ait dit le voir (Mir. st J. Cris., c.1344, 276).
 

Miracles Pierre Kunstmann

 Article 7/13 
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     VOIR1          VOIR2     
FEW XIV verus
VOIR, adv.
[DÉCT : voir ]

"Véritablement"

 

-

De voir. "Assurément, à coup sûr" : LE PERE. Si desormais mieulx tu ne t'entretiens, Saiche de voir que tu nous courceras. (LA VIGNE, S.M., 1496, 167).

 

-

Pour voir. "Assurément, sans aucun doute" : ARCEDIACRE. (...) Ou est vostre robe ? SAINCT MARTIN. Pour voir, A ung povre je l'ay donnee (LA VIGNE, S.M., 1496, 549).
 

La Vigne Annie Bertin

 Article 8/13 
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     VOIR1          VOIR2     
FEW XIV verus
VOIR, adj.
[T-L : voir ; DÉCT : voir]

"Vrai" : ...voir est qu'il y a aucunes tresnotables parolles que je ne vueil pas laissier (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 61).
 

La Sale Pierre Demarolle

 Article 9/13 
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     VOIR1          VOIR2     
FEW XIV verus
VOIR, adj., subst. masc. et adv.
[DÉCT : voir ]

I. -

Adj.

A. -

"Vrai" : Maint grief souspir, mainte hachie Et mainte grant merencolie M'en ait couvenu soustenir, Nompourquant je me vos tenir De tous poins a fermement croire Qu'elle disoit parole voire. Car cils qui encontre lui pense A par lui se rïote et tense, N'a droit ne se puet resjoïr, Qu'il ne puet de joie joïr. (MACH., R. Fort., c.1341, 155). ...Pymalion fist l'image d'ivoire Que moult pria et ama sans recroire, Mais il n'ot pas si tres noble victoire Ne tel eür Comme j'aray, se Morpheüs avoire Ce que je tieng qui sera chose voire. (MACH., F. am., c.1361, 177).

 

-

Tenir qqc. pour voir : Plus qu'onques mais vous desir à veoir, Dame, que j'aim, ser, desir et aour ; Car chascuns dit, et je le tien pour voir, Que vous estes la souverainne flour De quanque Diex et Nature et Amour Puelent creer. Or me doint Diex tel joie, Douce dame, que temprement vous voie. (MACH., L. dames, 1377, 234).

B. -

[Dans une tournure impers.]

 

1.

En incise

 

-

C'est chose voire : Et pour ce t'enseingne que tu Aies cuer vray, tant com vivras, Car grant joie et gloire en avras ; Et loiauté ja ne despite, Se sa jus n'en as la merite, Qu'elle ne puet estre perdue Qu'a cent doubles ne soit rendue. Se ci ne l'est, c'est chose voire, Se l'iert elle en siege de gloire. Je t'ai dit ce que tu feras Et qu'en verité trouveras ; Se tu le fais, bien t'en venra, Et se non, il te mescherra. (MACH., R. Fort., c.1341, 103). ...Et Venus le marbre et l'ivoire Fist entaillier, c'est chose voire, Par Pymalion qui bien ouevre, Qui escheva toute ceste ouevre (MACH., F. am., c.1361, 193). La noble cité d'Alixandre (...) Toute est mise à destruction, N'onques si grant occision Ne fu dès le temps de Pompée, Quant Cesar, à sa bonne espée, Li tolli joie, honneur et gloire ; Et l'enchassa, c'est chose voire, De Thessale, et mist en essil, Mais ains en moru Vc mil. (MACH., P. Alex., p.1369, 117). Certes, c'est chose voire. Car il le fit Sans nul despit, À tel profit Qu'onques mais homs si grant ne vit (MACH., Lays, 1377, 400).

 

-

C'est parole voire : ...en my Avez un trés loial ami Qui jusques a la mort fera, S'il puet, quanque bon vous sera, Ne ja ne m'en verrez recroire. Par ma foy, c'est parole voire. (MACH., D. Lyon, 1342, 192). ...avarice engendre haïne, Et largesse donne et rent gloire, Vraiement, c'est parole voire, Qu'on le scet et voit clerement Par vray et juste experiment (MACH., J. R. Nav., 1349, 139).

 

-

C'est voir : Dame, c'est voirs ; je m'i acort. (MACH., R. Fort., c.1341, 90). Cils poetes dont je vous chant Harpoit si trés joliement Et si chantoit si doucement Que les grans arbres s'abaissoient Et les rivieres retournoient Pour li oïr et escouter, Si qu'on doit croire sans doubter Que ce sont miracles apertes Que Musique fait. C'est voir, certes. (MACH., Prol., c.1377, 10).

 

2.

[Dans une interr.] : Seulement de son dous regart, Me respondi : "Se Dieus me gart, Ceste aventure est gracieuse, Comment qu'elle soit mervilleuse. Mais de ce lay que vous me dites, Est ce voirs que vous le feïstes ?" L'AMANT. "Certeinnement, ma dame, oïl." (MACH., R. Fort., c.1341, 136).

 

3.

Il est (bien) voir que : Dame, il est voirs que j'aim trés loiaument Ce qui me het, c'est ma dame au corps gent, Qui est ma mort et mon destruisement, Quant je li voy Autrui amer, et n'a cure de moy (MACH., J. R. Beh., c.1340, 94). Car ma dame est de tous costez En pais, preus, et haitie, et seinne ; Et que ce soit chose certeinne, Assez tost savoir le porrez, Selonc ce que dire m'orrez : Il est bien voirs qu'elle vous mande, Nom pas qu'elle le vous commande, Mais d'un mandement par tel guise Qu'il vaut auques près commandise (MACH., J. R. Nav., 1349, 159). Et comment l'osastes vous dire, Ne dedens vos livres escrire ? Il est voirs qu'einsi l'avez fait, Dont vous avez griefment meffait. Si vous lo que vous tant faciez Que ce jugement effaciez, Et que briefment le rapellez. (MACH., J. R. Nav., 1349, 172).

 

4.

Il est voir comme evangile que : Sire, il est voirs comme evangile Que li contes de Tanquarville M'envoia une haguenée Sans selle, à bride renouée, D'un piet et d'un oueil desferrée, Qui est de tous poins aveuglée (MACH., Compl., 1340-1377, 262).

 

5.

Voir est que : Aussi di je qu'en dame amer Qu'il n'i a ne peinne n'amer Qui griet ce qui hante en juenesse En l'estat de douce simplesse. Voirs est que juenesse amoureuse Puet estre souvent dongereuse En dame moult legierement, Pour tant qu'en dous commancement Amans doit servir de prier, Et la dame puet ottrier Et refuser, quant il li plait (MACH., D. Aler., a.1349, 251). Mais lonc compte ne vueil tenir, Car je vueil au propos venir Par le quel je fu confortez Et de grief en pais transportez. Voirs est que forment regretoie Les solas que perdu avoie, Et s'estoie en tous mes regrès Adès desirans et engrès De penser as passez deduis En quoy je m'estoie deduis (MACH., D. Aler., a.1349, 290). Guillaume, or entendez : Pour la fin a quoy vous tendez, Fondez estes petitement ; Se vous diray raison comment. Voirs est que grans griés li avint Et en petit d'eure li vint. Mais tantost, celle heure passée, Sa grant grieté fu trespassée. (MACH., J. R. Nav., 1349, 225). Voirs est que Nature norrit Par quoy li enfes vit et rit ; Et Bonneürtez le demeinne Tout parmi l'eüreus demainne, Tant qu'il est temps qu'en lui appere Que de Bonneürté se pere. (MACH., J. R. Nav., 1349, 270).

 

-

Bien est voir que : Bien est voirs qu'elle se debat Pour eaus avancier, et combat, Et leur preste honneur et estat Ne sai quens mois. (MACH., R. Fort., c.1341, 43).

II. -

Subst. masc.

A. -

Le voir. "La vérité" : Ci vois tu le certain, Que d'or est son chief premerain, Après d'argent, nom pas d'estain. Di le voir : Men ge ? (MACH., R. Fort., c.1341, 39). Ma dame, refuser ne puis Vostre commandement, et puis Qu'il vous plaist, je vous en diray Le voir, ne ja n'en mentiray, Qu'a vous verité n'iert couverte De moy, pour gaaing ne pour perte ; Mais volentiers m'en deportasse, S'il vous pleüst, dame, et j'osasse. (MACH., R. Fort., c.1341, 130). Mais si trés aviseement Le faisoit et si soutieument Que je ne pos onques le voir De la mansonge concevoir. (MACH., R. Fort., c.1341, 153). Et vues tu clerement savoir, Sans riens enclorre, tout le voir, Dont viennent richesse et noblesse ? Resgarde eu livre de Boësse Qui te dira, s'oïr le vues, Que tous les biens que perdre pues Sont de Fortune (MACH., C. ami, 1357, 68). Si leur fu raporté et dit Par un qui les congnut et vit Aler en la place premiers, Que c'estoient les maronniers Monstry qui font une esquermuche. Et Monstry un sien vallet huche, Et l'i envoie pour savoir De l'esquermuche tout le voir. Et tantost li a raporté Et dit que c'estoit verité, Et que tuit s'effréent forment Et s'arment tuit communement (MACH., P. Alex., p.1369, 151). Encore y a un autre point Que je ne vous celeray point, Car ci doy dire verité, Qu'amour, haine n'amité Ne me puissent ad ce mouvoir, Que mensonge face dou voir. (MACH., P. Alex., p.1369, 259).

 

-

Dire le voir de : Or vous ay dit le voir sans fable De la fonteinne delitable, Se vous pri que sus vous levez, Amis, et que vous en buvez. (MACH., F. am., c.1361, 193).

 

-

Savoir le voir de : Mais je te fais bien assavoir, Que tu saches de ce le voir, Que, puis que ce vient a amer, Je vueil chascun mon serf clamer, Quel qu'il soit, soit contes ou rois (MACH., D. verg., a.1340, 28). Quant roy Ceïs fist fortune perir Dedens la mer, il le couvint morir, Mais tant ne pot Alchioinne enquerir, Qui fu royne, Ne faire tant a devin n'a devinne Qu'elle en peüst savoir le voir, et si ne Faisoit que li querir seur la marine, Car, sans mentir, Elle l'amoit plus que rien d'amour fine : Ses crins tiroit et batoit sa poitrine Et pour s'amour seur lit ne soubs courtine Ne pot dormir. (MACH., F. am., c.1361, 162).

B. -

Loc.

 

1.

Dire voir : "...Si n'aiez pas le cuer einsi failli, Car ce n'est pas preus, ne honneur aussi." - "Vous dites voir, sire ; mais trop mar vi L'eure et le jour Qu'onques amay de si parfaite amour, Car je n'en puis eschaper par nul tour ; Eins y congnois ma mort sans nul retour." (MACH., J. R. Beh., c.1340, 66). ...Et s'il vous plaist, ma dame chiere, A resgarder la darreniere Chansonnette que je chantay, Que fait en dit et en chant ay, Vous porrez de legier savoir Se je mens ou se je di voir. Se vous pri qu'il vous en souveingne Et que pité de moy vous preingne, Car si vostres sui et serai Que jamais autre n'amerai. (MACH., R. Fort., c.1341, 135). Vous dites voir ; c'est ce qu'on dist. Et aussi cils qu'on escondist Doit estre honteus, s'il est sages, Soit grans, petis, vallès ou pages. (MACH., R. Fort., c.1341, 138). Elle a ses elles estendues, Si que dedens les bestes mues Qui n'ont raison n'entendement La voit on tout appertement. Et vous pouez apparcevoir, Se je men, ou se je di voir. (MACH., D. Lyon, 1342, 225). Vous savez bien que je di voir Et si est contre l'evangile, Qui dit que c'est chose si vile De haïr ; et c'est un mors tel Com de vivre en pechie mortel (MACH., P. Alex., p.1369, 237).

 

-

Estre voir disant : Je di encor que mesdisans, Qui po souvent sont voir disans, Sont en amours tres pourfitables Et que leurs jangles et leurs fables Einseingnent tout ce qu'on doit faire Qui d'amours vuet à bon chief traire. (MACH., Compl., 1340-1377, 268).

 

-

Dire voir à qqn : Mais encor plus me deceüsse Assez, se menti li eüsse ; Car mentir ne doit a sa dame Amans pour mort de corps ne d'ame, Eins li doit toudis dire voir Au plus près qu'on le puet savoir. Et certes, si bonne et si sage Est ma dame, qu'a mon visage Sceüst tantost se je bourdasse, Ja si bien ne li coulourasse. (MACH., R. Fort., c.1341, 27).

 

-

Dire voir de qqc. : Car quant grans Desirs par son art Sage et soutil un fin cuer art Ou loiauté est enfermée, Il art sans feu et sans fumée Et le keuve, tapist et cuevre Si sagement, que de son ouevre Ne se puet nuls apercevoir. Et qui vuet dire de ce voir, Tel feu celéement s'avive Et est pleins de chalour si vive Que li cuers qui enmi demeure Bruïs et esteins sans demeure Seroit, s'il n'estoit aaisiez De souspirs, en parfont puisiez (MACH., D. Lyon, 1342, 194).

 

-

En incise. À dire voir/à voir dire : ...tout aussi com li solaus la lune Veint de clarté, Avoit elle les autres seurmonté De pris, d'onneur, de grace et de biauté, Et tant estoit humble et simple, a mon gré, Car, a voir dire, On ne porroit en tout le monde eslire Sa pareille, ne tous li mons souffire Ne porroit pas, pour sa biauté descrire Parfaitement. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 68). Car il m'est vis, se par Fortune sui Jus dou degré ou jadis montez fui Par li en qui je ne me fi, n'apui, A dire voir, Que nul mal gré ne li en doy savoir, Car elle fist dou faire son devoir, N'elle ne doit autre mestier avoir Fors de traïr Ceaus qu'elle voit monter et enrichir (MACH., J. R. Beh., c.1340, 84). Et se j'y fail, pour vous morir vorroie, Car mon heür et tout mon temps perdroie N'en ce monde de riens ne serviroie, À dire voir. Si qu'en vos mains gist ma vie et ma mort, Mi bien, m'onneur, ma santé, mi deport, Ne je ne puis venir à joieus port Sans vous amer. (MACH., Compl., 1340-1377, 257). ...qui d'autrui grever se peinne, Certes, il doit porter la peinne. Si que, ma chiere damoiselle, Qui moult amez honneur la belle, Vous devez bien, a dire voir, De ce cop ci honneur avoir. Car bien et bel et sagement L'avez dit ; et certeinnement, Dieus pour moy dire le vous fit, Car j'en averay le profit. (MACH., J. R. Nav., 1349, 252). Qui dont veïst gens esmouvoir, C'estoit merveille, à dire voir. Chascuns disoit : "Se Dieus me faut, Jamais ne l'ariens par assaut, Ne par siege, ne par famine, Par angien, par trait, ne par mine..." (MACH., P. Alex., p.1369, 79). De trestoutes ses vigours Main et soir, À dire voir, M'a tant servi Qu'il a tres bien desservi De moy secours (MACH., Lays, 1377, 365). Et elle est, à dire voir, Pleinne de si grant savoir Et si bien veut son devoir Faire leur elle est tenue Qu'on ne lui pourroit mouvoir À mal ne li decevoir (MACH., Lays, 1377, 471).

 

-

Dire voir comme evangile : Li roys, qui bien l'a entendu, Longuement n'a pas atendu, Eins respondi courtoisement : "Seigneurs, je say certeinement Que il dit voir comme evangile..." (MACH., P. Alex., p.1369, 82).

 

2.

Loc. adv.

 

a)

De voir. "Vraiment, véritablement" : ...Einsois serez ma dame et mes cuers dous, Mes dieus terriens, aourez dessus tous ; Et sans doubtance, Se je fais riens contre vostre plaisance, Ne dont vos cuers ait courrous ne grevance, Sachiez de voir que c'iert par negligence. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 82). Mais en la fin de ce livret feray Que qui savoir Vorra mon nom et mon seurnom de voir, Il le porra clerement percevoir En darrein ver dou livret (MACH., J. R. Beh., c.1340, 134). Et, tres bele, que j'aim sans repentir, J'espoire tant de bien en vo douçour, Que vos frans cuers en lairoit convenir Grace, pité, franchise et vraie amour, Tant qu'il aroit pité de la dolour Qui me destreint, se vous saviés de voir Que je vous aim de cuer, sans decevoir. (MACH., L. dames, 1377, 21). Mais ce qui plus me faisoit resjoïr Et qui espoir me donnoit de joïr En regardant, sans plus dire ne faire, Fist departir de moy ; puis en prison Elle me mist, où j'euç ma livrison D'ardans desirs qui si mestient [me tient ?] contraire Que, s'un tout seul plus que droit en eüsse, Je sçay de voir que vivre ne peüsse Sans le secours ma dame debonnaire Qui m'a de ci, sans morir, respité. Et c'est bien drois, car douçour en pité Et courtoisie ont en li leur repaire. (MACH., Motés, 1377, 493). Dame, se vous n'avez aparceü Que je vous aim de cuer, sans decevoir, Essaiés le ; si le sarés de voir. (MACH., Rond., 1377, 574).

 

b)

Pour voir. "En vérité, réellement" : ...Et puis que j'aim, il faut qu'aie desir Qui ne se puet deporter ne souffrir D'esperance ; et si ay souvenir Qui esmouvoir Me fait souvent a maint penser avoir. Certes, dame, ce vous ottroi pour voir, Fors seulement que je n'ay point d'espoir. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 93). Les vertus luisent et luiront. Adès furent, adès seront, Si que Fortune nes empire Pour son plourer ne pour son rire, Pour ses dons ne pour ses promesses, Pour povreté ne pour richesses. Nennil point, mais saches pour voir Qu'elle ne les porroit mouvoir Ne eslochier, par Saint Denis. Nes qu'on mouveroit Mont Senis. Et pour ç', amis, je te chastoi Que les vertus tires a toy (MACH., C. ami, 1357, 70).

 

-

En incise : Honnesté, pour voir, non feray. Encor un po en parleray, Car je m'ay bien de quoy deffendre, Mais que vous le vueilliez entendre. (MACH., J. R. Nav., 1349, 227). Las ! dolans, si m'estuet pleindre Souvent en dolereus pleint, Quant trambler, fremir et teindre Ensus de li et mal maint Me fait ; et tant me destreint Longue demeure, pour voir, Que j'en muir en desespoir. (MACH., L. dames, 1377, 47). Douce dame, prenés temps et loisir Pour moy garir de l'ardeur qui me tient ; Car nullement n'en porroie garir N'estre alegiés, se de vous ne me vient, Et vous savés bien, pour voir, Que je ne puis sans vous grant joie avoir. Pour ce vous pri que de moy vous souveingne Et que pité de m'ardure vous preingne. (MACH., L. dames, 1377, 86). Car, sans repentir, jour et nuit Elle me nuit Et fait anuit, Et si me cuit Que, pour voir, cuit Qu'elle sans cause me destruit. (MACH., Lays, 1377, 295). Je vorroie, Bien pour voir, Mort recevoir ; Ne souhaideroie Ne querroie Plus avoir De tout avoir. (MACH., Lays, 1377, 389).

III. -

Adv. "Vraiment, certainement, en réalité" : Cuidiez vous qu'elle vosist dire Qu'on meïst la dame a martyre De la mort, qui se mefferoit Envers celui qui l'ameroit ? Nennil ! voir ! ce seroit folie. (MACH., J. R. Nav., 1349, 199). "...Mais di sous quel arbre il estoient, Quant veïs qu'ensamble parloient." Cils respont : "Sous un lentillier." - "Tu mens, voir ! Pour ç'apparillier Voy l'angle de Dieu sans doubtance Qui tient l'espee de vengence Dont en deus pars te partira, Ne jamais ne se partira, Se soiez vous mors et peris En biens, en corps, en esperis." (MACH., C. ami, 1357, 15). Lors prist a rire Venus et dist : "Je diray : Voir ! Dieus et deesses ont pooir Tel qu'il faut faire leur voloir Sans contredire." "Si que, dous amis, je t'aporte Joie et mercy. Or te conforte..." (MACH., F. am., c.1361, 226).
 

Guillaume de Machaut Noël Musso

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     VOIR1          VOIR2     
FEW XIV verus
VOIR, adj. et adv.
[DÉCT : voir ]

"Vrai"

 

-

[A1 abstrait] est voir : Le escuier ...dist en soy-meismes : "Il me samble que je ay veu Trimilien." Adont entra-il en l'ostel et demanda à la dame et lui dist : "Dame, par vostre foy, qui est cilz qui boit là sus ? Est-il seul ou acompaignié ?" - "Par ma foy, sire", respondy la dame, "je le vous ne sauroie pas nommer, mais il a là esté ung grant temps." À ces mots monta l'escuier amont, pour lui encoires mieulx adviser, et le salua et vey tantost que sa entente estoit voire (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 54). Et puis, lui demanda des nouvelles dou païs. Il l'en dist assés, fussent voires ou bourdes, et lui fist acroire que toute li terre de Gales le desiroient mout à ravoir à seigneur (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 76).

 

-

Voir est que [A1, phrase] : Voirs est que li Englois marceant, liquel avoient sus le Qai a Londres et ailleurs pluisseurs nombres de sas de lainnes, en desiroient a avoir lor delivranche, pour atraire a euls les deniers. (FROISS., Chron. D., p.1400, 280).

 

-

[A2 humain] dit voir. "Il dit la vérité, il a raison" : Adont dist madame se mere : Biaus fils, vous dittes voir, et nous sonmes moi et vous grandement tenu a nostre cousin de Hainnau ; (FROISS., Chron. D., p.1400, 155).

 

-

Au voir dire/considérer : Pour ces jours que li Escoçois vinrent, estoient li rois et la roine a Eltem ; si se traissent deviers euls tout premierement, ensi que pour mieuls valloir. Car au voir dire, il avoient plus chier a entendre a unes longes trieuves ou avoir paix que la guerre (FROISS., Chron. D., p.1400, 203). ...li Flamenc, qui la estoient et qui la ditte ville avoient en garde, s'aquoitoient loiaument dou desfendre, et li Englois de l'asallir. Au voir dire, li archier ensonnioient trop grandement les asallans et desfendans flamens ; (FROISS., Chron. D., p.1400, 278). Au voir considerer, on se peut ... esmervillier comment cil de Gaind se disimulloient et estoient dissimullé très le commenchemenht (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 218).

 

-

De voir. "Conformément à la vérité" : Si congneut au roy et à ces dus toute la verité et leur compta de point en point l'estat des compagnes et comment il s'estoient maintenu et quel cose il avoient respondu, et tant fist, et de voir, que il demora sus son droit (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 222).

 

-

[A2 humain] met [A1 abstrait] en voir "Il le vérifie" : Phelippes, à ces parolles, se leva mout tos ... et issi hors de son pavillon pour veoir et mettre en voir che que la damoiselle dissoit (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 41).

 

-

[A2 humain] trouve [A1 abstrait] en voir "Il reconnaît que [A1] est vrai" : Sus cel estat avoient li amiraux et li François passet la mer et estoient venu en Escoce. Si ne trouvèrent point en voir assés de ces proumeses (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 253). En che temps... fu li doiens des tisserans acusés de trahison. Si fu pris et mis en prison, et pour trouver en voir che dont il estoit amis et acusés, on alla en se maison (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 140).

 

-

[A2 humain] tourne [A1 abstrait] en voir "Il finit par croire vrai [A1] " : Ces parolles en leur ost montepliièrent tant que elles furent tournées en voir, car de premiers, on ne les voloit croire (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, ).

 

-

Oui voir ! [formule de confirmation] : ... il vinrent assés priès de le bonne cité de Bourges, où li arcevesques... estoit et doi chevalier envoiiet de par le roy de France, pour entendre à le cité se il besingnoit ; et oil voir, car li Englès l'approcièrent de si priès qu'il en ardirent les fourbours (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 3).
 

Froissart Jacqueline Picoche

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     VOIR1          VOIR2     
FEW XIV verus
VOIR, subst. masc.
[DÉCT : voir ]

"Vérité" : Vous vous excusez beaucop de ce dont sçay tout le voir (C.N.N., c.1456-1467, 245).

 

-

Dire voir : Je cognois, dist il lors, que vous dictes voir. (C.N.N., c.1456-1467, 267).

 

-

De voir. "En vérité" : ...pour vous mectre hors de suspection, sachez de voir que je vins ennuyt a l'heure que luy aviez mise, et ay tenu son lieu (C.N.N., c.1456-1467, 411).
 

Cent Nouvelles Nouvelles Roger Dubuis

 Article 12/13 
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     VOIR1          VOIR2     
FEW XIV verus
VOIR, adj.
[T-L : voir ; GD : voir2 ; DÉCT : voir ; FEW XIV, 329b : verus]

[En fonction d'attribut] "Vrai"

 

-

Dire voir. "Dire vrai, dire la vérité" : Lequel de Moustereuil lui dist qu'il disoit voir, et se traveilleroit sanz cause, sanz lui dire ou requerre autre chose quelconques dont il qui parle soit record (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 521). Et, ce fait, après ce que par ledit lieutenant ot esté demandé audit prisonnier se ladite Marion disoit voir, icelli prisonnier dist et afferma par serement le cas estre tel comme icelle Marion dit et afferme (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 382).

 

-

(Il) est voir : Et pour savoir s'il est voir ou non, lui a esté monstré le Sautier, ouquel et sur lequel l'en a acoustumé de examiner et esprouver ceulx qui dient qui sont clers, pour savoir de lui s'il sauroit lire ou cognoistre lettre aucune. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 103). . Et est voir que, ou jour d'ier, icellui marchant la trouva sur le pont de Paris, où elle faisoit changer de l'or que elle avoit en ses mains (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 388).
 

Registre criminel du Châtelet Bernadette Suty / Monique Haas

 Article 13/13 
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     VOIR1          VOIR2     
FEW XIV verus
VOIR, adj. et subst.
[T-L : voir ; GD : voir ; DÉCT : voir ; FEW XIV, 329b : verus]

I. -

Adj. "Vrai"

 

-

C'est voir : Par mon chief, dist le gallaffre, il vous est bien cheu d'estre ainsi eschappé des mains d'un tel ennemy. Et tous les autres dirent que c'estoit voir. (ARRAS, c.1392-1393, 234).

 

-

Il est voir : Sire, dist ly chevaliers, on m'a donné a entendre que vous estes partis de vostre pays en entencion de venir aidier au roy de Chippre. Par foy, dist Uriiens, il est voirs. (ARRAS, c.1392-1393, 92).

II. -

Subst. masc. "Vérité"

 

-

Dire voir. "Dire la vérité" : Par foy, dist le conte de Poictiers, je croy bien que vous dictes voir. (ARRAS, c.1392-1393, 41). Quant Remond entendy parler Melusigne, si scet bien qu'elle lui dit voir de quanqu'elle lui avoit dit, et que c'est le meilleur selon raison. (ARRAS, c.1392-1393, 255).

 

.

À dire voir. "À vrai dire" : Et endementiers la dame fist son appareil en la praierie dessus la fontaine, si grant et si noble qu'a dire voir, rien n'y failloit de chose qui appartenist a honnour, et feust pour recevoir un roy atout son estat... (ARRAS, c.1392-1393, 37).
 

Arras Jocelyne Bernardoff / Jean-Loup Ringenbach

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