-

Il n'est bon bruit que d'homme banni V. bruit

-

Tel est de son pays banni qui est grand maître en terre étrange V. pays
 

I. -

Empl. trans. "Condamner à l'exil"

-

Au passif : Mais (...) y ot (...) Persones mortes et banies Par les batailles leonnesses (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 211).

II. -

Part. passé en empl. adj. [En parlant d'une armée] "Convoqué par ban" : ...et s'en party, Atout sa tres grant ost banie. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 215).
 

A. -

[L'obj. désigne une pers.] "Bannir" : ...quant bani sera, Sire, monstrer ne s'osera Entre les gens. (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 21).

-

P. ext. "Écarter" : ...conment peut c'estre Que mon pére, par son oultrage, Me banist de mon heritage ? (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 23).

-

"Exclure" : Dieu n'ara point de moy pitié : Saint Pierre m'a bani des cieulx. (Mir. pape, 1346, 367).

-

"Rejeter" : Touz autres diex pour toy reny Et de mon cuer hors les bany. (Mir. st Panth., 1364, 319).

B. -

[L'obj. désigne un groupe]

-

En ost bannie. "En expédition militaire, avec une armée levée par proclamation" : ...il s'en va en ost banie Sus les Persans. (Mir. emp. Julien, 1351, 176).
 

Empl. trans. "Exiler" : Zenophanes Conophonus, philozophe, jassoit ce que l'on ignore où il et soubz qui il peut en avoir esté acquis sa science, comme il feust bany LXV ans de sa patrie, touttefois l'experience l'a rendu souverain clerc et puis homme de grande magnifficence (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 44 v°). Ainsi le roy adverti fist premier prandre sondit oncle, le duc de Glocestre et les contes d'Arondel et celui de Warvik et furent mis en la Tour de Londres et furent decapitez et l'arcevesque de Cantorbiere bani. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 144 r°).
 

I. -

Empl. trans.

A. -

Bannir qqn de

1.

Bannir qqn de qq. part. "Interdire le séjour de qqn sur un territoire" : L'EVESQUE. Deffendez luy la demeurance En noz maisons et mestayeries Et qu'il soit bany en substance De noz pays et seigneuries (LA VIGNE, S.M., 1496, 347).

2.

Au fig. "Exclure, priver de" : J'ay le cueur triste, mact et las, Le corps plain de proplecité, Bany de joye et de soullas (LA VIGNE, S.M., 1496, 575).

B. -

Bannir qqc. "Supprimer" : Chantans motez pour banir les discordes Qui mettent paiz en trop grant indigence (LA VIGNE, V.N., p.1495, 164).

II. -

Part. passé en empl. subst. "Celui qui est interdit de séjour" : Souïsses et Normands, Larrons, meurtiers, banniz, essoreillez (LA VIGNE, V.N., p.1495, 244).
 

I. -

"Crier, clamer hautement"

-

Au passif : Mais quant ces parolles furent de rechief reddittes et bannies, la joye y fut si grant, le cry et la noyse (...) qu'ilz emplirent le chiel (LA SALE, Sale D., 1451, 213).

II. -

Bannir qqn de. "Exclure, chasser qqn de" : "J'en dy ce que la royne en a dit, et oultre plus c'on la devroit bannir de toute bonne compaignie, s'elle y estoit." (LA SALE, J.S., 1456, 305).
 

Bannir qqn de

A. -

"Chasser, exclure qqn de" : Va t'en, de ma court iés banis (MACH., Voir, 1364, 704). ...com cilz qui du manoir Phebus fu bannis sans rappel (MACH., Voir, 1364, 706).

-

[Dans un cont. métaph.] Bannir fors de : Jugez, amans, et voiez ma dolour ! Comment Amours et ma dame ensement M'ont fors bani de leur plaisant sejour Et esloigné de merci durement, Sans avoir fait ne pensé Envers ma dame que bien et loyauté (MACH., App., 1377, 653).

B. -

"Priver qqn de" : Dou memoire des hommes degradés Et des livres, où il a esté mis, Maudis de Dieu, de tous sains condampnés, De la clarté des estoiles bannis Puist estre li mois de Mars Et de mal feu d'enfer brulés et ars, Li et si jours et sa puissance toute, Quant il m'a fait avoir en piet la goute. (MACH., L. dames, 1377, 222). Mes dous espoirs, mes confors, Ma joie et l'onneur de my, Mon cuer, m'amour, mes depors Et mes amoureus tresors M'ont de leur grace bani, Par faus et mauvais rapors Et par envieus enors Qui m'ont faussement trahy. (MACH., Lays, 1377, 371).

-

Part. passé : Ainsi desconfis Voy mes ris Et bannis De confort. (MACH., Lays, 1377, 479).
 

A1 humain, ayant le pouvoir, bannit A2 humain son adversaire politique (à une certaine durée). "Prend à l'encontre de lui une sentence le condamnant à quitter le pays (pour une durée déterminée)" : Et furent bani de Flandres, à cent ans et un jour, Jehans Salemons de Londres et si compaignon. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 85). ...il convient que tous li pais de Flandres s'i asente ; et qant la sera venu, que on voie et congnoise les rebelles qui a ce ne se vodront acorder, et que il soient bani publiquement et perdent ce que ou pais de Flandres a present il i tiennent, sans esperance de jamais ravoir ne i retourner. (FROISS., Chron. D., p.1400, 635). Godefrois de Harcourt fu uns chevaliers de grant corage, et moult vaillans de consel et d'armes (...) et avoit pris ce que on l'avoit escachiet hors de France et bani en grande ingratitude et desplaisance. Et proposoit que, par envie, fraude et mauvesté, on li avoit fait ce blame (FROISS., Chron. D., p.1400, 673). ...conment que messires Robers d'Artois fust banis et escachiés de France, ensi que ichi desus est dit, il estoit li uns des plus nobles de sanc et des gentils honmes des crestiiens, et issus de la droite generation dou roi saint Lois. (FROISS., Chron. D., p.1400, 417).

-

Part. passé substantivé. Un banni : Si rappelle li contes, pour estre plus fors contre ces Gantois, tous les banis de Flandres, et leur abandonna son païs pour resister contre les blans capprons. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 230).
 

Empl. trans. DR. "Condamner au bannissement, exiler" : ...[ils] delibererent et furent d'oppinion que iceulx prisonniers feussent tournez ou pillory ès hales, illec crié les causes de leur jugement, et, en après, baniz de la ville, viconté et prevosté de Paris, à tousjours (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 163). ...et se autre chouse ne confessoit que dit est dessus, que l'en lui coppast une des oreilles, et feust bany à tousjours de la ville et habitacion de Paris, et de dix lieues à l'environ, sur peine de la hart. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 235). Ouyes lesqueles oppinions et veu ce present procès, ledit mons. le prevost banyt à tousjours mais du royaume ledit prisonnier, sur peine de la hart (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 147).
 

Empl. trans. DR. "Condamner une personne à perdre les privilèges de la communauté et à être expulsée du pays avec défense d'y entrer" : ...Wyt Ondieu, lequel estoit bany de murdre de le dicte ville fait et perpetré par lui en le personne Miquiel de Berghes (Hist. dr. munic. E., t.3, 1346, 390). ...et devront estre lesdiz malfaiteurs, ou malfaiteur, ou receptans bannis de nozdis pais, sans ce que l'un de nous les puisse recepter ne recevoir à grace sens le consentement des autres (Trés. Reth. S.L., t.2, 1391, 369).
 

I. -

Empl. trans.

A. -

"Annoncer, proclamer à son de trompe, à cri public" : Quant l'en vit les gallées venir En Guerrande l'en fist bannir Que chaicun bien s'apparaillast (SAINT-ANDRÉ, Livre Jean de Bret. C., c.1400, 533).

B. -

"Exiler, condamner à sortir d'un lieu, d'un pays, avec interdiction d'y rentrer" : ...tous ceulz qui, par affection ou prouffit particulier, pourchassent tel dommage contre la chose publique (...) sont indignes de demourer et d'estre beneficiez en ce royaume, et lez en devroit on bannir et mettre hors (FAUQ., I, 1417-1420, 267).

II. -

Part. passé en empl. adj. ou subst. masc.

A. -

Empl. adj.

1.

"Exilé" : ...lequel serviteur estoit larron et murtrier, et banni de ce royaume (BAYE, I, 1400-1410, 54).

2.

Ost bannie. "Armée convoquée par ban" : Le duc de Julliers guerroya le duc de Braban, en son aide le duc de Guerles (...) et vindrent à host bannie (Chron. Valois L., c.1377-1397, 216).

B. -

Empl. subst. masc. "Celui qui est exilé" : ...et promettront bonne paix et bon accort avec lesdiz banniz et condempnez (BAYE, I, 1400-1410, 133).
 

"Chasser, exclure"

-

Au passif. Estre banni de qqc. "En être chassé, en être exclu définitivement" : Et le lendemain, par matin, après la messe ouye, firent crier les deux freres, sur peine de perdre chevaulx et harnoiz et d'estre banny de leur compaignie, que chascun chevauchast tous armez soubz sa banniere, en belle bataille. (ARRAS, c.1392-1393, 155).