Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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     AVOIR1          AVOIR2     
FEW IV habere
AVOIR, subst. masc.
[ ]
 

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À mort ne profite l'avoir V. mort2

 

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Celui qui a de l'avoir et est de bonne origine a des chances de monter en haut étage ("situation") V. étage

 

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De tout l'avoir du siècle nul rien n'emportera : De tout l'avoir dou siecle nuls riens n'enportera ; Des honneurs et des oèvres comptes vrais s'en fera, Et li vrais juges tous et toutes jugera Et selonc les désiertes à cescun rendera. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 52).

 

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[Sentence] Grand avoir donne à son enfant qui lui donne science, marchandise ou métier V. enfant

 

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Il n'est avoir ne richesse qui valent santé V. santé

 

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Il n'est avoir qui vaille avoir un bon ami : ...[Jourdain] acola le roy, baisa et conjoÿ Et set tres bien que cieux l'a forment enchiery. Pour che dist on, c'es vrai : il n'est avoir furny Qui vaille en nul endroit avoir .I. bon amy Et s'est honneur aprez du bien warder oussy C'on ne le puist reperdre. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 352).

 

Rem. Morawski 1651 : Plus est legier a conquerre ami que a tenir ; Hassell 30, A22.

 

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Il n'est de si bel avoir que de sauver sa vie : Signeur, dist Kalefrin, par Mahon c'on deprie, Qui cy plus demora, sa vie ert amenrie. De le cité n'arons secours ne manandie, Alons en Ausydoine le tiere signourie. Il n'est sy biaux avoirs que de sauver le [T se] vie ! (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 589).

 

Rem. Hassell 249 V95.

 

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Il n'y a pas de meilleur avoir que sens : Cathon dist que à nulles gens Nul avoir n'est meilleur de sens, Car on leur prent bien leur avoiir, Ce ne fait on pas leur sçavoir. (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 4).

 

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Il vaut mieux pour l'homme perdre son avoir que perdre son honneur V. honneur

 

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L'avoir à l'avoir "Que les biens s'ajoutent aux biens" : S'elle n'a point d'avoir, j'en ay pour ly tout plain. Cor plust a Jhesucristet au corps saint Germain Que de coustume fust, sans penser a favain, Qu'adès uns riches hons se marïast a plain A povre demoiselle qu'eust corage certain. Mes l'avoir a l'avoir demandent ly vilain (Belle Hélène Const. R., c.1350, 180).

 

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L'avoir enfoui est laidement perdu, de même que le sens repus ("caché") : Hé Dieux ! se dist Bertran, vrai Pères de lassus, Li avoir enfouiz est laidement perdus, Et aussi est li sens , voir, qui est repus. Mes pères est si riches et je sui de refuz Que je ne ouis avoir de lui .IIII. festus. (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 19).

 

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Nul ne se doit d'avoir dénuer sans savoir où se retirer : .X. mille en a lessiet pour les tentes garder, qui li venront a point ains l'eure du souper. Car par ciaux fist le ville a sa part atourner. Pour che ne se doit nuz sy d'avoir desnuer Qu'i ne sace ou retraire [T ne se sace ou traire]. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 582).

 

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Quand avoir vient corps fault : Prince, qui a dès son commencement Vivre et vestir, soit liez, joieux et baut ; Qui trop convoite, il vit dolentement : Pour ce dist on : quant avoir vient corps fault. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 16).

 

Rem. Morawski 1733 : Quant avoirs vient, et cors faut. Hassell 46, A230.

 

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Qui perd son bon ami, plus perd qu'à perdre son avoir V. ami

 

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Qui vend franchise pour avoir, bien dessert ("mérite") à souffrance avoir V. franchise

 

Rem. Cf. aussi Morawski 218 : Avoir n'est preux qui à son seigneur fait honte, 1021 : Là où est l'avoir est le cuer.
 

Lexique de proverbes Pierre Cromer


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