C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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CHEVAL
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29 exemples
 1 A bon cheval bon gué (E. LEGRIS, Anc. prov. fr., p.1400. In : Bibl. Éc. Chartes 60, 1899, 572).
 2 A cheval donné ne fault regarder en la gueule. (E. LEGRIS, Anc. prov. fr., p.1400. In : Bibl. Éc. Chartes 60, 1899, 573).
 3 Par mon chief, dist ly roys, c'est mauvaise compaignie que de traitours. Il fait bon fermer l'estable avant que le cheval soit perdu. Sachiez que jamais ne vouldrez occire noble homme en trahison, car je ne mengeray jamais tant que vous serez penduz avec vostre oncle et tous ceulx qui cy ont esté admenez. (ARRAS, c.1392-1393, 74).
 4 Mais ung proverbe nous dist que il est bien tart de fermer l'estable quant le cheval est pardu (Apoll. Tyr Z., c.1400-1500, 115).
 5 J'ay fait faulte ; je la congnois ; C'est mal fait de l'avoir vendu [le droit d'ainesse], Et tresmalement entendu ; Le marché m'est trop dommageable ; Mais quant le cheval est perdu, Bien tard est de clorre l'estable. (Myst. Viel test. R., t.2, c.1450, 146).
 6 Et las, et c'est a tart quë garde s'en prent : Quant son ceval perdu a par fole ensïent, Il voet clore l'estable. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 557).
 7 Car trop tard est fermée estable Quant le cheval n'est plus estable. (ALECIS, ABC P.P., 1451, 28).
 8 Ton orgueul part entre tous les humains, Car d'humain sang tu es insatiable : Cheval perdu, tu fermeras l'estable. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 183).
 9 I>Est tarde, nimium tarde/I> ["Il est tard, trop tard"] A cheval perdu clore estable (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 776).
 10 ...il n'est pas temps de fermer l'estable quant les chevaulx sont perdus (MACHO, Esope R., c.1480, 222).
 11 On voit àchief de fois .I. riche homme poissant Quant Orgueil li fait faire son gré en orguillant, A la fois l'ont perdu li riche oultrecuidant : Là où le chevaux chiet, on le voit escorchant (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 380).
 12 Nulz ne tendy oncques a cheval d'or Qu'il n'en eust la bride àson vivant, Se du querir fu sage et diligent. Diligence est un tresnoble tresor Et qui a fait enrichir mainte gent. (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 168).
 13 ...a cheval donné On ne doit point la gueulle ouvrir Pour regarder s'il est aagé. (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 164).
 14 Oncques cheval ne fut charmé Au nom de Dieu ne de ses sainctz. (Menus propos P., 1461, 92).
 15 Je croy, quant le sara, point n'ara le cuer liet, Mais chou qu'est fait est fait, autre cose n'i quiert : Ou li chevaux quit mort, yl est de tous jugiet, Que c'est ou on l'escorche. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 367).
 16 Le serviteur trop aise nourri souvent est rebelle à son maistre. Quant on tient le cheval par la gueulle on le meine où l'en veult ; si fait le dyable l'ome glouton où il veult. (Comp. kal. bergiers C., 1493, f° 2 r°).
 17 Maudit soit il [Geta], c'ains ne fut fais Ne mais que pour porter grant fais ! Qui chevaulx est, si porte somme ! Birrea vive tousjours homme ! (DESCH., Oeuvres R., t.8, c.1370-1407, 220).
 18 Se m'en raporte a un devis Le quel de bonne amour reclaim : "Tant vaut mes chevaus com je l'aim," Pour moy, dès que j'en fais prisie D'une prisie auctorisie, Estraite de noble chierté, Nom pas de la fainte chierté Qui est dite trop achetée, Mais d'une, par dame moustrée, Si comme on dit : "Ma dame chiere, Estre ne me poëz trop chiere, Tant vous aim de cuer chierement." (MACH., D. Aler., a.1349, 276).
 19 Tel cuide avoir jeune cheval Qui achate une vieille roche [Forme normande pour I>rosse/I> (Éd.)] (ALECIS, Faintes monde P.P., c.1460, 85).
 20 Paix souhaite aise, aise oysiveté ; Oysiveté songe malice ; Malice convoite a planté, Convoiteux n'a loy ne justice, Ou justice n'a, mais a vice, Par lequel tout est destourné. Trop gigue cheval sejourné. (GAGUIN, Passe temps oisiv. T., 1489, 371).
 21 S'il veult l'amytié maintenir, De le presser ne soit hastif De plus qu'il ne puist soustenir : Trop presser fait cheval restif. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 55).
 22 Un cheval suffist a la fois Au roy, une robbe, ung hostel ; S'il mengüe et boit, je le foys Aussi bien que luy : j'ai l'os tel.. La mort me prent, il est mortel ; Je voys devant, il vient aprés : Nous suymes egaulx a peu pres. (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 56).
 23 S'on vous presente ung don De franche voulenté, Soit de value ou non, Il doit estre accepté Sans estre avironné Ne dehors ne dedens, Car a cheval donné Ne regardés les dens. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 46).
 24 A cheval donné en la goulle Ne doit en my[e] regarder (Myst. st Martin K., a.1500, 314).
 25 Ce que on aprent en jonesse Fort est lessier en sa viellesse. Jones, biau filz, apren bien faire Et de tous vices toy retraire. Se jones iés mis a mestier, A continüer est legier. Viez cheval a ambler aprendre C'est la pie a un tabour prendre (Best. lap. Rosarius S., c.1330, 132).
 26 .I. messaiges vint, qui Gaufroi salua. Si très males nouvellez à Gaufroi dira jà Dont la joie qu'il ot à dolour retourna. Pas ne doit trop chanter chieus qui à cheval va ; Né trop plourer ossi li homs qu'à piet sera : Car quant il plaist à Dieu tantost remonté l'a, Et chieus qui trop haut chante quant Diex volt tost plourra. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 265).
 27 Cheval roignoux fuit a l'estrille Et cil qui par pechié perille Refuse et fuit semblablement A recevoir chastïement. Chascun de hault et de bas pris Est tantost vers cil enespris Qui de ses malx l'ose reprendre. (Tomb. Chartr. Dix-huit contes K., c.1337-1339, 250).
 28 Cheval rongneux n'a cure qu'on l'estrille. (E. LEGRIS, Anc. prov. fr., p.1400. In : Bibl. Éc. Chartes 60, 1899, 578).
 29 Homme font tant de coses que j'en ai trop grant hide ; C'est mierveille que Dieus souvent ne les lapide. Cheval escapent tost s'il nont ou frain ou bride ; Moult de femmes sont folles souvent par chambre wide. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 46).
Lexique de proverbesPierre Cromer
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