Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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     APPRENDRE     
FEW XXV apprehendere
APPRENDRE, verbe
[ ]

A. -

[Acquérir des connaissances, une compétence...]

 

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À peine meurt qui ne l'a appris V. peine

 

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Bonne est la peine où l'on apprend V. peine

 

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Celui qui a appris à mourir n'a pas appris à servir : Au contraire dist ichelui [Sénèque] a Lucile : "Cilz lequel a aprins a morir n'a pas aprins a servir, car il est sur toute puissance et hors de toute puissance..." (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 350).

 

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C'est en oeuvrant qu'on apprend le métier V. métier

 

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Hantise amour apprend/hantise fait l'amour V. hantise

 

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Il est toujours bon d'apprendre un peu de qui que ce soit : Se vous voés un peu mes paroles entendre, Comment que petit sache, se porés bien là prendre D'eskiver moult de coses, dont on puet gens reprendre : Toudis fait boin un peu de qui que soit aprendre. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 212).

 

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Il n'est chose que usage ne fasse apprendre V. usage

 

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Il n'est rien qu'on n'apprenne : ...Jamais n'ierent en mer pour pesquier enbatu, Car tres bien ont apris de mettre o col l'escu Et agrever paiiens o bon branc esmolu : Il n'est riens c'on n'apregne. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 323).

 

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Jamais ventre plein bien n'apprendra ni sa leçon ne retiendra V. ventre

 

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Nul n'est sage s'il n'apprend V. sage

 

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On doit de chacun apprendre, si on veut au bien faire se prendre : Se doit-on de cascun apprendre, Qui se voelt au bien faire prendre ; Car grant mérite, voir, acquert : Tost le troève qui bien le quert. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 16).

 

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On apprend toujours : SOTIN. C'est une science nouvelle. TESTE CREUSE. Il fait bon vivre et rien scavoir, On apprent tousjours. (Copp. lard., a.1488, 173).

 

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Quand on enseigne autrui on apprend soi-même V. enseigner

 

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Quand on veut apprendre, on doit aller au maître : On vous tient à hardi et à prinche de non, Et qui savés de guerre assés et à foison ; Et quant on voilt aprendre, au maistre aler doit-on. Pour otant va au mastre comme on va au garson, Et qui aprent à maistre miex en vault par raison. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 193).

 

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Qui tout sait n'a pas besoin d'apprendre V. savoir

 

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Rien de grand n'enseignera qui de soi rien appris n'aura V. enseigner

 

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Tant court la chanson qu'elle est apprise V. chanson

B. -

[Transmettre des connaissances, instruire]

 

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Le bois et les pierres t'apprendront ce que tu ne pourrais apprendre des maîtres V. bois

 

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Le maître apprend en apprenant ("instruisant") son écolier : Sire, dist Thelamon, quant en la valeur de proesse, en nous a pou de bien, et non obstant le maistre aprent en aprenant son escolier.Je le dy our nous deux qui pou valons et qui sommes escoliers envers vous, qui maistres en estes quant es fais de proesse. (Percef. II, R., t.1, c.1450 [c.1340], 197).

 

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Quand on enseigne autrui on apprend soi-même V. autrui

 

Rem. Cf. aussi Morawski 1533 : On ne vi vieill roncin aprendre à enbler.
 

Lexique de proverbes Pierre Cromer


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