"Faux"

A. -

P. méton. MES. "Mesure agraire" : Et sy pevent fauchier en la lande de Cocerf après la saint Jehan en païant pour chacune faux XII d. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 13). Item, ilz pevent faucher en la lande de Cocerf aprés la saint Jehan, par païant XII d. pour faux. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 21).

B. -

HÉRALD. "Figure stylisée représentant une faux" : Haches dolleures faulx sont volentiers trenchantes et fort aidantes a seruir corps humain, et la chose pub[l]ique et sont tres craintifs a mennyer et sy aident a la deffence du corps quant ilz sont a ce apropriees. Et senefie que cellui qui premier les porta en armes estoit homme hardi et tres craintif a approchier de lui pour lui estre nuysant (Best. hérald. H.E., c.1435-1450, 509).
 

A1 humain est faux (contre A2 humain). Il est trompeur, manque de fidélité : ...nous sonmes trahi. Chils faus Lombars m'a deceu, et je vous ai bouté en ce dangier. (FROISS., Chron. D., p.1400, 868). Onques si malles gens que Escos sont en nul païs il ne veïrent, ne trouvèrent si faus ne si traïtres, ne de si petite congnissance. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 278). "Et, se nous faisions, procurions ou souffrions sciamment le contraire estre fait (...) nous volons estre tenu et reputé (...) pour faulx, mauvais et desloyaus parjure." (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 31). "Arière, mescans gens, faus et mauvais traïteur que vous estes ! Volés vous que je relenquisse mon naturel signeur pour telle merdaille que vous estes ?" (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 116).

A1 concr. est faux. Non authentique : ...la male roine de France (...) prouva mervilleusement a fause une lettre, laquelle li dis messires Robers d'Artois mist avant (FROISS., Chron. D., p.1400, 196). "...Lombart sont malicieuses gens : il regarde vos florins se il en y a nul fauz, et espoir ossi il y sont tout." (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 77).

A1 est une issue, une voie de communication : c'est un passage secondaire, peu visible : Si furent recueilliet de la dame de Subise par une fausse porte, et leur jetta on une plance par où il entrèrent en leur forterèce. (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 69). Si se parti de laiens environ heure de mienuit, quant cil de l'host furent asserisiet, par une fausse posterne. (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 175). ...Geraudons (...) n'ot plus de concours pour lui sauver que par une fausse voie que il sçavoit, qui entroit par sa cambre en une grosse tour, qui estoit garde de tout le castiel. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 142).

A1 abstr. est faux. "Mensonger" : Ja ont-ilz fait morir ce vaillant chevalier et preud'omme, sans nul tiltre de raison (...) et ont trouvé faulses amises sur luy qu'il vouloit livrer le chastel de Douvres aux François (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 60).
 

[Terme d'héraldique] : Et prist un homme d'armes en bon couvenant, qui s'armoit de geules à trois fauls d'or. (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 76).
 

A. -

"Instrument tranchant que l'on manie pour faucher" : ...ycelui suppliant le frappa du bec d'une faux à fauchier prez (Doc. Poitou G., t.6, 1395, 211).

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MES. Voie de faux. "Mesure agraire équivalant à la surface qu'un faucheur peut faucher en un jour" : ...II voies de faux tenant à Thierry le Charpentier (Trés. Reth. S.L., t.2, 1408, 567).

B. -

REDEV. "Redevance due sur les mesures de terre qui peuvent être fauchées" : ...la moitiet de la faus con doit en ladite ville à la saint Jehan (Trés. Reth. S.L., t.2, 1347, 90).
 

"Faux, instrument tranchant que l'on utilise pour faucher" : Et, au passer que Gieffroy fist, si fiert [le géant] le cheval de la faux si qu'il lui trenche les jarrez derriere. Et quant Gieffroy sent le cheval fondre soubz lui, si sault jus appertement, et s'en vient vers le jayant, l'espee traicte, et le joyant lui vint, la faulx empoignie. (...) Ainsi comme vous ouez, fu Gieffroy a pié devant le jayant, qui tenoit la faulx en ses mains, et cuida ferir Gieffroy, mais il tressaut en fuiant au coup, et, au retourner, le fery de l'espee sur la hante de la faulx par telle maniere que il la tronconna en deux. (ARRAS, c.1392-1393, 246).

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Faux d'acier : Mais, quant il [le géant] s'est bien advisez, si le tient a grant vaillance. Lors s'arma et laca le heaume, et prent un flael de plonc a trois chayennes et une grant faux d'acier (ARRAS, c.1392-1393, 245).