Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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16 exemples
 1 Quant ot une piece tardé [le précepteur du fils d'Alexandre] Et amont ou ciel regardé, Lui dit : "Filz Alixandre, enteng : A toy aprendre forment teng. Bonne chose est de bien sçavoir." L'enfant lui dit : "Vous dittes voir ; Nulz ne se doibt ja retarder De bien aprendre et regarder." (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 106).
 2 On dist en proverbe : "Ce que tu ne sces, par aventure le scet ung autre". A nul n'est donné scavoir toutes choses ; dont le sage liseur ot chaschun volentiers, list indiferanment toutes choses, il quiert a tous che dont il a default et ne considere combien il scet ne combien il ne scet pas. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 45).
 3 - Je sui, dist la voix, une des creatures du Dieu Souverain qui n'ai pas haÿ le lignage dont tu es issu ne n'ai ta personne en hayne pour la bonne engendrure qui de toi iscera. Mais dy moi, que quiers tu ? - Par ma foi, dist la Tout Passe, a pou le sçavroie dire. - Qui mieulx scet, mieulz die, dist la voix, et je le te dirai. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 578).
 4 Tel s'enquiert et le veult sçavoir Que mieulx vaulsist qu'il n'en sceut riens (ALECIS, Faintes monde P.P., c.1460, 87).
 5 Je vous declaire aussi que selon la disposition des corps humais à peu peut il avoir accord en cestui monde car comme dist une decretale : "Autant sont de sçavoirs et de volontez diverses comme ils sont de gens". (BOUVET, Arbre bat. N., c.1386-1389, 74).
 6 ... Mais ains que plus avant vous en parle, je veulx sçavoir pourquoy vous servez mon filz en habit d'homme. Madame, dist la pucelle, il advient au monde maint aventure soupeçonneuse de vilonnie, ou il n'a fors que tout bien. Et pour ce dist le saige : "Devant sçavoir compassion, et aprés sçavoir jugier." Je vous dy ce afin que aiez compassion de moy jusques a ce que vous sçavrez de mon maintieng, et puis jugiez sus moy ce qu'il vous plaist. (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 304).
 7 Ha a ! tant est dangereux savoir sans doctrine et, par trop croyre de soy, mescroire de Dieu. Maiz plus eshontee chose est obstinee persistence en erreur, et soy vouloir avant perdre que corriger. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 106).
 8 Tout homme desire sçavoir, Valeur et honneur et avoir, Et qui des quatre a le premier [sçavoir], Mieulx li vault que d'or un sommier (THOMAS MAILLET, Prov. Alain H., c.1375-1400, 53).
 9 Princes, nulz ne sera sutils, Saiges, courtois ne bien apris, Tant soit riches, puissans ou fors, S'en divers voyages n'est mis En jeunesse pour avoir pris: Il ne scet riens qui ne va hors. (DESCH., Oeuvres R., t.7, c.1370-1407, 70).
 10 [Un berger , qui gardait ses brebis prèc du rivage de la mer] ...voyant (...) qu'il y acvoit plusieurs navires de marchans qui navigoiennt sur l'eaue et aloient en divers pays pour gaigner, se advisa, plus tost qu'il ne l'eust songé, qu'il deviendroit marchant sur mer et qu'il sauroit que c'estoit que de chevaucher les poissons, mesmes que trop longtemps avoit il esté pasteur et que rien ne scet qui hors ne va. (TARDIF, Apologues R., c.1493-1498, 70).
 11 Or veez vous que par ce ceste est, en son courage et voulenté pure, rebelle et desobeissant, et son malice et mauvaistié, qui riens ne valent, empirent son cas et demonstrent plainement son mauvais courage. Et sachiez qu'il n'est riens que a la parfin ne soit sceu. Et quant le mary le savra, et apparcevra que celle separe l'union de leurs voulentez qui doivent estre tout ung, comme dit est devant, icelluy mary par adventure s'en taira comme fist le sage de Ronme dont il est parlé cy devant en l'article, maiz son cuer en sera si parfondement navré que jamaiz n'en garira, mais toutes foiz qu'il en souviendra naistra nouvelle douleur. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 98).
 12 Donner fault a sa bien aimée Joiaulx et bacgues par monceaux, Se noble est et fort reclamée ; Il leur fault, pour estre achemée, Couvrechief, miroir, espinchaux (...), Nul ne le scet qui ne l'assaye. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 828).
 13 Se sçavoir voulez qui je suis Icy après vous le sçaurez, Combien toutesfois se je puis A le trouver peinë aurez, Se querez, mon nom trouverez, Ceste chose si est certaine. Faictes en ce vous pourrez, Nul ne scet riens s'il n'y met peine. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 5).
 14 LA MORT. De mon euvre une quantité Espandiz, qu'encores chemine, Sur le peuple en mortalité, Et l'autre partie en famine. Mais la tierce part je garday Aux delinquans, et regarday Leur chief, puys l'alay subit prendre. Qui tout scet n'a besoing d'aprendre. (DU PRIER, Songe past. D.-M., c.1477-1508, 123).
 15 Puis le lendemain, s'en party pour faire et accomplir son voyage, esperant que brief retourneroit en sa terre. Mais on dist en ung commun langaige que mieulx vauldroit sçavoir que cuidier, car oncques puis le chevalier ,e retourna en son paijs (Gill. Trazegnies V., p.1454, 185).
 16 Quant il fu adoubez de quanqu'il li faly, Tant fu biaux que nuz hons plius biaux ne coisy. Bien cuide avoir Jourdain ains le vespre honny, Mais c'est folour ; mieux vaut savoir, pour vray le dy, Que cuidier par folie. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 334).
Lexique de proverbesPierre Cromer

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